Douleur chez l enfant l HYPNOSE. une alternative ou un complément. ment aux traitements médicamenteuxm

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1 Douleur chez l enfant l : HYPNOSE une alternative ou un complément ment aux traitements médicamenteuxm 3 ème journée e de formation du Réseau R Douleur de Franche Comté Besançon 07/05/09 Bruno VINCENT Unité d Evaluation et de Traitement de la Douleur Hôpital Robert Debré - Paris, France

2 La douleur aigue induite par un stimulus nocif Entraîne une activation de la «pain matrix» : 1) entrée par l aire corticale S II +/- S I puis 2) intégration dans l insula (antérieure = douleur++ / postérieure = désagrément - dégoût) puis dans le gyrus cingulaire antérieur en frontal le tronc cérébral : substance grise périaqueducale [SGPA] +/- le thalamus R Peyron, B Laurent, L Garcia-Larrea. Neurophysiol Clin 2000 ; 30 : B Laurent, R Peyron. Douleurs 2009 ; 10 : 35-44

3 Activité cérébrale pendant la douleur (1) A- Aspect sensori-discriminatif de la douleur Rainville et al., Médecine Science 16 (2000) Cortex somatosensoriel primaire (SI) = sensoridiscriminatif S1-S2 = GPS Cortex somatosensoriel secondaire (SII) = sensori-discriminatif +/- Thalamus = sensori-discriminatif Cortex de l insula (I) = sensoridiscriminatif S1+S2+I = pain matrix

4 Activité cérébrale pendant la douleur (2) B- Aspect cognitivo-émotionnel de la douleur Cortex de l insula (I) = cognitif et affectivité Cortex Cingulaire Postérieur (CCP) = CIDN Cortex Cingulaire Antérieur (CCA) = affectif, cognitif, décision et motricité Cortex Préfrontal = mémoire + départ des CIDN Le réseau cortical qui intègre la douleur repose sur deux systèmes qui fonctionnent en parallèle et qui correspondent aux distinctions classiques entre nociception et souffrance. B Laurent, R Peyron. Douleurs 2009 ; 10 : 35-44

5 Activité cérébrale pendant la douleur (3) C - La modulation de la douleur par l attention l : rôle du CCA Cortex somatosensoriel primaire (SI) = attention Cortex de l insula (I) = cognitif et affectivité Cortex Cingulaire Postérieur (CCP) = CIDN Cortex Cingulaire Antérieur (CCA) = affectif, cognitif, décision attention et motricité Cortex Préfrontal = mémoire et + départ des CIDN attention

6 Activité cérébrale pendant la douleur (4) : résumr sumé B Laurent, R Peyron. Douleurs 2009 ; 10 : 35-44

7 Intégration corticale de la douleur Laurent B. Peyron R. La lettre de l Institut l UPSA de la Douleur 2002; 17 La douleur est comme toute stimulation sensorielle soumise aux influences de l attention, de l anticipation, de l imagerie mentale, de conditionnements antérieurs On voit comment se réduit la dichotomie entre les approches anatomo-biologique et psychologique de la douleur " le cerveau qui calcule, qui pense, qui réfléchi, qui décide n'est pas autre chose que celui la même qui rit, pleure, éprouve du plaisir ou du déplaisir. Le cœur a ces raisons que la raison est loin d'ignorer " Damasio

8 L hypnose : un peu d histoired histoire (1) Antiphon d Athènes ( av. JC) : premier à soigner avec les mots Franz Anton Mesmer ( ) : début de l hypnose scientifique : notion de fluide = magnétisme animal Académie Royale de Médecine

9 L hypnose : un peu d histoired histoire (2) Les disciples de Mesmer : Le Marquis de Puységur ( ) : magnétisme somnambulisme : notions de suggestion et domination L abbé Faria ( ) : «établi la doctrine de la méthode de l hypnose par la suggestion dégagée des pratiques singulières et inutiles» Bernheim James Braid (19ème) : chirurgien : hypnose comme thérapeutique analgésique James Esdaile : anesthésie hypnotique seule (50 % DC) 1884 : NO 2 et éther disparition hypnose

10 L hypnose : un peu d histoired histoire (3) Jean-Martin Charcot (1882 Salpétrière) : hypnose = pathologie = hystérie Liebault et Bernheim (Nancy) : développent techniques de suggestions verbales et autosuggestions Freud : utilise hypnose pour ses recherches sur l inconscient Coué : élève de Nancy : autosuggestion (père du «coaching» moderne) disciples au USA développements : pensée positive, visualisation, training autogène de Schultz, sophrologie, analyse transactionnelle, programmation neurolinguistique (PNL)

11 L hypnose : un peu d histoired histoire (4) Milton Erickson ( ) : psychiatre américain : hypnose contemporaine «éricksonnienne» Daltonien, dyslexique, paraplégique (poliomyélite) Regard, concentration, mémoire, sensations marche Mode de communication basé sur les suggestions indirectes, le respect du sujet et de ses valeurs = hypnose permissive Ernest Rossi a retranscrit ses travaux Bateson et Jackson créent «l école de Palo Alto»

12 L hypnose : un peu d histoired histoire (5) Léon Chertok l introduit en 1950 en France et reconnu par François Roustang (philosophe) entre Pr Marie-Elisabeth Faymonville (2002) : relance hypnosédation au bloc montre sur le PETscan l activité du cerveau sous hypnose et utilise l hypnose en anesthésie (> 5200 interv.)

13 Douleur chez l enfant l : HYPNOSE une alternative ou un complément ment aux traitements médicamenteuxm 3 ème journée e de formation du Réseau R Douleur de Franche Comté Besançon 07/05/09 Bruno VINCENT Unité d Evaluation et de Traitement de la Douleur Hôpital Robert Debré - Paris, France

14 L hypnose Large et al. Proceedings of the 10th World Congress on Pain. Progress in Pain Research and Management 2003; 24 : Une sensation de relaxation mentale Une attention concentrée et focalisée L absence de jugement ou de censure Une suspension d orientation de lieu ou de temps Une expérience de réponses quasi automatiques Permettant l incorporation de suggestions hypnotiques dont celles d analgésie

15 En hypnose médicalem le rôle du thérapeute est d aider, d de guider le patient à trouver cet état naturel il suffit de trouver la petite porte laissée e entr ouverte ouverte

16 L hypnose c est un phénomène naturel (on en fait tous!!!) = état d hyper focalisation du sujet focaliser son attention sur quelque chose les enfants adhérent plus facilement que les adultes techniques adaptées à l âge et aux goûts de l enfant a une supériorité sur les autres techniques cognitives avec des preuves en neurophysiologie (PETscan, réflexe RIII)

17 L hypnose Méthode très utile pour la douleur aiguë ou chronique Zeltzer L and LeBaron S. J Pediatr 1982; 101 : Kuttner L, Bowman M,Teasdale M. Dev Behav Pediatrics 1988; 9 : Kellerman J, Zeltzer L, Ellenberg L, Dash J. J of Adolescent Health Care 1983; 4 : Liossi C, Hatira P Int J Clin Exp Hypnosis 1999; 47 : Olness K, MacDonald J, Uden D Pediatrics 1987; 4 : Anbar R Pediatrics 2000; 106 :

18 Bases Utiles A l hôpital l enfant est souvent focalisé sur sa peur et sa douleur Lors d un soin il est déjà en transe hypnotique si il a peur La situation crée une dissociation «naturelle» que le soignant va utiliser autrement Utiliser tout ce que le patient amène et le valider +++ Connaître le patient (âge cognitif), ses attentes, sa motivation

19 Bases Utiles la plus part des soignants parlent à l'enfant comme si il était au stade des opérations concrètes (7 à 11 ans) ex. : appendicite : «le petit ver trop gourmand» une connaissance des stades du développement permet : une meilleure communication avec l'enfant de mieux expliquer et rassurer de comprendre le langage de l'enfant de comprendre sa manière d'interpréter les choses

20 - l'enfant peut se taire : Bases Utiles par la difficulté de communiquer par l absence de connaissance de moyens de soulagement - une meilleure connaissance des stades de développement permet : de mieux évaluer et traiter de tenir compte du langage non verbal surtout chez les plus jeunes

21 Bases Utiles : de 0 à 2 ans selon J. Piaget ( ) 1980) Stade des réflexes : réponses à la douleur apparaissent réflexes et dominées par les perceptions Stade des premières habitudes motrices ex : le pouce vers la bouche Stade de l intelligence sensori-motrice ex : le pouce est dans la bouche pour être sucé

22 Bases Utiles : le bébéb avant 6 mois selon Annie Gauvain-Piquard (1) illusion de toute puissance absence de limites de son corps s attribue tout ce qui est bon

23 Le bébéb avant 6 mois selon Annie Gauvain-Piquard (2) - Ses réaction : Douleur aiguë : cris violents, agitation importance portée émotionnelle Douleur prolongée : limites ses gestes absence de sociabilité pas de compréhension

24 Le bébéb avant 6 mois selon Annie Gauvain-Piquard (3) Le bébé qui a mal est plus démuni que l adulte : globalisation de la sensation douloureuse dilatation du temps présent (4h chez NN = 1/6 de vie) pas d anticipation de soulagement pas de contrôle pas de compréhension

25 Stade de la pensée pré-op opératoire selon Piaget : 2 à 7 ans la pensée est égocentrique, inconsciente par rapport à elle même ex. : si je décide de jouer aux indiens, tous les autres doivent y jouer et avec mes règles la pensée est dominée par les perceptions association de 2 évènements pensée finaliste, stade des "pourquoi"

26 L enfant de 2 à 4 ans selon Piaget conflit oedipien nombreuses phobies Ses réactions : douleur aiguë : hurle, se débat douleur prolongée : se met en retrait, devient (vite) calme

27 Stade de la pensée pré-op opératoire selon Piaget : 2 à 7 ans LA MALADIE : ne peuvent se distancer de leur environnement ont 2 explications pour la maladie : le phénoménisme : la maladie est due à un phénomène extérieur : "le soleil donne le rhume" la contagion (chez l'enfant un peu plus âgé) la maladie est localisée dans des objets ou des personnes. Elle s'attrape par proximité ou par magie.

28 Stade de la pensée pré-op opératoire selon Piaget : 2 à 7 ans LA DOULEUR : c'est une expérience physique, décrite en termes de couleurs, de formes «ça fait quoi? c est comme quoi?» ex. : tigre qui mord le ventre localisation à certaines régions du corps : la tête, le ventre qui peut disparaître par magie ne peuvent faire la différence entre la cause et la conséquence de la douleur celle-ci est souvent vécue comme une punition

29 Stade de la pensée pré-op opératoire selon Piaget : 2 à 7 ans LA DOULEUR suite : pensée égocentrique : quelqu'un est responsable de la douleur peuvent vouloir frapper ou dire des mots méchants aux soignants peuvent dire à l'infirmière : "tu es méchante" mots limités : utilisent environ 5 mots à 5 ans pour exprimer la douleur ex. : «bobo» à p. 20 e M «mal» à p. 36 e M «douleur» entre 45 e et 72 e M

30 Stade de la pensée pré-op opératoire selon Piaget : 2 à 7 ans Implication pour les soins : l'enfant doit être rassuré, la douleur n'est pas une punition l'enfant peut détester l'infirmière qui lui inflige le soin il ne peut faire le rapprochement entre traitement et soulagement de la douleur on peut le faire adhérer aux soins par la notion de magie, de surprise

31 Stade des opérations concrètes selon Piaget : 7 à 11 ans opérations cognitives situées dans le concret, liées à l'action capacités d'abstraction limitées pensée plus structurée, logique prennent conscience de leurs sentiments (colère, tristesse)

32 Stade des opérations concrètes selon Piaget : 7 à 11 ans LA MALADIE : deux explications à cet age : la contamination : (surtout les plus jeunes) la cause de la maladie est une personne ou un objet extérieur à l'enfant et qui est "méchant ou mauvais" pour lui. "J'ai un rhume car je n'ai pas mis de manteau" l'intériorisation : la maladie est localisée dans le corps sans que la cause soit explicite. Un rhume : "j'ai respiré de l'air et des microbes"... confusion à propos des organes internes et de leurs fonctions (ex. : sac à prouts, machine à caca )

33 Stade des opérations concrètes selon Piaget : 7 à 11 ans LA DOULEUR : peuvent parler de leur douleur comme quelque chose de physique établissent une relation douleur/maladie analogies possibles ont la crainte d'une atteinte à leur corps ; ceci peut influencer la perception d'une douleur techniques cognitivo-comportementales

34 Stade des opérations concrètes selon Piaget : 7 à 11 ans Implication pour les soins : l'enfant doit être rassuré sur ses craintes quant à l'anéantissement de son corps il doit avoir des explications appropriées sur la douleur et sur le traitement

35 Stade des opérations formelles selon Piaget : > à 11 ans peut faire de véritables raisonnements concernant des problèmes abstraits capable d'introspection peut décrire ses pensées réalise qu'il peut faire face

36 Stade des opérations formelles selon Piaget : > à 11 ans LA MALADIE : ont des idées plus abstraites sur le monde peuvent se différencier des autres la maladie est une série d'évènements successifs réalisent que l'attitude psychologique peut interférer sur la santé et la maladie la maladie peut avoir une origine physiologique ou psychologique l'explication psycho-physiologique est la forme la plus mature (ce stade n'est pas toujours atteinte chez l'enfant ou même chez l'adulte)

37 Stade des opérations formelles selon Piaget : > à 11 ans LA DOULEUR : perception plus sophistiquée de la douleur commencent à résoudre des problèmes connaissent les conséquences de la douleur n'ont pas toujours les mécanismes de «coping» (stratégies pour faire face) pour faciliter des réponses plus matures

38 Stade des opérations formelles selon Piaget : > à 11 ans Implication pour les soins : on doit lui donner des occasions pour parler de ses craintes il doit avoir des renseignements sur sa maladie, son évolution et le ou les traitements

39 Pousser à une participation active : la technique est alors plus efficace Chercher à réduire l anxiété et à réinterpréter l expérience comme quelque chose d agréable (importance du contexte émotionnel dans la mémoire) Être créatif et intuitif OSER PERSISTER GARDER LE LIEN Bases Utiles CROIRE A CE QUE L ON RACONTE +++++

40 Ex. : en dentisterie D après Claude Parodi : «Le robot avec la fusée» : c est le fauteuil «La machine à faire des chatouilles» : la roulette «La soufflette» «La machine à faire pipi» : l eau «La machine à faire des bisous» : l aspirateur et un «bouton spécial» : la commande du chef.

41 Expliquer ce qu est l hypnose l au patient - L hypnose, c est un état de détente vous en faites déjà, sans le savoir quand vous regardez les vagues, quand vous conduisez - Expliquer aussi qu on (le thérapeute) peut se «planter» ex : du vélo qui tourne à droite sur la pierre MAIS le patient peut tout corriger! - Se mettre en position basse (pour le thérapeute)

42 Que proposer? Nos mots? Nos attitudes? La distraction? L hypnose? En sachant que lorsqu on a peur et mal, on est déjà en hypnose, focalisé sur une région de notre corps.

43 L Hypnose Les techniques hypnotiques qui ont été utilisées : Hypnose conversationnelle En association avec le MEOPA (Mélange Équimolaire en Oxygène et Protoxyde d Azote) - En prémédication Seules, sans sédation médicamenteuse

44 Hypnose conversationnelle (1) Adapter la communication à l âge 0 à 2 ans : bercement, - tétine, chanson, - son continu (sèche cheveux ), - caresses, câlins, - mouvement d aller-retour d un bras, - mobiles, objets qui bougent, - couleurs qui changent, - tenir une poupée ou un animal en peluche

45 Hypnose conversationnelle (2) Adapter la communication à l âge 2 à 4 ans : - parler à l enfant à travers son jouet ou doudou ou animal favori, - raconter une histoire, - souffler des bulles, - activité favorite, - regarder une vidéo, - lire et commenter un livre en relief, - poupée toute molle ou le nounours

46 Hypnose conversationnelle (3) 4 à 6 ans : - raconter une histoire, - souffler des bulles ou souffler de l air, - faire «comme si», - le jardin à fleurs - raconter une histoire (seul ou en groupe) - le grand chêne puissant (enfant turbulant) - regarder une pièce de monnaie - regarder une lettre de l alphabet, ou un chiffre

47 7 à 11 ans : Hypnose conversationnelle (4) - parler de son endroit favori (chambre, etc.) - raconter une histoire - regarder les nuages ou le toit du clocher de l église d en face et ses oiseaux - une histoire télévisée fantasmagorique - regarder une vidéo, écouter de la musique - faire une activité dans la cour de l école

48 7 à 11 ans : Hypnose conversationnelle (5) - lire et commenter un livre en relief - le ballon qui saute - les doigts ou le bras qui s abaissent - la rigidité d un bras - fixer une pièce de monnaie, fixer un point (sur une main, «écran TV du pouce» ou ailleurs) - rapprochement des mains ou des doigts

49 Hypnose conversationnelle (6) 12 à 18 ans : - un endroit favori - une activité favorite - regarder les nuages - la couverture volante - jeux vidéo imaginaires ou réels

50 Hypnose conversationnelle (7) 12 à 18 ans : - respirer et souffler l air - rapprochement des mains ou des doigts - jeux fantastiques (dragons, etc.) - la lévitation d une main - fixer un point - conduire une voiture ou faire du vélo

51 Hypnose conversationnelle (8) Le cerveau n entend pas la négation «concentrez vous je ne veux pas que vous pensiez à la tour Eiffel scintillante» «n aie pas peur» «tu n auras pas mal» «ne t inquiète pas» «ne tombe pas» «n oublie pas ton cartable» ex. : cas de Amélie 14 ans, luxation épaule récidivante

52 L hypnose conversationnelle (9) Projeter le patient dans le futur du geste «tu pourras tellement mieux jouer avec les copains si tu mets ton pyjama» «tu pourras regarder la télé juste après que je t ai ausculté» «tu pourras tellement mieux marcher après l opération»

53 L hypnose conversationnelle (10) Lui parler d un apprentissage ancien afin de l aider à prendre le temps de se rééduquer ex. : la marche ex. : une algodystrophie : je comprends que tu ne puisses bouger ta main mais je sais que si tu fais de l exercice tous les jours surtout si tu l aides avec l autre main ta main petit à petit va retrouver les mouvements qu elle faisait rappelles toi quand tu as commencé à marcher tu ne pouvais mettre un pied puis l autre puis tu as pu faire un pas puis un autre puis tu as pu avancer courir et maintenant quand tu marches. tu ne penses même pas à regarder tes pieds

54 L hypnose conversationnelle (11) Le moment de l ordonnance : un moment hypnotique ex. : en prenant ce médicament tu seras certainement très étonné de t appercevoir, que dès demain ou dans quelques jours, il va faire diminuer ta douleur et te donner beaucoup de confort, de plus en plus, chaque jour suivant ex. : le médicament comme une béquille transitoire pour mieux avancer

55 L hypnose conversationnelle (12) Leur donner la possibilité d augmenter leur ego (confiance) : «tu fais cela très bien» «tu fais exactement ce qu il faut que tu fasses pour toi» Mettre de l importance sur la confiance, la fierté, la joie, la satisfaction, la sérénité Répéter les mots : «confortable», «facilement», «graduellement», «détendu» Utiliser souvent «c est très très bien»

56 L hypnose et EMLA en enfants cancéreux (6-16ans) : ponctions veineuses et anxiété : 3 groupes : - ELMA seule - EMLA + distraction - EMLA + auto-hypnose (avec suggestion d anesthésie) = MOINS - d anxiété par anticipation - de douleur et d anxiété liées à l acte lui même - de démonstration de détresse durant le geste - d anxiété ressentie part les parents assistant au geste - PLUS : effet thérapeutique de l auto-hypnose maintenu dans le temps Liossi C, White P, Hatira P. A randomized clinical trial of a brief hypnosis intervention to control venepuncture-related pain of paediatric cancer patients. Pain 2009;142:

57 Hypnose et MEOPA (1) Le Gaz : Mélange Équimolaire d Oxygène et de Protoxyde d Azote (MEOPA) assure : analgésie de surface, sédation consciente, anxiolyse, euphorie, effet anti-nmda pourrait faciliter une focalisation sur «autre chose» pendant l inhalation, l enfant garde un contact verbal et interagit avec la personne qui «l accompagne»

58 Les préliminaires : Hypnose et MEOPA (2) avoir des repères sur le développement cognitif de l enfant établir une relation thérapeutique de qualité expliquer la méthode à l enfant obtenir son adhésion chercher à savoir ce que l enfant veut «vivre» pendant le geste se faire aider par les parents (les impliquer)

59 Hypnose et MEOPA (3) Techniques hypnotiques utilisées : la visualisation, l imagerie mentale Exemples : faire du foot du roller nager jouer à la PSP ou la DS ex. : cas de Mathieu aux urgences manger une cerise faire un voyage ex. : à bord de l avion posé en sortie des gaz raconter une histoire préparer le gâteau d anniversaire décorer l arbre de Noël - piloter un avion, faire de la moto...

60 Hypnose et MEOPA (4) Avantages de la méthode : meilleure focalisation sur autre chose adhésion active méthode ludique donne l impression d avoir fait un rêve agréable peu ou pas d appréhension pour le geste futur les enfants témoignent de la supériorité de cette technique

61 Hypnose avec ou sans sédation s médicamenteuse (1) Le but est de focaliser l attention sur autre chose 3 techniques : La distraction : bulles de savon, souffler très loin sa douleur contre le mur d en face (...et les prouts coincés), kaléidoscope, dessiner un dessin imaginaire qu il faut deviner, jouer avec les doigts les pieds (surtout pour les petits)

62 Hypnose avec ou sans sédation s médicamenteuse (2) La dissociation : être un peu ici et en même temps ailleurs, faire comme si imagines que ton bras ne t appartient pas et qu il s éloigne, imagines que cette PL se fait sur ton doigt

63 Hypnose avec ou sans sédation s médicamenteuse (3) L hypno-analgésie : suggestions centrées sur l analgésie ou la substitution sensorielle : corps cotonneux, appliquer une pommade magique, mettre de l anesthésique dans une zone, mettre le gant magique, faire varier l interrupteur de la douleur

64 Techniques non médicamenteuses m : hypno-analg analgésie (1) Suggestions ne pouvant s associer à la douleur le confort : se rappeler un situation confortable le rire : penser au film le plus drôle qu on a vu la relaxation : se concentrer sur la respiration respirer profondément se détendre et faire diminuer la douleur

65 Techniques non médicamenteuses m : hypno-analg analgésie (2) Suggestions de distraction : raconter une histoire ou un conte raconter un match, un film faire participer l enfant à un soin et le raconter se concentrer sur quelque-chose de moins désagréable : par exemple se focaliser sur le froid lors d une PL ou sur la sensation de la perfusion

66 Techniques non médicamenteuses m : hypno-analg analgésie (3) Attirer l attention sur la douleur faire un voyage à l intérieur de ton corps avec un super vaisseau spatial : visiter les différents endroits (éventuellement à associer à l interrupteur de la douleur) la distorsion du temps : quand on s amuse le temps passe vraiment vite Et quand on s ennuie, il passe lentement l amnésie de la douleur : laisser l esprit oublier la douleur

67 Hypno-analg analgésie (4) Renforcer les acquis : - encourager le patient à utiliser différentes techniques - +/- utiliser des cassettes audio et vidéo - faire un travail en groupe - que l enfant devienne le coach pour d autres («modelling»)

68 Indications aux Urgences PédiatriquesP Pour des gestes douloureux : Points de sutures Pose de voies veineuses «doigts de porte» Réductions de luxation (cf. film) ou de fracture Enfants anxieux ou phobiques, etc.

69 Pourquoi utiliser l hypnose l avec les enfants dans le service des Urgences? Pour l enfant et sa famille : - diminution de la perception de la douleur et de l anxiété - être acteur du soin, impliqué dans la situation - un meilleur souvenir pour la suite

70 Pourquoi utiliser l hypnose l avec les enfants dans le service des Urgences? Pour les soignants : - apaisant car l ambiance est plus détendue autour du soin - facilite la concentration des différents partenaires - permet un gain de temps car cela se passe dans de meilleures conditions

71 Indications en pédiatrie Troubles comportementaux chez l enfant et l adolescent L anxiété et les phobies Phobies scolaires Phobies du dentiste Phobies de la piqure (diabète, leucémie, etc.) Troubles du sommeil Stress post-traumatique

72 Indications en pédiatrie Les problèmes d apprentissage scolaires sportifs, etc. Les tics et mauvaises habitudes Sucer son pouce, ronger les ongles, etc. L eunurésie ex. Samy l éléphant et Monsieur Chameau Les problèmes dermatologiques ex. : vent frais ou l eau L asthme ex. : souffler comme dans une paille très lentement ou sur une bougie tout doucement pour faire bouger la flamme

73 Indications en pédiatrie Les pathologies chroniques : La mucoviscidose La maladies de Crohn Les crises vaso-occlusives des drépanocytaires Les douleurs digestives Vlieger AM et al. Gastroentrology 2007; 133 : Les amputations Les céphalées de tension musculaire ou migraines Les indications psychothérapiques

74 Conclusion Les techniques hypnotiques : améliorent le vécu de l enfant face à la douleur et à d autres problèmes de santé permettent de «faire face» en reprenant le contrôle et lui montre qu il a des ressources en lui sont complémentaires dans le traitement de la douleur aiguë ou chronique permettent la mise en place d un travail de collaboration entre l enfant, sa famille, l équipe soignante et le thérapeute.

75 CD de Techniques d Hypnose d pour les parents : Sanofi-Aventis Aventis-Theraplix

76 Films

77 MERCI pour eux Et merci au Dr Chantal Wood, Isabelle Ignace (psychologue clinicienne), Thierry Moreaux (IADE et puériculteur) et toute l él équipe de Robert Debré

78 Quelques lectures / infirmiers.douleur@rdb.aphp.fr