HISTOIRE MODERNE. De papier, de fer et de sang. Publications de la Sorbonne 212, rue Saint-Jacques Paris

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1 HISTOIRE MODERNE Publications de la Sorbonne 212, rue Saint-Jacques Paris De papier, de fer et de sang Chevaliers et chevalerie à l épreuve de la modernité Benjamin Deruelle 11 juin 2015, 16 24, 672 p., 45 ISBN Tél : Fax : Courriel : publisor@univ-paris1.fr Le xvi e siècle est considéré comme le «crépuscule de la chevalerie». La violence des guerres d Italie, la haine des affrontements religieux et l expérience de la guerre moderne y seraient venues à bout de ses pratiques et de son idéal. Pourtant, cette période est aussi celle du chevalier Bayard, de l adoubement de François I er au soir de Marignan et de la mort d Henri II lors du tournoi de la rue Saint-Antoine. Jamais cet idéal n avait été autant invoqué par les princes et leurs hommes de guerre. Mais comment pouvaient-ils encore se dire chevaliers? Pourquoi en éprouvaient-ils même le besoin? Cette chevalerie, à laquelle ils vouaient un véritable culte, étaitelle encore celle du Moyen Âge? Voilà quelquesunes des questions qui conduisent la réflexion de Benjamin Deruelle. À partir d une étude des pratiques littéraires, guerrières et symboliques de la chevalerie, il nous invite à redécouvrir cet idéal avec les yeux des gentilshommes de la première modernité. Ce cheminement au travers des romans de chevalerie, des cérémonies du pouvoir ou de la violence de ces gentilshommes dévoile un versant essentiel, et pourtant peu connu, de leur imaginaire. La redécouverte de cette culture, réinventée pour mieux survivre, et de ses multiples appropriations rend ainsi à cet idéal martial son rôle d acteur à part entière de l histoire. La chevalerie redevient alors ce langage autour duquel une monarchie, plus forte que jamais, s oppose et communie avec sa noblesse. Cette étude revisite ainsi les figures multiples du chevalier et de la chevalerie au moment même où ce mythe fondateur de l imaginaire de l Occident est reforgé dans le papier, le fer et le sang de la guerre. L auteur : Benjamin Deruelle est maître de conférences à l université de Lille et chercheur à l Institut de recherches historiques du Septentrion. Ses recherches portent sur la culture, les représentations et les pratiques guerrières au xvi e siècle, analysées comme autant d expressions et de modalités de la régulation sociale. Outre ses articles, il a codirigé deux ouvrages collectifs : La construction du militaire (2013), et Combattre à l époque moderne (2013).

2 BON DE COMMANDE à retourner aux : Publications de la Sorbonne 212, rue Saint-Jacques Paris TITRE ET AUTEUR PRIX UNITAIRE QTÉ PRIX + frais de port * TOTAL * 6 par ouvrage, 1,5 par ouvrage supplémentaire Mme, M... Adresse Code postal et ville Date Signature Veuillez libeller votre titre de paiement à l ordre de : L Agent comptable de l Université Paris 1 Publications de la Sorbonne

3 Table des matières Remerciements 7 Préface 9 Liste des abréviations usuelles 13 Introduction De la chevalerie idéale à l idéologie chevaleresque 15 L invention du «crépuscule de la chevalerie» 16 Le «crépuscule de la chevalerie», ou les déclins de l ordre nobiliaire 19 Pour en finir avec le crépuscule de la chevalerie 24 Nouvelles approches, nouveaux cadres 28 Première partie Une chevalerie entre Antiquité, Moyen Âge et Modernité 43 Chapitre I Une pratique de la culture chevaleresque : l imprimé au XVI e siècle 47 Une pratique diverse, dynamique et rythmée 49 La diversité des genres 50 Une culture dynamique 54 Rythmes, acteurs et fonctions 58 Le «monde» de la littérature chevaleresque 63 Roman et politique 64 Roman et noblesse 70 Entre humanisme chrétien et militantisme religieux 77 Le monde des libraires 83 Chapitre II La fonction distinctive de la chevalerie 91 Les fonctions du roman 92 Identité 93 Mémoire 96 Pédagogie 98 Sotériologie 100 Le courage et la prouesse 107 Le courage : «vertu cardinale» ou héritage antique? 109 La prouesse : unité comptable du courage 117

4 668 De papier, de fer et de sang Une philosophie de l action 125 Un héritage médiéval 126 De l arétê à la vertu : l accomplissement par l action 134 L héroïsation chevaleresque ou la promesse d éternité 137 Chapitre III Des mots à l incarnation sociale : le chevalier du XVI e siècle 141 Entre histoire et fiction poétique 142 S inscrire dans l histoire par la vérité 143 Restaurer la culture chevaleresque 151 La réception des romans de chevalerie 156 Entre histoire et mémoire 165 La chevalerie dans les bibliothèques 165 Intertextualité chevaleresque 171 Des mots à l incarnation sociale 175 Des mots à la représentation sociale 175 Du chevalier au noble 180 Du chevalier au compagnon d ordonnance 184 Deuxième partie De l idéal guerrier à l idéal politique 195 Chapitre IV Un idéal entre communion et domination 199 Un idéal de communion 203 «Roi de guerre», roi-chevalier 203 L idéal chevaleresque : un terrain de communion entre le roi et sa noblesse 215 Le premier chevalier du royaume 218 L oriflamme et l épée 218 Les hommes et les institutions 223 L héroïsation du roi 227 L «euphémisation» de la domination 230 La communion par le sacre 230 Le sacre, un adoubement céleste 235 Guerres civiles et crise des représentations 239 L image troublée du chevalier 239 Une crise des représentations 242 Henri IV et la fiction chevaleresque 246

5 Table des matières 669 Chapitre V Une chevalerie au service du royaume 257 Les vertus du service 258 Le service comme devoir 258 La mort héroïque et sacrificielle 263 L idéal chevaleresque aux mains du roi? 268 L unique chevalerie du royaume 270 L ordre de Saint-Michel : contrat chevaleresque et égalité hiérarchique 275 Limites et réformes des ordres monarchiques sous Henri III 280 Agir sur l honneur pour dicter les comportements 289 Le serment et l honneur du service 290 La récompense ou les modèles d action positive 292 Une culture de la honte 299 Chapitre VI Un idéal politique au service de la noblesse 307 Un imaginaire au service de la noblesse traditionnelle 308 Une relecture princière de la chevalerie au XV e siècle 308 Primus inter pares 311 Chevalerie et monarchie mixte 314 Chevalerie et monarchie élective 318 Justifier la noblesse 320 Modèles chevaleresques et justification sociale 321 De l imitatio christi à la mémoire collective 326 Ambiguïtés et difficultés de l appropriation de l idée de service 331 Réformer la noblesse 334 La chevalerie : un phare de noblesse 335 Un retour aux vertus chevaleresques 338 Conscience et désir de chevalerie 341 Un idéal disputé : la chevalerie entre guerre et justice 343 Car «Minerve en la compagnie de Mars [ ] marchent de mesme pas» 343 La robe : une noblesse chevaleresque? 346 Un idéal au service de la noblesse militaire 350 Troisième partie De l idéal éthique à l idéal social : la chevalerie, un ethos nobiliaire 353 Chapitre VII L honneur et le duel 357 Une économie de l honneur 359 De l honneur chevaleresque à l honneur militaire 359 Une économie de l honneur 364

6 670 De papier, de fer et de sang Le duel : une pratique multiforme 374 Le duel dans la tradition chevaleresque 375 L image chevaleresque du duel judiciaire 377 Le duel privé entre Italie et chevalerie 382 La monarchie, la noblesse et le duel 387 De la promotion du duel 387 à son interdiction 389 Identité et compétition nobiliaire 394 Chapitre VIII Chevalerie et reproduction nobiliaire 407 Dans les familles : «dresser pour la guerre» 409 Rythme et contenus chevaleresques 409 Les voies de l éducation chevaleresque 412 Une idéologie réactivée en permanence 414 Les écoles de chevalerie 416 Sociologie et conditions de vie des pages 416 L éducation des pages 421 Écurie et académies 427 Le temps de l errance et de l expérience 430 Joutes, tournois et pas d armes 430 Les premières expériences de la guerre 440 Éducation et violence dans la seconde moitié du XVI e siècle 445 La chevalerie réduite en art 445 Les jeux chevaleresques entre héritage et mise en défens de la noblesse 455 Chapitre IX Un ethos nobiliaire 467 La lance, une constante tactique au XVI e siècle 468 Une constante réglementaire 468 Une constante dans les débats : le premier XVI e siècle 475 Une constante dans les débats : le second XVI e siècle 479 Une évolution tactique tardive 486 La lance et l ethos chevaleresque 489 La lance, le chevalier et l homme d armes 489 Des représentations aux pratiques 497 Un capitaine sage et «chevalereux» 506

7 Table des matières 671 Chapitre X L idéal de «bonne guerre» 513 Jus in bello et «bonne guerre» 515 Du justum bellum à la bonne guerre 515 Un modèle de comportement guerrier 518 Un idéal fonctionnel 520 Une éthique de la violence 523 Protéger le faible du fort 523 Blessés et victimes de guerre 530 Captivité, foi et rançon 532 Violence, chevalerie et «bonne guerre» 542 Altérité et droit à la «bonne guerre» 542 Réguler la violence entre les combattants 548 Face aux populations civiles 552 Conclusion Du «crépuscule» au troisième «âge de la chevalerie» 559 Réinvestissement et création 560 Affermissement du pouvoir et euphémisation de la domination 562 Crise, renouveau et mutation 564 Postface 567 Sources 571 Sources manuscrites 571 Sources iconographiques 573 Sources éditées et imprimées 574 Bibliographie 593 Instruments de travail 593 Bibliographie 595 Index des noms des auteurs cités 639 Index des noms de personnes, de personnages et de lieux 653