Formation biologie marine N1 Agay 2013 Compte-rendu des plongées du 14 au 19 avril 2013

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1 Formation biologie marine N1 Agay 2013 Compte-rendu des plongées du 14 au 19 avril

2 SOMMAIRE 1. Introduction Algues Plantes Lichens Spongiaires... 7 Démosponges (Éponges cornéo-siliceuses) Cnidaires... 9 Hydrozoaires... 9 Gorgones Madréporaires Cténophores (ou Cténaires) Organismes vermiformes Mollusques Mollusques : les opistobranches Lophophorates Arthropodes Echinodermes Tuniciers Vertébrés Visites du Musée océanographique et du Centre Scientifique de Monaco (CSM) Le coralligène Bibliographie

3 1. Introduction Dans le cadre d une formation en biologie marine N1, un stage s est déroulé à Agay du 14 au 19 avril Le Club associatif d Agay a accueilli cette formation avec en bonus, le passage d un N2 technique et d une qualification plongeur nitrox. Jean Marie le président du club nous a fait bénéficier de sa bonne humeur et d un encadrement de qualité : David et Jean Marie. Trois formateurs ont fait le chemin de la Normandie et de la région parisienne vers Agay : Muriel (MV), Olivier (OP) et Marc (MLC). Muriel, la grande organisatrice a réservé la plus belle villa de la côte (Villa Troodos dans le domaine des roches Rouges - partie gérée par l IGESA) ainsi que la restauration et une soirée gastronomique au restaurant des flots bleus dans la magnifique baie d'anthéor. MV a aussi organisé la visite du Musée océanographique et du Centre Scientifique de Monaco (CSM). Les plongeurs en formation en biologie marine N1 (Chantal, Alain, Jean François, Jean Marc, Raouf) et leurs familles ont participé aux diverses activités (plongées, briefings, défriefings, observation macro et microscopiques, projections des photographies du jour et de voyages lointains dans la belle bibliothèque ). Vous trouverez ci-après un compte-rendu illustré des photographies prises quasi-exclusivement lors de nos plongées ; les textes sont essentiellement issus et librement plagiés du site Doris de la FFESSM (à consulter absolument)! 2. Algues Valonia sp. (Algue bulle) ; Le thalle se présente sous la forme de grosses billes ou de petites balles (utricules) de couleur vert bouteille dont la surface est réfléchissante. Codium bursa (Béret basque) ; Codium bursa est une espèce photophile qui vit entre 1 et 50 m de profondeur (signalée à 90 m?). Cette chlorophycée (algue verte) occupe les endroits bien éclairés (sub-horizontaux à faiblement inclinés). Elle ne peut vivre que sur un support solide, le plus fréquemment sur des rochers. Elle est présente toute l année. Codium effusum (Codium étalé) ; Codium effusum est une algue encroûtante, formant des plaques de 5 à 15 cm de large et de 1 cm d épaisseur maximale. La couleur est vert olive mat avec l aspect d'un feutre épais et de duvet caractéristique des Codium. Le thalle compact a un aspect boursoufflé et adhère fortement au substrat rocheux. Padina pavonica (Padine queue de paon) ; Cette algue photophile colonise les substrats durs bien éclairés de l étage infra-littoral, en eau calme ou peu agitée. Elle est observée depuis la surface jusqu'à 20 mètres ou plus en Méditerranée orientale. Description : Algue brune dont le thalle haut de 5 à 10 cm, est une lame en éventail zoné, à marge ciliée, blanche et brune, incrustée de calcaire, munie d un court pédoncule. La lame est souvent enroulée en cornet avec des stries concentriques. La surface du thalle est ornée de fines rangées concentriques de poils. 3

4 Valonia sp. (OP) Codium bursa (Béret basque)(mlc) Codium effusum (Codium étalé)(mlc) Padina pavonica (Padine queue de paon)(mlc) Dictyota dichotoma (Dictyote) ; Thalle aplati en lanières. La ramification est dichotome. Les rameaux sont de même longueur, vraie dichotomie. Le sommet des rameaux est arrondi. L algue se fixe au substrat par des rhizoïdes qui se terminent par des disques adhésifs. Sa couleur varie du brun au vert et se caractérise par une iridescence bleue durant sa phase de croissance végétative, visible uniquement sous l'eau. Cette algue peut atteindre 10 à 25 cm de long (max. 50 cm) et 5 à 10 mm de large sauf pour la variété implexa qui mesure environ 2 mm de large. Bonnemaisonia asparagoides (Plume épineuse rouge) ; Cette algue érigée a des frondes souples de couleur rouge vif, en forme de plumes, très divisées, pouvant atteindre 5 à 20 cm de hauteur en Méditerranée et un peu plus dans l'atlantique. L'algue n'est jamais épiphytée. Halimeda tuna (Monnaie de Poséidon) ; Halimeda tuna est une algue de couleur verte plus ou moins masquée par la calcification et les épiphytes. L'algue est composée d éléments aplatis superposés, de forme discoïde ou en raquette, légèrement calcifiés. La ramification est dichotome dans un plan. Le diamètre des disques varie de 5 à 25 mm pour une épaisseur de 1 mm environ. 4

5 Flabellia petiolata (Udotée) ; Cette algue partage les mêmes biotopes qu'halimeda tuna. Elle se rencontre toute l'année (c'est une algue vivace) sur les substrats durs sciaphiles et les tombants, de quelques mètres sous la surface jusqu'à 120 m. Elle devient photophile dans les eaux estivales plus chaudes. Description : Algue foliacée de couleur verte, en forme d'éventail, fixée sur le substrat par un pédoncule. En général de petite taille, Flabellia petiolata peut atteindre 10 cm de haut. Le thalle non calcifié présente des lignes concentriques plus claires. Dictyota dichotoma (Dictyote)(MLC) Bonnemaisonia asparagoides (Plume épineuse rouge)(mlc) Halimeda tuna (Monnaie de Poséidon)(MLC) Flabellia petiolata (Udotée)(MLC) Mesophyllum lichenoides (Mésophylle) ; formation du corraligène. Il s'agit d'une espèce sciaphile essentiellement visible dans l'étage circalittoral. En Méditerranée, on la trouve au pied des herbiers de posidonie et des prairies d algues, sur les surplombs et les tombants, jusqu'à 30 mètres de profondeur. On peut la trouver également dans la zone de ressac, encroûtant les blocs rocheux, délimitant ce que l'on appelle "le trottoir à Lithophyllum". L'algue a alors une couleur bien plus claire, presque blanche (d'autres corallinacées entrent également dans la constitution de ce trottoir). On voit ainsi qu'il existe différents peuplements pour la même espèce : certains thalles tolèrent une forte lumière et le ressac, d'autres préfèrent un biotope calme et ombragé... Description : Mesophyllum lichenoides est une algue rouge très calcifiée. Son thalle volumineux à base encroûtante est constitué de nombreuses lamelles minces (quelques millimètres), foliacées, et partiellement superposées. Sa couleur varie du jaunâtre au rose- 5

6 violacé. Les lamelles, dont les bords sont ondulés et margés de blanc, sont très fragiles, friables et aisément cassantes. Amphiroa sp. ; Amphiroa sp. est une algue rouge calcaire, rigide et cassante. Mesophyllum lichenoides (Mésophylle)(MLC) Amphiroa sp. (OP) 3. Plantes Posidonia oceanica (Posidonie) ; Posidonia oceanica une plante vivace à fleurs. Les individus sont constituée de rhizomes ligneux bruns rampants (épaisseur 1 à 2 cm) sur lesquels se développent des rhizomes dressés qui se terminent par des faisceaux de 4 à 8 feuilles vertes rubanées larges de 1 cm environ et longues de 20 à 100 cm. Les rhizomes développent des racines qui s ancrent dans le substrat sous-jacent. Par la croissance en hauteur des rhizomes en réaction au dépôt de sédiments, la posidonie construit au fil des siècles un sol, appelé la matte, formé de l entrelacement de rhizomes et de racines compactés par des sédiments. La matte peut atteindre plusieurs mètres d épaisseur à raison d'un mètre par siècle. Les posidonies forment des herbiers de taille variable, pouvant atteindre plusieurs centaines d hectares sans discontinuité. La régression des herbiers (pollution, action mécanique, etc.) conduit à des étendues de matte morte, qui se recouvre peu à peu de sédiment. La vitesse de croissance des rhizomes plagiotropes est très lente, comprise entre 3 à 6 cm/an. 6

7 4. Lichens Les lichens sont des organismes formés par une association très particulière (symbiose) entre les filaments d un champignon d une part, et des algues unicellulaires ou des cyanobactéries d autre part. Capables de se fixer sur des substrats minéraux nus, ils ont souvent un rôle pionnier. 5. Spongiaires Démosponges (Éponges cornéo-siliceuses) Axinella polypoides (Axinelle commune) ; Cette éponge se rencontre sous forme d arbuste ou de large éventail pouvant atteindre 60 cm de haut, voire plus (1 m!). Elle est composée d'axes cylindriques divisés, longs et pas forcément très nombreux, sur lesquels se répartissent de très petits oscules en forme d ombilic régulièrement répartis en cercle ou en étoile. Crambe crambe (Éponge rouge encroutante) ; Clef d'identification: plaque mince recouvrante de couleur orange à rouge-orangé, surface perforée de gros oscules, canaux exhalants arrivant aux oscules, 10 cm² à 1 m² de diamètre Distribution : Espèce endémique de Méditerranée. Biotope : Crambe crambe est photophile. Elle se rencontre de 0 à 30 m de profondeur sur des substrats durs en milieu faiblement éclairé, les rhizomes des posidonies, mais aussi recouvre souvent la coquille de mollusques vivants (arches de Noé, spondyles ). Description : une colonie forme des plaques lisses minces revêtantes, recouvrantes le plus souvent, et plus rarement massives - lobées, c'est souvent le substrat qui donne cette apparence trompeuse. De couleur orange à rouge orangé, de diamètre pouvant atteindre 1 m², la surface est assez grossière et perforée de gros oscules, les principaux canaux exhalants menant aux oscules sont visibles sous forme de veines. Crambe crambe ressemble beaucoup à Spirastrella cunctatrix. Certains disent que C. crambe est lisse au toucher et S. cunctatrix est veloutée mais ce n est pas un critère distinctif. Seule une observation des spicules au microscope permettra de les différencier avec certitude. Phorbas tenacior (éponge encroûtante bleuâtre) ; Cette éponge encroûtante est de couleur blanche translucide légèrement bleutée. Ses orifices exhalants (oscules) sont en forme de cratère légérement surélevé et entourés d'un réseau de veines ramifiées. De consistance molle, elle recouvre les surfaces rocheuses 7

8 formant de grandes plaques et parfois de petits monticules, souvent à l'abris de la lumière (sciaphiles). Scalarispongia scalaris (Eponge cornée noire) (?) ; Cette éponge, de forme plus ou moins régulière, est massive, globuleuse, à l aspect de coussin et de couleur noire. Elle peut atteindre une trentaine de centimètres de diamètre Hemimycale columella (Eponge à cratères)? Agelas oroides (Agélas orangée)? Axinella polypoides (Axinelle commune)(mlc) Axinella polypoides (Axinelle commune)(mlc) Crambe crambe (Éponge rouge encroutante)(mlc) Scalarispongia scalaris (Eponge cornée noire)(mlc) 8

9 Hemimycale columella (Eponge à cratères)? Phorbas tenacior (éponge encroûtante bleuâtre)(mlc) Agelas oroides (Agélas orangée)? (MLC) 6. Cnidaires Hydrozoaires Ectopleura larynx (Petite tubulaire) ; Ectopleura larynx est possiblement cosmopolite dans des eaux tempérées et froides, certaines mentions géographiques sont toutefois à confirmer. L'espèce est commune le long des côtes européennes, de l Arctique jusqu à la péninsule Ibérique. En Méditerranée, elle semble moins répandue Aglaophenia pluma (Plumule bicolore) ; Cette espèce se trouve dans l étage infralittoral et circalittoral peu profond. Elle occupe les substrats fermes et ombragés de préférence. L animal se présente sous forme de colonie en plumes régulières érigées, sans ramification ou parfois avec peu de ramifications dichotomes. La hauteur moyenne est de 80 mm et peut atteindre 150 mm maximum. La plume est composée d un axe brun central sur lequel sont fixées des ramules blanches alternées. L espace entre deux ramules est étroit. L ensemble des espèces du genre Aglaophenia présente des similitudes comme Aglaophenia kirchenpaueri (Heller) aux tiges plus épaisses et plus longues (20 cm) échelonnées sur un stolon. Elle 9

10 peut aussi être confondue avec l hydraire Gymnangium montagui la plume d'or, d'une seule couleur ou Aglophenia tubulifera aux pinnules jaunes plus serrées. Eudendrium Sp. Eudendrium Sp. forme une colonie arborescente irrégulièrement ramifiée et enrobée d'une substance chitineuse. Hydraire non identifié Ectopleura larynx (Petite tubulaire) Aglaophenia pluma (Plumule bicolore)(mlc) Eudendrium Sp. (MLC) Hydraire non identifié (MLC) Anémones de mer Aiptasia mutabilis (Aiptasie verte) ; Critères de reconnaissance : Couleur brune et reflets verdâtres ; Forme pointue des tentacules. Cribrinopsis crassa (Anémone charnue) ; Cribrinopsis crassa est une espèce solitaire de couleur gris vert à vert fluo. C est un polype de grande taille avec un pied de diamètre 5 à 6 cm dont la cavité centrale est divisée par des cloisons molles. Le pied se termine par une bouche anus au milieu d un disque de 96 tentacules disposés en 5 rangées. Le disque oral peut dépasser 7 cm. L intérieur est très simple : sac à double paroi. les tentacules sont courts et arrondis, avec un anneau clair au tiers inférieur et un bout rose violacé. 10

11 La colonne est jaune pâle avec 48 rangées de verrues rouge pourpre bordées d'un jaune plus intense que celui de la colonne. Anemonia viridis (Anémone verte) ; Cette anémone est urticante : lorsqu'on la touche, de fins fragments de tentacule restent accrochés aux doigts, il faut alors éviter tout contact avec les parties sensibles de son visage car les brûlures sont douloureuses. Pourtant quelques espèces animales vivent dans les tentacules de l'anémone de mer verte notamment l'araignée des anémones et la crevette Péricliménès. Parazoanthus axinellae (Anémone encroûtante jaune) ; Ces zoanthaires sont sciaphiles et craignent l ensablement. On les retrouve donc logiquement sur les tombants verticaux, sous les surplombs et à l entrée des grottes balayées par un courant relativement important. Elles occupent les zones circalittorales de 1 m à 100 m voire 200 m de profondeur (espèces benthiques). Ce zoanthaire colonial forme des tapis composés d'individus réunis par le pied, mais autonomes. Chaque individu est un polype, formé d une colonne au sommet de laquelle se trouve une double couronne de tentacules fins et longs par rapport au corps de l animal (> 0,5 cm). La bouche se trouve au centre de cette couronne de tentacules et se prolonge par le pharynx. L animal est fixé au substrat par une sole pédieuse (espèce sessile). Le nombre de tentacules est variable, mais il s agit toujours d un multiple de 6 : ici 24 ou 36, ils sont disposés en 2 cycles. Ce zoanthaire est de couleur jaune vif à orangé, et sa taille varie entre 1 et 2 cm de haut pour 0,5 cm de large. La colonie par contre peut occuper jusqu à plusieurs mètres carrés, elle ressemble à un tapis de fleurs. Aiptasia mutabilis (Aiptasie verte)(mlc) Aiptasia mutabili (Aiptasie verte)(op) 11

12 Cribrinopsis crassa (Anémone charnue) Cribrinopsis crassa (Anémone charnue) Anemonia viridis (Anémone verte)(mlc) Anemonia viridis (Anémone verte) 12

13 Parazoanthus axinellae (Anémone encroûtante jaune)(mlc) Gorgones Eunicella singularis (Gorgone blanche) ; La gorgone Eunicella singularis se rencontre sur des fonds de 10 à 60 mètres. Cette espèce colonise essentiellement les fonds rocheux peu pentus et souvent plutôt sédimentaires. Elle est fréquemment fixée sur le moindre support dur de ces fonds sablo-vaseux : cailloux, coquillage...c'est une espèce qui supporte la lumière (elle est donc plutôt photophile). 13

14 Eunicella verrucosa (Gorgone verruqueuse) ; Cette gorgone est relativement sciaphile et se développe sur des substrats durs de 35 à plus de 100 m en Méditerranée. L espèce est beaucoup plus fréquente en Atlantique où elle est présente à partir de 10 m. Elle peut être trouvée ailleurs que sur les tombants, car elle supporte les sédiments Eunicella cavolinii (Gorgone jaune) ; Cette gorgone se rencontre généralement à flanc de parois, plus rarement dans des anfractuosités ou des grottes. C'est une espèce sciaphile de la biocénose coralligène. Elle est présente essentiellement de 10 à 30 m, et le plus souvent au-dessus de Paramuricea clavata (Paramuricea clavata est une gorgone jaune à rouge qui atteint 1 mètre de haut), mais parfois elle descend jusqu à 150 m. Paramuricea clavata (Gorgone pourpre) ; ritères de reconnaissance : Pourpre, parfois jaune, en partie ou en totalité ; Rameaux gros, courts et de section ronde ; Colonies atteignant 1 m d'envergure. Eunicella singularis (Gorgone blanche)(mlc) Eunicella verrucosa (Gorgone verruqueuse)(mlc) Eunicella cavolini (Gorgone jaune)(mlc) Eunicella cavolini (Gorgone jaune) 14

15 Paramuricea clavata (Gorgone pourpre)(op) Madréporaires Balanophyllia europaea (Dent de cochon) ; Ce Petit corail solitaire calcaire de couleur brun verdâtre, de forme ovale et cylindrique dépassant de 1 à 2 cm du substrat. Ses tentacules sont courts et transparents. Fermé, la paroi externe de l'animal recouvre les tentacules formant un bourrelet sur le pourtour du polypepolype: petite poche ouverte dont la bouche est entourée d'une couronne de tentacules dans lesquels se prolonge la cavité gastrique. Forme fixée, reliée au substrat, des cnidaires par opposition à la forme libre ou méduse. et un creux au centre, ne laissant apparaître que la bouche du cnidaire : Animaux munis de cellules urticantes sur leurs tentacules servant à paralyser et maintenir les proies. Ils existent sous deux formes: libres (méduses) ou fixées (corail, anémone de mer). Les principales classes de cnidaires sont les hydrozoaires, les scyphozoaires (grandes méduses) et les anthozoaires (gorgones, actinies, madrépores). Cladocora cespitosa (Cladocore) ; Le cladorore est une espèce photophile qui se trouve à l'étage infralittoral : fonds rocheux, herbiers de posidonies et jusqu à 50 m de profondeur. Le cladocore est un madrépore colonial brun assez terne, de forme hémisphérique pouvant atteindre plus de 50 cm de diamètre de structure analogue aux coraux tropicaux. La forme de la colonie dépend de la profondeur, de la luminosité et des courants. Les polypes munis de leurs tentacules peuvent se rétracter dans leur structure calcaire tubulaire d environ 4 à 5 mm de diamètre. 15

16 Balanophyllia europaea (Dent de cochon)(mv) Cladocora cespitosa (Cladocore) 7. Cténophores (ou Cténaires) Espèce indéterminée Les cténaires présentent une cavité gastrique, des tentacules et une bouche en forme de fente. Ils portent des cellules particulières nommées Colloblastes dont le rôle est équivalent aux cnidoblastes, mais ne sont pas venimeux. Ces animaux sont hermaphrodites. MV nous a présenté le site du CNRS : 8. Organismes vermiformes Prostheceraeus roseus (Ver plat rose de Méditerranée) On peut observer P. roseus sur de nombreux substrats durs, sous les pierres, dans les fentes, les anfractuosités et les interstices de fonds rocheux les plus infimes, de la surface à 60 m de profondeur. C'est plus particulièrement sur des parois verticales ou inclinées recouvertes d'algues calcaires, d'éponges, de bryozoaires, d'hydraires et d'ascidies, ceci dès les zones bien éclairées jusqu'au coralligène à Paramuricea, que nous trouverons P. roseus où elle est à la recherche d'aliments. On la trouve également sur les fonds détritiques mais toujours proche de la roche. Des rassemblements de plusieurs individus ne sont pas inhabituels (espèce grégaire). Prosthecereaus moseleyi (Planaire tachetée) Il s'agit d'une espèce benthique de faible profondeur (0 à 30 mètres), qui affectionne en général les fonds rocheux, mais aussi le coralligène, les algues calcaires, les éponges et les algues (dictyotes, ulves...), souvent à proximité d'ascidies, dont elle se nourrit quasiexclusivement. Eupolymnia nebulosa Eupolymnia nebulosa est un ver annélide sédentaire. Son prostomium est muni de nombreux et longs tentacules mobiles de couleur blanc à rosé souvent marqué de points blancs irrégulièrement disposés. Ces tentacules sont souvent la seule partie visible. Le corps rond, de 3 à 15 cm de long est de couleur gris orangé à brun rosé avec de nombreux points blancs. Il possède jusqu'à environ 100 segments dont 17 thoraciques. Les 3 premiers portent chacun une paire de branchies rouges. Eupolymnia nebulosa fabrique un tube dans lequel il se réfugie, composé de grains de sable et de débris de coquille, il est généralement peu élaboré. 16

17 La polymnie vit sous les pierres, dans les infractuosités des roches, à marée basse et plus profond. Il n'est pas rare de rencontrer ses longs tentacules rayonnants sortant au milieu d'une éponge. Espèce cosmopolite, on la rencontre en Atlantique, Manche, Mer du Nord, Méditerranée, Océan Indien et Pacifique. Protula sp La distinction entre les différentes espèces de protules est affaire de spécialistes. En Europe de l Ouest, il existe plusieurs espèces dont Protula intestinum qui est endémique de la Méditerranée et dont le panache est toujours de couleur rouge. Les protules peuvent aussi être confondues avec les serpules, qui font partie de la même famille, celle des serpulidés. Ces dernières possèdent un opercule pour fermer leur tube que ne possèdent pas les protules, et n ont pas de taches oculaires sur leur panache branchial. Sabella spallanzanii (Spirographe) Sabella spallanzanii est un annélide sédentaire qui vit dans un tube fibreux, d'aspect vaseux d'un diamètre de 2 cm et qui mesure jusqu'à 50 cm de long. Il est fixé sur les roches et autres substrats durs ou émerge du sable et des pierres. Le corps du ver est composé de 200 segments et d'un panache de tentacules. Seul le panache de tentacules du spirographe est visible hors du tube. D'un diamètre d'une quinzaine de centimètres chez les plus grands individus, il est composé d'environ 300 tentacules plumeux déployés en spirale. Sa coloration est variable: blanc laiteux à brun, souvent bariolé de jaune, d'orange ou de violet. Ce panache lui permet de capturer les micro-organismes dont il se nourrit. A la moindre alerte, il se rétracte rapidement à l'intérieur de son tube. C'est un ver qui vit entre 0 et 50 m de profondeur. On le rencontre en Atlantique, Manche et Méditerranée. Sabella pavonina (Sabelle) La sabelle vit dans un tube membraneux enfoncé verticalement dans la vase ou dans le sable mélangé de vase et de cailloux, de la surface jusqu à 25 m de profondeur. C est un animal marin fréquemment associé à la zone à zostères ou à posidonie. Salmacina (Salmacine) La salmacine se trouve à partir de 5 mètres jusqu à 600 mètres de profondeur. La fragilité de ses tubes calcaires la localise sur des substrats durs, dans des endroits abrités, des grottes, sous des surplombs, et en épibionte sur des gorgones rouges mais toujours éloignée du fond. Bispira volutacornis (Bispire) Ver sédentaire vivant dans un tube souple enchâssé dans une fissure de rocher ou sous une pierre. Il est rarement solitaire et forme souvent des groupes de densité importante. Il porte un double panache de couleur variable allant du blanc au brun rougeâtre que l'animal rétracte au moindre danger. L'orifice du tube se ferme partiellement en formant un huit caractéristique. Le diamètre du tube est d'environ 1 cm et celui du panache 4 cm. Bonellia viridis (Bonellie verte) Le corps de la bonellie est de coloration brun verdâtre. Ce ver n est pas segmenté, mais généralement globuleux, divisé en deux parties : le tronc et la trompe (proboscis ou prostomium). La bouche se trouve à la base de la trompe, entourée d une paire de soies en forme de crochet. Le corps de la femelle de la bonellie a la forme d un petit sac long de 8 à 9 cm se prolongeant par une trompe qui peut atteindre au maximum deux mètres en extension et qui mesure de 20 à 30 cm lorsqu elle se contracte. La trompe se termine par deux expansions latérales en forme de T 17

18 caractéristique. Le corps est généralement logé dans une anfractuosité de rocher tandis que la trompe est à l extérieur. Prosthecereaus moseleyi (Planaire tachetée) Prostheceraeus roseus (Ver plat rose de Méditerranée) Eupolymnia nebulosa (MLC) Protula sp. (MLC) Protula sp. Protula sp. (MLC) 18

19 Sabella spallanzanii (Spirographe)(MLC) Sabella spallanzanii (Spirographe)(MLC) Sabella spallanzanii (Spirographe) Protula sp. (MLC) Sabella pavonina (Sabelle)(OP) 19

20 Bispira volutacornis (Bispire)(OP) Salmacina (Salmacine)(MLC) Bonellia viridis (Bonellie verte)(mv) 9. Mollusques Octopus vulgaris (Pieuvre) ; Octopus vulgaris est un céphalopode pouvant mesurer jusqu'à un mètre de long. Sa coloration est variable suivant le milieu ambiant pouvant passer très rapidement du brun au vert au gris au jaune ou au blanc. Son corps a un aspect verruqueux. La pieuvre possède huit tentacules de même longueur munis chacun de deux rangées de ventouses qui lui servent à capturer des proies, principalement des crustacés, ou à se déplacer sur le fond. Son corps est mou en forme de sac et sa tête possède deux gros yeux très complexes. A la base des tentacules, au niveau de la jonction du corps et de la tête, se trouve le siphon qui permet au poulpe de se propulser rapidement par réaction. 20

21 Octopus vulgaris est un animal sédentaire qui vit camouflé entre les rochers et dans les fissures des roches. La pieuvre pond des œufs blancs longilignes qu'elle fixe en grappe sous les surplombs rocheux. On la rencontre depuis la surface jusqu'à 100 mètres de profondeur en Mer du Nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. Pinna nobilis (Grande nacre) ; C'est un animal filtreur qui, lorsqu'il n'est pas inquiété, laisse ses valves entre-ouvertes de manière à laisser passer l'eau qui assure sa nutrition et sa respiration (apport de particules planctoniques et d'oxygène par le courant). Arca noae Linnaeus (Arche de Noé) ; On trouve ce bivalve en mer du Nord, en Atlantique oriental (du Portugal à l Angola) et en Méditerranée. Il a une coquille souvent recouverte par Crambe crambe et se referme dès qu on l approche «éponge qui bouge» Bolma rugosa (Astrée rugueuse) ; Une fois le gastéropode retourné, on découvre son bel opercule rose orangé (Œil de Sainte Lucie), ici une partie du manteau est encore visible. Terrier de poulpe (MLC) Octopus vulgaris (Pieuvre) )(MLC) Pinna nobilis (Grande nacre)(mlc) Pinna nobilis (Grande nacre)(mlc) 21

22 Pinna nobilis (Grande nacre)(mlc) Arca noae Linnaeus (Arche de Noé)(MV) Bolma rugosa (Astrée rugueuse)(op) Mollusques : les opistobranches Les Gastéropodes Opisthobranches sont caractérisés par des branchies situées en arrière du cœur. Ils sont essentiellement représentés par les «limaces de mer» au sens large, c est-àdire les élysies, les lièvres de mer et surtout le vaste ensemble des Nudibranches aux formes et couleurs extrêmement variées. De nombreuses espèces possèdent encore une coquille réduite. Les Nudibranches, comme leur nom l'indique, ont des branchies nues (non protégées). Les Doridiens ont en général un corps aplati. L'anus est dorsal et est entouré complètement ou partiellement par des branchies ramifiées qui peuvent être rétractées voire absentes. Habituellement, leur manteau est armé de spicules calcaires internes. Ce sont des mangeurs 22

23 de Spongiaires, de Bryozoaires, ou d'ascidies. Les tailles, les couleurs et motifs sont extrêmement variable. Hypselodoris picta picta - doris géant ; Il s agit du plus grand doris de Méditerranée, il peut atteindre 20 cm de long (10 à 15 cm le plus souvent). La couleur générale de cette sous-espèce méditerranéenne (Hypselodoris picta picta) est le plus souvent à dominante jaune et claire, dans d autres cas, la dominante bleu-violet, vert clair, voire brune (couleur de fond du manteau) prend le dessus. Le manteau est parcouru par une série de points, taches, petits cercles et fines lignes plus ou moins interrompues de couleur jaune vif. Hypselodoris tricolor (Doris tricolore) ; Critères de reconnaissance : Large ligne médiane jaune ou blanche, démarre entre les rhinophores ; Manteau couronné par des taches blanches ; Fine ligne blanche sur les flancs ; Pointe blanche au bout des rhinophore ; Ligne blanchâtre externe sur les feuillets branchiaux Peltodoris atromaculata (Doris dalmatien) ; Le doris dalmatien se trouve particulièrement dans les zones sombres et ombragées des fonds marins, dans les grottes, sur les parois ou le plafond, et peut se trouver à toute profondeur. Il se trouve généralement sur l'éponge pierre Petrosia ficiformis dont il se nourrit exclusivement. Diaphorodoris luteocincta (doris diaphane) Le doris diaphane atteint difficilement les 12mm de longueur. Son corps est blanc avec un manteau parfois tacheté de rouge, variante D. luteocincta var reticulata. Un liseré jaune vif à orangé borde son manteau dont la bordure est plus claire. Le pied est effilé vers l'arrière et marqué par une nervure centrale, parfois bordé d'un fin liseré jaune à orangé. Le centre du manteau présente des petites papilles coniques et le panache branchial entourant l'anus compte jusqu'à 7 branches blanches. Les rhinophores sont très longs en comparaison de sa taille modeste. Ils sont translucides, surtout à la base, et lamellés en forme de V. Diaphorodoris papillata (Doris à papilles rouges) ; Critères de reconnaissance : Manteau blanc avec un liseré jaune, Papilles rouges,un centimètre environ Rhinophores lamellés en V et très longs Thuridilla hopei (Thuridille de Hope) ; Critères de reconnaissance : Corps svelte, lisse et longiligne ; Couleur générale bleutée à violette, voire noire ; Parapodes repliés sur le corps en fourreau, d'où émerge la tête ; Liseré orangé constant le long des parapodes suivi de 2 lignes colorées ; Deux rhinophores céphaliques longs et robustes enroulés sur eux-mêmes. Cratena peregrina (Hervia) ; On trouve l'hervia à toutes les profondeurs de mars à octobre, quand les hydraires du genre Eudendrium sont abondants. Ces rencontres se font principalement dans les 10 premiers mètres, de juillet à octobre, quand l eau est à une température supérieure à 18 C. Elles se tiennent, sur leurs hydraires, le plus souvent contre des parois rocheuses, dans des eaux claires et bien oxygénées. En Méditerranée, on les rencontre le plus souvent sur les tombants rocheux du coralligène. Flabellina ischitana (Flabelline d'ischia) ; 23

24 On rencontre F. ischitana sur les fonds rocheux ou détritiques où croissent des hydraires du genre Eudendrium, qui lui servent de nourriture, de quelques mètres sous la surface à environ 30 m de profondeur. Flabellina pedata ; La coryphelle mauve a les panaches branchiaux beaucoup moins nombreux que Flabellina affinis (Flabelline mauve) et les extrémités des cérates sont de couleur blanche. Elément déterminants : les rhinophores de F. pedata n'ont pas de lamelles, ils sont lisses ou légèrement frippés. Cratena Peregrina (Hervia processionnaire) Cratena peregrina a généralement une taille de 3 cm, mais peut atteindre au maximum 5 cm. Le corps est d un blanc laiteux, avec des reflets orangés. Il comporte de multiples excroissances tubulaires orangées teintées de rouge, de brun et de violet (les cérates) dont les extrémités pointues ont des reflets bleutés. Ces excroissances sont organisées en 8 à 10 bouquets situés transversalement à l animal, et correspondent à des extensions des glandes digestives. Les reflets orangés du corps sont dus à la couleur des glandes sexuelles et digestives. Le corps se termine par une longue queue effilée qui ne comporte pas d appendice et qui représente un tiers de la longueur totale du nudibranche. La tête, bien marquée, possède : - 2 rhinophores lisses de couleur orange (voire rouge) dans la moitié supérieure, - 2 tentacules buccaux d un blanc laiteux, sans aucun reflet orange, qui sont environ deux fois plus longs que les rhinophores. - 2 taches oculaires orange entre la base des rhinophores et des tentacules buccaux. Il semblerait que la couleur des papilles dorsales soit variable. En revanche, le corps blanc et les taches oculaires orangées permettent à coup sûr de déterminer cette limace. On trouve l'hervia à toutes les profondeurs de mars à octobre, quand les hydraires du genre Eudendrium sont abondants. Ces rencontres se font principalement dans les 10 premiers mètres, de juillet à octobre, quand l eau est à une température supérieure à 18 C. Elles se tiennent, sur leurs hydraires, le plus souvent contre des parois rocheuses, dans des eaux claires et bien oxygénées. En Méditerranée, on les rencontre le plus souvent sur les tombants rocheux du coralligène. Flabellina babai (Flabelline blanche) ; Petit éolidien de 30 à 53 mm ; Corps blanc translucide bordé de blanc légèrement bleuâtre ;Cérates groupés et aux pointes jaunes/orangées, Rhinophores lamellés. Flabellina Sp. ; Flabellina affinis, Flabellina ischitana, Flabellina pedata (Coryphella), Facelinopsis marioni sont des espèces qui se ressemblent. 24

25 Hypselodoris picta picta (doris géant) (MV) Hypselodoris tricolor (Doris tricolore) (MV) Peltodoris atromaculata (Doris dalmatien) (MLC) Felimida (Chromodoris) luteorosea (Doris tacheté mauve) (OP) Diaphorodoris luteocincta 25

26 Thuridilla hopei (MV) Flabellina babai (Flabelline blanche) Cratena Peregrina (Hervia processionnaire)(op) Flabellina pedata Flabellina ischitana (MLC) Flabellina sp. (OP) Flabellines & ponte 26

27 10. Lophophorates Electra posidoniae (observation à la loupe binoculaire) Electra posidoniae, est totalement inféodée aux posidonies. C'est l'espèce la plus abondante (en surface de feuille couverte) et la plus caractéristique de la faune épiphyte (figure ciaprès). Cette espèce peu calcifiée et souple se développe de façon unilamellaire et parallèlement aux nervures de la feuille ce qui lui permet de suivre, dans une certaine mesure, les mouvements des feuilles sans opposer de résistance au courant. Bryozoaires arbustifs ; Sont regroupées ici les espèces de Bryozoaires dont la colonie présente un port ramifié, souvent arborescent. [NB : ce regroupement est purement pratique et ne représente pas forcément un taxon homogène.] Bryozoaires encroûtants ; Reteporella grimaldii (Dentelle de Neptune) ; Espèce sciaphile, c est à dire qui fuit la lumière ; on la rencontre ainsi au niveau d endroits très ombragés dès la surface : grotte, cavité, anfractuosité, surplomb rocheux... jusqu à plus de 50 m de profondeur. Elle se développe souvent sur des substrats qui favorisent sa croissance dans les trois dimensions, comme les axes de gorgones. Etant donnée la fragilité de la colonie, on trouve généralement la dentelle de Neptune à l abri des eaux brassées par de forts courants. Il y a plusieurs espèces de rétépores qui se ressemblent beaucoup par la forme de la colonie. Seul un examen minutieux, à un fort grossissement, à la loupe binoculaire, des caractères morphologiques du squelette des zoécies, permet de distinguer ces espèces. Mais 27

28 Reteporella grimaldii est la plus courante sur nos côtes dans les habitats les plus fréquentés par les plongeurs. Pentapora fascialis (Pentapore bois de cerf) ; Pentapora fascialis est un bryozoaire qui forme des colonies de grande taille qui peuvent atteindre 30 cm de diamètre. Ces colonies rouge-orangées sont formées de lames aplaties et rammifiées lui donnant l'aspect d'un arbuste. Lorsque les lophophores sont déployés, la colonie a un aspect duveteux. Pentapora fascialis vit fixé aux rochers à partir de 15 m de profondeur. Myriapora truncata (faux corail) ; Myriapora truncata est une espèce sciaphile que l on trouve sur les fonds rocheux, dès une dizaine de mètres de profondeur, lorsque la lumière n est pas directe, au niveau des ouvertures des grottes, des cavités, des anfractuosités, sous les surplombs. On peut aussi la rencontrer sur les fonds de sable grossier au delà de 40 m de profondeur. Bryozoaires encroûtants (MLC) Bryozoaires arbustifs Reteporella grimaldii (Dentelle de Neptune) (MV) Pentapora fascialis (Pentapore bois de cerf)(mlc) 28

29 Myriapora truncata (faux corail)(mlc) 11. Arthropodes Palinurus elephas (Langouste) ; La langouste est présente depuis le sud de la Norvège [un signalement douteux] (mais absente en mer du Nord) jusqu'en Mauritanie, et dans les 2/3 occidentaux de la Méditerranée. Biotope La langouste affectionne les anfractuosités, les failles notamment, où elle pourra se sentir en sécurité durant son repos diurne. Elle se rencontre depuis la surface jusqu'à 150 m de profondeur. En Méditerranée, elle descend plus bas à cause d'une température d'eau plus élevée qu'en Atlantique. C'est surtout dans l'espace médian, aux alentours de 25 m qu'elle est observée. Les juvéniles vivent à des profondeurs plus faibles, 15 à 25 m, et se rencontrent souvent dans les herbiers de posidonies. La langouste se nourrit surtout d'échinodermes de tous types et de mollusques... Scyllarus pygmaeus (Cigale de mer naine)? Galathea strigosa (Galathée bicolore) ; Espèce très commune des fonds rocheux, rare près de la surface, on la trouve principalement depuis quelques mètres jusqu'à 40 m, mais elle a été signalée jusqu'à 600 m. Dardanus calidus (Grand pagure) ; Bernard-l ermite de grande taille, en fait il s agit d un des deux plus gros pagures de nos côtes. La taille d un Dardanus calidus adulte est de l ordre de 10 cm (pattes et pinces comprises). Sa couleur est caractéristique : au premier regard l animal est entièrement rouge. Il possède quelques nuances 29

30 de rose au niveau des articulations des pattes et des pinces, particulièrement sur la partie des appendices qui fait face au corps. La couleur des antennes est située entre le rouge et l orange. Les yeux sont gris à multiples reflets noirs. Les pédoncules oculaires possèdent deux bandes blanches, plus apparentes sur la face ventrale des pédoncules. Deux touffes de poils sont présentes sur chaque pédoncule oculaire, dont une juste au dessus de chaque œil (détail peu visible en plongée). Palinurus elephas (Langouste) (MLC) Scyllarus pygmaeus (Cigale de mer naine)? (MLC) Palinurus elephas (Langouste) (OP) Galathea strigosa (Galathée bicolore)(op) 30

31 Dardanus calidus 12. Echinodermes Paracentrotus lividus (Châtaigne de mer) ; Paracentrotus lividus est un oursin commun, particulièrement en Méditerranée.Les piquants, assez longs, autour de 3 cm, sont lisses et épais. Ils présentent une couleur allant du vert olive au brun, en passant par différentes nuances de violet. Oursin régulier, le test est arrondi (contour circulaire), peu élevé, aplati en face ventrale. La taille du test se situe généralement entre 5 et 7 cm. Test et piquants compris, la moyenne est d'environ 8 cm. Espèces ressemblantes Par l'aire de distribution et le biotope qu'ils partagent, on peut confondre P. lividus avec l'oursin noir Arbacia lixula (Linnaeus, 1758) qui est encore parfois considéré à tort comme le mâle de celui-ci. Cependant A. lixula est plus foncé, le test plus aplati, les piquants proportionnellement plus longs. De plus, l'oursin noir possède une zone dépourvue de piquants autour de la bouche, contrairement à l'oursin violet. Arbacia lixula Oursin noir) ; L'oursin noir affectionne les eaux peu profondes de l'étage infralittoral (1 à 15 mètres), et on pourra le trouver un peu au-delà, jusqu'à 30, voire parfois 50 mètres de profondeur maximum. On le trouvera toujours sur substrat rocheux, horizontal et surtout vertical, où se développent des algues calcaires encroûtantes (corallinacées) qui constituent l'essentiel de 31

32 son alimentation. Il s'aventure fréquemment près de la surface où son test aplati lui permet de résister facilement à la force du ressac. Même s'il est plutôt sciaphile, et contrairement à bon nombre de ses cousins, l'oursin noir tolère un fort ensoleillement, ce qui explique qu'il soit si souvent observé, même en plein jour. Il s'agit d'une espèce plutôt sédentaire dont les déplacements, qui ont lieu surtout la nuit, sont très limités. Les jeunes individus sont cachés sous les pierres. Enfin cet oursin a besoin d'une eau bien oxygénée, et sera totalement absent des zones portuaires, paraliques, ou polluées. Sphaerechinus granularis (Oursin granuleux) ; Oursin commun en Méditerranée, Atlantique Nord-Est et Manche, en particulier les environs de l'île de Groix, des îles Glénan (où de nombreuses études ont été menées), la rade de Brest et la baie de Morlaix. Les piquants assez courts, autour de 2 cm, sont épais et obtus. La couleur est très variable, allant du violet foncé au rose en passant par le marron rougeâtre ; les piquants peuvent avoir l'extrémité blanche ou être totalement blancs. Oursin régulier, le test est arrondi (contour circulaire), assez élevé, hémisphérique. Sa taille se situe généralement entre 6 et 8 cm. Test et piquants compris, l'oursin granuleux mesure entre 8 et 13 cm. Espèces ressemblantes Par sa grande taille, ses piquants relativement courts et sa couleur parfois rosée, on pourrait confondre S.granularis avec Echinus esculentus. Toutefois S. granularis est plus foncé, le test plus aplati et les piquants proportionnellement plus épais. Echinaster sepositus (Etoile de mer rouge) ; Echinaster sepositus est une étoile de mer qui atteint 20 cm de diamètre, parfois 30 cm. Ses cinq bras sont longs, effilés, de section ronde et le disque est petit. Sa surface est couverte de petits cratères et sa coloration est rouge-orangé vif. Elle vit sur les roches et les fonds pierreux sur lesquels elle trouve les éléments organiques dont elle se nourrit. On la rencontre entre 1 m et 250 m de profondeur. Elle est commune en Méditerranée, sur les côtes françaises de la Manche et sur les côtes africaines jusqu'à l'équateur. Elle est plus rare et localement absente dans le reste de l'atlantique nord-est. Marthasterias glacialis (Etoile de mer glaciaire ) ; Cette espèce est présente depuis les premiers mètres jusqu à plus de 200 mètres de profondeur, elle vit principalement sur des substrats durs, rocheux, dans des fissures et des cavités, sous la face inférieure des pierres... On la rencontre également sur des substrats plus meubles de fonds sablo-vaseux, notamment les étendues de sable grossier. Coscinasterias tenuispina (Etoile de mer épineuse) ; Coscinasterias tenuispina est une étoile de mer vraiment particulière. Si un mot doit caractériser cet animal, c'est bien l'irrégularité! Elle présente un nombre de bras variable, allant de 6 à 10, le plus souvent 7 ou 8, de taille inégale, et leur disposition autour du disque central réduit est aléatoire. Cette étoile semble avoir quelque peu oublié sa symétrie radiée originelle... La surface dorsale, percée de 2 à 4 plaques madréporiques, est couverte d'épines irrégulièrement disposées, et cernées chacune d'un petit buisson de pédicellaires. Le long des bras, ces épines sont alignées sur 5 rangs. La couleur de cet animal est, encore une fois, fort variable, d'ordinaire blanche et brune, et tachetée de rouge, de jaune, de mauve, souvent de bleu! La face ventrale est claire, et les larges sillons ambulacraires accueillent 4 rangées de longs podias terminés en ventouse. 32

33 Son envergure est normalement de 3 à 10 centimètres, rarement plus (20 centimètres maximum). 33

34 Holothuria (Panningothuria) forskali (Holothurie noire) ; Cet animal a un aspect vermiforme, allongé selon un axe bucco-anal. Ce concombre de mer, plutôt commun, mesure en moyenne 25 cm de longueur pour 5 cm de diamètre (de 15 à parfois 40 cm de long!). Bien que la peau semble épaisse et molle, le tégument est fragile et se déchire facilement. Une symétrie bilatérale en apparence se superpose à la symétrie pentaradiée propre à tous les échinodermes. Bouche et anus sont terminaux et opposés. La bouche est entourée d'une vingtaine de petits tentacules (de 18 à 22). Le corps est, le plus souvent, noir. Il est recouvert de 7 rangées de papilles coniques peu proéminentes dont l extrémité est blanche, terminée par un point noir à l'apex. Il arrive que certains individus soit totalement bruns, d'autres sont jaunâtres. Les fécès des holothuries brunes sont reconnaissables à leur forme en chapelet. Antedon mediterranea (Comatule de Méditerranée) ; Antedon mediterranea est rencontré sur des fonds riches en algues, de 10 à 80 m. C'est un animal benthique (vivant sur le fond), sédentaire (ne se déplaçant pas beaucoup), qui vit dans l'herbier de posidonies, mais aussi sur des fonds rocheux couverts d'algues, dans le coralligène et sur les fonds sableux, à l'abri de la lumière, sur lesquels il effectue des déplacements de faible amplitude. Libre (non fixé), grégaire (vit en groupes sans être social), il se rencontre en petits peuplements plus ou moins denses. Les antédons craignent la lumière, ils vivent plutôt cachés à l ombre pendant la journée, et sur des promontoires exposés au courant la nuit. Antedon mediterranea est souvent accroché sur d autres animaux comme les gorgones, les bryozoaires (en épifaune) ou sur des algues ou des posidonies (en épiphyte). 34

35 Paracentrotus lividus (sans doute ) (OP) Arbacia lixula & Sphaerechinus granularis (MLC) Echinaster sepositus (MLC) 35

36 Marthasterias glacialis (MLC) Coscinasterias tenuispina (MLC) Fécès d holothurie Holothuria (Panningothuria) forskali (MLC) Antedon mediterranea (OP) Antedon mediterranea 36

37 13. Tuniciers Halocynthia papillosa (Ascidie rouge) ; Cet animal présent jusqu à 100 m de profondeur en moyenne, est sciaphile, c est à dire qu il fuit une intensité lumineuse importante. On le rencontrera donc plus facilement au delà de m entre les rhizomes de posidonie et les zones non exposées aux rayons solaires : sous les surplombs ou encore implantée dans des anfractuosités et des grottes. Pycnoclavella spp. ; Ecteinascidia herdmani (Ascidie miniature jaunâtre) ; Notez la collerette dentelée de douze (difficile à compter en plongée!) petits lobes pointus de l'orifice buccal lui même surmonté d'un long tube cylindrique. Clavelina lepadiformis (Claveline) ; L'animal vit jusqu'à 50 m. C'est un des tuniciers les plus communs que l'on rencontre dans les habitats sublittoraux rocheux peu profonds et habituellement sur des parois verticales. On le trouve également sur des pierres, coquilles et algues. Il tolère un éventail important d'expositions à la lumière mais il préfère les emplacements modérément exposés de la zone infralittorale. Halocynthia papillosa (Ascidie rouge)(mlc) Halocynthia papillosa (Ascidie rouge)(mlc) Pycnoclavella spp Ecteinascidia herdmani (Ascidie miniature jaunâtre)(op) 37

38 Clavelina lepadiformis (Claveline) (MLC) 14. Vertébrés Chromis chromis (Castagnole) ; Chromis chromis est présent entre 0 et 50 m de profondeur. En saison chaude, les castagnoles sont diurnes. Elles vivent en bancs près de la surface et près de la côte en zone rocheuse ou sur les herbiers de posidonie. En saison froide, les bancs s'éloignent du bord pour descendre à des profondeurs où la température ne descend pas au dessous de 12,5-13 C. Les individus qui subsistent dans les hauts fonds rocheux sont rares. Chromis chromis (Castagnole) (MLC) Chromis chromis (Castagnole) (MLC) 38

39 Sardina pilchardus (Sardine d Europe) ; La sardine d Europe est une espèce marine pélagique, elle vit donc en pleine eau dans les mers et l'océan bordant le continent européen. Elle fait partie du necton, par opposition au plancton, et vit de la côte jusqu au large, entre la surface et le fond, jusqu'à 100 m de profondeur environ. Apogon imberbis (Apogon) L'apogon est un poisson de roche, vivant entre 10 et 50 mètres en été, et jusqu à 200 mètres l'hiver. Il vit rarement en solitaire et préfère former des bancs à l entrée de grottes sous-marines (notamment les jeunes), à l abri de la lumière (ce qui le rend parfois difficile à observer). On le trouve fréquemment sur les parois rocheuses. C'est aussi un familier du coralligène. Sardina pilchardus (Sardine d Europe) (MLC) Apogon imberbis (Apogon)(MLC) Tripterygion delaisi (Triptérygion jaune) ; Tripterygion tripteronotus (Triptérygion rouge) ; Le Tripterygion delaisi (Triptérygion jaune) est une espèce benthique qui vit sur les fonds rocheux peu éclairés, recouverts d'algues. On la rencontre le plus souvent entre 3 et 20 m mais elle peut être observée jusqu à 40 m de profondeur. En Méditerranée, ce poisson fréquente les habitats obscurs (surplombs, entrée de grottes ). Au delà de m, il se montre plus à découvert. Cela est peutêtre dû à une compétition pour l espace avec le triptérygion rouge (Tripterygion tripteronotus) qui vit dans les mêmes milieux, mais dans les zones éclairées plus proches de la surface. Tripterygion delaisi (Triptérygion jaune)(mlc) Tripterygion tripteronotus (Triptérygion rouge) (MLC) 39

40 Muraena helena (Murène commune) ; La murène commune vit sur les falaises côtières comportant de nombreuses anfractuosités. Elle vit cachée dans des crevasses ou failles. On la trouve de la surface jusqu à une centaine de mètres de profondeur. Cette photographie est une illustration de la relation mutualiste avec la crevette nettoyeuse Lysmata seticaudata. Ce déparasitage est très utile pour la murène, et elle s'y prête volontiers. Muraena helena (Murène commune) et deux crevettes (Lysmata seticaudata) (MLC) Coris julis (Girelle commune ici mâle : le plus coloré) Cette espèce vit, le plus souvent en grand nombre, à proximité des fonds rocheux ou des herbiers, de quelques mètres de profondeur l été jusqu à 100 mètres l hiver. Diplodus Sp. (en fuite ) 40

41 Coris julis (Girelle commune mâle)(mv) Diplodus Sp. (en fuite )(MV) Epinephelus marginatus (Mérou brun) ; Il est trouvé de 5 à 100 m de fond au moins. Les juvéniles fréquentent des biotopes plutôt de type éboulis, ne dépassant guère les 15 m de profondeur, ils sont alors très cryptiques et donc difficilement observables. Adulte, il préfèrera les zones de tombant, de coralligène ou les fonds rocheux accidentés plus profonds même s il aura toujours tendance à rester au dessus de la thermocline. Epinephelus marginatus (Mérou brun) (OP) 41

42 Scorpaena Sp. (Rascasse) ; Elle vit sur des fonds rocheux et coralligène, où son camouflage prend toute son importance. Scorpaena Sp. (Rascasse) (OP) 15. Visites du Musée océanographique et du Centre Scientifique de Monaco (CSM) Le Musée océanographique de Monaco est un musée de la mer fondé en 1889 par le prince Albert 1 er de Monaco et inauguré en 1910, basé sur le rocher de Monaco sur la Côte d'azur. Il est l'un des bâtiments les plus imposants du rocher avec le palais de Monaco, le seul à être à flanc de falaise et descendre jusqu'à la mer, 85 m plus bas. Aujourd hui, il est constitué de 90 bassins et sa collection est riche de 350 espèces de poissons, pour plus de 6000 spécimens. MV nous avait organisée une visite guidée des aquariums tropicaux et une visite libre des aquariums de Méditerranée avec les commentaires de nos animateurs bio (MV, OP, MLC). 42

43 La création du Centre Scientifique de Monaco (CSM) en 1960 fut motivée par le désir du Prince Rainier III, Prince de Monaco, de doter la Principauté de Monaco des moyens de mener des recherches scientifiques et de soutenir l'action des organisations gouvernementales et internationales chargées de protéger et conserver la vie marine. Depuis 1989, le CSM s'est spécialisé dans l'étude du fonctionnement des écosystèmes coralliens (tropicaux et méditerranéens) en relation avec les changements climatiques globaux. Dans cette perspective, la Biominéralisation marine et la Symbiose, processus biologiques clés de ces écosystèmes, sont étudiés de l'échelle moléculaire et cellulaire à l'échelle de l'organisme par deux équipes de recherches aux compétences complémentaires : une équipe de Physiologie et Biochimie et une équipe d'écophysiologie. Le Professeur Denis Allemand Directeur scientifique du CSM nous a fait découvrir ces activités de recherche et nous a permis de visiter son laboratoire, où notamment, des coraux sont «cultivés» depuis plusieurs dizaines d années. 16. Le coralligène Toutes ces belles plongées sont liés au coralligène peu profond de la baie d Agay : «un fond dur d'origine biogénique principalement produit par l'accumulation d'algues calcaires encroutantes à dominantes Mesophyllum et Lithophyllum». Après les herbiers de Posidonies, les fonds coralligènes constituent le second pôle de biodiversité en zone côtière, avec près de 1700 espèces d invertébrés, 315 espèces d algues et 110 espèces de poissons. D un point de vue fonctionnel, ils constituent un abri pour de nombreuses espèces à fort intérêt patrimonial ou commercial. Les fonds coralligènes sont également des zones de recrutement et de nutrition. Leur complexité structurale et la beauté des peuplements d invertébrés associés (gorgones, éponges, bryozoaires) font des formations coralligènes, des paysages sous-marins exceptionnels, attirant de nombreux plongeurs sous-marins. Il s agit également de lieux de pêche privilégiés pour les crustacés (langoustes, homards, araignées de mer) et les poissons (Sparidés, pélamides, sérioles ). 17. Bibliographie Guide De La Faune Et De La Flore Littorales Des Mers D'europe A-C Campbell, Delachaux & Niestlé. Lausanne (1986). Manuel du guide de palanquée, V1.3. (23/06/2012)