de caractériser les différents systèmes d exploitations à partir de la nouvelle typologie INOSYS.
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- Sarah Mongrain
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1 La Volonté Paysanne Typologie des exploitations INOSYS, un nouvel outil au service du développement agricole Estimant que les Chambres d agriculture doivent pouvoir produire leurs propres données d analyse sur les systèmes d exploitations, l APCA* lançait en 2010 un projet national baptisé INOSYS, pour INnOvation SYStème. La typologie spécialement conçue et réalisée dans ce cadre constitue un socle à la création d observatoires régionaux. Désormais entré dans sa phase opérationnelle, l outil INOSYS va pouvoir être utilisé pour optimiser le conseil aux agriculteurs, engendrer de l innovation et conduire des études prospectives. (*) Assemblée permanente des Chambres d agriculture 8 Le cœur même d INOSYS est un ambitieux dispositif axé sur les «références systèmes» dans toutes les filières : ces références sont aujourd'hui, à travers une approche globale des exploitations, un levier fondamental du développement agricole. Eléments fondateurs et points clés du projet INOSYS se décompose en quatre actions définies par l APCA. n Action 1 : «Affiner la connaissance des systèmes et de leur diversité dans les territoires». Il s agit de caractériser les différents systèmes d exploitations à partir de la nouvelle typologie INOSYS. n Action 2 : «Situer les performances des principaux systèmes, analyser les tendances d'évolution et repérer des systèmes innovants». A terme, il est prévu de produire des repères annuels pour valoriser l ensemble des bases de données existantes (base sol, bases de données élevages, centres de gestion ). n Action 3 : - «Comprendre, analyser puis modéliser et / ou décrire finement le fonctionnement des systèmes et leurs trajectoires d'évolution». Cette action visera, plus classiquement, à produire des références par le suivi de fermes pour l ensemble des productions présentes sur le territoire. - «Analyser et évaluer les pratiques innovantes détectées en vue d'un transfert de ces innovations au plus grand nombre». Ce volet aura pour objectif de repérer les systèmes innovants et de capitaliser ces innovations. n Action 4 : «Valoriser l'ensemble des références produites dans le
2 Logique de tri de la typologie INOSYS Repêchage des petites / sortie des statuts spéciaux et des exploitations spécialisées équines, apicoles et autres élevages atypiques Ensemble des exploitations agricoles L exploitation a-t-elle au moins un atelier d élevage significatif? avec élevage exlusivement végétale L exploitation a-t-elle : au moins un atelier d élevage significatif? / au moins un atelier cultures pérennes ou spécialisées significatif? avec au moins un élevage herbivore avec élevage uniquement monogastrique spécialisée en grandes cultures, cultures industrielles ou légumes de plein champ avec cultures pérennes et/ou spécialisées L exploitation a-t-elle un atelier d élevage laitier significatif? avec lait avec herbivore viande cadre du conseil global, de la formation, d'études, de prospectives et de simulations». Cette diffusion de références est un des éléments essentiels du projet INOSYS, la volonté étant que les conseillers agricoles puissent les valoriser de manière individuelle ou collective auprès des responsables professionnels et des agriculteurs. Une typologie conçue à dire d experts La «typologie INOSYS» a été construite à partir des données issues du recensement de l agriculture (RA), en partenariat étroit avec les services statistiques du ministère de l agriculture. Viennent en complément les données de réseaux déjà existants : - les réseaux d élevages bâtis par l Institut de l Elevage, qui couvrent actuellement six filières (bovin viande, bovin lait, ovin viande, ovin lait, caprin lait et équin) à travers le suivis de 1136 fermes réparties sur le territoire national, - les réseaux ROSACE (Réseau d'observation des Systèmes Agricoles pour le Conseil et les Etudes) actifs sur les grandes cultures et la viticulture. w Un premier niveau national La typologie a été conçue à l échelle nationale, à dire d experts, par des conseillers et des techniciens du réseau des Chambres d agriculture : ils ont défini et caractérisé différents types d exploitation, sur la base de variables significatives. Cette typologie a par la suite été quantifiée, chaque exploitation recensée étant «classée» dans un des types prédéfinis. Ce travail a été effectué en partenariat avec les Services régionaux pour l information statistique et économique des DRAAF (Directions régionales de l agriculture et de la forêt). w Une déclinaison régionale La grande diversité des territoires français et la grande variabilité des systèmes agricoles qui en découle rendent difficiles des exercices de comparaison entre régions. La grande force de la typologie INO- SYS est son «tronc commun national» qui permet de comparer les exploitations des différents territoires. Toutefois, des «ramifications régionales» ont été définies, pour pouvoir affiner les groupes et tenir compte des spécificités des systèmes à cette échelle. w Un outil avec ses limites propres La construction de cette typologie engendre des limites. Ainsi, les critères de tri définis avec les experts sont limités par le nombre de variables disponibles dans le recensement agricole : certains critères ont dû été recalculés à partir de variables «approchantes». Les classes typologiques définies sont également contraintes par le caractère statique des données du RA (photo à un instant t). Par ailleurs, la construction ayant été cadrée au niveau national, elle a donné lieu à l établissement d un consensus. Si au final cela permet d établir facilement des comparaisons à divers échelons territoriaux, cela peut aussi engendrer une certaine insatisfaction ou frustration, au vu de la définition des classes de la typologie générale («tronc commun»). Zoom sur les principes de construction w La logique de tri Deux grands facteurs de tri ont prévalu pour construire la typologie : - le seuil de «significativité» des ateliers. Un système d exploitation se définit par une combinaison d ateliers de production qui interagissent entre eux de manière plus ou moins forte. On considère qu un atelier aura un impact sur le système global à partir d un certain seuil, dit de «significativité». Ce seuil, défini à dire d experts, a fait l objet de nombreux débats et discussions, parfois enflammés! A titre d exemple, un atelier bovin viande est considéré comme significatif dès lors que l exploitation possède plus de dix vaches allaitantes ou plus de dix bovins à l engraissement. Pour la typologie INOSYS, le ou les atelier(s) considérés dans le classement du système d exploitation sont donc seulement ceux qui dépassent le seuil de significativité. - la hiérarchisation de l impact des ateliers sur le système d exploitation. On considère que les productions ont des impacts (de diverses natures) plus ou moins forts sur l exploitation. La hiérarchie, établie là aussi à dire d experts, a permis d établir un ordre de tri. Ainsi, un des premiers critères examiné est 9
3 INOSYS - graph. 1 : répartition des exploitations en Aveyron selon la typologie générale (niveau 1) la présence (ou l absence) d un atelier d élevage, les activités d élevage étant considérées comme celles qui ont le plus de répercussions sur les exploitations. w Trois niveaux de regroupement retenus en Midi-Pyrénées Une fois les exploitations classées individuellement, trois niveaux d agrégation ont été déterminés : - la typologie générale avec 34 groupes (niveau 1), - la typologie principale avec 101 groupes (niveau 2), - et la typologie détaillée avec 202 groupes (niveau 3). Midi-Pyrénées et Aveyron La typologie INOSYS en Midi-Pyrénées s appuie sur l arborescence nationale et est partagée autant que possible avec les régions limitrophes, notamment l Aquitaine et le Languedoc Roussillon, en vue de mener ultérieurement des études conjointes. w En Aveyron Concernant l Aveyron, sur les 9090 exploitations recensées au RA de 2010, 7595 ont été typées par INOSYS (les exploitations non prises en compte ont été considérées comme non professionnelles et de dimension économique trop faible). Les sept classes suivantes de la typologie générale contiennent 80 % des 7595 exploitations typées (voir graphique 1) : - BV 100 : exploitations spécialisées en bovin viande, - OL 100 : exploitations spéciali- INOSYS - graph.2 : répartition des exploitations aveyronnaises spécialisées en bovin viande selon la typologie principale (niveau 2) 10
4 sées en ovin lait, - MH 300 : exploitations poly-élevage herbivores mixte lait-viande, - BL 100 : exploitations spécialisées en bovin lait, - OV 100 : exploitations spécialisées en ovin viande, - GC 300 : exploitations avec grandes cultures et forêt ou prairie - AE 300 : exploitations en microélevage. Pour chacune de ces classes typologiques, plus de 300 variables peuvent être étudiées! Comme par exemple les effectifs animaux, la SAU, les UTA... Comme dit plus haut, chaque classe de la typologie générale se subdivise en plusieurs classes de la typologie principale (niveau 2), elles-mêmes subdivisées en différentes classes de la typologie détaillée (niveau 3). Ainsi, dans le département, la majorité des exploitations appartenant à la classe générale BV 100 des «exploitations spécialisées en bovin viande» se situent dans la classe typologique principale BV 140 «exploitations spécialisées bovin viande naisseurs» (voir graphique 2 ). Le troisième niveau permet d affiner encore le classement en allant toujours plus dans le détail. Cette réalisation a pris la forme d une publication commune entre le Pôle économie des Chambres d agriculture, la DRAAF de Midi- Pyrénées et l ACAP (Association des chambres d agriculture des Pyrénées). Ce document est le fruit du travail de deux étudiants en stage de fin d études, l un en statistique et l autre en agronomie : ils ont analysé, à travers le filtre INO- SYS, l évolution des systèmes bovin viande et ovin viande en Midi-Pyrénées et dans le massif Pyrénéen entre 2000 et La synthèse présentée ici concerne seulement la partie de l étude relative à l évolution des systèmes bovin viande en Midi-Pyrénées. L intégralité de la publication est disponible en ligne sur le site Agreste de la Chambre régionale d agriculture : Valorisations permises par INOSYS : l exemple d une étude régionale INOSYS et l immense base de données qui l alimente permettent d imaginer un grand nombre de valorisations. Arrêtons-nous sur l une des premières d entre elles, qui concerne justement notre région au travers d une étude conduite sur les productions ovin viande et bovin viande. Focus sur l évolution des systèmes bovin viande en Midi-Pyrénées La PBS expliquée La Production Brute Standard (PBS) décrit un potentiel de production des exploitations (hors subventions) et permet de les classer selon leur dimension économique et leur orientation de production. Elle est calculée en appliquant des coefficients en euros à chaque hectare et tête de bétail. La PBS ne constitue pas un résultat économique observé mais une unité commune permettant de hiérarchiser les productions entre elles. n La spécialisation, une lame de fond Sur la décennie étudiée ( ), on assiste à un fort mouvement de spécialisation des systèmes ayant des bovins viande, qui se traduit aussi bien au niveau des UGB que de la production brute standard (ou PBS, voir encadré). Ainsi la taille des troupeaux a en moyenne augmenté de 18 UGB, et la PBS générée par l atelier viande a progressé de 3700 par unité de travail annuel (UTA). Résultat de cette évolution, en 2010, sur les exploitations ayant des bovins viande dans notre région, 6783 d entre elles, soit 48%, sont spécialisées : elles concentrent près de la moitié des UGB (47%) et sont en majorité «naisseur», la production de broutard y apparaissant, sans surprise, dominante (voir la carte ci-contre). n Une plus grande stabilité pour les exploitations spécialisées De 2000 à 2010, le nombre total des exploitations ayant des bovins 11
5 Répartition des exploitations ayant des bovins viande par type de production (d après les données INOSYS) Première page de l étude conduite à partir de la base de données INOSYS viande en Midi-Pyrénées a nettement diminué (- 21%, voir graphique), mais la baisse est significativement moins marquée pour les exploitations spécialisées (-13%) que pour celles qui ne le sont pas (diminution de près d un tiers d entre elles!). Et, alors que le cheptel de vaches nourrices a diminué globalement de plus de 10% sur l ensemble des systèmes, il est resté stable dans les exploitations spécialisées. Evolution du nombre d exploitations ayant des bovins viande entre 2000 et 2010 en Midi-Pyrénées (d après les données INOSYS) Evolution de la part des jeunes chefs dans les exploitations ayant des bovins viande entre 2000 et 2010 en Midi-Pyrénées (d après les données INOSYS) n Des éleveurs bovins viande qui vieillissent L analyse des données INOSYS montre également un vieillissement important des chefs d exploitations ayant des bovins viande. Il est plus marqué dans les exploitations spécialisées où l on constate une faible proportion de jeunes de moins de 40 ans. Un état de fait qui pose inévitablement la question du renouvellement des générations... Audrey Hirondelle, chargée d études économiques 12
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