04/11/2014 REBOUL Nicolas L2 (Relecteur : Hamza Berguigua) Génétique Médicale Dr H. Zattara 24 pages
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1 04/11/2014 REBOUL Nicolas L2 (Relecteur : Hamza Berguigua) Génétique Médicale Dr H. Zattara 24 pages Anomalies génétiques à l'échelle des chromosomes : Anomalies chromosomiques de nombre (dont trisomie 21), Anomalies chromosomiques de structure, Anomalies des chromosomes sexuels Plan A. Introduction I. Définitions II. Description des anomalies chromosomiques B. Les anomalies chromosomiques de nombre I. Historique II. Les anomalies chromosomiques de nombre constitutionnelles a. La trisomie 21 b. La trisomie 13 c. La trisomie 18 d. Le syndrome de Klinefelter e. Le syndrome de Turner III. Méiose et anomalie méiotique a. Les particularités de la méiose chez la femme b. La non-disjonction méiotique IV. Incidence et origines des aneuploïdies a. Incidence b. Origines c. Effet de l'âge maternel et trisomie C. Les anomalies chromosomiques de structure I. Les anomalies chromosomiques de structure équilibrées a. Les translocations b. Les insertions c. Les inversions d. Les délétions e. Les duplications f. Formation des isochromosomes g. Chromosomes en anneau D. Conclusion 1/24
2 A. Introduction I. Définitions On appelle une anomalie chromosomique tout remaniement du nombre ou de la structure des chromosomes. Parmi les différentes anomalies chromosomiques, on peut distinguer les remaniements équilibrés des remaniements déséquilibrés : Les remaniements équilibrés, qui sont sans gain ni perte de matériel génétique. Dans ce cas, elles sont sans conséquence pour le sujet porteur. Les remaniements déséquilibrés, qui se traduisent par des manifestations cliniques d'autant plus graves que la perte ou le gain de matériel génétique est plus important. II. Description des anomalies chromosomiques On distingue les anomalies chromosomiques constitutionnelles des anomalies chromosomiques acquises : Les anomalies constitutionnelles correspondent aux anomalies chromosomiques survenues avant la fécondation ou lors des premières divisions du zygote. Les anomalies acquises correspondent aux anomalies chromosomiques apparues au cours de la vie et ne touchant qu'un seul organe. Ces anomalies sont le plus souvent en rapport avec le cancer. Il est également important de distinguer les anomalies de nombre et les anomalies de structure : les anomalies chromosomiques de nombre entraîneront un carytotype toujours déséquilibré, contrairement aux anomalies de structure dont le caryotype pourra être équilibré ou déséquilibré. On peut qualifier ces anomalies d'homogènes, ou en mosaïque. On les qualifie d'homogène quand toutes les cellules de l'organisme présentent la même anomalie chromosomique. Les anomalies en mosaïque reflètent l'existence d'au moins deux populations cellulaires à caryotype différent issues d'un même zygote (à la différence de la chimère, qui correspond à la fusion de deux zygotes pour n'en former qu'un. 2/24
3 B. Les anomalies chromosomiques de nombre Si l'accident a lieu au niveau d'un ovocyte, toutes les cellules vont présenter l'anomalie. L'anomalie sera homogène. Si l'accident a lieu après la formation de l œuf et après certaines divisions, seule une partie des cellules sera touchée : l'anomalie est en mosaïque (une partie des cellules est touchée, et une partie ne l'est pas) Si l'accident a lieu dans un tissu différencié, ce tissu présentera l'anomalie, mais pas les autres tissus. Ainsi, on peut voir que les anomalies chromosomiques de nombres varient donc en fonction du moment auquel est apparu l'accident causant l'anomalie. I. Historique 1956 : Tijo et Levan énoncent la formule chromosomique humaine à 46 chromosomes. Le génome humaine est diploïde, à 2n chromosomes : Lejeune, Gautier et Turpin identifient une première anomalie chromosomique : la trisomie du groupe G 1970 : Arrivée des techniques de marquage. II. Les anomalies chromosomiques de nombre constitutionnelles La plupart des anomalies chromosomiques constitutionnelles ont pour conséquences des anomalies de dosage génique, à la différence des maladies par mutation génique qui correspondent à des anomalies qualitatives du message héréditaire. 3/24
4 Les polyploïdies correspondent à un nombre anormal de lot haploïde, c'est-à-dire que le génome total est supérieur à 2N : 3N, 4N... Il peut s'agir : D'une triploïdie (3x23), donc 69 chromosomes. Les triploïdies correspondent à 20% des fausses couches spontanées, et le mécanisme peut passer par la digynie ou la diandrie. Certaines triploïdies en mosaïque peuvent arriver à terme de la gestation, mais avec des malformations multiples de la face, des extrémités... Ce phénomène reste exceptionnel. D'une tétraploïdie (4x23), donc 92 chromosomes. Les tétraploïdies sont elles responsables de 6% des fausses couches spontanées, elles sont donc plus rares que les triploïdies. Triploïdie : 3x23 = 69 Les aneuploïdies touchent une seule paire chromosomique. On obtient unchromosomes résultat de la forme (2N+1) ou (2N-1). Il peut s'agir : D'une monosomie (2N-1) : Exemple : 45, X D'une trisomie (2N+1), qui peut toucher : Les autosomes : 213;133;183;83 Les gonosomes : 47, XXY ; 47, XXX Au niveau des pertes chromosomiques, la seule monosomie viable est la monosomie du chromosome X. Toutes les autres monosomies autosomiques sont létales. (Point très important selon le professeur) En ce qui concerne les trisomies autosomiques, on ne peut voir chez des individus nés uniquement des trisomies 21, 13, 18 et la trisomie 8 en mosaïque. Toutes les autres trisomies autosomiques sont létales. En ce qui concerne les gonosomes, on peut voir des 47 XXY, 47 XXX, 47 XYY : toutes les combinaisons sont possibles. Dans les caryotypes au-delà de 47 chromosomes, on ne retrouve quasiment que des anomalies portant sur les chromosomes sexuels. Par ailleurs, dans les aneuploïdies des chromosomes sexuels, plus le nombre de chromosomes X est important, plus le retard mental sera marqué. a. La trisomie 21 La fréquence de la trisomie 21 à la naissance est très dépendante de l'âge maternel. Âge maternel (ans) Fréquence (pour 1000 naissances vivantes) , , , > /24
5 Les signes évocateurs Avant la naissance Avant la naissance, il existe des signes échographiques qui font rechercher une anomalie chromosomique par étude du caryotype fœtal. Il s'agit de : Retard de croissance intra-utérine Fémurs courts Hygroma kystique du cou (petites poches remplies de liquides) Sténose duodénale Canal atrio-ventriculaire Néanmoins ces signes sont inconstants. A la naissance De même, à la naissance, il existe des signes cliniques évocateurs. Il s'agira principalement d'une hypotonie axiale et périphérique. Les signes cliniques de la trisomie 21 Anomalies crânio-faciales Un faciès lunaire Une microcéphalie Une obliquité des paupières (en haut et en dehors), des yeux larmoyants... Un épicanthus, qui correspond à un repli de la paupière supérieure sur la paupière inférieure. Une nuque plate Une langue épaisse qui sort de la bouche Retard mental, troubles du comportement Hypotonie musculaire, abdomen distendu (conduisant à des hernies) Anomalies au niveau des organes : Anomalies cardiaques : Canal Atrio-Ventriculaire Anomalies digestives Sensibilité très importante vis-à-vis : Des infections Des hémopathies : en l occurrence le risque de leucémie aiguë est multiplié par 20 Un pli palmaire transverse unique Les enfants atteints sont affectueux et très sensibles à la musique. 5/24
6 L'origine de la trisomie 21 La trisomie 21 provient d'une non-disjonction méiotique, principalement au niveau de l'ovocyte en première division de méiose. Mère Père Méiose I 60,00% 12,00% Méiose II 16,00% 12,00% L'âge maternel fait augmenter le risque de non-disjonction. La répartition du risque en fonction de l'âge maternel suit une répartition bimodale : il existe un risque accru chez les jeunes femmes de moins de 15 ans, et chez les femmes de plus de 38 ans. Par ailleurs, le risque de récurrence pour des parents ayant eu un enfant trisomique 21 est de 1%. La fréquence de la trisomie 21 est d'une naissance sur 700. Les formes cytogénétiques de la trisomie 21 La trisomie 21 peut se retrouver sous trois formes cytogénétiques : La trisomie libre : les trois chromosomes concernés sont indépendants. C'est la forme la plus fréquente avec 92,5% des cas. Trisomie 21 sous forme libre La translocation Robertsonienne, qui s'effectue entre chromosomes acrocentriques qui se collent à l'autre : par exemple non-disjonction t(14;21). Cette forme représente 4,8% des cas. La trisomie en mosaïque, qui représente 2,7% des cas. 6/24
7 b. La trisomie 13 La trisomie 13 est une anomalie chromosomique de nombre constitutionnelle, dont la fréquence va de 1/5000 à 1/ La fréquence augmente avec l'âge maternel. Les signes cliniques de la trisomie 13 Le poids normal est diminué. Il y a la présence importante d'une dysmorphie cranio-faciale, avec : Microcéphalie Microphtalmie Aplasie médio-faciale Bec de lièvre + fissure palatine Au niveau des membres : Hexadactylie (dans 81% des cas) Malformation des pieds : pieds en piolet. Des anomalies viscérales, à différents niveaux : Des anomalies cérébrales : encéphalopathies Des anomalies cardiaques importantes : communication inter-ventriculaire (C.I.V.) Des anomalies rénales Des anomalies digestives Une durée de vie courte : inférieure à trois mois. La trisomie 13 est également un facteur d'avortement spontané précoce. Les formes cytogénétiques de la trisomie 13 : Il existe 3 formes cytogénétiques pour la trisomie 13 : La trisomie 13 libre, qui est la forme la plus répandue. La translocation : translocation parentale (13;14) La trisomie partielle (anomalie de structure) 7/24
8 c. La trisomie 18 La trisomie 18 est une anomalie chromosomique de nombre constitutionnelle, dont la fréquence est d'environ 1/8000 naissances, cette dernière augmentant avec l'âge maternel. Le sexe ratio est de 4 femmes pour 1 homme. Les signes cliniques de la trisomie 18 Hypotrophie, malgré la post-maturité. Dysmorphie crânio-faciale : Oreilles faunesques (en pointe) Micrognathie (hypoplasie de la mâchoire inférieure) dans 88% des cas. Saillie occipitale Tronc : Cou court Thorax court Bassin étroit Membres : Chevauchement des doigts Flexion irréductibles des extrémités Pieds en piolet Anomalies viscérales Anomalies cardiaques retrouvées dans 95% des cas : C.I.V. Anomalies digestives : omphalocèle Encéphalopathie Durée de vie inférieure à 1 an. Les formes cytogénétiques de la trisomie 18 : Trisomie 18 libre dans 80% des cas En mosaïque pour 10% des cas Hérités par translocation parentale 8/24
9 d. Le syndrome de Klinefelter En 1942, Klinefelter décrit un syndrome associant : Gynécomastie Atrophie testiculaire Azoospermie La fréquence de ce syndrome est de 1 à 2 pour 1000 naissances masculines. A la naissance et dans l'enfance, il n'y pas d'élément évocateur. Ce syndrome est reconnu à l'adolescence ou à l'âge adulte (notamment lors des bilans de stérilité). L'hypogonadisme est constant. On retrouve : Une sclérohyalinose des tubes séminifères La lignée germinale est arrêtée au stade de spermacyte Une azoospermie quasi-constante Une chute de la testostérone plasmatique et augmentation de la FSH et LH. A propos de la cytogénétique, le caryotype est à 80% homogène et 47, XXY. e. Le syndrome de Turner Le syndrome de Turner a une fréquence de 1 naissance sur 2000 filles. Signes cliniques du syndrome de Turner : Petite taille : généralement inférieure à 1m50. Aménorrhée Agénésie ovarienne Pterygium Coli, qui se traduit par une palmature du cou et par des cheveux bas implantés. Thorax en bouclier Absence de caractères sexuels secondaires. Aspects histologiques : Histologiquement, les gonades sont des bandelettes fibreuses. Le quotient intellectuel est presque normal. La chromatine sexuelle est absente. Le caryotype est de la forme 45, X. En fonction du degré de la mosaïque, il va exister des variations entre le syndrome de Turner typique et le syndrome en mosaïque. Plus le nombre de cellules touchées par l'anomalie est grande, plus le phénotype va pencher vers le syndrome de Turner. Très souvent, les enfants naissant avec un syndrome de Turner ont un œdème de la main. 9/24
10 Les aneuploïdies correspondent aux anomalies chromosomiques les plus fréquentes. Il s'agit également de la cause la plus fréquente de retard mental chez l'homme. Elles correspondent à 5% des grossesses reconnues cliniquement. On notera également que 10 à 20 % des œufs fécondés ont un nombre anormal de chromosomes. La divergence entre ces deux données montre la forte sélection in utero. Les aneuploïdies sont secondaires à une non-disjonction méiotique. 10/24
11 III. Méiose et anomalie méiotique La méiose est le processus de division cellulaire qui permet d'aboutir à la formation de gamètes haploïdes (1N,1c). Elle comporte une phase de réplication de l'adn suivie de deux divisions cellulaires : La première division méiotique, ou méiose réductionnelle, qui correspond à la ségrégation des deux chromosomes homologues sans clivage des centromères. Elle comporte 4 stades : la prophase (elle-même subdivisée en 4 phases : leptotène, zygotène, pachytène, diplotène), la métaphase, l'anaphase et la télophase. La deuxième division méiotique, ou méiose équationnelle, qui correspond à la ségrégation des chromatides sœurs avec clivage des centromères. Les quatre stades sont la prophase, la métaphase, l'anaphase et la télophase. a. Les particularités de la méiose chez la femme A la première division : tout dépend du succès de la ségrégation des chromosomes homologues. Il y a une maintenance physique entre les chromosomes homologues jusqu'à l'anaphase I. Cette phase va durer longtemps : de la période embryonnaire à la puberté. Il y aura donc des contraintes physiques au niveau des centromères des chromatides sœurs. A la deuxième division, les conditions sont similaires à une division méiotique. Il y a ségrégation des chromatides sœurs. La cohésion doit être maintenue le long du chromosome jusqu'à l'anaphase I et maintenue entre les 11/24
12 centromères des chromatides sœurs jusqu'à l'anaphase II. b. La non-disjonction méiotique La théorie classique A : La vraie non-disjonction de méiose I ou II Dans ce cas, les chromosomes homologues migrent ensemble au même pôle à l'anaphase I par défaut du processus de recombinaison. B : La non-disjonction achiasmatique Dans ce cas, la ségrégation est indépendante des deux chromosomes homologues liée à l'absence de chiasma. Les nouvelles données (à l'examen la prof n'insistera pas sur cette partie) C : La division prématurée des chromatides sœurs en méiose I Il s'agit d'une séparation prématurée des chromatides sœurs, qui conduit une chromatide à migrer avec un chromosome homologue. Récapitulatif 12/24
13 IV. Incidence et origines des aneuploïdies a. Incidence des aneuploïdies On considère que 5% des conceptions chez l'homme sont aneuploïdes. Néanmoins, il semblerait que cette estimation ait été sous-estimée. En effet, les nouvelles données obtenues à partir des centres de procréation médicalement assistée et de diagnostic préimplantatoire donnent un chiffre de 20% d'aneuploïdies. On peut calculer cette incidence en réalisant des études sur les gamètes humains avec des techniques de cytogénétique. Dans le sperme, la fréquence des gamètes aneuploïdes est de 2%. En ce qui concerne les ovocytes, la fréquence est très élevée : sur 1000 ovocytes obtenus de FIV, on a 20 à 25% d'aneuploïdies. Des analyses spectral karyotyping sur le génome entier donnent un taux plus élevé : étude de Volarik et Al, sur 90 ovocytes analysés en méiose I, et ségrégation pour les chromosomes 16, 18, 21 et X, on obtient 10 anomalies. La ségrégation chromosomique dans l'espèce humaine est donc à l'origine d'un grand nombre d'erreurs. b. Origine des aneuploïdies La trisomie 21 La trisomie 21 est principalement d'origine maternelle. La proportion d'erreurs entre la première et la deuxième division méiotique est la suivante : 80% en division I, et 20% en division II. La monosomie X 70 à 80% des 45, X ont un seul chromosome d'origine maternelle. La perte du chromosome X ou Y a eu lieu soit pendant la spermatogenèse, soit au moment de la fécondation. L'âge maternel n'a pas d'influence sur la fréquence de la monosomie X. L'origine des trisomies dans l'espèce humaine On voit dans ce tableau qu'il y a une variation importante en fonction du chromosome en ce qui concerne l'origine parentale et le stade de l'erreur méiotique. 13/24
14 Les erreurs sont d'origine paternelle dans 50% des 47, XXY ou trisomie 2, et dans 5 à 10% des cas pour les autres paires chromosomiques Il existe une variabilité du stade de l'erreur : méiose I ou II. Par exemple, la trisomie 18 est principalement due à une anomalie de méiose II. De façon générale, on observe une prédominance des erreurs maternelles en méiose I. c. Effet de l'âge maternel et trisomie En 1876 : Fraser remarque que les enfants nés avec un syndrome de Down étaient souvent les derniers nés de famille nombreuse. En 1933, Penrose réalise une étude épidémiologique qui démontre l'augmentation du risque de trisomie avec l'augmentation de l'âge maternel. Âge maternel et trisomie On voit très clairement qu'il existe un lien important entre l'âge de la mère et la trisomie. La première hypothèse est que, plus la femme est âgée, plus les ovocytes restent longtemps bloqués en phase I et plus le risque d'accumulation d'accidents susceptibles de léser le fuseau, favorisant ainsi une nondisjonction est important. Cette hypothèse implique que l'origine du chromosome 21 est maternelle. La deuxième hypothèse est que l'âge maternel avancé n'augmente pas la fréquence des nondisjonctions, mais c'est la survie des fœtus trisomiques qui est facilitée par une altération du mécanisme de sélection in utéro. Cette hypothèse implique elle que l'origine du chromosome 21 est aussi bien maternelle que paternelle. 14/24
15 Le modèle de LAMB Deux facteurs influent sur la survenue de la trisomie : Le premier est le bivalent «fragile» (à la période foetale). Ce facteur est âge indépendant. Le deuxième est une anomalie de la métaphase I, dépendant de l'âge maternel qui rend les femmes âgées moins efficaces pour la ségrégation des bivalents. Il peut également exister des anomalies de formation du fuseau et du contrôle de l'anaphase. Les trisomies 21 et 16 rendent bien compte de ceci mais pas la trisomie 15. C. Les anomalies chromosomiques de structure Les anomalies chromosomiques de structure constitutionnelles sont soit des remaniements méiotiques survenant de novo, soit des remaniements hérités transmis à l'état équilibré ou déséquilibré. La fréquence de ces anomalies chromosomiques de structure constitutionnelles est de 3. Cette fréquence se répartit de la façon suivante : 2 pour les anomalies équilibrées, conduisant à un phénotype normal. 1 pour les anomalies déséquilibrées, conduisant à un phénotype anormal. I. Les anomalies chromosomiques de structure équilibrées. Les remaniements interchromosomiques peuvent être : Des translocations réciproques Des translocations robertsoniennes Des insertions. Les remaniements intrachromosomiques peuvent être : Des inversions paracentriques Des inversions péricentriques. (Le professeur a précisé qu'on pouvait être sûr d'avoir au moins un QCM sur la partie ci-dessus...). a. Les translocations Les translocations peuvent être réciproques, ou robertsoniennes. La fréquence de ces translocations est de 1/1000, et elles concernent 2,5% des couples avec des problème de reproduction. Il est indispensable de réaliser une enquête familiale, et un diagnostic pré-natal en cas de grossesse. Les translocations réciproques Soient deux chromosomes non homologues. Ceux-ci vont se «couper» à deux endroits, et les fragments s'intervertissent. Tout le matériel génétique reste présent chez cet individu, qui ne présentera donc pas de manifestations phénotypiques. 15/24
16 Diagnostic et circonstances de découverte Les circonstances de découverte des translocations sont la conséquence du comportement méiotique des chromosomes remaniés qui entraîne parfois un blocage méiotique et la production de gamètes déséquilibrés. En fonction des cas, on aura : des fausses couches spontanées, la naissance d'un enfant malformé ou un blocage méiotique (ce dernier étant retrouvé principalement chez l'homme). Chez les couples présentant plus de deux fausses couches spontanées (FCS), la fréquence des translocations est multipliée par 10. Chez l'enfant, en cas de déséquilibre, on retrouve une anomalie équilibrée dans 1/3 des cas. La formation des gamètes Au moment de la méiose, le nombre de chromosomes diminue. Dans ce schéma, si le chromosome blanc part avec le gris, les deux chromosomes remaniés restant partiront ensemble, ce qui conduira à l'obtention d'un phénotype normal car il n'y aura pas eu de perte de matériel génétique. En revanche, si le gris par avec le remanié gris/blanc, l'individu qui résultera de la fécondation de ce gamète aura une trisomie partielle et une monosomie partielle pour les segments concernés. Son caryotype sera donc déséquilibré. Ainsi, des individus avec un caryotype équilibré peuvent avoir des enfants avec un caryotype déséquilibré. 16/24
17 Le comportement méiotique des chromosomes Pour que la méiose se réalise, il va falloir un appariement des chromosomes entre eux. L'appariement des segments homologues est réalisé au pachytène (prophase I). Il y aura la formation d'un quadrivalent, ou tétravalent (2 bivalents) pour que tous les fragments chromosomiques homologues soient en regard les uns des autres. Ceci représenté sous forme d'un diagramme pachytène. La ségrégation alterne La ségrégation alterne correspond à la seule façon d'obtenir des gamètes normaux ou équilibrés. A terme, plus de 90% des enfants vivants sont issus de ce type de translocations. Ces enfants auront une formule normale, ou «transloquée équilibrée». La ségrégation selon un plan horizontal Chaque gamète comportera un chromosome normal et un chromosome remanié pour les deux paires impliquées. Constatations à terme et sur les gamètes A terme, 90% des enfants seront normaux (avec une formule soit normale, soit transloquée équilibrée), et 10% présenteront un déséquilibre. Ces chiffres sont le résultat de la sélection naturelle (ce n'est pas un mode de sélection préférentielle qui est constaté). Ainsi, plus les translocations sont graves, moins elles seront retrouvées à terme du fait de cette sélection. Les déséquilibres viables à long-terme sont toujours des petits déséquilibres. 17/24
18 Les translocations robertsoniennes Les translocations robertsoniennes concernent uniquement les chromosomes acrocentriques, c'est-à-dire les chromosomes 13, 14, 15, 21 et 22. Ce sont des translocations avec perte des bras courts des chromosomes et fusion centrique (en fait assez souvent dicentrique. Le caryotype d'une translocation robertsonienne est normal à 45 chromosomes. Le phénotype d'un patient à 45 chromosomes présentant une translocation robertsonienne sera normal. La formule est équilibrée car la perte des bras courts acrocentriques est sans conséquence phénotypique. De même, le caryotype d'un patient à 46 chromosomes présentant une translocation robertsonienne aura un phénotype anormal. Ce type de translocation entraîne un risque de formation de gamètes déséquilibrés. Il peut être la cause de troubles de la reproduction, d'infertilités, et d'avortements spontanés. Les translocations robertsoniennes équilibrées Les translocations robertsoniennes déséquilibrées 18/24
19 Dans le cas d'une translocation robertsonienne entre les chromosomes 14 et 21, en présence d'une trisomie du chromosome 21, au moment de la méiose il y aura formation d'un trivalent avec le 14 normal, le 21 normal et le chromosome transloqué. En fonction de quel chromosome part avec quel autre, on aura soit un zygote viable, soit létal. A la fécondation, on peut avoir une monosomie ou une trisomie 21, et une monosomie ou trisomie 14. A la naissance, seule la trisomie 21 sera visible car c'est la seule aneuploïdie viable dans ce cas. Si nous avions été dans le cadre d'un exemple entre le chromosome 13 et 21, à la naissance il aurait également été possible d'observer une trisomie 13, viable. Cas particulier : la translocation 21/21 19/24
20 b. Les insertions Les insertions correspondent à un système à 3 points de cassure. Il va y avoir translocation d'un segment chromosomique dans une région interstitielle. c. Les inversions Dans le cas des inversions, on retrouve deux points de cassure sur un même chromosome. Par la suite, il y aura une rotation de 180 du fragment. Les inversions sont favorisées par la formation d'une boucle. Lors de la ségrégation méiotique, il y aura possible formation de gamètes déséquilibrés. Il y aura duplication et déficience si l'échange se fait dans la boucle. Plus la boucle est grande, plus le risque de crossing over est grand, et plus il y aura de risque de déséquilibre. Les inversions péricentriques Il y aura cassure de part et d'autre du centromère, puis rotation de 180. Au moment de la méiose, il y aura formation d'une boucle d'inversion afin de placer les différents fragments correspondants en regard les uns des autres. 20/24
21 Inversion péricentrique 21/24
22 Les inversions paracentriques Ces inversions sont plus difficiles à identifier, car il n'y a pas de modification de l'indice centromérique IC. Ainsi, elles semblent rare mais sont peut-être ignorées car non dépistées. Elles se forment de par la présence de deux points de cassure sur un même bras. On pense que les séquences répétitives ont un rôle dans ce phénomène. Il y aura formation d'une boucle d'inversion sur le bras concerné, et si il y a échange dans la boucle, les déséquilibres engendrés seront souvent importants et non viables. d. Les délétions Ces anomalies chromosomiques sont toujours déséquilibrées. Elles peuvent survenir de novo, ou à la suite d'une malségrégation d'un remaniement chromosomique parental. 22/24
23 e. Les duplications Ces anomalies chromosomiques sont également déséquilibrées. dup(7)(q21q31) f. Formation des isochromosomes Un chromosome se casse au niveau du centromère, le bras court ou le bras long est perdu, puis il y aura duplication en miroir du q ou du p. Le chromosome le plus touché par la formation d'isochromosomes est le chromosome X. 23/24
24 g. Les chromosomes en anneau Il y a une cassure à chacune des extrémités, mais à la différence des inversions, il va y avoir rapprochement des extrémités car un chromosome ne peut pas rester sans télomères. Il survient de novo le plus souvent, et est rarement transmis. r(x)(p22q26) D. Conclusion Il est important de connaître les mécanismes des anomalies chromosomiques car elle permet leur prévention. Place à la dédicace! D'abord un grand merci à Sanaba (alias Sanaba d'sens!) pour avoir pris les 177 photos de ce cours qui était trèèèèèès long! Après dédicace spéciale à : Laura ma très chère coloc' Clara, Sarah et Julie les meilleures! Victor, Guigui, Flo et Flo bis, Camille ma roussasse et Flora, Laura F, Anaïs, Coline(s), Ryan... Au Car Pearl! (Meilleur bus ) Et à tous les autres... 24/24
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