LA MUTATION DU CORPS MEDICAL

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1 LA MUTATION DU CORPS MEDICAL Les aspirations de nos jeunes confrères ont considérablement évolué, et le sondage réalisé par BVA pour le Conseil National de l Ordre des Médecins en mars 2007 est très riche en enseignements. (17). Ce sondage a porté sur 500 médecins nouvellement inscrits, et 3700 étudiants (2308 étudiants en DCEM2 et 1393 internes en troisième année). Lorsque nos jeunes confrères exercent en zone rurale ou en banlieue dans une cité populaire, ils disent être heureux d exercer leur métier à l endroit où ils sont, à MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 1

2 98 % pour ceux qui exercent en zone rurale, et à 92 % lorsqu ils exercent en banlieue. Ici on voit que 36 % des étudiants et 40 % des jeunes médecins sont prêts à venir exercer en zone rurale. 37 % des étudiants et 36 % des jeunes médecins sont prêts à exercer en banlieue de grandes villes dans une zone populaire. Il s agit là d un renversement de tendance, une étude réalisée en 2001 montrait que la proportion de nos jeunes confrères prêts à exercer en zones défavorisées était inférieure à 10 %! MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 2

3 Les attentes de nos jeunes confrères sont en premier lieu l épanouissement personnel, la possibilité de trouver un emploi pour son conjoint, et enfin de pouvoir exercer son métier le mieux possible. Ne pas répondre à ces attentes, c est perdre des chances d attirer de nouveaux professionnels.! Sur le schéma ci-dessous, si on analyse les mesures jugées les plus convaincantes par nos jeunes confrères pour venir exercer dans des zones sous médicalisées, on retrouve dans les 5 premières places, la réalisation de maison de professionnels de santé à 93%, une prime ou aide à l installation à 91%, un travail en collaboration avec les autres professionnels et le travail en le réseau à 85%, la mise à disposition d un local par la municipalité à 84%, enfin favoriser l exercice à temps partiel à 67%. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 3

4 Il s agit là d un véritable plaidoyer pour une maison de santé pluridisciplinaire, où notre jeune professionnel doit être accueilli par les seniors (compagnonnage), et travaillera en collaboration (au sein des réseaux de santé), voire optera pour un temps partiel s il le désire. A travers ce sondage, on perçoit la crainte qu ont nos jeunes confrères de ce moment difficile qui est l installation, de travailler seul ou de se retrouver isolé dans une zone sous-médicalisée, et de ne plus maîtriser son temps professionnel. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 4

5 Concernant les chirurgiens-dentistes sur le territoire national, la situation n est pas plus brillante. On comptait chirurgiens-dentistes aux 31 décembre 2006, soit une densité de 65 pour habitants (47,48). 92 % sont libéraux, deux tiers ont une assistante dentaire qualifiée, la féminisation de leur profession est moins marquée (les femmes sont surtout présentes dans le secteur salarié qui représente 8 % du total des chirurgiens-dentistes), mais on retrouve toujours une inégalité flagrante de répartition sur le territoire. L âge moyen était de 42 en 1990, il est de 47 ans en Depuis 2004, on observe une diminution régulière des effectifs de 2 % par an. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 5

6 On observe ainsi sur les cartes fournies par la DRESS (47,48) que l Aquitaine a une densité régionale de 74 chirurgiens-dentistes pour habitants (moyenne nationale à 68), et que cette région est comme pour les médecins au-dessus de la densité nationale. De la même manière une analyse plus fine au niveau de chaque département montre une grande disparité de ces derniers : la Gironde et les Pyrénées atlantiques ont une densité supérieure à 120 % de la densité nationale, le Lot-et-Garonne et les Landes sont aux alentours de cette densité nationale, alors que la Dordogne a une densité de chirurgiens-dentistes inférieure à 90 % de la densité nationale. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 6

7 La situation est donc plus dégradée chez les chirurgiens-dentistes que chez les médecins. Le numerus clausus semble ainsi avoir causé des effets plus délétères, le schéma ci-dessous reproduit l impact sur la densité en chirurgiens-dentistes en fonction de l évolution du numerus clausus. Le creux de la vague est pour 2025 comme le montre le schéma ci dessous l impact des différentes hypothèses de numerus clausus réalisées par le Conseil de l Ordre des dentistes. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 7

8 En ce qui concerne les pharmaciens, seuls sont étudiés dans le cadre de ce travail les pharmaciens d officine. Au 1 er janvier 2008, l ordre national des pharmaciens a recensé pharmaciens inscrits sur ces tableaux, dont pharmaciens d officine. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 8

9 Pour une moyenne nationale de 36,8 pharmacies pour habitants, l Aquitaine est au-dessus de cette moyenne avec 41,7 pharmacies pour habitants. Il faut rappeler qu il n y a pas de «liberté d installation» pour les pharmacies, elles sont réparties sur le territoire après autorisation de l administration, en fonction de la population desservie ; ce qui explique peut-être une meilleure adéquation de l offre aux besoins réels (et non ressentis) par la population. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47 Page 9

LE FINANCEMENT. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l Ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47Page 1

LE FINANCEMENT. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l Ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47Page 1 LE FINANCEMENT Il ne faut pas se le cacher, le financement est une difficulté et de nombreuses maisons médicales dans les 10 dernières années, qui fonctionnaient de manière satisfaisante, sont «décédées»

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