Du maintien de la paix Au rétablissement de la paix

Transcription

1 Du maintien de la paix Au rétablissement de la paix

2 -Le Conseil de sécurité -L Assemblée générale -Le Secrétaire général, le Secrétariat -La crise, le pays hôte et les contributeurs

3 -La dynamique du Conseil de sécurité -Les contraintes administratives et budgétaires -Le Secrétariat de l ONU et les fournisseurs -Le pays hôte et les acteurs locaux

4 L élément moteur le plus important et le plus déterminant reste l action du Conseil de sécurité, la qualité, la fermeté et la détermination de ses mandats.

5 -Puissance moyenne, pays riche, possédant des moyens considérables -Sans passé colonial, politique étrangère indépendante, clairement occidentale -Allié de grandes puissances au sein de l OTAN, avec une armée pour la paix et la guerre -Puissante diplomatie multilatérale

6 Le maintien de la paix est associé au Canada, Surtout par les Canadiens Il a été créé par le Conseil de sécurité: -ONUST 1948 (trêve en Palestine) -UNMOGIP 1949 (cessez-le-feu, Inde Pakistan)

7 La crise de Suez (1956) a donné l occasion au Canada de mettre à contribution ses capacités et sa personnalité internationale naissante et de poser un geste fondateur; Et de le faire dans un contexte où il était à la fois plus puissant militairement et moins présent internationalement qu il ne l est aujourd hui.

8 Une mission dotée de moyens militaires et politiques importants; Doté d une capacité d action qui lui permette de négocier un règlement politique; Pearson souhaitait surtout, et déjà, doter l ONU de ces capacités.

9 La réalité politique força Pearson et son équipe à accepter le déploiement d une simple force de police internationale. La FUNU (56-67) était une force ayant les moyens de se défendre, mais déjà soumise à des contraintes et limitations: Consentement des parties, neutralité, impartialité, stricte légitime défense, pas de rôle précis dans la recherche d une solution politique.

10 Néanmoins sa contribution doctrinale est considérable et le place à l avant-garde du développement du concept: Idées de forces en attente, des enseignements tirés des missions, d une force de réaction rapide, Autant d éléments qui ne pourront émerger qu avec la fin de la guerre froide, Mais qui resteront au cœur de l évolution du concept canadien du maintien de la paix.

11 Le modèle issu de la négociation de la FUNU fut l instrument du maintien de la paix pendant plusieurs décennies. Déploiement essentiellement militaire, avec le consentement des parties, impartialité, usage de la force en stricte légitime défense, aucun rôle direct de la mission dans le règlement négocié de la crise.

12 La crise de la mission au Congo (MONUC) en raison d un mandat déficient, du manque de contrôle, de l insuffisance des moyens; Incite le Conseil de sécurité à suivre de plus près la conduite des opérations sur la base d un rapport du Secrétaire général; Et l Assemblée générale à créer le Comité spécial des opérations de maintien de la paix.

13 Dans la foulée de la crise de la MONUC (1965) le comité spécial n a pas produit de rapport de fond sur le maintien de la paix, il s est surtout employé à codifier péniblement et à consolider le modèle des missions autorisées par le Conseil de sécurité et déployées avec l accord des pays hôtes.

14 Le modèle classique ne plaisait pas à Ottawa, On note un éloignement progressif ( ). Paradoxalement, malgré ces réserves le Canada continue de participer aux missions de l ONU, Parce qu il lui paraissait essentiel que notre diplomatie, appuyée par des forces adéquates et mobiles, puisse contribuer à la sécurité collective et faire face aux crises.

15 La faiblesse de l appui politique des grandes puissances; Le manque de ressources logistiques et financières; La mauvaise coordination des pays fournisseurs; La prolongation indéfinie des mandats; L absence d un mécanisme de règlement des conflits engageant les parties.

16 Un mandat clair pour la mission et la liberté de circuler; Un contrôle politique responsable pour superviser le mandat; L acceptation du Canada par les parties; Des arrangements financiers équitables.

17 Des missions complexes, multidimensionnelles: -maintien de la paix -police civile -aide humanitaire -observation électorale -renforcement des institutions -partie intégrante du processus de règlement du conflit

18 Lorsqu elles ont été déployées sur des théâtres pacifiés et ont respecté les règles de bases, Ont été dotées d un mandat clair et des ressources nécessaires, Et reçu un appui politique ferme. Namibie (GANUPT 89-90), Salvador (ONUSAL 91-95), Cambodge (APRENUC 92-93), Mozambique (ONUMOZ 92)

19 Lorsqu elles ont été déployées sur des théâtres de guerre où il n y avait pas de paix à maintenir, où l accord des parties n était pas acquis, avec un soutien politique défaillant (parfois mauvaise foi), des mandats et des ressources inadéquats. Somalie (ONUSOM 92-95), Bosnie- Herzégovine (FORPRONU 92-95), Rwanda (MINUAR 93-96)

20 En 1993 le Canada avait déployé plus de 4700 militaires dans les missions des Nations Unies Bien au-delà du plafond convenu de 2000 Le livre blanc sur la défense de 1993 mettait dans le même panier la guerre du Golfe et la Bosnie-Herzégovine La crédibilité des Nations Unies était menacée par les échecs retentissants, au point de devenir un bouc émissaire.

21 Un mandat clair et applicable; Une autorité responsable identifiable et acceptée; Le soutien du pays hôte à la mission; Une chaîne de commandement claire, Une coordination efficace des partenaires, Clarté des tâches et des responsabilités civiles et militaires Acceptation du Canada sauf dans les missions coercitives sous l égide de l OTAN

22 Un continuum d activités: prévention, rétablissement, maintien, consolidation; N exclut pas les sanctions et l emploi de la force militaire et fait même référence à des unités d imposition de la paix; Une proposition parfaitement compatible avec l approche du Canada, qui adopta pleinement l Agenda pour la paix en 1992.

23 Le gouvernement du Canada défendait alors vigoureusement l interventionnisme humanitaire et la sécurité humaine. Cet enthousiasme n était pas partagé par les pays en développement qui voyaient dans l Agenda un outil ou une licence d intervention.

24 Le Canada souhaitait un département des opérations de la paix renforcé; Un système d alerte rapide pour détecter les crises en gestation et des plans d urgence; Un renforcement des capacités logistiques, du financement, et du personnel équipé et formé. Le projet «Vanguard» était destiné à déployer un QG dans les 7 jours et une équipe de 5000 civils et militaires dans les 5 semaines.

25 Le Canada se fait le champion du déploiement rapide et d une Brigade multinationale d intervention rapide des forces en attente des Nations Unies. L idée aboutira en 1999 BIRFA/SHIRBRIG sera déployée sous forte pression politique en Éthiopie-Erythrée en C est le dernier grand déploiement du Canada sous le drapeau de l ONU, un nouveau siècle s engage, les regards se portent ailleurs.

26 La contribution du Canada au rapport Brahimi a été parmi les plus importantes. Un grand nombre des 53 recommandations du rapport correspondait aux préoccupations exprimées de longue date par le Canada: Déploiement rapide, QG à déploiement rapide, forces en attente, renforcement du DOMP, base logistique de Brindisi.

27 Par sa présidence du Groupe de travail du Comité spécial des opérations de maintien de la paix le Canada a joué un rôle moteur dans l adoption rapide de plusieurs des recommandations du Rapport Brahimi et dans le renforcement spectaculaire des ressources du Département des Opérations de Maintien de la Paix (DOMP).

28 Les puissances en état d agir militairement ont été critiquées aussi bien lorsqu elles ont agi pour protéger les populations menacées (Somalie, Bosnie, Kosovo), que lorsqu elles s en sont abstenues (Balkans, Rwanda). La Commission internationale de l intervention et de la souveraineté des États a été formée à l instigation du Canada suite au débat intense qu avait provoqué l intervention humanitaire de l OTAN au Kosovo en 1999.

29 Le rapport «La responsabilité de protéger» est déposé en décembre Ce n est qu en septembre 2005 qu il refait surface au sommet mondial des Nations Unies. Au «Devoir de protéger des populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l humanité», s ajoute même un système d alerte rapide. (Para )

30 Peu d organisations ont la capacité de se déployer de façon aussi rapide, efficace et économique que l ONU. Les déploiements régionaux réduisent les ressources et la capacité de l ONU. Un désengagement des capacités techniques occidentales du maintien de la paix. Dans le cas de l Union Africaine, la fourniture de capacités techniques et financières et de formation ne suffit pas il faut se déployer à leur côté, être solidaire.

31 Outre l attachement à l ONU et au multilatéralisme pour compenser la relation dominante avec les États-Unis, Les capacités du Canada (expérience, troupes, ressources, diplomatie) peuvent faire la différence. Malgré l attachement connu des Canadiens à l ONU la politique du Canada s est infléchie, Un changement de polarité avec les trois D: Défense, Diplomatie et Développement.

32 Les opérations de paix sont définies comme: «Un vaste ensemble d activités militaires, diplomatiques et humanitaires qui sont étroitement liées» (MAÉ du Canada) Ce qui reprend à peu de chose près le concept de mission complexe, avec une polarité nouvelle, sous commandement militaire. Un éloignement du maintien de la paix.

33 la résolution 1386 (2001) crée une Force internationale d assistance à la sécurité (FIAS/ISAF), pour aider l autorité intérimaire afghane à maintenir la sécurité à Kaboul et dans ses environs afin de créer un environnement sûr. Autorisée sous le Chapitre VII à utiliser toutes les mesures nécessaires à l exécution du mandat. Demande aux participants d aider l autorité afghane à constituer de nouvelles forces de défense et de sécurité.

34 Pendant ce temps la coalition de «Enduring Freedom»»(Opération liberté immuable) sous commandement américain et en fonction de l article 51 de la Charte, fait la guerre à Al- Qaïda, aux Talibans et autres extrémistes dans le Sud. C est à ces fonctions nouvelles qu ont été assignées les troupes canadiennes, avec l addition d équipes de reconstruction militarociviles chargée de l aide et de la reconstruction.

35 Il n y a pas de confusion possible entre une mission de maintien de la paix autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, fut-elle robuste, Et, une action coercitive multinationale, mise en œuvre par une coalition d États placés sous le commandement d une nation qui prend charge de l opération.

36 Notre engagement en Afghanistan est d une autre nature qu une opération de maintien de la paix. Il est passé dans le domaine de l intervention militaire, par une coalition ou une organisation régionale interposée. Pour rester dans le vocabulaire de l Agenda pour la paix, le Canada fait maintenant partie «d unités d imposition de la paix».

37 Un des risques, voire une des conséquences du voisinage des opérations musclées et de celles de l ONU a été d associer l image de l organisation avec celle de «l agresseur». Nous courons ce risque en Afghanistan. C est un phénomène connu des humanitaires, il faut respecter l espace humanitaire et je dirai également le moment est venu de respecter l espace des missions de l ONU.

38 «Faut-il une mission de maintien de la paix dans un pays où il n y a pas de paix à maintenir?» Lakhdar Brahimi

39 «L ONU n est plus protégée par son drapeau. Elle est devenue la cible de groupes extrémistes. ( ) parce qu une partie croissante de l opinion publique ne la perçoit plus comme une organisation juste, neutre, impartiale, mais comme un instrument au service des grandes puissances.» Lakhdar Brahimi

40 Pourtant, la mission afghane transforme l armée. Une évolution vers la projection de force, Transports stratégiques et tactiques, soutien logistique, communication, commandement, contrôle, renseignement, unités spécialisées, Toutes des capacités éminemment applicables au maintien de la paix. Si notre réputation tient nous n en serons que mieux équipés pour le maintien de la paix.

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