Note Exploratoire «Monnaies et Compétitivité»

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1 Note Exploratoire «Monnaies et Compétitivité» L influence du taux de change sur le commerce extérieur français Dominique Chabert Université Lumière Lyon 2 Juin 2013

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3 L influence du taux de change sur le commerce extérieur français 1 Dominique Chabert Université Lumière Lyon 2 La détérioration du commerce extérieur depuis le début des années 2000 alimente à nouveau le débat sur la perte de compétitivité de l économie française dans son ensemble et singulièrement de son industrie. Au delà des éléments de compétitivité hors-prix (innovation, qualité, design, service après vente et performance des services support ), une partie des arguments avancés porte sur les facteurs liés à la compétitivité-prix et notamment l influence du taux de change sur la situation de la balance commerciale. Depuis la mise en place de l euro, le problème de la compétitivité-prix se pose à deux niveaux : celui des échanges avec les pays extérieurs à la zone euro d une part, celui des échanges avec les pays membres de l eurozone d autre part. Pour le commerce avec les pays extérieurs à la zone, le taux de change de l euro vis-à-vis des autres monnaies est un déterminant de la compétitivité-prix : la vigueur relative de la monnaie unique, dans un contexte pourtant récessif, constitue potentiellement un facteur pesant sur la compétitivité-prix des exportations libellées en euros ; si elle présente l avantage d alléger le coût des importations facturées en devises, elle est susceptible d handicaper les entreprises exportatrices au moment où des stratégies de «low cost» monétaire sont menées par des zones monétaires concurrentes. Les effets de la variation des taux de change sont cependant plus complexes à analyser dans le cadre de la mondialisation des chaînes de création de valeur. Avec la fragmentation des processus de production au plan mondial, les échanges de biens intermédiaires ont en effet fortement augmenté au point de modifier l impact des taux de change sur le coût des importations de biens intermédiaires et le prix des biens réexportés. De manière a priori paradoxale, c est davantage au sein de la zone euro que le problème de la compétitivitéprix se pose aujourd hui. En l absence du levier du taux de change et donc du recours possible aux dévaluations compétitives, la compétitivité-prix repose sur les efforts de marge consentis par les entreprises et sur la modération des coûts. Les firmes exportatrices françaises ont principalement misé ces dernières années sur les efforts de marge associés à des gains de productivité. La France a ainsi dans l ensemble maintenu sa compétitivité-prix mais au détriment de la compétitivité hors-prix au point de subir une sérieuse érosion de ses parts de marché. L Allemagne a quant à elle opté pour une stratégie de compression des coûts salariaux lui octroyant plus de latitude sur les marges des exportateurs. Elle a ainsi conforté ses parts de marché et amélioré sa compétitivité hors-prix en maintenant sa capacité à innover sur des segments de marché élevés en gamme. Ces stratégies divergentes, qui mettent à jour des pratiques d adaptation au cadre imposé par l euro, abritent deux foyers de risques : 1) En misant tous sur la compétitivité «à tout prix» et en pesant ainsi sur la demande intérieure par la réduction des coûts, les pays de la zone euro courent le risque de voir la récession se durcir et de ne plus être en capacité de dégager les ressources nécessaires au financement de la R&D et de l innovation. C est au final leur compétitivité hors-prix qui est menacée. 2) Si la compression des coûts et les efforts de marge ne sont pas soutenables et généralisables, le risque existe de voir certains pays tentés de restaurer leur monnaie nationale et de renouer avec des pratiques de dévaluation compétitive moins douloureuses en apparence mais aussi moins exigeantes au regard de l incitation à se démarquer par des éléments de compétitivité hors-prix. C est pourtant la compétitivité-hors prix qui est au centre de la problématique industrielle de pays développés à monnaie forte et à salaires et charges élevés : être en capacité de proposer au reste du monde des produits et services compétitifs par la capacité à se différencier par l innovation. 1 Les propos formulés dans cette note n expriment pas nécessairement la position de l Institut Confluences. L auteur tient à remercier très sincèrement Valérie Vanelle (Université Jean Moulin Lyon 3) et Pierre Bérat (CCIR Rhône-Alpes) pour leur relecture patiente et leurs nombreux conseils. Il reste cependant seul responsable des erreurs et omissions que peut contenir cette note. 1

4 n Des parts de marché françaises qui s érodent Depuis dix ans, la situation du commerce extérieur français suit une trajectoire préoccupante : le taux de couverture des importations par les exportations 2 se dégrade depuis 2003 (86 % en 2012 contre près de 0 % en 2003). La balance des échanges de biens affiche ainsi depuis dix ans un solde structurellement négatif (-67,5 milliards d euros en 2012) (graphique 1). La détérioration de la balance des biens est la principale responsable de la forte érosion des parts de marché françaises à l exportation : entre 2005 et 20, celles-ci ont en effet reculé de 19,4 %, soit l une des baisses les plus importantes observées dans l Union européenne 3 (graphique 2). Au niveau européen, les parts de marché françaises ont reculé de 15% (graphique 3). A ce titre, pour la deuxième année consécutive, la France a été pointée du doigt par la Commission européenne en avril 2013 dans le cadre de la nouvelle procédure de surveillance des déséquilibres macroéconomiques 4. Graphique 1 Evolution des échanges de la France ( ), échanges FAB-FAB y compris matériel militaire Graphique 3 Evolution des parts de marché à l exportation dans les exportations européennes (en %, variation par rapport à l année précédente) Parts de marché dans les exportations européennes Sources : BACI - CEPII Cette forte érosion des parts de marché doit cependant être relativisée : dans un contexte où le commerce mondial augmente en volume (+2,3 % en 2012 après +6 % en 2011) 5, il est logique que la part de marché des pays avancés s érode à mesure que les émergents font leur place dans les échanges internationaux Pa rts 6 (graphique de ma rc hé 4). mondia le s e n vale ur de s princ (exportations de marchandises, en % Graphique 4 Parts de marché mondiales en valeur des Gr. principaux 1 et tab. exportateurs 1 : Parts OCDE d e marc et Chine hé (exportations mond iales de en valeur d es p rin marchandises, en %) Chine France 6,3 5,8 4,7 Chine 1,8 3,0 3,9 Etats-Unis 11,4 11,8 12,3 Allemagne 11,9,6 8,6 Japon 8,3 9,0 7,5 Pays-Bas 3,8 4,0 3,4 Corée 1,9 2,5 2,7 4,9 4,7 3,8 Roy.-Uni 5,4 4,9 4,5 Espagne 1,6 1,8 1,8 Total OCDE 74,6 74,8 68,7 Source : aperçu du commerce extérieur français, statistiques douanières, février 2013 Graphique 2 Evolution des parts de marché de la France à l exportation (en %, variation par rapport à l année précédente) Parts de marché mondial Sources : BACI - CEPII 2 Le taux de couverture (rapport entre les exportations et les importations) est un bon indicateur pour comparer les soldes des échanges commerciaux en longue période : par construction, le ratio n est pas influencé par la progression du niveau des échanges dans le temps. Le taux de couverture permet de s affranchir de ce problème. 3 Entre 2005 et 20, les parts de marché françaises ont baissé presque autant que la Grèce (20%) et le Royaume-Uni (23%) [Bénassy-Quéré (2012)]. 4 La nouvelle procédure de surveillance des déséquilibres macroéconomiques prévue dans le pacte de stabilité renforcé (le «six pack») recommande aux pays de l UE de ne pas perdre plus de 6% de parts de marché sur cinq ans. La Commission européenne a publié en avril 2013, pour la deuxième année, un rapport approfondi qui fait suite au rapport du mécanisme d alerte de novembre 2012 et qui doit donner lieu, fin mai 2013, à des recommandations ciblées pays par pays. 2 Source : Ministère du commerce extérieur, Résultats du commerce extérieur en 2012 Exportations de marc handises exprimées en dollars : exportations du pa rapportées aux exportations mondiales en valeur So u rc e s : données FM I ; c alc uls DG Tré so r. OCDE : groupe de 24 partenaires Il est en revanche plus préoccupant de voir le commerce mondial progresser dans son ensemble alors que Pales rts parts de ma de marché re se laréduisent tive s edans n volume des vis-à-vis d proportions plus importantes. (exportations de biens et services, en C est Gr. ce 2 qui : Franc se produit e et ppour rinc la ipaux France, p ays à la OCDE fois pour ses échanges avec les principaux pays de l OCDE et pour les échanges avec les autres pays de la zone euro. L érosion des parts de marché française soulève un problème structurel de compétitivité dont le constat est désormais pour l essentiel partagé. Les causes de cette perte de compétitivité sont complexes et suscitent des positions parfois divergentes, les différents facteurs de la compétitivité étant fortement interdépendants (encadré 1). L instauration de l euro a par ailleurs contribué à faire bouger les lignes d analyse des diagnostics de compétitivité. Gr. 3 : Franc e Exportations de biens et servic es du pays rapportées à c elles d un groupe d en volume (en déflatant la valeur des exportations par un indice de prix d e année de base) So u rc e s : données O Ta b. 2 : Pa rts d e ma rc hé rela tives en volume d es princ ipaux 5 Source : FMI. Après un fort rebond en 20 (+17 %), le commerce mondial subit un très net ralentissement depuis T1 6 C est d ailleurs aussi le cas de l Allemagne dont les parts de marché à l exportation ont reculé de 8% entre France 2005 et 207,9 [Bénassy-Quéré 7,8 7,8 (2012)]. 7,4 7,2 7,0 6,7 6,5 6,5 6,3 6,3 6,3 Allemagne 15,3 13,0 14,6 14,8 15,0 15,7 15,9 15,9 15,7 15,9 16,3 16,2 5,9 6,3 4,9 4,7 4,6 4,6 4,6 4,4 4,1 4,0 4,1 4,1 Espagne 2,4 2,9 3,3 3,2 3,1 3,0 3,0 2,9 3,0 3,0 3,0 3,0 Roy.-Uni 7,3 7,3 6,8 6,6 6,7 6,9 6,4 6,3 6,5 6,2 6,1 6,3

5 Encadré 1 Compétitivité : de quoi parle-t-on? La compétitivité traduit la capacité d'une entreprise ou d'une économie à faire face à la concurrence étrangère, tant sur le marché national que sur les marchés extérieurs. C est par conséquent sa capacité à concevoir, produire et vendre des biens et services dont les caractéristiques (en termes de coût, de prix, de qualité, d adéquation à la demande ) sont globalement plus attractives que celles des produits offerts par les économies concurrentes. La compétitivité d une économie nationale ou d une entreprise par rapport à ses concurrents se mesure ainsi par ses performances réalisées dans le domaine du commerce extérieur et par ses parts de marché (sur le marché national, sur différents marchés étrangers, au niveau mondial). Il existe deux formes de compétitivité : la compétitivitéprix et la compétitivité hors-prix. La compétitivité hors-prix (ou structurelle) indique la capacité d une entité économique à se démarquer de la concurrence par d autres moyens que le prix. La différenciation recherchée provient pour l essentiel de la qualité ou du design des biens et services produits, de l image et de la réputation de la marque, de la qualité de son réseau de distribution et / ou de son service après-vente La compétitivité structurelle s inscrit par conséquent dans le long terme ; elle met du temps à se construire et est très liée à la capacité d innovation de l entité. Elle dépend moins en revanche des évolutions conjoncturelles. On parle en revanche de compétitivité-prix lorsque le prix du produit explique l'écart de compétitivité entre deux entreprises ou économies. Elle dépend essentiellement de trois facteurs : le taux de change : les produits sont d autant moins compétitifs que la monnaie nationale s apprécie par rapport aux monnaies des partenaires commerciaux étrangers. Une appréciation de l euro entraîne ainsi une diminution de la compétitivité prix des produits européens par rapport aux produits de pays extérieurs à la zone euro (et inversement) ; les coûts de production (on parle alors de compétitivité-coûts) : les produits sont d autant plus compétitifs, en termes de prix, que les coûts de production (en particulier salariaux) sont modérés ; les marges des exportateurs : elles jouent souvent le rôle de variable d ajustement en cas de modification des autres facteurs de compétitivité. Une hausse des coûts de production ou l appréciation de la monnaie nationale peuvent ainsi ne pas être répercutées sur le prix à l exportation, le producteur préférant réduire ses marges plutôt que perdre des parts de marché. Inversement, il est fréquent qu une dépréciation de la monnaie nationale ne soit pas intégralement répercutée sur le prix à l exportation, le producteur en profitant pour augmenter ses marges. Ces trois éléments peuvent évoluer différemment, se compenser ou se renforcer l un l autre. Une amélioration de la compétitivité-prix peut ainsi provenir : d une modération salariale, de gains de productivité, d une compression des marges (pour faire face à une appréciation du taux de change ou pour compenser des coûts de production plus élevés que chez les concurrents étrangers). La compétitivité à l exportation doit être en effet examinée selon deux échelles, celle des échanges avec les pays extérieurs à la zone euro d une part et celle des échanges intérieurs à la zone d autre part : - vis-à-vis des pays extérieurs à la zone euro, le taux de change reste un déterminant important de la compétitivité-prix dans un paysage international caractérisé par le flottement des monnaies et la recherche, plus ou moins avouée, d une dépréciation du change dans la lignée de la politique de «douce négligence» 7 appliquée de longue date aux Etats-Unis et plus récemment par la Grande-Bretagne et le Japon. La vigueur relative de l euro, dans un contexte pourtant récessif en Europe, est un facteur pesant sur la compétitivité des produits européens à la fois au sein de la zone mais surtout au plan international. L appréciation actuelle de la monnaie unique handicaperait ainsi les entreprises exportatrices au moment où des stratégies de «low cost monétaire» semblent privilégiées par des pays concurrents. - Vis-à-vis des pays membres de la zone euro, l adoption de la monnaie unique a de fait supprimé les taux de change nominaux et devait réduire la volatilité des taux de change réels par la convergence attendue des prix. Les pays ayant adopté la monnaie unique ne pouvant plus recourir au taux de change comme levier de compétitivité, la compétitivité-prix repose désormais exclusivement sur des stratégies de compression des coûts de production, de recherche de gains de productivité ou d efforts de marge des entreprises. Alors que l on pouvait s attendre à une stabilisation des positions à l intérieur de la zone [Blot et Cochard (20)], les pays de la zone ont mené des stratégies divergentes aboutissant au contraire à une redistribution des parts de marché au sein de la zone et à des écarts accrus de compétitivité entre pays. 7 Ou de «douce insouciance» («Benign neglect»). Le propos le plus emblématique de cette expression courante, sinon galvaudée, fut la déclaration de John Conally (1971), alors secrétaire d Etat aux Finances : «le dollar est notre monnaie, mais c est votre problème». Une autre paternité de cette formule est attribuée à Paul Volker lorsqu il était Gouverneur de la Réserve fédérale des Etats-Unis. 3

6 n Les échanges extérieurs à la zone euro Des stratégies non coopératives à l œuvre au plan international : guerre des changes ou «low cost» monétaire? Depuis 20, l idée selon laquelle une «guerre des changes» serait aujourd hui déclarée est revenue sur le devant de la scène à la suite des déclarations du ministre des finances brésilien Guido Mantega. Les mesures très accommodantes de politique monétaire aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en zone euro (taux directeurs proches de 0%, refinancements des banques commerciales en quantité illimitée), conjuguées aux mesures dites non conventionnelles (rachats massifs de titres de la dette publique par les Banque centrales) contribuent à alimenter la base monétaire mondiale (graphique 5). Graphique 5 Base monétaire aux Etats-Unis et en zone euro Graphique 2c Base m onétaire (valeur, en % du PIB) Etats-Unis Zone euro 6 Sources : Datastream, Fed, BCE, NATIXIS Source : Natixis 1,6 1,5 1,4 1,3 1,2 1,1 1,0 0,9 triangle d incompatibilité de Mundell 8. Une dépréciation du taux de change peut être la résultante, certes arrangeante en termes de compétitivité-prix, d une politique monétaire expansionniste de relance. Les pays développés secoués par la crise ont précisément tous adopté des politiques monétaires très accommodantes de baisse des taux d intérêt de court terme et d'expansion monétaire (quantitative easing). Si le canal traditionnel de transmission sur le crédit bancaire n a pas fonctionné à ce jour 9, les taux directeurs extrêmement bas (sinon nuls) ont conduit à maintenir des taux longs faibles, à abaisser les taux de change réels et à améliorer la compétitivité au détriment des autres pays 11. A la suite des mesures d assouplissement monétaire décidées aux Etats-Unis, le yen a ainsi subi une appréciation de plus de 50% contre le dollar entre Graphique 2d 2007 et le début de l année S agissant des Taux de change euro-dollar (1 = $) monnaies des pays émergents, elles ont 1,6connu une appréciation jugée pénalisante, notamment 1,5 au Brésil où la fronde contre la dépréciation 1,4 du dollar a été particulièrement marquée. Graphique 6 - Taux de change USD BRL* entre juin 2011 et avril ,1 Sources : Datastream, NATIXIS 0, ,3 1,2 1,0 0,9 0,8 Graphique 2e La masse sans précédent Salaire réel de par liquidités tête créées serait à l origine de (déflaté flux massifs par le prix de conso, capitaux GA en %) vers les pays émergents Etats-Unis (ho rs benefits) 3 qui alimenteraient la hausse des prix 3 des Zone euro actifs, l inflation et l appréciation de leurs 2 2 monnaies, dégradant ainsi leur compétitivité. Comme 1 les mesures de politique monétaire 1 s avèrent inefficaces dans les pays développés pour 0 0 relancer l activité économique, l hypothèse d une «guerre -1 des changes» est avancée : ces mesures -1 Sources : Datastream, BLS, BCE, NATIXIS résulteraient -2 en effet d une stratégie délibérée -2 de dépréciation compétitive suivie 11par 12 les 13 pays développés. Outre l analogie contestable avec un conflit armé, la justesse de l expression «guerre des changes» est critiquée sur ses fondements économiques [Aglietta (2013)]. Celle-ci serait justifiée s il y avait une volonté délibérée de rejeter les conséquences de la crise sur les autres pays. Or, plus que d un conflit monétaire armé, il s agit davantage de trajectoires désordonnées résultant de l échec de la coopération internationale, la crise économique actuelle renforçant la tentation d adopter des politiques non coopératives. Par ailleurs, dans un système caractérisé par la liberté des mouvements de capitaux et l autonomie des politiques monétaires, le taux de change ne peut être que flottant : c est l un des enseignements du Flash Graphique 2f Exportations (volume, GA en %) Etats-Unis Zone euro * Real brésilien (I USD = x BRL) Source : Depuis 2011 cependant, le réal se déprécie à 5 nouveau, en particulier à la suite de l adoption de Sources : Datastream, BEA, BCE, NATIXIS Depuis 2012, le Japon suit la même -25 ligne de mesures de politique monétaire visant explicitement -5 l affaiblissement de la monnaie nationale - face au dollar (graphique 6). -15 conduite (graphique 7), ce qui a contribué à relancer le débat sur la guerre des changes, là où il Graphique 2g conviendrait plutôt de voir un réajustement après Profits après taxes, intérêts et dividendes une longue (en période % du PIB d appréciation valeur) du yen. Etats-Unis Zone euro 8 9 Au milieu des années 60, Mundell a forgé cette théorie selon laquelle 9 un pays ne peut atteindre simultanément les trois objectifs suivants : un régime de changes fixes, une indépendance de la politique monétaire, une mobilité parfaite des capitaux. S il Sources : Datastream, BEA, Eurostat, NATIXIS 8 poursuit deux de ces trois objectifs, il doit renoncer au troisième. 9 8 En abaissant ses taux directeurs, une Banque centrale facilite les conditions de refinancement des banques commerciales qui peuvent en principe répercuter la baisse du coût d accès à la liquidité sur le marché interbancaire dans les conditions de taux appliquées à la clientèle. La baisse des taux doit se traduire par une demande de crédits plus importante. Ce phénomène ne s observe pas actuellement. Par exemple, en février 2013, selon la BCE, les crédits au secteur privé en zone euro ont reculé de 0,9% en glissement annuel en février 2013, les crédits aux entreprises non financières ayant baissé pour leur part de 2,6% (bulletin mensuel de la BCE, février 2013). La faiblesse des taux longs est renforcée par les politiques de rachat de titres de la dette souveraine et par la demande de titres d Etat sûrs (notés AAA ou AA+). La demande soutient les prix de ces actifs et conduit donc à en abaisser les taux de rendement. 11 L affaiblissement de la monnaie conduit également à réduire la valeur en devises de la dette extérieure

7 Graphique 7 Taux de change USD JPY* entre juin 2011 et mai USD = x JPY Source : Il reste donc toujours un risque de poursuite des politiques monétaires expansionnistes, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pouvant conduire à de nouvelles dépréciations du dollar et de la livre sterling vis-à-vis de l'euro mais aussi des pays émergents. La BCE ne peut pas ignorer le risque de voir se durcir des stratégies de «low cost» monétaire qui pourraient nuire au commerce de la zone euro. Un euro pénalisant pour les exportations? La politique de change ne fait pas partie des objectifs assignés à l Eurosystème. La mise en œuvre de l euro a visé en effet principalement à assurer la stabilité interne de la monnaie, sans véritable stratégie sur sa valeur externe. La Banque centrale européenne (BCE) a un objectif d inflation mais pas d objectif de change. Cependant, en assignant une cible de maîtrise de l inflation, la BCE a cherché dans ses premières années d installation à privilégier une politique restrictive conduisant indirectement à un euro fort, un facteur jugé bénéfique pour contenir l inflation importée (facture énergétique libellée en dollars). Après des débuts chaotiques, la BCE est parvenue à ce résultat : entre 2001 et 2008, la monnaie européenne s est en effet appréciée de plus de 70 % (graphique 8). Graphique 8 Cours de l'euro par rapport au dollar américain (moyenne mensuelle) Les efforts de marge des exportateurs : variable d ajustement de la compétitivité-prix Malgré cette forte appréciation, la France est parvenue à maintenir de sa compétitivité-prix grâce à une modération salariale et d importants gains de productivité, notamment dans l industrie (+ 2,4 % par an sur la période) ainsi qu à des efforts de marge réalisés par les entreprises à l exportation. Ces trois facteurs ont permis d amortir le rebond de l euro : selon l OFCE, entre 2003 et 2008, la compétitivité-prix française n a reculé que de 4,6 % alors que l euro s est apprécié de près de 40 % durant ces 5 années 12. Cependant, la baisse des marges 13 s est opérée au détriment de l investissement et des innovations, contribuant ainsi au recul des parts de marché des entreprises françaises. On se souvient des propos de Louis Gallois, alors président d EADS, au sujet de la surévaluation de l euro en 2008 : «L euro à son niveau actuel est en train d asphyxier une bonne partie de l industrie européenne en laminant des marges à l exportation. Si cela continue, l industrie européenne fuira l Europe. C est la seule réponse à sa disposition pour survivre» 14. La valeur actuelle de l euro brouillée par la gestion de la crise des dettes souveraines Depuis le déclenchement de la crise, le taux de change de l euro contre le dollar suit un trend baissier avec de fortes volatilités infra-annuelles : la monnaie européenne fluctue depuis le début de la crise dans une bande de +/ 8% autour d un taux moyen de 1,30 USD par euro (graphique 8). L accroissement de la volatilité du taux de change de l euro face au dollar des Etats-Unis, sur fond de tendance baissière de la monnaie européenne, traduit une situation encore difficile à analyser dans la période particulièrement troublée que traverse la zone euro. A l image des autres Banques centrales des pays développés, la BCE adopte depuis le début du déclenchement de la crise une politique monétaire particulièrement expansive visant à soutenir la reprise de l activité économique. Cette orientation de la politique monétaire a indirectement conduit à une dépréciation de l euro 15 : c est effectivement la tendance de fond que l on observe depuis Cependant, la volatilité du taux de change est marquée par les mesures adoptées ces derniers mois au plus fort de la crise des dettes souveraines : outre des refinancements en quantités illimitées dans les Source : graphique effectué à partir de données de l Insee 12 OFCE (2012) 13 Les coûts salariaux unitaires du secteur manufacturier français augmentent depuis 2007, alors que le prix de la valeur ajoutée baisse depuis 2002 relativement à l Allemagne. L excédent brut d exploitation a ainsi fortement diminué en France, conduisant le taux d autofinancement à baisser jusqu à 66% alors qu il a augmenté en Allemagne et dépasse 5% aujourd hui [Natixis (2013)]. 14 Propos repris dans l avis présenté par la Commission des affaires économiques de l Assemblée nationale sur le projet de loi de finances pour Une politique monétaire expansive a pour incidence une baisse des taux d intérêt réels qui rend les actifs domestiques moins attractifs, ce qui se traduit en principe par une dépréciation du taux de change favorable aux exportations. 5

8 cadre de ses opérations de politique monétaire, la BCE a été appelée dans l urgence de la crise grecque à prendre des mesures non conventionnelles comme le rachat de titres de la dette souveraine de pays en difficulté afin de contenir les écarts de taux d intérêt (spreads de taux) avec l Allemagne. Avec la mise en place du programme OMT (Outright monetary transactions) 16, la BCE assume désormais un rôle de prêteur en dernier ressort. Ce dispositif est complété par les mesures de soutien du MES 17 (achats de titres d Etat sur le marché primaire, possibilités de recapitalisation des banques, prêts aux Etats en difficulté). Ces mesures ont jusqu à présent porté leurs fruits ainsi qu en atteste l évolution des spreads de taux sur les titres de la dette d Etat des pays de la zone euro (graphique 9). Les investisseurs institutionnels peuvent compter sur ces rachats en quantité illimitée de titres de la dette souveraine, ce qui a contribué à écarter jusqu à présent le risque d un éclatement de la zone euro. Graphique 9 - Evolution des spreads entre les taux sans risque longs d'un échantillon de pays de la zone euro et le Bund Source : Fairness finance obligations d Etat des pays jugés sûrs et donc à maintenir les taux d intérêt à un niveau particulièrement bas. Du fait de cette demande se portant sur des titres européens, le taux de change de l euro a tendance à s apprécier depuis septembre On observe ainsi un rebond de la monnaie européenne de près de 7 % face au dollar américain entre juillet 2012 et mai Le taux de change de l euro vis-à-vis du dollar reste relativement vigoureux par ces mécanismes de marché et la course à la demande de titres jugés sûrs (phénomène de flight to quality) alors que l économie de la zone euro est entrée en récession. La situation de l euro demeure donc fragile. La monnaie européenne est tirée vers le haut par la demande de titres européens émanant des investisseurs institutionnels, pour une grande partie non résidents, rassurés par les dispositifs sans précédent mis en place par la BCE et les Etats alors qu elle reste profondément affaiblie au plan intérieur par les faibles performances économiques de la zone qui justifie fondamentalement une dépréciation. C est d ailleurs ce qui se produit en plus longue période, depuis II/ Du le fait début de de la la baisse crise : l euro de l euro, s est la compétiti affaibli en tendance face au dollar (-13 % par rapport au partenaires dollar depuis le de pic la atteint Zone en Euro 2008) est mais aussi orientée à aussi face À au l image yuan chinois d e la (-21% Franc depuis e, les autres 2008). princ ipales éc onom enregistré une hausse d e leur c ompétitivité en 2012 (c f Grâce à cette dépréciation de l euro, la La c o m p é titivité -prix de l Allemagne c ontinue à pro compétitivité-prix s est améliorée en France de après +1,0 % en 2011), reflétant l amélioration d e 2,1 % en 2012 au regard de ses partenaires de (+1,9 % après une stagnation en 2011). l OCDE. Le taux de change effectif nominal L Espagne connaît une amélioration considérable d (encadré 2) de la France a baissé de 2,8 % en 2012 en 2012 (+7,4 %), qui ne se tra nsmet q u en fa ib le p a alors qu il avait pratiquement stagné (+ 0,1 %) en prix (+0,8 %), d u fait d un moind re effort d e marge re 2011 (graphique ). L voit également sa compétitivité-prix et Graphique progresser - Taux de en change 2012 effectif (d e nominal respec (TCEN) tivement 1,8 % et 2,1 % de la France et taux de change bilatéraux Fra nc e : de taux l euro de change effectif et comp Gr. 2 : Taux d e Source c hange : Ministère effec du tif commerce nominal extérieur, (TCEN) février 2013 de la Franc e et taux d e c hange b ilatéraux d e l euro Gr. 3 : Compétiti et a ux p En éloignant ce risque, l ampleur des décisions prises pour assurer le sauvetage de la zone euro maintient la valeur de la monnaie unique à un niveau élevé au regard des performances économiques de la zone. Cette situation de vigueur relative de l euro, qui peut sembler paradoxale, tient surtout au comportement des investisseurs institutionnels. La demande en titres de la dette souveraine allemande, néerlandaise mais aussi autrichienne et française reste soutenue. Cette demande de titres d Etat libellés en euros contribue à soutenir les prix des 16 Le rachat des titres porte sur des emprunts de maturité entre 1 et 3 ans et sans limite quantitative. Selon le principe de conditionnalité de l'omt, un pays peut bénéficier du dispositif s'il a sollicité le Mécanisme européen de stabilité (MES) et accepté des conditions contraignantes en terme d'assainissement de ses finances publiques. Le FMI peut également être sollicité dans la définition du programme et/ou dans la surveillance de son exécution. 17 Mécanisme européen de stabilité. Le ta ux d e c ha ng e e ffe c tif d e la Fra nc e est c a lc ulé p a r ra p p ort aux La compétitivité est déf dclés evises de dlecture e 42 p: a ys. Une ha usse c orresp ond à une a p p réc ia tion d u ta ux des coûts salariaux un dle e ctaux ha nge de change effec tif effectif d e la de Fra la ncfrance e. est calculé par rapport aux devises de 42 exprimés dans une mo So pays. u rc e s : d onnées BCE, c a lc uls DG Tré so r. amélioration de la comp Une hausse sur le graphique correspond à une appréciation du taux de Sources : données OCDE change effectif de Compétitivité la France. de la France et de ses principaux partena (sources: données OCDE, calculs DG Trésor). (par rapport aux pays de l OCDE) La baisse tendancielle de l euro depuis 2008 permet un relâchement des efforts nécessaires pour compenser l augmentation des prix à l exportation et une reconstitution des marges des entreprises. Gr. 4 : Compétitivité-prix Gr. 5 6

9 Encadré 2 - Taux de change effectif nominal et réel Le taux de change effectif est le taux de change d'une zone monétaire, mesuré comme une somme pondérée des taux de change avec les différents partenaires commerciaux et concurrents. On mesure le taux de change effectif nominal avec les parités nominales (sans prendre donc en compte les différences de pouvoir d'achat entre les deux devises), et le taux de change effectif réel, avec la prise en compte pour ce dernier des indices de prix et de leurs évolutions. Exemple : le taux de change effectif nominal de l euro pour la France est une moyenne pondérée (la pondération étant spécifique à la France) des taux de change de l'euro par rapport aux monnaies des pays concurrents d'une zone donnée (OCDE par exemple). La pondération du taux de change par rapport à un pays de la zone tient compte de la part de marché de la France dans ce pays et des parts de marché de ce pays et de la France dans chacun des marchés tiers. Le taux de change effectif réel de l'euro pour la France tient compte, outre le taux de change, du rapport des prix à l'exportation de la France avec les pays concurrents de la zone considérée. Une hausse du taux de change effectif nominal (resp. réel) correspond à une dégradation de la compétitivité change (resp. prix). Source : INSEE A la différence de la tendance observée jusqu en 2008, les entreprises françaises exportatrices ont pu en effet consentir en 2012 un moindre effort de marge expliquant la moindre amélioration de la compétitivité-prix (+2,1%) par rapport à la compétitivité-coût (+2,7 %) 18 (graphique 11). Graphique11 - Compétitivité-prix, compétitivité-coût, effort de marge P 4 marge des entreprises françaises ont ainsi baissé de 30 % à 21 % sur la période alors qu elles progressaient de 7 points en Allemagne 19. En contraignant ainsi les capacités d autofinancement (64 % en France en 2012 contre 85 % en 2000 et près de 0 % en moyenne dans la zone euro 20 ), la baisse des marges freine l investissement et la montée en gamme qui caractérise la trajectoire empruntée par l industrie allemande. La perte de profitabilité des entreprises (graphique 12) est ainsi autoalimentée. Profitabilité des entreprises Graphique 12 Evolution des taux de marge des entreprises 1 - Marges des sociétés en France françaises excédent brut d'exploitation/valeur ajoutée (%, sociétés non financières) 30, Source : Comptes de la Nation - INSEE Source : Medef, Analyse de la compétitivité des entreprises françaises, mars 2013, d après une source INSEE 2 - Marges comparées ,8 41,2 40,4 39,6 39,6 39,5 38, ,5 marchés. 36,3 En 2012, le nombre d opérateurs à l export repart à la hausse 35,5 32,9 Graphique 13 Evolution du nombre d entreprises 30 exportatrices et des montants exportés 28,6 (en milliards d euros) , (3 trim) Ce repli pèse sur la présence des entreprises françaises 60 à l exportation. L évolution du nombre Excédent brut d'exploitation / valeur ajoutée d entreprises 51,2 exportatrices (%, sociétés non financières, 2011) est en effet préoccupante (graphique 50 47,6 13) et suggère des effets d éviction ainsi qu une difficulté à se positionner sur de nouveaux Source : Ministère du commerce extérieur, février 2013 Clés de lecture l effort relatif de marge est le rapport de la compétitivité-prix et de la compétitivité-coût : une hausse correspond à un effort relatif de marge plus important de la part des exportateurs français La compétitivité-prix (coûts) est définie comme le rapport des prix d exportation (ou des coûts salariaux unitaires) étrangers aux prix (ou coûts) français, exprimés dans une monnaie commune. Une hausse sur le graphique correspond à une amélioration de la compétitivité-prix (coût). Le besoin de reconstitution des marges fait suite à une longue période où l effort de marge a servi de variable d ajustement. Le rapport sur la compétitivité de l économie française [Gallois (2012)] l a souligné : l industrie française a durablement rogné sur ses marges pour préserver une compétitivité-prix vis-à-vis de la concurrence accrue de pays à faibles coûts salariaux. Les taux de 18 Les résultats présentés sont calculés à partir des données de prix à l exportation et de coûts salariaux unitaires de la base OCDE. Perspectives économiques n 92, novembre 2012, comportant des prévisions pour le 4e trimestre Commerce extérieur Année Irlande* * 20 Source : Eurostat Estonie Autriche Allemagne Finlande Espagne* Pays-Bas Belgique Zone euro Portugal Suède Royaume-Uni* France Source : Ministère du commerce extérieur, février L appréciation de l euro peut inciter des entreprises présentes sur un marché étranger à en sortir et dissuader l entrée de nouvelles firmes. En outre, les coûts Les irrécouvrables chiffres du MEDEF 21 - augmentent mars 2013 lorsque l euro s apprécie. A contrario, une dépréciation peut alléger ces coûts et inciter les entreprises à prendre le risque de pénétrer un nouveau marché, ce qui semble le cas à la faveur de la baisse de l euro en Rapport Gallois, op.cit. p.. 20 Source : Datastream, INSEE, Natixis. 21 L exportation a en effet un coût d entrée lorsqu une entreprise exporte pour la première fois vers un marché. Ce coût comprend à la fois les «dépenses d acculturation» pour comprendre le marché visé, la réglementation et les réseaux de distribution, mais aussi les dépenses en publicité auprès des distributeurs ou des clients potentiels. Une grande partie de ce coût est irrécouvrable. Il constitue une barrière à l entrée à lever par les entreprises entrantes et un obstacle franchi pour les entreprises déjà présentes.

10 De 2001 à 2008, l appréciation de l euro a pu retarder la conquête de nouveaux marchés par les entreprises françaises 22 (et favoriser l entrée d entreprises étrangères), notamment si cette appréciation est perçue comme potentiellement durable. C est davantage l évolution de moyen/long terme du taux de change qui a un impact plutôt que la volatilité à court terme [Guillou (2008)]. En outre, les désavantages de coûts qui affectent la profitabilité des entreprises et donc leur capacité à investir pénalise leur compétitivité hors-prix future. La compétitivité hors-prix est pourtant essentielle pour faire face à toute appréciation durable de l euro. Elle est proportionnelle au pouvoir de «faire les prix» et donc à la différenciation du produit. Plus une entreprise dispose d une certaine latitude pour modifier les prix et plus elle est capable de supporter la variation de ses marges induites par les variations de change. Autrement dit, la sensibilité des entreprises au taux de change, qui peut affecter leur compétitivité-prix, dépend aussi de leur compétitivité hors-prix. La mondialisation des chaînes de valeur et la question du taux de change Avec la fragmentation accrue des processus de production, le commerce mondial comporte aujourd hui une part significative d échanges de biens intermédiaires (produits semi-finis, pièces et composants ). Une entreprise spécialisée sur un segment particulier d un processus de production peut être amenée à importer des biens intermédiaires en provenance d autres pays, éventuellement réexportés sous forme de biens intermédiaires. Ce fractionnement des chaînes de valeur industrielles conduit à une augmentation de la part des biens intermédiaires (parties et composants, biens semi finis) dans le commerce mondial alors que la part des biens de consommation finale diminue. Sur la période , la France n a pas augmenté la part dans les importations des produits retournant dans le processus de production qu il s agisse de biens intermédiaires ou d investissement [Fontagné et Toubal (2011)]. On observe pour la France une progression de la part des importations de biens primaires et de biens de consommation finale. En Allemagne en revanche, la part des biens intermédiaires a augmenté sur la même période alors que celle des biens de consommation a diminué. Pour simplifier de manière grossière, la France importe de manière croissante pour consommer et l Allemagne pour produire. De fait, la question des effets du taux de change (comme celle d ailleurs des protections douanières) 22 Ce frein à la pénétration de nouveaux marchés est d autant plus accentué que le niveau des marges des entreprises est comprimé par le choix de ne pas perdre en compétitivité-prix face à une appréciation de leur monnaie domestique. 8 s apprécie de plus en plus en fonction à la fois des importations et des exportations de biens intermédiaires contenus dans la valeur ajoutée créée par les entreprises. La dépréciation d une monnaie étrangère (et donc l appréciation de la monnaie domestique) joue dans ce cadre un effet différent : elle constitue un facteur d amélioration de la compétitivité-coûts transmis par les prix des biens intermédiaires importés. La compétitivité-prix des exportations peut donc s améliorer, en dépit de l appréciation du taux de change domestique si les exportations sont moins sensibles aux prix, notamment parce qu elles incorporent davantage de valeur ajoutée. Cela peut expliquer une partie des performances commerciales allemandes ces dernières années malgré l appréciation de l euro. La fragmentation des chaînes de création de valeur, plus développée et plus diversifiée en termes sectoriels, profite davantage aux entreprises allemandes qui ont délocalisé une partie de leurs processus de production et ont pu profiter de l appréciation de l euro en termes de compétitivité-coûts (par l allègement du coût de biens intermédiaires importés en devises) et de compétitivité-prix pour leurs exportations libellées en euros à destination des pays de l eurozone et à l extérieur de la zone compte-tenu de leurs exportations moins élastiques aux prix 23. La France qui importe davantage de biens de consommation finale et moins de biens intermédiaires se positionne différemment. Elle profite moins d une appréciation de l euro qui favorise l importation de biens de consommation étrangers sans profiter d une baisse des prix des biens intermédiaires importés autant que l Allemagne pour gagner en compétitivité-coûts. Ce raisonnement macroéconomique rencontre cependant rapidement des limites et doit être mené à l échelle microéconomique des firmes. La prise en compte des effets des taux de change est en tout état de cause plus complexe puisque, plus que jamais, ce sont les à la fois les importations et exportations de biens intermédiaires qui doivent être examinées à l échelle d une firme industrielle. Pour ces entreprises, et notamment pour les PME, c est surtout la question de l accès aux produits de couverture contre le risque de taux (change à terme, produits dérivés de change) qui devient essentielle dans ce contexte où le change est partie intégrante du processus de production. 23 Ce phénomène peut expliquer pour partie la progression des parts de marché de l Allemagne au sein de la zone euro durant la longue période de son appréciation ( ) : les entreprises allemandes importent des biens intermédiaires qui leur reviennent moins cher ; les biens réexportés sont pour partie revendus en euros au sein de la zone et ne sont, par définition, pas sensibles au risque de change.

11 n Les échanges à l intérieur de l eurozone Un commerce déficitaire avec les pays de la zone Les pays de l eurozone occupent une place essentielle dans le commerce extérieur français : parmi les premiers partenaires commerciaux de la France (tableau 1), 41 % des exportations (en valeur) et 40 % des importations (en valeur) sont réalisées avec des pays de la zone euro. Tableau 1 - Les premiers partenaires commerciaux de la France en 2012 (en milliards d'euros) Exportations Importations Allemagne* 71,1 16% Allemagne 88,6 17% *En rouge, partenaires commerciaux membres de la zone euro. - d une nouvelle dégradation des conditions de marché pour les pays Union europèenne Source : Direction générale des douanes et droits indirects Pays Tiers périphériques (graphique ), et les poussant au défaut sur les dettes publiques. rt Import Solde Export Import Solde Export Import Solde Graphique Coût salarial unitaire (0 en 1999 : 1) ,6 150 A llemagne France Espagne ,4 P o rtugal Irlande Grèce , En 2012, le déficit commercial Graphique bilatéral 1 de la France vis-à-vis de Taux la zone de change euro du continue dollar contre de l'euro se creuser sous 1,6 le poids de la détérioration du solde avec l Allemagne, mais également avec l et l Espagne, deux partenaires en récession vers 1,4 lesquels les exportations françaises s inscrivent en repli par rapport à 2011 (respectivement de -6,2% et -3,9%) 24 1,2 (graphique 4). estimèes, brutes en MÄ donnèes CAF-FAB estimèes, brutes en MÄ 1 donnèes CAF-FAB estimèes, brutes en MÄ Graphique 14 Evolution du solde commercial Zone euro 1,0 France zone euro Nouveaux Etats membres (12 pays) 1,0 0 0 rt Import Solde Export Sources Import : Datastream, SoldeNATIXIS Export Sources : Datastream, Eurostat, NATIXIS Import Solde , , Source : Natixis sein d une communauté monétaire soudée par la De fait, les variations des taux de change nominaux ont disparu au sein de l union. Pour autant, les divergences des taux de change réels existent toujours : les écarts de prix relatifs entre pays de la zone euro traduisent des stratégies différentes poursuivies, notamment depuis 2003, en matière de compétitivité-prix. L Allemagne a en particulier suivi une stratégie affirmée de maîtrise des coûts salariaux et de promotion de ses exportations de biens industriels. Elle a ainsi gagné des parts de marché à l intérieur de la zone, sans être pénalisée par l appréciation de l euro à l extérieur de celle-ci. Belgique Espagne 31,9 31, 7 29,2 7% 7% 7% Chine Belgique 41,2 38,9 36,4 8% 8% 7% Selon l OFCE 25, elle a poursuivi un modèle de désinflation compétitive au sein de la zone euro. Cette réorientation entamée au début des années Royaume- 29,1 7% Etats-Unis 32,8 6% 2000 a pris appui sur une profonde réforme du Nous faisons Une forte dépréciation de l euro ne se produit marché du travail 26 pas aujourd hui (graphique 1) et Uni l hypothèse d une forte n est pas notre scénario central. et le développement de la soustraitance d une partie du processus de production Etats-Unis 26,5 6% Espagne 30,7 6% dépréciation de l euro Pays-Bas 18,3 4% Royaume- Mais 22,6 nous 4% supposons ici notamment qu elle se produit, vers les par exemple Pays d Europe en raison : centrale et Uni Chine 15,1 3% Pays-Bas - 22,4 d une crise 4% entre les orientale. pays du Nord de la zone euro (entre l Allemagne) et Suisse 13,7 3% Russie 11,9 les pays 2% du Sud au sujet des exigences des pays du Nord en ce qui concerne la correction des déficits Une partie de compétitivité de la compétitivité-prix (graphique 2), la de réduction l Allemagne des Russie 9,1 2% Suisse 11,9 déficits 2% publics (graphique a ainsi 3), été les conditions fondée sur globalement la compression pour que des les pays salaires du 0% Sud puissent 0% bénéficier (graphique des programmes 15). La de soutien part des ; salaires dans la valeur ajoutée est ainsi passée de 65,4 % à 62,2 % entre Graphique 15 Evolution du coût salarial unitaire depuis Graphique Graphique Déficit public (en 157% 241 du 405 PIB) plan extérieur Taux d'intérêt et intérieur à ans sur à la les zone emprunts : d'etat au plan extérieur, Espagne la compression P o rtugal des coûts, Grèce Irlande conjuguée à une demande moins sensible aux 12 prix estimèes, brutes en MÄ donnèes CAF-FAB estimèes, brutes en MÄ donnèes CAF-FAB estimèes, brutes en MÄ du fait d un positionnement plus haut de gamme, a -5 Source : Douanes françaises -5 minèraux divers Europe Europe hors permis UE le maintien de ses parts de marché en dépit rt Import Solde Des stratégies de compétitivité-prix Export divergentes Import Solde de 8l appréciation de l euro ; Export Import Solde France au sein de la zone euro Espagne au 6 plan intérieur, les effets de la monnaie unique 6 P o rtugal L union monétaire -15 a écarté Grèce à la 2011 fois les attaques sur les positions de marché au sein de la zone sont Irlande (hors recapitalisation des 3 banques) spéculatives dont ont pu faire l objet les anciennes notables. On a pu observer un accroissement des Sources : Datastream, prévisions NATIXIS Sources : Datastream, NATIXIS monnaies nationales -20 dans le passé et les possibilités -20divergences 2 des parts de marché dans le commerce de dévaluation ou de dépréciation compétitives au monnaie unique. Nous nous interrogeons Blot sur et les Cochard effets (2012) d un euro se dépréciant fortement : en particulier, les pays périphériques La réforme en du difficulté marché du travail en profiteraient-ils en accompagnement? de la stratégie de réduction estimèes, brutes en MÄ donnèes CAF-FAB estimèes, brutes en MÄ des coûts salariaux a été progressive donnèes : entamée CAF-FAB dès estimèes, 1999 brutes (exonérations en MÄ fiscales et développement des emplois précaires et du temps partiel), elle a été complétée en jeux, sport, Ö) 2002 par le biais d accords de branches et plus globalement en 2003 dans la réforme dite Hartz du marché du travail. En 2007, l Allemagne a augmenté son taux de TVA 24 Afrique Ministère du commerce Quels extérieur, pays pôle de commerce la zone extérieur, DG Pour Trésor, qu un Résultats pays du AmÈrique de la zone euro profite d un euro très faible, il faut : commerce extérieur en euro 2012 profiteraient d un euro 20 très 2012faible? - que son commerce 2006extérieur de 3 % et réduit 2008 en les 20 volume cotisations sociales. 2012ait une élasticité forte vis-à-vis de l euro ; ceci est plus facile si le poids des exportations vers les pays extérieurs 9 de la zone euro élevé ; rt Import Solde Export Import Solde Export Import Solde La stratégie allemande a eu des effets à la fois au

12 sance comparable. Inversement, la contribution de la demande intérieure a été particulièrement réduite. En France, elle contribuait à hauteur de 2,6 points à la croissance avec un effet de la consommation estimé à 1,5 point contre 0,5 en Allemagne. En la croissance est restée très faible depuis 1992 alors que l Espagne profitait au contraire d un boom lié en partie au marché immobilier n entend (d) pas la remettre réduction en cause des son déficits extérieurs (graphique 2 plus haut) ne vient pas modèle de croissance et on peut craindre matique. La recherche de la compétitivité que le choix de (ou la modération presque salarialepas) à tout de prix peut la même progression être contreproductive Mais si elle s appuie elle sur vient la contraction presque des entièrement du recul des plus rapide des exportations n entraîne la zone (graphique euro dans une dynamique proche de celle observée entre salaires plutôt que sur les gains de produc- 8a) et importations L Allemagne gagnera des(graphique tivité. D une part, 8b) les gains dû en termes à de celui de la demande intérieure parts de marché (graphique mais au détriment 8c). de la Le parts recul de marché des déficits qu elle induit extérieurs se font ne peut donc pas être attribué à consommation des ménages qui risque nécessairement au détriment des partenaires de compétitivité commerciaux les plus (de proches, «dévaluation ce interne») mais seulement fort de rester anémique. la politique de gain qui s est interrompu brutalement en intra-zone : gains en Allemagne à et la récession. qui ne peut assurément pas servir de La crise a également révélé la fragilité du modèle de croissance allemand, apparaît que les situations relatives en nomique intégré tel que la zone euro. En dix années d union recul monétaire, des il modèle de croissance - d une dans un part, espace éco- elle pèse sur la consommation des positions fortement dépendant de marché du commerce de la France, matière de compétitivité de l Espagne n ont pas été et D autre part, ménages des gains de compétitivité et exerce un effet auto-renforçant à extérieur : les exportations dépassaient figées par l adoption d une monnaie et de l (graphique Graphique 16). 8a résultant d une mesure modération que salariale les pays Graphique sont 8b 50 % du PIB en En glissement d une politique monétaire communes. plus nombreux à pèsent sur la consommation des ménages annuel, les exportations Exportations se sont effon- en volume Certes, (0 la compétitivité en 1999:1) allemande fut privant ainsi Graphique 16 - Evolution des parts de marché intra-zone euro l adopter, la croissance d un Importations moteur (volume, 0 en 1999:1) essentiel, surtout quand ce type de stratégie est poursuivi par un grand Espagne pays. Graphique Commerce 2 : Parts mondial de marché intra-zone euro - d autre part, elle s exerce au détriment des Espagne L insertion des 1999 = 0 200pays de la zone euro dans Grèce le commerce partenaires international est certes Pcommerciaux un o rtugal les plus proches, en Allemagne élément clé de la croissance, mais elle Grèce contradiction 180 avec un modèle de croissance d un n en sera que plus efficace si elle se fait P o rtugal par la mise en œuvre d une politique 0 espace économique intégré (la part des exportations Espagne d innovation active et coordonnée plutôt que par une course à la baisse des 160 d un pays de la zone euro vers les autres varie entre 90 coûts % et 65 %). 140 France Sources : Datastream, Sources nationales, NATIXIS Note : Ces parts de marché sont calculées à partir des exportations vers la zone euro et de la demande adressée émanant de la zone euro. Sources : FMI, données nationales, calculs OFCE. Source : Blot et Cochard, OFCE (20) Contraintes là aussi par des efforts de marge dans un contexte de rigidité des prix et des salaires, les entreprises françaises ont rencontré des difficultés à financer l innovation et la montée en gamme de la production. La France reste dans l ensemble trop spécialisée dans des productions sensibles au prix sur les segments basse/moyenne gamme, intégrant moins de valeur ajoutée. L industrie française est contrainte de réduire ses marges pour répliquer face à la concurrence de pays à bas coûts, ce qui freine l investissement dans la R&D et la différenciation par l innovation qui permettrait de justifier un différentiel de prix par rapport à la concurrence. La France cherche aujourd hui à corriger le tir par les récents accords de compétitivité (2013) qui introduisent davantage de flexibilité sur le marché du travail. En outre, dans un contexte de repli relatif de l euro, l ajustement par les marges est moins nécessaire et permet d entrevoir plus de souplesse pour financer l innovation et plus globalement la compétitivité hors-prix. Dans un pays à monnaie forte et à salaires et charges sociales élevés, la capacité à innover constitue en effet désormais le principal avantage compétitif [Giget (20)]. n Quels questionnements? par le faible recul de la demande intérieure. Aujourd hui l Allemagne Le risque d une généralisation des politiques de désinflation compétitive dans la zone euro Pour gagner en compétitivité-prix en l absence de taux de change comme variable d ajustement, les pays de la zone euro en difficulté ne peuvent aujourd hui compter que sur les leviers des coûts, des gains de productivité et des marges. Les effets de cette stratégie 27 peuvent cependant s avérer contreproductifs selon l OFCE : 27 En théorie, cette variable d ajustement peut fonctionner si les prix des biens et des services sont flexibles : une baisse des salaires entraîne une baisse équivalente des prix sans provoquer de perte de pouvoir d achat des salaires. Elle a alors le même effet qu une dépréciation du change. En pratique, la rigidité des prix des biens et des services contrarie ce mécanisme. Une baisse des salaires et des prix rigides à la baisse (ce qui est le cas notamment en France) peut se traduire par un recul de l'activité réelle et une très forte hausse du chômage Allemagne mais moindre que dans les autres pays de la zone euro. Le lien entre compétitivité et croissance n est pas systé- En d autres termes, la généralisation de politiques de 0 «dévaluation interne» par compression des 0 salaires (dans Sources : Datastream, un contexte sources nationales, de rigidité NATIXIS des prix à la baisse), plutôt que par gains de productivité, comprime la demande interne (graphique 17) 28 et pèse sur la croissance, y compris en Allemagne 29. Graphique 8c Graphique Demande 17 intérieure - Evolution (volume, de la demande 0 en intérieure 1999:1) (base 0 en 1999) Abonnements Tél/ Fax/ Directeur de la publication : Jean-Paul Fitoussi ISSN N Commission paritaire n Mise en page : Esther Benbassat Imprimerie Bialec, Nancy Prix : 4, Maquette : Najette Moummi Espagne Grèce P o rtugal Sources : Datastream, sources nationales, NATIXIS Source : Natixis Or la demande est déjà comprimée par les Flash politiques de réduction des déficits budgétaires et de dette publique. Dans une note récente 30, le FMI note avoir sous-estimé l impact négatif des ajustements budgétaires sur la croissance économique européenne. Le multiplicateur budgétaire 31 est plus élevé, notamment du fait de la simultanéité des réductions du déficit public dans l ensemble des pays qui conduit à une baisse de la demande des ménages, à une perte d activité, à une hausse des contrats précaires et du chômage. 28 La rigidité des prix implique que le ralentissement des salaires nominaux fait baisser les salaires réels d'où le recul de la demande des ménages et la perte d'activité. Puisqu'il y a rigidité des prix, il n'y a pas d'amélioration de la compétitivité-prix même si les salaires ralentissent. Les dévaluations internes, sauf en Irlande, ont donc provoqué un fort ralentissement de l'économie en raison de la rigidité des prix et n'ont pas amélioré la compétitivité-prix. Elles ont contribué à améliorer les déficits extérieurs mais presque entièrement en raison de la baisse de la demande intérieure et des importations qui en découlent. 29 «Quand tous les pays baissent leurs dépenses simultanément, leurs échanges commerciaux diminuent et chaque pays se trouve alors contraint en termes de débouchés extérieurs. Cette symétrie est très désavantageuse et s accompagne généralement par une dégradation générale de la balance commerciale (exportations moins importations) de chaque pays et affecte donc leur PIB. Source : BIS-Initiative, Comprendre le multiplicateur budgétaire à travers un exemple : le cas espagnol, Les Echos, 23 janvier FMI, Economic outlook, octobre 2012, p. 41. Le multiplicateur serait actuellement compris entre 0,9 et 1,7 pour les pays industrialisés selon le FMI. Une baisse des dépenses publiques (ou une hausse des impôts) d'un euro, destinée à diminuer le déficit, peut entraîner un recul de 1,7 euro du PIB. 31 Le multiplicateur budgétaire mesure de l impact d une variation des dépenses publiques sur le PIB. Par exemple, avec un multiplicateur estimé à 0,5, une contraction de 1 euro des dépenses publiques entraine une baisse du PIB de 50 centimes d euros.

13 La recomposition du paysage industriel au sein de l eurozone Depuis 2000, l hétérogénéité des structures de production au sein de la zone s est creusée : la part de la valeur ajoutée de l industrie s étend de 8% du PIB en Grèce à 21% en Allemagne et 23 % en Finlande. La France se situe à un niveau intermédiaire : 12,5 % du PIB contre 18 % en 2000 (graphique 18). Graphique 18 - Evolution de la valeur ajoutée dans le secteur Graphique industriel 9 Valeur ajoutée dans le secteur manufacturier (volume, en % du PIB) A llemagne Espagne P o rtugal France Grèce Sources : Datastream, NATIXIS Source : Natixis A mesure que la désindustrialisation se poursuit et Avec la hausse des coûts salariaux dans les pays que le émergents, nombre d entreprises la exportatrices baisse, il Au sein désindustrialisation de l union monétaire, du Japon, l euro la bonne a contribué compétitivité-coût des Etats-Unis, de l Espagne, du Royaume-Uni, du Portugal, la tradition industrielle y a matière de l, à on s interroger sur l intérêt d une fort logiquement à accentuer les spécialisations peut espérer que les pays qui ont besoin de se réindustrialiser dépréciation (Etats-Unis, de l euro ou d une restauration d une industrielles Royaume-Uni, découlant France, de Espagne, leurs avantages, Grèce, Portugal) monnaie vont nationale se dévaluée dans un paysage comparatifs réindustrialiser. et des dotations en facteurs de industriel qui se désertifierait. En forçant le trait à production des différents pays membres [Artus it-on des signes de Nous regardons aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France, l excès, en Espagne, l interrogation en sur le lien entre monnaies et (2012)]. Les pays disposant de main d œuvre éindustrialisation?, en Grèce, au Portugal : compétitivité se vide peu à peu de sa substance, non qualifiée, de capital ou encore d un niveau élevé de pas s il n y a plus de monnaie européenne mais R&D se - spécialisent la production dans industrielle l industrie et la capacité et les services de production de l industrie plutôt s il ; n y a plus d industrie en Europe exportables - l emploi haut manufacturier de gamme. ; Les pays disposant d une - main l investissement d œuvre moins productif qualifiée, ; d un ratio La monnaie tire sa puissance «du fait du Prince» - les parts de marché dans le commerce mondial. capital/tête et de budgets de R&D inférieurs se mais aussi de la puissance économique et positionnent # 1 Production sur des et capacité productions de production de basse manufacturières et industrielle. Les Etats-Unis ont les deux. L Europe moyenne gamme. quant à elle n a pas la puissance politique et voit Il n y a redressement ici qu aux Etats-Unis (graphiques aujourd hui a/b, 11 a/b). sa puissance industrielle menacée. La France peine précisément à se positionner dans Graphique ce cadre a: avec une main d œuvre particulièrement Graphique b Alors que de fortes divergences se font jour sur la Production manufacturière qualifiée, (0 des en 1998:1) salaires élevés, elle Production s est manufacturière dans (0 sortie en 1998:1) de l euro et l impact sur la compétitivité du Etats-Unis l ensemble maintenue dans le milieu de gamme Espagne retour à certaines monnaies nationales européennes, Royaume-Uni face à des pays émergents à bas Grèce P o rtugal 130 coûts qui se sont les positions se 130 rejoignent sur l impératif industriel France également positionnés sur 115 ce segment. comme vecteur de création de richesse [Sapir (2012), Virard et Artus (2013)]. Après la fable de la 1 Ces spécialisations géographiques ont conduit à des 1 société post-industrielle, 1 il est en effet désormais déséquilibres extérieurs : 5excédents commerciaux admis que la spécialisation industrielle présente des au Nord (Allemagne, Pays-Bas ) et déficits au avantages sur le plan macroéconomique que ne Sud (Espagne, Grèce, France, 90, Portugal ) permet pas une société largement spécialisée dans Ce qui n est pas un problème dans un pays les services : des 80 gains de productivité élevés, des «fédéré» où les déséquilibres peuvent être corrigés Sources : Datastream, NATIXIS Sources : Datastream, NATIXIS niveaux de qualification supérieurs, des salaires par des transferts budgétaires devient préoccupant 70 plus élevés, des effets d'entraînement sur le système dans un 08espace 09 11«12 aggloméré 13» où 98 ces 99 00mécanismes productif plus importants 32. n existent pas, faute d union politique. Les pays qui enregistrent un déclin industriel et accumulent des déséquilibres extérieurs subissent une crise de balance des paiements sans pouvoir recourir au taux de change pour regagner en compétitivité. D où la tentation possible d une dépréciation de l euro, sur laquelle les Etats n ont pas la main, voire d une sortie de l euro assortie d une dévaluation des monnaies nationales restaurées afin de regagner en compétitivité. On peut imaginer la tentation exercée par cette option pour les pays fortement exportateurs et ayant un socle industriel solide et diversifié, ce qui n est pas le cas de l Espagne, du Portugal ou de la Grèce. La France et l dont la tradition industrielle est plus marquée pourraient en revanche être tentées [Artus (2013)]. Cependant, à mesure que la désindustrialisation se poursuit, on peut s interroger sur son bienfondé. Le retour aux pratiques des dévaluations compétitives peut sembler moins douloureux en apparence mais il est également moins exigeant au regard de l incitation à se démarquer par des éléments de compétitivité horsprix. La place centrale de l industrie Plus que la sortie de l euro ou même sa valeur externe, c est au fond davantage la question de l industrie et de la création de richesses par les entreprises qui est posée. 32 Les résultats de l enquête annuelle du CREDOC pour Pôle emploi sont préoccupants pour la France. Les métiers les plus recherchés - pour la plupart à faible niveau de qualification - concernent les services aux particuliers : apprentis de cuisine, serveurs, animateurs socioculturels, aides à domicile, aides-soignants Avec 14% des intentions d embauche, l hôtellerie-restauration constitue toujours le premier pôle de recrutement national, talonnée par les services aux entreprises (12%) et la santé-action sociale (12%). Le secteur des services concentre, à lui seul, 64% des projets de recrutement. CREDOC, Pôle emploi, Enquête besoins en main d œuvre Flash

14 L Europe est confrontée à un choix historique : sans fédéralisme, ne pourront sans doute participer à l union monétaire que les pays ayant des structures de production proches et donc des capacités à exporter voisines [Artus (2012), Saint-Etienne (2011)]. Seule une réforme politique profonde de l Europe vers plus de fédéralisme semble d une part préserver l union monétaire du risque d éclatement et d autre part ouvrir la voie à un retour de la compétitivité des économies européennes, en misant sur une politique industrielle ambitieuse, tenant compte des spécialisations de production des pays de l union monétaire et capable d organiser des transferts budgétaires pour gérer des situations économiques asymétriques. Pour l instant, la marche semble trop haute : ni les peuples, ni les dirigeants ne semblent prêts à franchir l obstacle du fédéralisme budgétaire. n Conclusion L euro a été conçu comme un élément de compétitivité de l économie européenne et comme un levier d intégration politique qui fait aujourd hui défaut. Quatorze ans après sa création, l eurozone est particulièrement fragilisée, tant à l extérieur de ses frontières qu à l intérieur. A l extérieur, l euro affiche une certaine solidité sur le marché des changes mais demeure fondamentalement fragile au regard de la puissance politique qui lui fait défaut. A l intérieur, la zone se fissure par les divergences des stratégies suivies en dépit de la convergence affichée pour aller vers plus de fédéralisme compte tenu de l incomplétude de la zone 33. L obstacle est tel aujourd hui que la question de la sortie de l euro de certains pays ne peut être éludée même si elle présente des risques considérables qui dépassent le cadre de cette note. La restauration des monnaies nationales dévaluées permettrait de gagner en compétitivité-prix là où la différence se fait principalement désormais par les éléments de compétitivité hors-prix. C est en définitive le projet industriel européen qui doit être interrogé : comment les Etats peuvent-ils concevoir des politiques industrielles vigoureuses au plan national et coordonnées au plan européen? Une industrie compétitive est un élément clé de la croissance et de la création de richesses. Après avoir mis l accent sur la politique de la concurrence, les Etats, la Commission et le Parlement européen sont-ils en capacité d élaborer et de conduire une politique industrielle? La course et la surenchère à la baisse des coûts suscitent des inquiétudes grandissantes. Les politiques suivies en Europe sont de plus en plus contestées par les opinions publiques européennes. Au moment où la BCE semble avoir écarté le risque d un éclatement de l euro en rassurant les investisseurs institutionnels par une fonction désormais assumée de prêteur en dernier ressort, ne court-on pas le risque d un éclatement qui serait provoqué par le corps social lui-même? Bibliographie Aglietta Michel (2013), La guerre des changes : nouvelle mode des médias, CEPII, billet du 20 février. Aglietta Michel (2012), Zone euro. Eclatement ou fédération?, Michalon Artus Patrick, Virard Marie-Paule (2013), Les apprentis sorciers. 40 ans d échec de la politique économique française, Fayard Banque centrale européenne (2013), Bulletin mensuel, février Bénassy-Quéré Agnès (2012), «Commerce extérieur : la France épinglée par la Commission européenne», CEPII, mars Berthou Antoine, Emlinger Charlotte (2011), Les mauvaises performances françaises à l exportation : la compétitivité prix est-elle coupable?, Lettre du CEPII, n 313, septembre Blot Christophe, Cochard Marion (20), Compétitivité des pays de la zone euro. Le coût de la compétitivité à tout prix, Lettre de l OFCE, n 322, juillet 20 BIS-Initiative (2013), Comprendre le multiplicateur budgétaire à travers un exemple : le cas espagnol, Les Echos, 23 janvier Commission des affaires économiques de l Assemblée nationale (2012), avis sur le projet de loi de finances pour 2013, octobre CREDOC (2013), Pôle emploi, Enquête besoins en main d œuvre FMI (2012), Economic outlook, octobre Fontagné Lionel, Toubal Farid (2011), Commerce de biens intermédiaires et compétitivité, rapport d étude du CEPII, décembre Gallois Louis (2012), Pacte pour la compétitivité de l économie française, rapport au premier ministre, novembre Giget Marc (20), Dynamiques historiques de l innovation : de la Renaissance à la sortie de crise, in Créativité et innovation dans les territoires, rapport du Conseil d analyse stratégique, La documentation française, 464 pages Guillou Sarah (2008), Pourquoi les entreprises françaises souffrent-elles de la force de l euro?, Lettre de l OFCE, n 295, 1 er février Mansaud Delphine, Morand Pascal (2009), Pour une nouvelle vision de l innovation, La documentation française, 2009 Medef (2013), Analyse de la compétitivité des entreprises françaises, Les chiffres du Medef, mars Ministère du commerce extérieur, pôle commerce extérieur DG Trésor (2012), Résultats du commerce extérieur en Natixis, Flash éco (2013a), La pire menace sur l'euro : les pays qui ont un problème de compétitivité-coût et où les dévaluations internes ne marchent pas : France et, n 233, 25 mars Natixis, Flash économie (2013b), Où voit-on des signes de réindustrialisation?, février 2013, n 124 Natixis, Flash marchés (2012), Quelles possibilités de couverture contre un scenario d éclatement partiel de la zone euro?, recherche économique, n 291, avril Natixis, Flash éco (2011), Quels pays seraient les gagnants d un fort recul de l euro?, n 245, avril 2011 OFCE (2012), Performances françaises à l exportation : la compétitivité «hors-prix» mise en cause, Lettre du CEPPI, n 313, mai Saint-Etienne Christian (2011), Pour une fédération monétaire européenne, Le Monde, 21/. Sapir Jacques (2012), Faut-il sortir de l euro?, Ed. du Seuil 33 La zone euro est considérée comme une zone monétaire non optimale : la politique monétaire unique, menée par la BCE, est fédérale alors que les politiques budgétaires restent nationales. Celles-ci cherchent cependant à converger davantage depuis l adoption du «six pack» en 2011 et du traité de stabilité, de coordination et de gouvernance (TSCG) en

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