L Arbre de Jessé. Restauration de la baie 113 de la basilique Notre-Dame

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1 L Arbre de Jessé Restauration de la baie 113 de la basilique Notre-Dame

2 LA BASILIQUE NOTRE-DAME Située au cœur de la zone piétonne dans le vieil Alençon, la basilique Notre-Dame, seul édifice de la Ville classé Monument Historique (MH) sur la liste de 1862, étonne par ses proportions, l élégance de sa nef gothique flamboyante ainsi que par la délicatesse des sculptures de son porche. L architecture de la basilique Sa construction a été engagée au temps de la guerre de Cent Ans ( ) et les travaux se sont prolongés jusqu au début du XVII e siècle. Le porche est un des joyaux de la basilique. Élevé à partir de 1500 par Jehan Le Moine, maître-maçon, il est achevé en Fragilisé par la tempête de 1999, il a été restauré en Le portail, quant à lui, aurait été mutilé pendant les guerres de religion ( ). La nef de cinq travées a été restaurée en Sa voûte en étoiles, aux nervures richement ornées de sculptures de monstres, de chimères ou de motifs géométriques est contemporaine du porche. C est un chefd œuvre flamboyant du Moyen Âge finissant. Le chœur, les bras du transept et le clocher ont été reconstruits entre 1745 et 1762, par l ingénieur Perronet, après les dégâts causés par la foudre en Pillée et dévastée pendant la Révolution, la basilique a été peu endommagée lors des bombardements de Mises à l abri pendant la seconde guerre mondiale, les 11 verrières du XVI e siècle sont d incroyables témoins de l art des peintres-verriers de la Renaissance. Les cinq verrières nord illustrent des récits bibliques. Quant à celles du sud, elles présentent des épisodes de la vie de Marie, sainte patronne du lieu. Dominant le buffet des grandes orgues, l Arbre de Jessé a été offert en 1511 par la confrérie de Notre-Dame l Angevine qui regroupait les professions du cuir.

3 Le programme de restauration de la basilique par la Ville d Alençon La Ville d Alençon œuvre depuis plus de trente ans à la préservation de ce patrimoine cultuel prestigieux. Au cours de ces dernières années, les travaux se sont tournés vers la réfection du porche (2002), la couverture du bas-côté sud ( ) et le nettoyage de la nef ( ). Pour ce dernier, un procédé innovateur de peeling a été mis en œuvre, véritable masque de beauté à base de latex, nettoyant les parements de pierre. Depuis 2008, près de euros ont été affectés à ces grands chantiers de réhabilitation par la Ville. Après le nettoyage des bas-côtés et des chapelles collatérales, c est à la restauration des verrières hautes qu ils ont ensuite été consacrés. Véritables joyaux du XVI e siècle, ces verrières ont marqué l évolution de la technique du vitrail en France, grâce à la réalisation de grands panneaux verriers, issus pour la première fois d une volonté de mettre en verre de grands tableaux qui narrent l histoire biblique. Les travaux de réfection se tournent aujourd hui vers le projet de remise en musique de l orgue de la nef. La rénovation de son buffet du XVI e siècle (classé lui-même au titre des Monuments Historiques) et la création d une nouvelle partie instrumentale. Depuis deux ans, l orgue n est plus qu une façade de tuyaux, orpheline de toute mécanique musicale. Sa restauration devrait débuter en 2013 pour s achever en La réparation de l orgue entraînera par la suite la rénovation du chauffage de l édifice qui, aujourd hui, par un principe d air chaud pulsé, ne peut être compatible avec la conservation du nouvel instrument. La Ville d Alençon sera aussi amenée à restaurer la couverture du bas-côté nord très fragilisée. D autres parties de couverture vont également faire l objet de travaux de gros entretien dans un avenir proche. Enfin la restauration de la sacristie et la consolidation de certains contreforts de la nef viendront compléter la grande entreprise de sauvegarde de cette basilique.

4 LA RESTAURATION DE LA BAIE 113 : L Arbre de Jessé Une réflexion est menée dès 1999, afin d adopter un programme de travaux de restauration, pour préserver la basilique Notre-Dame, patrimoine cultuel exceptionnel de la Ville d Alençon. En 2001, suite au passage de l ouragan, le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques (L.R.M.H) conseille de réaliser un examen détaillé de chaque panneau de vitrail, grâce à une nacelle télescopique. On profite de cette intervention pour pratiquer des consolidations d urgences par pose de bandes adhésives sur les verres fêlés, fendus ou étoilés des vitraux endommagés. Dès 2003, lors du nettoyage du parement intérieur des maçonneries de la nef, un échafaudage intérieur, en contact direct avec les verrières, facilite l opération de recensement général de ces dernières exposant l ensemble des restaurations nécessaires. L année suivante, la Ville et la Direction Régionale des Affaires Culturelles décident de travailler sur une tranche expérimentale portant sur les baies 113 et 111. En 2005, cinq panneaux sont alors déposés et emportés en atelier pour étude, dont la tête de Jessé. Les résultats permettent notamment de constater que le mortier a été entièrement refait en ciment en 1973 et que par conséquent la dépose sera difficile. Une corrosion importante due au ruissellement de l eau et une condensation extérieure altèrent également le verre. Les peintures sont abîmées : elles sont piquetées, se soulèvent et se décollent. Les feuillards datant du XIX e ont été renforcés par du mastic en 1972 car ils étaient de mauvaise qualité. Suite à ces conclusions, des techniques d intervention sont mises au point. Les mortaises sont desserties in situ. Les autres procédés de restauration sont ensuite réalisés en atelier.

5 Les mastics durs sont dans un premier temps dissouts par ramollissement à l acétone. Le réseau de plombs est ensuite entièrement frotté. Les plombs ôtés, les verres sont nettoyés selon les consignes du L.R.M.H. Une présentation est effectuée sur gabarit avec le dessin des plombs, permettant de définir selon les cas les techniques d intervention (reprises à la demande, collages pour verres de même époque, etc.). Le plomb est ensuite soigneusement reposé par simple pression. Pour les retouches à froid, cette technique implique la nécessité d une verrière de protection, afin que les vitraux anciens ne subissent plus l action d agents extérieurs tels que la pluie, le vent ou bien encore les écoulements toxiques. De plus, la ventilation ainsi créée les isole de l extérieur, supprimant la condensation et donc la présence d eau de ruissellement sur la face interne. Le verre et les grisailles ne sont donc plus attaqués. Cette mise en œuvre dispense du masticage des plombs et de l action des solvants des mastics sur le verre et son décor. En 2007/2008, une concertation avec l Inspection Générale des Monuments Historiques et le L.R.M.H décide de la suppression des plombs de casse, tenant compte de la particularité de ces verrières et respectant leur ancienneté. C est l atelier Vitrail France, qui va conduire ce programme de restauration. La verrière 113 est la première déposée et transportée dans leurs ateliers afin de subir le nettoyage prescrit par L.R.M.H et le cahier des clauses techniques particulières. En octobre 2009, une analyse détaillée des vitraux sur table lumineuse, en atelier, confirme l approche réalisée sur échafaudage : six panneaux entiers sont du XIX e siècle, dont le feuillage de l Arbre de Jessé ; les retouches du XX e siècle sont ponctuelles ; le panneau La naissance de la vierge est authentique à plus de 80% ; les corporations ont été copiées en parties mais avec qualité (au XIX e siècle) ; les plombs de casse sont présents en quantité infime. À part quelques têtes de rois, de nombreux personnages, costumes et anges sont authentiques. Cette analyse détaillée permet de mettre au jour quelques restaurations anciennes, du XVI e ou XVIII e siècle, montrant le réemploi de verres anciens issues de verrières disparues, provenant d un décor sans aucun rapport avec celui de la baie 113. Le morceau coloré est alors choisi uniquement en fonction de sa couleur pour combler un trou car ce sont les plombs qui assurent le dessin. C est donc sur ces bases de réflexion qu est arrêté le détail des interventions, privilégiant la suppression des plombs de casse dans les œuvres vives (visages, mains, membres et

6 instruments) afin de redonner une lisibilité originelle. Les parties d accompagnement (feuillage, ciel, paysage ) gardent quant à elles leurs plombs de casse. En décembre 2009, une deuxième réunion en atelier permet de contrôler les restaurations en cours et de définir le principe de repose, en deux temps : - une repose en place et feuillure de la verrière ancienne avec repose du verre de protection, respectant le nu extérieur, pour la vue depuis la rue ; - une repose de la verrière ancienne, déportée sur l intérieur. Le vide ainsi créé permet une libre circulation de l air, qui permet une ventilation efficace entre les deux faces des verres. Concernant les remplages, les formes dans lesquelles les panneaux sont posés sans barlotières ont nécessité une réflexion particulière. Adaptant un procédé utilisé pour la rosace de la cathédrale de Tours, le panneau ancien de 5 cm a alors été déporté, serti d une bande de cuivre continue découpée suivant la forme du panneau et ajusté à la pierre par application, scellé par pattes. Ce procédé permet d éviter toute forme de jour périphérique. En janvier 2010, le vitrail de la baie 113 est envoyé à l atelier Debitus pour un moulage, en vue de la fabrication de la verrière de protection thermoformée. Fin janvier, elle est reposée, après adjonctions des bordures de cuivre et retouches à froid des peintures.

7 LE MÉCÉNAT DE LA FONDATION D ENTREPRISE GDF SUEZ La nouvelle Fondation d entreprise du Groupe GDF SUEZ a été lancée en septembre Placée sous la présidence de Monsieur Gérard Mestrallet, elle s appuie sur 18 ans d actions de la Fondation d entreprise Gaz de France et de la Fondation Suez, et incarne l engagement social, sociétal, environnemental du groupe GDF SUEZ et de ses collaborateurs. GDF SUEZ est aujourd hui un des premiers acteurs mondiaux de son secteur : 1 er producteur indépendant d électricité dans le monde, 1 er acheteur de gaz naturel en Europe, leader mondial dans le gaz naturel liquéfié (GNL), 1 er opérateur de réseaux de transport et de distribution de gaz naturel en Europe, 1 er fournisseur de services d efficacité énergétique en Europe, 2 e fournisseur de services d eau et de propreté dans le monde. Par la nature de ses métiers, le Groupe est ancré dans les territoires, apporte des services essentiels, est positionné sur les grands enjeux au cœur du développement durable : lutte contre le réchauffement climatique, protection des ressources, sécurité d approvisionnement, accès de tous à l énergie. C est tout naturellement que la solidarité et l environnement sont au cœur de l action et de l identité de la Fondation. La Fondation d entreprise GDF SUEZ apporte son soutien à des projets, et à leurs porteurs, qui s inscrivent d une part dans des actions de solidarité (aide aux personnes en situation de précarité en matière de santé, d éducation, d énergie ) et d autre part dans des actions environnementales (protection de la biodiversité et des écosystèmes, lutte contre le réchauffement climatique, développement de l habitat de demain ). La création de la Fondation d entreprise GDF SUEZ témoigne également de la volonté du Groupe de favoriser l engagement des collaborateurs du Groupe, cela à travers le soutien aux associations de collaborateurs œuvrant pour des actions humanitaires (Energy assistance et Codegaz) et à des projets portés par des collaborateurs, via un appel à projets. Elle a ainsi l ambition de mobiliser et mettre en mouvement toutes ces énergies pour donner à chacun, collaborateurs et partenaires, l énergie pour agir face aux défis sociaux, sociétaux et environnementaux de notre siècle. Énergies solidaires Biodiversité et climat Enfance et jeunesse Habiter demain

8 La Fondation d entreprise GDF SUEZ, Grand Mécène de la Culture, se réjouit d être associée à la restauration de la baie L Arbre de Jessé pour la basilique Notre-Dame d Alençon. La Fondation GDF SUEZ a signé une convention pluriannuelle avec le Ministère de la Culture et de la Communication en La convention actuelle s arrête en Cet engagement en faveur de la Culture a valu à la fondation en 1998 d être Grand Mécène de la Culture. Le vitrail, élément majeur de notre mémoire collective, représente en France un patrimoine considérable, plus important que dans toute l Europe entière et d une richesse exceptionnelle. La Fondation d entreprise du Groupe GDF SUEZ a déjà ainsi contribué à la restauration ou à la création de vitraux, dans plus de quarante monuments historiques répartis sur l ensemble du territoire. En terme de restauration, les verrières des Cathédrales de Chartres, Metz, Bourges, Angers, Tours, Rouen, de la basilique Saint-Urbain de Troyes, des Saintes-Chapelles de Paris, Chambéry, Vincennes et Riom, les baies de la Collégiale Saint-Emilion d Aquitaine, du Palais Rihour de Lille ou encore de la villa Bergeret à Nancy ont retrouvé leur luminosité les vitraux ayant subi notamment du fait de la pollution des graves dommages qui leur ont fait perdre leur transparence. En terme de création, de grands artistes contemporains ont associé leur nom à un monument historique : la Cathédrale de Nevers, l abbaye de Silvacane, la Chapelle Saint- Yves de Rennes ont ainsi vu leurs baies dotées de vitraux imaginés par Jean-Michel Alberola, Sarkis ou Gérard Lardeur, tout comme l Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Villenauxe-la-Grande dans l Aube a reçu en 2005 une magnifique création de David Tremlett. La démarche retenue vise également à soutenir le travail des artistes et maîtres-verriers, par lesquels un savoir-faire unique en France se perpétue et se transmet. En plus de cette convention nationale, la Fondation soutient de nombreux «plus petits» projets sur tout le territoire français, voire même aussi à l international comme en Algérie (Notre Dame d Afrique), en Roumanie ou en Italie. Ce sont au total près de 200 projets qui ont ainsi déjà été soutenus depuis presque 20 ans. Un axe commun que l on retrouve avec d autres actions de mécénat du Groupe : l accès de la Culture au plus grand nombre et la préservation, la valorisation de notre patrimoine

9 RESTAURATION DU PATRIMOINE CULTUEL DE LA VILLE D ALENÇON La politique patrimoniale de la Ville d Alençon La Ville d Alençon mène depuis plus de trente ans une politique de restauration et d entretien de son patrimoine cultuel. Entretenir un tel patrimoine, c est être respectueux d un héritage culturel et soucieux de conserver la mémoire d une architecture de qualité. Parmi les joyaux de ce patrimoine, la basilique Notre-Dame est le seul édifice à être classé au titre des Monuments Historiques (MH), sur la liste de En 2007, l État inscrit à l Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH) l église Saint-Pierre de Montsort. Les autres édifices religieux ne font l objet d aucune inscription bien que leur qualité architecturale soit également remarquable. Forte de cette reconnaissance, la Ville d Alençon mène la restauration des édifices religieux soit seule, soit en partenariat avec l État pour la basilique en tant que Monument Historique ou l église Saint-Pierre de Montsort en tant que bâtiment ISMH, soit depuis quelques années, dans le cadre de mécénats résultant d une volonté d un mécène (collaboration importante de la Fondation GDF SUEZ pour le vitrail de l Arbre de Jessé, à hauteur de ) ou de conventions tripartites entre la Ville, la Fondation du

10 Patrimoine et des associations désireuses de sauver un élément prestigieux au sein de certaines églises (tel que la restauration de l orgue de la nef pour la basilique Notre-Dame, ou encore la restauration de la couverture et des enduits pour l église Saint-Roch). Les dépenses de la Ville pour la restauration des édifices religieux s élèvent à au total depuis La basilique Notre-Dame Dans le cadre de la préservation de ce patrimoine remarquable, la basilique Notre-Dame a été marquée, ces dernières années, par plusieurs grands chantiers tels que la réfection de son porche, de ses verrières hautes Le prochain projet de restauration concerne l orgue de la nef et devrait débuter en La Ville d Alençon sera par ailleurs amenée à restaurer, dans un avenir proche, la couverture du bas-côté nord très fragilisée. D autres parties de couverture feront également prochainement l objet de travaux de gros entretien. L église Saint-Léonard Pour l église Saint-Léonard, la Ville a engagé depuis quelques années une restauration des vitraux. En parallèle, elle a souhaité, depuis trois ans, mettre en place une programmation pluriannuelle de restauration de l édifice. Pour définir cette opération, un diagnostic sanitaire de la construction a été réalisé en 2007 ; il démontre, notamment, l importance de consolider les parois verticales souvent caverneuses et le besoin de restaurer la voûte de la nef. Dans ce cadre, le traitement de la façade - côté place Marguerite de Lorraine - est achevé en Les travaux devraient se poursuivre, au cours des années à venir, pour préserver le bâtiment. L église Saint-Pierre de Montsort L église Saint-Pierre de Montsort, de la fin du XIX e siècle, abrite en son arrière-chœur un ensemble de mosaïques remarquables signées Facchina et entourées de décors peints par André Barillet, peintre du quartier et oncle du célèbre maître-verrier Louis Barillet. L inscription à l Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques de 2007 permet de mettre en valeur ces chefs-d œuvre d exception. Avec l aide de l État, la consolidation des supports muraux des fresques est entreprise en 2009, dans l attente de leur restauration complète. La même année, la Ville reprend l ensemble des parements de la nef.

11 L église Saint-Roch La petite église Saint-Roch du vieux Courteille, inutilisée par le diocèse, a fait l objet en 2001 d une étude historique précise et d un recensement des travaux indispensables à sa sauvegarde. En 2009, des annexes qui dénaturaient le site sont démolies, dans le souci de retrouver le plan originel de l édifice. En 2012, la Ville débute une longue opération de restauration, en commençant par sa couverture. Elle devrait poursuivre par la réfection de l ensemble des enduits extérieurs, dès Toutes ces opérations démontrent qu entretenir un patrimoine cultuel résulte d une démarche volontaire au regard des investissements qu elle engage sur de très nombreuses années.

12 INFOS PRATIQUES Visite libre de la basilique tous les jours de 8 h à 18 h et accueil assuré à 15h du lundi au samedi. Pour les visites de groupes s'adresser : à la Maison Famille Martin 50 rue Saint-Blaise Tél : ou au Presbytère Notre-Dame 27 rue du Bercail Tél : PARTENAIRE ET MÉCÈNE La restauration de l Arbre de Jessé par la Ville d Alençon, a reçu le soutien de la DRAC et de la Fondation d entreprise GDF SUEZ. Crédits photos : Direction de la Communication Ville d Alençon Olivier Héron Vitrail France Jean-Louis Fleur D.R. - Fondation GDF SUEZ