Rapport sur l offre de formation «master»

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1 Section des Formations et des diplômes Rapport sur l offre de formation «master» de l Université de Strasbourg Vague C Campagne d évaluation

2 Section des Formations et des diplômes

3 Description et typologie de l académie L académie de Strasbourg couvre la région Alsace, une région petite, mais économiquement dynamique, attractive et fortement ouverte sur l Europe. L académie réunit deux universités pluridisciplinaires, l Université de Strasbourg (UdS) et l Université de Haute-Alsace (UHA). L Université de Strasbourg s est constituée comme telle en 2009 par la fusion des universités Strasbourg 1, Strasbourg 2 et Strasbourg 3. Le rattachement de l Université de Haute-Alsace, qui n a pas participé à la fusion, est en principe programmé pour L UdS et l UHA sont présentes sur trois sites (Strasbourg, Ilkirch et Haguenau) et deux sites (Colmar et Mulhouse), respectivement. L UDS compte étudiants et 38 composantes regroupées en 9 collégiums appelés, à terme, à structurer la formation et la recherche. Elle a été retenue dans le cadre de la première vague d initiatives d excellence (IDEX). L Université de Haute-Alsace (Mulhouse) compte moins de 8000 étudiants et se caractérise par une forte orientation professionnalisante. Synthèse de l évaluation pour l Université de Strasbourg Les entretiens sur l offre de formation menés lors de la visite de l université par l AERES ont conforté les points forts relevés lors des évaluations sur dossier : la qualité pédagogique des formations et leur appui sur des équipes de recherche de qualité ; l investissement des porteurs de formation et des équipes pédagogiques ; la disponibilité et l engagement des services de suivi de l insertion dont la mission devrait cependant être précisée ; les initiatives pédagogiques originales mises en œuvre dans certaines mentions de diplômes. Ces entretiens ont également permis d éclairer l origine du résultat relativement mitigé des évaluations sur dossier : la qualité globalement insuffisante des dossiers résulte d une mauvaise appropriation des pratiques de l évaluation et de l auto-évaluation. l absence d indicateurs quantitatifs au niveau des spécialités, en particulier sur l insertion des diplômés, semble refléter l absence de pratiques centralisées. certains manques dans l élaboration des dossiers ont pu résulter de problèmes plus techniques, liés à la mise en œuvre d un nouveau logiciel, ou de certaines confusions avec les documents de la vague précédente des évaluations. Il semble que le CEVU ait eu du mal à faire face à l ensemble du travail requis par la préparation des maquettes dans un calendrier serré et que les navettes entre composantes et conseils n aient pas permis de tirer pleinement parti des auto-évaluations. si les composantes ont connaissance des cadrages de l université, notamment concernant les conseils de perfectionnement ou encore l évaluation des enseignements, la mise en œuvre de ces cadrages apparaît très hétérogène et certains porteurs de diplômes peuvent apparaître assez démunis devant les actions requises. En conséquence, il serait souhaitable que les porteurs de mentions et de spécialité soient mieux formés à la démarche qualité, que l université veille à ce que l évaluation des enseignements et les conseils de perfectionnement soient effectivement mis en œuvre et qu'un bilan des actions entreprises soit régulièrement réalisé, et que soit assuré le suivi des cohortes au niveau de chaque filière afin de permettre l évaluation quantitative de leur fonctionnement et le pilotage de leur évolution. L université devra veiller également à la distension possible du lien recherche/enseignement qui a pu apparaître lors des entretiens, en lien avec la création de l Unité Budgétaire Recherche qui rassemble les moyens directement affectés à la formation doctorale, à la recherche et à la diffusion des travaux de recherche. Les collégiums pourraient jouer un rôle sur ce sujet à l avenir. 2

4 Synthèse de l évaluation pour le domaine SHS 1 et 2 1 Description synthétique de l offre masters : L Université de Strasbourg présente une offre très large de vingt-huit mentions de masters, couvrant l ensemble des Sciences de la société, sans compter la mention Enseignement (économie-gestion). Sur les vingt-huit mentions, huit relèvent des SHS 1, et notamment de la gestion, soit trente-deux spécialités (hors enseignement). Les SHS 2 dominent l offre de formation avec vingt mentions et cinquante-trois spécialités, couvrant l ensemble des disciplines du groupe, même si l essentiel de l offre se situe dans le domaine du Droit. En effet, l UDS propose douze mentions de droit sur plusieurs composantes. Même si l établissement est reconnu dans ce domaine, cela conduit toutefois à s interroger sur la faiblesse des efforts de restructuration de l offre engagés post-fusion. Par rapport au contrat , le nombre de mentions est passé de trente-trois à vingt-huit, avec un effort de restructuration en gestion (disparition de 5 mentions et regroupement de plusieurs au sein d une mention management), qui ne se retrouve pas en droit où l on constate conjointement la suppression d une mention et la scission d une autre en deux. Il est à noter également que les dossiers de masters de l UDS, notamment en SHS 2 et plus particulièrement en droit, souffrent d un défaut récurrent : les indicateurs de fonctionnement sont partiellement indiqués voire absents (cas extrême : l absence quasi généralisée d information sur le devenir des étudiants et les taux d insertion). Outre ce problème d indicateurs, on note aussi plusieurs dossiers parcellaires où l information manque, en particulier concernant les partenariats internationaux et le contenu du master 1, voire sur le contenu des spécialités (spécialité Marchés et travaux publics (mention Droit public)) et des maquettes, ce qui a conduit les experts à s interroger sur l efficacité du cadrage effectué par l établissement, de même que sur l appropriation par certaines composantes des axes dominants de la politique de formation de l UDS que sont la démarche qualité et l insertion professionnelle. Appréciation sur le positionnement de l offre dans l environnement scientifique et socioéconomique : En SHS 1, le positionnement dans l offre de formation de l établissement, de même que dans l environnement régional et national, est globalement clair avec des formations reconnues. L adossement recherche est généralement excellent, à renforcer toutefois pour certaines mentions, telles Management des projets et des organisations et Administration économique et sociale (AES). De même, l adossement aux milieux socio-économiques et la professionnalisation des formations sont généralement excellents, notamment pour les formations de l Ecole de management (EM) Strasbourg, avec des mentions bénéficiant de partenariats forts avec les entreprises et, pour certaines, avec des effectifs importants en apprentissage et en formation continue. Quant à l ouverture internationale, elle est très variable selon les formations même si, globalement, au vu de l importance qu y accorde l établissement elle peut souvent sembler insuffisante et peu claire. On notera enfin l originalité de la mention Administration des entreprises qui propose une formation en double compétence bien positionnée au plan régional pour deux de ses spécialités. En SHS 2_1 2, les nombreuses mentions de droit sont généralement adossées à des équipes de recherche de grande qualité, et bénéficient souvent de partenariats importants avec les instances et les milieux socioprofessionnels locaux. La pertinence du positionnement dans l offre de formation est généralement incontestable, avec une articulation entre mentions généralistes solides, mentions originales voire uniques, et d une manière générale, une orientation marquée sur l Europe. Au-delà, plusieurs mentions bénéficient d un réel rayonnement national voire international. Les partenariats internationaux en matière de diplômes peuvent toutefois paraître limités au regard de l ouverture européenne et internationale affichée par l établissement et les partenariats existant sont souvent peu explicités. Par ailleurs, il existe certaines redondances entre mentions, notamment entre les mentions Droits européens et Droit de l union européenne, et entre les mentions Droit public, Droit privé, Droit public et droit privé, cette dernière ayant du mal à justifier son existence dans la mesure où elle ne propose pas réellement de décloisonnement disciplinaire ni d approche transversale. 1 Dans la nomenclature des Sciences humaines et sociales, le domaine SHS 1 et 2 est composé des disciplines suivantes : Économie, Finance, management (SHS1) ; Droit, Science politique, Anthropologie et ethnologie, Sociologie, Démographie, Sciences de l information et communication (SHS2). 2 SHS 2_1 : Droit ; SHS 2_2 : Science politique ; SHS 2_3 : Anthropologie et ethnologie ; SHS 2_4 : Sociologie, Démographie ; SHS 2_5 : Sciences de l information et de la communication. 3

5 En SHS 2_2, la situation est plus contrastée, avec deux mentions de réputation nationale clairement positionnées et dont l adossement, tant aux milieux socio-économiques qu à la recherche, est très bon et une mention Etudes européennes et internationales, de qualité, mais dont le positionnement, l adossement à la recherche et les partenariats internationaux sont à clarifier et renforcer. En SHS 2_3, SHS 2_4, SHS 2_5, les mentions sont globalement bien positionnées tant dans l offre de formation de l établissement qu au plan régional, où elles sont peu concurrencées, et national pour certaines, en particulier Démographie quasiment sans équivalent. On note un excellent adossement aux milieux socio-économiques, et un adossement à la recherche souvent très bon. Appréciation, au niveau de l établissement, sur l organisation pédagogique et le pilotage des formations En SHS 1, les formations dispensées par l EM Strasbourg se distinguent par l important travail de restructuration dont elles ont fait l objet de même que par la qualité de leur pilotage et de leur cohérence interne. On peut toutefois signaler le manque de cohérence notamment de la mention Management des projets et des organisations en raison de l intégration dans l offre de formation de deux diplômes d université (DU) qui serait à revoir, la faible articulation des deux années de master (M1/M2) de la mention Management dont la 1 ère année est tout à la fois pertinente (organisation, ouverture à l apprentissage), mais aussi artificielle ainsi que la concurrence partielle de cette dernière avec les mentions AES et Management des projets et des organisations sur la thématique de la «supply chain». Ces deux dernière mentions souffrent, de surcroît, de dossiers incomplets. Enfin, il y a parfois trop de spécialités ou de parcours proposés au regard des effectifs. En SHS 2_1, si la plupart des mentions et des spécialités sont bien organisées et bénéficient d équipes pédagogiques de qualité, on note toutefois des problèmes de structure au niveau des mentions avec des spécialités qui peuvent paraître juxtaposées plus qu intégrées (mentions Droit public et droit privé, Islam et droit, Droits européens) ou redondantes (Droit social, Droit de l Union européenne par exemple), des informations parfois absentes sur le M1 (Droits de l homme, Droits de l Union européenne), ce qui peut même conduire à douter de son existence (Droit international, Islam et droit). Enfin, le pilotage n est pas toujours très clairement précisé. En SHS 2_2, on note un défaut général de pilotage renforcé par une absence quasi généralisée d indicateurs. De même, si la plupart des spécialités sont bien pensées et de qualité, leur cohérence au sein des mentions pose parfois question notamment en Science politique où les spécialités semblent juxtaposées plus qu intégrées et où se pose la question de la spécialité co-habilitée avec l UHA, mais différente dans son organisation et son intitulé, et en Etudes européennes et internationales où co-existent des spécialités et des parcours parfois très proches voire partiellement redondants. En SHS 2_3, SHS 2_4, SHS 2_5, les mentions sont cohérentes et les enseignements bien organisés avec des équipes pédagogiques solides. Il faudrait toutefois reconsidérer le nombre de parcours de la spécialité Ethique et sociétés (mention Ethique : sciences, normes et sociétés) et s interroger sur le manque d attractivité des spécialités de M2 pour les étudiants du M1 de la mention Anthropologie et ethnologie. Appréciation sur les objectifs et sur le bilan de fonctionnement global de l offre master : En SHS 1, l adéquation entre les objectifs des formations et les compétences attendues est globalement satisfaisante. En revanche, si les taux de réussite et d insertion sont bons quand ils apparaissent dans le dossier, à part le taux d échec important en M1 de la mention Analyse et politique économique, certaines informations sont manquantes ou imprécises, notamment celles concernant le devenir des étudiants et les prévisions d effectif. Les flux paraissent également fragiles dans plusieurs mentions, et particulièrement faibles en M1 de la mention Management pour laquelle, en revanche, l attractivité est forte en M2 (31 étudiants en M1 contre 277 en M2), ce qui fait paraître le M1 quelque peu artificiel. En SHS 2, les objectifs et débouchés sont généralement clairs, la plupart des mentions bénéficient de flux solides et de bons taux d insertion. Toutefois, le manque généralisé d indicateurs, en particulier sur le devenir des étudiants, rend difficile l appréciation d un bilan de fonctionnement, qui ne semble d ailleurs pas toujours fait par les responsables de mention. Enfin, lorsque l information est donnée, certains taux d échec sont parfois élevés, c est le cas des mentions Sociologie, Anthropologie et ethnologie, Droit canonique et Droit international. 4

6 Points forts : Adossement à la recherche par la qualité des unités et l adéquation de l offre de formation avec les thématiques de recherche. Forte reconnaissance et rayonnement de plusieurs mentions et spécialités, notamment en SHS 2, et en particulier en droit. Qualité des équipes pédagogiques universitaires. Adossement aux milieux socio-économiques et aux instances locales, qui s appuie sur de nombreux partenariats. Originalité et pertinence de plusieurs mentions. Contenu et organisation de la plupart des spécialités de M2. Efforts de restructuration de son offre de formation entrepris par l EM Strasbourg. Accréditations et certifications des formations de l EM Strasbourg. Points faibles : Redondance entre certaines mentions et plusieurs spécialités. Une mention Droit public et droit privé qui a du mal à justifier son existence. Manque de cohérence d ensemble de plusieurs mentions, soit en raison d une ou deux spécialités qui déséquilibrent l ensemble, soit parce que les spécialités sont trop proches ou au contraire paraissent juxtaposées. Peu d informations sur les M1 en droit. Effectifs parfois faibles, notamment au vu du nombre de spécialités ou de parcours proposés. Déséquilibre des effectifs entre le M1 et le M2 de la mention Management et manque d attractivité des spécialités de M2 pour les étudiants du M1 de la mention Anthropologie et ethnologie. Ouverture internationale parfois insuffisante ou peu claire. Peu d indicateurs dans les dossiers, en particulier sur le devenir et l insertion des étudiants. Taux de réussite parfois faibles. Co-habilitation avec l UHA qui pose question dans son organisation. Recommandations : D une manière générale, un effort de restructuration (rationalisation, mutualisations, différenciation) de l offre de formation en droit et en science politique reste à faire par l établissement, avec une réflexion globale sur les mentions au-delà des composantes, d une part pour clarifier la spécificité des positionnements des mentions les unes par rapport aux autres et pour éliminer certaines redondances, d autre part pour mieux articuler certaines spécialités entre elles au sein des mentions. Si certaines paraissent parfois juxtaposées, d autres seraient susceptibles de mieux s intégrer dans d autres mentions de l établissement. Des mutualisations d unités d enseignement (UE) entre mentions seraient également à envisager, notamment en M1. De même, le nombre de parcours proposés est parfois trop important au regard des effectifs ou des contenus. Enfin, dans la logique du système licence-masterdoctorat (LMD), il convient d être plus explicite sur le contenu des M1 et l articulation M1/M2. L ouverture internationale apparaît également à renforcer dans de nombreuses mentions eu égard à l importance qu elle revêt dans la stratégie de l établissement, que ce soit par le biais du développement de doubles diplômes, de conventions de partenariat ou du développement de parcours de mobilité étudiante. Dans ce domaine, les partenariats actuels doivent être clarifiés et mieux explicités dans les dossiers. Enfin, il convient d améliorer le pilotage des formations et de réaliser de véritables bilans de fonctionnement sur la base d indicateurs de flux, de taux de réussite, de suivi du devenir des étudiants et de leur insertion professionnelle. Dans ce domaine, le cadrage de l établissement est à renforcer. Synthèse de l évaluation pour le domaine SHS 3 à 6 Description synthétique de l offre masters : L Université de Strasbourg, en complémentarité avec l Université de Mulhouse, propose une offre importante de formation en master, conformément à sa vocation pluridisciplinaire. 5

7 Cette diversité se retrouve dans le domaine des Sciences humaines et sociales : à elles deux, les universités de Strasbourg et de Mulhouse proposent vint-deux mentions de master, soit onze mentions en SHS 5 3 (Lettres et civilisations ; Langues étrangère appliquées ; Arts, Arts de spectacle et audiovisuel ; Musique ; Didactique des langues ; Langues et intercularité ; Lettres ; Théologie protestante ; Théologie catholique ; Philosophie) ; trois mentions en SHS 6 (Histoire de l Europe ; Histoire - Métiers de la culture ; Histoire, archéologie, histoire de l art) ; deux mentions en SHS 4 (Psychologie ; Staps) ; 1 mention en SHS 3 (Urbanisme et aménagement); 5 mentions transversales (Sciences et Société. Histoire, philosophie et médiation des sciences ; Education, formation, communication ; Mondes anglophones ; Mondes germaniques ; Etudes méditerranéennes, orientales et slaves). Ces mentions regroupent soixante-seize spécialités (dont onze «Métiers de l'enseignement»). Appréciation sur le positionnement de l offre dans l environnement scientifique et socioéconomique : L Université de Strasbourg propose, dans le domaine des SHS 3 à 6, une offre d enseignement très large en ce qui concerne les disciplines classiques (comme : Lettres, Philosophie, Langues, Psychologie). Elle propose également des formations plus spécifiques et rares au niveau national, comme les mentions Etudes méditerranéennes, orientales et slaves ; Lettres - spécialité Métiers de l'édition. Les mentions Théologie catholique et Théologie protestante sont les seules de ce type à être pleinement intégrées au système universitaire public français. Elles en ont assumé les exigences et semblent déterminées à continuer à œuvrer en ce sens. On note également la présence d un master exclusivement réservé à la formation en études germaniques, par opposition aux formations de cette nature mutualisées avec d autres langues. La politique de l établissement concernant le master se caractérise donc par une option équilibrée entre formation généraliste et formation spécifique. L adossement à la recherche est généralement fort, attestant la haute qualité scientifique des équipes en charge de l organisation et de l animation pédagogique des masters. Les masters satisfont dans l ensemble à l exigence de la formation à la recherche par la recherche. Il arrive parfois, cependant, qu à l intérieur d une même mention la distribution entre «recherche» et «compétences opérationnelles» d une spécialité à l autre conduise à séparer ces deux aspects indissociables de la formation en master (par exemple en Urbanisme et aménagement). Au sujet de l adossement aux milieux professionnels, plusieurs mentions font une part trop restreinte à la question des débouchés et de la formation de terrain, qu il s agisse de prévoir des réorientations vers des formations plus professionnalisantes, de veiller à l implication des professionnels dans les formations, d établir des conventions avec les différents partenaires possibles dans le monde socio-économique, ou de se préoccuper du suivi professionnel des étudiants. L adossement aux milieux professionnels est toutefois satisfaisant dans de nombreux cas (Arts selon les spécialités ; Education, formation, communication ; Psychologie ; Staps ; Langues et interculturalité). En ce qui concerne les relations avec les autres établissements, et en dehors de quelques conventions locales naturelles, les masters strasbourgeois sont tournés vers les échanges européens beaucoup plus que vers les relations inter-académiques (avec Nancy-Metz par exemple). La mention Arts gagnerait à développer de nouveaux partenariats. La politique internationale est du reste l un des points forts de l établissement, notamment en SHS, comme en témoigne par exemple l existence du master Erasmus mundus - Cultures littéraires européennes, qui concerne les deux universités de l Académie par l intermédiaire de la mention Lettres et civilisations (UHA) et de la mention Lettres (UDS). On note encore, sous ce chapitre, la participation de plusieurs mentions au réseau européen Eucor (Confédération des universités du Rhin supérieur). Les liens privilégiés avec le monde germanique sont particulièrement visibles dans les mentions Mondes germaniques et Philosophie. Inversement, les relations avec les pays anglophones pourraient être plus développées, en particulier dans le cadre de la mention Mondes anglophones. L ouverture à l international est jugée trop modeste en Arts. Appréciation, au niveau de l établissement, sur l organisation pédagogique et le pilotage des formations Les mentions se distinguent généralement par la solidité de la formation disciplinaire et la grande diversité de l offre de formation. Cette ouverture se traduit nécessairement dans certains masters par des problèmes de cohérence entre les spécialités. C est par exemple le cas en Lettres, ou en Langues et interculturalité, où le foisonnement des parcours (20 au total, répartis sur 4 spécialités) tend à nuire à la lisibilité de la formation pour les 3 Dans la nomenclature des Sciences humaines et sociales, le domaine SHS 3 à 6 est composé des disciplines suivantes : géographie, aménagement et urbanisme, architecture (SHS3) ; linguistique, psychologie, sciences de l'éducation, STAPS (SHS4) ; langues/littératures anciennes et françaises, littérature comparé, littérature et langues étrangères, civilisation, cultures et langues régionales, arts, philosophie, sciences des religions, théologie (SHS5) ; histoire, histoire de l'art, archéologie (SHS6). 6

8 étudiants. On signale également la relative faiblesse du socle disciplinaire dans la mention Etudes méditerranéennes, orientales et slaves, qui offre des choix très ouverts, mais ne permet pas une spécialisation suffisante. Le pilotage des formations pose parfois question. Ainsi, l attention portée à la politique des stages est très variable d une mention à l autre. Elle est par exemple assez modeste en Etudes méditerranéennes, orientales et slaves ou encore en Urbanisme et aménagement, alors qu elle est beaucoup plus nette en Psychologie. C est là une disparité que les spécificités respectives des disciplines ne suffisent pas à justifier. L organisation interne des masters est en partie définie par la politique globale de l établissement en faveur par exemple de l institution de conseils de perfectionnement et de l évaluation des enseignements. On manque parfois d informations sur le fonctionnement interne des mentions : répartition des responsabilités (en Arts par exemple, où le pilotage de la majeure partie de la mention est assuré par une seule personne), conditions concrètes de l évaluation des enseignements, effectifs et rôles des personnels administratifs. Les experts sont par ailleurs nombreux à estimer que les dossiers présentant les mentions souffrent de lacunes gênantes. Ainsi, la présentation du dossier Lettres ne permet pas d avoir une vision claire des objectifs poursuivis, du pilotage, du suivi, ou encore des résultats et des effectifs par spécialité. On manque tout particulièrement d indicateurs (flux d étudiants, passage en doctorat, insertion professionnelle). On a également peu d indications sur l attractivité auprès des étudiants étrangers. Ces dernières remarques s appliquent de manière assez générale aux différentes mentions de l Université de Strasbourg (sauf de notables exceptions, comme la Psychologie), ce qui a conduit les experts à se demander si le problème ne tient pas à la manière dont l établissement lui-même, via l observatoire de la vie étudiante (et non pas seulement les responsables de mentions), a envisagé la préparation des dossiers destinés à l évaluation. Si les recommandations antérieures de l AERES semblent globalement prises en compte (par exemple en Sciences et société. Histoire, philosophie et médiation des sciences ou en Psychologie), il n en demeure pas moins que les experts, comme les acteurs et les bénéficiaires de la formation, doivent pouvoir disposer d indicateurs complets et fiables pour l ensemble des mentions de l établissement et ces points ont été soulevés lors des entretiens offre de formation. Appréciation sur les objectifs et sur le bilan de fonctionnement global de l offre master : Etant donné le manque trop fréquent d indicateurs communiqués dans les dossiers émanant de l Université de Strasbourg, il est difficile de se prononcer de manière parfaitement éclairée sur le bilan dans son ensemble, en particulier en ce qui concerne l insertion professionnelle des étudiants. Le fait que l adossement aux milieux professionnels soit inégal (encore modeste par exemple en Sciences et société. Histoire, philosophie et médiation des sciences, mais satisfaisant dans d autres mentions) n est sans doute pas sans rapport avec la relative faiblesse des informations données sur le devenir des diplômés. Les efforts de mutualisation, d une mention à l autre ou d une spécialité à l autre à l intérieur d une même mention, sont inégaux. Ainsi, en Lettres, chaque spécialité constitue, mise à part la mutualisation des enseignements de langues vivantes et quelques propositions d ouverture en option, un parcours très autonome, organisé autour des matières qui lui sont fondamentales. De même, on note très peu de mutualisations entre les 6 spécialités de la mention Psychologie, bien que ce relatif défaut ait pour effet positif de renforcer la lisibilité de chacune des spécialités. Il arrive également que certaines mentions, pourtant proches du point de vue disciplinaire, ne profitent pas de toutes les possibilités de mutualisations envisageables. Il y a par exemple peu de liens apparents entre, d une part, les mentions Philosophie et Histoire et, d autre part, la mention Sciences et société. Histoire, philosophie et médiation des sciences, et aucun entre la mention Philosophie et les deux mentions de théologie. De même, dans le domaine de la communication prise en général, la complémentarité entre les mentions Sciences et société. Histoire, philosophie et médiation des sciences et Education, formation, communication reste à établir. Points forts : Solidité des contenus dans les disciplines traditionnelles représentées au niveau national. Politique européenne concrète et ambitieuse. Adossement solide à la recherche. Points faibles : Adossement aux milieux professionnels peu défini dans certaines mentions. Insuffisance des indicateurs dans plusieurs mentions. 7

9 Recommandations : La formation dispensée en master par l Université de Strasbourg est dans son ensemble de très haute qualité. Sans imaginer des bouleversements qui n auraient pas lieu d être au niveau des mentions, l établissement pourrait envisager des ajustements. L adossement aux milieux professionnels peut faire l objet d une réflexion plus approfondie dans les domaines où il se justifie véritablement (il ne s agit pas de dénaturer les formations classiques en détournant les étudiants du socle disciplinaire). De même, certaines possibilités de mutualisation sont encore à explorer dans le souci d une diversification raisonnée de l offre d enseignement. Il serait également très utile de rassembler tous les indicateurs de flux, d effectifs et de suivi des étudiants, pour une meilleure information des étudiants et des enseignants-chercheurs eux-mêmes, dans la mesure où ces indicateurs constituent des instruments nécessaires au pilotage des formations, mais encore en vue des évaluations ultérieures. Synthèse de l évaluation pour le domaine Sciences, technologies, santé Description synthétique de l offre masters : L offre de formation «masters» de l Université de Strasbourg est constituée de quinze mentions (dont une mention enseignement, une mention co-habilitée avec l Université de Lorraine et une mention en création) et cinquante -quatre spécialités couvrant les champs disciplinaires principaux du domaine Sciences, technologies, santé. Le secteur des Sciences de la vie et de l environnement comporte les mentions Sciences du vivant (huit spécialités), Biologie et bioingénierie crâniennes, faciales et dentaires (une spécialité), Santé publique et environnement (trois spécialités), Sciences du médicament (sept spécialités), Imagerie, robotique et ingénierie pour le vivant (deux spécialités), et Nutrition et sciences alimentaires (une spécialité, Aliments fonctionnels, suppléments et compléments alimentaires). Le secteur des Sciences et technologies comporte les mentions Mathématiques et applications (quatre spécialités), Sciences de la Terre, de l Univers et de l environnement (deux spécialités), Sciences pour l ingénieur (quatre spécialités), Physique (cinq spécialités), Informatique (quatre spécialités), Chimie (six spécialités), Matériaux et nanosciences (quatre spécialités) et Physique et chimie (une spécialité Préparation aux métiers de l enseignement). La mention Géographie environnementale (deux spécialités), inter-domaine entre Sciences, technologies, santé et Sciences humaines et sociales, complète cette offre. Les masters proposés par l Université de Strasbourg (UDS) sont conçus en cohérence avec la recherche développée par les équipes de l établissement. D une façon générale, le positionnement des différentes mentions dans l offre de formation de l UDS est clair et pertinent, même si sa présentation n est pas toujours aboutie. La structure et l organisation de l offre de formation de master reflètent une politique générale de l établissement bien définie et relayée au niveau des composantes et laboratoires portant les différentes spécialités de master. Il en résulte une offre très complète et de bon niveau général, d où ressortent quelques spécialités particulièrement remarquables, et dont sont quasiment absentes les spécialités mal justifiées ou présentant de lourds points faibles. Les objectifs des mentions de master sont bien définis, de même que l ensemble des connaissances et aptitudes attendues. Le suivi des cohortes origine et devenir des étudiants est cependant trop peu développé pour permettre d apprécier qualitativement et quantitativement l adéquation entre l objectif des formations, les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus, à l exception notable de la mention Sciences du vivant. Cette absence de suivi ne permet pas d évaluer les résultats des masters en termes d insertion et pénalise globalement une offre de formation présentant pourtant un très fort potentiel. Appréciation sur le positionnement de l offre dans l environnement scientifique et socioéconomique : L adossement à une recherche de pointe, active et reconnue, est un point fort majeur de la quasi-totalité des mentions de master de l Université de Strasbourg. Le positionnement de l offre au sein du paysage socioprofessionnel est très pertinent pour la quasi-totalité des spécialités, et une synergie très positive est souvent mise en œuvre avec les industries et entreprises locales. La présence active du monde socioprofessionnel dans l offre de formation revêt des formes variées allant de la participation aux enseignements, à l organisation de séminaires, la préparation de projets d étude, les propositions et l encadrement de stage, et l implication dans les conseils de perfectionnement. 8

10 L adossement aux milieux professionnels fait parfois appel à des entreprises implantées hors d Alsace, et peut s étendre jusqu à l Allemagne, traduisant ainsi la place importante des formations de master proposées par l université en France et en Europe. Quelques spécialités à finalité recherche font cependant appel de façon trop marginale à des intervenants extérieurs. Les adaptations en direction de la formation continue et de l alternance restent peu développées. Le dynamisme des formations se traduit également par de nombreuses collaborations pouvant aller jusqu à des co-habilitations - avec des écoles professionnelles, notamment les écoles d ingénieurs de l académie, et des mutualisations et co-habilitations de certaines spécialités avec l Université de Haute-Alsace. Les liens pédagogiques avec l étranger sont particulièrement actifs avec l Allemagne, mais sans exclusivité. Ces liens prennent la forme de collaborations et de conventions permettant des échanges de cours et d étudiants, notamment à l occasion de stages à l étranger. D une façon générale, les spécialités souhaitent renforcer leur ouverture à l international et l institutionnaliser par des diplômes partagés entre, deux voire trois partenaires. Si des parcours binationaux sont organisés, les bi-diplômes effectifs restent cependant encore l exception à l heure actuelle, comme la spécialité Génie industriel de la mention Sciences pour l ingénieur, proposée en co-diplôme avec l Université d Offenburg en Allemagne. Quelques doubles diplômes sont d ores et déjà possibles, comme pour la mention Imagerie, robotique et ingénierie pour le vivant (IRIV) avec les Universités de Houston et de Floride. Bien que les échanges Erasmus soient dynamiques, aucun master Erasmus Mundus n est présent dans le domaine Sciences, technologies, santé, mais des projets prometteurs sont annoncés. Appréciation, au niveau de l établissement, sur l organisation pédagogique et le pilotage des formations L organisation pédagogique des formations et leur structure sont au niveau attendu d une grande université internationale, et répondent aux objectifs de la politique d établissement. Les spécialités sont dans leur majorité très cohérentes au sein d une mention, et seules une ou deux exceptions souffrent d un défaut de positionnement. On note cependant pour certaines mentions des mutualisations d unités d enseignement (UE) trop restreintes, voire l absence de passerelles entre spécialités, qui risquent d être un obstacle à l orientation progressive des étudiants à l issue de la première année de master (M1). Les structures de pilotage sont très complètes, et font intervenir un organe de direction bien identifié et des équipes pédagogiques ouvertes aux professionnels extérieurs à l université, avec un bémol sur certaines spécialités à finalité recherche qui restent très centrées sur le monde académique. Les conseils de perfectionnement, s ils ne sont pas encore mis en œuvre dans certaines spécialités, sont annoncés dans l ensemble des masters. Si les équipes de pilotage ont toujours pris en compte les précédentes évaluations de l AERES, et se sont livrées à une auto-évaluation objective et sérieuse, elles n ont su que très rarement s appuyer sur ces évaluations pour répondre de façon complète et définitive aux points faibles qu elles avaient pu mettre en évidence. Le prévisionnel est également trop souvent réduit à une discussion minimale des objectifs en termes de flux d étudiants, et n a pas été saisi comme une opportunité d inscrire l offre de formation dans une dynamique d amélioration du fonctionnement et de l attractivité des formations. Le contenu des enseignements et la politique des stages, lorsqu ils sont correctement renseignés, sont de très bon niveau. Un certain nombre de dossiers restent cependant incomplets sur ces points. De même, l évaluation des enseignements et surtout sa prise en compte dans l évolution de l offre de formation, sont trop souvent réduits à une déclaration de principe reprenant les grandes lignes de la politique de l établissement, quand la rubrique n est pas purement et simplement non renseignée. Appréciation sur les objectifs et sur le bilan de fonctionnement global de l offre master : En dépit de structures de pilotage systématiquement et sérieusement mises en place, les indicateurs permettant de mesurer l adéquation entre objectifs et réalisations, et d analyser le bilan de fonctionnement des spécialités, ne sont pas assez bien renseignés. Dans de nombreuses mentions, on ne trouve pas d analyses de la provenance des étudiants, et les informations sur les flux et les taux de réussite sont peu précises, trop partielles, et presque systématiquement trop rapidement analysées. De même, certaines mentions n ont pas poussé assez loin l auto-évaluation, notamment concernant l insertion des étudiants, dans le monde professionnel, mais également pour la poursuite en doctorat. Les indicateurs ne sont parfois pas donnés au niveau des spécialités, notamment ceux concernant l insertion à deux ans des étudiants diplômés. Ceci est particulièrement dommageable dans la mesure où les spécialités ont des objectifs et des appuis en recherche et socio-économiques spécifiques ; elles devraient donc être justifiées par des compétences et des débouchés propres dont sont censés témoigner les indicateurs. 9

11 Au sein d une même mention, le bilan de fonctionnement n est pas homogène : certaines spécialités se livrent à un bilan analytique assez complet et détaillé, utilisé en retour pour proposer un prévisionnel de nature à améliorer le niveau de la formation, alors que d autres font une impasse presque totale sur ce bilan. Cette hétérogénéité des pratiques au sein des mentions montre une certaine autonomie des spécialités et reflète un manque de partage des bonnes pratiques et un défaut de pilotage. Les fiches du Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) et les suppléments au diplôme sont également de qualité assez hétérogène et nécessiteraient certaines mises à jour. Points forts : Un adossement fort à des équipes de recherche actives et reconnues. Une offre de formation valorisant pleinement l adéquation entre les compétences de l université et le tissu socio-économique local. Un rayonnement régional remarquable, renforcé par le dynamisme de l ouverture à l international. Une généralisation des conseils de perfectionnement démontrant une politique d établissement claire et efficace dans ce domaine. Points faibles : Les tableaux d indicateurs ne sont pas renseignés de façon assez exhaustive et pas suffisamment analysés, notamment au niveau des spécialités. Certaines spécialités apparaissent trop autonomes au sein de leur mention (peu de cours mutualisés, absence de passerelles entre spécialités), et le pilotage au niveau de la mention n apparaît pas toujours suffisant pour en garantir la totale cohérence. L autoévaluation, bien que réalisée de façon sérieuse et objective, n est pas suffisamment utilisée pour améliorer les maquettes et nourrir le prévisionnel. La présentation de l utilisation des technologies de l information et de la communication pour l enseignement (TICE), la formation en langues et les compétences transversales ne sont pas assez développées dans un grand nombre de dossiers. L ouverture vers la formation continue est très restreinte. Recommandations : Les indicateurs concernant l origine et le devenir des étudiants sont un élément essentiel de pilotage et devraient être présentés et analysés de façon beaucoup plus complète afin d aboutir à un prévisionnel ambitieux et argumenté. Les fiches RNCP et les suppléments au diplôme devraient également faire l objet d efforts de finalisation. Une véritable politique d établissement devrait être définie et mise en œuvre pour assurer le suivi des étudiants diplômés et permettre ainsi la juste évaluation des réussites des masters en termes d insertion. D une façon générale, les dossiers ne devraient pas faire d impasse sur certaines rubriques, comme le rôle des TICE ou les compétences transversales, de façon à tendre vers un résultat exemplaire que l université pourrait atteindre et revendiquer. Les informations données au niveau de la mention pourraient être précisées et détaillées au niveau des spécialités également car ces dernières ont leurs caractéristiques propres. Les points forts relevés au sein de certaines spécialités auraient vocation à être généralisés au niveau des mentions, voire entre mentions. Le niveau de la mention pourrait devenir plus central pour la définition d objectifs communs et en termes de pilotage, de façon à assurer le partage des bonnes pratiques, notamment en termes de bilan de fonctionnement, de mutualisation d unités d enseignement (UE) et de mise en place de passerelles effectives. Les efforts de mutualisation entre les différentes mentions abordant les nanosciences et les nanotechnologies pourraient être amplifiés. L ouverture à l international prend à l heure actuelle surtout la forme d échanges de cours et/ou d étudiants, et s appuie sur des enseignements en anglais. Le nombre de diplômes partagés reste faible et il n y a pas de master Erasmus Mundus porté par l université. La formalisation des différentes collaborations avec les universités étrangères débouchant sur des diplômes partagés constituerait un point fort remarquable de l offre de formation. Des efforts spécifiques pourraient être entrepris en direction de la formation continue. 10

12 Synthèse de l évaluation pour l Université de Haute-Alsace L UHA compte étudiants sur trois campus (dont deux à Colmar) et huit composantes. L Université de Haute-Alsace a su nouer des liens très forts avec le tissu économique régional et présente une orientation professionnalisante marquée. Synthèse de l évaluation pour le domaine SHS 1 et 2 Description synthétique de l offre masters : L UHA présente une offre de six mentions de masters et treize spécialités (contre sept mentions dans le contrat ), concentrée en Droit, économie, gestion. Trois de ces mentions relèvent des SHS 1, une est à cheval entre SHS 1 et SHS 2 Droit et management, et deux mentions relèvent des SHS 2. Une spécialité d économie Ingénierie de projets en économie sociale et solidaire est co-habilitée avec l UDS : il s agit, à l UHA, d une spécialité de la mention Economie et société et, à l UDS, d une spécialité de la mention Science Politique. Appréciation sur le positionnement de l offre dans l environnement scientifique et socioéconomique : En SHS 1, l adossement à la recherche est globalement faible, voire inexistant pour certaines spécialités qui ne sont rattachées à aucune unité de recherche. L adossement aux milieux socio-professionnels est plus satisfaisant, notamment quant à la réalité des besoins même s il mériterait parfois d être plus développé. Les éventuels partenariats et co-diplômations internationaux sont, quant à eux, peu clairs dans les dossiers et peuvent parfois paraître peu cohérents. Enfin, si la mention Economie et société semble bien positionnée au niveau régional, la cohabilitation avec l UDS pose question étant donné les différences importantes entre les dossiers (intitulés, organisation, contenu) et s avère à revoir. Le positionnement des deux autres mentions est plus flou et l on s interroge sur l opportunité de maintenir deux mentions en raison du faible nombre d enseignants de sciences de gestion. De surcroît, en l état, plusieurs spécialités paraissent tout à la fois redondantes et peu attractives au regard de l offre de l UDS. En SHS 2, le positionnement dans l offre de l établissement et au plan régional, de même que l adossement à la recherche, sont satisfaisants, sauf pour la mention Droit et management qui, bien qu originale et bien adossée aux milieux socio-économiques, doit trouver sa place au sein de l offre de l UHA, développer ses relations internationales et son adossement à une unité de recherche. Appréciation, au niveau de l établissement, sur l organisation pédagogique et le pilotage des formations En SHS 1, les mentions semblent bien organisées avec une progression logique des enseignements, une politique de stages et un pilotage efficace. Le principal point faible réside dans la taille réduite de l équipe pédagogique en gestion. En SHS 2, si l organisation des enseignements n est pas toujours très cohérente, le pilotage est satisfaisant et les équipes pédagogiques solides. Appréciation sur les objectifs et sur le bilan de fonctionnement global de l offre master : En SHS 1, on constate une certaine disparité entre les spécialités, tant en termes de cohérence entre les objectifs et la formation dispensée, qu en termes de taux de réussite et d insertion. Globalement, les flux de plusieurs spécialités sont faibles et les informations sur le devenir des étudiants manquantes. En SHS 2, les objectifs des mentions et des spécialités sont clairs, même si la cohérence avec certains thèmes abordés par exemple le développement durable n est pas toujours aboutie. Les taux de réussite et d insertion sont bons, mais les effectifs sont relativement fragiles. 11

13 Points forts : Pilotage efficace. Organisation des enseignements et adéquation avec les objectifs en SHS 1. Cours en anglais. Points faibles : Faible adossement à la recherche en SHS 1, en raison de l absence d unité de recherche labellisée Positionnement mal justifié et peu pertinent des mentions entre elles (gestion) dans l offre de l UHA et au regard de l offre de l UDS. Des problèmes de cohérences dans l organisation des enseignements en droit. Peu d enseignants en section 06 et/ou sur les thématiques précises des spécialités. Flux d étudiants fragiles. Partenariats internationaux peu clairs. Recommandations : D une manière générale, l UHA aurait intérêt à préciser le positionnement de ses mentions afin de mieux les ancrer dans le tissu économique régional, de clarifier leur place vis-à-vis de l offre voisine de l UDS, par exemple au travers d une politique de niches, et de stabiliser les effectifs. Certaines mentions ou spécialités semblent, en effet, trop générales ou redondantes avec celles proposées par l UDS. Par ailleurs, l adossement à la recherche doit être renforcé en gestion, de même que la cohérence de certaines maquettes en droit et, d une manière générale, les relations internationales nécessitent d être clarifiées et attestées par des conventions. Trop d informations manquent dans les dossiers sur la nature de ces relations. Enfin, les mentions Sciences du management et Marketing et vente pourraient être fusionnées en une seule au sein de l UHA dans la mesure où il s agit de deux mentions de gestion dont les flux sont fragiles et les équipes pédagogiques réduites. Synthèse de l évaluation pour le domaine SHS 3 à 6 Description synthétique de l offre masters : L Université de Haute-Alsace propose une offre de formation en master qui complète l offre strasbourgeoise sans redondance. Elle a, elle aussi, une vocation pluridisciplinaire dans le cadre des 4 mentions proposées : Lettres et civilisations ; Histoire ; Langues etrangères appliquées (LEA) ; Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document. Appréciation sur le positionnement de l offre dans l environnement scientifique et socioéconomique : Comme l Université de Strasbourg, l Université de Haute-Alsace propose, dans le domaine des SHS, une offre d enseignement qui réunit à la fois des disciplines traditionnelles et généralistes, très formatrices en termes de compétences transversales (comme Lettres et civilisations ; Histoire ; LEA) et des disciplines plus spécialisées, techniques et innovantes. Elle se caractérise donc elle aussi par une politique équilibrée entre formation généraliste et formation spécifique. L adossement à la recherche peut être amélioré selon les secteurs, par exemple en Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document. L adossement aux milieux professionnels est satisfaisant dans la plupart des mentions (notamment : Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document ; LEA). En ce qui concerne les relations avec les autres établissements, les masters de l académie sont tournés en priorité vers les échanges européens. La politique internationale est un des atouts au niveau académique. Concernant spécifiquement l Université de Haute-Alsace, cela apparaît, au travers par exemple du master Erasmus mundus - Cultures littéraires européennes, qui est commun à la mention Lettres et civilisations de l Université de Haute-Alsace et à la mention Lettres de l Université de Strasbourg. Autre exemple, la mention LEA entretient des rapports étroits et anciens avec la Chine et la Fédération de Russie. 12

14 Appréciation, au niveau de l établissement, sur l organisation pédagogique et le pilotage des formations Comme à Strasbourg, il arrive que certaines mentions, pourtant proches du point de vue disciplinaire, ne profitent pas de toutes les possibilités de mutualisations envisageables. On attendrait notamment qu'il y ait plus de liens concrets entre les mentions Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document et Histoire. La politique des stages est assez active, par exemple en Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document. Elle est également cohérente dans la mention LEA qui favorise les stages longs à l étranger. On manque parfois d informations sur le fonctionnement interne des mentions: répartition des responsabilités, évaluation des enseignements, effectifs et rôles des personnels administratifs. On a noté plus haut que les mentions strasbourgeoises présentaient très souvent des lacunes, notamment en matière d indicateurs. Cette remarque se justifie dans une moindre mesure pour les mentions de l Université de Haute-Alsace. Les recommandations antérieures de l AERES semblent globalement prises en compte, par exemple en LEA. Appréciation sur les objectifs et sur le bilan de fonctionnement global de l offre master : Lorsque la mention prend réellement en charge l adossement aux milieux professionnels ce qui est généralement le cas des mentions de l Université de Haute-Alsace, elle le fait de manière cohérente et prometteuse, comme en Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document. Inversement, certaines formations de valeur souffrent d un déficit d'attractivité comme par exemple la spécialité Muséologie, gestion et animation des patrimoines culturels du master Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document. C est également le cas du master Lettres et civilisations, si on le considère spécialité par spécialité (Lettres modernes ; Allemand ; Anglais ; Cultures littéraires européennes labellisée Erasmus mundus), mais tout particulièrement en Allemand. On peut encore citer le cas de la spécialité Traductions scientifiques et techniques du master Langues étrangères appliquées. Des coopérations avec les universités du Grand Est, quelles que soient leur forme, ou des coopérations transfrontalières, pourraient être des options à envisager pour résoudre ce problème. Cette remarque s impose moins pour la spécialité Cultures littéraires européennes (Erasmus mundus) qui n a pas vocation à accueillir des effectifs importants, ce qui ne dispense pas l établissement de favoriser son attractivité en lui donnant par exemple la publicité qu elle mérite. Comme dans les masters de l Université de Strasbourg, les dossiers présentant les masters de l Université de Haute-Alsace sont d une précision inégale concernant le devenir des étudiants diplômés. Points forts : Solidité des contenus et forte notoriété de certaines spécialités. Politique européenne concrète et ambitieuse. Point faible : Attractivité limitée de certaines formations. Recommandations : L Université de Haute-Alsace propose des formations solides, comprenant des spécialités peu représentées au niveau national ou régional. Elle peut difficilement faire l économie, cependant, d une réflexion sur le devenir de certaines formations à effectifs très faibles. Elle devrait pouvoir y répondre en partie par des mutualisations locales, mais sans doute aussi par des coopérations, sous quelque forme que ce soit, avec d autres universités du Grand Est. On pourrait notamment envisager un rapprochement entre les mentions Histoire - Métiers de la culture, des archives et du document et Histoire. Une opération de ce type impliquerait sans doute une restructuration de ces deux mentions et, plus globalement, une réorganisation des masters du domaine sciences humaines et sociales de l établissement dans le contexte du campus Fonderie. Cela ne pourrait que favoriser une convergence des compétences et des énergies. 13