Rôle des Aires Marines Protégées dans la dynamique et la gestion des
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- Jean-Pascal Cartier
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1 Rôle des Aires Marines Protégées dans la dynamique et la gestion des écosystèmes exploités : L expérience du projet ANR AMPHORE R. LAE J.M. ECOUTIN L. TIT0 DE MORAIS T. BROCHIER P. TOUS M. COLLETER S. GUENETTE D. GASCUEL
2 Rappel : effets attendus des AMP Henichart et Gascuel, 2011
3 AMPHORE Les Aires Marines Protégées Outil de conservation de la biodiversité et de gestion des ressources halieutiques ( ) 2011) Coordinateur : Raymond LAE
4 L AMP communautaire de Bamboung 7 km Suivi scientifique 2012 Pêche AMP
5 Résultats biologiques Intérieur AMP : 2003 vs 2007 Abondance communauté Longueur moyenne communauté Extérieur AMP : proche vs éloigné Abondance communauté Longueur moyenne communauté Abondance espèces cibles Abondance espèces cibles Abondance moyenne populations Longueur moyenne populations Abondance moyenne populations Longueur moyenne populations Abondance totale Taille moyenne Abondance totale Taille moyenne Proche Eloigné Proche Eloigné
6 Les variations saisonnières du peuplement Comme pour tout estuaire, surtout tropical, il existe une forte variabilité saisonnière de l environnement ayant des conséquences importantes sur la structure du peuplement. 5 S.froide S.chaude S.humide 4 Log(effectif) 3 2 Saison humide (octobre) : 1 arrivée en nombre de 0 juvéniles de petite taille Lf (cm) d espèces estuariennes et marines ; Saison sèche froide (mars) : grossissement des individus et poursuite d une immigration d espèces dans l AMP ; Saison sèche chaude (juin) : émigration hors de l AMP de nombreuses espèces soit pour raison de reproduction en mer, soit par évitement des conditions environnementales de la saison des pluies qui commence ;
7 Les guildes fonctionnelles Ecologique Espèces qui vivent uniquement en estuaire (Es) Espèces qui vivent en estuaire et en mer, et qui peuvent se reproduire en estuaire (Em) Espèces qui vivent en estuaire et en mer, mais qui ne se reproduisent jamais en estuaire (ME) Espèces marines pouvant accessoirement vivre en estuaire (Ma, Mo) Trophique Espèces herbivores (he-de, he-ph) Espèces consommatrices secondaires (P1-bt, p1-mc, p1-zo) Espèces consommatrices terminales (p2-ge, p2-pi)
8 Evolution temporelle du peuplement de l AMPc Le peuplement analysé par guilde fonctionnelle 100% Marin 80% 60% 40% 20% 0% Estuarien Richesse par catégorie écologique Biomasse par catégorie trophique Herbivores Consommateur secondaire Consommateur terminal
9 Et la pêche à proximité? En 2009, une opération de recherches a été réalisée sur les unités de pêche à la palangre appâtée exploitant la zone proche de la limite de l AMP (moins de 6 km de l AMPc). Captures (Kg) ,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 Distance (km) * 90% de l activité de pêche est concentrée à moins de 2,5km de la limite de l AMPc * diminution de la richesse et des rendements par coup de pêche en fonction de l éloignement de la limite de l AMPc * diminution des longueurs maximales observées, mais spectre de taille régulier quel que soit l éloignement * ciblage de 2 groupes d espèces (80% des biomasses capturées) : Arius et Dasyatis
10 Modélisation écotrophique Augmentation d abondance des prédateurs supérieurs Baisse des espèces fourrages Requins Dauphins Barracudas + Oiseaux Otolithes + Vivaneaux + Grand capitaine Tétrodon + Pompaneau + Mâchoirons mari Elops Raies Petit capitaine + Carangues Breton africain Sole-langue + Pomadasys Gerres Mulets Crabes Sardinelle + Ethmalose Crevettes Petits benthoph Tilapias Meiobenthos Macrobenthos Zooplancton Biomasse par class trophique (T/km 2 /an) 3,0 2,0 1,0 1,0 0,0 0,0 2,0 2,0 2,5 2,5 3,0 3,0 3,5 4,0 trophic level 1 B 2003 AMP B observed 2003 AMP observed AMP simulée Phytoplancton Microphytobenth Detritus Colléter et al., 2012, Ecol.Model. Le modèle montre que ces changements découlent : d une ré-organisation du réseau trophique, d un effet refuge (pour les prédateurs) d effets environnementaux indépendants de la mise en réserve
11 Modèle OSMOSE de l AMP de Bamboung (Brochier et al., 2012) Un modèle individus-centré, spatialement explicite Simulation dynamique du cycle de vie des différents bancs Prédation opportuniste (basée sur la taille) Application : Bolong de Bamboung et une partie du Diomboss (x-1,y-1) (x,y-1) (x+1,y-1) (x-1,y) (x,y) Processus Distribution spatiale Mortalité naturelle 3 Prédation Croissance ou Mortalité par jeun 1 5 Mortalité par pêche 1 1 (x,y+1) (x+1,y+1 ) 6 Reproduction
12 Modèle OSMOSE de l AMP de Bamboung 15 «méta-espèces» poisson (95% de la biomasse) - 4 comportements de déplacement/migration Séries temporelles de biomasse pour chaque «méta-espèce» : Ajustement avant fermeture Validation après Estimation du spill-over: 11,15 tonne/an
13 Parc National du Banc d Arguin PNBA situé le long de la côte de Mauritanie (6000 km²), crée en 1976, inscrit au Patrimoine mondial de l Unesco en 1989 Les imraguens : Seuls autorisés à pêcher, soit à pied, soit avec des lanches (144 bateaux à voile en bois) Zone externe exploitée par environ 2000 pirogues motorisées Echantillonnage scientifique (chalut à perche) appliqué dans la zone intérieure (PNBA), et extérieure (séparée en 4 parties de 10 km): 195 pêches expérimentales entre 2000 et 2006 (IMROP) Echantillonnage des pêches artisanales Base de données SSPAC (système suivi pêche artisanale et côtière ) Sélection des engins présents à l intérieur et à l extérieur du parc (4 sur 19)
14 Abondance et biomasse Niveau communauté
15 CPUE par engin selon la distance à l AMP CPUE des filets courbine CPUE PNBA 4 fois plus forte que celle de la zone 10km.. La CPUE des filets sole La CPUE dans les zones 10km, 20km et 30km est quasi identique et diminue dans la zone la plus éloignée Rouge = significative ; Noir = non significative
16 Ecosystème mauritanien: Contribution du PNBA Modèle écosystémique : Guénette et al., 2012) Banc d Arguin à l origine de 17,2 % des consommations totales de l écosystème ZEE Mauritanie 12,4 % de la production «animale» de l écosystème 25 à 30 % de la production totale de l écosystème (PP et détritus inclus) 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0 % de la Production issue du Banc d'arguin 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 Niveau trophique Parmi les 31 groupes principaux : 14 dépendent du Banc à plus de 30% (consommation ou production) En raison des consommations directes ou indirectes Contribution aux captures: Production issue du banc d Arguin, supporte 17,8 % des captures totales Contribue significativement à la production de (presque) tous les groupes
17 Contribution d une AMP d estuaire tropical Dès la mise en défens, transformation du peuplement de façon régulière. Peuplement formé d espèces herbivores estuariennes dans les années 2000, évolue vers des espèces plus marines et plus prédatrices de haut niveau. AMP de Bamboung est devenue une zone de prédation pour les espèces marines qui y consomment des espèces estuariennes ou marines estuariennes. Ces espèces restent dans l AMP des périodes courtes voire très courtes, toutefois, pour certaines espèces, cette durée peut atteindre 8-9 mois en raison de la saisonnalité environnementale. Cette mise en place d une cascade trophique, plus ou moins longue, plus ou moins constante, génère une variabilité forte sur les populations prédatées. Un estuaire est une zone de nourricerie importante pour les stocks côtiers ; il accueille de façon obligatoire ou facultative, de nombreuses espèces à des stades larvaires ou juvéniles. Bamboung, dans son état de référence, représentait bien cette situation mais la création de l AMP a compliqué ce schéma en ouvrant l AMP aux adultes qui habituellement sont de moindres utilisateurs des estuaires. Une partie du profit issu de l AMP ne reste pas dans l AMP, mais est exportée via les prédateurs.
18 Contribution d une réserve côtière de grande taille Un effet de contrôle global de la mortalité par pêche, à l échelle du plateau continental de Mauritanie (pour les poissons côtiers) mais un contrôle insuffisant ici (surexploitation) et dépendant des migrations et déplacements Un rôle de soutien des populations naturelles Consommation et production : 15-20% globalement, mais 50% pour les poissons côtiers Biomasses réduites de 25% en cas de «destruction de l habitat» Limites des approches de modélisation Amphore Des modèles simples (non spatialisé, ) Forte sensibilité des estimations aux hypothèses et données de base Une représentation insuffisante de l effet «larves»
19 Conclusion
20 MERCI
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