COMMUNIQUE DE PRESSE 4 juillet 2002 PREVENTION DU SIDA ET DES IST : DES ACTIONS CIBLEES MENEES TOUT AU LONG DE L ETE

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1 Institut National de Préventi et d Education pour la Sant COMMUNIQUE DE PRESSE 4 juillet 2002 PREVENTION DU SIDA ET DES IST : DES ACTIONS CIBLEES MENEES TOUT AU LONG DE L ETE Dans le cadre du plan national de lutte contre le sida du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées, l INPES met en place plusieurs actions de prévention du VIH et des autres IST. Différents publics seront touchés à travers des actions spécifiques tout au long de l été, période de recrudescence des comportements sexuels à risque. Ainsi, deux campagnes, réalisées avec le concours d un groupe associatif, seront diffusées à partir du mois de juillet et jusqu à fin décembre, dans la presse gay et affinitaire. Elles prendront la forme d un «quizz de l été» et de petites annonces «question-réponse» sur la prévention du VIH et des IST et le traitement d urgence. Les populations migrantes seront sensibilisées à travers des programmes de prévention du VIH diffusés sur les principales radios communautaires (Africa n 1, Beur FM, Espace FM) et de nombreuses radios locales, mais aussi par le biais de courts métrages : cinq films courts de prévention à destination des populations maghrébines seront diffusés sur TV5 et proposés à la diffusion sur tous les réseaux télévisés souhaitant s engager dans la prévention du VIH, en France comme à l étranger. Enfin deux actions sont mises en place en direction du public hétérosexuel : - Une action de prévention pour les jeunes sur NRJ et Skyrock. Des messages de prévention portés par les stars et animateurs de la station NRJ seront diffusés à l occasion d une semaine spéciale et relayés tout l été par la diffusion de deux spots sur NRJ et Skyrock. Au total près de 500 messages toucheront les jeunes durant les mois de juillet et août. - Une brochure faisant le point sur les différentes IST (symptômes, traitement, prévention ) sera diffusée très largement au mois de juillet. Contacts presse : INPES : Catherine Chabas : Direction générale de la santé : Laurence Danand : L Agence Verte : Juliette Viatte :

2 Institut National de Préventi et d Education pour la Sant L été est une période durant laquelle une partie de la population s expose à des risques sexuels (contamination par le VIH ou d autres IST, grossesses non désirées). C est pourquoi l INPES met en place plusieurs actions de prévention du sida et des autres IST à destination de divers publics. Toutes les études récentes réalisées auprès de différents publics indiquent une diminution de la crainte d être contaminé par le VIH, notamment du fait d un optimisme excessif envers l efficacité des multithérapies. Cette diminution de la crainte se traduit par une augmentation des prises de risque concrétisées par la non-utilisation du préservatif et une recrudescence des IST. Une diminution de la crainte d être contaminé dans toute la population L enquête KABP 2001 révèle par exemple qu en population générale la proportion d individus craignant le sida «beaucoup ou pas mal» est passée de 36,3% en 1998 à 28,1% en Les individus sont aussi beaucoup plus nombreux à penser, du fait des nouveaux traitements, que «les gens se font moins de souci s ils ont couru un risque de contamination par le VIH» (50,7% en 2001 contre 26,9% en 1998) et que «les gens se protègent moins qu avant» (61,5% en 2001 contre 20,9% en 1998). Quant à l utilisation du préservatif, les répondants, en particulier chez les hommes, sont moins nombreux à déclarer avoir utilisé le préservatif dans l année. Cette tendance se retrouve au sein de populations spécifiques : - Dans l enquête «presse gay 2000» la proportion des hommes «tout à fait d accord» ou «plutôt d accord» pour dire «qu en raison de l existence des nouveaux traitements, les homosexuels se protègent moins qu avant» est passée de 45% en 1997 à 70% en 2000, ce qui montre là encore le sentiment d une mise à distance, collective ou individuelle, du risque représenté par le sida. L enquête «baromètre gay 2000», réalisée auprès des clients des établissements gays parisiens, montre de la même façon que, parmi les personnes ayant déclaré avoir eu au moins un partenaire occasionnel au cours des douze mois ayant précédé l enquête, 31% ont eu des pénétrations anales non protégées avec ses partenaires. - Un focus sur les jeunes de 18 à 24 ans dans l enquête KABP 2001 montre que, s ils sont plus nombreux que leurs aînés à déclarer ressentir une crainte face au sida (55% déclarent craindre le sida contre 34,5% des ans et 24,9% des ans), ils n échappent pas pour autant à la baisse de l utilisation du préservatif notamment pour les jeunes hommes (71% disent avoir utilisé un préservatif dans les douze derniers mois versus 82,7% en 1998). De plus, cette crainte déclarée des jeunes face au sida n implique pas une meilleure connaissance par ces derniers des modes de transmission du VIH, puisqu on note une augmentation sensible des fausses croyances chez les individus de 18 à 24 ans qui sont par exemple 24,2% à avoir cité la piqûre de moustique comme mode de contamination.

3 D autres observations peuvent amener des éléments d explication sur la moindre crainte du sida : - Nombreuses sont les personnes à avoir une perception très abstraite du sida, puisque les médias en parlent beaucoup moins qu avant et que les sujets diffusés sur ce thème traitent souvent de la situation en Afrique et finalement assez peu de la réalité du sida en France. A ce contexte médiatique s ajoute le fait que les gens ne connaissent que rarement des personnes séropositives dans leur entourage : 12,8% des personnes déclarent en 2001 avoir une ou plusieurs connaissances proches atteintes par le VIH versus 16,3% en Les effets de la maladie du sida sur les personnes atteintes sont beaucoup moins visibles et moins impressionnants depuis l arrivée des nouvelles thérapies. Il est vraisemblable que le souvenir commun de la douleur et de la difficulté dans laquelle se trouvaient les personnes atteintes s estompe progressivement, alors même qu un phénomène de lassitude semble s instaurer par rapport à la thématique sida après plus de 15 ans de communication ininterrompue sur ce sujet. Une baisse d utilisation du préservatif L enquête KABP 2001 révèle que le préservatif bénéficie d une moins bonne image que les années précédentes et que son utilisation a baissé au cours des douze derniers mois. On observe une forte diminution de l utilisation du préservatif chez les célibataires (68,3% en 2001 versus 88,5% en 1998), parmi les individus qui se considèrent comme plus à risque que la moyenne (38,1% versus 54,5%), chez les multipartenaires (76,5% versus 88,5%) ou encore parmi les jeunes hommes de 18 à 24 ans (71% versus 82,7%). Les enquêtes réalisées auprès des homosexuels indiquent elles aussi une baisse de l utilisation du préservatif. Dans l enquête «presse gay 2000», parmi les répondants ayant eu des partenaires occasionnels, la proportion de ceux déclarant au moins une pénétration anale non protégée au cours des 12 derniers mois est passée de 17% en 1997 à 23% en Si ce relâchement de la prévention est visible dans toutes les classes d âge, à Paris comme en Province, l augmentation des prises de risque est particulièrement nette en Ile-de-France, chez les jeunes et les séropositifs. Une recrudescence des IST Parallèlement, on constate que les infections sexuellement transmissibles sont en nette augmentation ces dernières années, telle que le montre la recrudescence des gonococcies ano-rectales et des urétrites masculines tant chez les homosexuels/bisexuels que chez les hétérosexuels 1. Depuis début 2000, une reprise de la syphilis a également été enregistrée chez les hommes homosexuels et bisexuels. Les hétérosexuels sont aussi concernés par les IST 2 Le Baromètre santé 2000 nous apprenait aussi que la moitié des femmes et plus de la moitié des hommes s estiment «mal» ou «très mal» informés sur les IST. A cela, s'ajoute le fait que la prévention du VIH passe par la prévention des IST dans le sens où la contamination par une IST augmente considérablement la vulnérabilité au VIH : une personne porteuse d une IST ayant un rapport sexuel avec une personne séropositive au VIH aura en effet un risque d être contaminée par le VIH beaucoup plus important que si elle n avait pas de IST. 1 Evolution récente des gonococcies en France Sida, VIH et MST, Etat des lieux des données en 2000 InVS, Novembre Warszawski J, Bajos N. Activité sexuelle, contraception, maladies sexuellement transmissibles. In : Guilbert P, Baudier F, Gautier A. Baromètre Santé 2000, vol. 2 Résultats Vanves : CFES cdl.baromètres :

4 Institut National de Préventi et d Education pour la Sant Les actions de prévention du sida et des IST menées durant l été par l INPES et le ministère chargé de la Santé Dans le cadre du plan national de lutte contre le VIH/sida du ministère de la santé, l INPES met en place pour l été, période de recrudescence des prises de risques sexuels, des actions de prévention en direction de plusieurs publics : les hommes ayant des pratiques homosexuelles, les populations migrantes, les jeunes et les adultes hétérosexuels. Les actions en direction des hommes ayant des rapports homosexuels Deux campagnes dans la presse gay et affinitaire Notre parti-pris a été de réaliser une campagne à fort contenu informatif, pour apporter des connaissances en matière de prévention à un public a priori déjà bien sensibilisé à la nécessité de se protéger. Les thèmes et objectifs de cette campagne sont les suivants : - Sensibiliser la population des hommes ayant des rapports homosexuels sur la recrudescence des IST et l augmentation concomitante du risque VIH. - Inciter au dépistage précoce et régulier du VIH et des IST. - Faire émerger l existence du traitement post-exposition. Afin de rendre attractive cette communication informative, deux actions sont développées dans les titres de la presse gay et dans certains titres affinitaires : - un «quizz de l été», sous la forme d un classique jeu «test d auto-évaluation» qui cherche à faire passer l information sur les conseils de prévention pour le maintien du safe-sex... L idée est d accrocher les lecteurs par une entrée sur le thème de la sexualité et d insérer dans le questionnaire des informations qui leur permettent d évaluer s ils ont les réflexes appropriés en matière de prévention. Par les résultats du quizz, les lecteurs sont sensibilisés sur les risques potentiels qu ils prennent dans leurs pratiques sexuelles en fonction des réponses qu ils ont apporté aux questions. Suite à cela, une page de prévention offre des informations sur les IST, les modalités de dépistage et les traitements Des petits-formats «question-réponse», qui seront diffusés de façon intensive et répétée dans de nombreux titres de la presse gay (du mois d août au mois de décembre 2002 à raison de 6 encarts par numéro) ainsi que dans le numéro de Libération du jour de la Gay Pride et dans un numéro «Spécial gay» du magazine Zurban. Ces petits formats permettent de

5 multiplier les questions/réponses et d aborder l ensemble des informations clefs autour des deux thèmes : le dépistage du VIH/IST et le traitement post-exposition. À chaque question posée, une réponse claire et rapide est apportée pour inciter les personnes à avoir des comportements réflexes. Le renvoi vers Sida Info Service offre un relais aux personnes qui voudraient avoir plus d informations. Nous avons tenu à assurer une forte visibilité à cette campagne dans la durée, en étant présent de façon continuelle de juillet à décembre 2002 dans la presse homosexuelle : - Le quizz, pendant les mois de juillet et août : dans le numéro spécial été de Têtu, dans 12 titres de la presse homosexuelle érotique et pornographique, dans trois titres gratuits de la presse homosexuelle. - Les formats question/réponse, de août à décembre : dans les titres de la presse homosexuelle (presse généraliste avec Têtu, 15 titres de la presse érotique et pornographique, 8 titres de la presse gratuite, 2 titres de la presse catalogue) et dans le numéro de la Gay Pride de Libération et le Spécial Gay de Zurban. Cette campagne a été réalisée avec le concours d un groupe associatif. Les actions en direction des personnes migrantes Des programmes radios Des partenariats pour la production et la diffusion de programmes de prévention du VIH ont été mis en place avec les principales radios communautaires (Africa n 1, Beur FM, Espace FM). Ces programmes sont ensuite rediffusés par de nombreuses radios locales proposant des émissions destinées aux migrants sur l ensemble du territoire. «Houria» : des courts-métrages pour les populations originaires du Maghreb Cinq films courts de prévention à destination des populations maghrébines viennent compléter la série des films «Moussa le Taximan» présentés en mai 2001 et qui s adressaient aux populations originaires d Afrique sub-saharienne. Les films «Houria» seront proposés à la diffusion sur tous les réseaux télévisés intéressés pour s engager dans la prévention du VIH, en France comme à l étranger et notamment dans les pays du Maghreb. Parmi ces réseaux, la chaîne TV5 s est déjà engagée à programmer les films Houria sur son antenne comme elle l a déjà fait pour les films «Moussa le Taximan». Ils seront aussi dupliqués sur support VHS de façon à être largement disponibles pour les associations de terrain, dont on sait l importance des actions de prévention au plus proche des personnes concernées.

6 Les actions en direction du public hétérosexuel Une opération de prévention pour les jeunes sur NRJ et Skyrock Cette opération est destinée à toucher les ans (7,5 millions d individus) afin de les mobiliser autour de l usage du préservatif et de promouvoir son utilisation en particulier pendant la période estivale. Elle s étendra du lundi 24 juin au samedi 31 août. Le 24 juin, des chroniques permettront aux animateurs et aux stars de NRJ de raconter leur première fois ou une anecdote mettant en avant de manière conviviale l importance de l utilisation du préservatif. Ces chroniques seront rediffusées tout au long de l été sur NRJ. Deux spots de prévention seront parallèlement diffusés sur NRJ et sur Skyrock. Au total près de 500 messages toucheront les jeunes durant cette période. Dans le but d accroître l impact de l opération radio, des préservatifs et des brochures seront distribués sur les évènements organisés par NRJ (concerts, soirées NRJ, tournée des plages, avant-première cinéma ) et le site Internet de la station reprendra les messages de prévention. Une brochure sur les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) Une brochure faisant le point sur les différentes IST (symptômes, traitement, prévention ) sera diffusée très largement au mois de juillet par les associations, les médecins généralistes, les gynécologues Dans un contexte de recrudescence des IST et de relâchement des comportements de prévention, elle incite les personnes ayant pris des risques à aller consulter un médecin et le cas échéant à se faire dépister. Elle renvoie sur des numéros utiles pour plus d informations. Par ailleurs, de nombreuses actions sont programmées pour l automne parmi lesquelles une campagne de prévention TV destinée au «tous publics».