Bulletin de Santé du Végétal

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1 Bulletin de Santé du Végétal Grandes Cultures édition - LORRAINE Colza Le risque méligèthes se termine, surveiller les parcelles en retard ou handicapées. Evaluer le risque maladie (cylindrosporiose, sclerotinia) à l approche du stade G1 (chute des premiers pétales). Céréales Stade 2 nœuds des blés, début de surveillance de la septoriose. Pois de printemps Levée en cours. Ravageurs de début de cycle à surveiller. Colza * * * Stade de la culture La floraison est désormais engagée sur près de la moitié des parcelles du réseau d épidémiosurveillance. (F1 : 50% des plantes présentent au moins une fleur; F2 : Allongement de la hampe florale, nombreuses fleurs ouvertes). Rappelons que durant toute la période de floraison du colza, il est important de respecter la «règlementation abeilles» (voir encadré).

2 STADE F1 50% des plantes avec au moins 1 fleur ouverte 100 C (0) 6 à 12 jours STADE G1 10 premières siliques formées < 2 cm Chute 1ers pétales Bon à savoir : Repérer le stade F1, dont la date d'acquisition est variable d'une parcelle à l'autre en fonction de son contexte et de la précocité de la floraison de la variété cultivée, permet d anticiper l apparition du stade G1. Il faut cumuler 100 degrés jours en base 0 pour passer d un stade à l autre, soit environ 10 jours avec les températures moyennes journalières actuelles. Méligèthes Les méligèthes restent présents cette semaine sur la quasi-totalité des parcelles du réseau d épidémiosurveillance. Toutefois, avec l entrée en floraison des parcelles de colza, le risque diminue significativement. Les insectes délaissent les boutons au profit des fleurs ouvertes pour se nourrir du pollen alors plus facilement accessible. Seules les parcelles sur les quelles la floraison tarde à s engager sont encore à surveiller vis-à-vis du ravageur. - Dans les parcelles en fleurs, la période de risque à l égard des méligèthes est terminée, - Dans les parcelles encore au stade bouton : On dénombre en moyenne 2,3 méligèthes par plante ; Le seuil de risque de 6 méligèthes par plante en moyenne est atteint dans 3 situations soit 8% des parcelles observées. Etat du colza Stade boutons accolés (D1) Stade boutons séparés (E) Sain et vigoureux 3 méligèthes par plante 6 à 9 méligèthes par plante Colza handicapé, peu vigoureux, conditions peu favorables aux compensations 1 méligèthe par plante 2-3 méligèthes par plante Tableau : Les seuils de risque vis-à-vis des méligèthes Maintenir la surveillance dans les parcelles tardives encore au stade sensible (stade E : boutons floraux) ainsi que dans les parcelles où la culture est handicapée par des attaques parasitaires antérieures (ravageurs d automne, cylindrosporiose) et que la floraison s engage laborieusement alors que les dégâts sur boutons s accumulent.

3 Rappelons que sur les parcelles présentant des colzas en fleurs, si une maîtrise du risque se justifie, celle-ci doit respecter la «réglementation abeilles» (voir encadré). RAPPEL : Pour évaluer correctement l infestation moyenne, dénombrer les insectes sur 5X5 plantes consécutives sans se focaliser sur les plantes les plus hautes et en excluant les plantes pièges. Cylindrosporiose Suite aux signalements de cylindrosporiose la semaine passée, des observations spécifiques ont été réalisées dans 31 parcelles du réseau de surveillance. Des symptômes sur feuilles et surtout sur tiges (voir illustrations) sont constatés dans 97% des parcelles suivies. Toutefois, si la maladie est bien présente, l intensité des attaques est très variable. La proportion de plantes atteintes oscille entre 5 et 85%, avec en moyenne 36% de pieds touchés. Les symptômes sont le plus souvent observés en bas de tige, mais ils sont parfois généralisés à l ensemble des étages foliaires. Des différences entre variétés sont observées mais la classification des comportements reste à consolider. Tout cela incite à évaluer le risque maladie à la parcelle. Analyse de risque : Les conditions climatiques humides que nous connaissons restent favorables à l expansion de la maladie (contamination des étages foliaires supérieurs, extension des foyers au sein des parcelles), la nuisibilité augmentant fortement lorsque la maladie passe sur siliques. Toutefois, il faut distinguer différents cas de figure en fonction de la gravité de l attaque et du délai nécessaire à l atteinte du stade G1. - Si la cylindrosopriose n a pas été observée dans la parcelle, le risque est faible. - Si les symptômes de cylindrosporiose restent cantonnés au bas de la plante et que le stade G1 intervient dans un délai de 8-10 jours, le risque est modéré et pourrait être maitrisé par la protection contre le sclerotinia, dans la mesure où celle-ci est également efficace contre la cylindrosporiose. - Si l intensité de l attaque est élevée (nombreuses taches sur feuilles et tiges, présence de symptômes sur le haut de la plante) ou progresse rapidement et que la protection fongicide à la floraison doit intervenir dans un délai supérieur à 2 semaines, le risque est élevé.

4 Sclerotinia Il n existe pas de seuil de risque pour le sclérotinia étant donné que la protection est uniquement préventive. L évaluation du risque a priori sera réalisée dans le prochain BSV en tenant compte des facteurs agronomiques et de la lecture des kits pétales déployés sur le réseau pour évaluer la présence de l inoculum sur les fleurs en début de floraison.

5 Céréales Stade de la culture La montaison des céréales est maintenant bien amorcée. Le stade deux nœuds peut être atteint sur blé et orge. Pluie et chaleur permettent de plus l émission rapide de nouvelles feuilles. Sans être particulièrement véloces, les levées d orges de printemps sont régulières et homogènes. Rappel : le stade 2 ème nœud est atteint lorsque l épi est entre 6 cm (pour les variétés à tige courte tolérante à la verse) et 12 cm (variétés très sensibles à la verse) du plateau de tallage. Rythme d apparition des feuilles pour le suivi des maladies foliaires Durant la montaison, les feuilles apparaissent progressivement. Les 3 dernières feuilles présentes actuellement (= feuilles du moment) ne sont pas encore les dernières feuilles définitives.

6 Maladies des blés Septoriose : début de la surveillance Les septorioses sont favorisées par des pluviométries abondantes et répétées qui, sous l action éclaboussante des gouttelettes, font monter la maladie des feuilles basses vers le haut de la plante. A partir du stade 2 nœuds, l observation visuelle de présence de septoriose sur la F2 du moment (qui restera comme la F4 définitive) permet d anticiper raisonnablement la progression de la maladie sur les 3 dernières feuilles. La sensibilité variétale influe fortement sur la rapidité de progression de la maladie, elle est donc prise en compte dans l analyse du risque. Seuils de risque pour la septoriose au stade 2 nœuds : Variétés moyennes à sensibles : quand 20% (fréquence de 2/10) des F4 définitives = F2 du moment présentent des symptômes (4 feuilles sur 20 avec présence de septoriose, quelle que soit l intensité des symptômes) Variétés tolérantes : le seuil remonte à 50% F2 du moment atteintes. Sensibilité variétale à la septoriose (Source ARVALIS)

7 Etat sanitaire vis à vis de la septoriose des blés d hiver tous stades confondus au 12/04/16 : note de présence sur feuille en % et en nombre de parcelles Feuille pour décider = F4 définitive = F2 du moment au stade 2 nœuds Note : 0 : aucune feuille atteinte 5 : 50% des feuilles atteintes 10 : 100% des feuilles atteintes Sur les parcelles les plus avancées où la F4 définitive est effectivement déployée, celle-ci est majoritairement indemne de septoriose. A une exception près (TRAPEZ à Chanville-57) les seuils de risque ne sont pas atteints. Les pluies orageuses favorables à la progression des étages foliaires et les températures douces favorables à une incubation rapide sont cependant des conditions météo qui doivent nous inciter à une surveillance des variétés les plus sensibles. En complément de ces observations aux champs, le modèle de simulation d évolution de la septoriose SEPTOLIS développé par ARVALIS Institut du végétal permet pour différentes stations météo de déterminer un niveau de risque actuel. Ces simulations sont effectuées pour deux sensibilités variétales (RUBISKO résistante et PAKITO sensible), date de semis intermédiaire du 01/10/15 et sur 2 stations une surveillance sur une date de semis précoce et tardive. En lien avec un stade 2 nœuds tout juste atteint et l absence de pluies déterminantes pour la progression de la maladie le risque modélisé est faible cette semaine en cohérence avec les observations aux champs.

8 Département 54 Département 55 Station Météo NANCY -ESSEY- TOMBLAINE LONGUYON aerodrome VILLETTE MOUZAY - LANEUVILLE ERNEVILLE-AUX-BOIS- LOXEVILLE ST HILAIRE semis du 20/09/2015 PAKITO semis du 01/10/2015 semis du 20/10/2015 semis du 20/09/2015 RUBISKO semis du 01/10/2015 semis du 20/10/2015 Département 57 RODALBE GOIN Département 88 ROLLAINVILLE DOGNEVILLE Risque faible Risque modéré Risque fort Autres maladies : pas d alertes Etat sanitaire vis à vis de l oïdium, de la rouille brune et jaune des blés d hiver tous stades confondus au 12/04/16 : note de présence sur feuille en % et en nombre de parcelles

9 L oïdium est rarement signalé (Port sur seille -54 ; Ville en Vermois-54 ; Ennery-57 ; Euville-55 ; Rigny St Martin-55) et reste principalement cantonné sur F3. Rappel des seuils de risque : Variétés sensibles : si plus de 20% des 3 dernières feuilles touchées sont couvertes à plus de 5% de la surface des feuilles par un feutrage blanc. Autres variétés : 50% des 3 dernières feuilles touchées. Pas de développement précoce de rouilles. Maladies des orges La rhynchosporiose reste la maladie du moment et sa présence sur ETINCEL n est pas rare. Sa progression vers les étages foliaires supérieurs est actuellement ralentie par une pousse active des orges et elle devrait bientôt pouvoir être freinée par l élévation des températures. Des températures plus chaudes en journée qui à l inverse sont favorables à l apparition et au développement de l helminthosporiose dont la durée d incubation n est que de 4 à 5 jours en conditions favorables. Les symptômes générés par l helminthosporiose peuvent être variés mais ce sont les symptômes de type linéaires qui sont les plus fréquents.

10 Etat sanitaire vis à vis de la rhynchosporiose des orges d hiver tous stades confondus au 12/04/16 : note de présence sur feuille en % et en nombre de parcelles Le seuil de risque de 10% des 3 dernières feuilles est fréquemment dépassé notamment sur variétés sensibles (ETINCEL, ISOCEL, CASINO). Au-delà de cette fréquence de feuilles atteintes, la pluie joue un rôle déterminant dans la prise en compte du risque rhynchosporiose. Seule une pluie significative (> 1mm) et répétée sur 5 à 7 jours permet d en valider la progression. Autres maladies : pas d alerte Etat sanitaire vis à vis de l helminthosporiose, de l oïdium et de la rouille naine des orges d hiver tous stades confondus au 12/04/16 : note de présence sur feuille en % et en nombre de parcelles

11 L oïdium est comme sur blé très discret, la rouille naine est absente. L helminthosporiose apparaît timidement sur les variétés ISOCEL, VOLUME, KWS MERIDIAN de sensibilité moyenne et TOUAREG sensible. Sensibilité variétale à l helminthosporiose (Source ARVALIS)

12 Rappel des seuils de risque sur orge : Maladies Oïdium Période de contrôle Epi 1cm à sortie des barbes Variétés sensibles Plus de 20 % de feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles Plus de 50 % de feuilles atteintes. Rhynchosporiose 1 er nœud à sortie des barbes Plus de 10 % de feuilles atteintes et plus de 5 jours avec pluies > 1 mm depuis Z31. Plus de 10 % de feuilles atteintes et plus de 7 jours avec pluies > 1 mm depuis Z31. Helminthosporiose 1 er nœud à sortie des barbes Plus de 10 % de feuilles atteintes. Plus de 25 % de feuilles atteintes. Rouille naine 1 er nœud à sortie des barbes Plus de 10 % de feuilles atteintes. Plus de 50 % de feuilles atteintes. Orge de printemps : activité des limaces Sur 12 parcelles observées cette semaine, 6 présentent des dégâts de morsures de limaces. Des dégâts qui restent limités avec un pourcentage de plantules attaquées qui ne dépasse pas une moyenne de 3,6% pour un maximum de 7%. Le seuil de risque défini sur céréales d hiver est de 30% de pieds avec morsures, il est à relativiser sur orge de printemps par une dynamique de pousse très concurrentielle de l activité des limaces. Pois de printemps Réseau d observation Cette semaine, 17 parcelles de pois de printemps ont été observées (cf. carte ci-contre).

13 Stade de la culture 76% des parcelles du réseau pois sont en cours de levées, comme le montre le graphique ciaprès. Ravageurs Thrips Etat général Aucune parcelle ne signale la présence de thrips cette semaine. Hors réseau, 1 parcelle signale la présence de thrips. Seuil de nuisibilité Pour observer les thrips, le plus simple est de prélever 10 pieds de pois espacés d au moins un mètre les uns des autres sur la parcelle, de les mettre dans un sac plastique transparent avec le minimum de terre. Il suffit de laisser quelques temps le sac au soleil, les thrips se retrouvent alors sur les parois du sac et peuvent-être dénombrés. Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque l on dénombre en moyenne 1 thrips par plante (sur un comptage de 10 plantes par parcelle) entre le stade % des plantes levées (ligne de semis visible) et le stade 6 feuilles. Pour une meilleure représentativité, faire plusieurs comptages par parcelle. Analyse de risque Le risque est faible pour le moment. Les conditions météorologiques (température > 10 C) sont favorables à l activité de cet insecte, à surveiller. Thrips adulte (Source : P. Taupin, ARVALIS Institut du végétal)

14 Sitones Etat général 1 parcelle sur 17 signale la présence de sitone (1 à 5 morsures). Seuil de nuisibilité Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque l on dénombre en moyenne 5 à 10 encoches (note de 2) par plante (sur un comptage de 10 plantes par parcelle) entre la levée et le stade 6 feuilles. Analyse de risque Le risque est faible pour le moment. Les conditions météorologiques (température > 12 C) sont favorables à l activité de cet insecte, à surveiller. Oiseaux Sitone adulte (crédit : L JUNG, CETIOM) 4 parcelles signalent quelques dégâts d oiseaux (traces). Encoches de sitones adultes sur pois (crédit : L JUNG, CETIOM) Point POIS D HIVER : ascochytose et/ou bactériose : attention à la confusion L ascochytose (ou anthracnose) est une maladie due à un complexe fongique dont le principal agent est Didymella pinodes (= Mycosphaerella pinodes). L ascochytose progresse du bas vers le haut de la plante, affectant tous les organes. On observe généralement de petites ponctuations brunes sur feuilles, qui prennent ensuite l aspect de plages nécrotiques. Des nécroses sur tiges peuvent être également observées, elles sont de couleur violacées à brunes. Source : Anne Moussart, Terres Inovia La bactériose (ou graisse du pois) est une maladie due à une bactérie Pseudomonas syringae pisi. Il existe plusieurs races en France, entrainant parfois l expression de symptômes différents d une parcelle à une autre et pouvant se confondre à de l ascochytose. Cette maladie se développe de façon aléatoire sur l ensemble des organes (sans suivre une progression type ascochytose).

15 Les symptômes les plus caractéristiques de la bactériose sont les suivants : Feuilles Tâche jeune : aspect translucide, huileux, vert foncé. Tâche âgée : nécrose marron parfois cernée par une bordure plus foncée. Tiges Lésions vitreuses, grasses, plus ou moins étendues et confluentes. Source : Laurent Jung, Terres Inovia D autres symptômes moins «typiques» mais provoqués par la bactériose peuvent être observés. Source : Laurent Jung, Terres Inovia Gestion : Il n existe pas de méthode de lutte efficace contre la bactériose. Les fongicides n ont pas d efficacité sur cette bactérie. Affinez vos connaissances sur les principales adventices des Grandes Cultures et les méthodes de lutte préventive en consultant le site INFLOWEB : Ce bulletin est disponible sur le site internet de la CRAL et le site de la DRAAF ACAL Action pilotée par le ministère en charge de l agriculture, avec l appui financier de l Office national de l eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 Bulletin rédigé par Arvalis, Terres Inovia et la Fredon et édité sous la responsabilité de la Chambre d Agriculture ACAL, avec la participation de Arvalis Institut du végétal, Avenir Agro, l Alpa, Alter Agro, Terres Inovia, la Chambre d Agriculture de Meurthe-et-Moselle, la Chambre d Agriculture de la Meuse, la Chambre d Agriculture de Moselle, la Chambre d Agriculture des Vosges, la Coopérative Agricole Lorraine, Emc2, EstAgri, la Fredon Lorraine, Gpb Dieuze- Morhange, Hexagrain, Lorca, Sodipa Agri, Soufflet Agriculture, le Sral ACAL (DRAAF), Vivescia. Ce bulletin est produit à partir d observations ponctuelles d un réseau de parcelles suivies par ces partenaires : il donne une tendance de la situation sanitaire dans la région, mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre Régionale d Agriculture d Alsace-Champagne-Ardenne - Lorraine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Pour tous renseignements, contacter : François-Xavier SCHOTT Animateur Inter-Filières Chambre Régionale d Agriculture ACAL bâtiment i 9, rue de la vologne LAXOU