12. Les chiffres du VIH/Sida en Belgique Nouvelles contaminations : le nombre le plus élevé depuis le début de l épidémie.
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- Élodie Ducharme
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1 12. Les chiffres du VIH/Sida en Belgique Nouvelles contaminations : le nombre le plus élevé depuis le début de l épidémie. Avec nouveaux cas diagnostiqués en Belgique en 2010, le nombre de contaminations par le VIH a, une nouvelle fois, battu un triste record en atteignant le niveau le plus élevé depuis le début de l épidémie 1. Quant au nombre de diagnostics de IST (infections sexuellement transmissibles), il se maintient à un niveau élevé. Des chiffres qui confirment l évolution des dernières années : on se protège de moins en moins lors des rapports sexuels. Sur l ensemble des nouveaux cas de contamination par le VIH diagnostiqués en Belgique en 2010, on constate une confirmation de la proportion élevée d homo/bisexuels masculins. Elle est égale à 45,6% (contre 23,6% en 2002), ce qui est disproportionné si l on considère la taille de ce groupe population par rapport à l ensemble de la population de la Belgique. Ceci dit, avec 49,5%, la contamination par rapport hétérosexuels reste en première position. Nous sommes donc tous concernés : même si le VIH et les IST sont plus répandus dans certains groupes que dans d autres, ils sont néanmoins présents dans l ensemble des groupes de la population. Il faut donc continuer à mettre l accent sur l information, la prévention à l égard de la contamination par le VIH et les IST et le dépistage. On ne le répètera jamais assez! Il est primordial se protéger lors des rapports sexuels. Et il faut aussi se faire dépister s il y a eu comportement à risque, et ce tant pour le VIH que pour les IST. Car on peut être contaminé par le VIH ou par une IST sans présenter de symptômes et donc contaminer ses partenaires. Les dépistages peuvent être pratiqués dans les Centres de planning et les Centres de dépistage - dont certains peuvent être anonymes et gratuits - par les médecins généralistes, gynécologues 1 Source : rapport annuel situation au 31 décembre disponible sur Internet à l adresse suivante: ou par courrier à l adresse ci-dessous. Dr André Sasse ou Ruth Verbrugge Institut scientifique de Santé publique (ISP), rue Juliette Wytsman, 14 B-1050 Bruxelles Tél. : +32(0) (André Sasse) +32(0) (Ruth Verbrugge) Fax : +32(0) Courriels : andre.sasse@wiv-isp.be ruth.verbrugge@wiv-isp.be
2 L importance d un diagnostic précoce Il convient aussi d insister sur l importance de la précocité du diagnostic. Parce qu elle permet, en cas de contamination avérée, une prise en charge médicale plus rapide et une modification du comportement sexuel. Les recommandations actuelles préconisent de façon générale de commencer le traitement à partir du moment où la personne infectée présente un taux de lymphocytes T4 inférieur à 350 T4/mm 3. Pour rappel, ce taux est lié à l immunité et peut être considéré comme un marqueur biologique du stade de l infection, étant d autant plus faible que l infection est avancée. Il est généralement situé aux environs de 1000 T4/mm 3 chez les personnes en bonne santé et inférieur à 200/mm 3 chez les personnes infectées par le VIH lors du passage au stade Sida. On parle donc de diagnostic tardif lorsque, au moment où le diagnostic de la séropositivité est établi, la personne présente un taux de lymphocytes inférieur à 350/mm 3. En 1998, parmi les patients belges 2, 62% des infections VIH étaient diagnostiquées tardivement ; en 2010, cette proportion était de 32%. Certes, la diminution observée au cours du temps suggère une évolution favorable en ce qui concerne la précocité du diagnostic VIH. Mais il faut bien constater qu un tiers des patients belges est encore diagnostiqué tardivement. Un pourcentage qui reste très important. I. Nouveaux diagnostics d infection VIH en 2010 Au total, entre le début de l épidémie et le 31 décembre 2010, personnes ont été reconnues infectées par le VIH en Belgique. Depuis 1986, le nombre de nouvelles infections VIH diagnostiquées dans le pays a évolué dans un intervalle compris entre 1,8 et 3,3 (en 2010) nouveaux diagnostics en moyenne par jour. En 2010, infections par le VIH ont été diagnostiquées en Belgique. Il s agit du nombre le plus élevé enregistré depuis le début de l épidémie. Et, fait nouveau, il marque aussi une augmentation par rapport aux incidences relativement stables observées chaque année depuis Par rapport à 1997, le nombre de nouveaux cas d infection VIH diagnostiqués en 2010 a augmenté de 70%. Cette augmentation d abord très marquée entre 1997 et 2000 (+ 36% en 3 ans) s est ensuite poursuivie à un rythme plus modéré. 2 Pour les patients non belges, le diagnostic établi en Belgique est moins significatif en termes de précocité car les patients peuvent déjà avoir été diagnostiqués à l étranger.
3 Quel mode de contamination? Les contacts hétérosexuels restent le mode de transmission le plus fréquemment rapporté en Belgique. Ils comptent pour 49,5% des infections diagnostiquées en La proportion d infections liées à ce mode de transmission, qui était de 67,1% en 2002 a donc diminué ces dernières années. En même temps, la proportion de contacts homo/bisexuels a augmenté, passant de 23,6% à 45,6%. Soit de près d un quart à près de la moitié. Les autres voies de transmission, bien que toujours existantes, sont en diminution. L'utilisation de drogues en injection intraveineuse est rapportée par moins de 2% des personnes diagnostiquées récemment; cette proportion avoisinait les 8% en début d'épidémie. Ce n est toutefois pas une raison pour relâcher les efforts de prévention à l égard de ce groupe-cible car ce pourcentage peut évoluer très vite au sein d un groupe de population qui échange du matériel d injection. Quelques éléments de profil des personnes séropositives En ce qui concerne la répartition par sexe, la proportion d hommes parmi les nouveaux diagnostics VIH est en hausse, quoique stable depuis l an dernier. Après avoir fluctué entre 51 et 60% pendant la période , cette proportion était de 62% en 2007 et de 66% en 2009 et La proportion de personnes de nationalité belge parmi les nouveaux cas diagnostiqués a augmenté entre 2004 et 2010, passant de 33,1 à 43,3% des patients pour lesquels la nationalité est connue. Considérant l évolution sur 25 ans, les patients diagnostiqués récemment sont plus âgés de 4 ans en moyenne en comparaison des patients diagnostiqués en début d épidémie. Les groupes d âge les plus touchés sont ceux de ans chez les hommes et ceux de ans chez les femmes. (années ). Parmi les hommes belges diagnostiqués en 2010, les contacts homo/bisexuels constituent la voie de transmission de loin la plus importante (81,1%). Chez les femmes, la transmission hétérosexuelle est rapportée dans 90,6% des cas. Parmi les patients non-belges diagnostiqués entre 2008 et 2010, le rapport hommes/femmes est beaucoup plus proche de l unité que pour les Belges. Ceci s explique par la nette prédominance de la transmission hétérosexuelle dans ce groupe. II. Évolution du nombre de nouveaux malades du Sida Parmi les personnes pour lesquelles le diagnostic d infection à VIH a été posé, un total cumulé de personnes ont été diagnostiquées malades du Sida au 31 décembre Parmi celles-ci, étaient décédées, 524 ont été perdues de vue, et étaient en vie et suivies médicalement à fin 2010.
4 De 1991 à 1995, il y avait une moyenne de 255 nouveaux cas de sida diagnostiqués par an. Cette incidence a diminué brutalement au cours des années 1996 et 1997 (- 50%) grâce à l'utilisation des nouvelles associations d'antirétroviraux. Depuis 1998, elle s est stabilisée et, ces cinq dernières années, l incidence corrigée fluctue entre 88 et 129 nouveaux cas par an. Pour l année 2010, 74 nouveaux cas ont été notifiés à ce jour; l incidence corrigée pour les délais est de 88 cas. L arrêt de la décroissance de l'incidence du Sida depuis 1998 semble lié, du moins partiellement, à la proportion importante de malades qui, en raison d un dépistage tardif, découvrent leur séropositivité au moment du diagnostic du Sida, et qui n ont pas bénéficié des thérapies combinées antirétrovirales pendant la phase de séropositivité pré-sida. Le nombre de décès liés à la maladie est en diminution : pendant la période de 1992 à 1995, 176 décès étaient rapportés en moyenne annuelle. En 2008, 2009 et 2010, le nombre de décès notifiés a été respectivement de 25, 9 et 16 (donnée non corrigée pour le délai de notification). Cette importante diminution de la mortalité est à mettre en relation avec l utilisation des nouvelles associations d'antiviraux qui a débuté durant l année Elle explique en partie l augmentation de la prévalence, c est-à-dire du nombre de personnes vivant avec l infection. Au cours de l année 2010 en Belgique, personnes ont été reconnues infectées par le VIH (séropositives) soit le nombre le plus élevé de contaminations diagnostiquées par an dans notre pays. Ce nombre, élevé depuis plusieurs années, ne cesse d augmenter : citons notamment infections diagnostiquées en 2005, 1069 en 2007 et 1135 en Parmi les nouveaux cas d infection, le pourcentage d homosexuels masculins est également en augmentation. 88 personnes ont été reconnues malades du Sida (incidence corrigée pour les délais de notification). 16 décès liés à la maladie ont été notifiés patients infectés par le VIH étaient suivi médicalement au 31 décembre. Le pourcentage de diagnostics tardifs (près d 1/3) est en diminution mais reste encore inquiétant.
5 III. Infections sexuellement transmissibles (IST) 3 Tendances générales Les laboratoires vigies de microbiologie suivent les tendances des infections à Chlamydia, gonorrhée et syphilis. Pour ces trois infections, ils ont, en 2009, enregistré respectivement cas, 712 cas et 488 cas, sur base d une participation de 62% du nombre total de laboratoires de routine. On observe une tendance à la hausse pour les trois infections, la plus frappante étant l augmentation de l incidence de l infection à Chlamydia, observée dans l ensemble du pays. Résultats du réseau sentinelle de cliniciens Ce réseau se compose de 46 sites (cabinets privés, services d hôpital, centres médicaux ) répartis dans l ensemble du pays. Il permet de récolter diverses données relatives au profil des personnes atteintes d une IST. En 2009, 838 diagnostics d IST ont été enregistrés par le réseau sentinelle de cliniciens. Chez 7% des patients, plusieurs IST ont été diagnostiquées au même moment. La moitié (51%) des patients masculins était homo/bisexuels (HSH) 4. L infection à Chlamydia était le diagnostic IST le plus fréquent chez les hommes et les femmes hétérosexuels. La syphilis était l IST la plus fréquemment diagnostiquée chez les HSH. L infection à Chlamydia est plus fréquente chez les jeunes femmes (15-24 ans), tandis que la syphilis est plus fréquente chez les hommes âgés entre 45 et 54 ans. La comparaison des années 2005 à 2009 montre une augmentation du nombre d infections à Chlamydia dans tous les groupes d âge parmi les femmes, et surtout chez les femmes âgées de moins de 35 ans. Cette infection étant courante chez les personnes hétérosexuelles, la sensibilisation de la population générale à cette infection et à ses éventuelles complications est recommandée. Les résultats indiquent qu il subsiste une nécessité d adopter des mesures adéquates ciblant les HSH, et plus particulièrement les HSH VIH positifs. Quelles mesures? Les campagnes de sensibilisation, le counseling sexuel, le dépistage des IST, la vaccination contre l hépatite B Enfin, la proposition d un test VIH est recommandée à tous les patients présentant un nouvel épisode d IST, y compris les patients testés VIH négatifs quelques mois auparavant. 3 Source : «les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et leurs déterminants résultat du réseau sentinelle de cliniciens ISP 4 HSH : Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
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