DE LA PREHISTOIRE A LA PROTOHISTOIRE ANS, SIECLES D HISTOIRE

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1 > 0 DE LA PREHISTOIRE A LA PROTOHISTOIRE ANS, 000 SIECLES D HISTOIRE La période qui ouvre l histoire de notre région est la plus longue mais aussi la plus délicate à appréhender en raison de la faible quantité de matériaux historiques disponible. Cependant les fouilles archéologiques menées ces dernières décennies ont permis d étoffer nos connaissances. Ce temps long de la Pré- et de la Protohistoire, avant l apparition de l écriture, est marqué par l installation des premiers hommes, le développement des premières techniques et l organisation des premières sociétés. > LA PREHISTOIRE L espace lorrain a fait l objet d une occupation précoce (au moins depuis ans avant J.-C.) et surtout constante, notamment dans les lieux privilégiés d installation que furent les vallées de la Moselle, de la Meurthe et de la Meuse. La vie humaine s est développée très progressivement pendant des milliers de siècles au gré des variations climatiques (glaciations et réchauffements de l ère quaternaire) et des arrivées de populations différentes (homo sapiens néanderthalensis, homo sapiens sapiens). Au PALEOLITHIQUE, période de «l ancienne pierre» (la pierre taillée), les chasseurs nomades ou semi-nomades usent déjà d un outillage qu ils perfectionnent au fil du temps pour prélever sur le milieu environnant ce qui est nécessaire à leur vie quotidienne, on parle alors d économie de prédation. La maîtrise du feu, la taille de la pierre, l apparition des sépultures et l affirmation d une pensée artistique sont les étapes marquantes de la progression des hommes préhistoriques de cette première période. C est seulement à partir du NEOLITHIQUE, période de la «nouvelle pierre» (la pierre polie), vers 00 av. J.-C. avec l apparition de l agriculture que les hommes passent à une économie de production en devenant des cultivateurs-éleveurs. Ils se sédentarisent, vivent désormais dans des villages et développent un nouvel outillage (meule en pierre pour broyer les céréales, céramique en argile pour cuire les denrées). Des échanges existent déjà avec d autres régions du bassin parisien et au-delà pour se procurer des pierres de meilleure qualité (silex et granite notamment). > LA PROTOHISTOIRE Avec l apparition de la métallurgie, celle du bronze (alliage de cuivre et d étain) tout d abord puis celle du fer, les sociétés évoluent dans leurs structures - tantôt égalitaires, tantôt plus hiérarchisées - et intensifient leurs échanges avec le reste de l Europe, depuis la Baltique jusqu à la Méditerranée tant pour les matières premières que pour les objets de prestige. Le perfectionnement des armements s accompagne de l affirmation d une classe dominante de guerriers, des «princes» ou des «rois» dont les tombes révèlent la richesse. De plus, des sites perchés et fortifiés (oppidum) abritant une population nombreuse permettent d évoquer une «proto-urbanisation». A la veille de la conquête romaine, c est une civilisation complexe qui s épanouit sur l actuel territoire de la Lorraine, celle des Gaulois, qu il faut rattacher à l ensemble des peuples celtes présents dans toute l Europe. - Les «roches» de Saint-Mihiel () dites aussi les «Dames de Meuse». Ces falaises naturelles ont servi d abri temporaire aux chasseurs de rennes ou de mammouths du Paléolithique supérieur. Ville de Saint-Mihiel - Biface daté du Paléolithique moyen et lame taillée en jaspe du Néolithique final. Les pierres taillées sont les matériaux les plus nombreux qui nous restent pour l étude de ces époques reculées. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Maquette de reconstitution d une ferme familiale à l âge du bronze, vers avant J.-C. Elle a pu être réalisée à partir des résultats des fouilles entreprises sur le site du Saule Gaillard à Frouard (). Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin - Fibule, attache pour vêtement, datée de l Age du fer (fin VI e V e siècle avant J.-C.). Elle est constituée d un disque d ambre rouge monté sur une pièce en fer et rehaussé de feuilles d or et est issue d une nécropole située à Haroué () à proximité de la colline de Sion-Vaudémont. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Casque de Blainville-sur-l Eau (). Moulage d après original conservé dans une collection privée. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Le site de Boviolles (). Ancien oppidum gaulois abandonné au profit du site de Nasium dont on aperçoit les vestiges du temple. Musée Lorrain, Nancy - Statère gaulois (III e siècle avant J.-C.). Imitation d une monnaie macédonienne avec au revers les chevaux tirés par l aurige. Musée Lorrain, Nancy

2 > 0 LA PERIODE GALLO-ROMAINE, TROIS SIECLES I er III e SIECLES DE NOTRE ERE Après la conquête de la Gaule par Jules César (8 avant J.-C.) les peuples celtes qui occupaient l actuel espace lorrain (du nord au sud : les Trévires et surtout les Médiomatriques et les Leuques) sont progressivement intégrés à l empire romain, au sein de la province de «Belgique Première» dans le cadre de circonscriptions administratives appelées «cités» (civitates), dotées chacune d un chef-lieu : ainsi Trèves pour les Trévires, Metz (Divodorum Mediomatricorum) pour les Médiomatriques et Toul (Tullum Leucorum) pour les Leuques. La domination romaine apporte une longue période de paix relative et de prospérité (Pax romana) qui voit l épanouissement de la civilisation gallo-romaine, dont subsistent de nombreux témoignages. > LA ROMANISATION DE L ESPACE La construction du réseau des voies romaines assure la maîtrise de cet espace conquis et son intégration à l ensemble de l empire romain. Située aux confins septentrionaux de l empire, la région voit le passage de nombreuses légions chargées d assurer la défense des frontières (limes), tandis que les commerçants profitent des vallées de la Meuse et surtout de la Moselle pour développer leurs activités entre l Italie au sud et les provinces les plus éloignées de la Bretagne et de la Germanie au nord. Dans cet espace romanisé, l axe mosellan avec la voie romaine reliant Lyon à Trèves et Cologne en passant par Toul et Metz, constitue déjà une ligne de force du territoire qui draine hommes et marchandises de la région. Le sel, précieuse ressource pour la conservation des denrées, en est un bon exemple. Il est exporté en quantité depuis le Saulnois et les traces de la présence romaine attestent de la vitalité des villes de cette région (Vic, Moyenvic, Marsal et Dieuze). L urbanisation est l autre transformation marquante de l espace. Metz apparaît alors comme la seule grande ville de la région, dotée d aménagements considérables : thermes, amphithéâtres par exemple. Les Romains fondent par ailleurs de nombreuses petites villes, véritables relais de leur domination et carrefours commerciaux. Ainsi les sites de Bliesbruck (Moselle) et de Nasium (Meuse) fouillés récemment ont révélé le développement d un artisanat et d une architecture liés aux nouvelles activités (culture de la vigne) et aux nouvelles pratiques sociales (fréquentation des bains, jeux du cirque par exemple). Ainsi, avec l urbanisation, c est tout le mode de vie à la romaine qui se diffuse au sein de la population gauloise. > LA ROMANISATION DE LA CULTURE Visible sur le plan matériel, l acculturation des populations se fait aussi dans les mentalités. La langue évolue sous l effet de la diffusion du latin et du recul progressif des langues celtes. La toponymie en est la mémoire vivante avec par exemple les noms de lieux en court (curtis), ville (villae) ou en y (iacum). La religion s enrichit des rites et du panthéon romains, sans pour autant que les divinités indigènes ne disparaissent complètement (ainsi Epona, associée au cheval continue d être honorée). Des vestiges, parfois imposants, témoignent de la présence de sanctuaires importants construits dans la région : comme Hercule à Deneuvre (Meurthe-et-Moselle) ou Apollon à Grand (Vosges). En outre, à côté du culte impérial imposé par les autorités, d autres croyances venues de l Orient, portées par les commerçants et les légionnaires, séduisent par leur originalité : il en est ainsi du culte de Mithra (dieu d origine iranienne associé au soleil) mais aussi du christianisme à partir du IV e siècle. Enfin, l art évolue aussi. L esthétique romaine, héritière de la culture grecque, se diffuse dans les modes de représentation : les sculptures et les décors de mosaïques retrouvés nous en offrent de nombreux exemples. La période gallo-romaine donne donc à la région ses fondements culturels, qui sont alors communs à une grande partie de l Europe et du bassin méditerranéen. Elle lui confère également un trait de caractère qui marque toute son histoire, celui de région frontière, à la charnière entre la romanité et les peuples germaniques. - Carte «La Lorraine à l époque gallo-romaine : quelques repères». / Rdess. Aloïs Bertrand-Pierron - Borne milliaire retrouvée à Scarponne-Dieulouard (). Située sur la principale voie romaine nord-sud entre Toul et Metz, elle indiquait aux voyageurs les distances (calculées en mille romain). Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Pont-aqueduc de Jouy-aux-Arches/Ars-sur-Moselle (). Imposants vestiges ( m de haut) de l aqueduc construit depuis Gorze pour approvisionner Metz en eau. La traversée de la vallée de Moselle se faisait grâce à ces arches. - Fondations des thermes de Bliesbruck (). Ces thermes, lieu de sociabilité par excellence du mode de vie romain, ont été construits et réaménagés jusqu au III e siècle après J.-C. Ils témoignent de la prospérité de cette petite ville gallo-romaine. Conservation d archéologie du Conseil général de la Moselle - Fragment de mosaïque représentant un gladiateur retrouvé sur l ancienne place Coislin de Metz. La Cour d or Musées de Metz / Crédit photographique : «Metz Musées La Cour d Or Clichés Jean Munin tous droits réservés» - Amphithéâtre de Grand (88). Situé à proximité du sanctuaire réputé dans tout le monde romain d Apollon-Granus, cet amphithéâtre qui pouvait accueillir 000 spectateurs montre la diffusion en Gaule du goût romain pour les jeux du cirque. - Statuette (alliage cuivreux) représentant Mercure, le dieu du commerce et de la technique, découverte à Praye-sous-Vaudémont (). Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot 8 - Bas-relief en calcaire (III e siècle après. J.-C.) de,0 m x,0 m qui ornait le sanctuaire du dieu Mithra découvert à Sarrebourg. On y voit Mithra, dieu d origine orientale, sacrifier le taureau. La symbolique des cultes orientaux était construite sur la croyance en une vie après la mort accessible aux seuls initiés. La Cour d Or Musées de Metz / Crédits photographiques : «Metz Musées La Cour d Or Clichés Jean Munin Tous droits réservés» 8

3 > 0 LES GRANDES «INVASIONS» : CONFRONTATION ET FUSION DES CULTURES IV e VII e SIECLES > DE NOUVEAUX PEUPLES Les «Barbares» (c est-à-dire étymologiquement ni Grecs, ni Romains) ont été longtemps contenus par Rome au-delà du limes. Mais à partir du III e siècle, l empire connaît des difficultés en Orient qui l obligent à prélever des effectifs militaires stationnés sur la frontière du Rhin. Des peuples, pour la plupart germaniques comme les Francs et les Alamans, pénètrent alors dans l empire. Après un court répit, d autres peuples viennent déferler au IV e siècle sur la région en vagues successives : Vandales, Quades et Alains jusqu aux Huns d Attila qui ravagent la région en. Ces «invasions», qui sont le reflet de vastes et complexes mouvements migratoires animant tout le continent eurasiatique, se traduisent par des raids violents et dévastateurs mais aussi par l installation de ces nouveaux peuples. Au cours du V e siècle, des Germains, organisés en tribus, sont associés, fédérés, à l armée romaine pour la défense du territoire. Les anciennes autorités romaines sont ainsi progressivement effacées au profit des nouveaux maîtres des lieux tandis que l empire romain d Occident achève de s effondrer en. C est aussi le moment de la constitution du royaume franc de Clovis à la charnière des V e et VI e siècles au sein duquel est intégré le futur espace lorrain. Les écrits des contemporains, les traces des fortifications érigées autour des villes tout comme les trésors monétaires enfouis témoignent de ces bouleversements. Mais ce sont surtout les fouilles des nécropoles qui nous apportent des connaissances sur la société nouvelle qui apparaît alors dominée par une nouvelle aristocratie. Les Francs apportent leur culture de langue germanique et leur savoir-faire d habiles métallurgistes. L héritage romain ne disparaît pas pour autant, les anciennes élites gallo-romaines fusionnent progressivement avec les élites franques et contribuent ainsi à leur acculturation, notamment religieuse. > UNE NOUVELLE RELIGION : DIFFUSION DU CHRISTIANISME Le christianisme constitue en effet le trait d union principal entre l Antiquité tardive et le Haut Moyen Age. Apparue dans la région dès le III e siècle, la nouvelle religion se diffuse progressivement au IV e siècle à la faveur de la «paix de l Eglise» voulue par l empereur Constantin en. Des légendes accompagnent la formation des premières communautés chrétiennes. Ainsi celle de Metz, fondée par Saint-Clément qui se serait débarrassé d un dragon, «le Graoully», demeurant dans les vestiges de l amphithéâtre. D abord urbain, le christianisme se propage dans les campagnes sous l influence des évêques établis dans les chefs-lieux des cités romaines : Metz, Toul et Verdun. Les troubles consécutifs aux invasions ont contribué à renforcer le pouvoir de l Eglise. Les évêques («surveillants») ainsi que les abbés sont devenus les auxiliaires indispensables du pouvoir politique grâce à leur emprise territoriale. La nouvelle aristocratie s appuie donc sur l Eglise : évêques et abbés sont issus de ces puissantes familles qui cherchent aussi à consolider leur domination territoriale sur les zones rurales reculées en fondant des monastères à partir du VII e siècle (à Remiremont dans les Vosges, ou à Beaulieu en Argonne par exemple). La christianisation gagne ainsi lentement toute la région. C est là un tournant majeur dans l histoire de la Lorraine. Cette période complexe de bouleversement et de renouvellement fixe progressivement les caractères culturels de la Lorraine médiévale. Un des traits les plus significatifs ce cette période de confrontation mais aussi de fusion des cultures est sans doute la lente fixation de la frontière entre langues romane et germanique, stabilisée seulement aux alentours de l an Mil. 8 - Carte «Les grandes invasions, les grandes migrations». / Rdess. Aloïs Bertrand-Pierron - Site de la nécropole de Prény (). Les fouilles, effectuées à l occasion de la construction de la LGV, ont révélé tombes datées pour la majorité de la période mérovingienne (VI e -VII e siècle). Les défunts étaient inhumés avec armes et parures selon une orientation est (tête)-ouest (pieds). D. Jacquemot. SRA Lorraine - Epée en fer, (89 cm de long) retrouvée à Azerailles (). Le pommeau décoré selon la technique de la damasquinure (incrustation de laiton et d argent dans le fer) montre la maîtrise des nouveaux peuples dans le domaine de la métallurgie. Musée Lorrain, Nancy - Fibule (attache de vêtement) du VII e siècle, découverte près de Nancy (). Alliage de cuivre rehaussé d or et incrustations de grenat, chrysoprase et verre. Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin - Reproduction d une gravure de Claude de Chastillon datant de. Le rempart messin dressé lors de ces périodes troublées de l Antiquité tardive était toujours visible au XVII e siècle. [On reconnaît la construction romaine à l alternance des lits de briques et de pierres de petit appareil.] La Cour d Or Musées de Metz / Crédit photographique : «Metz Musées La Cour d Or Clichés Jean Munin tous droits réservés» - Fragment de stèle paléochrétienne du V e siècle après. J.-C. découverte à Sion (). Traduction de la dédicace : «Un dernier honneur t est rendu par ce monument élevé par la pitié de tes parents, à toi Nicétius, qui repose maintenant dans ce tombeau ( ). Tu ressusciteras pieusement au ciel avec le Christ ( ) garder la récompense du combat.» Musée Lorrain, Nancy - Saint-Pierre-aux-Nonnains, Metz (). Ce bâtiment (un gymnase - palestre) a été construit à la fin du IV e siècle puis détruit avant son achèvement lors du raid des Vandales en 0. Restauré, il devint au VII e siècle l église d une abbaye de femmes. Il est aujourd hui l une des plus anciennes églises chrétiennes conservées en France, sa construction remonte au IV e siècle après J.-C. Pascal BODEZ / CR-Lorraine 8 - Plaque-boucle en bronze ajouré du VII e siècle découverte à Einville-au-Jard (). Pièce d apparat d une ceinture, cette boucle représente une scène de bénédiction effectuée par un dignitaire ecclésiastique. Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin

4 > 0 DE L AUSTRASIE A CHARLEMAGNE VI e - IX e SIECLES Il faut attendre le VI e siècle pour que le terme Austrasie apparaisse sous la plume de Grégoire de Tours pour désigner la partie Nord-est du royaume franc. Mais «ce royaume de l Est» a pris dès le début du VI e siècle, avec la division du royaume de Clovis entre ses fils en, une disposition territoriale qu il gardera longtemps mais dont les limites ont varié au fil des partages successifs. En général, l'austrasie est située entre le Rhin et la Meuse, elle englobe également la «province de Trèves» qui contient les quatre cités épiscopales : Metz, Toul, Verdun et Trèves. C est au cœur de cet espace, au gré des évolutions territoriales et politiques, que s est peu à peu affirmée la Lorraine. I. L AFFIRMATION DE L AUSTRASIE Les partages incessants, les meurtres et les vengeances entraînent instabilité politique et guerres au cours du VI e siècle. Le personnage de Brunehaut, princesse wisigothe d Espagne devenue par mariage reine d Austrasie, marque cette période. Elle y apparaît comme une reine brutale, jalouse de son pouvoir mais aussi comme une souveraine qui cherchera à favoriser et à importer la civilisation romaine. La situation politique fait une place croissante à l aristocratie des grands propriétaires, compagnons des rois et dont sont issus les comtes, les évêques, les abbés et les maires du palais, véritables chefs de l aristocratie. La régence sous le roi Dagobert devenu roi d Austrasie à l âge de ans fut ainsi assurée par le maire du palais, Pépin l Ancien, et l évêque de Metz, Arnoul. En 9 à la mort de Dagobert II, Pépin II, un descendant de Pépin l Ancien et d Arnoul, réunit sous son nom les fonctions de roi et de maire du palais. II. LA LORRAINE CAROLINGIENNE Pépin II établit ainsi sa lignée avec Charles Martel puis Pépin III dit le Bref. En, ce dernier obtient du pape l autorisation de porter la couronne à la place du roi mérovingien. Son fils, Charlemagne, fort de ses multiples conquêtes, ajoute le titre d empereur à son titre royal. La dynastie carolingienne s est affirmée. Metz, Verdun et Thionville constituent les trois villes les plus florissantes de la Lorraine carolingienne. A partir de, Thionville devient résidence royale puisque Pépin le Bref y installe sa cour. Située en bordure de la Moselle, elle est une des résidences très appréciées de Charlemagne. Soucieux de mettre en valeur le prestige de la dynastie carolingienne, Charlemagne favorise le développement des scriptoria ou des bibliothèques et du goût pour l Antiquité. Ainsi respectant le souhait de leur empereur, nombreux furent les cités et les monastères qui ouvrent un atelier d écriture. Quelques exemples choisis dans des domaines différents peuvent témoigner de cette «renaissance carolingienne» : - La statue équestre dite de Charlemagne appartenait à l origine au trésor de la cathédrale de Metz. Même si l identité du cavalier reste encore controversée, Charlemagne ou plutôt Charles le Chauve, force est de constater que cette œuvre a pour objet de nous présenter l image idéalisée d un grand empereur, nouveau Constantin, protecteur de l Eglise. - La Tour aux puces de Thionville est l ancien donjon du château des comtes du Luxembourg, construit au XI e ou XII e siècle. Des historiens ont essayé de prouver que les fondations de l'édifice dateraient du IX e siècle, mais seuls blocs de pierre de réemploi, décorés de feuilles d'acanthe, s avèrent vraiment typiques de la période carolingienne. - Le sacramentaire de Drogon fut réalisé au scriptorium de Metz. La finesse de l écriture, rehaussée de la délicatesse des enluminures, et de la beauté des couleurs témoigne de la qualité de cet atelier de production. III. METZ, UN CENTRE POLITIQUE, RELIGIEUX ET ARTISTIQUE > LE CHOIX DE METZ COMME CAPITALE Depuis l époque romaine Metz était une ville très prospère. Sigebert I er, roi d Austrasie choisit d y faire célébrer ses noces. A la fin du VI e siècle Childebert II décide d ancrer son territoire plus à l est en transférant la capitale du royaume d Austrasie de Reims à Metz, plus proche du Rhin. Outre son passé prestigieux, ses nombreuses infrastructures, son importance en tant que ville épiscopale et sa prospérité économique, Metz possède l avantage d une position centrale. > METZ, UNE GRANDE CITE EPISCOPALE Parmi les évêques de Metz, les plus célèbres, Chrodegand, issu de l aristocratie austrasienne, occupe le siège épiscopal de à. Il procède à de nombreuses réformes liturgiques et architecturales. Il fera ainsi adopter les usages romains comme plus conformes à ce doit être le culte chrétien. Il embellit la cathédrale d un chancel avec l aide de Pépin le Bref. > METZ, BERCEAU DU CHANT GREGORIEN Le nom de Metz revient dans les textes ou capitulaires de Charlemagne pour désigner la cité où doivent aller se former ceux qui veulent maîtriser le véritable chant de la chrétienté. Dans ce domaine, la renommée de Metz, dès 0, efface celle de Rome. Malheureusement, la plupart des manuscrits qui pourraient en témoigner sont, aujourd hui, dispersés ou détruits. Suivant le courant réformateur initié par l évêque Chrodegang, Brunon, évêque de Toul, lutte contre le relâchement des mœurs des hommes d Eglise. Nommé pape par Henri III en 09, il prend le nom de Léon IX. Il est connu pour son attachement à la beauté de la liturgie et particulièrement pour sa mise en musique. - Carte de l Austrasie. D après Pierre RICHE, Les Carolingiens, une famille qui fit l Europe, Paris, 98. / Rdess. Aloïs Bertrand-Pierron - Verrière du chœur de l abbatiale Saint-Pierre de Remiremont, rencontre entre saint Romaric et saint Arnoul de Metz. - Carte des conquêtes de Charlemagne. / Rdess. Aloïs Bertrand-Pierron - Statuette équestre dite de Charlemagne. / collection particulière - La tour aux Puces à Thionville. - Lettrine historiée du sacramentaire de Drogon, «Les Saintes Femmes au tombeau». Bibliothèque nationale de France, Département manuscrits occidentaux, LATIN Partition grégorienne. Bibliothèque Médiathèques de Metz Collections Patrimoniales

5 > 0 LA FORMATION DE L ESPACE LORRAIN X e - XIII e SIECLES C est au IX e siècle, à la suite du partage de Verdun que naît la Lotharingie, région comprise entre le royaume de France et l Empire. Malgré un progressif émiettement politique, l axe lotharingien s affirme par la circulation des hommes, des idées, des objets et des influences souvent le long des principales vallées. I. LA FORMATION DE LA LOTHARINGIE L unité territoriale de l Empire de Charlemagne a subsisté jusqu à Louis le Pieux. Lothaire, à la mort de son père Louis le Pieux en 80, réclame la totalité de l héritage impérial contre ses frères Louis et Charles. Trois années de combats et d âpres négociations entre les trois frères aboutissent au partage de Verdun en 8. - Charles le Chauve reçut la partie occidentale de l Empire. - Louis le Germanique reçut les territoires situés à l est du Rhin et au nord des Alpes. - Lothaire obtint l Italie, la Bourgogne ainsi que la part d Austrasie comprise entre la Meuse et le Rhin. Mais le mot Lotharingie va vite désigner seulement les territoires compris entre le Jura et la Frise et entre la Meuse et le Rhin. La Lotharingie est ainsi dès sa création un espace original sans unité géographique ni linguistique, ni économique mais au carrefour des civilisations romane et germanique. II. LA NAISSANCE DES DUCHES DE LORRAINE Rattachée en 9 à la Germanie et donc sous l autorité de l Empereur, la Lotharingie est divisée en 99 en deux duchés. La Haute Lotharingie correspond aux trois diocèses de Metz, Toul et Verdun et une partie de celui de Trèves et qu on appellera plus tard la Lorraine. La Basse Lotharingie s étend de Verdun à l Escaut. Le pouvoir de l Empereur s appuie sur les évêques et a donc favorisé leur domaine en les dotant de donations au détriment du pouvoir laïc des ducs et des comtes. Le contrôle du choix des évêques par l empereur est indispensable au maintien de son influence. Ils sont choisis parmi les jeunes nobles de la grande aristocratie qui l entourent. Les trois évêchés sont florissants. Metz surtout et Verdun gagnent une puissance considérable qui se marque souvent sur le plan architectural. A Verdun, l évêque Haimon (98-0), construit la nouvelle cathédrale. Dans cette Cathédrale double de style «ottonien», le second chœur, face au chœur religieux à l est, symbolise le pouvoir de l empereur. III. L EMIETTEMENT TERRITORIAL DE LA PERIODE FEODALE La période du XII e au XIII e siècle est marquée par l essor économique, en particulier commercial, de la Lorraine, principalement sous l influence de la puissance épiscopale. Les villes bénéficient du développement économique, en particulier Metz. A côté des cités épiscopales, d autres cités connaissent un essor rapide parfois grâce à la présence d une abbaye puissante comme Saint-Mihiel ou encore Remiremont. Le développement économique des villes pousse les plus puissants marchands à revendiquer l émancipation des cités vis-à-vis de la tutelle seigneuriale, en particulier épiscopale, et cela en dépit de l opposition des Empereurs. La fin du XII e siècle et le XIII e siècle voient ainsi, d abord à Metz puis à Verdun et plus tardivement à Toul un patriciat bourgeois, avec à leur tête un puissant maître échevin, dominer les institutions municipales. Exclus des cités et des vallées riches, les seigneurs laïcs se partagent le reste du territoire. Mais dans un contexte de trouble politique, afin de bénéficier de la protection des seigneurs, les évêques sont obligés d aliéner des parties entières de leur patrimoine. Le comté de Bar voit ainsi le jour et sera marqué par un constant agrandissement surtout au détriment de l évêché de Verdun. Des villages sont regroupés en seigneuries, des comtés comme celui de Vaudémont sont créés. La ville de Nancy est fondée, à partir d un châtelet et d un prieuré, Les ducs de Lorraine font de cette ville, au XII e siècle, le chef lieu de leur Etat en y plaçant le centre d un bailliage et en y installant un marché. - Carte de la Lotharingie de Lothaire II. / Rdess. Aloïs Bertrand-Pierron - Plat de reliure au nom d Adalbéron, commande de l évêque Adalbéron II de Metz (98-00). La Cour d Or Musées de Metz Crédit photographique : «METZ Musées La Cour d Or Clichés Jean Munin tous droits réservés» - Cathédrale de Verdun. - Vue d ensemble de l abbaye de Remiremont. - Election du premier maître échevin à Metz. La Cour d Or Musées de Metz Crédit photographique : «METZ Musées La Cour d Or Clichés Jean Munin tous droits réservés» - Vestiges du château de Prény. Région Lorraine Inventaire Général / DRAC Lorraine

6 > 0 L ESPACE TERRITORIAL LORRAIN XIII e - XV e SIECLES I. L AFFIRMATION DE LA PRESENCE FRANCAISE Jusqu au XII e siècle, l espace lotharingien était demeuré sous l influence impériale. La situation évolue au XIII e siècle pour plusieurs raisons : La maison de Bar joue un rôle déterminant dans la pénétration de la présence française. L implantation des sièges épiscopaux et des chapitres cathédraux favorise la carrière des gens de l ouest donc des familles de langue française. De nombreuses familles françaises, champenoises par exemple, donnent des fils et des filles aux monastères et aux chapitres cathédraux. La politique pontificale suit la même logique : Le pape Alexandre IV (-) rattache les évêchés de Cambrai, Verdun et Metz au royaume de France pour le compte des décimes, dixième des revenus ecclésiastiques destinés à financer les croisades. Dans le domaine économique, la pénétration des monnaies françaises témoigne de l intensité des échanges réalisés entre la Champagne, le Barrois et la Lorraine. Pourtant la France en Lorraine demeurait une puissance étrangère, le duc de Lorraine ne se considérait pas feudataire du roi et ne lui reconnaissait que des droits ponctuels. II. LE RETRAIT DE L INFLUENCE IMPERIALE Au début du XIV e siècle, les Habsbourg accèdent au titre impérial. Occupés par l ascension de leur lignée, ils se désintéressent des extrémités occidentales de leur Empire. Par conséquent les Lorrains ne trouvent plus l autorité indispensable pour arbitrer leurs conflits et les protéger contre les attaquants. Chaque cité est un foyer de discorde permanente entre évêque, chapitre et échevinage. Souvent les habitants ne songent qu à se séparer des autorités ecclésiastiques. Le roi de France s impose alors comme arbitre dans les querelles qui se développent. La mosaïque politique est d autant plus complexe que les influences diffèrent dans les trois cités épiscopales : - Metz demeure proche de l Empire. - Toul est devenue garde des rois de France depuis le XIII e siècle. Traditionnellement la Meuse était considérée comme frontière naturelle entre la France et l Empire or Toul se situe à l est de la Meuse. - Verdun est une ville francisée, sous l influence du royaume mais où la souveraineté impériale est réaffirmée. A ces multiples divisions s ajoute le Barrois mouvant, territoire pour lequel le roi de France reçoit l hommage du duc de Bar depuis le traité de Bruges de 0. L empereur, Charles IV, s efforça de maintenir la paix en Lorraine et oeuvra au rapprochement entre les grands seigneurs, duc de Luxembourg, comte de Bar, évêque de Metz, archevêque de Trèves, ville de Metz et de Toul. Ces ententes furent sans lendemain en raison des guerres Barrois / Lorraine et Bar / Verdun / Luxembourg. Même si la situation à l est de son Empire était préoccupante, Charles IV prit soin de revenir à Metz, en, pour y proclamer la Bulle d Or qui réglait les modalités des futures élections à l Empire. III. LES PROGRES DU DUCHE DE LORRAINE Charles II, duc de Lorraine, marie sa fille aînée, Isabelle, en mars 9, à René I er d Anjou, comte de Guise. A cette période le duché de Bar est gouverné par le cardinal Louis de Bar, dernier descendant de la famille de Bar, largement décimée à la bataille d Azincourt, menée aux côtés du roi de France. René I er, adopté par le cardinal, devient ainsi à la mort de Charles II, duc de Bar et de Lorraine : les duchés furent réunis. Accaparé par la poursuite de ses héritages en Provence et en Anjou, ne se préoccupe que peu de la Lorraine. Il l abandonne à son fils Jean à qui lui succède son fils Nicolas. Le duc de Lorraine, Nicolas d Anjou, meurt en sans laisser d héritier. Comme les règles de succession lorraines admettent la transmission d un héritage par les femmes, la fille du roi René I er, Yolande d Anjou Lorraine, reçoit les états de Lorraine. Elle les cède à son fils, René II en. A ans, il fait son entrée solennelle à Nancy, désormais capitale des duchés, le août. René II hérita d une situation difficile. A l ouest, le roi de France, Louis XI occupait le Barrois mouvant. Sur ses autres frontières, le duché était encerclé par le duché de Bourgogne sous l autorité de Charles le Téméraire. Celui-ci ne cachait pas ses ambitions de restaurer l ancienne Lotharingie par la réunion des deux parties de son duché, ses états bourguignons et ses possessions flamandes, rendue possible en annexant le duché de Lorraine. La guerre tourna d abord à l avantage de Charles le Téméraire, il occupa Nancy et déclara en réunissant les Etats Généraux qu il ferait de leur ville la capitale de son futur royaume. Mais le duc de Bourgogne dut faire face à l invasion des Suisses. Battu à deux reprises, René II profita de l affaiblissement de son adversaire pour reconquérir certaines places fortes et entrer dans Nancy au mois d octobre. Charles le Téméraire, de retour en Lorraine, assiégea Nancy, René II sortit victorieux de cette épreuve par la bataille de Nancy, le janvier, au cours de laquelle le duc de Bourgogne trouva la mort. - Vue de la cathédrale de Toul. Enfin la Lorraine connaît également l influence des courants artistiques et architecturaux issus de Champagne et d Ile de France : Toul et Metz rénovent leur cathédrale en style gothique. - Vue intérieure de la cathédrale de Metz, rosace après restauration. Les travaux de construction commencent vers 0. La cathédrale est une véritable prouesse architecturale par la hauteur de sa nef qui s élève à m. Elle est surnommée la «lanterne de Dieu» en raison des 00 m de verrières qui éclairent l édifice. Photo Daniel Guffanti, tous droits réservés - Bréviaire de Renaud de Bar. Le Bréviaire de Renaud de Bar, évêque de Metz, chef d œuvre de l enluminure est le plus connu et le plus beau manuscrit gothique lorrain. Il a fait la renommée de Verdun. Son origine reste toujours incertaine, son enluminure d une finesse exceptionnelle a sans doute été réalisée par un atelier laïc, signe de la vitalité artistique de la région. Ms 0 - Bréviaire de Renaud de Bar (?) - Bibliothèque de Verdun (photo Jean-Marie Perraux, Mairie de Verdun) - L empereur Charles IV à Metz en décembre : festin au Champ à Seille. La Cour d Or Musées de Metz / Crédit photographique : «METZ Musées La Cour d Or Clichés Jean Munin tous droits réservés» - La porte de la Craffe à Nancy. L ampleur des périls et les rivalités entre les Angevins, le comte de Vaudémont et les Bourguignons, conduit la nouvelle dynastie angevine à renforcer la sécurité de sa capitale. Les remparts nancéens furent considérablement consolidés sous le duc Jean II ( 0) par la construction des deux solides tours qui flanquent la porte de la Craffe. Point stratégique de la défense nord de la ville, la porte de la Craffe, fut à nouveau renforcée sous le règne de René II. Le rôle des Nancéens fut essentiel, ils participèrent à l entretien des murailles et des fossés, et résistèrent par deux fois au siège des troupes du Téméraire. - Pierre de Blarru, La Nancéide. Pierre de Blarru, né en, conseiller de René II, raconte sur le mode de l épopée, la guerre qui opposa René II à Charles le Téméraire et plus particulièrement la bataille de Nancy. Le manuscrit original comporte outre ses miniatures, des gravures sur bois encore conservées de nos jours. Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin

7 > 0 JEANNE D ARC - XV e SIECLE Jeanne d Arc est sans aucun doute la figure lorraine la plus connue de l histoire. Par sa chevauchée, elle appartient surtout à l histoire de France, d Angleterre. C est surtout à partir du XIX e siècle que son appartenance lorraine sera mise en valeur dans le contexte de la Revanche envers l Allemagne après la défaite de 80. I. LE PERSONNAGE HISTORIQUE DE JEANNE > LA PAYSANNE DE DOMREMY Jeanne est née probablement le janvier, dans une famille de «laboureurs» donc de paysans aisés. De son enfance on ne sait que ce qu elle et quelques témoins en ont évoqué au procès d inquisition de et à celui de réhabilitation de : sa dévotion et le culte particulier rendue à la Vierge et à certains saints. Domrémy, son village natal, se trouve sur une route fréquentée dans la vallée de la Meuse. Il se situe à la frontière entre une France du Nord tenue par Henri VI, roi d Angleterre, âgé de ans, désigné héritier au trône de France par le traité de Troyes et soutenu par du duc de Bourgogne, Jean sans Peur et une France du Sud tenue depuis Bourges par le dauphin Charles soutenu par le parti Armagnac dirigé par la famille princière d Orléans. La châtellenie de Vaucouleurs où se trouve Domrémy est une des rares, dans cette région, restées fidèles à Charles. > LA GUERRIERE Jeanne quitta son village de Domrémy en janvier 9, poussée comme elle l a déclarée par les voix de saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite lui ordonnant d aller en France chasser les Anglais et faire sacrer Charles à Reims. Obtenant avec difficulté une escorte du gouverneur de Vaucouleurs, Robert de Baudricourt, qui la traite d abord de folle, elle rencontre, à Chinon, Charles et obtient de lui, après entretien et enquête de participer aux opérations militaires. Celles-ci permettent de faire lever le siège d Orléans et de libérer la route de Reims où Charles VII est sacré le juillet 9. Poursuivant son action mais délaissée par le roi, elle fut faite prisonnière au siège de Compiègne par Jean de Luxembourg qui la vendit aux Anglais. Ces derniers organisèrent un procès, accusée de sorcellerie, déclarée hérétique, elle fut brûlée vive le 0 mai à Rouen. En, sous l impulsion de Charles VII, eut lieu une procédure en réhabilitation, elle eut lieu le juillet. II. LE PERSONNAGE RECOMPOSE DE JEANNE Si Jeanne n est pas oubliée, c est le XIX e siècle qui va voir se développer un véritable culte à son égard mais lié totalement aux aspirations de ce siècle. Monarchistes et républicains, catholiques et laïcs, patriotes et nationalistes se disputent son image. > LA SAINTE DE L EGLISE Le personnage de Jeanne d Arc fut mis en valeur comme incarnant la défense de la foi et la légitimité monarchique, dans un contexte de lutte contre la République laïque. Elle est ainsi béatifiée en 909 puis canonisée en 90, permettant à la papauté d effacer auprès des Français l attitude peu bienveillante du Vatican pendant la grande guerre. Elle fut également déclarée seconde patronne de la France en 9. > LA «BONNE LORRAINE» DE LA REPUBLIQUE Les républicains mettent en avant son origine populaire et son patriotisme. La défaite de 80 ayant vu l annexion de l Alsace et d une partie de la Lorraine par l Allemagne fait de Jeanne le symbole même de la Lorraine patriotique. Des statues de Jeanne d Arc fleurissent un peu partout. L historien A. Debidour, doyen de la faculté des lettres de Nancy emploie le premier l expression de «sainte laïque». Une dérive ultra nationaliste se mettra également en place en particulier sous le Régime de Vichy pendant la Seconde guerre mondiale et se poursuivra jusqu à notre époque. - Jeanne, la paysanne de Domrémy, statuette en porcelaine du XIX e siècle. Si la représentation de la Jeanne guerrière est sans doute la plus courante, la Jeanne paysanne a aussi sa place dans les représentations plastiques dédiées à la jeune lorraine. / collection particulière - Maison dite de Jeanne d Arc à Domrémy. - Carte de la chevauchée Jeanne d Arc. / Rdess. Aloïs Bertrand-Pierron - La porte de France à Vaucouleurs érigée en sur la porte médiévale par laquelle Jeanne serait partie pour sa célèbre chevauchée. - La mort de Jeanne brûlée par les Anglais à Rouen, vitrail inspiré par la fresque que Lenepveu venait de peindre au Panthéon, fin du XIX e siècle. - Basilique de Domrémy. Située sur le coteau du Bois-Chenu, au-dessus de Domrémy, la Basilique, dont la construction débuta le novembre 88, fut d abord dédiée à Saint-Michel. En effet Jeanne d Arc n était pas encore sainte. En 9, six ans après sa canonisation, l église est consacrée et dédiée à Sainte Jeanne d Arc. - Statue équestre de Jeanne d Arc. Monument patriotique, cette statue est érigée à Alger en 8. Au moment des événements de l Indépendance algérienne en 9, cette statue est mutilée comme marquant la colonisation française. Rapatriée en 9, cette statue se trouve maintenant à Vaucouleurs.

8 > 08 LE XVI e SIECLE : UN AGE D OR POUR LES PAYS LORRAINS > UN ESPACE MORCELE Au début du XVI e siècle, le territoire de l actuelle Lorraine est un territoire divisé politiquement. La victoire de René II, duc de Bar et de Lorraine, en sur Charles le Téméraire assure l indépendance et l union de ses deux duchés. Ce territoire constitue le premier ensemble politique lorrain. Les trois évêchés forment le second, leurs assises territoriales s étendant bien au-delà des environs des villes épiscopales que sont Toul, Verdun et la puissante Metz. En outre, terres d Empire et enclaves du royaume de France complètent cette complexe mosaïque administrative. La Lorraine, sous tutelle impériale depuis le Moyen Age, devient au XVI e siècle un enjeu de la politique française dont elle subit déjà largement l influence culturelle. Les évêchés sont ainsi intégrés au royaume de France à l issue de la «chevauchée d Austrasie» menée par le roi Henri II (). Les ducs de Lorraine maintiennent en revanche leur indépendance en s appuyant habilement sur l Empire pour protéger leur intégrité (traité de Nuremberg de obtenu par le fils de René II, le duc Antoine). Mais ils bénéficient également dans une certaine mesure de la bienveillance intéressée des rois de France. Ainsi Charles III, qui marque de son règne toute la seconde moitié du XVI e siècle, lié aux Valois par son éducation et son mariage, cherche à renforcer son pouvoir et à faire de Nancy une capitale prestigieuse capable de rivaliser avec Metz. > UN ESPACE DE PROSPERITE ET DE CREATIVITE Essor économique L économie profite de ce contexte favorable, le développement est visible partout : dans les activités industrielles avec l exploitation des mines de sel du Saulnois et des mines d argent dans les Vosges, dans la production textile également et le renouveau des foires. La transformation des villes témoigne de cette prospérité : Saint-Nicolas de Port fait ériger une magnifique basilique tandis que de nombreuses villes voient se construire de riches maisons aux façades décorées à la mode italienne. Renaissance et Humanisme La production artistique s intensifie, notamment la statuaire religieuse qui connaît son heure de gloire avec la personnalité marquante de Ligier Richier (00-). Originaire de Saint-Mihiel dans la Meuse, ce sculpteur contribue au sein de son atelier à la création des œuvres majeures de la Renaissance lorraine : une mise au tombeau, une pâmoison de la Vierge (Saint-Mihiel) ou encore l étonnant «transi» (Bar-le-Duc) entre autres. L humanisme s épanouit également à travers la production de livres manuscrits puis imprimés. A Saint-Dié notamment, au sein d un collège d érudits (le «Gymnase vosgien»), est mené un travail d actualisation des connaissances géographiques de l époque à la lumière des récits de l explorateur Amerigo Vespucci. Ainsi naît «l Amérique» sur une carte publiée en 0. Le renouveau intellectuel passe aussi par la fondation de la première université en Lorraine, à Pont-à-Mousson sous l impulsion des Jésuites dans le contexte de la Contre-Réforme. Un espace qui n est pas épargné par les guerres de religions Le protestantisme se développe en Lorraine, notamment au sein de la bourgeoisie. Il est combattu idéologiquement mais toléré politiquement au début. Cependant, l engagement de Charles III dans les affrontements politiques et religieux de la France, fait de la Lorraine la terre de défense de la catholicité. En effet la puissante famille des Guise, branche cadette de la maison ducale de Lorraine, à la tête des Ligues (parti catholique), joue un rôle majeur auprès des rois de France dans ces guerres de religion. Les populations lorraines en subissent les conséquences : massacres et destructions commis pas les troupes protestantes. Ces troubles annoncent déjà le terrible XVII e siècle lorrain. - «René II à la bataille de Nancy» : illustration de l œuvre de Pierre de Blaru, La Nancéide, ouvrage imprimé en 8 à Saint-Nicolas de Port. Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin - Estampe de Claude de la Ruelle représentant le plan de Nancy (). L extension de la ville voulue par le duc Charles III, la «ville neuve» aux rues orthogonales, se distingue très bien de la vieille ville médiévale. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Estampe de Claude de la Ruelle, Pompe funèbre de Charles III. Passage du cortège devant le palais ducal de Nancy (). Une imposante procession défile devant la dépouille du duc lors ses fastueuses cérémonies de funérailles organisées en 09. «C est un proverbe en Lorraine, que le couronnement d un empereur à Francfort, le sacre d un roi de France à Reims et l enterrement d un duc de Lorraine, sont les trois cérémonies les plus magnifiques qui se voient en Europe.» cité dans P. Marot, Recherches sur les pompes funèbres des ducs de Lorraine, Nancy, 9. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Façade d une maison (0) typique de la Renaissance barisienne, place Saint Pierre à Bar-le-Duc (). Le quartier «Renaissance» classé témoigne encore de la prospérité de l autre capitale ducale au XVI e siècle. Ville de Bar-le-Duc - La basilique de Saint-Nicolas-de-Port (). La construction de la basilique (commencée en 8 et consacrée en 0) correspond à une période d enrichissement de cette ville marchande mais répond aussi à l affluence grandissante des pèlerins, venus se recueillir sur les reliques du saint patron de la Lorraine. Photo Christophe Garland Ville de Saint-Nicolas-de-Port - «Transi» ou «Squelette» de Ligier Richier, Eglise Saint-Etienne de Bar-le-Duc. Réalisée entre et pour le monument funéraire de René de Chalon, gendre du duc Antoine, cette sculpture surprenante représente le corps du défunt en décomposition mais triomphant, brandissant son cœur dans la main gauche.

9 > 09 LE XVII e SIECLE : LE TEMPS DES MALHEURS > UNE TERRE D AFFRONTEMENTS La situation stratégique de l espace lorrain sur l échiquier européen se confirme pour le malheur de sa population. Son histoire au XVII e siècle est donc largement tributaire des facteurs extérieurs en particulier des hostilités entre les Bourbons de France (Louis XIII, Louis XIV) et les Habsbourg d Autriche dont la puissance encercle le royaume (Saint Empire romain germanique, Espagne, Provinces Unies). La guerre de Trente Ans (8-8) qui éclate au sein de l Empire entre catholiques et protestants, s élargit rapidement à l échelle européenne au gré des engagements religieux et des opportunités politiques des différentes nations belligérantes. Les ducs de Lorraine, toujours engagés contre le protestantisme, se tournent alors davantage vers les Habsbourg, défenseurs de la catholicité. Ils tentent ainsi de préserver l indépendance de leurs duchés remise en cause par l occupation des armées françaises. 8 Au-delà des aspects géopolitiques complexes, la réalité concrète de cette guerre est terrible pour les populations qui voient déferler les armées des différents camps. Ces troupes, souvent composées de mercenaires, font des ravages dans les campagnes : pillages, viols, exactions cruelles et massacres, admirablement dépeints par Jacques Callot dans ses séries de gravures sur Les misères et malheurs de la guerre (). Les destructions et les prélèvements obligatoires ruinent l économie et affament la population tandis que le retour de la peste complète le cortège de ces fléaux du début du siècle. Les pertes démographiques sont considérables, il faut attendre le début du XVIII e siècle pour voir la population atteindre son niveau de la fin du XVI e siècle. > UNE TERRE DE DEFENSE Défense du royaume de France La signature des traités de Westphalie en 8 conforte la position de la France en Lorraine : l annexion des trois évêchés est confirmée tandis qu administrateurs et troupes s installent dans les duchés. Alors que les guerres se poursuivent à l échelle européenne, la région devient un enjeu stratégique pour Louis XIV. Des lignes de fortifications sont mises en place sous la direction de Louvois et Vauban. Elles s appuient sur des places fortes telles que Longwy ou Phalsbourg. C est le début de la militarisation de la région. En outre, la «trouée» obtenue par la France au traité de Vincennes en, autrement appelée par les noms évocateurs de «Route de France» et «Chemin d Allemagne» permet aux troupes et aux marchands français de joindre l Alsace depuis la Champagne sans difficultés. Défense de la catholicité Dans le contexte des affrontements religieux, l espace lorrain devient aussi une «frontière de catholicité» face aux princes protestants de l Empire. Ducs et évêques font de la région une terre d élection de la Contre-Réforme. Ils sont en cela épaulés par les jésuites, à la tête de l université de Pont-à-Mousson, et soutenus par la piété populaire. Acquis au culte romain dans leur grande majorité, les Lorrains gardent en outre un souvenir horrifié des troupes protestantes, notamment suédoises. La construction d églises et de monastères traduit dans les murs cette consolidation de la foi tandis que la révocation de l Edit de Nantes (8) pousse à l exil les protestants résidant en terre française. Le temps de la reconstruction Par le traité le traité de Ryswick (9), les duchés retrouvent la paix mais aussi une certaine indépendance, certes toujours sous la bonne garde des Français. Le nouveau duc Léopold, héritier de la maison lorraine et issu également de la lignée habsbourgeoise, en prend possession en 98. Il entreprend alors une politique de reconstruction avec le contrôle bienveillant des administrateurs français et, sur le modèle de Versailles, il organise une brillante vie de cour au sein du nouveau château de Lunéville. Les malheurs du XVII e siècle ont marqué durablement la mémoire des Lorrains. Temps de guerres et de destructions, ce siècle n en a pas moins préparé l annexion des duchés au royaume de France. - Carte «La Lorraine : enjeu stratégique au XVII e siècle». Région Lorraine Inventaire général / Rdess. Aloïs Bertrand-Pierron - «Pillage et incendie d un village» et «Les mourants sur le bord des routes» extraits de Grandes misères de la guerre de J. Callot (). Ce cycle d eaux-fortes évoque la vie du soldat et insiste sur les exactions commises par les mercenaires ainsi que sur la pauvreté extrême dans laquelle la guerre entraîne la population. Musée Lorrain, Nancy - La porte de France à Longwy. Une des deux entrées de la nouvelle citadelle que Louis XIV fit construire à partir de 9 selon les instructions de Vauban. On peut y observer les emblèmes du souverain qui vint lui-même visiter à deux reprises le chantier en 8 et 8. - Job et sa femme par Georges de La Tour. Le peintre lorrain a assisté depuis son atelier de Lunéville () aux ravages des guerres. Cette œuvre inspirée d un thème biblique qui invite à la méditation sur les malheurs subis par les hommes témoigne de la profonde piété de l époque, seule recours face aux fléaux du temps. Titre : Job raillé par sa femme, Georges de La Tour / Photo: Musée départemental d'art ancien et contemporain à Epinal / Bernard Prud'homme - Jean Appier Hanzelet, la grande cour de l Université de Pont-à- Mousson (), estampe du XVII e siècle. Fondée en, elle fut en partie reconstruite au XVII e siècle. Animée par les Jésuites, cette première université lorraine fut le principal foyer de la Contre-Réforme. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Vue aérienne de la Chartreuse de Bosserville (). Les Chartreux participèrent au renouveau monastique de la Contre- Réforme. Ils firent ainsi construire à partir de 9 avec le soutien du duc Charles IV un prestigieux édifice : une grande façade de 0 m de long de déploie de chaque côté de l église abbatiale tandis que les 0 cellules autonomes des moines s ordonnent tout autour du cloître. Musée Lorrain, Nancy - Façade du château de Lunéville (). Après années passées dans le palais ducal de Nancy, l occupation de la capitale du duché par les troupes françaises en 0 contraint le nouveau duc et sa cour à s installer dans le château de Lunéville alors encore en construction, édifié d après les plans de l architecte G. Boffrand. 8 - Le duc Léopold par Dupuy. Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin

10 > 0 LE TEMPS DE STANISLAS ET DE BELLE-ISLE XVIII e SIECLE Depuis 8, René II avait réuni sous son nom les duchés de Bar et de Lorraine. Ils formaient ainsi une unité politique forte. Pourtant depuis Louis XI aucun des souverains français ne s était réellement résigné à abandonner ses ambitions lorraines. Mais : «Patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage», cet adage célèbre de Jean de La Fontaine illustre le processus d intégration du duché de Lorraine au royaume. En effet même si les monarques patientèrent jusqu au XVIII e siècle, l habileté de leur politique menée parallèlement dans les duchés et les évêchés porta ses fruits. L intégration de la Lorraine à la France se déroula sans affrontement, passant presque inaperçue. Le mouvement des Lumières, l affirmation et la diffusion de l art français rendirent l assimilation de la Lorraine au royaume encore plus éclatante. Cette période d effervescence artistique donna naissance à des réalisations architecturales remarquables dont la place Stanislas à Nancy, la place de la Comédie à Metz, les châteaux de Lunéville et de Commercy, l abbaye des Prémontrés sont les exemples les plus célèbres parmi une multitude de réalisations. L art de Versailles resplendissait partout achevant l intégration de la Lorraine à la communauté nationale. 8 I. LA FIN DE LA DYNASTIE DUCALE LORRAINE ET L ARRIVEE DE STANISLAS Le règne du duc Léopold (90-9), est le dernier moment d indépendance ducale. En effet son fils, François III, est appelé à un destin impérial en épousant Marie-Thérèse d Autriche, l héritière de Charles VI. A la demande de l empereur il abandonne les duchés de Bar et de Lorraine en échange de Florence et du duché de Toscane. Ainsi Stanislas Leszczynski, roi détrôné, suite à la Guerre de Succession de Pologne, beau-père de Louis XV, roi de France, devient duc de Lorraine. La vitalité de sa cour ainsi que la splendeur des réalisations architecturales initiées par ses soins n ont pas manqué de marquer ses contemporains. Il demeura en Lorraine jusqu à sa mort en. II. STANISLAS ET SA COUR : VERSAILLES EN LORRAINE? 9 Libéré de toute préoccupation administrative, puisque la réalité du pouvoir appartenait au représentant de la France, le marquis de La Galaizière, Stanislas eut tout le loisir de se consacrer aux arts. La place Stanislas à Nancy constitue un exemple remarquable des ambitieux projets architecturaux initiés par Stanislas. Il décide de remplacer l esplanade entre la Vieille-Ville et la Ville-Neuve de Nancy par une place royale à la gloire de son gendre Louis XV. La première place royale française est inaugurée en. Il délaisse Nancy, capitale traditionnelle des ducs de Lorraine au profit de Lunéville. Surnommé le «petit Versailles lorrain», le château de Lunéville avait été construit par Boffrand, pour le duc Léopold, grand admirateur de Louis XIV. Comme à Commercy, Stanislas poursuit l œuvre de son prédécesseur agrandissant et embellissant l édifice. A l instar de Versailles, une véritable vie de Cour s organise à Lunéville. III. UN MARECHAL FRANÇAIS, GOUVERNEUR DE METZ : CHARLES LOUIS AUGUSTE FOUCQUET DE BELLE ISLE Charles Louis Auguste Foucquet de Belle Isle, duc de Gisors, pair et maréchal de France, prince du Saint Empire, ministre et secrétaire d Etat ayant le département de la guerre, chevalier des ordres du Roy et de la Toison d or, gouverneur général des évêchés de Metz, Verdun et Toul. Cet impressionnant palmarès rend compte de l importance de la fonction de ce personnage, chargé de représenter la France à Metz, Toul et Verdun et donc d achever le processus d assimilation au royaume de France. A l instar de Stanislas à Nancy, il est sensible au développement des arts et de la culture et mena une politique urbaine ambitieuse à Metz : hôtel du gouverneur, construction de l actuel palais de justice, aménagement de la place d Armes, création du théâtre et de la place de la Comédie. IV. LA MORT DE STANISLAS ET LA RÉUNION DES DUCHÉS À LA FRANCE () L intégration de la Lorraine au royaume de France fut d autant plus aisée que plusieurs facteurs l ont favorisée. D abord la langue française s est imposée dans une vaste partie des duchés de Bar et de Lorraine. Ensuite forts de la possession des cités de Metz, Toul et Verdun, convenue dans le traité de Westphalie en 8, les souverains ont mené une habile politique de nominations épiscopales et d intendants civils afin de s assurer des appuis. Enfin et surtout à la faveur de l éloignement, les empereurs ont manifesté de moins en moins d intérêt pour le duché de Lorraine. C est en que survient la mort de Stanislas. Imprudent il s approche trop d une cheminée, sa robe de chambre s enflamme, il succombera quelques jours plus tard des suites de ses brûlures. Avec la mort de Stanislas, le dernier duc de Lorraine disparaît. Sans plus de bruit, la Lorraine devint officiellement française. - Portrait d Elisabeth-Charlotte d Orléans. Egalement appelée «Madame Royale», car elle était la fille de «Monsieur», le frère du roi Louis XIV, Elisabeth-Charlotte, duchesse de Lorraine fut l épouse de Léopold. En, à la mort de son mari, elle se retira au château de la principauté de Commercy. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Commercy, le château et la ville à l époque de Stanislas. A la mort de Madame Royale en, Stanislas, duc de Lorraine, prit possession de la principauté de Commercy. Il s employa à agrandir le château en doublant la longueur des ailes latérales du rez-de-chaussée et l embellit d un somptueux jardin à la Française. Après seulement trois années, en, les travaux furent achevés. - Portrait de Stanislas par Girardet. Musée Lorrain, Nancy / photo. P. Mignot - Nancy, la place Royale. L architecte Emmanuel Héré conçut un ensemble de pavillons de style classique, bordant la place, les colonnades des bâtiments rythmaient l ensemble. Au centre un bronze de Louis XV vêtu à l antique dominait l ensemble. - Nancy, la place Stanislas, l Hôtel de Ville. La récente restauration de la place permet de se figurer la splendeur originelle de cet espace. - Nancy, la place Stanislas, la fontaine de Neptune. Les grilles, véritables chefs d œuvre de ferronnerie, réalisées par Jean Lamour, serrurier de Stanislas, achèvent de parfaire l harmonie de l ensemble en reliant entre eux les bâtiments. - Vue actuelle aérienne du château de Lunéville. 8 - Portrait du maréchal de Belle-Isle. La Cour d or Musées de Metz / Crédit photographique : «Metz Musées La Cour d Or Clichés Jean Munin. Tous droits réservés» 9 - Vue de la place de la Comédie. L édification de cet ensemble ne fut possible qu après de vastes travaux d assainissement de cette zone marécageuse. Le théâtre achevé en acquit rapidement une solide réputation : "un des plus beaux hôtels de spectacles de France". L ensemble architectural de la place de la Comédie présente un style classique, sobre et élégant. Photo Daniel Guffanti, tous droits réservés

11 > LA REVOLUTION ET L EMPIRE : 89-8 La Révolution et l Empire marquent pour la Lorraine la véritable intégration dans la vie nationale française. Les anciens découpages administratifs, enclaves ou possessions sont balayés et le mot Lorraine perd toute signification administrative, ne gardant qu un sens historique. La Lorraine dans la Révolution est aussi une terre de modération et les épisodes de violence sont rares. Elle est sous l Empire une extraordinaire pépinière de militaires. C'est la province qui fournit le plus de généraux à Napoléon. I. LA LORRAINE DEPARTEMENTALISEE A la fin du 8 e siècle, l espace lorrain est partagé entre les généralités de Metz et de Nancy. La généralité de Metz comprend les Trois Évêchés, Metz, Toul et Verdun occupés dès par la France qui en est reconnue souveraine en 8. La principauté de Sedan rattachée à la France en et le Clermontois cédé par le duc de Lorraine en 8 complètent cette généralité. Celle de Nancy correspond aux duchés de Lorraine et de Bar confiés au roi de Pologne, Stanislas, en et annexés à sa mort par la France en. A la seconde, les duchés de Lorraine et de Bar cédés au roi de Pologne Stanislas en et rattachés à la France en. Les deux généralités s imbriquent étroitement l une dans l autre. Le sud et le centre-sud de l espace lorrain relèvent de la généralité de Nancy, le nord-ouest et le centre-nord de la généralité de Metz, le reste étant formé d enclaves enchevêtrées. Pour ajouter à cette complexité, il y a de nombreuses enclaves étrangères comme le comté de Salm ou celui de Créhange. Enfin, les règlements et les régimes fiscaux et douaniers ne sont pas identiques entre les deux généralités. Cette situation est dénoncée à la veille de la Révolution par les cahiers de doléances. Pour remédier à ces incohérences, un comité de Constitution est formé en septembre 89 au sein de l assemblée. Le député lorrain de Bar-le-Duc Gossin participe à ses travaux. 8 départements sont créés. En quelques mois l espace lorrain est recomposé : les bailliages et sénéchaussées des trois évêchés, du Clermontois et des duchés de Lorraine et de Bar sont divisés en quatre départements : la Moselle, la Meurthe, la Meuse et les Vosges. Le choix des chefs-lieux entraîne de vives discussions : en Moselle, Metz s impose sans difficultés. Dans la Meurthe, Lunéville qui prétend avoir autant de titres que Nancy, obtient l alternat, c est-à-dire le déplacement une année sur deux des administrations départementales. Cette situation bien trop compliquée est abandonnée en 9 au bénéfice de Nancy. Dans la Meuse, Bar-le-Duc l emporte sur Verdun et dans les Vosges, Epinal sur Saint-Dié. Cette simplification, que l on dit provisoire, fait disparaître le nom même de Lorraine et est encore renforcée par la création par Napoléon des préfets et des conseils généraux. Désormais si l on est lorrain, on est d abord meusien ou vosgien II. LA LORRAINE DANS LA REVOLUTION : UNE TERRE DE MODERATION De façon générale, les habitants, montrent à la fois modération et sentiments patriotiques. L abbé Grégoire est sans doute la figure la plus emblématique de cet état d esprit. Les incidents sont peu nombreux durant les années révolutionnaires. Seuls quelques épisodes prennent un caractère dramatique ou tragique : l affaire de Nancy en est un. Dès 90, l armée royale se décompose et la discipline se relâche, un grand nombre de soldats se montrant réceptifs aux idées nouvelles. Les soldats de la garnison de Nancy sont mécontents de la répartition et du paiement des soldes. Le août 90, le marquis de Bouillé, gouverneur à Metz, lance une expédition punitive contre ces soldats que l on considère en rébellion contre leurs officiers. Des combats ont lieu devant la porte Stainville durant lesquels on dénombre de nombreuses victimes dont un officier de Nancy le lieutenant Désilles qui a tenté de s interposer (la porte Stainville porte aujourd hui le nom porte Désilles). La répression envers les rebelles est féroce. Cependant quelques mois plus tard, la perception de cette affaire change car de nombreux députés de l assemblée s inquiètent du sort réservé à des soldats finalement considérés comme de bons patriotes. De nombreux édiles locaux sont poussés à la démission et des hommes nouveaux plus favorables aux idées nouvelles les remplacent. III. DES LORRAINS SOUS L EMPIRE : RALLIEMENTS ET ENGAGEMENTS De nombreux Lorrains s illustrent sous l Empire. Malgré les excès du régime, le ralliement des Lorrains est fort, comme en témoigne le parcours de bourgeois républicains modérés tel P.L. Roederer nommé comte d Empire. Les quatre départements sont surtout une formidable pépinière de militaires et c'est notre province qui fournit le plus de généraux à l'empereur. De nombreux jeunes volontaires réussissent à faire carrière, certains devenant même maréchaux de Napoléon. Citons Molitor d Hayange, Duroc de Pont-à-Mousson, Mouton de Phalsbourg ou encore Drouot de Nancy. Après la chute de l Empire, l imagerie Pellerin d Epinal continue à diffuser des images gravées et colorées qui représentent les grandes heures napoléoniennes, contribution essentielle à la légende dorée de l Empereur. - Carte des généralités. Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, ADMM FI 8 - Carte des départements lorrains en 90. ROTH (F.), Histoire de la Lorraine : l'époque contemporaine, tome, p., Metz-Nancy : Editions Serpenoise-PUN, 99 - Portrait de l abbé Grégoire (0-8). Ecclésiastique, curé d Embermesnil, puis élu évêque de Blois selon les règles prévues par la nouvelle constitution civile du clergé, homme politique et homme de plume, l abbé Grégoire a déployé toute sa vie une intense activité pour défendre la liberté et la lutte contre toutes les formes d intolérance. Favorable à l abolition des privilèges et à la constitution civile du clergé, il est le premier prêtre à prêter serment le décembre 90. Partisan de l abolition de l esclavage, il défend les droits des Juifs et des Noirs. En 9, il se prononce pour la mise en jugement de Louis XVI, mais refuse la peine de mort au nom de ses convictions religieuses. Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin - Imprimé à en-tête de la Société des Amis de la Constitution, Metz, 90. Dans les villes, certaines associations comme celle de la Société des Amis de la Constitution se créent pour défendre les idées révolutionnaires comme ici à Metz. Le mot «constitution» est corrigé à la main et remplacé par «république», signe de la radicalisation du processus révolutionnaire et de la progression du «sentiment républicain». Bibliothèque Médiathèques de Metz Collections patrimoniales - «Le courage héroïque du jeune Désilles» de Jean-Jacques François Le Barbier. Nancy, musée des beaux-arts, cliché G. Mangin - Maréchal Ney, image d'épinal. Musée de l'image - cl. H. Rouyer

12 > LES ACTIVITES INDUSTRIELLES AU XIX e SIECLE INTRODUCTION La tradition industrielle du Nord-Est est ancienne. Déjà à la fin de l'ancien Régime la Lorraine s'était dotée de nombreuses spécialités industrielles qui n évolueront guère jusqu au milieu du XIX e siècle. Relevant à la fois de l artisanat et de la petite entreprise, intéressant avant tout un marché d intérêt local, la proto-industrialisation est peu assurée et très dépendante vis-à-vis de ses sources d énergie que constituent les bois et les cours d eau. Ce conditionnement explique à la fois sa dilution et son manque de pérennité. La vie industrielle «n est alors que l accessoire» tant domine encore le secteur agricole qui fournit une main d œuvre saisonnière trouvant là, souvent, de quoi occuper la morte saison. I. LORRAINE DU FER Le travail du fer lui-même remonte à l'antiquité. On sait que cette métallurgie, grande consommatrice de bois, dont dépend souvent sa localisation, bénéficiait d'un couvert forestier important en Meuse et en Moselle que le charbon de la Sarre voisine (et épisodiquement française) viendra relayer. Jusqu'au milieu du XIX e siècle, cette métallurgie des hauts fourneaux et des forges s appuie sur l exploitation des "fers forts", minerai d alluvion exploité dans des carrières (minières) à ciel ouvert comme celle de Saint-Pancré et Aumetz ou parfois dans les mines à flanc de coteau. II. LORRAINE DU FEU Autre art du feu, la verrerie, qui allait bientôt faire la réputation de l art industriel lorrain, fut d abord très spécialisée et connut des postérités variés. Au sommet de cette industrie, accumulant les récompenses dans les foires internationales, se détachent la verrerie Sainte-Anne de Baccarat et Saint-Louis, exportant déjà dans le monde entier. Par rapport à la verrerie, la faïencerie évolua lentement. Toul, Bellevue, les Islettes (Argonne), Longwy produisaient surtout de la faïence commune ; Lunéville et Saint-Clément produisaient des services avec des formes plus recherchées ; Niederviller était plus spécialisée dans la porcelaine. Seule l usine de Sarreguemines semblait prendre de l ampleur. III. SEL ET CHARBON Le sel du Pays des Etangs, de Château-Salins, Vic-sur-Seille, Marsal, fournissait depuis l'antiquité, puis tout au long du Moyen Age et au-delà la base commerciale des sauniers de la ville de Metz au confluent de la Moselle et de la Seille. L exploitation d un banc de sel gemme autour de Château-Salins et de Moyenvic permit le développement de l usine de Dieuze. Mais plus tardivement, des découvertes similaires dans la vallée de la Meurthe contribuèrent au développement de salines de Saint-Nicolas-de-Port - Varangéville et à l extension de l air de vente à l Alsace, la Prusse rhénane, le Luxembourg, une partie de la Belgique et la région parisienne. La région charbonnière de l'est Mosellan (domaine wendélien) a été stimulée par la coupure née de la perte des charbons exploités du temps de la Sarre révolutionnaire et impériale. La mise en valeur du gisement de charbon mosellan, prospecté dès 8 par les ingénieurs français dans les régions de Creutzwald, Petite-Rosselle, Carling et à la fin du siècle autour de Faulquemont sera surtout l'œuvre des industriels allemands et de la branche mosellane des de Wendel autour de 880. IV. VERS LE "DESENCLAVEMENT" Au milieu du XIX e siècle, la modernisation des transports gagne progressivement l'est du pays conditionnant de nouveaux espaces de production et d échanges. Elle s inscrit à la fois sur l aménagement d un transport traditionnel avec la réalisation du Canal de la Marne au Rhin et la nouveauté technologique du transport ferroviaire. Après la Lorraine se transforme. Le chemin de fer ouvre de nouveaux marchés. Réduisant le coût de l énergie, il accroît la demande en produits industriels. Parallèlement le rythme d introduction des innovations s accélère. Plus qu'une lente montée en volume et en qualité des productions, il faut bien parler de ruptures à la fois technologiques - on songe bien sûr à la vapeur et au charbon qui l'alimente - et aussi spatiales permises par l affranchissement, relatif, des anciennes sources énergétiques que va permettre le développement ou l amélioration des moyens de transport. - François Bonhommé, tôlerie des forges d'abainville (Meuse), 88. Cliché Claude Philippot ; collections Musée de l'histoire du fer, Nancy-Jarville - Ancien haut-fourneau (Cons-la-Grandville). Patrice Greff-CRI-Nancy-Lorraine - Faïencerie de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) au début du XX e siècle. Gérard Liébaut-CRI-Nancy-Lorraine - Les salines de Saint-Nicolas. Bibliothèque municipale de Nancy - Vue d'ensemble du carreau Saint-Joseph à Petite-Rosselle au printemps 880. Arch. nat., 89 AQ 0, fonds de Wendel - La révolution des transports (80-80). Carte des chemins de fer et des voies navigables. Carte "La révolution des transports 80-80", Histoire de la Lorraine : l'époque contemporaine, tome, p. 9. Metz-Nancy : Editions Serpenoise-PUN, 99 - Le pont sur la Meurthe et le canal à Liverdun. Bibliothèque municipale de Nancy 8 - Canal de la Marne au Rhin à Nancy (rue Molitor) vers 890. Source : Bertrand AUERBACH, Le Plateau Lorrain. Essai de Géographie régionale., Berger-Levrault, Paris-Nancy, 89, p. 9, tous droits réservés. 8

13 > LA GUERRE DE 80 Après un demi-siècle de paix extérieure, la guerre franco-allemande de 80-8 se conclut par une amputation territoriale qui bouleverse l existence des Lorrains. C est pour beaucoup l événement le plus important du siècle. I. LES COMBATS ET LE SIEGE DE METZ Du fait de leur position géographique frontalière avec la Prusse, les départements lorrains sont directement concernés par la déclaration de guerre. L importance de la place forte de Metz fait aussi de cette ville un objectif majeur. Durant toute la fin du mois de juillet, les troupes françaises se concentrent en Lorraine et en Alsace. Cependant en raison de leur supériorité numérique et d une artillerie très efficace, les forces allemandes ne tardent pas à s enfoncer à l intérieur du territoire français, s ouvrant les routes de Nancy et de Strasbourg. Au mois d août, de sanglantes batailles font rage autour de Metz : Saint- Privat, Gravelotte, Mars-la-Tour. Victorieuses, les armées allemandes se rejoignent dans la vallée de la Moselle, Metz est assiégée. Après la défaite de Saint-Privat, le 8 août, l armée du général Bazaine se retire dans Metz, rapidement assiégée par une partie de l armée prussienne. Ainsi, personnes sont enfermées dans la cité (0 000 militaires et civils). S ouvre alors une période trouble, où alternent les tentatives peu soutenues de sortie et les longues périodes d inaction qui minent le moral des troupes. Les hôpitaux sont saturés par l afflux de blessés. Sur l esplanade de la ville sont installés des wagons de chemin de fer et des tentes pour les accueillir. Cependant après la défaite des armées françaises à Sedan, le er septembre, les assiégés messins ne peuvent plus espérer aucune aide. A la fin du mois de septembre l étau se resserre autour de la ville. L armée capitule le octobre livrant à l ennemi de nombreux prisonniers et un matériel considérable. II. L ANNEXION A L EMPIRE Le 0 mai 8, le nouvel empire allemand annexe les quatre départements du Bas-Rhin, du Haut- Rhin (moins Belfort et son Territoire), de la Moselle, du tiers de la Meurthe (Château-Salins et Sarrebourg) et de deux cantons des Vosges (Saales et Schirmeck), soit un total de 9 communes. Le traité de Francfort-sur-le-Main mettant fin à la guerre de 80, est signé. Ce nouveau "Land" constitué n'aura pas d'autonomie interne comme les autres "Länder" allemands, il sera directement administré par la Chancellerie d'etat de Berlin. La population totale de l'alsace-lorraine est en 8 de 9 8 habitants. Le traité de Francfort impose une nouvelle réalité, celle du poteau frontière avec l aigle impérial déployé et celle de la présence des douaniers allemands en uniforme. Cette frontière reste cependant facile à franchir, durant quelques années seulement (88-89) un passeport est nécessaire pour entrer en Alsace-Lorraine mais cette mesure est vite abandonnée. Les transformations de Metz Durant l annexion la ville de Metz subit de profondes transformations. Les anciens remparts étant devenus obsolètes en raison des progrès de l artillerie, les autorités allemandes appuyées par les conseils municipaux décident de leur destruction. Dès 90, de gigantesques travaux sont entrepris, permettant à la ville de s étendre vers le sud et de doubler sa surface habitable (+ ha). Tout cela entrant dans le cadre d un programme approuvé par l empereur lui même. La totalité des remparts est rasée mis à part la porte des Allemands, la porte Serpenoise et une tour médiévale, la tour Camoufle. Sur leurs remblais les urbanistes construisent un «Ring» ou boulevard de ceinture. Une véritable ville nouvelle sort de terre avec, pour centre névralgique, la nouvelle gare et la poste, construites toutes deux dans un style germanique ostentatoire. Ces opérations suscitent des critiques de la part des messins francophiles, qui dénoncent les mutilations subies par la vieille ville et rejettent longtemps cette «nouvelle ville» en tant que quartier germanique. «Oui, décidément, il y a deux cités chez nous, comme il y a deux peuples et deux âmes» écrit le chanoine Collin dans un éditorial du journal «Le Lorrain». III. LE SOUVENIR DES PROVINCES PERDUES Durant toute l annexion, on perpétue du coté resté français le souvenir des provinces perdues. On construit des monuments, on publie des livres ou des cartes postales patriotiques. L écrivain Maurice Barrès, né à Charmes et qui a passé sa jeunesse en Lorraine avant de réussir une brillante carrière à Paris, s impose comme le chantre de la Lorraine et de ses traditions. - Bataille de Gravelotte. Bibliothèque Médiathèques de Metz Collections Patrimoniales - Ambulances et tentes sur l Esplanade à Metz. Bibliothèque Médiathèques de Metz Collections Patrimoniales - Carte «Le Traité de Francfort». D après François Roth, La guerre de 80, Paris, Fayard, 990. Tous droits réservés - La frontière. Tous droits réservés - La destruction des remparts et la tour Camoufle à Metz. Bibliothèque Médiathèques de Metz Collections Patrimoniales - Le souvenir des provinces perdues à Nancy. G. COING Région Lorraine-Inventaire Général

14 > LA GRANDE INDUSTRIE : 8-9 La grande industrie va se développer dans un cadre régional profondément remanié à la suite de la défaite française face à l Allemagne lors de la guerre de 80. Cet événement contribue à dissocier l espace géographique et industriel lorrain et permet le développement d une grande industrie qui s inscrit dans un contexte d innovations techniques favorables et de reconnaissance de ressources nouvelles. A la base de cet essor industriel, les ressources du sous-sol, minerai de fer avant tout et secondairement charbon et sel gemme, que les progrès techniques vont permettre d exploiter. A côté de l industrie lourde, qui fait la richesse de la Lorraine, se développe une industrie de transformation dans les vallées vosgiennes, autour du textile qui doit beaucoup au transfert des usines alsaciennes suite à la défaite de 80. Les arts du feu (verreries, faïenceries) prospèrent en s appuyant notamment sur un artisanat d art qui fait la renommée de Nancy à la charnière des XIX e et XX e siècles. Néanmoins, c est essentiellement sur l industrie métallurgique, au sens large, que va s appuyer ce développement. I. DISSOCIATION TERRITORIALE ET PROGRES TECHNIQUES «Jusqu en 88, la Lorraine produisait de la fonte et du fer mais point d acier» À la veille de la guerre de 80 le minerai de fer lorrain communément dénommé «minette» souffre de sa qualité ; faible teneur en fer, composition chimique trop riche en phosphore qui rend son usage limité notamment pour transformer le fer en acier. Il n en reste pas moins exploité autour des centres anciens du bassin de Nancy puis du bassin de Briey, (forges de Longwy, d'ars-sur-moselle, de Pont-à-Mousson) ou encore utilisé sur le bassin houiller (forges de Charles de Wendel à Forbach par exemple). Il faut attendre le milieu des années 880 pour que soient découvertes les couches de minettes profondes du bassin de Briey. Au même moment, l invention du procédé de déphosphoration par les anglais Thomas et Gilchrist allait rendre possible l'utilisation de la «minette» pour la fabrication de l acier. Ce dispositif allait permettre aux industriels des deux côtés de la frontière de développer la sidérurgie jusqu alors impossible à mettre en œuvre. II. UN PAYSAGE TRANSFORME En moins d une génération, avec la construction des usines et le fonçage des puits de mine, le paysage de la Lorraine va changer. Des villages ruraux vont se transformer en cités industrielles ; des vallées usinières vont naître. Si, dans un premier temps, les ouvriers se logent dans la campagne environnante, bien vite les industriels comprennent l avantage, en terme de contrôle social, qu il y a à construire des cités ouvrières. Celles-ci, très hiérarchisées, s installent dans l environnement proche de l entreprise et contribuent, en créant un espace fortement structuré par l industrie, à donner un visage si caractéristique à ces nouvelles agglomérations. III. L AVENEMENT DU MONDE OUVRIER L avènement de la grande industrie en Lorraine entraîne celle d un nouveau travailleur : l ouvrier dont les hommes du fer (mineur, sidérurgiste) et les ouvriers du textile sont les exemples les plus nombreux et les plus marquants. Issus d abord localement de la population pauvre des campagnes lorraines, les ouvriers vont venir rapidement d autres horizons. Les premiers centres textiles ont recours à un encadrement venu du Centre, du Nord ou d Alsace. Pour les mines et la métallurgie, après la main d œuvre belge, luxembourgeoise et allemande, ce sont des milliers d Italiens qui vont être recrutés venant principalement du nord de la Péninsule. La très forte demande de main d œuvre, au moins dans les secteurs du fer, génère une mobilité qui profite de l occasion fournie par un développement concurrent de part et d autre des frontières, en Lorraine annexée mais aussi au Luxembourg. La nouvelle carte industrielle à la veille de la guerre de 9-98 montre la distribution des diverses activités industrielles de part et d'autre de la frontière. Les réseaux anciens se sont dédoublés (fer, chimie surtout) mais la coupure formalisée par la carte ne reflète qu'en partie la réalité des rapports transfrontaliers et notamment la complémentarité entre les gisements fer/charbon. De même, aucune carte de ce type ne permet de voir combien l'industrialisation de base nourrit les autres secteurs économiques de la région ; avec la construction des voies de communications, l'édification des cités, les équipements publics, ce sont aussi des milliers d'emplois dans le bâtiment et les travaux publics qui seront créés. La Lorraine française, amputée de ces anciennes mines de fer et de charbon, de plusieurs centres sidérurgiques, d'une partie de ses salines et d'un de ces centres vitaux comme Metz, a néanmoins connu un développement considérable pendant ces années La Lorraine annexée a subi elle aussi, une évolution de même nature ce qui posera les problèmes que l'on imagine lors du retour à la France des usines et puits nouveaux. - Vue générale de l'usine de Longwy - Gouraincourt, avant 9. Collection Yves Humbert, tous droits réservés - Vue générale de la mine de fer de Moutiers 9. Collection particulière, tous droits réservés - Panorama de Moyeuvre-Grande vers 900 (Moselle). Sise à la fois en Lorraine annexée et dans la Pays-Haut lorrain (bassin de Briey), la famille de Wendel est indissociable de ce capitalisme industriel qui contribue à l essor Lorrain faisant œuvre de novateur dans l adaptation des «techniques anglaises» dans le travail du fer. Exploitant depuis 80 les forges d Hayange, cette famille décida de demeurer en Lorraine annexée plutôt que d opter pour la nationalité française à la suite de la guerre de 80. L achat du Brevet Thomas-Gilchrist lui permit enfin de fabriquer de l acier. Réussite qui se concrétisa par l édification de deux aciéries nouvelles à Hayange et Moyeuvre, en Lorraine annexée, mais aussi à Jœuf dans la haute vallée de l Orne (Meurthe-et-Moselle). Elle réussit ainsi à maintenir sa présence sur les deux marchés nationaux. Espace Archives (Serémange)-CRI-Nancy-Lorraine - Cartes de la vallée de la Fensch 880 et Vue aérienne de la vallée de la Fensch durant la Première Guerre mondiale. Archives communales de Thionville Archives départementales de la Moselle, Fi Archives communales de Thionville - Groupe d'ouvriers des Aciéries de Villerupt avant 9. - Carte de la Lorraine industrielle au début des années 90. Emile Goré, La Lorraine. Le milieu, les ressources, les habitants, Librairie Sido Frères, Nancy, sd. Tous droits réservés - Verrière de Gruber, chambre de commerce de Nancy (sidérurgie et mine). CCI Nancy

15 > BIS «En 9, on comptait dans les deux portions de la Lorraine 00 mineurs indigènes, et 0000 étrangers dont 00 Italiens» : travaille à divers tunnels en Suisse. 899 : Moyeuvre-Grande, Joeuf (Grand-Fond), Homécourt (Fond-de-la-Noue). 900 : Fontoy, Hayange, Rorbach. 90 : Algrange, Roechling, Arswiller. 90 : Audun-le-Tiche, Villerupt, Hussigny, Knutange. 90 : Auboué, Joeuf, puis Italie. 90 : Moutiers, Auboué, Esch-sur-Alzette, Micheville. 90 : Micheville, puis Italie. 909 : le 9 novembre engagé à Piennes, sorti en avril : travaille au métropolitain. 9 : rentré à Piennes le octobre. LA LORRAINE, TERRE D IMMIGRATION ET DE BRASSAGE : 8-99 En moins d'un demi-siècle, de la fin de la guerre de 80 à la Première Guerre mondiale, la perte de l Alsace et de la Moselle et le développement industriel bouleverse l'espace lorrain et les équilibres démographiques anciens par un brassage humain que peu d'autres régions du monde ont connu. Fruit de ces contraintes politiques et économiques, un flot de départs et d'arrivées conditionne une recomposition ethnique, imposée ou souhaitée, de la population dont les traces sont seulement en train de s'estomper. Les conséquences de l'annexion de l Alsace et de la Moselle consécutive à la guerre de 80 contribuent à un double mouvement de départ de Mosellans et d'alsaciens vers la France, qui bénéficie à la Lorraine restée française et d'une colonisation économique et humaine germanique vers la Moselle. Le développement industriel considérable, notamment du secteur métallurgique, provoque l'arrivée de populations étrangères dès la fin du XIX e siècle, venues suppléer l'insuffisance démographique locale. Ce mouvement va perdurer jusqu'après la Seconde Guerre mondiale teintant d'une coloration nettement transalpine et, secondairement, slave, la population lorraine. I. LES CONSEQUENCES DE 80 A la suite de la guerre de 80, une partie des populations annexées refuse d'accepter la nationalité allemande imposée et décide d émigrer vers la France. Environ Alsaciens-Lorrains optent ainsi pour la France avant le er octobre 8. Ils seront suivis par beaucoup d'autres. Ce mouvement s'accompagne d'un vaste transfert de capitaux et d'entreprises. A l inverse, en Moselle annexée, des Allemands affluent, encouragés par la volonté de germanisation. A la veille de la Première Guerre mondiale, ils représentent 0 % de la population. 8 II. LES VAGUES SUCCESSIVES D IMMIGRATION L'industrialisation du Pays-Haut est rapide et massive. Ainsi la production de minerai atteint plusieurs dizaines de millions de tonnes à la veille de 9 et soutient l essor de la métallurgie. La faiblesse du réservoir local de population amène les sociétés minières à faire appel à une immigration et à l organiser. Les migrations des provinces françaises et des pays transfrontaliers - Luxembourg, Belgique, Allemagne (souvent Alsace-Lorraine annexée) - ayant vite montré leurs limites, c est d Italie que viendra très vite l immigration la plus importante. Après le reflux dû à la Première Guerre mondiale, la Lorraine industrielle redevient une terre d immigration italienne. Parallèlement, s'ouvre un nouveau courant migratoire en provenance des pays slaves, principalement de la jeune Pologne. Longtemps le célibat reste une caractéristique fondamentale de cette immigration. Aussi, très tôt les entreprises cherchent-elles à encadrer et à fixer ces immigrés en mettant à leur disposition des structures d'accueil et de logement. Pour autant celles-ci ne rencontrent jamais le succès escompté. A ce contrôle social patronal beaucoup préfèrent l'accueil comme pensionnaire chez des compatriotes, particuliers ou hôteliers. Une politique d immigration plus familiale permet ensuite de limiter le «turn-over» massif de cette population ouvrière, «turn-over» qui était facilité par le développement industriel européen et nord-américain. III. UNE LENTE INTEGRATION L'intégration en terre lorraine n'a pas été ce facile chemin que l'assimilation totale des premières communautés laisse croire maintenant et cela même dans un contexte économique favorable du plein emploi au moins jusqu à la crise économique dite de 99. Les combats multiples, politiques et sociaux, jouent un rôle fondamental dans cette assimilation en dépassant les antagonismes initiaux, et en rapprochant les immigrés et les Français de souche mais aussi les communautés italienne et polonaise. L'intégration des enfants au système républicain français par l intermédiaire de l'instruction publique de la Troisième République en est une autre explication. Contrairement à ce qui s'est produit lors du premier conflit mondial, la communauté italienne reste sur place lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle ancre positivement son image en participant aux actions de la Résistance contre l occupant nazi. Le choix du retour encore évoqué dans les années 90, s'estompe avec l'intégration de la «première génération de Français» par le développement des mariages mixtes et le nombre croissant des naturalisations. Pour la communauté slave venue plus tard, si le choix de l'intégration prend des chemins identiques avec quelques années de décalage, la fermeture du pays de départ derrière le Rideau de fer communiste a aussi contribué fortement au renoncement des désirs de réintégration à la communauté nationale initiale. - L option des Alsaciens et des Lorrains, ville de Pont-à-Mousson. Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, ADMM M 9_ - Les Allemands en Lorraine annexée : l'invasion de Hansi. Revue Les Annales politiques et littéraires n 8, p., janvier 9 en illustration de l'article de P. A. Helmer Le Supplice d'un Peuple, (Première partie).tous droits réservés. - Sociétà delle Acciaierie di Longwy, Regolamento per il buon ordine nelle miniere. Société des aciéries de Longwy. Règlement pour le bon ordre dans les mines. Imp. Rambaud, Besançon, 9, pp. et. Tous droits réservés. - Mineurs et ouvriers du fond. Tous droits réservés bis - Parcours migratoire de Jean-Baptiste Castenellina, né à Cigliano (Novare) en 8. Georges HOTTENGER, Le Pays de Briey d hier et d aujourd hui, Berger-Levrault, Paris, Nancy, 9, p.. Tous droits réservés. - Polonais et Ukrainiens devant l'hôtel des ouvriers, Homécourt, 98. Collection photographique C.P.H.J. - Télégrammes sur les troubles Franco-italiens à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) en décembre 90. Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, ADMM M 8-0 et ADMM M Arrêté municipal de la commune de Moutiers (septembre 98). Archives Municipales de Moutiers 8 - Commerces italiens à Jœuf (90). Collection photographique C.P.H.J.

16 > LA GRANDE GUERRE : 9-98 Dès la déclaration de guerre, le août 9, l'espace lorrain se prépare à l affrontement. Entrées en territoire allemand, les troupes françaises doivent bientôt refluer devant la contreoffensive allemande. Arrêtés en Lorraine par la bataille du Grand-Couronné, qui permet de sauver Nancy, et par la bataille de la Marne les Allemands s emparent néanmoins de la Lorraine du Nord et de la plaine de la Woëvre. A la fin de septembre 9, une ligne de front continue s établit de l Argonne aux Vosges. I. LES COMBATS D octobre 9 au début de l année 9, le front lorrain est calme. Le commandement français lance alors plusieurs actions aux Bois-le-Prêtre (ouest de Pont-à-Mousson), aux Éparges (sur les côtes de Meuse), à la butte de Vauquois (Argonne), pour arracher aux Allemands le contrôle des points hauts, menaces permanentes pour les tranchées environnantes. Ces combats font des pertes considérables pour des résultats à peu près insignifiants. Verdun subit à partir de février 9 une offensive massive allemande. A la fin de l année 9, Verdun résiste toujours et le front lorrain s apaise alors, même si, ponctuellement, les combats peuvent se révéler violents. II. L OCCUPATION DU TERRITOIRE FRANÇAIS Les populations vivent au rythme de la pénurie, qui s accentue au fil des mois, des réquisitions et des brimades de l occupant. Pour remettre en route l appareil industriel du Pays Haut (arrondissement de Briey), l armée d occupation fait appel à des travailleurs forcés, notamment des prisonniers de guerre, russes surtout mais également roumains, puis italiens, ainsi qu à des prisonniers civils des pays occupés comme des Belges. A côté d eux, les populations locales subissent le travail obligatoire nécessaire pour survivre. III. LA VICTOIRE DES ALLIES En Lorraine, c est en septembre 98 que les troupes américaines, avec l aide des Français, vont commencer de grandes offensives. Le saillant de Saint-Mihiel et le site des Eparges sont libérés puis débute l offensive Meuse-Argonne qui se terminera, après de multiples engagements sanglants, par le rejet des Allemands au Nord de la Meuse le 0 novembre 98. Quelques jours après l armistice, le 8 novembre 98, les troupes françaises entrent dans Metz IV. LE SOUVENIR DE LA GUERRE La commémoration prend des formes multiples dont l une des plus visibles est l édification de monuments «aux morts» qui deviennent le centre d une mémoire et d un patriotisme de proximité. De grandes nécropoles comme le cimetière américain de Romagne-sous-Montfaucon ou l ossuaire de Douaumont marquent les épicentres des combats Par l ampleur de ces conséquences, la Grande Guerre marque profondément la Lorraine. Les destructions matérielles sont les plus visibles : immeubles, voies ferrées, routes, ponts, mines et usines, endommagés, détruits ou pillés, surtout en Meurthe-et-Moselle et en Meuse. Des localités ont disparues ( en Meuse, en Meurthe-et-Moselle). Les terres agricoles et les forêts sont rendues impropres à l exploitation pour plusieurs années par les opérations militaires. Les pertes humaines directes ou induites sont considérables hommes perdus génèrent une sous natalité notable durant l entre-deux-guerres et un manque de bras compensé par un nouvel appel à des travailleurs étrangers, Italiens et Polonais surtout. Les déplacements de populations civiles accélèrent un exode rural qui accentue le déclin démographique de nombreux villages. En Moselle retrouvée, on assiste des expulsions de population germanique Les combats d août et de septembre 9. Histoire de la Lorraine : l'époque contemporaine, tome, le 0 ème siècle, 9-99, p.. Metz-Nancy : Editions Serpenoise-PUN, 99 - Verdun : le ravin de la mort. - Fey-en-Haye (environs de Pont-à-Mousson) bombardé. - Prisonniers russes sur le carreau de la mine de Jœuf. La ville de Jœuf, centre industriel important de Meurthe-et-Moselle, est occupée par l armée allemande dès les premiers jours de la guerre, comme tout le bassin de Briey, et vit sous cette domination jusqu à la fin du conflit. Collection photographique C.P.H.J. - Fête de l empereur Guillaume II, Joeuf, janvier 9, place de l hôtel de ville. Collection photographique C.P.H.J. - Le départ des Allemands de Longwy, novembre 98. Après plus de mois d occupation l armée allemande se replie en désordre de Longwy à partir du novembre 98. Les habitants ont, pour l occasion, pavoisé leurs fenêtres aux couleurs françaises. Collection Yves Humbert, tous droits réservés - Troupes américaines passant la frontière franco-allemande entre Joeuf et Moyeuvre. Collection photographique C.P.H.J. 8 - Metz : le réaménagement de l espace de mémoire. Le 9 novembre 98 au matin, les habitants de Metz déboulonnent et jètent bas les statues de Frédéric-Charles, de Guillaume er et de Frédéric III, le père de Guillaume II. Ces espaces font l objet d une réappropriation rapide. 9 - Ossuaire de Douaumont, Fleury-devant-Douaumont, Meuse. En 99 est prise la décision d ériger un monument consacré aux soldats inconnus tombés sur champs de bataille de Verdun. Confiée à l'architecte Léon Azéma qui conduit le projet, sa réalisation s étend de 90 à 9.

17 > LA SECONDE GUERRE MONDIALE LES EVENEMENTS 99-9 BIS La Lorraine ne se trouve guère au premier plan des événements entre 99 et 9. Aucun combat déterminant ne s y situe comme en 80 à Metz ou en 9 à Verdun. Les départements lorrains sont une nouvelle fois exposés à la frontière et leur population subit le choc des opérations militaires puis la domination du vainqueur allemand. Une fois l équilibre des forces retourné, une seconde campagne assure la libération du territoire. I. GUERRE DE POSITION ET PRISE A REVERS DE LA LIGNE MAGINOT > LA LIGNE MAGINOT Traumatisée par les conséquences de la grande guerre, la France entreprend de se protéger d une nouvelle invasion allemande en édifiant une défense fortifiée le long des frontières. C est au ministre André Maginot, grand blessé de guerre, qu est confiée cette tâche. La ligne Maginot est toutefois inefficace puisque l invasion allemande ignore cet obstacle en le contournant par la Belgique. C est aujourd hui un important patrimoine touristique et commémoratif. > LA DEFAITE Le 0 mai 90, l armée allemande prend l offensive sur l ensemble du front et viole la neutralité de la Belgique et du Luxembourg. La ligne Maginot est prise à revers mais les unités françaises encerclées et fractionnées continuent de se battre avec acharnement. La résistance se prolonge jusqu en juin dans le secteur de Toul-Sion, dans les Vosges autour du Donon et en Moselle près de Dieuze. Cependant, fin juin 90, les départements lorrains sont occupés. > LE ROLE DE LA RESISTANCE Dès 9, on dénombre sabotages en Meurthe-et-Moselle. Dans les Vosges, les passeurs jouent un rôle important entre l Alsace Lorraine annexée et la zone interdite. Dans ce même département le relief et l importance de la forêt favorisent la formation de maquis. La politique de collaboration du régime de Vichy et la mise en place du STO (Service de Travail Obligatoire) accélèrent la prise de conscience. Tout cela se déroule dans un contexte d extrême danger et la répression peut être sans pitié. En juillet 9, jeunes résistants (dont plusieurs d origine italienne) qui ont participé au sabotage d une centrale électrique à Auboué, sont condamnés à mort et exécutés à Nancy, en forêt de Haye, au lieu dit «Les fonds de Toul». II. LA LIBERATION D AOUT 9 A JANVIER 9 > L AVANCEE DE L ARMEE DE PATTON Fin août 9, l espace lorrain retrouve sa fonction stratégique. Les rescapés allemands de la bataille de Normandie y refluent en désordre sous la poussée de la ème armée américaine de George S. Patton. Les blindés américains arrivent en Meuse à la fin du mois d août et libèrent sans combat Bar-le-Duc et Verdun. Les Allemands qui se replient, abandonnent Metz le août, laissant intacts les ponts sur la Moselle. Un arrêt dans la progression de Patton leur permet d y revenir pour plusieurs mois de terreur. Dans ce contexte difficile, les résistants jouent un rôle important, nouant des contacts avec les armées, donnant des informations, occasionnant des sabotages ou participant aux combats. Plus au sud la situation semble plus claire. Dans la nuit du au septembre, les Américains franchissent la Moselle ; Toul puis Nancy le septembre sont libérées. > LA LIBERATION PLUS TARDIVE DE METZ ET LES VOSGES MARTYRES Le novembre, Metz est encerclée par la ème armée américaine, à laquelle s est incorporée la ème division blindée de Leclerc et le, le commissaire de la République Paul Rebourset rétablit dans la ville la légitimité française. Dans les Vosges, les combats restent terribles : Saint-Dié est incendiée et la cathédrale dynamitée. 000 immeubles sont détruits et habitants se retrouvent sans abri. Gérardmer et La Bresse sont aussi incendiées. Partout les habitants vivent un véritable martyr. Les pertes civiles en Lorraine pendant la Seconde Guerre mondiale sont plus nombreuses qu en 9-98 : victimes des bombardements, déportés ou Malgré-Nous disparus dans les camps soviétiques. La communauté juive dénombre plus de 00 victimes en Moselle. Les dégâts des bombardements sont considérables et de nombreuses infrastructures ont souffert : rien qu en Moselle plus de ponts sont détruits. - Carte de la ligne Maginot et fortifications de la ligne Maginot à Mangiennes (Meuse). Editions Privat 98 - Histoire de la Lorraine - sous la Direction de Michel Parisse. Jean-Luc Kaluzko-CRI-Nancy-Lorraine bis - Dernière lettre d un fusillé d Auboué, Aldo GIAGNONI Tous droits réservés - Photo de la libération de Metz. Des soldats américains et des résistants s avancent avec précaution aux abords du quartier de la préfecture où se sont déroulés du 0 au novembre de très violents combats. On peut noter les destructions ainsi que les inscriptions en allemand des commerces. Le Républicain Lorrain, tous droits réservés - La cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges, après les bombardements de 9. Incendiée trois fois en dix siècles, dynamitée et détruite aux trois-quarts en novembre 9 par les nazis, la cathédrale s'est relevée de ses décombres après chaque nouvelle épreuve. René Cleuvenot-CRI-Nancy-Lorraine - Photo de l inauguration de la rue de l Armée Patton : la mémoire dans le paysage. Les commémorations sont plus sobres qu après la Première Guerre mondiale. En 9, la rue de l'armée Patton (ancienne rue de Toul) est inaugurée à Nancy, en hommage aux troupes de la e Armée du général Patton qui libérèrent la cité ducale le septembre 9. (A noter la présence de l Abbé Pierre alors député de Meurthe-et - Moselle). Jean Scherbeck-CRI-Nancy-Lorraine

18 > 8 LA LORRAINE OCCUPEE : L ANNEXION DE FAIT DE LA MOSELLE A la suite de la débâcle de 90, la totalité de la Lorraine est occupée par l armée allemande. Une seconde fois la Moselle est annexée pour quatre années à l Allemagne. La germanisation y est brutale et engendre bien des souffrances, arrestations et déportations. Environ Mosellans sont incorporés de force dans la Werhmacht - les Malgré-Nous - dont beaucoup ne reviennent pas du front russe. La Meuse, la Meurthe-et-Moselle et les Vosges sont placés avec la Franche-Comté et les Ardennes dans la zone interdite. Une ligne dite «du Führer» sépare ces territoires du reste de la zone occupée. I. LA SECONDE ANNEXION DE LA MOSELLE En 90, le département de la Moselle est à nouveau annexé à l'allemagne et fait partie du «Gau Westmark» (Marche de l'ouest), frontière ouest du troisième Reich, comprenant le Palatinat, la Sarre et la Moselle. A la tête du Gau, Joseph Bürckel, un proche d'hitler qui lui confie la mission de germaniser la Moselle. Le 0 novembre 90, le «Gauleiter» Bürckel annonce solennellement que la Moselle, la Sarre et le Palatinat forment la «Marche Occidentale» avec Sarrebrück comme capitale. En novembre 90, Bürckel expulse bon nombre de Lorrains francophones contraints d'abandonner leurs exploitations. Le Gauleiter fait alors venir des «Siedler», colons allemands qui ont pour mission de reprendre l'agriculture en main. BIS II. LA GERMANISATION Petit à petit, toutes les traces françaises sont effacées par l occupant. Les statues commémorant la victoire de 98 sont démontées, l état civil, le nom des communes et des rues sont germanisés. Les timbres-poste français sont retirés, les associations sont supprimées. On procède à la saisie des usines et des mines. La presse française ne reparaît pas, remplacée par deux quotidiens allemands. Enfin l usage de la langue française est interdit. III. LA RESISTANCE Etant donné la particularité de la situation mosellane, tout acte de résistance, si minime fut-il, est considéré aussi comme un acte de trahison. Pourtant, rapidement, des groupes se constituent comme le «Groupe des Etudiants» à Metz qui devient plus tard «L Espoir Français» en y incorporant quelques apprentis et employés de poste. Mais le groupe de résistants le plus important est le «groupe Mario» dirigé par Jean Burger, instituteur à Talange. Dans la vallée de l Orne, le «groupe Derhan» composé d ouvriers de la sidérurgie se forme en 9. Beaucoup d entre eux participent aux évasions de prisonniers, aux sabotages, aux distributions de tracts, à l aide aux familles des prisonniers, à la constitution de dépôts d armes et de munitions. Certains le payent de leur vie. IV. LES ANNEES NOIRES Les Malgré-Nous : environ Mosellans ont été incorporés de force dans l armée allemande. Afin de combler les vides sur le front de l Est, Hitler veut impliquer tous les individus en âge de prendre les armes. Dans les régions annexées, le Reich fait appel à de jeunes recrues qui subissent embrigadement, brimades et humiliations avant de connaître les horreurs du front de l Est. Beaucoup de survivants devenus prisonniers de guerre sont incarcérés dans les camps soviétiques comme celui de Tambov. - L expulsion en Moselle : carte de la Westmark. Hervé Seve CRI Nancy-Lorraine - La germanisation : plan de Metz germanisé. Archives Municipales de Metz - La résistance : photo de la place Saint-Jacques à Metz, août 90. En 9 une statue de la vierge est édifiée. (en exécution d un vœu «que Metz sorte indemne des combats de la Première Guerre mondiale»). Le août 90 une foule immense se rassemble au pied de la statue et y dépose des bouquets de fleurs entourés de rubans tricolores. Cette démonstration patriotique ouvre le bal des expulsions. Dès le lendemain, l évêque de Metz monseigneur Heintz est expulsé en compagnie de nombreux messins sans préavis ni explications. Le Républicain Lorrain, tous droits réservés bis - Affiche touristique «Metz la vielle ville militaire allemande». Probablement l édifice médiéval le plus connu de Metz avec la cathédrale, la Porte des Allemands est un vestige des anciennes fortifications de la ville. Elle tire son nom de la proximité d un hôpital établi par les chevaliers teutoniques. Si son nom ne doit rien à l Allemagne en tant qu état politique, la porte va servir de symbole de présence allemande en terre lorraine et de signal visuel fort à la propagande nazie. Archives Municipales de Metz - Les déportations : photo du fort de Queuleu. Fort de la première ceinture de Metz, il est construit à partir de 88 et achevé de 8 à 8 par les Allemands sous l'appellation de «Feste Goeben». 0 ans plus tard, il est transformé en camp d internement pour les résistants et les réfractaires à l annexion. Entre le octobre 9 et le août 9, plus de 00 personnes y sont détenues par la Gestapo, avant leur envoi en camp de concentration. C'est un ouvrage en béton avec parement en pierre de Jaumont comprenant deux étages de casemates, dont seul le niveau inférieur a servi de prison. Classé monument historique en 90, des associations de déportés, internés, résistants et patriotes de Moselle y ont fait ériger, en 9, un mémorial en souvenir des victimes. Pascal Bodez / CR-Lorraine

19 > 9 LES LORRAINS DU XX e SIECLE Le XX e siècle est pour les Lorrains un siècle de grandes transformations. Pays d'agriculture et de mono industries génératrices de nombreux emplois - mine, textile, métallurgie - au début du siècle, la Lorraine perd progressivement ses trois piliers, qui font sa réputation industrielle. L'agriculture voit ses modes d'exploitations bouleversés par les progrès techniques et devenir un espace de grande culture avec pour corollaire un affaiblissement considérable de la masse paysanne. Le textile vosgien est laminé par les coups répétés de la mondialisation et des délocalisations. Les mines de fer, comme de charbon, ferment toutes. Les derniers sites sidérurgiques ne travaillent plus qu'avec un personnel limité au sein de structures certes performantes mais intégrées à des groupes internationaux exogènes. Désormais le secteur tertiaire, comme ailleurs, génère le plus d'emploi (0, %), loin devant l'industrie (, %) ; l'agriculture étant totalement marginalisée (,%). I. LE TROPISME DU SILLON MOSELLAN La carte de la répartition de la population permet de constater d'importants contrastes entre les zones rurales et le sillon mosellan. Les secteurs ruraux sont des zones de faible densité qui subissent une diminution rapide depuis près d'un siècle. L'ancienne région minière et sidérurgique du Pays- Haut voit sa population diminuer considérablement jusque dans les années 990. Cependant depuis quelques années ces zones reprennent vie sous les effets conjugués d'un mouvement de rurbanisation et d'une politique de redynamisation des bassins d'emplois sinistrés qui commencent à porter ces fruits. Pour autant c'est toujours le sillon mosellan associant de nombreux facteurs favorables qui continue à voir s'étendre ces agglomérations. Plus à l'est, Sarrebourg et Sarreguemines maintiennent un réel dynamisme. II. PAYSAGES DE CAMPAGNE Pendant des générations, le paysage lorrain est façonné par le travail agricole des ruraux, groupés en village rues au centre d'une campagne d'openfield. En deux générations, les modes d'exploitation de la terre sont bouleversés ; le paysage rural se simplifie. Les paysans bousculés et broyés par les progrès techniques disparaissent. Dans chaque village, on ne compte guère qu'un, deux ou trois agriculteurs. Aux étroits champs en lanières qui découpaient le terroir se substituent de vastes pièces géométriques. Le village lorrain typique est un village rue aux maisons jointives. En avant de la maison, s'étend un vaste usoir, grange extérieure, où sont placés le fumier, le tas de bois pour l'hiver et les outils agricoles. L'arrière la maison, très profonde, se prolonge par un long jardin, potager et verger où, à partir du XVI e siècle le mirabellier se répand. Ce paysage de la Lorraine traditionnelle a vécu. En une génération, la sociologie des villages, où les paysans sont devenus très minoritaires, a changé. La rurbanisation provoque dans certains villages la création de lotissements. Les habitants rénovent les maisons traditionnelles, assainissent et fleurissent les usoirs qui ont perdu leur fonctionnalité initiale. III. L'EXTENSION URBAINE Durant les années 90 à 90, le parc immobilier se développe rapidement. Pendant vingt ans, la Lorraine est en chantier pour palier le retard considérable de logements nécessaires aux mal-logés, jeunes ménages et familles immigrés, nombreux dans toutes les zones industrielles et suburbaines. A côté de l'expansion de zones pavillonnaires de banlieues, la construction de cités ouvrières se prolonge dans les zones industrielles tandis que dans les zones suburbaines des immeubles collectifs sortent de terre comme les barres du Haut-du-Lièvre à Nancy, les ensembles de Jarville, Tomblaine, Laxou ; à Metz, les quartiers de Metz-Borny et de Metz-Magny ou plus loin Woippy. IV. LA CRISE INDUSTRIELLE Au cours des années , la fermeture totale des mines de fer, la disparition de la plupart des sites sidérurgiques provoquent des mouvements sociaux qui sont encore dans les mémoires et dont le coût social et humain est très lourd. Ces transformations ne manquent pas d'avoir une influence sur l'évolution de la population. Les crises contribuent à sa stagnation et à son vieillissement relatif généré par un solde migratoire longtemps négatif. Les projections à 00 laissent présager sa diminution relative. Terre d'immigration la Lorraine est devenue à la fin du XX e siècle un lieu de départ, solution à la pénurie d'emplois. 8 - Carte des densités en Lorraine. Extrait de Route 00 IGN Paris 008 Autorisation n L'openfield Lorrain. Pascal Bodez / CR-Lorraine - Paysage rural de la Meuse. Pascal Bodez / CR-Lorraine - Le village-rue de Veho () au début du XX e siècle. - Le village fleuri de Vého à la fin du XX e siècle. Pascal Bodez / CR-Lorraine - Nancy, ensemble d immeubles du Haut-du-Lièvre. Pascal Bodez / CR-Lorraine - Banlieue pavillonnaire Seichamps-Pulnoy. Tous droits réservés. 8 - Manifestations sidérurgiques, années 980 à Longwy. Tous droits réservés en collaboration avec l Ensemble scolaire Les récollets de Longwy

20 > 0 LA LORRAINE D AUJOURD HUI Pendant longtemps, la Lorraine a été une province frontière, une marche militaire centrée sur des préoccupations de défense du territoire national. Le temps de cette Lorraine divisée appartient au passé. Depuis une génération, elle redevient un espace de contacts et de relations. Ce retour à sa fonction historique est rendu possible par les progrès de l'idée européenne, la pacification des rapports franco-allemands et, si les frontières nationales demeurent, elles deviennent plus aisées à franchir. La France a été découpée en régions administratives en 9. Celles-ci obtiennent ensuite la personnalité morale par la loi du juillet 9, leur accordant la forme d'établissement public régional. Elles bénéficient de compétences nouvelles dans le cadre des lois de décentralisation (lois Defferre) de mars 98, qui leur transfèrent des compétences administratives et financières renforcées en 98 par l'élection de ses conseillers régionaux au suffrage universel, par liste départementale, pour ans. > UNE GRANDE REGION POTENTIELLEMENT PORTEUSE DE DYNAMIQUES La Lorraine, région frontalière de trois Etats européens (Allemagne, Luxembourg et Belgique) développe une action privilégiée avec six régions partenaires, générant un espace de coopération transfrontalière essentiel en Europe : la Grande Région Sar-Lor-Lux. Cette coopération connaît des traductions concrètes multiples : dans le passé, le PED (Pôle Européen de Développement) de Longwy ou l'usine franco-allemande SMART d'hambach-sarreguemines. Pour mieux répondre à un trafic ferroviaire en hausse, le Conseil Régional a investi dans de nouvelles rames TER à niveaux affectées à la liaison Nancy-Luxembourg (TER N), tout en augmentant le cadencement. 8 TGV Est La LGV Est européenne est une ligne qui fait partie du projet de magistrale européenne devant relier en 0 Paris à Budapest. Le premier tronçon de 00 km a été mis en service le 0 juin 00 entre Vaires-sur-Marne (Seineet-Marne) et Baudrecourt (Moselle). Deux gares lorraines ont été créées : en Meuse - TGV (Les Trois-Domaines), et Lorraine TGV provisoirement à Cheminot (Moselle) dès 00, et définitivement à Vandières (Meurthe-et-Moselle) dès 0. Le avril 00, la rame d essai du TGV a battu sur ce tronçon le record mondial de vitesse sur rail à,8 km/h. Mais surtout, parcourue à 0 km/h, c est la ligne qui possède la vitesse commerciale la plus élevée au monde. Metz se trouve ainsi à h et Nancy à h0 de Paris. Cette liaison a déjà un impact sur les centres-villes de Metz et de Nancy. Metz a procédé à d'importants travaux de rénovation du centre-ville, et un nouveau quartier, celui de l'amphithéâtre, est apparu, offrant pas moins de 000 m de bureaux, de logements et de commerces à l'emplacement d'une ancienne friche ferroviaire. Un centre commercial et une cité des congrès sont également programmés. Nancy aménage un centre des congrès et un quartier d'affaires, avec notamment l'immeuble République avec un pôle intermodal pour les transports. Le Grand Nancy a prévu également le réaménagement du quartier de la gare et de l'entrée de la ville, places Thiers et Maginot. Nancy avait déjà anticipé l'arrivée du TGV Est en construisant une nouvelle gare côté Saint-Léon et en réaménageant la gare historique. Le réseau autoroutier L'autoroute A, mise en service en 9-9, traverse d'ouest en est la Lorraine et joint Paris à Strasbourg et à l'allemagne. Le choix du tracé Reims-Metz plutôt que Reims-Nancy a permis de desservir la partie la plus peuplée de la Lorraine. Perpendiculairement, dans le sillon mosellan, l'autoroute A court de la frontière luxembourgeoise à Beaune où elle rejoint l'a, en desservant les grandes villes de Thionville, Metz et Nancy. L'A est entièrement gratuite du Luxembourg à Toul et son trafic est parmi les plus denses de France (plus de véhicules/jours entre Thionville et Metz). Différentes solutions sont étudiées pour alléger cette densité de circulation, des aménagements comme l élargissement des traversées de Metz et de Thionville, la mise à trois voies entre Metz et Nancy jusqu au dédoublement par une nouvelle autoroute. > LA DIVERSIFICATION INDUSTRIELLE Pilier capital de la diversification industrielle, l'industrie automobile a pris une importance majeure en Lorraine depuis le début des années 980. Employant plus de 000 personnes autour de sites comme PSA Tremery ( 000 salariés) - la plus importante usine de moteurs diesels du monde - de Renault-SOVAB à Batilly ( 000 salariés), de Honeywell-Garett à Thaon-les-Vosges (000 salariés) et de l'usine SMART, du groupe Daimler-Chrysler à Hambach. Ouvert en 99, près d'hambach en Moselle, le site de Smartville est un ensemble regroupant l'usine SMART (0 salariés) et les entreprises de sous-traitance dans un même lieu générant 000 emplois. Si l'ouverture du TGV-Est renforcera sûrement les liens avec Paris, la région Lorraine paraît désormais inséparable de la Grande Région et de son environnement transfrontalier. La Sarre, le Luxembourg et la Belgique s'imposent comme des partenaires économiques importants, générateurs d'un environnement créateur d'emplois, internes aussi bien qu'externes, d'activités et de synergie multiples. - Carte de la Lorraine. Roth (F.), Histoire de la Lorraine et des Lorrains, p. 0, Metz : Editions Serpenoise, 00 - La région Lorraine ; salle des Délibérations, hôtel de région, Metz ; bâtiment du Conseil Régional, ancien Collège Saint-Clément, Metz. Pascal Bodez / CR-Lorraine - Le site de Belval : reconversion d'une friche industrielle transfrontalière. Pascal Bodez / CR-Lorraine - Flux quotidiens transfrontaliers dans la Grande Région. IGN 00 Insee, IGSS, Statec, Iweps, Statistisches Landesamt Saarland, Statisstisches Landesamt Rheinland-Pfalz - Les Liaisons Métrolor, nouvelles rames de TER (Train Express Régional). Pascal Bodez / CR-Lorraine - TGV Est, plateforme d'interconnexion de Vandières. Pascal Bodez / CR-Lorraine - Le réseau autoroutier, échangeur A-A au nord de Metz. Pascal Bodez / CR-Lorraine 8 - Industrie automobile : le site de Smartville. Pascal Bodez / CR-Lorraine

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