l agriculture familiale peut-elle nourrir la planete?

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1 l agriculture familiale peut-elle nourrir la planete? Souveraineté alimentaire et luttes paysannes POLITIQUE paraît 5 fois par an + 3 numéros hors série Abonnement annuel : 35 Étudiants, chercheurs d emploi, Omnio : 15 Si une facture est souhaitée : 40 Compte bancaire au nom de asbl Administration et rédaction, rue du Faucon 9 B-1000 Bruxelles téléphone : +32 (0) courriel : secretariat@politique.eu.org Mise en page ZINC est éditée par l asbl avec l aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce numéro a été réalisé grâce au soutien de la Direction générale de la Coopération au développement. 2 P lus d un milliard d êtres humains sous-alimentés vivent dans les zones rurales. Paradoxalement, ce sont pour la majeure partie des agriculteurs, c est-à-dire des producteurs et productrices de nourriture qui souffrent de la faim. Ces agriculteurs familiaux vivent pour la plupart en Afrique ou en Amérique Latine où le secteur agricole représente encore souvent, à la différence des pays occidentaux, 60 à 70% des économies nationales. Pourtant, depuis les crises alimentaires aiguës de 2008, de nombreuses déclarations émanant des gouvernements et d organismes de coopération internationale et nationale appellent à faire du soutien à l agriculture une priorité. Même si des efforts semblent être faits, on peut cependant rester dubitatif devant un phénomène tel que la terrible famine qui ravage l Afrique de l Est depuis ces derniers mois. Car il est évident qu il serait hypocrite de l imputer uniquement à un problème climatique. En outre, la sécheresse étant récurrente dans cette région du monde, on pourrait de toute manière s interroger sur les failles dans la prévisibilité d une telle catastrophe Non, il est clair que le problème est à chercher ailleurs. Comment 11 millions de personnes, en majorité des paysans, sont-ils devenus incapables de se nourrir? Comment les responsables au pouvoir dans ces pays et les États extérieurs, qui injectent des fonds dans des programmes d aide alimentaire et de développement, y compris le développement rural et agricole, peuvent-ils à ce point échouer par rapport à ce besoin primaire et vital, promu au statut de droit par l ONU, qu est l alimentation?

2 Autre question fondamentale : l agriculture paysanne familiale est-elle à même de nourrir de manière durable les populations locales? De plus en plus d experts, y compris au plus haut niveau, à l instar du Rapporteur spécial des Nations unies pour l alimentation, Olivier De Schutter, s accordent à dire que oui. Et même qu elle est la seule solution durable à long terme. Évidemment, cette potentialité s assortit de nombreuses conditions encore bien loin d être remplies dans l économie mondiale actuelle. En cause : de nombreux facteurs, dont, très certainement, tant à l échelon des États qu à l échelon international, une série d incohérences et de contradictions entre politiques agricoles, commerciales et de développement. Dans certains pays pauvres, les politiques publiques agricoles sont soit pratiquement inexistantes, soit mises à mal par des interférences externes et surtout par des politiques de commerce international des matières premières. Elles sont clairement au service du système néolibéral engrangeant de juteux profits qui ne sont pas redistribués aux producteurs à la base. D une part, les paysans, qu ils soient du Nord ou du Sud, n arrivent pas à concurrencer les grandes entreprises de l industrie agro-alimentaire qui inondent les marchés locaux de denrées alimentaires à bas prix et de piètre qualité. D autre part, la même industrie agro-alimentaire monopolise les terres vivrières pour des cultures d exportation destinées à gaver le bétail des pays du Nord et à produire des agrocarburants, encouragés par des États en quête de devises pour payer les intérêts de leurs dettes. Une série d accords bilatéraux ou multilatéraux sur les investissements, différents traités de libre commerce, représentent une menace pour la souveraineté alimentaire, l environnement et les droits humains des pays concernés. Via ces accords, les acteurs privés multinationaux bénéficient, dans les faits, de mécanismes d encouragement au pillage des ressources naturelles. Ils s accaparent chaque année, avec la complicité des pouvoirs en place, de millions d hectares de terres et de forêt, souvent dans les zones qui présentent la plus grande biodiversité naturelle. Ni les producteurs locaux, ni les PME nationales, ni les acteurs de la société civile ne sont généralement associés à la définition des politiques agricoles et foncières et aux conditions de mise en œuvre des accords de commerce. Des politiques de libéralisation et de privatisation, paradoxalement soutenues par des institutions financières censées promouvoir l aide et la coopération (la Banque mondiale et le Fonds monétaire international!) démantèlent une série de secteurs vitaux des pays les plus pauvres, dont l agriculture, en favorisant le commerce extérieur des pays riches. L Union européenne négocie également ses aides budgétaires en fonction de ses propres priorités. La réforme de la agricole commune pour sa part ne satisfait pas les agriculteurs européens qui ont, eux aussi, du mal à survivre dans ce contexte de libéralisation croissante des échanges. La dépendance des États les plus pauvres à ces différentes institutions et leur redevabilité par rapport à des prêts accordés sous conditions compromettent leur développement économique interne. L objet du présent dossier est de questionner les mécanismes qui mettent en péril la souveraineté alimentaire des États ou de communautés spécifiques et la sécurité nutritionnelle des populations. D examiner également à quelles conditions l agriculture familiale locale est viable et garante de leur sécurité alimentaire. Des compromis sont-ils possibles entre agriculture moderne et cultures traditionnelles, entre «agrobusiness» et réforme agraire? Au fil de ces pages, nous vous proposons une série d exemples concrets de situations vécues dans différents contextes par les paysans et aussi des analyses de ces mécanismes qui sabotent les agricultures du Sud mais également du Nord, où les petits producteurs, malgré des politiques de subside, n arrivent plus à concurrencer les grands conglomérats de l industrie agroalimentaire. Mais nous voulons surtout vous présenter les stratégies développées par les mouvements sociaux paysans contre le rouleau compresseur du néolibéralisme et de cette forme à peine voilée de néocolonialisme. Car, depuis environ deux décennies, les organisations paysannes se structurent, se professionnalisent et se coordonnent en réseaux nationaux et internationaux (le plus connu étant sans doute Via Campesina né en 1993). Ces derniers constituent progressivement une force de pression politique dont il n est plus tout à fait possible d ignorer la voix au sein des conférences intergouvernementales ou des instances internationales consacrées à l agriculture ou à l alimentation. Beaucoup de chemin reste encore à faire manifestement afin qu elle soit réellement entendue et surtout prise en compte. Au côté d autres acteurs de la société civile, Solidarité Socialiste est convaincue pour sa part que si le changement est possible en matière de justice sociale, ces dynamiques y ont un rôle fondamental à jouer et qu il faut par conséquent les soutenir et les encourager. n PASCALE BODINAUX Solidarité Socialiste 3

3 1 Les défis de l alimentation mondiale La sécurité alimentaire, un devoir d Etat Les crises de 2008 et 2011 montrent que le monde n en a toujours pas fini avec la faim malgré des récoltes de plus en plus abondantes. Si l on veut pouvoir nourrir neuf milliards de personnes en 2050, il faudra réaliser des prouesses techniques. Mais celles-ci ne pourront avoir lieu que dans un cadre politique favorable. lucien bourgeois économiste, membre de l Académie d agriculture de France La crise de 2008 a eu le mérite de rappeler les gouvernements du monde à leurs responsabilités. Dans le mouvement de mondialisation débridée des années 1990 et du début des années 2000, il était de bon ton de railler ceux qui croyaient encore à l utilité des politiques agricoles. Sous la bannière des pays d Océanie, l OMC, créée en 1994, contrairement à son sigle qui commence par le vocable «Organisation», apparaissait au contraire comme le bras armé de la désorganisation du commerce mondial. Toutes les politiques agricoles étaient considérées comme des atteintes à la liberté de commercer en paix. Les pays d Océanie n étaient pas crédibles pour tenir un tel discours. La Nouvelle-Zélande est un très petit pays producteur qui ne peut rester compétitif qu à la condition de ne pas intensifier sa production. Quant à l Australie, son climat la condamne à n être qu un exportateur intermittent. Les sécheresses successives de ces dernières années ont accru cette instabilité récurrente. Mais ces deux pays ont été rejoints par les pays d Amérique du Sud qui détenaient un potentiel plus important qui semblait inépuisable. Dans la mondialisation en cours, la Chine devenait petit à petit l atelier du monde. On pouvait penser que le Brésil avait vocation à devenir la «ferme du monde». Point n était besoin de continuer à produire des produits agricoles en Europe ou aux États-Unis. La mondialisation des échanges allait permettre la spécialisation des pays les mieux placés. Ils pourraient fournir à moindre coût ce dont le monde avait besoin et cela leur servirait de monnaie d échange pour acheter dans nos pays les produits à haute technologie vers lesquels nous devions nous spécialiser. Émeutes de la faim C est ce bel édifice qui s est écroulé en Comme pour le pétrole, le prix des matières premières agricoles explosait à des niveaux inconnus auparavant. Mais à la différence du pétrole, cela avait des conséquences beaucoup plus dramatiques pour la vie de nombre de nos concitoyens. Si le prix du pétrole augmente, on peut, sans danger, utiliser moins son automobile. Mais quand le prix du pain augmente on peut difficilement réduire sa consommation sans mettre sa vie en danger. Résultat : quand les prix ont augmenté, cela a suscité des émeutes de la faim dans de nombreux pays pauvres. Le nombre de personnes en état de sous-nutrition est passé de 850 millions à plus d un milliard. Il n en fallait pas plus pour susciter une kyrielle d analyses toutes plus argumentées les unes que les autres pour nous expliquer que le monde parviendrait difficilement à se nourrir. Toutes les raisons invoquées sont valables et méritent d être étudiées. Nous pourrions être neuf milliards de personnes d ici Or il y a actuellement déjà un milliard de personnes qui souffrent de sous-nutrition et environ trois milliards de plus qui aimeraient manger de temps en temps un peu de viande ou de protéines animales. Les perspectives semblent bouchées pour atteindre cet objectif. On peut y ajouter la raréfaction de l eau douce et des terres les plus fertiles pour cause d urbanisation galopante et bien évidemment le changement climatique qui provoque le réchauffement de la planète. Face à ces défis redoutables, il ne faudra rien négliger si l on veut nourrir correctement les neuf milliards de personnes annoncées. La sécurité alimentaire dans tous les pays n est toujours pas un problème résolu. Il faudra pouvoir mobiliser toutes les ressources disponibles en matière de technologie. Il faudra encourager les investissements dans la production mais aussi dans les transports et la transformation. Or, il est vrai que les investissements dans le secteur agroalimentaire sont passés au second plan dans les priorités de la Banque mondiale. On a préféré les investissements dans les activités de sous-traitance industrielle et surtout dans les équipements touristiques. Mais une chose est sûre, quand on ne peut pas faire de 4

4 nouveaux investissements, il y a peu de chances que la production de produits agricoles puisse progresser à un rythme suffisant. Spéculation = volatilité des prix Mais ces discours ont été apparemment démentis par les faits dès l année Cette année-là, les prix des céréales ont brusquement chuté à leur niveau d avant la crise. Comment expliquer pareil retournement par rapport à une tendance que l on nous annonçait en hausse structurelle. Contrairement aux pronostics, la production de céréales du monde n a jamais été aussi importante que ces trois dernières années. Face à cela, la demande était insuffisante et les prix ont baissé. Il restait pourtant ce milliard de personnes sous-alimentées mais n ayant pas de revenu : leur demande est non solvable et ne peut faire augmenter les prix. La baisse des prix semble une bonne affaire pour les consommateurs. Mais comme les estomacs ne sont pas extensibles, la demande n augmente guère et les prix baissent plus que proportionnellement par rapport à l augmentation de l offre. En revanche, cette baisse de prix se révèle catastrophique pour les agriculteurs. À la mi-2010, nouveau retournement de conjoncture. Les prix flambent à nouveau et doublent en quelques mois. On en a cherché la cause dans les feux qui ont dévasté les plaines russes. Mais quand on fait le bilan, on constate que la récolte de maïs et de riz de la campagne est la meilleure de l histoire. La récolte totale de céréales est en recul de 2% seulement par rapport à la récolte précédente! On en a cherché la cause dans la spéculation financière. Elle a sa part de responsabilité en particulier dans les fluctuations à court terme. Mais cela n explique pas les «fondamentaux» et ces fondamentaux montrent une forte augmentation de la demande. Le gouvernement américain a incité à produire de l éthanol et c est désormais plus de 40% de la récolte américaine de maïs qui est ainsi distraite de ses utilisations alimentaires. Les responsabilités politiques La conjoncture actuelle illustre parfaitement les enjeux alimentaires de la planète. On finissait par croire que le libre marché assurait l optimum économique et que les problèmes éventuels ne venaient que d une intervention souvent calamiteuse des autorités politiques dans la sphère économique. Les fleuves de lait, les montagnes de beurre, les frigos pleins de carcasses de viande bovine et les silos de céréales étaient le fruit de l incompétence des politiques. La très forte augmentation de la volatilité des prix à laquelle on assiste ces dernières années montre à l évidence que le libre jeu du marché n est pas une solution satisfaisante car il accroît les risques à la fois pour les producteurs et pour les consommateurs. Or ces risques sont contre-productifs dans le domaine de l alimentation. Quand les prix sont élevés, cela a pour résultat d exclure les consommateurs les plus pauvres. C est ainsi que le programme américain d aide alimentaire aux plus démunis vient d exploser en quelques années. Entre 2008, il concernait 26 millions d Américains, en 2011, 45 millions pour un budget annuel de 65 milliards de dollars. C est plus que l ensemble des dépenses agricoles de l Union européenne! Il est vrai que l UE est en ce domaine peu généreuse. Nous n y affectons que 500 millions d euros et l Allemagne veut baisser cette enveloppe à 100 millions l année prochaine! Quand les prix sont bas, le revenu des agriculteurs s effondre. Contrairement à une idée reçue, les exploitations les plus fragilisées par les baisses de prix ne sont pas les plus petites mais celles qui ont investi et qui se sont endettées pour mettre en œuvre le progrès technique disponible. Si ces entreprises disparaissent, cela grève le potentiel de production de l avenir. Si le marché avait toutes les vertus, cela se saurait et on ne voit pas pourquoi la plupart des pays du monde seraient intervenus dans les marchés des produits agricoles. Le monde a besoin de mobiliser tout le progrès technique disponible pour assurer son alimentation. Il faudra être vigilant car la sécurité alimentaire de la planète n est pas acquise. Cela ne pourra se faire qu à la condition que tous les gouvernements remettent la priorité pour développer la production agricole. La crise économique actuelle montre que le marché n est efficace qu à condition d être encadré par des règles collectives claires. C est là le rôle du «politique». C est encore plus vrai dans l agriculture que dans le reste de l économie. n 5

5 1 Les défis de l alimentation mondiale Un million de personnes affamées, c est plus qu une urgence humanitaire La crise humanitaire dans la corne de l Afrique vient de rappeler la gravité de la situation de millions de personnes dans les pays en développement. Au-delà des actions humanitaires menées dans l urgence, les Somaliens et autres Éthiopiens espèrent un jour la reconnaissance de leur droit à l alimentation. Un concept à la mode mais très peu appliqué. entretien avec GAËTAN VAN LOQUEREN agroéconomiste, chercheur à l Université catholique de Louvain et conseiller du rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l alimentation. (Il s exprime à titre personnel.) Une notion revient souvent quand on parle de sécurité alimentaire, c est le droit à l alimentation. Quelle serait votre définition de ce droit? Je vais commencer par une assertion négative. Le droit à l alimentation, ce n est pas recevoir des rations alimentaires après une catastrophe naturelle ou des tensions civiles. Cela n est qu une partie infime de ce qu on peut appeler le droit à l alimentation. Le droit à l alimentation, c est le droit d avoir accès à des ressources productives qui permettent de se nourrir, ou d avoir un revenu qui permet d acheter sur les marchés des vivres qui garantissent une alimentation suffisante et adéquate. Enfin, c est un «méta-droit» comme l a proposé Amartya Sen. Le droit des citoyens à bénéficier de politiques publiques qui font reculer la faim et qui mettent en œuvre concrètement ce droit à l alimentation. L alimentation est influencée par les politiques agricoles, les prix sur les marchés internationaux, le commerce international Pour réaliser le droit à l alimentation, une seule mesure ne suffit pas, il faut avoir recours à des stratégies nationales. Malheureusement, très peu d États ont mis en œuvre des politiques nationales pour assurer ce droit à leurs populations. Mais les progrès sont croissants : si on compte le Mexique qui vient de le faire en juin 2011, il y a déjà 26 pays qui ont inscrit le droit à l alimentation dans leurs constitutions. D autres, surtout en Amérique latine et quelques-uns en Afrique, commencent à mettre en place des stratégies nationales et des dispositions législatives. Il faut rappeler que même s il était inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l homme, c est seulement depuis une vingtaine d années que le droit à l alimentation est traduit dans des textes concrets qui lui donnent une portée juridique. Les organisations de la société civile jouent un rôle important dans ce domaine en ce sens qu elles considèrent le droit à l alimentation comme complémentaire au concept de souveraineté alimentaire, et qui a l avantage de rappeler que mettre la priorité sur les groupes les plus vulnérables ou garantir la participation des populations dans les politiques de sécurité alimentaire qui les affectent sont des exigences du droit international des droits de l homme. Mais il y a encore du chemin à faire car le concept de droit à l alimentation, même s il est incontournable, n est pas encore le plus déterminant dans le débat public. Pour l instant, l idée dominante est qu il faut augmenter la production agricole pour assurer la sécurité alimentaire. Et la crise de 2008 avec la hausse des prix des denrées alimentaires et les émeutes de la faim ont donné du grain à moudre à ceux qui estiment qu il faut doper la production agricole pour résoudre la question de la faim dans le monde. Alors qu on sait bien que la faim n est pas seulement une affaire d agronomes et de production abondante mais plutôt une question d accès à la production et de redistribution des revenus, de sorte que chacun puisse subvenir à ses besoins alimentaires. 6

6 Quand la sécheresse avance c krayker Comment analysez-vous la situation dans la corne de l Afrique, au regard du droit à l alimentation dont vous venez de parler? La situation dans la corne de l Afrique est généralement perçue comme une fatalité, un problème humanitaire et non pas comme un droit à l alimentation qui devrait être garanti par l État. Les experts avaient anticipé la crise. Les Nations unies, le Programme alimentaire mondial (Pam) et l Agence des Nations unies pour l agriculture et l alimentation (FAO) ont lancé des appels avant que la famine ne soit déclarée. Le système des Nations unies a évalué les besoins pour nourrir les populations et redynamiser le développement. Les pays donateurs n ont pas réagi tout de suite et n ont commencé à le faire qu une fois la catastrophe déclarée et qu on a commencé à compter les morts. C est d une irresponsabilité sans nom. Le rapporteur spécial a fait des propositions concrètes et structurelles pour prévenir de telles situations, notamment dans le cadre de la réforme de la Convention relative à l aide alimentaire, afin que les obligations des États envers celle-ci soient basées sur les besoins des pays récipiendaires. Il faut aller vers un système où les pays, surtout les plus développés, auraient l obligation de contribuer de manière anticipative et à la hauteur de leurs richesses à un fond pour faire face à des crises humanitaires comme dans la Corne de l Afrique de sorte que les organisations humanitaires internationales, le programme alimentaire mondial en premier lieu, ne doivent pas commencer à chercher de l argent dans l urgence. C est un exemple qui montre qu il y a des possibilités politiques de gouvernance mondiale si on veut améliorer la manière dont on gère des crises. La même remarque est valable quand on parle d insécurité alimentaire. Un milliard de personnes en situation d insécurité alimentaire, c est en soi une urgence. Selon vous, l agriculture ne devrait-elle pas représenter un secteur prioritaire pour assurer la souveraineté alimentaire dans la plupart des pays en développement? Pendant près de trente ans, les institutions internationales n ont pas considéré l agriculture comme une priorité du développement. On a estimé que le développement des pays pouvait reposer sur l exportation de quelques denrées ou que l ouverture au commerce international induirait par génération spontanée une industrialisation et le développement d un secteur tertiaire qui développerait le pays. L enseignement que l on peut tirer de la crise alimentaire, c est qu on ne peut pas se passer d un investissement public dans l agriculture pour mener un processus de développement et pour garantir la sécurité alimentaire des populations. Dans les pays où plus de 70% de la population vit de l agriculture, la seule solution pour s en- 7

7 1 Les défis de l alimentation mondiale Un million de personnes affamées, c est plus qu une urgence humanitaire entretien avec gaëtan Van Loqueren Les enfants sont les premières victimes c clesio gager dans une dynamique de développement, c est de progressivement améliorer le sort des paysans, de créer des emplois en milieu rural, même en dehors de l agriculture, afin de freiner l exode vers les villes. Ne pas investir dans les petits paysans mène à une impasse, même si bien sûr les pays ne doivent pas investir que dans ce secteur. Dans les années 1980, la plupart des pays africains, indépendants depuis une vingtaine d années, ont dû adopter des programmes d ajustements structurels contraignants imposés par les institutions financières internationales. Ces programmes ont eu un impact important sur le secteur agricole, avec le démantèlement des offices publics gérant les prix des produits agricoles et la disparition des conseillers agricoles, des services vétérinaires et tous ceux qui concouraient à l encadrement technique des paysans. L État a progressivement délaissé le secteur, au profit d entrepreneurs privés, peu soucieux des intérêts du monde rural, qu ils ont abandonné quand ce n était pas rentable. C est ce désinvestissement que le monde associatif a dénoncé dès le départ. Il existe, au sein de la FAO 1, un Comité pour la sécurité alimentaire mondiale. Quel est son rôle et quelle place y occupent les organisations de la société civile? Un des rares aspects positifs de la crise de 2008, c est qu au sein de la FAO, le Comité pour la sécurité alimentaire mondiale a été réformé et son fonctionnement amélioré. Cette instance qui gère au niveau mondial les questions de sécurité alimentaire devrait, dans une vision progressiste et ambitieuse, un jour jouer un rôle semblable à celui du Conseil de sécurité des Nations unies mais sur les questions de sécurité alimentaire. Le Comité pourrait par exemple avoir un jour à analyser les accords commerciaux de l Organisation mondiale du commerce (OMC) et leur impact sur la sécurité alimentaire, et trancher quand on franchit la ligne qui a des répercussions négatives sur l application du droit à l alimentation. Il y a de nombreuses organisations qui militent pour un Comité de sécurité alimentaire plus proche du droit à l alimentation et c est un point prévu dans la réforme. Il est par exemple espéré que le comité devienne une instance devant laquelle les pays auront à rendre des comptes. Il faudrait en effet un jour arriver à instaurer un système de redevabilité des comptes («accountability») qui obligerait les pays à rendre compte de leurs efforts par rapport aux personnes en situation d insécurité alimentaire. Au niveau international, ce système pourrait même être mis en place aujourd hui. Chaque pays devrait pouvoir rendre des comptes sur le droit à l alimentation et la sécurité alimentaire de ses populations. Comme c est le cas, par exemple, en ce qui concerne le respect des droits fondamentaux des citoyens des États membres de l Union européenne. Un autre exemple : la Belgique doit remettre des rapports à l OMC pour montrer 8

8 qu elle respecte les règles en matière de subsides agricoles. Il devrait en être de même en ce qui concerne les droits de l homme et la sécurité alimentaire. Un signe qui est encourageant avec la réforme du Comité pour la sécurité alimentaire, c est que les mouvements sociaux et les organisations de la société civile en général, qui sont maintenant invités durant la majorité du processus, jouent un rôle actif et positif dans les négociations, par exemple sur la rédaction de directives volontaires sur la gestion des questions foncières. Les choses avancent doucement mais c est un combat permanent pour créer de la convergence entre les positions d États très différents et faire entendre la voix des organisations de la société civile dont l implication est nécessaire et le rôle incontournable pour que les intérêts des groupes les plus vulnérables soient respectés. Pour faire avancer la question du droit à l alimentation, les recommandations du Rapporteur spécial et les instances de Rome ne suffiront pas. Ce sont les mouvements sociaux et les forces politiques progressistes qui feront avancer le débat. La coopération internationale, à travers les ONG de développement, peut-elle favoriser la reconnaissance du droit à l alimentation? Oui, parfaitement. Ici et là, une grosse ONG, la FAO ou des agences de développement, ont pu aider les efforts d une coalition d organisations d un pays donné pour faire adopter des lois ou des stratégies garantissant le droit à l alimentation. Arriver à transposer le droit à l alimentation dans des lois est un travail de longue haleine et nécessite des moyens financiers afin de renforcer l expertise des organisations de la société et surtout, de mieux informer les populations sur leurs droits. C est un sujet important, peut-être aussi important à long terme que de financer des pompes ou des puits, même si c est moins visible. Ce n est malheureusement pas encore une priorité pour toutes les agences de développement. Quels liens faites-vous entre droit à l alimentation et accès à la terre? Donner un accès à la terre est une manière d assurer la sécurité alimentaire car la parcelle familiale constitue un filet de sécurité, même si les propriétaires vont travailler en zone urbaine pour compléter et diversifier leurs revenus. La répartition et l accès à la terre varient selon les pays. Au Brésil et en Afrique du Sud par exemple, il existe une forte inégalité entre les grands propriétaires terriens, qui possèdent des milliers d hectares, et une masse de petits paysans qui n ont que des parcelles de un à cinq hectares. Et puis il y a tous ceux qui n ont rien du tout et qui vendent leur force de travail aux agriculteurs qui ont besoin de main-d œuvre. Dans les pays où il y a de fortes inégalités dans la répartition des terres, une réforme agraire est plus que nécessaire, afin de redistribuer une partie des ressources, au profit des petits paysans, qui doivent être soutenus et accompagnés dans une dynamique de développement rural. Avec les moyens qu il faut, les petits producteurs ont la capacité de bien gérer et exploiter la terre. Ils le prouvent là où ces conditions sont réunies. Dans d autres pays en Afrique, l inégalité dans l accès à la terre n est pas aussi forte mais il existe un grand degré d insécurité foncière. La propriété foncière n est pas établie de façon formelle. Le cas de Madagascar illustre bien ce problème. Au lendemain de l indépendance, les terres laissées par les colons sont devenues la propriété de l État, et le pouvoir a estimé il y a quelques années, juste avant la crise, pouvoir profiter de certaines zones pour attirer des grands investisseurs étrangers. Depuis 2006, avec la création de guichets fonciers décentralisés, l État mène parallèlement un processus de certification des terres des familles qui le demandent, dès lors qu il n y a pas d autres requêtes sur ces mêmes terres. Ces certificats fonciers peuvent être transférés aux descendants, ce qui renforce le sentiment de sécurité des familles et constitue un rempart contre les expulsions et l accaparement des terres. Enfin, ces titres fonciers devraient améliorer l accès au crédit des petits paysans, et encourager ceux qui le souhaitent à aménager leurs terrains ou à y planter des arbres fruitiers. Autant de dynamiques qui améliorent la productivité et la durabilité des systèmes agricoles, et qui diversifient en même temps l alimentation. Renforcer l accès à la terre et la sécurité du foncier, c est donc concrétiser le droit à l alimentation. n Propos recueillis par Wendy Bashi et Pascale Bodinaux. 1 Organisation des Nations unies pour l alimentation et l agriculture. 9

9 1 Les défis de l alimentation mondiale Droit à l alimentation, souveraineté alimentaire et accès à la terre La crise alimentaire de ces dernières années a mis à jour l urgence du débat sur la souveraineté et la sécurité alimentaires. La situation humanitaire dans la corne de l Afrique vient aussi rappeler que partout dans le monde, quand on parle de droits humains, on oublie souvent un droit essentiel : le droit à l alimentation. manuel eggen et florence kroff Fian-Belgique (FoodFirst Information and Action Network), organisation internationale des droits de l Homme qui consacre son travail à la réalisation du droit à l alimentation dans le monde. Le droit à l alimentation, la souveraineté alimentaire et l accès à la terre sont des concepts interdépendants et complémentaires afin de lutter efficacement contre la faim dans le monde. Ces termes utilisés à bon, ou parfois, mauvais escient, méritent de s y attarder pour en saisir l essence et l histoire. D un côté, le droit à une alimentation adéquate est un concept juridique, consacré comme un droit humain fondamental dans plusieurs instruments nationaux, régionaux et internationaux. La souveraineté alimentaire, de son côté, est un concept politique développé par le mouvement paysan et en évolution constante qui a directement connu un succès mondial comme réponse face à la globalisation et à l expansion du modèle de production agro-industrielle. L accès à la terre, un élément fondamental Tant en ce qui concerne le droit à l alimentation que la souveraineté alimentaire, l accès aux ressources productives, et essentiellement à la terre, représente un élément central. Ainsi, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels prévoit que le développement ou la réforme des régimes agraires constitue une mesure privilégiée pour assurer le droit à l alimentation des populations (art. 11, al. 2), tandis que la souveraineté alimentaire prône un contrôle local des ressources naturelles et des territoires et un accès équitable à la terre pour les paysans pauvres. Le droit à l alimentation En effet, le manque d accès adéquat et sécurisé à la terre et aux ressources naturelles est l une des causes principales de la faim et de la pauvreté dans le monde. Parmi le milliard de personnes qui souffrent de la faim à l heure actuelle, environ 500 millions sont Définition : Le droit à l alimentation est le droit d avoir un accès régulier, permanent et libre, soit directement, soit au moyen d achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur, et qui assure une vie psychique et physique, individuelle et collective, libre d angoisse, satisfaisante et digne. Date : Source : Art. 25 de la Déclaration universelle des droits de l homme Art. 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Éléments clés : Le droit à l alimentation permet d identifier trois types d obligations dans le chef des États, qui sont tenus de respecter (s abstenir de prendre des mesures qui aient pour effet de priver quiconque de l accès à une alimentation adéquate), protéger (veiller à ce que des entreprises ou des particuliers ne privent pas des individus de l accès à une nourriture adéquate) et garantir (prendre les devants de manière à renforcer l accès de la population aux ressources et aux moyens d assurer sa subsistance, y compris la sécurité alimentaire, ainsi que l utilisation desdites ressources et moyens) le droit à l alimentation des citoyens à l intérieur et à l extérieur de leurs frontières. Avantages : Légitimité des revendications, personnes détentrices de droits (et non victimes), obligations étatiques, protection juridique. Inconvénients : Méconnu, dépendant d un État de droit, formel. 10

10 c NKZS des petits paysans et paysannes qui cultivent des petites parcelles insuffisantes pour assurer leur subsistance tandis que 200 millions sont des paysans et paysannes qui n ont pas (ou plus) d accès à la terre et qui sont contraints de travailler dans des grandes exploitations agricoles dans des conditions souvent proches de l esclavage. Plusieurs facteurs expliquent le manque d accès adéquat et sécurisé à la terre, en particulier : la distribution inégale des terres dans les pays en développement suite à la colonisation ; le modèle agro-industriel qui implique une concentration des terres dans un objectif de productivité et de rentabilité ; l absence de titres fonciers sécurisés pour les petits paysans et le statut incertain des terres «coutumières» ; l augmentation de la population mondiale qui accroît la pression sur les terres ; enfin, l accaparement des terres. Ce dernier phénomène, entendu comme l acquisition de terres à grande échelle par des investisseurs publics ou privés hors de leur pays d origine, a pris, ces dernières années, une ampleur dramatique liée au besoin d assurer une sécurité d approvisionnement en nourriture (suite aux crises alimentaires) ou en énergie (course aux agrocarburants) au niveau mondial. La plupart des acquisitions La souveraineté alimentaire Définition : Le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires. Date : 1996, dans le contexte du Sommet mondial de l alimentation (SMA). Source : Idée lancée par la Via Campesina au SMA, qui a donné naissance à un mouvement populaire global porté aujourd hui par une grande diversité de secteurs sociaux. Éléments clés : La souveraineté alimentaire repose sur six piliers : - le droit à l alimentation pour tous - le soutien et le respect des producteurs de denrées alimentaires - des systèmes alimentaires localisés (contre le dumping et la dépendance vis-à-vis de sociétés transnationales) - le contrôle local des ressources naturelles et des territoires (contre la privatisation et l exploitation, pour l accès à la terre) - le développement et l échange du savoir local (contre les organismes génétiquement modifiés) - le travail en harmonie avec la nature (contre les monocultures, l élevage industriel, pour des pratiques agro-écologiques). Avantages : Succès sans précédent, peuples au centre des préoccupations, alternative/ vision. Inconvénients : Flou, centré sur la production agricole, informel. concernent des territoires de plus de hectares et certaines plus de hectares! Ainsi, la FAO (l Organisation des nations unies pour l alimentation et l agriculture) estime que rien qu entre 2008 et 2010, 20 millions d hectares de terres agricoles ont fait l objet de transactions ou de négociations impliquant des investisseurs étrangers et cela uniquement en Afrique 1. Ce chiffre correspond à la superficie totale des terres agricoles en France! Même si l ampleur exacte du phénomène d accaparement de terres n est pas encore connue, une chose est sûre : ce phénomène a un impact sur le droit à l alimentation et la souveraineté alimentaire dans les pays hôtes. Sécuriser la gestion des terres et des ressources naturelles et assurer une répartition plus équitable des terres restent donc des questions urgentes qui doivent être traitées au plus vite afin de garantir la sub- 1 S. Monsalve Suarez, «Terre pas à vendre», L Observatoire du droit à l alimentation et à la nutrition, L accaparement de terres et la nutrition Défis pour la gouvernance mondiale, 2010, p

11 1 Les défis de l alimentation mondiale Droit à l alimentation, souveraineté alimentaire et accès à la terre manuel eggen et florence kroff sistance des populations, en particulier dans le contexte de la crise alimentaire actuelle. Pour un arrêt de l accaparement de terres «Pour un arrêt immédiat de l accaparement de terres», c est le titre d une déclaration commune de Fian, de Via Campesina, de Land Research Action Network (LRan) et de Grain qui a été lancée en avril 2010 pour réitérer le message porté depuis des années par les paysans et paysannes de par le monde. Plus de cent organisations de la société civile s y sont ralliées pour rappeler «qu il est plus important que jamais de protéger ses ressources de la convoitise des entreprises et des États, afin de les laisser à ceux qui en ont besoin pour se nourrir eux-mêmes et nourrir les autres de manière durable, et leur permettre de continuer à exister en tant que communautés et sociétés. L accaparement de terres à grande échelle même quand il n est pas accompagné d expulsions forcées prive les communautés locales de terre, détruit des modes de vie, donne moins de places aux politiques agricoles orientées vers les paysans/paysannes, et entraîne une distorsion des marchés en favorisant la concentration toujours plus grande de l agrobusiness et du commerce global, plutôt que de promouvoir une agriculture paysanne durable, tournée vers les marchés locaux et nationaux et les générations futures. Cela accélérera aussi la destruction des écosystèmes et la crise climatique. Promouvoir ou permettre l accaparement de terres à grande échelle est une violation du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.» 2 Assurer une meilleure gestion foncière Dans cette optique, on peut mentionner deux processus importants qui ont été lancés par la FAO. Tout d abord, la Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (Cirardr), organisée en mars 2006 à Porto Alegre par la FAO, et qui avait suscité de grandes attentes de la part des organisations de la société civile (OSC) quant à l engagement renouvelé de la FAO et de ses États membres pour améliorer la gestion des terres et des ressources naturelles dans le but de combattre la faim et la pauvreté 3. La déclaration finale de la conférence reste un moment important pour la lutte des peuples visant à garantir l accès à la terre. Pour la première fois, le rôle fondamental des réformes agraires est reconnu dans le cadre de la lutte contre la faim. Malheureusement, jusqu à présent, les engagements politiques ne se sont pas transformés en mesures concrètes. Au contraire, le phénomène d accaparement des terres provoque de facto une contre-réforme agraire. Deuxièmement, la FAO a lancé un processus participatif pour adopter des directives volontaires sur la gouvernance responsable des régimes fonciers des terres, L abondance alimentaire est-elle possible? c nikki macleod de la pêche et des forêts. Ces directives volontaires actuellement en cours de finalisation et qui auraient dû être adoptées lors de la dernière session du Comité pour la sécurité alimentaire de la FAO en octobre 2011, visent à interpréter les obligations internationales des États en matière de gestion des terres, à déterminer des principes et standards reconnus internationalement et à formuler des recommandations aux États. L enjeu est crucial. Bien que les négociations n aient pas pu aboutir en octobre, 75% du texte ont été adoptés par les États membres de la FAO. Une ultime réunion de négociation s annonce donc pour début Si les États s engagent réellement aux côtés des peuples «pour» un accès durable aux ressources naturelles et «contre» la faim, ces futures directives pourraient constituer un outil capital pour soutenir de véritables réformes agraires redistributives ainsi que des politiques qui soutiennent et renforcent les droits 12

12 des communautés locales aux ressources naturelles et qui sont socialement justes et écologiquement durables. Pourtant, à l issue de la première session de négociations en juillet 2011, les organisations de la société civile participant au processus en ont douté face aux positions décevantes de plusieurs pays. Le Canada et la Turquie se sont farouchement opposés à l inclusion de l accès à l eau potable et pour la production alimentaire et l élevage dans le champ d application des directives. Le Canada, l Australie et le secteur privé ont continuellement soutenu les États-Unis dans leur position selon laquelle la croissance économique, le renforcement des marchés et des investissements sont absolument essentiels pour éradiquer la pauvreté. Et pire encore, la majorité des États se sont farouchement opposés à se référer aux obligations existantes en matière de droits humains en relation avec la terre, la pêche et les forêts de peur de créer de nouvelles obligations. Mais d autres éléments renforcent la confiance des acteurs en l avenir. Durant tout le processus de ces nouvelles directives, il a été très encourageant de voir que le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) réformé permet une réelle participation dynamique et effective des différents groupes de la société civile. Surtout, sachant que les négociations des directives constituent la première initiative du CSA réformé face à un des problèmes les plus urgents de notre temps : comment sécuriser l accès à la terre, à la pêche et aux forêts pour les petits producteurs alimentaires, et particulièrement les femmes. n 2 La Déclaration a été cosignée par plus de 100 organisations de la société civile. ( 3 Voir la Déclaration finale de la conférence sur le site : Il ne faut pas des milliards pour faire une politique agricole En Afrique de l Ouest, la gestion publique de la protection de l agriculture pose problème. Devenue consommatrice de la surproduction occidentale, la région a changé radicalement ses valeurs culinaires et met en avant un plan le développement urbain plutôt qu une réelle politique agricole. entretien avec mamadou cissoko Mamadou Cissoko est un leader paysan d Afrique de l Ouest, il est membre du Comité pour la sécurité alimentaire mondiale créé par les Nations unies. Pourquoi, au XXI e siècle, y a-t-il encore de l insécurité alimentaire? L accès à l alimentation a modelé le monde. La construction des empires et des royaumes était motivée par l accès à la terre et à l eau. Ce sont des besoins fondamentaux de l humanité. Et il y a toujours eu des crises alimentaires, parce que l agriculture dépend de la nature, que les agriculteurs ne maîtrisent pas. Cependant, dans l histoire récente, le développement technologique et scientifique qui a permis les révolutions agricoles, a favorisé la concentration des terres et de nouveaux investissements. On est sorti du système traditionnel de l agriculture familiale, qui visait l autosuffisance : la main-d œuvre de la famille travaillait et on produisait avant tout pour la nourrir, elle et la communauté proche. S il y avait de l excédent, on pouvait songer à le vendre. Avec la globalisation, les produits ont commencé à traverser les océans. Et il y a eu, du côté des Occidentaux d abord, États-Unis et Europe, une volonté politique d utiliser l agriculture en tant que force, comme l armée et ou la monnaie. En Afrique, au moment des indépendances, les dirigeants ont misé sur un soutien à l agriculture avec comme principale richesse les produits agricoles (cacao, bananes, ananas ). Les gouvernements ont aussi essayé de développer l agriculture vivrière, avec la mise en place de programmes nationaux et des financements pour l agriculture. De 1960 aux années 1980, il y a eu un changement visible, avec davantage de bien-être en milieu rural. Les travaux physiques ont été allégés grâce aux équipements agricoles. Avant, tout se faisait avec la force. On portait tout sur la tête ou le dos, tout se faisait à la main. Les surfaces agricoles et le rendement ont alors augmenté, entre autres grâce à la recherche agricole appuyée par les États. 13

13 1 Les défis de l alimentation mondiale Il ne faut pas des milliards pour faire une politique agricole entretien avec mamadou cissoko Et puis avec la crise, il y a eu une situation que nous avons appelée le «sans État». Avec les programmes d ajustements structurels imposés par les institutions financières internationales, il y a eu moins d interventions de l État. Dans le même temps, l Europe a connu des problèmes de surproduction, en raison de la agricole commune (Pac). La question était de savoir s il ne fallait pas payer pour brûler les surplus. Alors l Europe, la Banque mondiale et les États-Unis nous ont dit : pourquoi investir dans votre agriculture archaïque alors que nous pouvons vous fournir des produits de qualité qui ne coûtent presque rien? Nous sommes devenus un débouché pour la surproduction occidentale : lait en poudre, blé, maïs américain Exporter était la solution la moins chère pour l Europe. Les chefs d État africains étaient, eux, tranquilles parce que les villes avaient tout. Conséquence : le changement des habitudes alimentaires. Les spaghettis sont arrivés avec les programmes d aide, les petits pois séchés ainsi que les huiles végétales. Les consommateurs commençaient à préférer le goût du riz à celui du mil. Les femmes disaient que le temps de cuisson était nettement plus avantageux par rapport au temps passé à piler le mil. Le milieu rural perdait espoir car, quoiqu on fasse, la production locale était beaucoup plus chère que les produits importés, parce que les agriculteurs occidentaux étaient subventionnés pour produire, pour stocker et exporter. Nos agriculteurs n avaient plus de soutien. Les jeunes se sont massivement déplacés vers les villes. Aujourd hui, plus de la moitié de la main-d œuvre rurale a plus de 40 ans Pendant la période du «tout État», il y avait des programmes agricoles, avec des objectifs de production à atteindre, mais pas de politique agricole. L épargne en milieu rural n a pas été favorisée, les gens dépensaient tout ce qu ils gagnaient. 14 Culture d oignons en pays dogon, Mali. c Erwin Bolwidt Comment concevez-vous le droit à l alimentation? Il semble que rien n est mis en place pour le faire respecter. L alimentation est avant tout une responsabilité citoyenne, partagée par tous les êtres humains. Chaque être humain doit manger, une fois par jour ou plus, végétarien ou pas, mais doit manger. Pouvoir se nourrir est un droit fondamental. Dans la Déclaration universelle des droits de l homme qui ouvre la Charte des Nations unies, ce droit est mentionné. Mais plusieurs interprétations existent. La FAO (Organisation des Nations unies pour l alimentation et l agriculture) dit : disponibilité et accessibilité. Mais ils ont oublié qu il y a des gens qui n ont pas un rond Même si, devant chez soi, il y a un marché plein de produits, encore faut-il avoir de l argent pour acheter. Que disent les paysans? J ai choisi un métier, j ai choisi d être agriculteur, pour me nourrir et nourrir ma collectivité. Toute atteinte à ce métier est donc une atteinte au droit à l alimentation. Le débat, pour moi, n est pas international ; il est au niveau des pays. Les Européens et les Américains l ont réglé. Aux États-Unis, il y a les Farm Bills, fondés sur le principe que si les produits atteignent un certain niveau de prix, le gouvernement intervient. Sinon, les habitants ne pourraient pas vivre. En Europe, il y a la Pac, qui va plus loin. Quand il y a une surproduction qui nous coûte, les agriculteurs sont payés pour produire moins, mais suffisamment pour la région et vendre ailleurs les excédents. Les terres non cultivées vont participer à la protection de l environnement. Il n y a pas un pays au monde qui n a pas les moyens de régler cette question. C est un débat que nous avons souvent avec les pays occidentaux, qui nous disent que nous n avons pas les moyens de faire une politique agricole. Mais une politique agricole, ce n est pas 45 milliards d euros par an Comment décririez-vous ce type de politique agricole? Préserver la biodiversité est un aspect essentiel. C est de là qu on

14 c vredeseilanden tire les semences. Avec les semences, on fait l agriculture et les produits de notre agriculture font nos valeurs culinaires. Cela participe de notre identité. Le peul (ethnie de l Afrique de l Ouest) qui boit beaucoup de lait ne raisonnera pas de la même manière que celui qui mange beaucoup de manioc et d igname. L alimentation est une bonne partie de l identité de l homme. C est pourquoi nous disons que l exploitation familiale est multidimensionnelle et multifonctionnelle, et que nous avons refusé le nom d agriculteur. Agriculteur, tout le monde peut l être celui qui dispose et cultive trois hectares de terre, est agriculteur. Le paysan, c est celui qui est attaché à la terre, quoi qu il arrive. C est l homme du terroir. L insécurité alimentaire ne cesse de gagner du terrain et c est inconcevable! Dans les villes, on ne cesse de construire des buildings, des autoroutes, qui ne servent à rien si les populations ne sont pas nourries. Le problème ne se limite pas aux moyens, on devrait parler d irresponsabilité politique. Sans parler de l insouciance des populations qui ne se mobilisent pas autour de ces questions. C est ma vision de la question. À mon avis, ce problème pourrait être réglé dans tous les pays d Afrique. Nous pourrions faire en sorte que nos produits soient protégés. Le troisième millénaire est celui de l alimentation, celui où la production agricole est maîtrisée. Si nous perdons la consommation de nos produits, nous perdrons notre agriculture. Chaque peuple a ce qu il lui faut pour son alimentation. C est pourquoi les anciens disent : quand quelqu un est malade, il faut lui préparer les plats de sa tradition, parce que c est ce qui coule dans son sang. L accaparement de terres, et d une manière générale l inaccessibilité aux ressources naturelles sont cités comme des menaces à la souveraineté alimentaire. Comment pensezvous qu il faut lutter contre cela? Nous sommes les premiers responsables. Dans beaucoup de pays, il y a eu une décentralisation, des élections pour permettre la gouvernance locale. Ce sont des paysans qui élisent des paysans pour gérer les ressources naturelles. Ensuite, la deuxième responsabilité revient aux gouvernements. Ils ne peuvent pas relancer l agriculture et dire que c est la base de l économie, sans s intéresser un tant soit peu aux problèmes des terres. Dans toutes les lois foncières de nos pays, est mentionnée la «reconnaissance de la propriété commune des terres». Au Sénégal, par exemple, une loi de 1974 dit que la terre appartient à l État mais est gérée par les communautés. C est donc la communauté rurale qui est seule compétente pour délibérer sur la terre, sauf quand il y a des programmes ou des projets nationaux d intérêt collectif. Dans ce cas, l État peut décréter qu il prend des hectares pour un hôpital. Au Togo, selon un régime instauré par les Allemands, le gouvernement n a aucun droit ; ce sont les communautés qui ont le pouvoir sur la terre. Je pense que sur le terrain, notre réseau, le Roppa 1, avec d autres organisations, doit faire de la sensibilisation, de l information et de la mobilisation. On ne peut pas continuer à dire que tout ce qui nous arrive est de la faute des autres. C est nous qui élisons les décideurs. Les paysans doivent monter au créneau pour se défendre, car leur avenir est dans les ressources naturelles, qui doivent être améliorées. Vous parliez de paysans enfermés dans une camisole. Les États ne le sont-ils pas eux enfermés dans la définition de leur politique agricole? Non, je crois que les États peuvent se donner une marge de manœuvre. Les positions par rapport aux pays développés qui fournissent de l aide pourraient être différentes si nos gouvernants mettaient en avant l importance du monde rural. Les paysans produisent non seulement la nourriture, mais créent 60% des emplois. Il y a une vingtaine d années, les paysans représentaient plus de la moitié du produit intérieur brut au Mali, au Burkina Faso, au Bénin. Les États n ont pas misé sur ces atouts et je pense que c est un manque de cohérence et de vision pour l avenir de ces pays. Certains l ont fait comme feu Thomas Sankara du Burkina Faso ou l actuel président du Malawi. Mon avis est que, dans la plupart des négociations commerciales, nos chefs d État donnent la priorité au développement urbain, au détriment du monde rural. n Propos recueillis par Seydou Sarr et Wendy Bashi. 1 Réseau d organisations paysannes et de producteurs de l Afrique de l Ouest. (NDLR) 15

15 2 Des agriculteurs sans terre colombie Une alternative pour gérer la terre Les chiffres le confirment : la croissance macroéconomique a déjà engendré des dommages écologiques et sociaux irréversibles. Aujourd hui des communautés se renforcent et dénoncent le déplacement forcé des paysans laissant place à un modèle économique à but purement commercial et en constante progression. julisa pilar ramos quintero et javier castellanos morales Julisa Pilar Ramos Quintero est avocate, docteur et chercheur en Sciences sociales (Bogota). Javier Castellanos Morales est sociologue, spécialiste en agroécologie et économie solidaire. Il dirige l Association de travail interdisciplinaire (Ati) à Bogota. Au cours de ces dix dernières années, la Colombie a présenté des chiffres témoignant d une croissance macroéconomique en constante progression. Le pays possède pourtant le plus haut pourcentage d inégalités en Amérique latine, ce qui signifie que cette croissance ne bénéficie qu à très peu de gens et qu elle est en fait préjudiciable pour la majorité. Cette situation est illustrée dans le rapport national sur le développement humain publié en septembre 2011 par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), dont le bilan met en évidence la prolifération de grands propriétaires terriens tandis que le nombre de propriétaires de petites exploitations diminue. Le rapport indique l augmentation inquiétante de la concentration de la terre, comme en atteste l augmentation du coefficient d inégalité de Gini de 0,80 à 0,86 en ce qui concerne la propriété foncière au cours des dix dernières années (plus ce coefficient approche du nombre 1, plus l inégalité est forte, plus grande est la concentration des richesses) 1. Les chiffres sont concluants : selon les données fournies par l Atlas de la distribution de la propriété rurale en Colombie, rédigé par l Igac-Cede 2 en 1960, les petits propriétaires représentaient 66,7% de la totalité des propriétaires du pays tandis qu en 2009, un demi-siècle plus tard, ils ne représentent plus que 49,8%, soit moins de la moitié. Parallèlement, le nombre de ceux qui possèdent plus de 500 hectares, et accaparent 61% des terres, s est élevé de 0,4% à 1,4%. De nos jours, 41% des terres rurales privées sont de grande extension (plus de 200 hectares) et 40% sont de superficie moyenne (entre 20 et 200 hectares). Seulement 18% (7 millions d hectares) correspondent à de petites propriétés (minifundio et microfundio paysans) 3. Cela signifie que dans ce pays rural à vocation agraire, le problème historique du latifundio et le conflit social ne cessent de s aggraver sous le couvert d une «prospérité pour tous». Cette tendance se manifeste également au travers de la politique économique et sociale du gouvernement actuel qui se fonde sur ce qu on appelle les «locomotives» du Programme national de développement : les mégas exploitations minières à ciel ouvert, l exploitation d hydrocarbures, les barrages multifonctionnels, l agro-industrie liée aux agro-combustibles, les organismes transgéniques, les forêts commercialement exploitables, les cultures exotiques, les céréales pour les animaux et l élevage intensif. Cette politique s appuie sur tout un arsenal législatif dont, entre autres, la loi générale d aménagement du territoire, la loi relative aux réserves naturelles, la loi sur les brevets et de propriété industrielle, qui renforcent l environnement institutionnel nécessaire à la mise en œuvre des TLC (Traités de libre commerce) et à l investissement étranger direct (IED) 4, axé ces dernières années sur les ressources naturelles du pays, le deuxième en biodiversité au niveau mondial 5. Compensations trompeuses Dans le cadre de ce modèle de développement qui accuse de profondes faiblesses par rapport à la réalisation de transformations structurelles réelles, le gouvernement a présenté quelques projets de loi, comme celui sur la de restitution des terres et la loi des victimes et de la régularisation des propriétés. 16

16 Ces initiatives, nécessaires sur le plan formel et de reconnaissance des droits des victimes du dépouillement, sont largement insuffisantes et comportent de sérieuses contradictions face à l énorme problème historique et culturel que pose le conflit généré par l utilisation et la propriété de la terre et des territoires en Colombie. Il est évident que l on continue à privilégier les intérêts des capitaux transnationaux et monopolistiques et que l on continue à imposer la logique du développement en tant que croissance économique sur tout le territoire national, en dépit de toute considération environnementale, en niant le droit au consentement libre et informé des communautés et, par conséquent, en affaiblissant les droits économiques, sociaux et culturels des populations. Le phénomène de concentration de la terre appelle à l élaboration urgente d une politique globale de gestion des terres à partir des réalités territoriales des habitants. Celle-ci, couplée à des lois connexes en matière d environnement et de gestion de l eau, devrait aussi prendre en compte un autre problème qui aggrave la situation d inégalité et de conflit : l utilisation actuelle des sols en Colombie. À ce sujet, la Coalition nationale contre l accaparement des terres et des territoires 6 dénonce le contrôle territorial exercé par les consortiums nationaux et l investissement étranger qui vont parachever la concentration totale des terres. Ce processus sacrifie la souveraineté alimentaire nationale au profit d un modèle promu par le capital financier orientant la production à grande échelle de matières premières, notamment énergétiques, pour le marché international. Cette évolution a déjà engendré des dommages irréversibles sur les écosystèmes et la vie des populations. Ils sont accompagnés d une perte de la biodiversité agricole et forestière et des systèmes de production traditionnels. La Colombie vit d ores et déjà une crise profonde de la production agricole et de la sécurité alimentaire nationale 7. Selon la FAO, elle se situe actuellement parmi les dix pays du monde qui souffrent le plus d insécurité alimentaire. Pressions communautaires Aujourd hui les chiffres montrent clairement que le rapport de forces est défavorable aux communautés paysannes, indigènes et afro-descendantes. Cependant, malgré la situation d asphyxie économique (64,3% de pauvreté dans les campagnes et 45,5% dans les villes 8 ) et la vague violente d accaparement et de déplacements forcés de ces deux dernières décennies (3,6 millions de déplacés 9 ), certaines organisations communautaires locales et régionales, développent des «plans 1 El Tiempo, 25 septembre 2011, An 100, n Institut géographique Agustín Codazzi et Centre d études sur le développement économique Au cours des neuf dernières années, l IED en Colombie a été multiplié par cinq : de millions de dollars, il est passé à environ millions. Jusqu en juin 2010, l IED en pétrole a représenté 87% de l investissement étranger total dans le pays. En 2010, les exportations de matières premières extraites des ressources naturelles du pays ont augmenté de 64% (Banco de la República, Unctad, proexport). 5 La Colombie possède 10% de la biodiversité mondiale, quelque espèces végétales et une grande variété d espèces animales. Elle est l un des pays où se trouvent les plus grandes sources de ressources énergétiques. E. López González, Aliments transgéniques en Colombie, Coalition formée par Ati, Fian, Funcop, Kanoba, Grupo Semillas, UTL, Unac et Todos a tierra, qui mène une campagne contre les dynamiques d accaparement de terres en Colombie. 7 E. Lopez González, op. cit Voir également dans El tempo, rapport Pnud, 25 septembre Idem. 17

17 2 Des agriculteurs sans terre colombie Une alternative pour gérer la terre julisa pilar ramos quintero et javier castellanos morales pour la vie» visant un aménagement territorial populaire en accord avec leur écosystème et leur culture. Les «plans pour la vie» trouvent leur origine dans une forme de planification propre aux peuples indigènes, mais d autres secteurs du mouvement social s en sont désormais appropriés. Élaborés dès 1997, sous l impulsion du Conseil régional indigène du Cauca (Cric), les «plans pour la vie», constructions populaires et non institutionnelles, questionnent les concepts de la logique moderne occidentale tels que le développement, la croissance, le progrès. Ils représentent un instrument politique des peuples indigènes, destiné à définir leur propre développement 10, basé sur une vision issue de leur culture et de leurs pratiques de vie, un outil grâce auquel ils entendent préserver leur intégrité ethnique et culturelle. Consistant en «mécanismes de négociation, de participation, de concertation et de contrôle» conçus par les communautés sous la direction de leurs leaders, ces instruments de pouvoir local et régional s articulent en dynamiques nationales et de renforcement des mouvements sociaux et populaires opposés à la vision de développement imposée par les logiques du capital financier et corporatif international. Ils mettent en avant la politique d aménagement du territoire comme base de l autonomie et qui consiste pour la communauté en un cadre d orientation concernant la gestion des ressources collectives 11. Cette dynamique de contrôle culturel du territoire s oppose également au contrôle territorial exercé par les groupes armés, par l État et par les entreprises qui favorisent le modèle économique extractiviste 12. Le Plan alternatif d équilibre régional des organisations sociales centro-oriente, qui articule des processus indigènes, paysans et populaires de neuf départements (Tolima, Arauca, Nord de Santander, Santander, Boyacá, Cundinamarca, Bogotá, Meta, Vichada et Casanare) en est un exemple, résultat de plusieurs années de lutte du mouvement indigène, civique et paysan, de la région. Cette initiative ne recherche pas le développement intégral ou durable, mais bien à promouvoir l équilibre entre les besoins sociaux et le potentiel environnemental, l identité et l autonomie culturelle, ainsi qu à défendre le territoire, l eau et les aliments. Cette expérience n est pas unique en Colombie. Beaucoup d autres sont en cours et entendent proposer aux générations futures des alternatives au système actuel de production et au modèle de développement prédateur des territoires et des cultures. Au cœur du conflit politique, social et armé qui secoue la Colombie, des peuples continuent à creuser des voies et à tisser des liens dans un effort constant de résistance pour la préservation de leurs territoires, pour la redistribution de la terre et de la richesse et pour la défense de la vie. n 10 Système de monitoring de la protection des droits et de la promotion du «bien vivre» des peuples indigènes d Amérique latine et des Caraïbes. 11 «Le «plan pour la vie», instrument de résistance des peuples indigènes», Lecture critique du plan pour la vie (Etnias y Política, n 9, Cecoin, 2008). 12 Exploitation économique à des fins strictement commerciales. (NDLR) inde La marche vers des terre promises En 2007, en Inde, près de personnes sans terre ont marché vers New Delhi, la capitale, afin d obtenir du gouvernement des réformes agraires et la redistribution des terres («verdict du peuple, en inau profit des paysans. Déçus par les promesses non tenues, les initiateurs de la manifestation vont reconduire l action en octobre 2012, en lui donnant une dimension internationale. wendy bashi Je suis à Bruxelles pour une raison bien précise, je viens parler de l action d Ekta parishad, le mouvement dont je suis l initiateur, mais je viens aussi obtenir votre soutien. La situation des agriculteurs indiens est déplorable Ils n ont pas de terre, ils doivent constamment livrer un bras de fer au gouvernement qui ne fait pas grand-chose pour leur venir en aide. Nous avons besoin d une réforme agraire, mais apparemment notre gouvernement n est pas assez attentif à nos supplications». Ainsi s exprime Rajagopal Puthan Veetil, fondateur et président de l association Ekta parishad («chemin commun» en hindi) 1. En 2007, Rajagopal et son organisation ont conduit une marche de 350 km, qui a rassemblé près de personnes, afin de re- 18

18 erres Les marcheurs traversant la rivière Chambal, sur leur route vers Delhi. Simon Williams vendiquer auprès du gouvernement fédéral indien des réformes pour garantir un accès à la terre aux nombreux sans terre qui vivent dans les zones rurales. «Quand il s agit de prendre d importantes décisions comme la vente des terres aux grandes compagnies multinationales, ou pour ouvrir un complexe touristique, le gouvernement est prompt à prendre des décisions. Mais il reste muet lorsqu il s agit de redistribuer les terres ou d entreprendre des réformes agraires profitables aux populations rurales», explique encore Rajagopal. Les revendications du mouvement s articulent autour de l accès à la terre dans un pays où près de 70% de la population vit de l agriculture, sans avoir la propriété de la terre. L absence d infrastructures et de technologies agricoles, l endettement des agriculteurs, la chute des prix des produits agricoles, le manque de disponibilité de crédit pour les petits paysans et les mauvaises récoltes sont sources de drame qui vont jusqu au suicide. Selon des statistiques publiées par le Bureau national des statistiques criminelles de l Inde, environ agriculteurs ont mis fin à leurs jours en 2009, en raison des conditions de vie insupportables. Le silence du gouvernement En Inde, les réformes foncières sont votées au niveau régional et le rôle du gouvernement fédéral se limite à la promulgation des lois. Excédés par les lenteurs administratives au niveau du gouvernement régional, les manifestants qui ont marché vers Delhi en 2007 ont voulu attirer l attention des autorités fédérales sur le sort des millions d agriculteurs en situation de détresse et d insécurité alimentaire. «Je suis un disciple de Gandhi et je crois en la non-violence. La marche est pour moi un moyen efficace pour obtenir gain de cause. Je suis conscient de la situation compliquée des paysans sans terre de mon pays, mais je reste persuadé que nous finirons par faire entendre raison à notre gouvernement», explique Rajagopal, qui rappelle que son association avait donné un délai de cinq ans aux autorités pour prendre des mesures concrètes favorisant la redistribution des terres. Malgré l optimisme du leader du mouvement, force est de constater qu on est loin du compte car le gouvernement n a pas respecté ses engagements. Rajagopal et l association Ekta parishad comptent renouveler leurs actions, avec une nouvelle marche qui sera organisée en octobre 2012 et au cours de laquelle ils espèrent rassembler quatre fois plus de personnes qu en Pour l année prochaine, les organisateurs entendent donner une dimension internationale à leur action, ce qui explique la présence de Rajagopal à Bruxelles, après une visite en Suisse. Un important travail a été réalisé pour sensibiliser le public à travers le monde. Avec un sourire qui en dit long, il explique : «Si je suis ici aujourd hui, c est pour que le reste monde soit au courant de la situation ardue à laquelle nous devons constamment faire face dans mon pays. Détrompez-vous, il existe bel et bien un lien entre mon pays et vous qui êtes ici en Belgique. Quand vous mangez, je vous demande de constamment faire l exercice à table : vous demander d où proviennent les aliments qui sont dans votre assiette, qui les a produits, à quel prix, étaitce dans une situation d équité? Vous verrez qu en répondant à ces quelques phrases, le lien vous sautera aux yeux.» n 1 Rajagopal Puthan Veetil, militant gandhien et altermondialiste, était à Bruxelles en octobre dernier pour expliquer le sens de sa démarche. 19

19 2 Des agriculteurs sans terre brésil La répression des Guaranis Le territoire des indigènes Guaranis s est volatilisé avec le temps. Parqués dans des réserves, ces indiens luttent à présent contre l insuffisance alimentaire. Fian-Belgique FoodFirst Information and Action Network, organisation internationale des droits de l Homme qui consacre son travail à la réalisation du droit à l alimentation dans le monde. Les Guaranis Kaiowà, qui vivent dans l État du Mato Grosso do sul, ont peu à peu perdu leurs terres. D abord, au début du XX e siècle, par l élevage extensif de bétail accentuant le déboisement, puis avec l arrivée du soja destiné à nourrir les animaux des pays industrialisés. Enfin, dans les années 1970, le gouvernement militaire a donné à des compagnies et à des privés des titres de propriété en bonne et due forme pour les terres des Guaranis Kaiowà, en violation de la Constitution brésilienne. Après le soja, c est la monoculture de la canne à sucre qui a gagné des étendues déboisées de plus en plus vastes. 90% de leur territoire traditionnel a ainsi été perdu. Les forêts primaires de cette région, qui étaient des réservoirs pour la chasse, la pêche et la cueillette, ne représentent plus que 2% de la superficie de la forêt originelle 1. «Sans la chasse, le fleuve et les remèdes de la forêt, nous devenons faibles physiquement et spirituellement», constate le chef indien Amilton Lopes. Les Guaranis Kaiowá du Mato Grosso do sul sont parqués dans huit réserves dont la taille ne leur permet plus de se nourrir. 90% d entre eux dépendent des sacs de nourriture distribués par le gouvernement. Cette aide alimentaire est insuffisante et inadaptée à leurs coutumes. Conséquence : la malnutrition fait des ravages et plus de 100 enfants sont morts de faim depuis 5 ans. Les hommes et les adolescents vont travailler dans les plantations de canne à sucre, la seule source de travail dans un environnement proche. Le travail est harassant. Ils coupent de 10 à 12 tonnes de canne à sucre par jour pendant dix semaines sans répit, pour un salaire d environ 200 euros par mois, avant de rentrer chez eux. «Ils peuvent faire ce travail pendant une douzaine d années, après ils sont finis», affirme Egon Heck du Conseil indigéniste missionnaire (Cimi). Le manque de perspectives et le désespoir sont tels que les suicides sont nombreux, surtout chez les jeunes de 12 à 18 ans. L espérance de vie des Guaranis Kaiowá est de 45 ans alors que celle de l ensemble des Brésiliens est de 72 ans 2. Ils luttent depuis trente ans pour récupérer leurs terres. Faute d y parvenir, ils doivent s installer au bord des routes, à côté de leurs terres, dans des conditions sanitaires et alimentaires déplorables. Selon le Cimi il existait, fin 2010, vingt de ces campements. En 2007, suite aux pressions tant nationales qu internationales, la Fondation nationale de l Indien (Funai) avait signé avec le Ministère public une Trajectoire d ajustement de conduite (Tac) qui devait permettre d identifier et de délimiter trente-neuf territoires ancestraux. En août 2011, on n en était encore qu à la phase de publication des avis des anthropologues (initialement prévue pour le 30 juin 2009!) Il faudra ensuite transmettre au ministère de la Justice les preuves établissant que les terres peuvent être reconnues comme terres indiennes (la date limite était le 19 avril 2010 ) Absence de volonté politique Pourquoi cette lenteur? Parce qu il n y a pas de volonté politique réelle. Les Indiens sont considérés par les autorités et les entreprises comme des gens sans importance pour l économie du pays, et même comme une entrave au développement. Et les anthropologues chargés de délimiter des terres indiennes ainsi que les groupes de travail de la Funai sont harcelés et victimes de violences quand ils se rendent sur les terres à identifier. Les entreprises de canne à sucre et de soja ainsi que les éleveurs de bétail veulent à tout prix empêcher cette identification. Le gouverneur du Mato Grosso do Sul aussi. En 2010, 80 procès étaient en cours. La présidente Dilma Rousseff, à laquelle le Conseil de l Aty Guasu (assemblée des Indiens) avait écrit en janvier avec l espoir qu «une femme, une mère» serait plus sensible à leur cas ne s est pas, depuis son élection, prononcée sur la situation des Indiens. En attendant, la violence conti- 20

20 Adolescent guarani c Ronai Rocha nue. L État ferme les yeux sur les meurtres des chefs indiens, les attaques et destruction de campements, comme à Puelito Kué en août dernier. En 2010, trentequatre Guaranis Kaiowá ont été assassinés au Mato Grosso do sul et cent cinquante étaient menacés de mort par des propriétaires terriens 3. Selon le Cimi, leur situation est aujourd hui la plus désespérée en termes d assassinats et de suicides de tout le Brésil. En août dernier, à Paso Piraju, lors d une Aty Guasu à laquelle participaient des chefs indiens d autres pays, les Guaranis Kaiowá se sont montrés plus décidés que jamais à lutter. «Nous allons reprendre nos terres pour que nos forêts renaissent et que nos rivières coulent à nouveau! Ils ne vont jamais parvenir à nous faire taire ni à nous faire abandonner notre lutte pour la reprise de nos terres! C est un chemin sans retour! Plus ils nous agressent, plus nous sommes décidés à poursuivre la reconquête définitive de nos territoires et moins nous croyons dans les autorités.» Légères lueurs d espoir : selon des informations que Fian-Brésil a reçues du Ministère public fédéral (MPF), la banque Itaú aurait refusé des financements à Raizen (la joint-venture Cosan/Shell) suite à une recommandation faite par le MPF. La recommandation vise à empêcher que des crédits publics soient accordés dans des zones Mauvais agrocarburants D avril 2010 à mars 2011, 25 milliards de litres d éthanol ont été produits au Brésil, dont 3 pour l exportation. En 2008, il y avait 13 usines d éthanol au Mato Grosso do sul. En 2011, selon le président de Biosul, l association de producteurs de bioénergie de la région, elles sont 21 et 3 autres ont été ou devraient être inaugurées. «Ce ne sont pas seulement les Guaranis Kaiowá qui perdent avec l expansion de la canne à sucre pour produire de l éthanol. La diminution de la production de denrées alimentaires a entraîné une hausse du prix des haricots, du manioc et du maïs», affirme l Institut brésilien de géographie et de statistiques. En janvier 2011, la Commission européenne a donné le feu vert à la création d une joint-venture entre l entreprise brésilienne Cosan et le groupe Shell pour la production de sucre et d éthanol au Brésil. La nouvelle entreprise s appelle Raizen. Selon le plan stratégique de Raizen, sa production d éthanol devrait passer de 2,2 milliards de litres à 5 milliards. Selon Reporter Brasil, Cosan était en 2009 sur la liste noire du Ministère public fédéral pour emploi de main-d œuvre esclave. À noter que Cosan a reçu la visite de M. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, en juillet n Fian-Belgique identifiées comme indiennes. Les titres de ces terres seraient nuls et ne pourraient donc pas garantir des emprunts. Le MPF considère que ce serait également intéressant de faire pression sur d autres banques pour qu elles fassent de même. Par ailleurs un tribunal de São Paulo a garanti la permanence des indiens guarani kaiowá à Kurusu Ambá, sur le bout de terre traditionnelle qu ils avaient repris le 24 novembre 2009 après en avoir été expulsés par la violence à trois reprises et avoir vu trois de leurs membres tomber sous les balles. Cette communauté réclame ha pour 70 familles et la Funai est en train d étudier leur cas. Selon la juriste Michael Mary Nolan, du Cimi, «cette décision est favorable au mouvement indien parce qu elle reconnaît le droit au territoire traditionnel et avalise la lutte des indiens pour la récupération de leurs terres traditionnelles». Ce pourrait être le commencement d une jurisprudence différente. Le gouvernement brésilien ne satisfait certes pas à ses obligations nationales et internationales. Mais il n est pas seul à blâmer. La journaliste Verena Glass, qui accompagnait une délégation guarani kaiowá au Parlement européen en décembre dernier, disait ainsi : «Si la communauté internationale n achetait plus d éthanol ni de sucre au Brésil, la situation des Guaranis Kaiowá changerait». n 1 Institut Brésilien pour l environnement 2 Funasa 3 Rapport 2010 du Cimi. 21

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