Fourrages et tourteaux. Optimiser l'alimentation de ses troupeaux PRAIRIES MAÏS DÉROBÉES COPRODUITS OLÉO- PROTÉAGINEUX SEPTEMBRE 2012

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1 SEPTEMBRE 2012 PRAIRIES Luzerne : limiter les mauvaises herbes p. 3 Ravageurs : une lutte surtout agronomique p. 6 MAÏS Tasser et protéger le silo pour éviter l'entrée d'air p. 8 Ajuster la ration des vaches laitières au maïs p. 10 Le maïs grain humide séduit de plus en plus p. 12 DÉROBÉES Profiter de la valeur alimentaire des intercultures p. 14 COPRODUITS Bien adaptés aux jeunes charolais p. 16 OLÉO- PROTÉAGINEUX Des sources de protéines au cœur des bassins d'élevage p. 18 Du tourteau de colza pour tous les ruminants p. 20 Jouer la complémentarité pois/tourteau de colza en porcs p. 22 Pois et féveroles avantageux en filières volailles de qualité p. 23 Fourrages et tourteaux Optimiser l'alimentation de ses troupeaux Membres de

2 18 Oléoprotéagineux Des sources de protéines au cœur des bassins d élevage Les oléoprotéagineux français contribuent à améliorer le bilan en matières riches en protéines de la France, même s'il reste déficitaire. La valorisation des tourteaux de colza et de tournesol, dont les qualités nutritionnelles et sanitaires sont régulièrement contrôlées, progresse dans l ensemble des espèces animales. Le potentiel d utilisation des protéagineux (pois, féverole) pour les porcs et pour les volailles de qualité reste bien supérieur à l offre actuelle. Près de ha de protéagineux en 2010 ARVALIS-Institut du végétal Féverole surfaces 2010 : ha En , les protéagineux couvraient 2 % seulement des besoins en protéines. Les pois et féverole ont été largement produits dans les années 80 et 90 avec plus de 3,5 millions de tonnes qui étaient essentiellement destinées à l alimentation animale en France et à l export. Ainsi, en 1993, près de 2,3 millions de tonnes de pois ont été incorporées en alimentation animale en France avec, comme premier utilisateur, le porc charcutier. Les protéagineux avaient une place importante dans le bilan en matières riches en protéines (MRP) françaises. Ils contribuaient pour 16 % aux besoins en protéines alors que les tourteaux de colza et de tournesol ne couvraient que 15 %. Sur la campagne , les protéagineux ne couvraient plus que 2 % des besoins en protéines et les tourteaux de colza et tournesol atteignaient 33 %. Cependant, le bilan MRP est toujours largement déficitaire. Il atteignait 39 % en alors qu il était de 43 % en Même si les protéagineux représentaient en 2011 moins de ha, ce sont pourtant des matières premières de qualité à la fois sources de protéines, en particulier de lysine, mais également d énergie du fait de leur richesse en amidon. Et elles sont produites à proximité des bassins d élevage. Un potentiel d utilisation bien supérieur à l offre Ainsi les porcs français qui consomment, tous aliments confondus (y compris les fabrications Pois surfaces 2010 : ha

3 Oléoprotéagineux 19 fermières), près de 8 millions de tonnes de matières premières, pourraient consommer, avec un taux d incorporation moyen du pois de 20 %, plus d 1,5 million de tonnes de ce dernier. À l échelle de l Union à 27, le potentiel attendrait 12 millions de tonnes. Ces estimations ne prennent en compte que les porcs alors que d autres espèces, et tout particulièrement les volailles des filières qualité, sont susceptibles de les incorporer. Par ailleurs, des travaux réalisés par Tecaliman en atelier pilote, montrent que les pois présentent des rendements au broyage tout à fait comparables à ceux des autres matières premières, l énergie consommée lors du broyage étant même inférieure à celle nécessaire en blé et en orge. Les pois et féveroles sont l objet d enquêtes qualité réalisées depuis les années 80 avec ARVALIS-Institut du végétal. Elles permettent de suivre, sur l ensemble du territoire, les qualités nutritionnelle, visuelle et sanitaire des protéagineux. Il apparaît que les valeurs moyennes mesurées sont proches de celles mentionnées dans les tables INRA AFZ. Cependant, des évolutions des conditions de trituration liées aux augmentations récentes de capacité des usines sont susceptibles d avoir modifié la valeur protéique des tourteaux. Ainsi, le Comité National des Coproduits réalise, en lien avec l Institut de l Elevage et l INRA, une nouvelle évaluation des valeurs alimentaires à l aide de mesures sur animaux. il s'agit d'intégrer les évolutions technologiques récentes dans les modèles de prédiction des valeurs nutritionnelles pour les ruminants. Un plan de surveillance interprofessionnel suit également la qualité sanitaire des tourteaux. 11 unités de trituration en France Des tourteaux polyvalents Les tourteaux sont consommés par les différents animaux d élevage mais les ruminants constituent les premiers consommateurs. Ainsi, le modèle «Prospective Aliments» développé par le Céréopa estime pour la campagne que, dans les aliments composés, le tourteau de colza est utilisé à 66 % par les bovins, 30 % par les porcs et 2 % par les volailles alors que celui de tournesol serait utilisé pour 55 %, 8 %, et 37 % respectivement par les bovins, les porcs et les autres animaux dont ovins et lapins. La polyvalence des tourteaux est donc une opportunité pour répondre aux besoins des filières animales en protéines végétales d origine locale. 3,2 Mt de tourteaux d oléagineux en 2011 Les tourteaux de colza et tournesol sont principalement issus de graines cultivées en France et triturées dans 11 usines réparties sur l ensemble du territoire. Sur la campagne , 4,5 millions de tonnes de graines de colza et 1,4 million de tonnes de graines de tournesol ont produit respectivement 2,5 et 0,7 millions de tonnes de tourteaux ainsi que 1,8 et 0,6 million de tonnes d huile. Ces tourteaux participent largement à la fourniture de protéines pour l élevage. Ainsi, en 2010, alors que le tourteau de soja représentait 54 % des tourteaux consommés en France, les tourteaux de colza et tournesol représentaient 33 et 13 % respectivement. Les unités de trituration en France : capacités de trituration en colza, tournesol et soja (en milliers de tonnes de graines pour l'année 2010) En , le colza a fourni 4,5 Mt de grains soit 2,5 Mt de tourteaux. Une qualité très surveillée L ONIDOL et le CETIOM, en collaboration avec les triturateurs français (Cargill, Saipol), réalisent depuis 2003 un suivi de la qualité nutritionnelle des tourteaux de colza et de tournesol. Chaque mois, les usines de trituration font parvenir au laboratoire du CETIOM un échantillon de tourteau de colza ou de tournesol. Les analyses réalisées portent sur la matière sèche (MS), la matière grasse (MG), la protéine (MAT), la solubilité de l azote et, pour les tourteaux de colza, les glucosinolates (GLS). Cette enquête permet de mieux connaître la qualité des tourteaux issus des différentes usines françaises et d apprécier la stabilité dans le temps des principaux critères analytiques. CETIOM

4 20 Oléoprotéagineux Du tourteau de colza pour tous les ruminants Grâce à ses qualités nutritionnelles et à son prix attractif, le tourteau de colza peut être incorporé dans l alimentation des ruminants : bovins et ovins. Tableau 1 : Plus de cellulose et moins de protéines dans le tourteau de colza P. Montigny, Proléa Pour les vaches laitières, 1,5 kg de tourteau de colza équivaut à 1 kg de tourteau de soja. Le tourteau déshuilé, co-produit de la trituration des graines de colza, constitue une source de protéines abondante et disponible toute l année pour l alimentation animale. Obtenu par des procédés de pressage et d extraction, il possède une très faible teneur en huile résiduelle inférieure à 3 % de la matière brute (MB) et une teneur en protéines voisine de 34 % de la MB. Il se présente sous forme broyée ou plus généralement granulée. Un meilleur équilibre en acides aminés Moins riche en protéines (34 %) que le tourteau de soja (45 %), le tourteau de colza a des valeurs protéiques (PDI) plus faibles (tableau 1). Par ailleurs, sa richesse en cellulose réduit sa valeur énergétique. Avec des concentrations en lysine et méthionine digestibles proches des seuils recommandés pour les vaches laitières, il permet d atteindre facilement un équilibre en acides aminés dans la ration. Particulièrement riche en phosphore et bien pourvu en calcium, il permet d économiser jusqu à 50 % des minéraux par rapport à ceux nécessaires avec un aliment à base de tourteau de soja. Il convient cependant d ajuster la complémentation minérale. Taux butyreux réduit et taux protéique amélioré Les essais sur vaches laitières, suivis par l Institut de l Elevage et le CETIOM, ont montré que le remplacement de 1 kg de tourteau de soja par 1,5 kg de tourteau de colza n entraîne pas de réduction significative de consommation de la ration de base. Par contre, l ingestion totale est légèrement augmentée (+1,1 kg) du fait d un apport supplémentaire de tourteau. Ainsi, les animaux consomment jusqu à 6 kg de tourteau de colza par animal et par jour sans problème d appétence, à condition de respecter, comme pour tout changement de matière première, une transition d environ un kg par 4 jours du nouveau concentré. Comparée à une ration à base de soja, la production laitière avec une ration colza est légèrement augmentée (+0,6 kg par jour), le taux butyreux (TB) est réduit (-1,2 g/kg) et le taux protéique (TP) a tendance à augmenter Exprimées par rapport à la Tourteau Tourteau matière brute de colza de soja Matière sèche (g/100 g) 88,7 87,8 Protéines brutes (g/100 g) 33,7 45,3 Cellulose brute (g/100 g) 12,4 6,0 Matières grasses (g/100 g) 2,3 1,9 LYS Digestible Intestin 6,8 6,9 (% PDIE) MET Digestible Intestin 2,0 1,5 (% PDIE) Calcium (g/kg) 8,3 3,4 Phosphore (g/kg) 11,4 6,2 UFL (/kg) 0,85 1,06 UFV (/kg) 0,80 1,05 PDIA (g/kg) PDIN (g/kg) PDIE (g/kg) Composition et valeurs nutritionnelles des tourteaux (INRA-AFZ, 2004) (+0,3 g/kg). La reprise de poids est également plus importante pour les animaux nourris au tourteau de colza. Des acides gras plus intéressants La composition en acides gras (AG) de la matière grasse des tourteaux de colza et soja diffère (tableau 2). La part des AG insaturés est supérieure dans la matière grasse du tourteau de colza, ce qui influence la composition du lait et serait de nature à améliorer les qualités Tableau 2 : Des compositions en acides gras différentes AG (% des AG) Colza Soja Myristique C14 : 0 0,1 0,1 Palmitique C16 : 0 4,2 10,5 Palmitoléique C16 : 1 0,4 0,2 Stéarique C18 : 0 1,8 3,8 Oléique C18 : 1 58,0 21,7 Linoléique C18 : 2 20,5 53,1 Linolénique C18 : 3 9,8 7,4 Total AG insaturés % Teneur en AG dans la matière grasse des tourteaux

5 Oléoprotéagineux 21 Le tourteau de colza en bonne place en % des tourteaux des aliments composés Incorporation des tourteaux dans les aliments composés nutritionnelles (en limitant le risque athérogène) et technologiques des produits. Des formulations variées En général, le tourteau de colza est mieux consommé en l état s il est présenté en granulés. Cependant, en ration complète, mélangé aux fourrages, la présentation en farine ne présente aucun problème. Stocké en cellule ou sur un sol en béton sans remontées d humidité, il se conserve plusieurs mois comme un tourteau de soja. Le tourteau de colza est aussi largement incorporé par les fabricants d aliments composés dans les correcteurs azotés (jusqu à 80 %) La présentation du tourteau de colza en farine ne pose pas de problème en ration complète. T. colza T. soja T. tournesol Autres tourteaux Source : Agreste, ou les concentrés de production. Il peut permettre un approvisionnement d origine métropolitaine recherché dans certains cahiers des charges. Le tourteau de colza est maintenant le premier tourteau incorporé dans les aliments composés élaborés par les fabricants spécialisés pour les herbivores. Des protéines compétitives L intérêt économique du tourteau de colza est déterminé par le rapport entre son prix départ usine et le prix du tourteau de soja Lorient, qui s établit en moyenne à 0,63 euro/kg depuis Selon l Institut de l Elevage, ce rapport est intéressant en dessous de 0,80 pour les vaches laitières et de 0,77 pour les bovins à l engraissement. Il tient compte des modifications de performances observées avec le tourteau de colza (production et taux) ainsi que de l adaptation du type d aliment minéral et vitaminé (AMV) utilisé qui doit être pauvre en phosphore. Des essais en cours Plusieurs essais ont été conduits par l Institut de l Elevage sur taurillons consommant des rations de base essentiellement composées d ensilage de maïs distribué à volonté. 0,7 à 1 kg de tourteau de soja a été remplacé par 1 à 1,7 kg de tourteau de colza. Les consommations d ensilage et de céréales s'en sont trouvées légèrement réduites et la consommation totale de la ration n a que très peu augmenté (+0,1 kg MS en moyenne). Dans ces conditions, les croissances réalisées et les qualités de carcasse se sont avérées, en moyenne, identiques. De nouveaux essais sont actuellement suivis par l Institut de l Elevage. Ils sont conduits sur jeunes bovins d élevage ou à l engraissement sur 5 sites de lycées agricoles et stations expérimentales. Ovins : un avantage par rapport aux autres aliments azotés En 2010, 8 essais coordonnés par l Institut de l Elevage ont été réalisés sur 5 races de brebis viande en lactation et les agneaux en finition. Sur un même site étaient comparés un lot avec du tourteau de colza comme correcteur azoté et un lot témoin avec une autre source de protéines (tourteau de soja, aliment complet ou complémentaire azoté) dans des rations iso-énergétiques et iso-azotées. Dans tous les essais, des résultats équivalents (avec moins de 10 % d écart) ont été constatés en terme d état corporel des brebis et d évolution du poids des agneaux. Pour les ovins, dans de nombreuses situations, le tourteau de colza est plus intéressant que les autres aliments azotés, particulièrement lorsque son prix est inférieur à 2/3 du prix du tourteau de soja. Un rapport de prix plutôt favorable au colza Tourteau colza Rouen/tourteau soja Lorient % Moyenne 01/11 : 63 % Source : FOP Rapport prix tourteau de colza/tourteau de soja P. Montigny, Proléa

6 22 Oléoprotéagineux Jouer la complémentarité pois/tourteau de colza en porcs Pour les porcs, le mélange pois et tourteau de colza permet de s approcher de la valeur énergétique et du profil en acides aminés du tourteau de soja. Il est donc possible dans la formulation de diversifier l approvisionnement en protéines sans pénaliser les performances techniques ou économiques. Pois et tourteau de colza sont des matières riches en protéines bien différentes. Le pois ne contient que 21 % de protéines comparativement aux tourteaux de colza et de soja où elles représentent respectivement 34 et 45 % de la matière brute. Mais sa richesse en amidon lui confère une valeur énergétique élevée pour les monogastriques. En porc, l expression de la valeur énergétique en énergie nette (EN) pour la croissance est favorable au pois qui présente une valeur de kcal/kg de matière brute, près de 20 % supérieure à celle du tourteau de soja (1 940 kcal) et plus de 50 % à celle du tourteau de colza (1 510 kcal). Le mélange de pois et tourteau de colza permet donc de s approcher de la valeur énergétique du tourteau de soja auquel il peut donc se substituer. La complémentarité des pois et tourteaux de colza peut également s apprécier par les teneurs en acides aminés (AA) indispensables. Alors que le pois présente la protéine la plus riche en lysine (7,3 % contre 6,1 % et 5,3 % respectivement pour le tourteau de soja et le tourteau de colza), le tourteau de colza offre lui les plus fortes concentrations en AA soufrés, méthionine et cystine (4,5 % contre 2,9 % et 2,3 % respectivement pour les tourteaux de soja et de pois). L association du pois et du tourteau de colza permet ainsi de s approcher du profil en AA du tourteau de soja. Mais le pois est plus pauvre en tryptophane que les deux tourteaux. Il est donc parfois nécessaire de le complémenter pour obtenir un apport équilibré en AA. Des limites d'incorporation Selon l IFIP-Institut du porc, les limites maximales d incorporation du tourteau de colza sont de 12 % en porcelet deuxième âge, 15 % pour les porcs en croissance et en finition, 10 % pour les truies gestantes et allaitantes. En pois, seul un plafond de 30 % existe pour les porcelets deuxième âge. Il est tout à fait possible d incorporer pois et tourteau de colza en formules porcs en croissance et finition tout en respectant les normes Corpen sur la teneur en matières azotées totales (MAT) et le phosphore digestible sans pénaliser les performances techniques et économiques (tableau 1). Le pois riche en lysine et le colza riche en acides aminés soufrés Tourteau de soja 48 6,1 2,9 3,9 1,3 Tourteau de colza 5,3 4,5 4,3 1,2 Pois 7,3 2,3 3,8 0, en % de la MAT Teneurs en acides aminés essentiels Lysine Méth+Cyst Thréonine Tryptophane MP en % Tableau 1 : Des performances maintenues Porc croissance Porc finition Blé 82,5 61,9 85,1 66 Tourteau soja 14,3 0 11,9 0 Tourteau colza 0 9,5 0 6 Pois 0 25, AM + AA en % 3,2 3,2 3 3 EN (MJd EN/kg) 9,9 9,7 10 9,8 Prix de 10 MJ EN Prix en /t soja = 100 AM : aliment minéral Source : IFIP- Institut du porc Formulation réalisée sur une conjoncture de décembre 2009 et qui compare des régimes classiques avec tourteau de soja à des régimes incorporant pois et tourteau de colza simultanément. Le mélange pois et tourteau de colza permet de s'approcher de la valeur énergétique du tourteau de soja. N. Cornec

7 Oléoprotéagineux 23 Pois et féveroles avantageux en filières volailles de qualité Les oléoprotéagineux français sont une opportunité pour les pondeuses et les fi lières avicoles de qualité à croissance lente, tant du point de vue économique que de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les volailles sont les plus grosses consommatrices de protéines végétales et en particulier de tourteau de soja en réponse à leurs besoins très élevés pour satisfaire des croissances rapides. Cependant, les sources de protéines intermédiaires que sont les oléoprotéagineux français sont une opportunité pour les pondeuses et pour les filières avicoles de qualité à croissance lente comme les volailles label (minimum 81 jours comparés à 40 jours environ pour les poulets standard). Ainsi, depuis 2006, la notice technique «volailles de chair Label Rouge» indique que les protéagineux entrent dans la mention «80 % minimum de céréales, sous-produits des céréales et graines de légumineuses». Cette opportunité permet d incorporer significativement des protéagineux dans les formules pour poulet Label. C'est en tout cas ce Des protéagineux à la place du maïs et du tourteau de soja que montrent les travaux menés en 2009 qui simulent un taux d incorporation potentiel de 15 % de protéagineux dès que la contrainte fixant un minimum à 75 % de céréales et issues est levée. Protéagineux et tourteaux économiquement intéressants Par ailleurs, cette incorporation de protéagineux est économiquement plus intéressante pour les producteurs : elle permet d améliorer le prix d intérêt du pois et encore plus celui de la féverole d au moins 15 % par rapport aux formules pour poulets standard. Ces avantages mettent en avant l intérêt des protéagineux comme sources locales de protéines. Des évolutions de qualité telles que le décorticage de la féverole sont des pistes très prometteuses pour ces filières avicoles qui disposeraient ainsi de sources plus concentrées en protéines et énergie. La sélection génétique, qui a mis au point des variétés de féverole à faibles teneurs en vicine et convicine, sucres responsables d une réduction du poids des œufs, a également permis d'augmenter les limites maximales d incorporation de féverole dans les formules pour pondeuses, de 7 à 15 %. Les oléagineux bons candidats Les tourteaux de colza et tournesol sont également de bons candidats pour l alimentation des volailles à croissance lente, les pondeuses et les canards gras d élevage. Le décorticage partiel du tournesol avant trituration apporte un plus. Des économies en gaz à effet de serre Les pois et féverole, en apportant des sources de protéines locales, permettent par ailleurs de réduire l impact carbone des formules car leurs valeurs d émissions de gaz à effet de serre (GES) sont parmi les plus faibles du fait de l absence de fertilisation azotée spécifique aux légumineuses. Cet atout est particulièrement important pour les formules volailles fortes consommatrices de tourteaux de soja. Les valeurs d émissions de GES de ces derniers sont bien supérieures à celles des matières premières en l état comme les céréales ou encore les tourteaux métropolitains. L introduction de 10 % de pois dans les formules pour poules pondeuses permettrait, à l échelle de la France entière, de réaliser une économie de 10 % des GES et représenterait une économie de tonnes d équivalent CO 2. Les protéagineux ont donc des atouts environnementaux à mettre en avant, tant au niveau de leur production qu au niveau de leur valorisation. Le cahier des charges de certaines filières label encourage à incorporer des protéagineux. ITAVI