Les prévisions saisonnières pour le trimestre décembre-janvier-févier Qu'est-ce que la prévision saisonnière?
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- Charlotte Damours
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1 Les prévisions saisonnières pour le trimestre décembre-janvier-févier Qu'est-ce que la prévision saisonnière? La prévision saisonnière a pour objectif de déterminer le climat moyen sur les trois mois à venir, à l'échelle d'une région comme l Europe de l Ouest. Contrairement aux prévisions à échéance de quelques jours, l information n est pas détaillée ni chiffrée, mais présentée sous forme de prévisions qualitatives qui renseignent sur les grandes tendances (plus chaud ou plus froid, plus sec ou plus humide que la normale). Les climatologues analysent les résultats de modèles numériques comparables à ceux utilisés pour réaliser les prévisions à court terme, mais intégrant la modélisation des océans. Dans certains cas, aucun scénario dominant ne se dégage : faute d éléments probants susceptibles d'influencer le climat des prochains mois, il est impossible de privilégier une hypothèse. Les performances des prévisions saisonnières sont très variables. Elles sont meilleures pour la température que pour les précipitations, et, pour la température, meilleures en hiver qu'en été. La fiabilité de ces prévisions est bien meilleure outre-mer qu en métropole, en particulier pour les précipitations. En savoir plus : notre dossier «la prévision saisonnière» Prévisions pour le trimestre décembre-janvier-février sur l Europe et la France métropolitaine Situation générale : Les modèles de prévision saisonnière présentent des scénarios assez différents pour le trimestre à venir sur l Europe. En cause, l incertitude importante sur la circulation moyenne sur l Atlantique Nord. Malgré des signaux parfois contradictoires, il est cependant possible d isoler des points de convergence, particulièrement en Méditerranée. D une manière générale, le scénario très doux de l hiver sur la partie occidentale de l Europe semble avoir peu de chance de se répéter cet hiver. Pour les températures : Sur le bassin méditerranéen, le scénario plus chaud que la normale est le plus probable, d autant plus sur la partie orientale du bassin. Plus au nord, et notamment sur la France, l incertitude est forte. La circulation sur l Atlantique Nord, quoique très incertaine, oriente en moyenne vers un scénario potentiellement plus chaud que la normale. La circulation la plus probable sur le continent européen pourrait au contraire favoriser des anomalies froides. La confrontation de ces forçages contradictoires amène à légèrement privilégier le scénario «proche de la normale».
2 Pour les précipitations : Sur le nord du bassin méditerranéen, le scénario plus humide que la normale est privilégié. Sur le nord de l Europe, les conditions moyennes devraient être plus sèches que la normale, à la faveur de conditions plus anticycloniques que la normale. Entre les deux (en France notamment), aucun scénario n est privilégié.
3 Après le fort Niño de 2015/2016, une Niña finalement faible : L épisode «la Niña» ne devrait pas marquer l histoire du climat mondial, comme a pu le faire l événement «El Niño» majeur de l hiver L'anomalie moyenne de température de surface de la mer dans la région de l'océan Pacifique équatorial utilisée par les climatologues pour suivre l évolution du phénomène (dite "zone Niño 3.4") franchit tout juste le seuil de -0.5 C cet automne et cet hiver, ce qui fait du phénomène en cours un épisode «faible». Lorsque l on examine son impact sur le climat mondial, on identifie clairement dans les observations et dans les prévisions des impacts caractéristiques, par exemple en matière de précipitations sur le bassin Pacifique tropical et sur le «continent maritime» (l Indonésie). Mais au delà, et notamment aux moyennes latitudes, les effets de cette «Niña» sont très limités. La dispersion importante que l on constate dans les
4 prévisions des modèles sur l hémisphère Nord, et particulièrement sur l Atlantique Nord et l Europe, provient en partie de cette absence de contraintes fortes imposées par un fort «El Niño» ou une forte «la Niña». Prévision des anomalies moyennes de température de surface de la mer par le multi-modèles EUROSIP (liste des contributeurs en fin de bulletin) pour le trimestre décembre-janvier-février L ellipse bleue signale la zone d anomalie froide correspondant à «la Niña». Outre-mer : Océan Atlantique : Antilles et Guyane : Des conditions plus chaudes et plus humides que la normale sont probables. Saint-Pierre et Miquelon : Des conditions plus chaudes que la normale sont probables. Les précipitations devraient être supérieures à la normale. Océan Indien : La Réunion et Mayotte : Dans cette zone de transition d anomalie de température de surface de la mer, aucune tendance ne se dégage, ni pour les températures ni pour les précipitations. Océan Pacifique :
5 Nouvelle-Calédonie : Des conditions plus chaudes et plus humides que la normale sont probables. Wallis et Futuna : Des conditions plus chaudes et plus humides que la normale sont probables. Polynésie : Pour les Marquises, au nord de l archipel, la saison devrait être dans l ensemble conforme à la normale côté températures mais plus sèche que la normale pour les précipitations. La partie centrale de la Polynésie (archipel des Tuamotu et de la Société) devrait en revanche connaître un trimestre plus chaud que la normale ; aucune tendance ne se dégage pour les précipitations. Dans les îles Australes, au sud, les prévisions indiquent que les températures devraient être supérieures à la normale et le climat globalement plus humide que la normale. Le prochain bulletin sera publié fin décembre Les prévisions utilisées par Météo-France dans cette analyse sont issues des résultats de l'ensemble multi-modèles EUROSIP composé des modèles de Météo-France (MF), du Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen Terme (ECMWF), du Met Office britannique (Met Office), du National Centers for Environmental Prediction américain (NCEP), de la Japan Meteorological Agency (JMA) ainsi que de l'expérience multi-modèles menée en Corée du Sud sous l égide de l OMM (LC-MME).
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