Visite du CReSO dans le Piémont à Manta. 6 et 7 avril Objet de la visite : Bactérioses de l abricotier et du kiwi

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1 Visite du CReSO dans le Piémont à Manta 6 et 7 avril 2011 Objet de la visite : Bactérioses de l abricotier et du kiwi Participaient au voyage : Sylvain Ionescu, Christophe Chamet Yves Bersinger, Jean-Claude Peyrot Jean-Michel Serre Benoît Chauvin-Buthaud, Patrick Exbrayat Emilie Falezan, Philippe Buis, Gérald Delhome Séverine Martineau Magalie Leon-Chapoux SEFRA Rhodacoop Valsoleil CA26 GIE Hermitage Basse Isère FDGDON26 Ctifl/SEFRA Introduction Ce voyage d étude avait pour objectifs de : - se rendre compte de l étendue des dégâts sur vergers d abricotiers et de kiwi atteints par la bactériose dans la région du Piémont. - Voir comment les organisations de producteurs abordent le problème techniquement et économiquement. - connaitre les méthodes de lutte et les travaux de recherche engagés par le CReSO sur ces deux maladies. Le CReSO : Le CReSO (Consorzio di ricerca, sperimentazione e divulgazione per l ortofrutticoltura piemontese) est une station de recherche et d expérimentation appliquée travaillant sur les espèces fruitières et maraîchères. Elle est financée par l état mais aussi les régions (75%), ainsi que les organisations de producteurs (25%). Le CReSO dispose d un comité scientifique et technique composé notamment des OP importantes : Lagnasco Group, Asprofruit, Ortofruit Italie, des conseillers techniques de structures privées, des technico-commerciaux des revendeurs de produits pharmaceutiques, des scientifiques du CReSO mais aussi des université de Turin et Bologne... Le CReSO dispose de 3 centres situés dans le Piémont : - à Manta : productions fruitières : pomme, pêche, kiwi et dans une moindre mesure abricot, prune, cerise. Domaine de 8ha. - à Boves : cultures légumières - à Cravanzana : noisette Pour plus d infos :

2 Nous avons été reçus sur le site de Manta par M. Silvio Pellegrino (directeur technique de la station) ainsi que Lorenzo Berra et Graziano Vittone du CReSO. Situation des productions fruitières dans le Piémont : La région du Piémont reste une petite région de production fruitière d Italie. La province de Cuneo représente à elle seule environ 90% de la production du Piémont. Superficies Espèces National Piémont Cuneo ha % / national Kiwi Pomme Pêche Nectarine Poire Abricot Prune Cerise Vergers d abricotiers dans le Piémont et Bactériose : La zone de production dans le Piémont s étend de 300 à 700m d altitude. (Le CRESO se situe à 400m). Deux zones identifiables : - la plaine : sol d alluvions, profond, granuleux. ph 5-6. Peu de dégâts de bactériose. - Les collines : sols très caillouteux. ph 6,2-6,5. Dégâts très importants de bactériose. Le Piémont est une région où les problèmes de gel de printemps sont importants contrairement au Sud de l Italie. Ce qui engendre : - une conduite de l arbre différente : dans le Sud, conduite classique en gobelet, dans le Piémont conduite en axe ou palmette sur plus de 3m de hauteur. - un besoin de recherche variétale plus important dans le Piémont (conditions climatiques différentes du reste de l italie. Le CReSO travaille sur les techniques d éclaircissage adaptées à ces formes palissées hautes avec notamment la Darwin : système qui convient bien à l abricotier (1ers essais en 2011) mais, selon eux, peut être un facteur de dispersion de la bactériose. Les plantations d abricotiers ne progressent pas dans la région de Piémont du fait de problèmes de bactériose et l ECA dans une moindre mesure. Les porte-greffes utilisés communément sont Myrobolan 29C et les semis de Myrobolan. Ishtara a été conseillé dans les cas de replantation, mais pas de résultats espérés notamment dans les plantations en colline. L irrigation : - en plaine, par micro-jets ou gravitaire - sur colline, du fait de peu de disponibilité en eau, des vergers peuvent ne pas être irrigués.

3 La fertilisation : 60 à 80 U d N : 45% à l automne (favoriser réserves dans le bois) et le reste au printemps 120 U de K 20 à 25 U de P seulement sur quelques parcelles : les sols sont déjà riches en P. En foliaire : N, K. Préconisations contre la bactériose : Traitements au cuivre : Après la récolte : 60g Cu (forme oxychlorure) avec soufre. Car beaucoup d oïdium Fin septembre : 2 ème cuivre à 60g/hl (ou après la taille d été) début et fin de la chute des feuilles : 2 applications à 200g/hl de cuivre Janvier Pré-floraison à 50g/hl de cuivre Travaux du CReSO : Essai avec Alliette : début et fin chute de feuilles, avant et après floraison pas d efficacité Essai Bion : Essai Tanins : 5 applications pas d efficacité 2 ème année d essais, attendre encore pour avoir résultats. Mycorhizes, biofumigation : 2 ème année d essai, attendre encore pour avoir résultats. Essai hauteur de greffage : 25 et 110 cm sur Montclar planté en 2007, avec les variétés Laycot, Pinkcot et Rhobadda. (Reprise des essais mis en place en France). aucune différence entre les deux modalités en termes de vigueur, rendements et symptômes de bactériose (peu) Université de Turin : M. Davide Spadaro est un pathologiste qui à partir de maintenant va s intéresser plus à l identification des pathovars des pseudomonas. (identifications moléculaires). Jusque là, ils ne sont capables d identifier que le Pseudomonas syringae syringae. Il y a une volonté du CReSO de pousser la recherche fondamentale. Visites de vergers d Abricotiers : - Verger du CReSO à Manta : voir photos - Verger de producteur à côté du CReSO : Variété Zebra, 4 ème feuille, 5m X 2,50m. Verger palissé (hauteur fil supérieur 4,20m (para-grêle) et 3,30m arbre, Irrigation en goutte-à-goutte et immersion gravitaire (utile pour noyer les campagnols) Lutte contre forficules : manchons à base de tissu (type filtre hotte) mais peu efficace Lutte contre bactériose : badigeons sur troncs.

4 - Verger sur la colline : Type sol : arène granitique, mica/schiste, sols légers. PG : Myrobolan, Ishtara Verger globalement peu poussant. Sur le haut de la colline : vieux verger (1950) avec du myrobolan. Pas ou très peu de symptômes de bactériose. En contrebas de ce verger, dans la pente, beaucoup de dégâts, seuls sont restés les arbres greffés à cm. Vergers de kiwi dans le Piémont et bactériose : Les jeunes vergers ont été touchés en premier. Des contrôles ont été réalisés dans les pépinières : la bactérie est partout. Cette année, aucune plantation n a eu lieu. La question sur l origine est en suspend : est-ce que c est l introduction du kiwi jaune en Italie? Il y a deux ans, il y a eu des dégâts de grêle occasionnant des blessures sur bois, à quoi c est ajouté deux années de gel. Les voies de pénétration ont été favorisées, ce qui expliquerait l explosion des symptômes généralisée sur les vergers de toute variété et tout âge. Les mesures : La mise en place de la micropropagation leur semble incontournable. A tout producteur qui souhaite arracher sa parcelle atteinte de bactériose, une indemnité de est allouée moyennant l interdiction de replanter du kiwi pendant minimum 3 années. Une enveloppe de 2,5 millions a été débloquée par l état et les régions. Des producteurs tentent de couper des branches ou de colmater les suintements rougeâtres par des pulvérisations de chaux sur les vergers les moins atteints Visites de vergers de kiwi : Producteur : Valerio???? Verger conduit en AB. L exploitation produit du kiwi sur 16 ha depuis 1981, des nectarines, des pommes (jeunes vergers) et des prunes. Les arbres présentent très peu de symptômes, le producteur a coupé les deux ou trois branches malades avant notre arrivée. La pollinisation des vergers de kiwi est améliorée par des techniques de prélèvements du pollen par aspiration (en 3 passages), et pulvérisation du pollen en mélange avec de l eau froide. L eau est utilisée pour augmenter la période potentiel de traitement. Le producteur se pose des questions sur la diffusion possible de la bactériose par cette technique. Une autre technique consiste à utiliser de l eau chaude qui permettrait de tuer les bactéries, mais la qualité du pollen est moins bonne et les fleurs sont fragilisées. Chez ce même producteur nous avons vu un verger de pruniers : Variété Angeleno sur Myrobolan, 100t/ha. Principe de taille de fructification : 1 branche sur deux coupée chaque année, le bois fructifère n a jamais plus de 2 ans. L objectif est de contenir les branches fructifères le plus prés du tronc pour garantir un calibre minimum. Un passage pour l éclaircissage manuel.

5 Vergers très atteints par la bactériose. Nous avons vu ensuite plusieurs vergers atteints très fortement par la bactériose, de nombreuses parcelles arrachées. Visite des vergers de pommiers présentant des symptômes de bactériose : Depuis l année dernière, des symptômes de bactériose (Pseudomonas syringae syringae) sont visibles sur des jeunes arbres de pommiers. La bactériose ne vient pas des pépinières, mais plutôt des conditions de plantations : les cas sont observés dans les jeunes parcelles de replantation (sol affaibli) ; et sur des arbres ayant un faible système racinaire. Apparemment, le porte-greffe n aurait pas d influence. Une sensibilité variétale est observée. Des traitements à base d Aliette ont été tentés, sans succès. Des badigeons, type Arbopast, ont aussi été appliqués au pinceau. Le 16 mai 2011 L équipe SEFRA