VITRAUX PAIRE DE VITRAUX «ULYSSE» Verres sertis en plomb, encastrés dans du fer. Fin XIXe. Signé J BOUSSARD 1921.

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1 VITRAUX PAIRE DE VITRAUX «ULYSSE» Verres sertis en plomb, encastrés dans du fer. Fin XIXe Signé J BOUSSARD H. 243 cm L. 202 cm (chacun des vitraux) DEFINITION : Le vitrail est une composition décorative formée de pièces de verre. Ces pièces de verres sont assemblées par des baguettes de plomb depuis le début du Moyen Age. Ce procédé encore en pôle position aujourd hui n est pas le seul. En effet d autres techniques telles que celles du ruban de cuivre (aussi appelée méthode Tiffany, de son concepteur Louis Comfort Tiffany), de la dalle de verre enchâssée dans le béton ou le silicone, de collages (avec des résines ou des polymères), de thermoformage, de fusing et du vitrail à verre libre, peuvent être employées voir associées. Il est nommé vitrerie lorsque son dessin est géométrique et répétitif (par exemple des losanges ou des bornes). La vitrerie est généralement claire et sans peinture. L ancêtre du mot vitrail était verrière. «Le vitrail est une composition décorative, qui tire son effet de la translucidité de son support. N essayons pas de préciser davantage : la définition risquerait de laisser de côté les plus anciennes comme les plus récentes manifestations d un art qui n a pas encore dit son dernier mot.» Jean Lafond Historien d Art spécialiste du vitrail. «Le mot «vitrail» a pris peu à peu un sens pécis et désigne actuellement une clôture de baie, généralement de fenêtre, faite de verre à vitre découpé suivant une composition décorative ou figurative et assemblée au moyen de plombs. Par ce principe d assemblage, le vitrail se distingue des clôtures en vitre non découpées (vitrages), des assemblages, au moyen de ciment armé, des verres très épais (dalle de verre), des assemblages de verre collé, superposant plusieurs feuilles en épaisseur («les gémmaux», verre collé). Louis Grodedecki ( ) - Historien de l'art français, spécialiste de l'art médiéval, notamment de l'architecture ottonienne et du vitrail. HISTOIRE : Le verre coloré fut depuis les origines Egyptiennes ainsi que Romaines admirablement exploité, du petit objet à la mosaïque. Les riches Romains fermaient les fenêtres de leurs villas avec des compositions de verre peint coloré, pour tamiser la lumière et lui donner des effets polychromes. Dans les premières églises chrétiennes des IV e et V e siècles, nous pouvons encore observer de nombreuses ouvertures occultées par des motifs en très fines feuilles d'albâtre serties dans des cadres en bois, donnant un effet de vitrail primitif. Nous retrouvons également des premiers vitraux au sein de la Basilique Sainte-Sophie, datant du VIème siècle et au sein de la Basilique Saint-Vital de Ravenne.

2 Au VII e siècle, les Eglises Occidentales se décorent de vitraux tel un effet de mode. En Orient, des restes de vitraux du VIII e siècle ont été retrouvé dans les fouilles d'une église de Jéricho. Le verre coloré fut également usité par des créateurs Perses et d Asie Mineure mais ce travail artistique et représentatif fut abandonné à l ère Byzantine. Ce sera au Moyen Age que cette technique du vitrail atteindra son apogée. Le foyer principal du vitrail médiéval au plomb se situe en France : malgré la tendance à l élévation verticale, les vitraux deviennent des créations de plus en plus audacieuses. La forme circulaire évoluera à partir de percements relativement simples dans les parois de pierre jusqu aux immenses rosaces spectaculaires, comme celle du fronton ouest de la cathédrale Notre Dame de Chartres. Cette cathédrale est célèbre pour son «bleu de Chartres» et ses vitraux du XIII e siècle. Le temps des cathédrales en France voit l'explosion de cet art, comme à Notre Dame de Paris, Bourges, Amiens, Reims, Rouen, Auxerre etc., ainsi que dans les contrées germaniques, comme à Strasbourg, Ausbourg, Cologne, Erfurt, Ratisbonne, etc. Ces modèles atteignent une énorme complexité, la dentelle de pierre étant ramifiée en centaines de différents points, comme à Paris la Sainte-Chapelle, véritable vaisseau de lumière. Vitraux des lancettes de la rosace ouest - Cathédrale Notre Dame de Chartes Domaine public

3 La rosace Nord, vue d'ensemble Cathédrale Notre Dame de Chartre Domaine Public La Rosace Nord Cathédrale Notre Dame de Paris Domaine Public La chapelle de la Vierge Basilique Saint Denis Domaine Public

4 A la Renaissance, nous pouvons citer des Artistes tels que Lorenzo Ghiberti pour la Cathédrale Santa Maria Del Fiore à Florence : 44 vitraux illustrent des histoires sur les saints de l'ancien Testament et le Nouveau, Donatello, Uccello et Andrea del Castagno ; perpétuant la tradition gothique tout en explorant le patrimoine Antique, nous retrouvons leur inspiration dans les détails décoratifs ainsi que dans les vêtements des personnages figurés. Le vitrail se développe également dans l architecture civile, notamment dans les châteaux. Un des vitraux de la coupole Cathédrale Santa Maria Del Fiore Florence Italie Réalisé par Lorenzo Ghiberti, Donatello, Paolo Uccello Domaine Public Au XVIIe et au XVIIIe siècles, c est hélas l heure du déclin du vitrail médiéval. L architecture classique privilégie la lumière blanche, le but étant de valoriser ses œuvres d art très colorées. De nombreux vitraux polychromes sont alors détruits. Au XIXe siècle, au sortir des affres de la révolution, les styles néogothique et néoroman offrent un renouveau au vitrail grâce au mouvement romantique. Le vitrail redeviendra un Art vivant avec le mouvement Art Nouveau à la fin du XIXe siècle.

5 NOS VITRAUX : Notre paire de vitrail représente l allégorie de la Vie d Ulysse, de son jeune âge à sa fin de vie. Ulysse ou Odysseus, célèbre héro grec, roi légendaire d Ithaque, était le fils de Laërte et d Anticlée. D après les traditions antécédentes, il semblerait que Sisyphe, en visite à Ithaque, serait tombé d amour pour Anticlée, déjà fiancée à Laërte ; il serait alors le père légitime d Ulysse. Ce serait son grand père, Autolycos, le célèbre voleur, fils d Hermès, qui lui aurait attribué son prénom : Odysseus signifiant «celui qui est agacé», et lui prédit un avenir de grandes richesses s il avait la capacité de venir les chercher chez lui, sur le Parnasse. Dès le prologue de l Odyssée, l invocation à la Muse présente la pluri-identité d Ulysse : «C est l homme aux milles tours, Muse, qu il me faut dire ; Celui qui tend erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte ; Celui qui visita les cités de tant d hommes et connut leur esprit ; Celui qui, sur les mers, passa par tant d angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens.» Ulysse possédait la mètis, cette forme d intelligence dont la nature est la ruse. Avec grande habileté et ingéniosité, il savait s adapter aux situations pour les exploiter et tirer profit des circonstances, à son avantage.

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