Troubles Musculo-Squelettiques

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1 Prévenir les risques liés aux Troubles Musculo-Squelettiques dans les ateliers de mécanique et de carrosserie des garages automobiles UN ENJEU POUR LES ENTREPRISES ET LES SALARIÉS DU SECTEUR SOMMAIRE Pourquoi agir sur les TMS? 2 La prévention des TMS : Des enjeux pour tous 3 Les TMS de quoi parle t on? 4-7 Prévenir les TMS 7 - Tranformer les situations de travail 8 - Développer les compétences et structurer 9 des parcours professionnels - La démarche de prévention 10 - Les ressources possibles 11

2 POURQUOI AGIR SUR LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES (TMS)? Les médecins du travail constatent : des difficultés de maintien dans l emploi de certains salariés, notamment les plus âgés, des douleurs chez des salariés de plus en plus jeunes, des dysfonctionnements dans les garages. L AIPALS et l ARACT ont souhaité comprendre l origine de ces situations et identifier avec des professionnels du secteur, les actions possibles pour prévenir un risque d «épidémie» de TMS. Les TMS, une priorité d action Les TMS regroupent de nombreuses pathologies qui affectent les muscles, les tendons et les nerfs. Sont touchés les membres supérieurs, les membres inférieurs et la colonne vertébrale. Parmi les pathologies les plus connues, on trouve les tendinites, les syndromes canalaires (canal carpien) et les lombalgies. En constante augmentation, les TMS sont présents dans tous les secteurs d activité et correspondent à la maladie professionnelle la plus répandue en France. 69% des salariés concernés dans le secteur des garages! Evolution des maladies professionnelles (tableau 57 (TMS) et tableau 98 (lombalgies)) indemnisées en Languedoc-Roussillon (source CRAM LR) Dos : 65% des plaintes Membres supérieurs : 21 % des plaintes Membres inférieurs : 14 % des plaintes Il ressort d une enquête menée dans des garages 1 que : 69% des salariés ont été confrontés à un moment donné à des douleurs périarticulaires d origine professionnelle, ces douleurs sont plus fréquentes pour les salariés les plus anciens dans le métier, 65% des douleurs concernent le dos, 18% des douleurs sont présentes simultanément à différents endroits du corps. Réagir dès l apparition des premières douleurs Il est important pour une entreprise de pouvoir réagir dès l apparition des premières douleurs chez les salariés afin d éviter l aggravation de la situation et l émergence de pathologies chroniques invalidantes.! "#$%&'(!)*!+$!,$'-.+./&*!,.0#! +1&2)&%&)0! 8.0+*0#5! -.#5! '#$%$&+! :$2)&7$,! ;.27'&.22*+! *'!5.7&$+! 9$'-.+./&*! 8.0+*0#5! 3*4,5!)1*6,.5&'&.2!$06! 7.2'#$&2'*5! 1 Enquête réalisée par les médecins du travail de l Aipals en 2008 auprès de 195 salariés de différents garages de toutes tailles de la périphérie de Montpellier. Sur 195 salariés, 122 étaient des mécaniciens, 32 des carrossiers-peintres, 21 des carrossiers, 9 des peintres, 11 d autres professionnels du secteur. 2

3 LA PRÉVENTION DES TMS : DES ENJEUX POUR TOUS La prévention participe à la préservation de l état de santé des salariés Douleurs, limitation des gestes professionnels, phénomènes d usure professionnelle entrainent des difficultés de maintien Si le niveau de salaire est cité par les salariés comme facteur principal d attractivité 2, les conditions de travail (relations de travail, entraide entre collègues, rythme dans l emploi des salariés concernés avec, à la clé, des risques d exclusion. La prévention participe aux enjeux économiques de l entreprise Coûts «directs» imputables à la gestion des TMS identifiés (Cotisation Accidents du Travail / Maladies Professionnelles) Les conditions de travail sont un des facteurs d attractivité des entreprises. de travail, matériels adaptés, etc.) prennent une place de plus en plus importante dans leur choix de rester ou non dans l entreprise. La prévention des risques professionnels est une obligation réglementaire. Chaque employeur doit évaluer les risques professionnels existant dans son entreprise et retranscrire cette évaluation dans un Document Unique. Celui-ci est propre à chaque entreprise et doit s appuyer sur une démarche durable : mise à jour annuelle, lors de tout changement dans l organisation ou lors de l apparition d un nouveau risque. Le Document Unique n est pas une fin en soi : il doit conduire l entreprise à identifier les risques et mettre en œuvre des actions de prévention adaptées qui permettront de préserver la santé et la sécurité des salariés (article R du Code du Travail). 2 Dans le sondage «Liaisons Sociales Magasine» - Anact réalisé en 2005 Coûts «indirects» de régulation liés aux dysfonctionnements induits dans l organisation du travail : absentéisme, turn-over, remplacement de personnes absentes, formation des remplaçants, dégradation des relations avec les clients et de la qualité de service, écart de productivité et effets sur la production (retards dans les plannings...)... L importance des coûts de régulation représenterait entre 10 et 30 fois le montant des coûts directs (étude ISEOR pour l ANACT en 2002) POINT DE VUE D UN DIRECTEUR «Comment faire quand une personne stratégique pour l entreprise est absente suite à des accidents de travail ou des maladies professionnelles?». C est la question que chaque dirigeant doit se poser pour comprendre l importance de la prévention. Mon expérience vécue m a prouvé qu un seul cas suffit pour pénaliser l entreprise ; ce cas a désorganisé le fonctionnement de ma structure avec des conséquences en termes d efficacité et de rentabilité pour le garage. «la prévention permet d améliorer la qualité de travail» La prévention permet d éviter à l entreprise de se laisser «polluer» par des problématiques de santé au travail. Elle permet surtout d améliorer la qualité de travail, cela veut dire amélioration du confort de travail des salariés et efficacité du travail. Tout le monde s y retrouve. Mais attention, il faut rester vigilant car les investissements réalisés ne permettent pas toujours de faire face aux nouvelles contraintes du travail. Je pense que l organisation du travail est un élément central sur lequel on peut agir efficacement et durablement. En fait, on peut faire des choses simples. Il faut surtout en avoir la volonté, être à l écoute en permanence et anticiper. Enfin, je pense que seul on ne peut pas tout faire, il est important d avoir recours à des acteurs externes (Médecin du travail, CRAM...) pour nous aider à progresser sur ces questions. Monsieur Zammit, représentant CNPA et Directeur de Zammit Carrosserie. 3

4 LES TMS DE QUOI PARLE T ON? LES TMS : DE QUOI PARLE-T-ON? Les TMS sont des pathologies d hypersollicitation. Deux composantes professionnelles sont à l origine de leur survenue : une composante biomécanique et une composante psychosociale. Certains éléments liés à l individu tels que l âge, les antécédents médicaux... peuvent renforcer ces composantes mais leur incidence reste faible. COMMENT EXPLIQUER LES PROBLÉMATIQUES DE TMS DANS LES GARAGES? Une combinaison de contraintes biomécaniques et psychosociales et une notion de cumul dans le temps de ces contraintes. Des contraintes Biomécaniques Postures : accéder, voir, travailler sous la planche de bord, peindre un pare-choc, etc. Gestes : (dé)visser, (dé)monter, etc. Efforts : forcer sur une pièce grippée, etc. Répétitivité d un même geste, d une posture pénible, etc. Des contraintes Psychosociales Un retard Des retards générateurs de stress : Interventions supplémentaires non prévues, problème d approvisionnement des pièces, etc. Vécu parfois problématique : dilemme entre le faire-vite et le faire-bien. Des insuffisances d entraide Des insuffisances de temps de récupération Augmentation du stress Mouvements accélérés et prises de postures plus contraignantes Impression de faire du travail de moins bonne qualité 4

5 COMMENT EXPLIQUER LA PRÉSENCE DE CES CONTRAINTES DANS LES SITUATIONS DE TRAVAIL? En fonction des marges de manœuvre possibles pour le salarié, les facteurs de risque vont générer Le matériel et l outillage abscence ou inadaptation des outils et matériels notamment pour les nouveaux modèles de véhicules, nombre insuffisant des outils et matériels, défaut d entretien des matériels et outils (ponts mal réglés, clés abimées, etc). L aménagement des postes de travail et des espaces de travail (y compris au sein même du véhicule) des encombrements d espace de travail, des zones de rangement ou de préparation non prévues au poste, des postes de travail exigus notamment au sein des véhicules, des postes de travail mal équipés (éclairage volant, etc). LES TMS DE QUOI PARLE T ON? Le «pont» n est pas adapté à certaines opérations obligeant le salarié à adopter des postures de flexion du dos pour accéder à la zone à réparer. L exiguité et l encombrement des espaces de travail, et au sein du véhicule, font prendre au salarié des positions de torsion et de flexion du dos ainsi que des membres supérieurs. Cette situation sera d autant plus à risque que le temps d intervention sera long. L ensemble de ces éléments oblige les salariés à adopter des postures «à risques», à réaliser des efforts plus importants, à interrompre des tâches et les reprendre ensuite, générant ainsi des pertes de temps qui rendent beaucoup plus difficiles les possibilités d entraide entre les salariés. 5

6 Les flux des véhicules et des personnes L encombrement des espaces de travail rend plus difficile les déplacements des personnes et des véhicules. Ces situations peuvent aggraver le risque de chute des salariés et occasionnent des pertes de temps. Dans un certain nombre de situations, il arrive aux salariés de devoir déplacer manuellement les véhicules afin de pouvoir accéder à une zone ou pour éviter de les démarrer. Le stationnement aléatoire des véhicules, sans prise en compte de l ordonnancement des interventions, va augmenter le temps de prise en charge. L articulation entre l atelier et le magasin LES TMS DE QUOI PARLE T ON? Un défaut de liaison entre l atelier et le magasin ne permettant pas à celui-ci d anticiper la commande des pièces aura une incidence sur le déroulement des interventions. Un salarié en cours d intervention sur un véhicule peut devoir interrompre son travail suite à un retard d approvisionnement de pièces, démarrer une autre intervention puis reprendre la précédente dès la réception de la pièce. Ce type d aléa, générateur de stress, peut le mettre en difficulté pour réaliser le travail dans le temps imparti et l obliger à accélérer pour rattraper le retard. L organisation du travail et l articulation entre la réception et l atelier La charge de travail va être en partie planifiée en fonction du diagnostic réalisé dès la réception du véhicule ou la prise de rendez-vous. Dans un certain nombre de situations, la réparation ou l intervention se révèle plus longue et complexe que le diagnostic formulé au départ. L opération ayant été «barêmée», les salariés vont devoir travailler plus rapidement afin de réaliser l opération dans le temps imparti et ainsi rendre le véhicule dans les délais prévus. Temps qu il faudrait pour effectuer l intervention à la fois de qualité et en situation de «confort» pour les salariés. Temps prescrit imposé par l organisation et les barêmes Véhicule Véhicule Afin de pouvoir respecter au mieux les «barèmes», les salariés vont devoir se mettre dans des situations où ils vont devoir travailler plus vite, avec des gestes plus contraints et un risque d insatisfaction du travail. Certaines opérations du fait de la connaissance du salarié pour le véhicule, de l absence d aléa et d une bonne planification, peuvent prendre moins de temps que ce qui est prescrit. Journée de travail dite de «tension» Véhicule 1 Véhicule 2 Véhicule 3 Véhicule 4 Véhicule 5 Véhicule 6 Situation dite de «tension» par les salariés qui cumulent du retard tout au long de la journée du fait d interventions successives plus longues à réaliser que prévu. Ces situations augmentent les risques d apparition de TMS et d accidents de travail. 6

7 Problématique d une planification des interventions basée sur des critères de disponibilité du personnel, sans prendre en compte : - la complexité des interventions, - le temps de l intervention («il est plus difficile de gérer les aléas sur des temps d intervention courts») - les caractéristiques de l intervention (contraintes posturales, port de charges, etc.) - les compétences des salariés, - la connaissance des véhicules,! - les aléas en cours de journée (exemple : intervention non prévue d un mécanicien à la carrosserie), - les possibilités d entraide ou non. Ces éléments participent à la réduction des marges de manœuvre individuelles et collectives. Ils renforcent les contraintes biomécaniques (aller plus vite, gestes plus contraints...) et psychosociales («stress» et «insatisfaction du travail» car les salariés estiment ne pas pouvoir faire un travail de qualité). La politique de gestion du personnel et des compétences Le manque de formation technique (d un nouveau véhicule, méconnaissance d un process, etc.), le manque d intégration des nouveaux salariés au sein de l équipe, la faiblesse de soutien de l encadrement, les parcours professionnels non anticipés (notamment lorsque l on maintient le salarié qui exprime des douleurs dans les mêmes situations de travail). L ensemble de ces éléments peut avoir des conséquences sur l organisation générale l atelier. PRÉVENIR LES TMS POUR RÉDUIRE L USURE PROFESSIONNELLE ET FAVORISER LE MAINTIEN DANS L EMPLOI Contraintes de travail Biomécaniques - efforts - répétitivité - contraintes articulaires Psychosociales - problématique de stress - insatisfaction... Actions de prévention possibles Réduction des contraintes de travail physiques et psychosociales Augmentation des marges de manœuvre : - individuelles - collectives Développement des compétences et structuration des parcours professionnels LES TMS DE QUOI PARLE T ON? PRÉVENIR LES TMS Vers une aggravation des problématiques de santé et une détérioration de la Mise en balance du «poids» des contraintes de travail et du «poids» des actions de prévention possibles. performance Vers une amélioration des conditions de travail et de la performance La prévention vise ainsi à proposer le maximum d actions de prévention sur différents axes possibles afin de faire basculer la balance vers une amélioration des conditions de travail des salariés et de performance du garage. 7

8 L aspect multifactoriel des TMS offre des possibilités d actions à de multiples niveaux. Deux grands axes d actions de prévention visent à supprimer ou réduire les facteurs de risques. 1 2 Un axe qui vise à transformer les situations de travail : en supprimant les facteurs de risques, en augmentant les marges de manœuvre individuelles et collectives des salariés. Un axe qui consiste à réfléchir sur le développement des compétences et la structuration de parcours professionnels pour les salariés. 1 TRANSFORMER LES SITUATIONS DE TRAVAIL PAR : PRÉVENIR LES TMS Des améliorations techniques et des aménagements d espaces de travail Aménager l espace de circulation afin d optimiser les flux des véhicules et des personnes. Aménager l espace de travail pour faciliter l accès aux véhicules, permettre le dépôt de pièces à proximité de la zone de travail, faciliter l entraide entre salariés. Equiper tous les postes de travail en appareils de levage adaptés pour réduire la manutention et faciliter le travail à la bonne hauteur, d un éclairage d appoint, de points de branchement électrique, d aspirateurs... Mettre à disposition des opérateurs un outillage adapté et veiller à son bon entretien. Dans les garages, les salariés ont conçu ou bricolé des outils pour travailler, par exemple, sur des zones difficiles d accès. Des évolutions de l organisation du travail Planifier les interventions selon la charge de l atelier, les compétences disponibles, le type et la complexité des interventions. Diversifier les travaux confiés à un même opérateur (prendre en compte les conditions de travail et la pénibilité de l opération à réaliser), anticiper les interventions longues imposant le maintien de postures pénibles et nécessitant un temps de récupération musculaire, prendre en compte le temps d apprentissage des nouveaux, prévoir un temps de régulation des aléas. Faciliter les échanges entre la réception, le magasin et l atelier afin d optimiser les flux de pièces et de véhicules et ainsi éviter les ruptures entre la commande et l intervention. Favoriser le fonctionnement du collectif de travail pour permettre l entraide entre les salariés sur les interventions en cas de besoin, d où l importance du rôle joué par l encadrement. 8

9 2 DÉVELOPPER LES COMPÉTENCES ET STRUCTURER DES PARCOURS PROFESSIONNELS POUR LES SALARIÉS PAR : La sensibilisation des salariés aux risques Chaque salarié doit recevoir une information sur les principaux risques auxquels il est confronté. Les risques liés aux TMS et aux lombalgies doivent faire partie de cette information. L intégration et la transmission des savoir-faire par la formation, le tutorat des nouveaux par les plus anciens, Prévoir l actualisation des connaissances en fonction des évolutions des véhicules et des matériels, Prévoir des temps collectifs (échanges de pratiques, réflexion sur les dysfonctionnements, etc.), Formaliser l accueil des nouveaux (anticiper l embauche des nouveaux et le temps de leur intégration dans l équipe, réaliser un livret d accueil). Le développement des compétences afin de mettre en place la polyvalence («aptitude à tenir plusieurs postes») favorable à la prévention. La rotation entre les postes est un moyen de prévention des TMS efficaces si les contraintes du travail sollicitent d autres parties du corps, Permettre des évolutions de carrière, Donner à l encadrement les moyens de gérer et soutenir son équipe. La structuration des parcours professionnels en fonction des caractéristiques du métier et des caractéristiques individuelles des salariés (âge, ancienneté, état de santé, compétences, etc.) pour fidéliser le personnel, le maintenir dans l emploi et pour préserver l expertise technique du garage. Cette démarche de développement des compétences et de structuration des parcours professionnels doit permettre d articuler les besoins du garage et les aspirations des salariés. Saisir l opportunité de projets d aménagement, de réaménagement et de construction dans le garage pour améliorer aussi les conditions de travail Identifier au préalable les facteurs de risques et les difficultés auxquelles sont confrontés les salariés afin de les prendre en compte dans les choix techniques et organisationnels définis lors du projet : anticiper la prévention est plus facile et moins coûteux que corriger un aménagement existant. S appuyer sur la participation des salariés et de leurs représentants pour concilier amélioration du fonctionnement du garage et amélioration des conditions de travail. S entourer si nécessaire de compétences externes pour aider à la réalisation du projet. 9PRÉVENIR LES TMS

10 LA DÉMARCHE DE PRÉVENTION POUR UNE AMÉLIORATION DU FONCTIONNEMENT DU GARAGE Depuis 2001, chaque employeur doit évaluer les risques professionnels existant au sein de son entreprise et retranscrire cette évaluation dans un Document Unique. Mis à jour au minimum une fois par an, le Document Unique doit aboutir à des actions de prévention. Les actions engagées pour prévenir les TMS s inscrivent dans cette démarche. Agir sur le risque TMS dans une situation de travail nécessite au préalable une analyse de la situation de travail pour repérer les facteurs de risque et les marges de manœuvre possibles en termes de prévention. C est pourquoi, l action sur le risque TMS passe par la mise en place d une démarche de prévention structurée en 5 phases : PHASE 1 : PRÉPARER LA DÉMARCHE PRÉVENIR LES TMS PHASE 5 : PÉRENNISER LA DÉMARCHE Une démarche de prévention, pour qu elle soit efficace, doit s ancrer dans le temps. La prévention des TMS et des problématiques de santé en général doit être anticipée et intégrée dès l aménagement de poste ou de changements organisationnels. Nécessité d un engagement fort de la Direction. Un pilotage de la démarche. Une implication de tous les acteurs, notamment l encadrement et les représentants du personnel, pour mieux comprendre les situations de travail. PHASE 2 : CONSTRUIRE UN ÉTAT DES LIEUX POUR REPÉRER LES SITUATIONS À RISQUE Recueillir les indicateurs permettant d identifier les difficultés rencontrées. Type d indicateurs : répartition des accidents de travail, absentéisme, écarts de productivité, Document Unique, problèmes d inaptitude, expression de douleurs, etc. Le medecin du travail peut être sollicité dès cette phase PHASE 4 : AGIR SUR LES SITUATIONS DE TRAVAIL Une fois les situations de travail analysées et les facteurs de risques repérés, il s agira : de proposer des actions d amélioration à différents niveaux, de hiérarchiser la priorité de ces actions, de mettre en œuvre les actions proposées et de les évaluer. PHASE 3 : ANALYSER LA OU LES SITUATIONS DE TRAVAIL L état des lieux permet de repérer les situations à risque mais une analyse plus fine de la situation de travail est nécessaire pour comprendre ce qui est à l origine des problématiques de TMS. Il s agit d évaluer l ensemble des facteurs de risques notamment dans l organisation qui vont être à l origine des contraintes biomécaniques et des contraintes psychosociales. Ce travail de repérage de l ensemble des facteurs de risques est nécessaire pour mieux définir par la suite des actions appropriées. 10

11 RESSOURCES POSSIBLES : «SEUL, IMPOSSIBLE DE RÉDUIRE LES TMS» Plusieurs acteurs sont concernés par la prévention des TMS. Le regard croisé de chacun d entre-eux va être utile à la fois pour aider à la compréhension des éléments à l origine des TMS, au repérage d actions de prévention adaptées mais également pour aider l entreprise à structurer une démarche de prévention durable. Ces acteurs sont regroupés en 5 familles : Les acteurs internes de l entreprise composés à la fois de représentants de la Direction, des représentants du personnel et les salariés eux-mêmes. La participation des salariés et de leurs représentants est nécessaire pour mieux : - comprendre le travail avec les régulations qu ils mettent en œuvre quotidiennement individuellement ou collectivement, - définir les actions de prévention adaptées. L encadrement est un acteur incontournable pour identifier les dysfonctionnements et veiller à la bonne mise en oeuvre des actions de prévention. Les Services de Santé au Travail (SST) avec : - les médecins du travail, qui par le suivi médical des salariés et leurs connaissances du travail, peuvent apporter des conseils aux employeurs et aux salariés, - les Intervenants en Prévention des Risques Professionnels, rattachés aux SST, aux entreprises ou autonomes, peuvent proposer des actions visant le maintien en emploi et le développement de projets de prévention. L inspection du travail veille à l application du code du travail mais peut aussi informer et apporter des conseils techniques. Les acteurs institutionnels (CRAM et ARACT) peuvent aider les entreprises à identifier et comprendre l origine des TMS, proposer des actions d amélioration et faciliter la mise en place d une démarche de prévention. Sous certaines conditions, il est possible d obtenir des aides financières pour améliorer les conditions de santé et de sécurité au travail : * en signant un contrat de prévention avec la CRAM * en demandant une aide publique dans le cadre du Fonds pour l Amélioration des Conditions de Travail (FACT) auprès du Réseau ANACT. D autres acteurs jouent un rôle utile à la prévention : Les organisations professionnelles de la branche et d autres acteurs relais : conseil auprès des garages pour évaluer et prévenir les risques professionnels, appui à la mise en œuvre d une nouvelle réglementation, information, etc. Les dispositifs de maintien en emploi (Agefiph, Cap Emploi, CRAM...) peuvent notamment alerter l employeur sur le risque de TMS à l occasion de la réflexion sur le maintien dans l emploi. PRÉVENIR LES TMS 11

12 POURQUOI CE GUIDE? Les médecins du travail du Service de Santé au Travail de l AIPALS ont constaté une augmentation des troubles musculo-squelettiques chez les salariés des garages automobiles. Suite à ce constat, ils ont souhaité travailler avec l ARACT Languedoc-Roussillon (Association Régionale pour l Amélioration des Conditions de Travail) pour mieux comprendre les facteurs de risque à l origine de ces troubles et aider les petites et moyennes entreprises à identifier des actions de prévention concrètes. Les informations données dans ce guide sont issues de : L intervention de l AIPALS et de l ARACT pour accompagner trois garages : - le garage FORD de Saint Jean de Védas, - le garage RENAULT de Lunel, - le garage VOLKSWAGEN de Saint Clément de Rivière. La réflexion d un groupe de travail constitué de médecins du travail, de l intervenant en prévention des risques professionnels de l AIPALS et de chargés de mission de l ARACT. Cette action a été suivie par un comité de pilotage constitué des partenaires sociaux du secteur, du CNPA, de la DDTEFP 34, de la DRTEFP LR, de la CRAM, de l AIPALS et de l ARACT. Cette opération a été soutenue par le Fonds pour l Amélioration des Conditions de Travail (FACT). 12