SRADDT Bourgogne. Diagnostic territorial

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1 SRADDT Bourgogne Diagnostic territorial

2 SOMMAIRE I- Diversité et dynamiques des territoires Situation et organisation Un territoire marqué par son relief et une grande diversité de paysages Un positionnement stratégique... 8 a) La proximité des régions métropolitaines... 8 b) Une situation de carrefour nord-sud Armature urbaine a) Une région à dominante rurale b) L importance des petites villes dans l armature urbaine c) Une métropolisation encore limitée Démographie régionale a) Une population plus âgée que la moyenne b) Un léger regain démographique c) Des dynamiques infrarégionales contrastées d) Et demain? Une région en mouvement Mobilités quotidiennes a) Des déplacements polarisés par les villes et les bourgs b) Un accès différencié aux emplois et aux services c) Evolution des modes de vie et allongement des distances quotidiennes Les pressions et interactions avec l environnement a) Continuités écologiques et biodiversité b) Impacts des dynamiques démographiques et économiques sur l environnement Gouvernance II- Les dynamiques économiques Principales composantes de l économie régionale Les spécificités régionales : quelques éléments de cadrage Les moteurs du développement SRADDT Bourgogne 2

3 2. Filières économiques et territoires L agriculture La filière bois Les principales filières industrielles L économie présentielle, une sphère en développement a) Le poids économique des services à la population b) Le tourisme, un enjeu d attractivité Vers une montée en compétence Un défi : la formation a) Un niveau de formation globalement faible b) Gisements d emplois et qualifications Des efforts de structuration pour développer l innovation a) Emploi et innovation b) La volonté de structurer des secteurs d excellence industrielle III- Marché de l habitat et dynamiques résidentielles Typologie communale Méthodologie et objectifs de la typologie communale Caractéristiques des 6 groupes Dynamiques de développement La dynamique de construction neuve et son impact sur la croissance démographique.. 88 a) Un rythme de construction relativement faible à l échelle régionale b) Un niveau de construction qui a permis de satisfaire les besoins endogènes de la région Dynamique, fonctionnement et occupation du parc de logements Des problématiques spécifiques à la région Bourgogne Une région structurée autour de quelques pôles urbains d envergure mais marquée par l importance du monde rural et le développement récent du périurbain a) Une région de propriétaires : une situation qui soulève des enjeux différenciés dans le rural et dans le périurbain b) Des espaces urbains qui concentrent l offre à vocation sociale c) Un parc de logements orienté vers les grandes typologies mais très largement sous occupés Le parc de logements bourguignon, un patrimoine ancien : une spécificité qui participe à la fois à l attractivité de certains secteurs mais aussi au développement de certaines problématiques lourdes a) Un parc ancien particulièrement représenté dans le Morvan et la Puisaye-Forterre SRADDT Bourgogne 3

4 b) Une problématique régional majeure, la présence d un parc vacant important et qui continue de se développer Parcours résidentiels et sélectivité du marché de l habitat Un marché relativement peu tendu à l exception des aires de marché de Dijon, Sens et Mâcon Quelle capacité des ménages bourguignons à accéder aux différents segments de parc? Les politiques locales de l habitat et leur cohérence avec les enjeux de la Région en la matière Des politiques régionales qui ont investis depuis plus d une décennie la question du logement Les complémentarités à mettre en œuvre avec les politiques locales en matière de planification urbaine et d habitat a) Les Schémas de Cohérence Territoriale b) Les PLU et cartes communales c) Les Programmes Locaux de l Habitat (PLH) et Plan Départementaux de l Habitat (PDH) 138 SRADDT Bourgogne 4

5 I- Diversité et dynamiques des territoires La Bourgogne parmi les régions françaises Si la Bourgogne est la 6 ème région française en termes de superficie, elle est aussi l une des moins densément peuplées, avec 52 habitants au kilomètre carré. Ses dynamiques démographiques récentes sont par ailleurs plus modestes que celles des autres régions françaises : sa population a progressé de 1,9% entre 1999 et 2009, contre +6,8% à l échelle nationale. Comparée à celle des autres régions, la population bourguignonne présente deux caractéristiques notables : Des indicateurs sociaux (niveau de revenu, taux de chômage) qui apparaissent comme légèrement plus favorables que la moyenne des régions ; Une population sensiblement plus âgée que la moyenne, avec un indice de jeunesse 1 de 0,86 (contre 1,09 au niveau national), et une forte proportion des plus de 60 ans (27%, contre 23% au niveau national) et des plus de 80 ans (7% contre 5%). Enfin, sa structure économique est marquée par une surreprésentation des secteurs industriel et agricole (plus de 22 % des emplois au total), et des performances économiques (niveau de PIB, capacité d innovation) inférieures à la moyenne des régions françaises. Cela s explique notamment par les effets de la crise, qui fragilise fortement le tissu industriel, tandis que les activités tertiaires résistent mieux. BOURGOGNE DEM OGRAPHIE Dynam ique France Dynam ique Rang Bourgogne (sur22) Dynam ique Superficie km ² = = 6e = Population en habitants e = Densité de population en hab/km ² e = Evolution de population depuis 1999 en % +1,89% +6,77% 19e TVAM en % paran +0,19% +0,66% 19e Solde migratoire en % paran +0,15% +0,25% 13e Solde naturel en % paran +0,04% +0,41 19e 1 Nombre de moins de 20 ans rapporté à celui des plus de 60 ans. SRADDT Bourgogne 5

6 BOURGOGNE ECONOM IE Dynam ique France Dynam ique Rang Bourgogne (sur22) Dynam ique Nom bre d'entreprises effectif e - Nom bre d'em plois effectif e - Partde la sphère productive en % 34,7-35,4-10e = Partde la sphère résidentielle en % 39,8 + 40,5 + 16e + Evolution du nom bre d'em plois depuis 1999 en % e Partdes em plois de l'agriculture en % 5,2-2,9-11e = Partdes em plois de l'industrie en % e - Partdes em plois du secteurtertiaire en % 71,0 + 76,2 + 16e = Partdes Em plois Metro Supérieurs 2009 en % e = Partdes établissem ents + 50 salariés en % 1,2-1, e = PIB en valeur milions euros e - PIB/em ploi euros e - INDICATEURS SOCIAUX PIB/habitant euros e - Revenu m édian paruc 2009 en euros e Revenu du prem ierdécile paruc 2009 en euros e = Revenu du dernierdécile paruc 2009 en euros e - Ecartinterdecile 2009 indicateur 5 = 6-20e - Partdes foyers fiscaux im posables 2009 en % 57, e + Taux de chôm age 4eT 2012 en % e = Partdes cadres parm ila pop.résidente 2009 en % ,9 + 16e + Indice de Jeunesse 2009 indicateur 0,86-1,09-18e - Partdes +60 ans en % e + Partdes +80 ans en % e + Partdes actifs sans diplôm e en % 18,7-18,3-11e + Partdes actifs avec un diplôm e post-bac en % 18,7 + 24,5 + 19e - Sources : INSEE, RGP 1999 et 2009 SRADDT Bourgogne 6

7 1. Situation et organisation Ce chapitre fait référence à certains concepts géographiques dont la définition mérite ici d être précisée. Urbain : ensemble de territoires constitués de pôles urbains au sens de l INSEE, et de territoires sous influence urbaine pour l accès aux emplois et aux services Rural : ensemble de territoires éloignés de l influence urbaine Polarités : pôles urbains jouant un rôle significatif dans l organisation des emplois, des services et de l offre résidentielle Armature urbaine : ensemble des polarités du territoire régional Maillage : réseau de polarités reliées entre elles par des liens physiques (infrastructures) et immatériels (relations économiques, politiques et organisationnelles) 1.1. Un territoire marqué par son relief et une grande diversité de paysages Disposant d un relief de plaine et de moyenne montagne, dominé par le Morvan, la Bourgogne est riche en espaces naturels préservés et en paysages remarquables. Entre les vallées de la Loire, de l Allier, de l Yonne et de la Saône, les grands plateaux, les côtes calcaires et le massif du Morvan offrent des potentiels agronomiques variés. Le réseau hydrographique est dense, composé par les rivières situées sur les bordures de la région et une multitude de petits ruisseaux issus du Morvan et du seuil de la Bourgogne. Source : DREAL Bourgogne, IGN SRADDT Bourgogne 7

8 Cette diversité est à l origine d ensembles paysagers distincts : le Morvan (massifs forestiers, prairies naturelles, bocage) regroupe des milieux naturels exceptionnels, les plateaux (généralement couverts par la forêt) et côtes calcaires (territoire du vignoble bourguignon) ceinturent le Morvan en un croissant Nevers-Auxerre-Macon, tandis que les plaines et vallées alluviales sont occupées par des activités de polyculture-élevage et des forêts, formant des axes de migration importants pour de nombreuses espèces. Ces caractéristiques géographiques et naturelles permettent à la Bourgogne de disposer d éléments d identité et d attractivité remarquables Un positionnement stratégique a) La proximité des régions métropolitaines Au sixième rang des régions françaises par sa superficie, la Bourgogne s étend sur km 2, soit 6 % du territoire métropolitain. Située à proximité des deux premières régions françaises, l Ile-de- France et Rhône-Alpes, elle bénéficie de cette manière d un positionnement stratégique. SRADDT Bourgogne 8

9 En effet, sa proximité avec les régions Ile-de-France (au nord-ouest) et Rhône Alpes (au sud) lui permet de bénéficier de l influence de territoires métropolitains dynamiques, que ce soit en termes d accès à l emploi et de dynamiques résidentielles. Par ailleurs, la qualité des infrastructures entre Dijon et Besançon explique en partie les liens croissants qui unissent la Bourgogne et la Franche- Comté, formant un large territoire en réseau en bordure de l Alsace et de la Suisse. b) Une situation de carrefour nord-sud Avec son réseau de transport orienté nord sud, la Bourgogne et le nœud dijonnais se situent à la croisée des principaux couloirs ferroviaires et routiers européens pour les marchandises, puisque 40 % des flux de fret qui traversent la France transitent par la Bourgogne. La région se situe en effet sur l une des voies de passage les plus empruntées entre l Europe du Nord et l Europe du Sud Cette situation de carrefour structure fortement le réseau bourguignon, marqué par la présence des autoroutes A31, A6 et A77. De la même manière, la desserte ferrée caractérise inégalement les territoires, avec un réseau essentiellement orienté nord sud, et un déficit de liaisons transversales. Ainsi, tandis qu au départ de Dijon et Mâcon de nombreuses destinations sont accessibles, Nevers, tournée vers les régions Centre et Auvergne, et Auxerre apparaissent en revanche relativement enclavées par rapport au reste de l espace régional. Si l aéroport de Dijon, présente une fréquentation relativement modeste ( passagers en 2012), la région bénéficie de la proximité de l aéroport de Lyon Saint-Exupéry, qui est facilement accessible depuis Dijon par la route, tandis que les aéroports de Roissy et l Euro-Airport Bâle-Mulhouse sont accessibles en moins de 2 heures par le TGV. Dotée de deux voies de grand gabarit, l Yonne et la Saône, la Bourgogne est très bien «irriguée» et présente de fortes réserves de capacité. Le petit gabarit fluvial y est également développé, avec les canaux Freycinet qui permettent de diffuser le fret. L évolution du trafic de conteneurs sur le bassin Rhône-Saône est en forte croissance. Deux principaux projets sont par ailleurs susceptibles d impacter fortement la stratégie d aménagement régional : - La LGV Rhin-Rhône, projet de lignes ferroviaires en étoile autour de Dijon, composée de trois branches distinctes : une branche Est, reliant Dijon et Mulhouse via Besançon, Belfort, Montbéliard, une branche ouest destinée à raccorder la branche Est à la LGV Sud-Est et une branche Sud, reliant la branche Est à la métropole lyonnaise et à la LGV Méditerranée. Une première tranche de la branche Est a d ores-et-déjà été réalisée ; en revanche, la seconde phase, censée relier les deux extrémités de la première phase en service, n a pas été considérée comme prioritaire par la Commission Mobilité 21. De leur côté, les branches Ouest et Sud doivent, selon la Commission, faire l objet d une redéfinition complète. SRADDT Bourgogne 9

10 - La Route Centre Europe Atlantique (RCEA) constitue une grande liaison transversale estouest, destinée à ouvrir la façade atlantique depuis Royan vers le sillon Rhodanien via Chalon-sur-Saône et Mâcon, et au-delà vers l Allemagne, la Suisse ou l Italie, assurant à la fois une fonction de transit à longue distance et une desserte fine des territoires. La mise à 2x2 voies des nationales 70, 79 et 80 fait partie des premières priorités identifiées par la commission Mobilité 21. En outre, le projet de LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL), visant à relier Paris à Lyon via les régions Auvergne, Bourgogne et Centre, afin de répondre à la saturation de la ligne Paris-Lyon et au besoin d amélioration de la desserte des territoires du centre de la France, est désormais très incertain à moyen terme. En effet, la Commission Mobilité 21 a repoussé l engagement des travaux à l après Les points clés : Une situation de carrefour à l échelle européenne La proximité de deux régions métropolitaines Un réseau de transport organisé nord sud, la relative faiblesse des relations est/ouest Des projets structurants pour le renforcement de l accessibilité régionale SRADDT Bourgogne 10

11 1.3. Armature urbaine a) Une région à dominante rurale La Bourgogne est l une des régions françaises les moins densément peuplées, avec 52 habitants/km², soit deux fois moins que la moyenne nationale. Elle dispose d une armature urbaine peu développée, et relativement «éclatée» au plan géographique. Le développement urbain historique de la Bourgogne s est largement organisé autour de la géographie : à la coupure naturelle du Morvan correspondent de faibles densités de population, tandis que les vallées situées aux franges de l espace régional (l Yonne au nord-ouest, la Saône à l est, la Loire à l ouest) ont polarisé les principaux développements urbains. Ainsi, la superficie des espaces urbains est limitée en Bourgogne : les 71 unités urbaines représentent 9 % du territoire régional, contre 25 % à l échelle de la France métropolitaine. Avec 55,7 % de la population vivant en ville, la région est également l une des moins urbanisées de France. Seule Dijon dépasse le seuil des habitants, mais l agglomération dijonnaise ne représente que 15 % de la population régionale, avec un poids démographique relativement faible par comparaison à d autres capitales régionales. Ce maillage est complété par 7 agglomérations de plus de habitants (Chalon-sur-Saône, Nevers, Mâcon, Auxerre, Montceau-les-Mines, Sens et Le Creusot), et par 62 petites villes (étude INSEE) qui maillent l ensemble du territoire, de manière assez dense bien que non homogène. SRADDT Bourgogne 11

12 b) L importance des petites villes dans l armature urbaine Dans ce contexte, les équilibres territoriaux sont en grande partie assurés par le maillage de bourgs et petites villes (moins de habitants), qui jouent un rôle moteur dans la dynamique économique des zones rurales environnantes. Elles concentrent 19% de la population, 24% des emplois et 24% des équipements de la région, ce qui constitue une part nettement supérieure à la moyenne nationale (respectivement 17%, 17% et 16%). L analyse de la répartition de l offre de services à la population (carte ci-dessous) met en évidence une hiérarchie urbaine particulière. Les pôles de centralité, qui disposent d une gamme complète de services, se situent le long des vallées (Sens, Joigny et Auxerre dans la vallée de l Yonne, Cosne Cours-sur-Loire, La Charité-sur-Loire et Nevers le long de la vallée de la Loire ; Dijon, Beaune, Chalon-sur-Saône et Mâcon le long du Val de Saône) et autour du pôle du Creusot / Montceau-les-Mines. Decize, Avallon, Tonnerre et Châtillonsur-Seine complètent ce maillage principal, essentiellement situé aux marges de l espace régional. Cette armature principale est complétée par un réseau de pôles intermédiaires et de proximité qui, s ils disposent d une offre de services plus limitée, permettent d irriguer de manière fine le territoire régional. Certains territoires, notamment le cœur Nivernais, disposent ainsi d une gamme de services plus étroite, et leur dynamisme repose essentiellement sur le maintien de services de première nécessité, dits de proximité, structurés autour du réseau de bourgs et de villages. SRADDT Bourgogne 12

13 Ce maillage de petites villes joue un rôle majeur dans l organisation et la vie quotidienne des territoires bourguignons, en particuliers ruraux. Or, les dynamiques récentes font apparaître une tendance à la fragilisation démographique et économique de ces villes. Au-delà de cette tendance globale, les dynamiques de ces villes apparaissent très contrastées : Les petites villes intégrées aux espaces sous influence urbaine (est et nord-ouest de la région) connaissent des dynamiques résidentielles plus positives que celles situées à l écart de l influence urbaine. Cela s explique par un phénomène généralisé de desserrement urbain : les petites villes sous influence urbaine bénéficient du desserrement d agglomérations de taille plus importante, ce qui n est pas le cas pour les petites villes de l espace rural. En conséquence, le vieillissement de la population est plus prononcé dans les petites villes de l espace rural. Les petites villes sous influence urbaine présentent une forte spécialisation en termes d emploi industriel, tandis que celles de l espace rural présentent une concentration plus forte d emplois publics et tertiaires, avec parfois la présence d un ou de quelques établissements industriels d importance. Les petites villes de l espace rural sont d autant plus fragilisées qu elles sont parfois dépendantes d un établissement industriel, et que les niveaux de diplômes de la population active sont sensiblement inférieurs à ceux des petites villes sous influence urbaine. c) Une métropolisation encore limitée Le processus de métropolisation se caractérise généralement par une concentration urbaine des populations et des richesses, une tertiarisation de l activité, et une mise en réseau croissante des territoires, du local à l international. Ces phénomènes apparaissent relativement limités en Bourgogne. La forte ruralité de la région, la petite taille de la capitale régionale, et l absence de système urbain réellement intégré constituent les principales explications de cette situation. Le caractère relativement excentré de la Bourgogne, limite par ailleurs ses capacités d entraînement liées au processus de métropolisation, même si la proximité de Besançon et de la métropole lyonnaise constituent des opportunités pour un futur développement urbain en réseau. Cette relative faiblesse du processus de métropolisation se retrouve dans différents domaines, qu il s agisse de la modestie de la dynamique démographique autour de Dijon, de l effet d entraînement par conséquent limité sur le marché de l habitat, du caractère encore relativement localisé des dynamiques économiques, ou encore des coopérations interurbaines, encore embryonnaires à l échelle régionale. Les points clés : La relative faiblesse de l armature urbaine Un phénomène de métropolisation qui progresse, mais reste encore limité L importance du maillage en petites villes, mais une tendance à la fragilisation La présence d une offre de services de proximité sur l ensemble du territoire, mais la concentration des services structurants dans les pôles urbains SRADDT Bourgogne 13

14 1.4. Démographie régionale a) Une population plus âgée que la moyenne La pyramide des âges régionale présente une surreprésentation des personnes âgées par rapport aux autres régions françaises. Les personnes de plus de 60 ans représentent 27% de la population régionale (contre 23% au niveau national), et le nombre de personnes de moins de 20 ans ne représente que 86% de celui des plus de 60 ans (contre 109% au niveau national). Le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, est quasi nul, tandis que le solde migratoire, c est-à-dire l'attractivité de la région, constitue le moteur de la croissance démographique. Cette situation générale masque des différences infra régionales significatives : Les zones urbaines et sous influence urbaine présentent une population plus jeune, avec une surreprésentation des moins de 20 ans par rapport aux plus de 60 ans ; Les zones éloignées de l influence urbaine, en particulier celles du cœur de Bourgogne, présentent un phénomène très significatif de vieillissement : dans 30 cantons, les plus de 75 ans représentent au moins 14% de la population totale. SRADDT Bourgogne 14

15 b) Un léger regain démographique Entre 1999 et 2010, la population régionale a augmenté de 0,2 % par an en moyenne. Cette faible croissance démographique fait suite à une quasi-stabilité entre 1990 et Elle est sensiblement inférieure au rythme métropolitain (+ 0,6 %) et classe la Bourgogne parmi les régions les moins dynamiques, avec celles du nord-est de la France. Source : Insee, RP 2009, traitement GTC Comme l illustrent la carte et le graphique suivants, la Bourgogne a bénéficié d un apport de populations provenant massivement de l Ile-de-France ( personnes par an entre 2003 et 2008) et, dans une moindre mesure, des territoires situés sur les franges régionales. Si les échanges sont importants avec la région Rhône-Alpes, ils sont globalement déficitaires pour la Bourgogne (-460 personnes entre 2003 et 2008). Ces apports migratoires traduisent l installation de ménages retraités, désireux de profiter de la qualité du cadre de vie, et bien souvent à l avantage de la possession d une résidence secondaire, mais aussi d actifs en mobilité professionnelle. Ils sont aussi, et c est plus problématique, l expression d un marché de report pour des ménages ne trouvant pas de bonnes conditions de logements à proximité de leurs lieux de travail. Repoussés plus loin par la pénurie de logement et la flambée des prix de l immobilier, ils viennent donc s installer : au Nord de l Yonne, autour de Sens, Joigny et Auxerre, pour les ménages franciliens, et au Sud, dans le Mâconnais et la Bresse, pour les ménages issus des départements du Rhône et de l Ain. SRADDT Bourgogne 15

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18 c) Des dynamiques infrarégionales contrastées Le dynamisme démographique des aires urbaines Entre 1999 et 2009, la région a enregistré un gain de habitants par an, notamment en raison de l amélioration du solde migratoire, devenu excédentaire ( habitants sur la période). Cette croissance a principalement été portée par deux aires urbaines (AU) (dans leurs limites régionales), à savoir celles de : Dijon (48% des gains de populations enregistrés en Bourgogne) ; Et de Chalon-sur-Saône (14% des gains de populations enregistrés en Bourgogne). Et dans une moindre mesure, par celles de : Mâcon (9%) ; Beaune (8%) ; Auxerre (9%) ; Et Sens (8%). SRADDT Bourgogne 18

19 Si l on examine de manière plus fine les dynamiques infrarégionales, on constate que cette amélioration des apports migratoires s est faite au profit des communes périurbaines, et en particulier celles de la deuxième couronne à fort développement, et des communes rurales attractives. Plus globalement, l arc urbain Dijon-Chalon, le Mâconnais, la Bresse et l axe icaunais voient leurs populations augmenter, sous la double impulsion d une attractivité importante de l ouest de la Saône-et-Loire et d un taux de natalité positif autour de Dijon. En revanche, les franges nord (Châtillonnais et Tonnerrois) et sud (Sud Nivernais et Charolais Brionnais), autour du Morvan et au nord de la région, sont moins densément peuplées et perdent de la population. L axe ligérien est dans une situation intermédiaire : l attractivité du bassin de Cosne-Cours-sur-Loire ne compense pas le déficit lié au solde naturel. Les territoires à l ouest de Mâcon subissent une perte de dynamisme sensible, de Montceau-les-Mines jusqu aux franges de la région. Les petits villes voient leur dynamisme fragilisé : elles perdent des habitants et l emploi y progresse peu (+5 % contre +13 % en moyenne sur l ensemble des petites villes françaises entre 1999 et 2009). Seules les petites villes situées en périphérie des grandes polarités gagnent habitants et emplois : extension urbaine et périurbanisation concourent au dynamisme des villes localisées près des agglomérations, qui accueillent jeunes actifs, ménages aisés et activités économiques induites, notamment liées à l économie présentielle. Un regain d attractivité, mais une difficulté à retenir les jeunes Le solde migratoire par tranche d âge quinquennal permet d apprécier pour quelles populations le territoire bourguignon est globalement attractif. Si le territoire attire des familles constituées et des personnes âgées, il est en revanche fortement déficitaire sur les jeunes adultes de 20 à 34 ans (ces derniers sont donc plus nombreux à quitter le territoire qu à s y installer). La recherche d une formation adéquate ou de plus grandes opportunités d emploi sont certainement les principales motivations de ces départs. En outre, le parc de logements dans les pôles urbains n est pas toujours adapté à l accueil de ces populations (en terme de typologie, de confort, de prix ). SRADDT Bourgogne 19

20 Au sein de la région, on observe des dynamiques migratoires différenciées : Les «grands pôles urbains» sont fortement déficitaires sur les jeunes adultes et les familles constituée, mais très nettement excédentaires sur les jeunes étudiants et actifs de ans et sur les personnes âgées. Les «petits pôles urbains» sont quant à eux plus particulièrement attractifs sur les personnes âgées. L installation de familles a donc lieux dans les communes de plus petite taille, «rurales, et surtout «périurbaines», offrant un cadre de vie plus recherché et des niveaux de prix plus abordables. A noter que les communes dites «rurales attractives» sont bénéficiaires sur toutes les classes d âge à l exception des ans. Périurbanisation et regain d attractivité dans l espace rural Les évolutions démographiques régionales correspondent également à des dynamiques territoriales qui s affirment. Deux phénomènes sont en particulier à souligner : La confirmation du desserrement résidentiel dans les deuxième et troisième couronnes des agglomérations, les ménages s installant de plus en plus loin de leur lieu de travail ; Le regain d attractivité des communes rurales éloignées de l influence urbaine, des ménages provenant d autres régions (Ile de France et Rhône Alpes, en particulier) venant s installer dans des communes leur proposant un cadre de vie de qualité et préservé. SRADDT Bourgogne 20

21 La conséquence de ces tendances récentes est que de nombreuses communes éloignées de l influence urbaine ont connu un regain significatif d attractivité résidentielle. Ces tendances, si elles se confirment lors des prochaines années, pourraient permettre à ces communes de contribuer à rééquilibrer un profil démographique souvent relativement âgé. Solde migratoire supérieur à 1,5% par an Les logiques résidentielles qui expliquent ce regain démographique ne sont pas les mêmes en fonction des territoires bourguignons. On distingue en effet plusieurs profils de territoires : Les territoires urbains, en particulier le Dijonnais, attirent de nombreux étudiants, Les territoires sous influence urbaine (notamment à l est de la région, mais également l Auxois, l Avallonnais et le nord de l Yonne) attirent majoritairement des actifs, L ouest de la région présente un solde migratoire particulièrement positif pour les retraités et les préretraités, Le Morvan, qui présente une structure de population plus âgée, bénéficie également, pour sa partie ouest notamment, d un solde migratoire positif. Si ce phénomène se confirme, il permettra de compenser au moins en partie le vieillissement de la population. Au final, la majorité des territoires bourguignons présente un solde migratoire positifs ; seuls les territoires du nord (Tonnerrois, Châtillonnais) et du sud (Sud Nivernais, Autunois Morvan, Chalonnais Brionnais) présentent un profil peu attractif. SRADDT Bourgogne 21

22 Ci-contre : des profils démographiques diversifiés en fonction des territoires (carte extraite de l étude INSEE sur les nouveaux arrivants en Bourgogne) SRADDT Bourgogne 22

23 d) Et demain? D après les projections de population établies en 2012 par l INSEE, la population régionale augmenterait de 5,7% à l horizon 2042, soit une progression de habitants. Derrière cette progression générale relativement mesurée, deux tendances fortes sont à souligner : La réduction de la taille des ménages (le nombre de ménages augmenterait de 18%, soit ménages supplémentaires), avec des incidences sur l évolution de la demande en logements, Une poursuite du phénomène de vieillissement de la population. SRADDT Bourgogne 23

24 Les points clés : Une population plus âgée que la moyenne Un regain d attractivité résidentielle dans les années 2000 Une croissance très nettement portée par les secteurs périurbains, spécialisés dans l accueil des ménages familiaux Le vieillissement, une tendance «lourde» avec d importants effets économiques, sociaux et territoriaux Une attractivité renforcée sur les personnes âgées, notamment dans les pôles urbains et les communes rurales (à la faveur de la transformation de résidences secondaires et du bon niveau d équipement en structures spécialisées), et accentuant la dynamique de vieillissement observée et une tendance massive au départ des jeunes SRADDT Bourgogne 24

25 Situation et organisation : enjeux La situation géographique particulière de la Bourgogne (situation de carrefour, proximité de régions métropolitaines majeures) implique un triple enjeu essentiel pour la région : Un enjeu de valorisation des flux économiques et de personnes qui traversent le territoire : comment tirer parti de ces flux? Comment générer de la valeur ajoutée pour les entreprises du territoire? Comment retenir les populations sur le territoire? Un enjeu de valorisation de la proximité de régions métropolitaines dynamiques : comment tirer le meilleur parti de cette proximité, que ce soit en termes d accueil (temporaire ou permanent) de populations diversifiées, mais également de développement d activités, et de développement de coopérations? Enfin, un troisième enjeu de maîtrise des conséquences de cette situation géographique : s il s agit de valoriser cette situation au service de l attractivité des territoires, comment en limiter les effets indésirables sur l environnement et le cadre de vie? (effets liés aux flux de transit, à la consommation de terres agricoles ou à la banalisation des paysages). Deux autres enjeux relèvent de caractéristiques fortes de la Bourgogne : sa dominante rurale, et le phénomène de vieillissement de sa population. En effet, dans une région à dominante rurale comme l est la Bourgogne, la problématique du renforcement de l armature urbaine régionale constitue également une question majeure. Dans le contexte actuel de métropolisation et de tertiarisation de l économie, la vitalité de l ensemble de l armature urbaine est une condition incontournable pour proposer des logements et des services de qualité, permettre l organisation d un système de mobilité adapté, et disposer des fonctions nécessaires à l accueil de nouvelles activités. Comment donc renforcer l armature urbaine de la Bourgogne, sans remettre en cause ce qui constitue un aspect fondamental de son identité, à savoir une forte interdépendance entre espaces urbains et espaces ruraux? Dans un contexte de vieillissement de la population, la capacité à être attractif auprès des populations (celles qui vivent dans la région, aussi bien que celles des régions voisines) constitue un élément clé pour le devenir de la démographie régionale. Si la Bourgogne parvient à être attractive auprès des familles d actifs et des personnes âgées, elle ne l est pas suffisamment auprès des jeunes diplômés et jeunes actifs, tant ceux des régions voisines que ceux qui habitent en Bourgogne. Comment parvenir à renforcer cette attractivité, notamment auprès des jeunes, afin de conforter le dynamisme de la société et de l économie bourguignonne, tout en préservant les nécessaires équilibres inter générationnels? Cet enjeu d équilibre apparaît d autant plus sensible dans les territoires ruraux du cœur de Bourgogne, marqués par un vieillissement significatif de leur population. Sur ces territoires, la capacité à attirer et à retenir les jeunes est déterminante pour le devenir des entreprises, des services et des équilibres sociaux. SRADDT Bourgogne 25

26 Les ateliers territoriaux de juillet 2013 ont été l occasion de partager le diagnostic, et de mettre en évidence les problématiques vécues et ressenties par les acteurs. Situation et organisation territoriale Les points clés évoqués lors des ateliers territoriaux La proximité de la métropole parisienne, un atout en termes d attractivité, mais aussi une dépendance risque de devenir un territoire «dortoir» Déficit d attractivité envers les cadres, paupérisation de certaines populations Une qualité de vie préservée, mais pas d image forte Une armature urbaine structurante, des territoires attractifs au plan résidentiel Un cadre de vie et un patrimoine de qualité, des territoires ruraux dynamiques Une image fortement identifiée autour de la côte viticole, une image urbaine peu affirmée Situation territoriale très excentrée, avec un éloignement à la capitale régionale Maillage urbain qui maille bien le territoire, mais une problématique de fragilisation voire départ des services à la population Une qualité de vie reconnue, et une attractivité résidentielle qui commence à compenser le solde naturel négatif Un maillage urbain essentiel, mais fragilisé notamment au niveau démographique Depuis 10 ans, un retournement de tendance en termes d attractivité résidentielle Qualité de vie et offre touristique, deux leviers d attractivité essentiels pour ces territoires Proximité de la métropole lyonnaise, pour un territoire bénéficiant d une image très positive (productions, paysages ) Maillage de petites villes permettant d assurer les équilibres territoriaux, mais fragilité de certains espaces ruraux Territoire très attractif au plan résidentiel, des enjeux en termes de réponses aux besoins (logement jeunes, nouveaux arrivants dans les communes rurales ) SRADDT Bourgogne 26

27 Situation et organisation territoriale Les problématiques spécifiques à certains territoires Un axe urbain très bien relié à l Ile de France, et qui profite de son dynamisme mais le sud de l Yonne est plus à l écart Un axe Loire de grande qualité environnementale, élément fort de l image du territoire + + Un déficit d attractivité préoccupant + + v v v v v L image et le rayonnement de la capitale régionale restent limités Des territoires dynamiques Une armature urbaine dynamique et équilibrée mais des zones périurbaines et rurales moins bien desservies, parfois éloignées des services SRADDT Bourgogne 27

28 2. Une région en mouvement 2.1. Mobilités quotidiennes a) Des déplacements polarisés par les villes et les bourgs L analyse des déplacements quotidiens met en évidence un fonctionnement relativement «éclaté», qui correspond à l organisation multipolaire de la Bourgogne. Ainsi les mobilités quotidiennes s organisent en fonction des spécificités régionales, à savoir un maillage du territoire en petites villes, et l influence des métropoles des régions voisines. La lecture de ces mobilités quotidiennes met en évidence quelques caractéristiques fortes : L est et le nord-ouest de la région se caractérisent par un fonctionnement fortement organisé autour des villes, avec d importants flux et échanges entre territoires : o l arc urbanisé de la Vallée de la Saône, polarisé au sud par la métropole lyonnaise et, dans une moindre mesure par l agglomération de Besançon à l est, o la vallée de l Yonne, avec l axe Sens Joigny Auxerre sous influence francilienne. L importance des petites villes dans l organisation des déplacements quotidiens, chacune d entre elles constituant un lieu de polarisation des déplacements des habitants dans un rayon plus ou moins important. Le relatif faible rayonnement de la capitale régionale qui, si elle organise fortement le nordest du territoire régional, dispose finalement de peu de relations avec le reste de la région. Ainsi, cette configuration soulève plusieurs problématiques d aménagement du territoire : Celle des relations quotidiennes entre la capitale régionale et l espace régional, notamment pour l accès aux services ; Celle des mobilités est-ouest, qui souffrent d un réseau de transport majoritairement orienté nord sud ; Celle, enfin, de l organisation des territoires de franges, fortement soumis à l influence de territoires métropolitains dynamiques, et qui s interrogent sur la stratégie à adopter pour ne pas subir un développement qui échapperait à leur contrôle. SRADDT Bourgogne 28

29 Pourquoi cette carte? Quelle méthode de construction? Il s agit d une analyse statistique et cartographique à l échelle régionale, qui représente l organisation territoriale régionale (armature urbaine, réseaux), et la manière dont le territoire fonctionne au quotidien (déplacements liés à l emploi et aux services). Ce travail permet d obtenir une représentation schématique des «systèmes territoriaux» organisés par les villes du territoire régional, ainsi que les liens qui existent entre ces systèmes territoriaux. La carte montre ainsi des systèmes territoriaux fortement liés les uns aux autres (notamment dans le secteur sous forte influence urbaine du Val de Saône), tandis que d autres (par exemple dans le Cœur de Bourgogne) sont plus autonomes. Cette représentation des territoires tels qu ils sont vécus au quotidien constitue une grille de lecture utile du territoire régional, dans la perspective d une future différenciation des politiques régionales en fonction des caractéristiques et des besoins différenciés des territoires. Limites et précautions d usage Ces systèmes territoriaux ne constituent pas une grille de lecture unique du territoire régional, dont la réalité quotidienne est forcément plus complexe. La représentation cartographique à l échelle régionale oblige à simplifier pour permettre la lisibilité : ainsi l influence des villes n est pas partout la même, notamment dans les «franges» des systèmes territoriaux. Par ailleurs, l influence des villes peut se superposer, notamment sur ces mêmes franges. Il s agit d un travail technique (croisement de statistiques et de cartes), qui sert avant tout de base de discussion pour les échanges avec les acteurs locaux, qui vivent au quotidien la réalité du territoire. SRADDT Bourgogne 29

30 b) Un accès différencié aux emplois et aux services Au-delà du maillage régional en petites villes, les temps d accès aux services à la mobilité présentent des différences notables entre territoires. Les habitants des zones urbaines et les secteurs situés le long des axes de transport bénéficient d une bonne, voire très bonne accessibilité aux emplois et aux services. Ce constat est particulièrement valable à l est de la région, qui bénéficie de la présence d un réseau de transport performant et d un maillage en villes moyennes. D autres secteurs bénéficient d une accessibilité moins favorable : Les temps d accès aux services sont plus longs dans les secteurs ruraux ; Les secteurs périurbains présentent de leur côté une plus faible densité en services, et une plus forte dépendance aux services des pôles urbains. Le mode de transport privilégié est le véhicule individuel (80 % des navetteurs), et seuls 7 % des actifs utilisent les transports en commun (9 % au plan national hors Ile-de-France). Néanmoins, l offre TER s est nettement développée, avec une augmentation de 20 % entre 2004 et Le recours à la voiture est plus important dans les communes périurbaines, en premier lieu du fait de l éloignement des pôles d emploi, avec des actifs qui parcourent une distance supérieure de 20 % à la moyenne régionale. En conséquence, la consommation d énergie y est plus élevée et pèse plus lourdement dans le budget quotidien des ménages. Les territoires périurbains apparaissent de ce fait relativement vulnérables à l hypothèse d une hausse prolongée du coût des carburants. SRADDT Bourgogne 30

31 Les communes rurales sont également lourdement tributaires d un kilométrage important, pour les déplacements domicile-travail d une part (le Morvan, le Charolais et l ouest de l Yonne sont particulièrement concernés), mais aussi pour l accès aux services. L impact financier pour les ménages y est d autant plus important que leurs revenus sont en moyenne inférieurs à la moyenne régionale. Médecins en 2012 (pour habitants) Dans ce contexte, la question de l accès aux services de santé constitue un sujet majeur en Bourgogne. D une part, parce que la qualité de l accès aux services de santé représente une attente essentielle des populations, et une des motivations à s installer dans un territoire. D autre part, parce que la Bourgogne connaît un vieillissement important de sa population (notamment en milieu rural), et d une progression en conséquence des besoins en termes d offre de santé accessible. Source : Insee Or, la question de l accès aux services de santé est préoccupante en région Bourgogne, puisque qu avec médecins au total, le territoire compte moins de médecins par habitant qu en France. La couverture médicale est globalement moins bonne que dans les régions voisines. Le temps d accès aux médecins de premier secours engendre de fortes inégalités territoriales, puisque certains bassins, principalement autour du Morvan, de Châtillon-sur-Seine et dans une moindre mesure de Tonnerre, se distinguent par des temps moyens très longs. Les départs à la retraite risquent d accroître davantage les déséquilibres, impactant certaines communes périurbaines, l ouest de l Yonne, le Charolais et la diagonale Nevers-Châtillon. Risques liés au renouvellement des médecins généralistes Source : URPS, Médecins Libéraux, 2011 SRADDT Bourgogne 31

32 La question des mobilités croise également la capacité des territoires à offrir un accès numérique à leurs résidents, particuliers et entreprises. Les mobilités virtuelles constituent en effet un vecteur d attractivité essentiel, voire indispensable. Le déploiement du Wi-max a permis de résorber de nombreuses zones blanches non couvertes par l ADSL, grâce au programme «Bourgogne Numérique» et dans la Nièvre grâce à l action du Conseil général et de l agglomération de Nevers. En effet, cette technologie hertzienne permet l accès au haut débit, avec des stations couvrant chacune une zone de 3 à 20 kilomètres. Néanmoins, le nord de la région compte encore de nombreuses zones blanches. La Stratégie de cohérence régionale pour l aménagement numérique (SCORAN) prévoit un déploiement de l accès à 50 % de la population en 2017, visant l objectif d une couverture intégrale en La montée en débit des territoires est ensuite planifiée par les Schémas départementaux d aménagement numérique, documents opérationnels rédigés à l échelle des départements. Ces derniers identifient les sites prioritaires de déploiement, parmi lesquels figurent zones d activités économiques stratégiques, établissements de santé et d enseignement, services/espaces publics et sites à valoriser. Tandis que les opérateurs privés prévoient d équiper en fibre optique les principales agglomérations (soit 35 % du territoire régional), les collectivités s associent pour équiper les territoires jugés non rentables par les opérateurs privés. La qualité de la couverture numérique constitue un enjeu essentiel pour les territoires, notamment ruraux. Si un accès numérique performant n est pas une garantie d attractivité résidentielle ni économique, son absence représente un handicap très largement évoqué par les acteurs du territoire. SRADDT Bourgogne 32

33 c) Evolution des modes de vie et allongement des distances quotidiennes Dans un contexte de croissance démographique relativement faible, la périurbanisation, soit le desserrement de la population des villes-centres, bénéficie en premier lieu aux petites communes rurales proches, avec un accroissement limité des zones urbanisées périphériques. Ces deux éléments conduisent à une faible extension du périmètre des unités urbaines tel que défini par l INSEE (zone de bâti continu sans coupure de plus de 200 mètres et qui compte au moins habitants). Entre 1999 et 2010, la progression de l influence urbaine a essentiellement concerné le pourtour de Dijon, les bassins du Creusot et de Montceau-les-Mines, le nord de Nevers ainsi que les communes sous influence francilienne, au nord de Sens. Si les territoires urbains gagnent de la population et que le mouvement d étalement urbain se poursuit, l emploi connait un net mouvement de concentration autour des centralités urbaines. Dijon, Beaune, Chalon-sur-Saône et Mâcon, de même que Sens et Auxerre, renforcent ainsi nettement leur fonction de pôle d emploi, dans un contexte de périurbanisation croissante. Malgré une perte de dynamisme démographique, l emploi demeure relativement stable dans les territoires ruraux, à l exception du versant ouest de la région. Certains territoires cumulent les déficits d attractivité, comme c est le cas pour quelques petites communes à l instar de Gueugnon ou Tonnerre, qui connaissent une perte de dynamisme importante. Cette tendance à la dissociation spatiale entre lieu de résidence et lieu de travail constitue une tendance forte des dynamiques territoriales récentes de la Bourgogne. Même si cette situation n est pas spécifique à la région (et s avère être moins marquée que dans d autres régions), elle n est pas sans impact. En effet, la conséquence première de cette tendance concerne l allongement des distances quotidiennes de déplacement. Les Bourguignons font partie des français qui effectuent les plus longs trajets : en moyenne 21 km par jour pour la population active. Cette distance a fortement augmenté ces dernières années (+50% entre 1999 et 2006). Conséquence : une progression des dépenses liées au coût du transport, et une vulnérabilité plus forte par rapport à une hausse du coût des carburants. Des impacts différenciés selon les territoires : SRADDT Bourgogne 33

34 o Une forte dépendance des actifs périurbains à des distances domicile travail longues, généralement effectuées en véhicule individuel ; par conséquent le poids sur les dépenses des ménages est très élevé. o Moins de déplacements longs pour les ménages des communes rurales, avec des dépenses moins élevées, mais un impact proportionnellement aussi important que pour les ménages périurbains (en raison de revenus en moyenne plus bas en milieu rural). SRADDT Bourgogne 34

35 Les points clés : Des mobilités quotidiennes qui s organisent autour de l armature urbaine Une accessibilité très contrastée selon les territoires Quelques points sensibles, notamment pour les secteurs ruraux : accès à la santé et maintien des professionnels en milieu rural, desserte numérique La déconnexion spatiale entre lieu de résidence et lieu d emploi constitue une tendance de fond, aux conséquences sociales importantes La progression de la dépendance à des distances quotidiennes longues, le renforcement de la vulnérabilité des populations SRADDT Bourgogne 35

36 2.2. Les pressions et interactions avec l environnement a) Continuités écologiques et biodiversité La Bourgogne présente un patrimoine environnemental et paysager exceptionnel. La «trame verte et bleue», telle que définie dans le Schéma régional de cohérence écologique, couvre une partie très significative du territoire régional, soit 47% pour les réservoirs de biodiversité et 71% pour l ensemble réservoirs et corridors. Ces chiffres traduisent la qualité des paysages de la région et la relative bonne connectivité des milieux naturels. Elle est composée de réservoirs forestiers (impliquant les forêts et les corridors les reliant, soit 44 % du territoire régional), de zones humides, de réservoirs issus des prairies et bocages, ainsi que de pelouses et landes sèches. La préservation de ces espaces contribue pleinement à l amélioration du cadre de vie de la population bourguignonne. Evolution de la densité de population (en habitants / hectare) De 0 à 5 Supérieure à 5 SRADDT Bourgogne 36

37 b) Impacts des dynamiques démographiques et économiques sur l environnement Cette biodiversité apparaît relativement préservée en raison du caractère rural de la Bourgogne, et de la faiblesse des pressions urbaines sur l environnement. Cependant, comme le montre le graphique ci-dessous, la progression de l artificialisation des sols a été, en Bourgogne, proportionnellement plus forte que dans les autres régions françaises au regard de l évolution de sa population. Cette évolution traduit les phénomènes de perte d attractivité résidentielle des centres villes précédemment évoqués. Progression de l artificialisation et augmentation de la population en France métropolitaine entre 2000 et 2006 Sources : UE-SOeS, Corine Land Cover 2006, et Insee, estimations de population, traitement CGDD Au-delà de ces tendances générales, plusieurs phénomènes sont cependant à souligner en termes d impacts des activités humaines sur la biodiversité. Entre 1999 et 2008, l espace urbain s est étendu de 30 %. Ce phénomène est principalement observable sur l axe Dijon-Macon, ainsi qu autour des villes de Sens, Auxerre et Nevers. Infrastructures de transport et périurbanisation provoquent des coupures au sein des continuités écologiques, avec fragmentation de l espace, isolement de certaines communautés peu mobiles, formation d îlots de chaleur, dégradation des milieux aquatiques, etc. Sur le reste du territoire régional, ces pressions périurbaines apparaissent nettement plus limitées. Il apparaît cependant que la biodiversité «ordinaire», c est-à-dire les espaces naturels qui ne bénéficient pas de protection particulière, s avère fragilisée, que ce soit en termes de recul de la biodiversité ou de banalisation des paysages. SRADDT Bourgogne 37

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