VEILLEE DE PRIERE AUTOUR DES ECRITS DE MADELEINE DELBRÊL en l année du cinquantenaire de sa mort et de la visite pastorale de Mgr Cl.

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1 VEILLEE DE PRIERE AUTOUR DES ECRITS DE MADELEINE DELBRÊL en l année du cinquantenaire de sa mort et de la visite pastorale de Mgr Cl. DAGENS Doyenné Angoulême est Mars

2 Madeleine DELBRÊL Née en 1904, à MUSSIDAN, en DORDOGNE, Madeleine DELBREL se dit à 15 ans «strictement athée». C'est lorsque le jeune homme dont elle était amoureuse rentre au noviciat des Dominicains qu'elle pense à la possibilité de croire en DIEU. MADELEINE se met en position d'accueil et de prière et à 20 ans, poète et artiste, elle est saisie par DIEU et veut désormais vivre l'absolu de l'evangile au milieu des pauvres et des incroyants. En 1933, elle s'installe avec des compagnes à IVRY (Val de Marne) dans une population ouvrière ayant perdu toute mémoire chrétienne. Elle découvre l'athéisme militant des communistes qui gèrent la ville. D'abord assistante sociale, puis disponible à tous, elle témoigne d'une vie chrétienne où la bonté tient une place proportionnée à la place de DIEU. Elle meurt en 1964 lors d'une session du Concile qu'elle a contribué à inspirer. Ses nombreux écrits ont un retentissement grandissant Centre Madeleine DELBRÊL : «LE POURQUOI DE CE CHOIX DU NOM DE MADELEINE DELBRÊL» * Arrivée en décembre 1969 sur la Cité, celle-ci était encore en construction avec une population qui était en pleine mutation ethnique : espagnols, portugais et rapatriés d Algérie, harkis. Dans le cadre de la Cité, il n y avait aucune salle pouvant accueillir cette diversité. La communauté des prêtres assomptionnistes et les religieuses de la Sainte Famille habitant sur la Cité ont compris qu il fallait accueillir ces gens dans un endroit neutre sans aucune étiquette, ce qui aurait été une barrière à leur intégration. En 1973 est donc sorti de terre le Centre Cultuel Madeleine DELBRÊL : pas une église, Saint Joseph Artisan restant la paroisse : baptêmes, mariages. Seule la chapelle restait à la disposition des chrétiens désireux d avoir un lieu de culte. Plusieurs noms avaient été proposés. Faisant partie de l équipe de construction de ce centre, j ai moi-même proposé le nom : ma mère ayant connu M. DELBRÊL, ayant été reçue par elle et sa communauté à Ivry sur Seine, avait été profondément marquée par cette femme accueillant à sa table tous et toutes sans rien demander et recevant leurs petites attentions (souvent un plat de leur part avec affection). Le premier texte que j ai lu moi-même en présence de mes parents venus à Soyaux pour l inauguration du centre recense bien qui était cette personnalité. Pour la petite histoire, la meule qui sert d autel a été offerte par Christian LAURIOL, en religion père Gabriel ; celle-ci a été transportée du Lot-et-Garonne et provient du champ de la demeure familiale. Le tabernacle est la récupération d un bénitier d une vielle église de la région. L inauguration a eu lieu le 6 mai 1973 par Mgr René Kérautret et un prêtre africain de passage à Angoulême. L architecte : Monsieur LALLIARD. *par Madame Pierrette Mercier, 4 boulevard Vincent AURIOL, appt n 13, SOYAUX. 2

3 Chant: Si au long de ta route, tu t'arrêtes un moment pour l'écouter parler, Tu pourras continuer, oui continuer ton chemin. Si au long de ta route, tu t'arrêtes un moment pour te laisser guider, Tu pourras continuer, oui continuer ton chemin. Paroles de Madeleine DELBREL sur le SILENCE et la PRIERE «Un jour de plus commence. JESUS, en moi, veut le vivre. Il ne s'est pas enfermé. Il a marché parmi les hommes Avec moi, il est parmi les hommes d'aujourd'hui. «Une journée, pleine de bruits et pleine de voix, peut être une journée de silence si le bruit devient pour nous écho de la présence de DIEU. Faire silence, c'est supprimer ce qui nous empêche d'écouter ou d'entendre DIEU. Le silence, c'est quelque fois se taire, mais le silence c'est toujours écouter. Le silence n'est pas une évasion, mais rassemblement de nous-même au cœur de DIEU.» Refrain chant «Allons à la prière comme au marché quand on a faim et que la journée sera rude... c'est quelque chose de vital comme manger, dormir, travailler. «Sans prière, l'évangile sera des paroles, mais nous risquerons de ne pas rencontrer LE VIVANT, celui qui parle, celui qui entraîne, celui que l'on suit. «La vie de foi ne peut se passer de la prière ; or dans une vie séculière, il semble que la prière soit en même temps indispensable et difficile «Mon DIEU, si vous êtes partout, comment se fait-il que je sois si souvent ailleurs?» «BENI Soit ce jour, qui est NOËL sur la terre, puisqu'en moi JESUS veut le vivre encore» JESUS me voici devant toi tout simplement, dans le silence ; Rien n'est plus important pour moi, que d'habiter en ta présence. 3

4 Paroles de Madeleine DELBREL sur l'evangile L'EVANGILE tenu par les mains de l'eglise L 'EVANGILE, lu comme on mange du pain... «L ' EVANGILE n'est pas un livre parmi des livres. Il n'est pas une parole d'homme parmi des paroles d'homme, il est la parole du VERBE de DIEU, IL est le VERBE de DIEU fait vie humaine contemplé et raconté. Il est comme un rendez-vous que le CHRIST donne à chacun d'entre nous avec lui, jusqu'à la fin des temps ; un rendez-vous de personne à personne, un cœur à cœur vrai, intime, concret.» «LA PAROLE de DIEU, on ne l'emporte pas au bout du monde, dans une mallette, on la porte en soi, on l'emporte en soi. On ne la met pas dans un coin de soi-même, dans sa mémoire, comme sur une étagère d'armoire, où on l'aurait rangée. On la laisse aller jusqu'au fond de soi. On ne peut pas être missionnaire sans avoir fait en soi cet accueil, franc, large, cordial, à la parole de DIEU, à l'evangile. «Cette parole, sa tendance vivante, est de se faire chair, de se faire chair en nous et quand nous sommes ainsi habités par elle, nous devenons aptes à être missionnaires. Une fois qu'elle s'est incarnée en nous, nous n'avons pas le droit de la garder pour nous, elle appartient à ceux qui l'attendent. Cette incarnation de la parole de DIEU en nous, cette docilité à nous laisser modeler par elle, c'est ce que nous appelons le témoignage.» «La phrase du SEIGNEUR, que nous avons arrachée à l'évangile dans une messe du matin, ou dans une course du métro, entre deux travaux de ménage ou le soir dans notre lit, ne doit plus nous quitter ; elle veut féconder, modifier, renouveler la poignée de main que nous aurons à donner, l'effort sur notre tâche, notre regard sur ceux que nous rencontrons, notre réaction sur la fatigue, notre épanouissement dans la joie.» «Si nous nous réunissons autour de l'evangile, ce n'est pas pour une étude, mais pour un recours, c'est une démarche de prière, une quête de lumière, une mise à l'écoute autour de la personne de JESUS, de ce qu'il a dit, de ce qu'il a fait, c'est notre vie mise à son contact telle quelle, et pour qu' il continue à la faire ce qu'elle doit être.» _ «Qu il nous apprenne à écouter les autres, à leur parler, à les regarder, avec ses oreilles, sa bouche, ses yeux, ce qui nous fait entrer dans son intimité de façon étonnante. Chant : TOI, qui aimes la vie, ô toi qui veut le bonheur, Réponds en fidèle ouvrier de sa très douce volonté, Réponds en fidèle ouvrier, de l'évangile et de sa paix. 4

5 Paroles de Madeleine DELBREL sur la BONTE. «L'EVANGILE du CHRIST doit être annoncé en langues humaines, il ne peut être séparé du langage même de JESUS-CHRIST, de ce langage qui est la bonté. «Il n'y a pas de charité authentique de DIEU, sans charité fraternelle, pas de charité fraternelle sans bonté. «La bonté du cœur venue du CHRIST, est pour le cœur incroyant un pressentiment de DIEU lui même...elle sympathise avec ce qui, dans le cœur de l'incroyant, est à la fois le plus solitaire et le plus apte à se tourner intérieurement, secrètement, vers DIEU comme un «possible». Madeleine effectue de nombreux voyages ; de ces voyages, elle a traduit une «incarnation» de la bonté. «J'étais dans une grande ville, il y a plusieurs années, à l'étranger, c'étaient les dernières heures de quelques jours passés là. Je n'avais presque plus d'argent, j'étais très lasse, je souffrais de cette douleur, la douleur de la mort, de plusieurs morts, des morts de la même chair que la mienne, je marchais depuis plusieurs heures dans les rues pour attendre le moment du train...pourquoi ne pas dire que je pleurais,..? Mais tout d'un coup, mes deux épaules ont été prises dans un bras réconfortant et cordial. Une voix me dit «Vous, café, moi donner». C'était absolument clair, je ne me souviens plus de ce qui s'est passé après; c'est une chance que je suis sans goût pour le ridicule!... J ai souvent parlé de cette personne, pensé à elle avec une reconnaissance inusable et aujourd'hui, cherchant la bonté en chair et en os, c'est elle qui s'est imposée à moi.» Chant : TOI, qui aimes la vie, ô toi qui veut le bonheur, Réponds en fidèle ouvrier de sa très douce volonté, Réponds en fidèle ouvrier de l'evangile et de sa paix. 5

6 Paroles de M DELBREL sur l'evangelisation. «Ce sont toutes nos vies qui sont appelées à être évangélisées. C'est dans notre vie que, du matin au soir, coule, entre les rives de notre maison, de nos rues, de nos rencontres, la parole où DIEU veut résider. C'est dans notre esprit, à travers les actes de notre travail, de nos peines, de nos joies, de nos amours, que la parole de DIEU veut demeurer. La seule œuvre que nous trouvons intéressante, c'est de pouvoir aimer le Seigneur plus que tout et chacun des hommes que l'on rencontre, comme notre frère.» «L'évangélisation ne peut être que fraternelle; nous ne venons pas, comme des justes parmi des pêcheurs, nous venons, comme des gens pardonnés, non comme des innocents, comme des gens qui ont eu la chance d'être appelés à croire, de recevoir la foi, mais de la recevoir comme un bien qui n'est pas à nous, qui est déposé en nous pour le monde; de cela découle toute une façon d'être. «Ce que nous croyons n'intéresse pas, le plus souvent, les gens au milieu desquels nous vivons. Ce n'est pas sur ce que nous croyons que les contemporains nous interrogent. L'insistance de leurs questions, même si elles sont muettes, porte sur: «Pour vous, qu'estce que croire?» «Les vrais marxistes s'intéressent aux faits. Quand la foi pose un fait, même socialement insolite, ils n'en rient pas, ils l'étudient comme un problème.» «Vivre comme JESUS CHRIST a dit de vivre, faire ce que JESUS CHRIST a dit de faire, et le vivre et le faire dans notre temps.» «Quoique nous soyons les uns pour les autres, par les relations de la chair et du sang, de l'affection et de l'amitié, de la société et de la proximité, nous resterons toujours des frères d'origine et de salut. C'est un fait, il faut le vivre.» «Parce que nous rêvons d'un CHRIST EGLISE triomphant aux yeux des hommes, nous ne savons pas toujours nous souvenir que le mystère du CHRIST est le mystère de l ' l'eglise et que jusqu'à la fin des temps, il sera le Sauveur humilié, camouflé sous des hommes limités et pêcheurs, et que c'est en eux qu'il nous faudra le reconnaître. «A son EGLISE, DIEU a promis «l'évangélisation des pauvres», celle des «extrémités de la terre», même si elles sont aujourd'hui de l'autre côté de la rue.» 6

7 Prière de Madeleine DELBREL «SEIGNEUR, Faites-nous vivre notre vie, non comme un jeu d'échecs où tout est calculé, non comme un match où tout est difficile, non comme un théorème qui nous casse la tête, Mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle, comme un bal, comme une danse, Dans la musique universelle de l' AMOUR Entre les bras de votre GRACE SEIGNEUR, venez nous inviter» Chant : TU nous appelles à t'aimer, en aimant le monde où tu nous envoies O DIEU fidèle, donnes-nous en aimant le monde de n'aimer que toi. TU nous appelles à t'aimer, en aimant le monde où tu nous envoies. Ö DIEU fidèle, donne-nous, en aimant le monde de n'aimer que toi. Paroles de M. DELBREL : «Nous autres, gens des rues» «Nous autres, gens des rues, Il y a des gens que DIEU prend et met à part, il y en a d'autres qu'il laisse dans la masse, qu'il ne retire pas du monde. Ce sont des gens qui font du travail ordinaire... ce sont des gens de la vie ordinaire. Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où DIEU nous a mis, est pour nous le lieu de notre sainteté.» «Ce sont des gens, comme vous et moi, des gens enfoncés aussi loin que possible dans l'épaisseur du monde par aucune règle, aucun vœu, aucun habit, aucun couvent» «Nous trouvons que la prière est une action, et que l'action est une prière. Nos pas marchent dans une rue, mais notre cœur bat pour le monde entier. C'est pourquoi nos petits actes, dans lesquels nous ne savons distinguer entre action et prière, unissent aussi parfaitement amour de DIEU et amour de nos frères.» «Qu'importe ce que nous avons à faire, un balai ou un stylo à tenir. Parler ou se taire, raccommoder ou faire une conférence, soigner un malade ou taper à la machine. On sonne... vite allons ouvrir... c'est DIEU qui vient nous aimer... Un renseignement... le voici... c'est DIEU qui vient nous aimer...» 7

8 «Le prochain, nous n'avons pas à courir après lui: ce sont les gens que nous n'avons pas choisi de connaître, mais que DIEU a voulu ou permis qu'ils soient dans notre vie» «La chose première, les relations évangéliques d'un chrétien avec ceux qui sont à côté de lui ou sur son palier ou dans sa famille,... c'est dans les voisinages «à portée de voix» que s'accomplit le mieux, le «allez» du SEIGNEUR qui consiste à transformer des voisinages sans contact en proximité vraie avec un vrai prochain, Utilisons les voies préparées par le SEIGNEUR avant d'inventer les nôtres.» «Les menues circonstances ne nous laissent pas un instant et les «oui» que nous devons leur dire, se succèdent les uns aux autres. Dès le réveil elles nous saisissent. C'est la sonnerie du téléphone, c'est la clef qui tourne dans la serrure, c'est l'autobus qui n'arrive pas... C'est notre voisin de banquette qui tient toute la place. C'est l'engrenage de la journée... Telle démarche qui en appelle une autre,... Tel travail que nous n'aurions pas choisi. C'est avoir froid ou c'est avoir chaud, c'est la migraine et c'est le mal aux dents. Ce sont les gens que l'on rencontre. Ce sont les conversations que nos interlocuteurs choisissent. C'est le monsieur mal élevé qui nous bouscule sur le trottoir. Ce sont les gens qui ont envie de perdre du temps, et qui nous happent.» «A travers le brouillard, la pluie ou le clair de lune, nous croiserons des gens, nous les entendrons parler de colis,... de lard,... d'argent,... de peur,... de chicane... ; jamais, ou presque de notre amour.» Le même ESPRIT qui mène nos frères missionnaires dans leurs déserts à eux nous conduisent, quelquefois le cœur battant, dans les escaliers houleux, dans le métro, dans les rues noires «Pouvoir arpenter toutes les rues, s'asseoir dans tous les métros, monter tous les escaliers.. Porter le SEIGNEUR DIEU, partout.. Désert des foules, désert de l'amour. Missions où on sème DIEU au milieu du monde, sûr qu'il germera quelque part, car. là où il n'y a pas d'amour, mettez l'amour et vous recueillerez l'amour.. Le cœur du CHRIST est à tous et c'est à tous que nous avons à le donner.» «Il y a une souffrance qui porte partout les mêmes noms. Quelle atteigne Jacques, Jean ou le docker ou le mineur, le blanc, ou le jaune, elle est une violence subie, un asservissement, une pauvreté, le poids d'un mépris.» «Quelle que soit notre place dans le vaste monde, nous faisons partie d'une énorme machine où tout se tient et notre façon de vivre dit «oui» ou «non» à l'état de chose actuel.» 8

9 Prière de Madeleine DELBREL dans un autobus «SEIGNEUR, SEIGNEUR, Au moins que cette écorce qui me couvre, ne vous soit pas un barrage. Mes yeux, mes mains, ma bouche sont à vous... Cette femme, si triste, en face de moi: voici ma bouche, pour que vous lui souriez. Cet enfant presque gris, tant il est pâle: voici mes yeux, pour que vous le regardiez. Cet homme si las, si las, voici tout mon corps, pour que vous lui laissiez ma place, et ma voix, pour que vous lui disiez, très doucement «asseyez-vous» ; Ce garçon, si fat, si bête, si dur voici mon cœur, pour que vous l'aimiez avec, plus fort qu'il ne l'a jamais été.» Témoignage de Pierrette MERCIER Après avoir relu les textes de Madeleine Delbrêl, je reprendrai simplement ces quatre phrases : «Il y a des lieux que Dieu prend et met à part. Il y en a d autres qu il laisse dans la masse, qu il ne retire pas du monde. Ce sont des gens qui font du travail ordinaire, ce sont des gens de la vie ordinaire. Nous autres, gens des rues, croyons de toutes nos forces, que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté». Etant dans le groupe de «prière en cité», j espère que celui-ci s étoffera et fera vivre notre petite chapelle. Bien sûr, nous sommes là pour prier, mais résider dans la cité est une expérience en plus : celui qui ne partage pas ce mode de vie ne peut pas comprendre, même avec les meilleures intentions du monde. Il faut savoir que derrière ces murs, dans les cages d escalier, au moins 19 personnes partagent le même espace. Il faut savoir que des portes ne s ouvrent jamais et pourtant, nous passons devant ces portes. Il faut comprendre pourquoi : une personne seule écoute les messages téléphoniques souvent raccrocheurs pour entendre une voix, entendre un son qui rompra sa solitude. Il faut admettre que malgré notre écoute, notre engagement, nous soyons obligés d accepter que nous n avons rien pu faire pour éviter que la personne qui ce soir est au bout du fil vous exprime sa détresse, vous dise «au revoir» et que le lendemain matin, un coup de fil vous apprendra la mort volontaire de votre amie. Ce sont ces lieux-là notre «gens des rues» à nous, qui nous demandent d être présents même en petit nombre pour que l Amour de Jésus pour l homme prenne tout son sens. 9

10 Chant : VIVRE DEBOUT Debout, nous voulons vivre debout avec tous ceux qui ne peuvent plus marcher Vivants, nous voulons rester vivants, avec tous ceux qui n'ont rien à espérer. Pour bâtir un royaume d'amour et de tendresse, Nous entendrons le cri de de toutes les détresses. SOLIDAIRES? NOUS SOMMES SOLIDAIRES. Debout, nous voulons vivre debout, avec tous ceux qui ne peuvent plus marcher Vivants, nous voulons rester vivants avec tous ceux qui n ont rien à espérer. PRIERE de Madeleine DELBREL «Puisque les paroles, ô mon DIEU, ne sont pas faites pour rester inertes dans nos livres mais pour nous posséder et courir le monde en nous, Permettez que ce feu de joie, allumé par vous, jadis, sur une montagne, que de cette leçon de bonheur, des étincelles nous mordent, nous investissent, nous envahissent; Faites que, habités par elles, comme des «flammèches dans les chaumes», nous courions les rues de la ville, nous longions les vagues des foules, contagieuses de la béatitude, contagieuses de la joie. Car nous en avons assez de tous les crieurs de mauvaises nouvelles, de tristes nouvelles. Ils font tellement de bruit que votre parole à vous ne retentit plus. Faites, dans leur tintamarre, éclater le silence palpitant de votre message.» «Dans les cohues sans visage, faites passer notre joie recueillie, plus retentissante que les cris des crieurs de journaux.» Refrain : TOI, qui aimes la vie, ô toi qui veut le bonheur, Réponds en fidèle ouvrier de sa très douce volonté, Réponds en fidèle ouvrier de l'evangile et de sa paix. 10