Les épreuves de l examen psychomoteur des enfants de 5 6 ans

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1 INSTITUT DE FORMATION EN PSYCHOMOTRICITÉ UNIVERSITE DE BORDEAUX 2 Les épreuves de l examen psychomoteur des enfants de 5 6 ans Préparation au Stage d Approche des Moyens d Evaluations Hélène ROYER 2010/2011 Motricité Dominance latérale Tonus Schéma corporel Représentations corporelles Graphomotricité Espace Temps Rythme

2 Epreuves d évaluation des capacités motrices : Echelle de coordination motrice de Charlop-Atwell Référence : CHARLOP-ATWELL (1980) - Echelle de coordination motrice, manuel ECPA - adaptation française par J.M. ALBARET et N. NOACK. 2 Cette échelle est un moyen d évaluation des coordinations motrices générales d enfants d âge préscolaire, pour les enfants de 3 ans 6 mois à 6 ans. Durée de passation : 15 min Passation : Les consignes accompagnées de démonstration sont données pour chaque item. Ne pas hésiter à encourager l enfant durant le test. Si un enfant ne comprend pas les consignes, les répéter sans pénaliser le score obtenu. L ordre des items n a pas d importance. Il vaut mieux commencer par un item facile pour permettre à l enfant de commencer par une réussite. On peut choisir pour ce faire les items «Equilibre sur la pointe des pieds» ou «saut avec demi-tour». Pour l item «tournoiements», une écharpe ou un morceau de tissu est nécessaire. La taille n a pas d importance pourvu que l écharpe, lorsqu elle est tenue par l enfant, ne touche pas le sol. Elle peut-être tenue indifféremment avec la main droite ou la main gauche. De même, l enfant peut sauter sur le pied droit ou gauche pour l item «saut sur un pied». Il faut prévoir un chronomètre ou une montre avec trotteuse pour les deux items dont le score est fonction d un critère de temps. Cotations et interprétation des résultats : cf annexe n 1 Epreuves d évaluation de la dominance latérale : Latéralité : dominance fonctionnelle systématisée pour l utilisation de certains organes pairs, qui se traduit par une prévalence fonctionnelle, c est-à-dire une dominance latérale. Latéralisation : Spécialisation progressive de chacun des hémisphères cérébraux au cours du développement. L hémisphère gauche : émission/réception du langage. Hémisphère droit : traite les informations et les opérations spatiales, reconnaissance du visage et contrôle des manifestations affectives. Nous distinguons : Ambidextrie : utilisation indifférente d un côté pour une même action avec la même efficacité. Ambimanie : utilisation préférentielle d un côté pour une action spécifique. La préférence manuelle se forme en fonction de 2 facteurs principaux du développement : le rôle de la vision et le caractère temporo-spatial des actions. La dominance latérale commence à se préciser à partir de l âge de 4 ans (avec le graphisme) et se stabilise entre 6 et 8 ans. Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 2

3 Si au cours de l observation spontanée de l enfant par le psychomotricien ou si l entourage de l enfant vous alerte sur le changement fréquent de main pour réaliser différentes actions, il faudra s assurer au préalable de la «bonne» construction de l axe corporel et de l espace de préhension (cf cours de 1 ère année sur le développement sensori-moteur de A. Bullinger). Si le doute persiste, le psychomotricien pourra pousser un peu plus ses investigations : 3 Ramassage de cubes : (épreuve extraite de l examen sensori-moteur de Bullinger) De petits cubes sont disposés en demi-cercle sur une table, aux trois quarts de l espace de préhension de l enfant. Le psychomotricien demande à l enfant de les ramasser un à un, en insistant bien sur le «un à un», puis de les mettre dans une petite boite ronde placée devant lui. Si le ramassage est réalisé par une seule main, on demande dans un second temps de le réaliser avec l autre main. Cette situation est sensible aux difficultés de coordination des espaces gauche et droit. Il est alors fréquent que dans un hémi-champ les cubes soient ramassés par une main et que, dans l autre moitié du champ, ils soient saisis par l autre main. Le retard dans l établissement de la latéralité est lié à l immaturation. Chez les mal latéralisés et aussi chez les gauchers, on retrouve fréquemment des troubles du schéma corporel, des troubles temporo-spatiaux et parfois un déficit psychomoteur global. Pour la passation de toutes ces épreuves, il faut veiller à donner le moins d indice possible quant à un environnement latéralisé : éviter de faire des démonstrations et quand cela est nécessaire, ne pas se positionner en face du sujet ; lors de la prise de note, garder la feuille et le stylo au centre. La dominance latérale manuelle : La batterie H.H.R : Elle est intéressante pour l évaluation de la latéralité dans le jeune âge (avant 7 ans). Elle teste la latéralité neurologique. La passation est rapide. Croix index : le doigt au dessus de l autre doigt est le côté dominant. Croiser les doigts : le pouce en dessous est le côté dominant. Croiser les bras : la main dominante saisit le biceps opposé. Poing sur poing : le dominant est le poing au dessus Main / poignet/dos : le dominant saisit l autre côté Index/nez : les mains doivent être posées au préalable sur la table à égale distance. On demande à la personne d être rapide dans son geste pour ne pas interférer avec sa réflexion. Mains à plat sur la tête : poser les mains une sur l autre. Celle du dessus est dominante. Remarque : Ce test est également intéressant pour évaluer les capacités de compréhension de l enfant, la connaissance de son schéma corporel et l organisation de ses praxies (gestes sans significations). Cf annexe n 2 Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 3

4 La latéralité usuelle batterie Auzias : Référence : M. AUZIAS - Enfants gauchers, enfants droitiers, une épreuve de latéralité usuelle - DELACHAUX et NIESTLE, PARIS. R. ZAZZO - Manuel pour l examen psychologique de l enfant - 7ème édition- p «une épreuve de pointillage». 4 Passation individuelle de 10 à 15 minutes pour les enfants de 5 à 11 ans avec une épreuve complète (20 items) ou réduite (10 items) concernant la latéralité usuelle manuelle et une épreuve graphique (pointillage de Mira STAMBAK ) concernant la latéralité graphique. Ce test permet d étudier la latéralité fonctionnelle manuelle et d aider l enfant à choisir la main pour l écriture (notamment pour l enfant gaucher). Consignes : - Visser un bouchon : on place le bouchon derrière la bouteille. La main dominante visse (précision et force), l autre sert de soutien. - Allumettes : toujours dans l axe on pose les allumettes derrière la boite - Découpage : ciseaux pour droitier et gauchers, utiliser des feuilles un peu épaisse pour qu elles soient plus rigides. - Perles tubes : le tubes est fait avec du papier roulé, la main dominante est celle qi fait le geste le plus précis. - Tige de fleur : idem - Cirer chaussures : idem - Bobine : la main dominante saisie le fil - Transvaser : la main dominante fait le geste, l autre sert juste de soutien - Epingle/bouchon : idem - Distribution de cartes : la main dominante distribue. - Tapping : le rond est du diamètre d une pièce de 10 centimes - Gommer - Aiguille : main dominante saisit le fil - Brosse - Compte gouttes - Cuillère/ bille - Clochette - Fermeture glissière - Boire Auzias met en évidence une valeur prédictive de certains résultats à l épreuve de la latéralité usuelle, pour la latéralité graphique, notamment pour les gauchers : allumettes, piquage, gommer, tapping, se brosser, cuillère, cirer les chaussures, transvaser, compte-gouttes et clochette. Cf annexe n 3 La dominance latérale visuelle : - Sighting : une feuille A 4 percée en son centre d un trou du diamètre d un crayon. L enfant la prend avec ses 2 mains. Il tend ses bras et rapproche la feuille de son œil tout en regardant un objet par le trou. L œil choisi est le dominant. - Caléidoscope : idem Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 4

5 - Fond de bouteille : regarder le fond de la bouteille par le goulot. Demander à l enfant de se lever, pour regarder au fond de la bouteille posée sur la table sans l attraper dans ses mains si possible, sinon, lui faire prendre avec ses 2 mains. - Longue vue : on roule la feuille A 4 précédente. La faire tenir avec les 2 mains. - Visée fusil - Fléchettes Cf annexe n 2 5 La dominance latérale pédestre : - Cloche pied : le réflexe d équilibration est meilleur sur le pied dominant car c est lui qui est le plus tonique - Croix au sol : le mouvement est mieux maîtrisé avec le côté dominant - Ecraser un objet : le pied le plus fort est le pied dominant - Effacer une tâche : idem - Attraper un petit objet : idem - Shoot : idem et demande en plus de viser. Cf annexe n 2 Référence : Certaines des épreuves ci-dessus sont tirées de la Batterie de dominance latérale de Galifret-Granjon (1969) parue dans Latéralisation et latéralité chez l enfant R. DAILLY/M. MOSCATO Ed. Pierre Mardaga Epreuves d évaluation du tonus Le tonus d action : Il est à observer tout au long du bilan psychomoteur (souplesse, raideur, hypotonie ). Les réactions de prestance : Sous ce terme, on désigne l inadéquation de l adaptation relationnelle dans ses éléments tonico-moteur, postural, gestuel ou mimique. Elles sont observées dans les situations d examen ou sensibilisées par une mise en situation difficile. Les syncinésies : De Ajuriaguerra a parlé de deux formes de syncinésies : - Les syncinésies tonico-cinétiques ou de reproduction : le bras passif reproduit, d une façon plus ou moins nette, le mouvement du bras inducteur. - Les syncinésies à diffusion tonique: le bras et la main passifs, ne reproduisent pas le mouvement du bras actif, mais ils se raidissent, les doigts s étendent, le bras s écarte du corps. Dans certains cas, les syncinésies peuvent prendre les deux formes à la fois, elles sont alors toniques et de reproduction en même temps : le bras passif se raidit, s écarte du corps et reproduit en même temps les rotations du bras actif. Un autre type de syncinésies peut être observé : - Les syncinésies axiales ou faciales : mimiques involontaires du visage lorsque une autre partie du corps est engagé dans le mouvement. Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 5

6 Les syncinésies évoluent avec la maturation neurologie du tonus. Jusqu à 6/8 ans, les syncinésies sont très présentes, elles disparaissent vers 12 ans. A 6/7 ans les syncinésies tonico-cinétiques sont plus importantes que les syncinésies toniques. A partir de 9 ans, ce sont les syncinésies toniques qui sont prépondérantes. 6 Les syncinésies peuvent donner des indications sur la dominance latérale. En effet le côté dominant étant plus tonique, il est davantage sujet aux syncinésies. Trois épreuves de syncinésies : Référence : R. ZAZZO - Manuel pour l examen psychologique de l enfant volume 1- Editions Delachaux et Niestlé Le sujet se met debout face à l examinateur. Il lui est demandé de joindre ses pieds et de laisser tomber ses bras. 1- Epreuve des «marionnettes» (la diadococinésie : mouvements successifs de pronation et supination. «Tu sais faire le mouvement des marionnettes? regarde, comme ceci :» L examinateur fait la démonstration des deux mains. Les bras sont pliés au niveau du coude à angle-droit et légèrement écartés du corps. Nous tournons avec des mouvements réguliers l avant-bras et la main, les doigts légèrement pliés et légèrement écartés. «Tu vas faire exactement comme moi, mais avec une seule main. Essaye!». Après 3 ou 4 rotations d une main : «c est très bien! Tu vas continuer comme ceci et le plus vite possible!». Déclencher le chronomètre et compter le nombre de rotations aller-retour en 5. Dans la colonne «mouvement inducteur», noter le nombre de mouvements (pronation, supination) et la description aussi précise que possible du mouvement : + : si le mouvement est correct Sac. : si le changement de direction s accompagne de temps d arrêt assez longs. Pet. Sac. : si ces temps d arrêt sont courts. Irr. : si les différents mouvements ne sont pas de qualité égale Coude : si en tournant l avant-bras le coude remue également. Adiad. : lorsqu il y a une quasi-impossibilité d effectuer le mouvement Nous recommençons l épreuve pour l autre main : «c est très bien : maintenant tu vas faire pareil de l autre main le plus vite possible également.» Mêmes notations pour l autre main. Nous faisons recommencer l épreuve de chaque main pour porter notre attention vers la main passive et noter la forme et l intensité des syncinésies. 2- Epreuve du serment : Il s agit du même mouvement de diadococinésie mais bras et avant-bras tendus à l horizontale, cette fois. «Maintenant tu vas lever le bras tendu droit devant toi et tu vas tourner ta main fort et le plus vite possible. Regarde, comme moi!» Faire la démonstration en levant le bras jusqu à ce qu il soit bien horizontal, à la hauteur de l épaule. Nous tournons la main et l avant-bras dans un sens puis dans l autre, avec des mouvements souples et réguliers. Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 6

7 Le sujet est invité à faire le mouvement d une main et ensuite de l autre. Nous notons exactement, comme pour l épreuve précédente, aussi bien ce qui concerne la forme que l intensité des syncinésies. Nous attachons moins d importance à la description du mouvement inducteur, pour ne pas prolonger inutilement l épreuve. Il est rare qu il diffère d une façon nette du mouvement des marionnettes. Lorsque c est le cas, nous le notons Epreuve du mouvement de la langue : La consigne est la suivante : «Cette fois tu vas sortir ta langue, la remuer à droite et à gauche le plus vite possible et fermer fort les yeux en même temps.» Noter la description du mouvement inducteur uniquement lorsqu il est très mauvais. Nous notons de la même façon que précédemment les syncinésies observées. Il est important de bien observer les réactions des deux mains pour pouvoir noter avec précisions les différences éventuelles. Le contrôle tonique volontaire : 1) Le ballant : L enfant est debout devant nous, bras le long du corps. En prévenant le sujet, vérifier si les deux bras sont complètement mous. Mobiliser latéralement les épaules de manière à provoquer de grandes oscillations des bras, puis aux coudes pour les avant-bras et aux poignets pour les mains. Tenir les deux mains de l enfant et imprimer quelques secousses aux membres supérieurs de façon à éprouver la liberté des articulations. Noter : - s il y a ou non passivité, ou participation volontaire (opposition, blocage, raideur ) - l amplitude des mouvements et les différences entre les 2 côtés 2) La chute : Soulever le membre à l horizontale et le lâcher sans prévenir l enfant. Noter : - la chute libre - Le pendulisme - s il y a blocage, freinage ou mouvement involontaire 3) La flexion passive : Immobiliser le bras de l enfant en le tenant légèrement au dessus du coude, le pouce posé sur le tendon du biceps. Se placer latéralement et tenir l avant-bras avec l autre main. Faire des flexions de l avant-bras sur le bras, lentement, puis rapidement avec un arrêt brusque. Noter : -le degré de passivité - freinage, blocage, saccades - anticipation accompagnement, persévération du mouvement Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 7

8 4) Relaxation : L enfant est en décubitus dorsal sur un tapis de relaxation, la tête peut être soutenue par un coussin. Consigne : «tu vas te détendre, te faire tout mou comme une poupée de chiffon» Membres supérieurs : Saisir la main du sujet, soulever sans brusquerie le membre supérieur et lui imprimer un mouvement de balancement. Lâcher prise inopinément de manière à ce qu il retombe à sa place primitive : un bras après l autre Les deux bras simultanément Repréciser la consigne si besoin est. 8 Membres inférieurs : Placer la main sous le creux poplité, Soulever légèrement le membre et le lâcher Placer la main sur le genou et imprimer un mouvement de balancement. L effectuer plusieurs fois. Noter : La qualité de la relaxation La lourdeur du membre La liberté des articulations L ampleur des mouvements provoqués Le naturel de la chute S il y a paratonie, indiquer : - Le degré et la localisation - Chercher s il y a persistance en renouvelant l expérience - Essayer d apprécier la forme Cf annexe n 4 Epreuves d évaluation de la graphomotricité : Utiliser un instrument scripteur matérialise le passage du geste à la trace. Le graphisme est le reflet de coordinations sensori-motrices et représentatives complexes. Pour toutes les situations, où le geste graphique est sollicité, penser à présenter l outil scripteur dans le plan médian, afin d observer la dominance latérale manuelle spontanée. La partie utile du crayon sera présentée tantôt vers le haut, tantôt vers le bas, pour observer comment l enfant organise ses praxies. La reconnaissance de la partie utile se fait habituellement très tôt dans le développement. Grille d observation : - Position du corps par rapport à la feuille de papier : axe du corps au milieu de la feuille, à droite, à gauche, position instable - Les appuis au niveau du bassin et des pieds - Le torse est-il face à la table, penché sur un côté, en torsion? le redressement du dos? les épaules sont-elles abaissées, sur-élevées, en avant, en arrière? - Les mouvements du bras : souplesse ou raideur du poignet, du coude, de l épaule Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 8

9 Le coude est t-il le long du corps, écarté, très écarté et relevé? La main est-elle en flexion, en extension, dans le prolongement du bras? - La tenue du crayon est-elle adaptée? - La main non dominante tient-elle la feuille immobile? - Les syncinésies : de la tête, du visage, des jambes - Qualité générale du déroulement graphique : appliqué, contrôlé, saccadé, nerveux, lent, souple Démarrage : net, hésitant Régularité du trait : saccadé, régulier Modes d arrêt : net, mou, imprécis, impulsif (lancé) Pression sur le papier Tremblements, contractions exagérées, secousses régulières, épisodiques, fatigabilité - La coordination oculo-manuelle : fixation, poursuite Cette liste n est pas exhaustive. 9 BHK : Référence : Adaptation française de M. CHARLES, R. SOPPELSA, J.M. ALBARET (2004) - ECPA. Echelle d évaluation rapide de l écriture chez l enfant qui permet de mettre en évidence une dysgraphie. L enfant doit copier un texte en un temps donné (5 minutes) puis l analyse est à la fois qualitative sur treize critères et quantitative (vitesse). Cf annexe n 5 Epreuves d évaluation du schéma corporel et des représentations corporelles : Le schéma corporel est la représentation que chaque individu se fait de son corps afin de lui permettre de se situer dans l espace. Epreuve de vocabulaire de Bergès-Lézine : Faire montrer et nommer à titre d entraînement : la tête, les bras, les jambes. Puis passer à la liste détaillée sur la feuille de relevés. Cf annexe n 6 Epreuve d imitation de gestes de Bergès-Lézine : 10 postures à imiter. Le psychomotricien se met dans les postures, l enfant doit reproduire ses postures (en miroir). Cf annexe n 7 Sur ce même principe, il semble intéressant d enrichir cette épreuve en proposant des postures complémentaires engageant davantage la globalité du corps et les dissociations des différentes Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 9

10 parties du corps : postures symétriques, asymétriques, dans l ouverture, la fermeture, où les membres croisent ou non l axe corporel Test d orientation Droite-Gauche de Piaget-Head : 10 Référence : R. ZAZZO - Manuel pour l examen psychologique de l enfant volume 1- Editions Delachaux et Niestlé 1 - Test de Piaget «Droite Gauche» : Matériel : L enfant est assis à la même table que le psychomotricien, en face de lui. Pour l épreuve 3, il faut avoir à portée de main, 3 petits objets quelconques qu il est courant d avoir dans une salle de psychomotricien. Consignes : 1- «Dis-moi quelle est ta main droite?» 2- «Ta main gauche? Bien, maintenant attention!» 3- «Ma main droite à moi c est laquelle?» 4- «Et ma main gauche?» «Maintenant tu vas croiser les bras sur la table un instant. Bien, je vais mettre devant toi trois objet, tu vois, l encrier, les clefs et la montre». Placer les objets alignés devant l enfant de telle sort qu ils soient distants d environ 15 cm. Une beaucoup plus grande, ou une beaucoup plus petite distance risque de changer les résultats. ) «Sans décroiser les bras, sans bouger les mains, tu vas répondre le plus vite possible, aux questions que je vais te poser : 5- «l encrier est à droite ou à gauche des clefs?» On précise à l enfant, s il a réussi les points 3 et 4 : «Tu réponds de ton point de vue naturellement, de là où tu es placé avec les jouets devant toi. 6- «l encrier est à droite ou à gauche de la montre? 7- Les clefs sont à droite ou à gauche de l encrier?» Si l enfant répond «au milieu» on le note puis on lui dit : «Non! Les clefs ne sont pas au milieu de l encrier! Elles sont à droite ou à gauche de l encrier, les clefs?» Si l enfant répond «à droite et à gauche», ne pas insister, noter le signe 8- «les clefs sont à droite ou à gauche de la montre?» même chose que 7 9- «Bien. Alors maintenant la montre, elle est à droite ou à gauche des clefs?» 10- «La montre est à droite ou à gauche de l encrier?» Les bras croisés, l enfant ne peut pas prendre repère sur ses mains, sur ses bras propres, pour trouver la position relative des objets. Le fait de demander à l enfant de répondre aussi vite que possible permet de savoir si sa connaissance Droite-Gauche est très bien établie, très sûre, si elle «tient» malgré notre incitation à la vitesse. Toutefois, si l enfant hésite longtemps avant de répondre nous ne lui répétons pas de se dépêcher. Notre but est seulement, en sollicitant une réponse immédiate, de noter si la reconnaissance s opère très aisément. Si l enfant se corrige spontanément, nous notons entre parenthèse (-) puis +. Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 10

11 Notation des résultats : Questions Nb de point par question Total 1 et 2 1 point 2 points 3 et 4 2 points 4 points 5 et 6 2 points 4 points 7 et 8 3 points 6 points 9 et 10 2 points 4 points Total : 20 points 11 Résultats par rapport à l étalonnage : La première épreuve (sur soi, questions 1-2) est réussie par 86 % des enfants de 6 ans (10 % d échecs à 7 ans, 5 % à 8 ans et ensuite 3 %). La deuxième épreuve (sur observateur, questions 3-4) est réussie à 80 % à 8 ans. Jusqu à cet âge les gauchers paraissent légèrement défavorisés par rapport aux droitiers. Ensuite, il n y a plus de différence. La troisième épreuve (position relative de 3 objets, questions 5 à 10) est réussie par 49 % des enfants de 10 ans. L étape décisive est 12 ans où 75 % des enfants ont, au plus, 1 erreur. Les gauchers semblent, ici encore, légèrement défavorisés par rapport aux droitiers. Ces 3 épreuves de complexité croissante correspondent, chacune, à de nouvelles étapes de développement de l enfant. Quand on étudie les résultats aux 3 épreuves groupées, on peut considérer que l épreuve est réussie lorsque le total des points obtenus est 18 points (ce qui correspond à 75 % des enfants de 10 ans). 2 Test de Head «Main Œil Oreille» : Matériel : 8 cartons (21 x 13,5 cm) où un bonhomme schématique est dessiné à présenter à l enfant assis à 1,50 m en face du psychomotricien. L enfant est assis en face du psychomotricien. Epreuve 1 : Imitation des mouvements de l observateur face à face. «Je vais faire certains mouvements qui consistent à porter une main vers un œil ou une oreille, comme ça (démonstration rapide). Tu vas regarder ce que je fais et à chaque fois tu feras la même chose que moi. Attention, la même chose que moi ça veut dire que si je mets, par exemple, ma main droite sur mon œil gauche il faut que toi aussi de ton côté, tu mettes ta main droite sur ton œil gauche. Tu as bien compris. Allons-y. Fais la même chose que moi.» Si l enfant reproduit exactement les deux premiers mouvements on lui dit : «Tu as très bien compris, alors nous continuons, fais bien attention jusqu à la fin.» Si l enfant reproduit en miroir les deux premiers mouvements, on lui dit : «non, je ne suis pas d accord avec toi. Regarde bien.» On va se mettre à côté de lui. «Où es ta main droite? Bien. Où est ma main droite? Bien. Ou s il y a lieu : Fais bien attention, si ta main droite est là, ma main droite à moi c est celle-là, n est-ce pas? Fais la même chose que moi. (On lève la main droite.) Bien. Reste comme ça. Regarde bien, moi aussi je reste comme ça, mais je tourne en face de toi maintenant. Alors tu vois? C est toujours ma main droite qui est levée, et toi aussi c est toujours ta main droite ; mais comme je suis en face de toi, ce n est plus du même côté que pour toi. Alors, tu comprends maintenant ce que tu dois faire? Si je mets ma main droite sur mon oreille droite, Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 11

12 tu dois, toi aussi, mettre ta main droite sur ton oreille droite. Allons-y, fais bien la même chose que moi.» En général, cela suffit pour que l enfant réussisse ce premier mouvement expliqué. S il ne réussit pas, on lui explique encore. «Non, regarde-bien, il faut que tu mettes ta main droite, la voilà, sur ton oreille droite, la voilà. Bien, maintenant, tu as compris, alors on va recommencer depuis le début et tu vas réussir, mais n oublie pas ça : ça, c est ta main droite et ça c est ma main droite (démonstration). Attention, allons-y.» On recommence au début. S il y a de nouveau échec on n insiste plus, on continue en notant exactement les gestes faits par l enfant ou bien en notant «miroir» si c est régulièrement la reproduction en miroir qui est donnée. Quand l enfant est très jeune, il y a intérêt à ne pas entrecouper chaque mouvement par la notation des résultats et s il y a trop d erreurs il y a avantage à retenir les résultats et à les noter après quatre mouvements par exemple. Outre les mouvements réalisés, il est important de noter les hésitations si elles sont longues, les erreurs rectifiées et la tendance à ébaucher un mouvement giratoire, soit de la tête, soit du buste, ou seulement des yeux, afin de facilité la représentation, la transposition du mouvement. Si l enfant veut se retourner complètement ou tout au moins le buste, naturellement on l empêche. Noter + si le mouvement est correct, sinon noter ce qui est produit, plus les indications du comportement : hésitation (hés.), rectification (rect.), giration oculaire (gir.oc.), etc. 12 Notation des résultats : 2 points par mouvement correct 1 point, quand il y a eu d abord une erreur, rectifiée ensuite 1 point, quand la main choisie est juste, mais œil ou oreille faux ½ point, quand le mouvement est reproduit en miroir 0 point, quand la main est fausse Maximum : 30 points L étape décisive à partir de laquelle est réussie cette épreuve est 9 ans. Il n y a pas de différence significative entre les résultats des droitiers et ceux des gauchers. Epreuve 2 : Exécution des mouvements sur ordre oral «Maintenant tu vas faire la même chose, mais au lieu de te montrer ce qu il faut faire, je vais tout simplement te le dire. Attention! Mets ta main gauche sur ton œil droit, la main droite sur l oreille droite, etc.» (voir feuille de notation) Noter également + si le mouvement est correct, sinon le détail du mouvement et les hésitations, les rectifications. Si l enfant commence à répéter à haute voix la consigne donnée, on lui dit : «Tu vas répéter ce que je te dis si tu veux dans ta tête seulement, pas tout haut. Je ne dois rien entendre, ni voir remuer tes lèvres.» Si cela se reproduit toutefois, le noter (verbalise). Notation des résultats : 1 point par mouvement correct ½ point, quand il y a eu d abord une erreur, rectifiée ensuite 0 point, quand le mouvement est erroné Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 12

13 s il y a erreur systématique Droite-Gauche du début à la fin, on notera ½ point pour chaque mouvement Maximum : 15 points Cette épreuve est réussie à 7 ans. Les gauchers sont systématiquement défavorisés par rapport aux droitiers à cette épreuve et à tous les âges. 13 Epreuve 3 : Reproduction des mouvements sur figure schématique «Pour finir, tu vas faire la même chose que le «bonhomme» sur ce dessin, tu vois, fais la même chose que lui.» Noter comme pour l épreuve 1, avec s il y a lieu, les erreurs rectifiées, etc. Ici naturellement la transposition à faire n est pas réexpliquée puisqu elle l a été à l épreuve 1. Il suffit d insister dans la consigne par une intonation de voix : «Fais le même geste que lui.» Notation des résultats : Même chose que pour l épreuve 1 mais 8 mouvements seulement. Donc maximum : 16 points Cette épreuve est pratiquement réussie (avec deux erreurs maximum) à 10 ans. La transposition du mouvement d après la figure schématique se révèle donc plus difficile que la transposition sur l observateur qui effectue les mouvements devant l enfant. Les gauchers ne sont pas défavorisés à cette épreuve. Analyse des résultats groupés : Cette batterie de tests d orientation Droite-Gauche consiste à proposer à l enfant une série de questions de plus en plus complexes où les notions de droite et de gauche doivent se révéler fortement établies pour résister aux pièges tendus par des situations où il faut se décentrer pour analyser les positions relatives et opérer la transposition nécessaire. La réussite à cet ensemble d épreuves suppose une connaissance bien établie des éléments latéralisés du schéma corporel. Les filles sont à presque tous les âges, légèrement et parfois même nettement supérieures aux garçons. Pour évaluer un résultat individuel, il conviendra donc d être moins exigeant dans l évaluation d un niveau d âge, s il s agit d un garçon, surtout avant 10 ans. Mais il sera bon de se reporter, s il s agit d un garçon, à l indication concernant la médiane des sujets de son sexe et de son âge, pour chacune des épreuves, avant de conclure à un retard. Cf annexe n 8 Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 13

14 Head 1 Head 2 Head 3 14 Médiane Médiane Médiane Du groupe total G F Médian groupe total Du groupe total G F Médian groupe total Du groupe total G F Médian groupe total 6 ans % 58 % % 46 % % 27 % 7 ans % 66 % % 59 % % 38 % 8 ans % 70 % % 74 % % 61 % 9 ans % 58 % % 87 % % 41 % 10 ans % 70 % % 88 % % 61 % ans % % % ans % 50 % 56 % % 63 % 65 % % 57 % 70 % Epreuves : Réussite : Piaget 1 (sur soi) Max. 2 points. Réussite : 2 points Head 2 (sur ordre) Max. 15 points Réussite : 13 points Piaget 2 (sur observateur) Max. 4 points Réussite : 4 points Head 1 (sur observateur) Head 3 (sur figures) Piaget 3 (3 objets) Max. 30 points Réussite 28 points Max. 16 points Réussite : 14 points Max. 14 points Réussite : 14 points A 5 ans par 75 % des enfants A 6 ans par 86 % des enfants A 7 ans par 55 % des enfants A 8 ans par 82 % A 7 ans par 48 % des enfants A 8 ans par 80 % A 9 ans par 53 % des enfants A 10 ans par 58 % A 10 ans par 56 % des enfants A 12 ans par 66 % A 12 ans par 62 % des enfants A 14 ans par 66 % Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 14

15 Score global Piaget-Head (81 points max.) : 15 âge médiane Dispersion Q1-Q3 % des enfants obtenant le max. 81 points % des enfants obtenant 75b points (soit 6 erreurs) 6 ans 39 points 32 à 44 points à 54-4 % à 67 4 % 23 % à % 40 % à % 52 % à % 74 % à % 72 % Les épreuves Head 1 et 3 font intervenir la transposition de soi à autrui. Cette transposition porte sur l orientation, la position relative dans l espace. D autre part, une bonne estimation du schéma corporel latéralisé est nécessaire. D un point de vue clinique, l analyse d un résultat individuel pourra nous mettre sur la voie de l explication de certains échecs de l enfant à des activités impliquant des mécanismes plus complexes mais où l orientation spatiale est la base (la lecture par exemple). A certaines épreuves, les gauchers sont défavorisés par rapport aux droitiers. Quand on retrouve un résultat inférieur à la moyenne de son âge chez un enfant par ailleurs intelligent, on peut se demander d abord s il ne s agit pas d un gaucher. Si les épreuves où la décentration est nécessaire sont électivement échouées, alors que les autres épreuves Droite-Gauche sont réussies, il y a des chances pour que l insuffisance soit d ordre intellectuel. Signalons que, bien souvent, il est important de noter les séquelles de difficultés qui sont en train de se compenser, par exemple les longues hésitations avant la réponse, la tentative de prendre des repères gestuels au Piaget 3 ; et l ébauche de mouvements giratoires pour aider à la transposition au Head 1-3. Dépassées, à ce niveau élémentaire, les difficultés d orientation qui ont existé au cours de l évolution d un enfant peuvent avoir des effets encore actuels, au niveau des activités plus complexes. Le dessin du bonhomme : Le dessin se rapporte à l image que l enfant se fait de son corps et de ses modifications et à son schéma corporel. De 4 à 7 ans, l évolution du dessin du bonhomme est très rapide et suit celle des possibilités graphiques, de la représentation que l enfant a de son propre corps, de la représentation spatiale et des capacités de structuration : Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 15

16 * Vers 4 ans : Le bonhomme têtard s enrichit en détails : - présence des yeux, du nez et de la bouche, - parfois on peut voir le sexe ou les cheveux. * Vers 5/6 ans : Evolution constante des détails - dessin d un second cercle : c est l apparition du tronc, -la taille du bonhomme est variable. * Vers 6 ans : - le bonhomme est complet et articulé, parfois habillé, - il peut encore manquer certains éléments sans que ce soit alarmant (comme c est le cas avec les 5 doigts de la mains, s in y en a trop ou pas assez), - le logique spatiale n est pas toujours respectée (exemple de bras trop long ) et il n y a pas de notion de perspective, - l enfant dessine et adapte les proportions du bonhomme par rapport à la place qui lui reste. 16 Il existe plusieurs versions du test du dessin du bonhomme. Certaines évaluent le versant cognitif, lié entre autres à l'acquisition de la représentation du schéma corporel. Elles sont basées sur la comptabilisation statistique de la présence ou non de certains éléments dans le dessin, en fonction de l'âge, du sexe ou de tout autre item. Ces éléments sont généralement classés suivant leur ordre théorique d'apparition chronologique lors de la croissance de l'enfant. ). D autres versions, plus récentes, prennent en compte la dimension psychoaffective contenue dans le dessin et sa réalisation. Sont alors observés et interprétés la globalité du dessin, la place sur la feuille, la taille, la nature du tracé, le choix des matériaux, des couleurs ; mais également le contexte de la réalisation, les projections, le contexte environnemental des personnages et les différents commentaires de l'enfant par rapport à sa production. Voici quelques unes de ces versions : Test de Florence GOODENOUGH : Référence : La mesure de l intelligence par le dessin F. GOODENOUGH Sté Binet, 1926 Matériel : un crayon de papier, une feuille de papier blanc A4 Durée de passation : le temps n est pas limité Consigne : «Sur ce papier, tu vas dessiner un bonhomme. Fais le plus beau dessin que tu pourras. Prend ton temps et travaille avec beaucoup de soin». Cotation : Cf annexe n 9 Analyse des résultats et étalonnage : Les résultats déterminent un Q.I. avec une fiabilité satisfaisante, en particulier au niveau des productions les plus faibles, c'est à dire les plus immatures. Ce test à l'étalonnage, déjà ancien, de moins en moins utilisé. Age 3 ans 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans 11 ans 12 ans 13 ans Points Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 16

17 Test de Jacqueline ROYER : Référence : «La personnalité de l enfant à travers le dessin du bonhomme», Jacqueline Royer. Jacqueline Royer s appuie sur les travaux de Florence Goodenough mais considère ce test davantage comme un test de la personnalité (test projectif) que comme un test d intelligence. Elle a construit une «échelle de maturité» concernant uniquement les détails évolutifs de dessin par rapport à l âge de l enfant et proposer une interprétation du dessin du bonhomme sur le plan affectif. 17 Matériel : une feuille blanche et des crayons de couleur, une gomme et un taille crayon Durée de passation : le temps n est pas limité Cotation : 70 items sélectionnés parmi des signes évolutifs qui donnent une échelle de maturité, subdivisée en trois échelles partielles : - têtes = 23 items - schéma corporel = 32 items - vêtements = 14 items. (cf. la feuille de notation du bonhomme + l échelle de maturité dans son ouvrage). Test d entretien sur les représentations corporelles d Olivier MOYANO : Ce test permet d apprécier les données représentatives que l enfant entretient avec son propre corps. Références : Article «Un test d image du corps : l entretien sur les représentations corporelles», Olivier MOYANO Article «Les récits «à propos du corps» dans les pathologies limites de l enfant. Présentation d un protocole clinique», Olivier MOYANO, Neuropsychiatrie de l enfance et de l adolescence, 2004, 52, p Ce test se compose de 2 parties : 1 - a - Le dessin du bonhomme : Consigne : Peux-tu dessiner un bonhomme le plus joli et le plus complet possible Puis, une fois le dessin réalisé, demander à l enfant d annoter sur la feuille les parties du corps qu il connait (si celui-ci n est pas en âge ou en mesure d écrire, le faire pour lui). Noter tous les commentaires de l enfant sur sa production. La demande concernant «le plus beau possible» introduit un détail narcissique qui va permettre d observer comment l enfant s adapte et répond à cette consigne : S'y conforme-t-il, fait-il des commentaires sur le côté esthétique de sa production? Les annotations de l enfant concernant les parties du corps connues de lui, met l accent sur la structuration du schéma corporel; il explore la connaissance anatomique qu a l enfant du corps humain, tout en lui permettant d y injecter éventuellement des données projectives dans le dessin lui-même ou bien dans le choix des annotations ou même leur commentaire. Ces commentaires, justement, permettent au psychomotricien de décaler son observation du schéma corporel vers l image du corps. Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 17

18 b - L entretien sur les représentations corporelles : Il composé de 9 questions qui explorent les composantes du corps connu et du corps vécu, la connaissance fonctionnelle du corps, (articulations et sensorialité), le corps fantasmatique (zones érogènes), le corps relationnel (lien du monde environnant à l enfant) ainsi que l investissement narcissique du corps Le conte de la fourmi de J. ROYER (1978) Ce conte traite directement de la question du corps et de son investissement. Les composantes de l image du corps sont explorées dans une double inscription relationnelle et narcissique. Le psychomotricien jalonne le récit du conte de questions (6 au total) auxquelles l enfant répond pour co-construire l histoire. L interprétation demande un regard clinique affiné, propre au psychomotricien, au sujet des représentations corporelles. Epreuves d évaluation de l espace : Connaissance des notions topologiques : C est au psychomotricien de choisir le support qu il juge le plus approprié à l enfant pour tester ces notions : Age Notions spatiales acquises Sur 2 ans ½ Sous Derrière Devant 2 ans ½ à 3 ans ½ Dans, dedans + gros, + grand + petit 3 ans ½ à 4 ans ½ + haut + loin + près 4 ans ½ à 5 ans ½ Entre 5 ans ½ à 6 ans ½ Contre Au milieu Il peut utiliser le support ci-dessous : Epreuve de connaissance des relations topologiques et de grandeur : Présenter le dessin à l enfant. S assurer qu il comprend bien l image présentée puis lui donner la consigne : «tu vois cette chambre? Un garçon a joué avec les balles et il les a laissées en désordre. Montre-moi : La plus grosse, la plus petite, une balle sur la table, une balle sous la table, derrière la table, devant la table, une balle qui est dans quelque chose, la balle qui est entre la table et la chaise, la balle qui est entre la chaise et la commode, la balle qui est placée le plus haut, la Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 18

19 balle qui est placée le plus loin, des balles qui sont l une à côté de l autre, des balles qui sont l une derrière l autre.» Cf annexe n Epreuve de Naville : Placer 10 cerceaux au sol de cette-façon : Consigne : «Tu vas passer dans tous les cerceaux, une seule fois dans chacun. Tu n as pas le droit de passer deux fois dans le même cerceau, ni de sauter par-dessus un cerceau et entre deux cerceaux.» Trois départs successifs sont proposés (A, B puis C). Le psychomotricien peut questionner ou faire observer à l enfant les erreurs qu il a commises au cours de l épreuve et ainsi et noter ensuite s il y a eu une évolution dans la stratégie employée par l enfant pour se déplacer dans cet espace pré-défini. Le psychomotricien peut proposer plusieurs essais. Cette épreuve est une épreuve d évaluation des capacités de planification de stratégie de déplacement dans l espace. Elle permet d observer les capacités à anticiper ou non son action par une réflexion préalable, les tendances à l impulsivité, les défauts d attention ou de mémorisation d une consigne longue. Epreuve de la figure de Rey : Référence : André REY, ECPA, 1960 & L.VAIVRE-DOURET, manuel CPA. C est un test de copie et de reproduction de mémoire (le sujet n étant pas prévenu) d une figure simple (4 à 8 ans figure de Rey B.) et complexe (4 ans à l âge adulte figure de Rey A.). Ce test perceptivo-moteur fait appel à l intelligence générale du sujet ainsi qu à ses aptitudes à la structuration perceptive, elle permet aussi de déceler les troubles congénitaux ou acquis (trauma crânien, démence) de la structuration spatiale. Le temps de passation est extrêmement variable allant de 5 à 30 minutes. La figure de Rey B est plus rapide, plus simple et mieux adaptée aux possibilités des petits. Elle s adresse aux enfants entre 4 et 8 ans, ainsi qu aux adultes chez lesquels ont soupçonne une forte détérioration intellectuelle. Les progrès deviennent signifiants dès 7 ans. Passation : L examinateur présente à l enfant la figure B, le carré en bas à droite et il lui demande de la copier. Le temps de réalisation est chronométré. On enlève la copie quand elle st terminée ainsi que le modèle puis, après une pause de 3 minutes, l examinateur demande de refaire le dessin de mémoire sur une nouvelle feuille. Correction : l examinateur corrige séparément la copie et la reproduction de mémoire en utilisant les critères de correction et d évaluation fournie (cf annexe) Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 19

20 La cotation de la copie tient compte de certains rapports fondamentaux et évalue ainsi en une large mesure l esprit dans lequel s effectue la construction : globalisation, réalisme intellectuel, non analyse des rapports, etc Cf annexe n Si l enfant refuse de participer à cette épreuve, on peut lui proposer l épreuve suivante, d abord plus simple. Epreuve graphique d organisation perceptive (Bender-Santucci) : Référence : Manuel pour l examen psychologique de l enfant, R. ZAZZO. Volume 1 Editions Delachaux et Niestlé Cette épreuve consiste à la copie de dix figures géométriques réalisables en une petite dizaine de minutes. La motricité graphique, les praxies, la représentation spatiale et l organisation graphomotrice sont ici sollicitées. Elle s adresse aux enfants de 4 à 6 ans. Matériel : 1 neuf cartes blanches (7,5 cm x 11 cm) numérotées de 1 à 9 portant le modèle à reproduire et une carte désignée lettre A qui sert à la mise en train et dont la copie n est donc pas comprise dans la notation, 2 un crayon noir n 2, 3 des feuilles de papier format 21 cm x 13,5 cm qu on aura soin de numéroter de 1 à 9 afin de pouvoir identifier la copie, donc une feuille par modèle reproduit. Cf annexe n 12 pour la suite de la passation de cette épreuve. Epreuves d évaluation du rythme et de la structuration temporelle : Trois épreuves de rythme de M. Stambak : Référence : Epreuve de tempo spontané et de reproduction de structures rythmiques de Mira Stambak : nouvel étalonnage - E. PIREYRE - Evolution Psychomotrice - Vol.12, n 47, Référence : R. ZAZZO - Manuel pour l examen psychologique de l enfant volume 1- Editions Delachaux et Niestlé. Les trois épreuves de rythme de Mira STAMBAK peuvent être passées à partir de 5 ans, 6 ans pour le nouvel étalonnage (jusqu à 12 ans). Les adultes et personnes âgées peuvent également être concernés par cette passation qui s étale sur 15 minutes. La réalisation des épreuves fait appel à la capacité d appréhension perceptive, la fixation par la mémoire et l intervention motrice permettant la reproduction le tout renseignant sur la structuration temporelle grâce au tempo spontané, la compréhension du symbolisme et la reproduction de structures rythmiques. Matériel : - Une feuille de notation - Un écran en carton de taille A4 - Deux crayons, longs et de gros diamètre - Un chronomètre Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 20

21 Tempo spontané : Consignes : Pour l ensemble des épreuves, le sujet est installé en face du psychomotricien. Le psychomotricien pose un crayon devant l enfant et lui dit : «Prends ce crayon dans ta main. Tu vas frapper avec ce crayon sur la table, comme tu voudras, mais toujours pareil. Vas-y!» Faire attention à ce que l enfant tienne le crayon verticalement et qu il frappe avec le bout non taillé. Faire appuyer le coude sur la table. Si la consigne n est pas précise, recommencer les explications. Après 5-6 frappes déclencher le chronomètre, compter 21 frappes, arrêter le chronomètre et marquer sur la feuille de notation le temps, en dixièmes de secondes, que le sujet a mis pour frapper 21 coups (20 intervalles). Noter également, le plus d observations possible : accélération, ralentissement, irrégularités, coups saccadés, coups trop forts ou au contraire à peine perceptibles, etc. A partir de l âge de 8 ans, il n y a pratiquement plus d enfants frappant d une façon irrégulière ou saccadée. Dans le protocole de passation, cette épreuve est proposée une deuxième fois à la fin des épreuves rythmiques, avec exactement les mêmes consignes qu au début de l examen. 2 Reproduction de structures rythmiques : Le sujet tient toujours le crayon dans sa main. Le psychomotricien prend l autre crayon dans une main et dans l autre l écran qu il pose entre l enfant et lui pour cacher la main qui tient le crayon. Avec les enfants les plus jeunes, le psychomotricien peut appuyer l écran contre un support et de tenir, pendant qu il frappe, avec sa main libre, la main de l enfant, pour que celui-ci écoute bien jusqu à la fin de chaque structure avant de commencer à frapper à son tour. «Maintenant tu vas bien écouter comment je frappe. Ensuite tu vas frapper exactement comme moi. Ecoute-bien!» Le psychomotricien frappe la première structure d apprentissage ( ). «Vas-y frappe pareil!» Frapper ensuite la deuxième structure ( ). Si les temps courts et longs sont reproduits bien distinctement, passer à l épreuve même, sinon, refaire l apprentissage jusqu à la réussite. Les temps courts correspondent approximativement à ¼, les temps longs à 1. Après avoir donné les deux structures d apprentissage, on dit : «c est très bien. Maintenant ça va être un peu plus difficile. Ecoute bien et fais exactement comme moi!» Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 21

22 Si l enfant échoue, noter le numéro de la structure, faire un deuxième essai et entourer ce numéro s il y a encore échec. Arrêter après quatre structures échouées aux deux essais, mais aller obligatoirement jusqu à la structure 12. Ne compter comme échec que les structures échouées aux deux essais. 22 Les structures rythmiques que nous faisons reproduire évaluent d une part la possibilité d appréhension immédiate rendue de plus en plus difficile par l augmentation du nombre de coups dans chaque structure, et d autre part la possibilité de structurer, de grouper ces coups dans des sous-groupes plus ou moins longs et plus ou moins complexes. Il existe un rapport entre apprentissage de la lecture et réussite à cette épreuve. Les structures de 3 et 4 coups sont réussies à 6 ans De 5 coups à 8 ans De 6 coups à 10 ans Les structures de 7 et 8 coups sont échouées, même à l âge de 12 ans par 50 % des enfants. Nombre d échecs sur les 21 structures : Age Médians Quartiles supérieurs Et inférieurs 6 ans ans ans 5, ans ans ans Nous constatons une nette évolution des réussites à ces structures entre 6 et 9 ans. Vers 9-10 ans, l épreuve est réussie, sauf pour les dernières structures qui sont plus longues et plus complexes. Ces dernières demandent, pour être réussies, soit un niveau intellectuel relativement élevé, étant donné la nécessité d une appréhension immédiate de plus en plus longue, soit un minimum d entraînement rythmique. a Compréhension du symbolisme : Le psychomotricien présente à l enfant la page 2 de la feuille de notation. Avec le crayon, il lui montre la première structure de l apprentissage ( ) et demande : «Comment penses-tu qu il faut frapper ceci? Combien de coups?» Tous les enfants à l âge de 6 ans répondent : deux. «C est bien. Et ici, combien de coups?» Il montre la deuxième structure ( ) et poursuit : «Ici deux également. Mais est-ce que c est pareil? Faut-il frapper pareil ici et là?» Montrer les deux. Si le sujet répond «non», poursuivre : «Bien. Frappe l une, ensuite l autre.» Noter sur le feuille si l enfant a compris le symbolisme, c'est-à-dire s il a distingué le temps court du temps long. Si le symbolisme n est pas compris (ou bien l enfant frappe les deux structures de la même façon, ou bien la distinction est faite dans l espace (c est-à-dire que les deux coups rapides sont frappés l un à côté de l autre, et les deux coups lents, éloignés dans l espace et non dans le temps), le psychomotricien passe aux explications. Il fait la démonstration, en expliquant que le fait que les deux points sont rapprochés signifie qu il faut frapper : «Deux fois, vite.», et lorsque les points sont éloignés qu il faut frapper : «Deux fois, lentement.» Inviter l enfant à frapper encore une fois les deux structures et recommencer les explications une deuxième fois si l enfant n a pas encore compris. Hélène ROYER - Institut de Formation en Psychomotricité Université de Bordeaux 2 22