Faire le lien quantité d oral/quantité d écrit : au niveau de la phrase. A partir de «Idéogrammes» édition du Grand cerf

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1 Faire le lien quantité d oral/quantité d écrit : au niveau de la phrase A partir de «Idéogrammes» édition du Grand cerf Théorie : Notre langue est une langue alphabétique, c'est-à-dire qu elle transcrit les sons du langage oral avec des signes abstraits. Que l on parle d éléphants, ou de papillons, de beaucoup de personnes ou d une seule, peu importe le sens de la phrase, du texte, il y aura d autant plus d écrit que le discours est long. Si les enfants n ont pas cette connaissance explicite et ne peuvent en faire l expérience à travers des activités explicites, alors développer la conscience phonologique et phonémique n aura aucun sens. Ce principe de base, ce lien oral/écrit doit être compris de tous les élèves pour permettre d entrer dans des activités sur le code. Il s agit lors des activités proposées de poser des fondations sur le fonctionnement abstrait du langage écrit. Nous allons donc travailler sur le principe fondateur de langage alphabétique de façon caricaturale certes, car on (nous, lecteurs experts) sait que dans «ils prennent le train» il n y a que 4 syllabes et 18 lettres, alors que dans «il a un ami» il y a 8 lettres et 5 syllabes. On remarquera que dans ces séances on parle de «mot» sans que la notion soit explicitée. Elle peut l être après sans problème, on construit cette notion de façon implicite mais une structuration doit être faite notamment quand les notions de «phrase» et de «mot» seront abordées. Il est nécessaire aussi que les enfants comprennent le lien entre le traitement séquentiel auditif et visuospatial. On écrit les mots au fur et mesure que nous les prononçons. Egalement nous prononçons les mots dans un sens de lecture. Un premier travail de manipulation des idéogrammes est donc indispensable. Cet entraînement devra en premier lieu assurer un partage du vocabulaire. Quel mot évoque la carte, et cela de façon incontournable pour les cartes verbes. Un autre travail autour du sens de la lecture et donc le sens dans lequel on pose les cartes est tout aussi indispensable. Une flèche sur un support peut rappeller ce sens lors des activités proposées. Evaluation diagnostique : L évaluation diagnostic est primordiale afin de constituer un groupe de besoin si nécessaire. Voir ou voir fiche n 1 qui propose une copie. Consigne : Je vais lire ce qui est écrit dans un cadre. Vous faites une croix là où vous pensez que c est écrit. Vous ne savez pas encore lire, mais vous pouvez deviner où c est écrit. Nous allons faire la première ligne ensemble afin de nous entraîner. 1

2 Pour la première ligne, vous faites une croix là où vous pensez qu est écrit : un avion On corrige ensemble. Maintenant, vous faites tout seul. 2 ème ligne : Les éléphants aiment se promener la nuit quand la lune est dans le ciel 3 ème ligne : le petit garçon 4 ème ligne : un escargot Séquence d apprentissage Objectif : Etre capable de faire la différence entre un récit oral long et un récit oral court et lui associer un écrit en se référant à ces caractéristiques. Description des activités Chaque séance peut être proposée plusieurs fois aux élèves. La progression des séances ne peut être changée. L utilisation des «idéogrammes» permet de matérialiser la parole afin que les enfants puissent l analyser en la «regardant». Ces séances doivent être quotidiennes mais courtes. Matériel : Idéogrammes (chaque élève a son propre jeu), un idéogramme de «classe» (supports agrandis), tableau, fiches proposées Déroulement : 1 ère séance : Phase de découverte : Aujourd hui nous allons voir qu il y a un lien entre l oral et l écrit. Quand on prononce beaucoup de mots à l oral, si on les transcrit nous aurons beaucoup de mots écrits. Consigne : Prenez vos «cartes idéogrammes». Vous allez poser les cartes selon les phrases que je dicte. 1 ère phrase : la fille mange. 2

3 Combien y a-t-il de cartes? Qui est d accord? Pourquoi? Nous allons voir ensemble. Je colle ces cartes sur une affiche. Qui peut répéter la phrase afin que j écrive le texte en dessous. 2 ème phrase : la fille mange la pomme et la glace. Combien y a-t-il de cartes? Qui est d accord? Pourquoi? Nous allons voir ensemble. Je colle ces cartes sur une affiche. Qui peut répéter la phrase afin que j écrive le texte en dessous. Est-ce que quelqu un peut faire une remarque? Si on compare les écrits des deux phrases que peut-on dire? Nous allons compter le nombre de mots dans la première et dans la deuxième phrase. Comment expliquez-vous que dans la deuxième phrase il y ait plus de mots? Phase de structuration : On peut donc dire que quand quelqu un parle longtemps il y aura beaucoup de mots à écrire si on veut écrire son message. La quantité d écrit dépend de la quantité de mots que l on dit. Phase de réinvestissement : Je vais dire deux phrases, vous allez bien écouter et dire qu elle est celle qui est la plus longue et donc qui a le plus d écrit. 1 ère phrase : Le papillon vole 2 ème phrase : Le petit papillon vole au dessus des fleurs bleues. On demande à chaque enfant de donner son avis sans intervenir sur la justesse ou non de la réponse. Ce qui est intéressant c est qu à travers la justification l enseignant va pouvoir connaître les représentations des élèves sur cette notion. Est-ce que l enfant se base sur la quantité d oral ou sur des notions sémantiques? Si toutes les justifications sont erronées, alors d autres exercices de ce type sont nécessaires. Une fois que chaque élève s est exprimé, on demande comment on pourrait vérifier les réponses : par les cartes idéogrammes. Un élève prend les cartes pour la première phrase que l on aura répétée et pour la deuxième phrase. Que remarque t-on? Où y a-t-il le plus de mots? Donc où est la phrase la plus longue, celle qui aura le plus d écrit? L enseignant écrit les deux phrases et on vérifie les hypothèses. Ce travail fera l objet d une affiche. 3

4 Si une seconde séance est nécessaire : les phrases doivent comporter des mots similaires afin de bien montrer que c est bien la quantité d oral qui régit la quantité d écrit. 2 ème séance : Phase de rappel : Qu a-t-on appris la dernière fois? On peut se servir de l affiche si le rappel est difficile. L enseignant aide à la formulation, veille à l emploi du bon vocabulaire. «On écrit ce que l on prononce et donc la quantité d écrit varie en fonction du nombre de mots.» Phase de découverte : Consigne : écoutez bien, je vais dire deux phrases, à vous de dire s il y en a une plus longue que l autre et laquelle. 1 ère phrase : une souris court 2 ème phrase : un éléphant court Chaque élève justifie sa réponse. Certains risquent de s attacher au fait que l éléphant est plus gros que la souris et donc qu il y a plus d écrit pour la phrase qui parle de l éléphant. C est justement cette représentation que nous cherchons à éliminer car l élève qui justifie ainsi sa réponse est toujours dans le sens et n entre pas le principe alphabétique. On vérifie avec les cartes «idéogrammes», on compte le nombre de mots, l enseignant écrit les phrases et appelle les remarques. Phase de structuration : Peu importe le sens de la phrase, la quantité d écrit dépend uniquement de la longueur de l énoncé oral. Phase de réinvestissement : Consigne : je vais dire deux phrases, vous devez trouvez celle qui est la plus longue. 1 ère phrase : Un oiseau jaune vole au dessus des arbres. 2 ème phrase : Un avion rouge vole Chaque élève justifie. Les «idéogrammes» servent d instruments de vérification. On fera remarquer que même si l avion est plus gros qu un oiseau, à nouveau le sens n influe pas sur la longueur de l écrit. On mettra sur une affiche ces deux phrases (idéogrammes et écrit) afin d aider au rappel pour la prochaine séance. 3 ème séance : Phase de rappel : 4

5 Qu a-t-on appris la dernière fois? On peut se servir de l affiche si le rappel est difficile. L enseignant aide à la formulation, veille à l emploi du bon vocabulaire. «On écrit ce que l on prononce et donc la quantité d écrit ne varie qu en fonction de la longueur du discours.» Phase de découverte : Consigne : écoutez bien, je vais dire deux phrases, à vous de dire laquelle est la plus longue à écrire. 1 ère phrase : la petite fille monte sur la chaise 2 ème phrase : les garçons montent sur la chaise Chaque élève justifie sa réponse. Certains risquent de s attacher au fait que la 1 ère phrase est moins longue que la seconde car le pluriel (et donc le sens) peut induire une représentation. Phase de structuration : Peu importe le nombre de personnes dans la phrase, la quantité d écrit dépend uniquement de la longueur de l énoncé oral. Phase de réinvestissement : Consigne : je vais dire deux phrases, vous devez trouvez celle qui est la plus longue. 1 ère phrase : La grenouille saute sur les nénuphars. /2 ème phrase : Les grenouilles nagent. 1 ère phrase : les gros ours jouent. / 2 ème phrase : le petit chat monte dans un arbre. A ce stade de l apprentissage, les «idéogrammes» ne doivent plus être utilisés mais on peut garder un outil de différenciation en proposant aux élèves des jetons : un jeton égale un mot. 4 ème séance : Il s agit ici de proposer des exercices d entraînement afin d asseoir les connaissances. Chaque réponse doit être justifiée. On demande aux élèves, sans utiliser les «idéogrammes», de dire combien ils utiliseraient de cartes pour chaque phrase. L enseignant écrira les phrases après chaque discussion afin de valider ou non les réponses. Phase de rappel : Qu a-t-on appris la dernière fois? On peut se servir de l affiche si le rappel est difficile. L enseignant aide à la formulation, veille à l emploi du bon vocabulaire. «On écrit ce que l on prononce et donc la quantité d écrit varie en fonction de la longueur du discours et non du sens des mots.» Phase d entraînement : Consigne : je vais dire deux phrases et sur votre ardoise vous écrirez le numéro de la phrase la plus longue soit 1, soit 2 1- Un garçon mange une banane. 2- Un petit singe mange une banane dans un arbre. 5

6 1- Une dame achète un gâteau, le coupe et mange une part 2- Les lapins mangent 1- Une fille dessine un grand pingouin noir 2- Un garçon court 1- Une jolie vache noire mange une fleur sous un arbre 2- Les enfants jouent aux cartes Maintenant on peut faire remarquer que l ordre des mots écrits est en lien avec l ordre de prononciation. On peut par exemple écrire une phrase : «Une fille dessine un grand pingouin» puis changer l ordre des mots en laissant la première phrase écrite afin de solliciter la comparaison de ces deux phrases. Même nombre de mots mais ordre différent et donc oralisation différente. 5 ème séance : Une connaissance est acquise lorsqu elle est réversible. Il s agit donc ici de demander aux élèves de faire des phrases longues ou courtes, au départ en s aidant des «idéogrammes», puis sans. Phase de réinvestissement : Consigne : prenez vos cartes idéogrammes. Vous allez construire deux phrases. La première doit être plus courte que la deuxième. On peut proposer aux élèves de travailler par deux. La confrontation va permettre la verbalisation et donc l appropriation de la connaissance. Si lors des discussions entre élèves l enseignant voit que certains élèves ont encore des représentations erronées, il lui faudra donner une autre série d exercices de la séance 3. On écoute les propositions faites par les élèves. Chacun donne son avis sur le respect de la consigne : 1 ère phrase plus courte que la seconde. Comment peut-on savoir laquelle est la plus courte? Si nous devons écrire ces phrases laquelle est la plus longue à écrire? 6 ème séance Phase d évaluation : Consigne : Je vais lire ce qu il y a d écrit dans un des carrés. Vous faites une croix là où vous pensez que j ai lu. Je ne vous demande pas de lire. Vous ne savez pas lire et c est normal mais avec les exercices que nous avons fait, vous pouvez savoir où est écrit ce que je lis. Voir fiche Les consignes sont les mêmes que lors de l évaluation diagnostique. On peut soit reprendre la même fiche soit utiliser la seconde proposée : Entoure là où tu penses qu il est écrit : «les garçons et les filles sont en train de jouer dans la cour» ; «un oiseau» ; «un camion rouge» ; «un escargot se promène sous la pluie» 6

7 Prénom :.. Compétence : comparer la longueur de plusieurs énoncés dans la correspondance oral et écrit Un avion Un oiseau vole. Les souris se cachent pour ne pas être attrapées par le chat. Les enfants Le lion a peur des éléphants. Les éléphants aiment se promener la nuit quand on voit la lune dans le ciel. Le garçon Le petit garçon Demain, le petit garçon ira à la piscine en vélo. Un escargot Un escargot se promène. Un escargot se promène sous la pluie. 7

8 Prénom :.. Compétence : comparer la longueur de plusieurs énoncés dans la correspondance oral et écrit Un garçon Un grand garçon court dans la rue Les garçons et les filles sont en train de jouer dans la cour de récréation Un oiseau Un oiseau bleu vole Un oiseau bleu vole au-dessus des fleurs jaunes Un camion Un camion rouge Un gros camion rouge Un escargot Un escargot se promène Un escargot se promène sous la pluie. 8

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