Les entreprises et le recrutement en Belgique en 2000
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- Ariane Émond
- il y a 7 ans
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1 KATHOLIEKE UNIVERSITEIT LEUVEN Communiqué d prss Bruxlls, l 22 novmbr 2001 Ls ntrpriss t l rcrutmnt n Blgiqu n 2000 Jron Dlmott, Grt Van Hootgm & Johan Djonckhr Etud réalisé à la dmand d l UPEDI, Fédération ds ntrpriss d travail intérimair Jron Dlmott, Grt Van Hootgm & Johan Djonckhr (2001), Ls ntrpriss t l rcrutmnt n Blgiqu n 2000, Bruxlls/Luvn, UPEDI/HIVA-K.U.Luvn. Hogr instituut voor d arbid
2 p.2/2 Ls ntrpriss t l rcrutmnt n Blgiqu n 2000 Un nquêt réalisé par Hiva 1. Turbulncs sur l marché du travail En 2000, ls ntrpriss blgs ont ngagé prsonns, c qui rprésnt un augmntation d 38% par rapport à L turnovr s élèv à 17,5%. Concrètmnt, cci signifi qu n 2000 un pu plus d 17 prsonns sur 100 (travaillurs, juns sortis d l écol, chômurs t inactifs) ont trouvé ou ont changé d mploi. La conjonctur favorabl a ngndré un grand mobilité profssionnll. L nombr total d ntrés sur l marché d l mploi st ncor plus élvé. Puisqu, à côté d cs ngagmnts, pas moins d missions d intérim ont été prstés. L travail intérimair rprésnt donc la moitié d tous ls flux ntrants sur l marché d l mploi. Juns sortis d l écol Inactifs Chômurs Vacancs d mploi Missions d intérim Marché du travail 2. L marché d l intérim En moynn, 12,7% ds ntrpriss blgs ont travaillé avc ds intérimairs sur bas trimstrill. C chiffr cach néanmoins d importants différncs slon la taill t l sctur ds ntrpriss. Ainsi, 33,8% ds ntrpriss moynns t 65,7% ds grands ntrpriss ont fait appl à l intérim. Dans l industri, la proportion attint pratiqumnt un ntrpris sur quatr. Un ntrpris sur cinq conçoit l utilisation d l intérim comm un manièr d rcrutr du prsonnl (fix). C motif d rcrutmnt st baucoup plus souvnt évoqué qu n L travail intérimair figur n têt ds instrumnts d flxibilité utilisés par ls ntrpriss moynns t à la duxièm plac dans ls grands ntrpriss. Dans l industri, il st égalmnt l prmir ds instrumnts d flxibilité utilisés. La part ds fonctions manulls t administrativs st n rcul par rapport à L importanc croissant ds fonctions d srvic st n rvanch rmarquabl. Ls intérimairs sont donc affctés à ds fonctions toujours plus divrsifiés. 3. Vacancs d mploi pourvus La part ds ntrpriss ayant pourvu ds vacancs d mploi sur bas trimstrill a augmnté progrssivmnt d 15,7% n 1995 à 23,3% n En moynn la part ds PME ayant pourvu ds vacancs d mploi sur bas trimstrill a augmnté alors qu la part ds grands ntrpriss a diminué. Ajoutons qu ls plus ptits ntrpriss ont dû ngagr plus pour ds raisons d rmplacmnt qu pour ds raisons d xtnsion (nouvlls fonctions). En 2000, ls fonctions manulls étaint ls plus dmandés. En comparaison avc 1998 ls xigncs n matièr d formation ont fortmnt diminué: la part d fonctions pour lsqulls on xigait au minimum un diplôm d l nsignmnt supériur st passé d 33,1% n 1998 à 24,2% n Cci st rmarquabl compt tnu du fait qu ntr 1996 t 1998 ls xigncs n matièr d formation ont systématiqumnt augmnté.
3 p.3/3 Nivau d formation xigé dans ls vacancs d mploi pourvus, par catégoris, , n % Ensignmnt supériur au minimum 28,0 29,8 33,1 24,2 Ensignmnt scondair supériur 26,0 30,2 25,1 29,4 Ens. scondair infériur au maximum * 46,0 40,0 41,8 46,4 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 * Y compris pas d formation particulièr xigé Ls xigncs n matièr d xpérinc profssionnll ont tndanc à augmntr. Dans plus d six mplois vacants sur dix, on dmand xplicitmnt un candidat doté d xpérinc profssionnll, alors qu, d après l étud d 1995, c critèr n était xigé qu pour 53,1% ds fonctions vacants. En périod d pénuri, manifstmnt, on fait ds concssions sur l plan d la formation t l on compns cla par ds xigncs plus grands n matièr d xpérinc profssionnll. Cci corrspond d aillurs au constat slon lqul ls vacancs d mploi sont, au fil ds annés, d plus n plus pourvus par ds prsonns qui étaint déjà n activité auparavant. La comparaison sur plusiurs annés mt n évidnc la diminution général du nombr d critèrs d sélction détrminants ntr 1995 t En périod d pénuri on pos manifstmnt moins d xigncs. On notra n particulir l rcul du nivau d formation n tant qu critèr d sélction ntr 1995 t L sx t l âg du candidat sont aussi baucoup moins ds critèrs d sélction. Vacancs d mploi difficils à pourvoir t fonctions critiqus Ls ntrpriss ont ds problèms pour pourvoir nviron la moitié ds fonctions vacants. Finalmnt 66,9% ds vacancs d mploi ont quand mêm été pourvus. Pour 15,3% d ntr lls cla s st avéré très difficil, pour 33,1% ds vacancs d mploi l candidat adéquat n a pas été trouvé, la vacanc d mploi n a pas été pourvu ou bin a été annulé (=fonction critiqu). Fonctions critiqus (Ppas ncor pourvu après 3 mois) 33,1% 500 Difficil à pourvoir 15,3% ,8% 66,9% Facil à pourvoir 51,6% ,2% Total: Pour plus d trois vacancs d mploi difficils à pourvoir sur quatr, ls chfs d ntrpriss attribunt l problèm à un pénuri d candidats (raison quantitativ). Pour ls fonctions critiqus, c st mêm l cas nuf fois sur dix. Lorsqu la raison st plutôt d natur qualitativ, ils invoqunt surtout l manqu d xpérinc ds candidats, un nivau d formation insuffisant ou un attitud inadéquat. 4. Ls pratiqus d rcrutmnt ds ntrpriss
4 p.4/4 En 2000, l nombr moyn d filièrs d rcrutmnt utilisés par vacanc d mploi s élèv à 1,6. Cci rprésnt un fort augmntation par rapport à 1998 (1,3 filièr). Il smbl donc qu n périod d pénuri sur l marché du travail, ls ntrpriss utilisnt un évntail toujours plus larg d filièrs d rcrutmnt. Ls annoncs ont la plus grand part d marché (27,5%) sur l marché du rcrutmnt n Blgiqu, ls agncs d intérim rprésntnt un part d marché d 10,1%. Il s agit bin ntndu du rcrutmnt d travaillurs fixs par l biais ds agncs d intérim. D plus l sctur du travail intérimair rst un filièr d rcrutmnt très utilisé dans un séri d sgmnts importants (industri t grands ntrpriss) où il st fortmnt implanté. Globalmnt, ls filièrs d rcrutmnt formlls ont un part d marché d 54,2%, c qui rprésnt un légèr augmntation par rapport aux annés précédnts. Cci résult ssntillmnt d l augmntation d la part ds srvics publics d placmnt (d 11,6% à 14,8%). La part d marché ds filièrs informlls rcul par contr d 48,5% n 1998 à 45,2% n 2000, du fait principalmnt d un chut d la filièr ds candidaturs spontanés. Classmnt ds filièrs d rcrutmnt (part d marché n %) Prsonnl d l ntrpris Rlations d l ntrpris L Candidaturs spontanés Ecols-inst. d formation r c r u t m n t n Annoncs Agncs d intérim ORBEm-Form-VDAB Buraux d rcrutmnt Wbsit d l ntrpris Sit mploi Autr canal % lign (wbsit d l ntrpris ou sits mploi) st parvnu, n pu d tmps, à s taillr un plac timid n tant qu filièr d rcrutmnt, mais il n st n aucun cas qustion d substitution ds médias papirs. Intrnt smbl s êtr intégré plus fortmnt à Bruxlls t n Flandr, dans l sctur quatrnair t ls grands ntrpriss. Il faut toutfois insistr sur l fait qu intrnt n doit pas êtr surstimé n tant qu filièr d rcrutmnt à part ntièr. Il s agit toujours d un filièr complémntair t il n rmplac pas ls filièrs d rcrutmnt classiqus. D plus, l fficacité d ctt filièr rst très faibl. 5. Caractéristiqus ds prsonns ngagés?? Environ trois candidats ngagés sur quatr (77,1%) ont été ngagés sous contrat fix. La part ds contrats fixs dans l flux ds ntrés sur l marché d l mploi a progrssivmnt augmnté ntr 1995 t 2000.?? En périod d pénuris, ls prsonns moins qualifiés (avc au maximum un diplôm d l nsignmnt scondair infériur) bénéficint d manièr croissant d chancs sur l marché du travail. La part ds candidats ngagés hautmnt scolarisés (nsignmnt supériur ou univrsitair) attint 30,2%, tandis qu ls candidats moins qualifiés rprésntnt 33,5%. Cs drnirs rprésntaint 29,6% ds prsonns ngagés n 1998.
5 p.5/5 46,1% ds candidats ngagés travaillaint déjà t ont donc changé d mploi. En hauss significativ par rapport aux annés précédnts, ctt part a augmnté progrssivmnt ntr 1995 t 1998 d 28,1 à 39,4%. Si l on tint compt d l âg ds candidats ngagés, on s aprçoit qu 41% d ntr ux ont moins d 25 ans t qu 4,1% ont plus d 45 ans. Soit un hauss d 41,4% par rapport à L group ds plus âgés st manifstmnt plus sollicité n périod d haut conjonctur t d pénuris sur l marché d l mploi ou 2001? Conclusions t rcommandations Turbulncs sur l marché du travail mobilité t volatilité La conjonctur économiqu favorabl a provoqué n 2000 un mobilité énorm sur l marché du travail. Ls difficultés n matièr d rcrutmnt d prsonnl ont tourmnté l nsmbl d l économi. La moynn d 23% d vacancs d mploi difficils à pourvoir rprésnt l doubl ds chiffrs d 1998 (11,3%). Baucoup (trop?) d moyns ont dû êtr mobilisés pour rcrutr du prsonnl. En périod d pénuri ls ntrpriss multiplint d manièr considérabl ls filièrs d rcrutmnt, c qui réduit automatiqumnt lur fficacité. L travail intérimair rprésnt la moitié ds flux ds ntrés sur l marché d l mploi. L intérim paraît êtr un instrumnt idéal pour facilitr la réactivation t la réintégration ds chômurs, dans l cadr d la politiqu visant à augmntr l taux d activité. L intérim n périod d turbulncs D plus n plus d ntrpriss (près d un sur cinq) déclarnt utilisr l intérim comm un moyn pour rcrutr du prsonnl. L institutionnalisation d l intérim dans l procssus global d rcrutmnt t d sélction n put donc plus êtr nié. Cla confèr au sctur un rôl privilégié pour concvoir t mttr n œuvr ds actions visant à maîtrisr t contrôlr, slon ls bsoins, ls turbulncs sur l marché d l mploi. Et c d autant plus qu l sctur d l intérim smbl d miux n miux réussir à prcr sur ls sgmnts porturs du marché d l mploi. Ainsi, ntr 1995 t 2000, la part ds fonctions d srvic t ds fonctions commrcials dans l nsmbl ds fonctions pour lsqulls on dmand ds intérimairs st passé d 15,3% à 23,9%, Ls ptits t moynns ntrpriss ont d gros bsoins d prsonnl. Ls ntrpriss comptant moins d 10 travaillurs ont mbauché 39,5% du total ds prsonns ngagés. D autr part, il smbl qu cs bsoins s situnt dans à pin 20% ds ptits ntrpriss t qu, contrairmnt aux grands ntrpriss, lls doivnt ngagr surtout pour rmplacr ds collaboraturs. Ctt répartition inégal ds bsoins d rcrutmnt ntr ptits, moynns t grands ntrpriss pos aux intérmédiairs sur l marché du travail un problèm d détction. D plus, ll mt n évidnc qu l rcrutmnt t la sélction doivnt êtr nvisagés dans l cadr plus larg d la gstion ds rssourcs humains. Difficultés d rcrutmnt ou ffts d mod? Quand on parl d fonctions difficils à pourvoir ou d fonctions critiqus, on a souvnt tndanc à rgardr n dirction ds spécialists ds tchnologis d l information t d la communication t vrs cux qu l on appll ls candidats à haut potntil. Ls résultats d l étud montrnt toutfois qu c réflx n st pas toujours fondé. En fft, ls fonctions manulls t administrativs, c st-à-dir ls fonctions plutôt traditionnlls, rprésntnt non sulmnt la moitié ds ngagmnts (50,4%), mais aussi plus d la moitié ds fonctions difficils à pourvoir (54,5%) t ds fonctions critiqus (58,7%). C sont là ds chiffrs qui nous contraignnt au réalism. La lutt contr ls turbulncs sur l marché d l mploi pass par un politiqu réfléchi qui s défi ds caprics t ds mods. Flxicurity. Alors qu l on dénombrait ncor un tirs d contrats tmporairs à l ngagmnt n 1995, c pourcntag st tombé à 23% n D autr part, n cinq ans d tmps, la proportion d contrats tmporairs dans la population activ a doublé pour attindr qulqu 10%. Fac à cs chiffrs, l débat sur la flxicurity dvint d un actualité brûlant pour l sctur d l intérim. D un part, l sctur st un actur important dans l flux ds ntrés, mais, d autr part, il n put pas fair usag d tout un séri d outils, comm par xmpl, ls contrats à
6 p.6/6 duré indétrminé. Détail piquant: ls chancs d décrochr un mploi fix sont supériurs à la moynn pour ls candidats rcrutés par l biais d un ntrpris d travail intérimair (82%). Modification ds habituds d rcrutmnt t d sélction. Ls mployurs modèrnt lurs xigncs dans lur rchrch d prsonnl, surtout n c qui concrn l nivau d formation. Ls xigncs n matièr d xpérinc profssionnll n dvinnnt plus importants. Ctt répons n fait qu intnsifir ls turbulncs sur l marché d l mploi puisqu ls mployurs s adrssnt d plus n plus aux travaillurs déjà n activité. Ls inactifs ont plus facilmnt accès au marché d l mploi. Pas moins d chômurs ou inactifs ont trouvé l chmin du marché d l mploi n 2000, soit un hauss d 31,6% par rapport à Pour cux qui chrchnt à augmntr l taux d activité, il y a là d quoi s réjouir. Ainsi nvisagé, l anné 2000 st bl t bin un anné qui a apporté ds motifs d satisfaction. L paradox d la mobilité. Ls travaillurs dvinnnt plus mobils n périod d pénuri. Just au momnt où ls mployurs voudraint ls gardr. On n parl alors plus qu d rtnir t d fidélisr l prsonnl. Si l on vut présrvr l économi t l nsmbl ds acturs concrnés d tls chocs, il faut s attaqur à c paradox. Pour cla, il faut mnr un politiqu indépndant ds cycls économiqus t promouvoir un politiqu d gstion du prsonnl axé sur la réalité évolutiv du marché d l mploi auprès d tous ls acturs qui sont actifs sur c marché. Un tll politiqu prévntiv, tnant compt d ctt réalité évolutiv du marché d l mploi, n put s bornr à isolr la problématiqu ds ntrés sur l marché d l mploi d la gstion global ds rssourcs humains. Sinon, on continura à courir drrièr l marché d l mploi. L aspct ntré t l aspct sorti sont n fft ls dux xtrémités d un problématiqu global d qualification. Cla signifi qu la politiqu d formation, qu ll soit mis n œuvr par ls ntrpriss ou par ls prstatairs intrmédiairs, doit êtr mis n rlation avc cs dux aspcts. Cla signifi égalmnt qu la manièr dont l organisation du travail évolu doit êtr pris n considération par cux qui sont actifs sur l marché d l mploi. Brf, la formation, l rcrutmnt t la sélction, la mobilité t la définition ds fonctions doivnt fair parti d un politiqu intégré d gstion d la carrièr. Ls intrmédiairs du marché d l mploi occupnt un position idéal pour jour, dans c cadr, un rôl d facilitatur, au profit ds mployurs t ds travaillurs. Sulmnt, cs intrmédiairs n couvrnt généralmnt qu un sul aspct du cycl d la gstion ds rssourcs humains,... L sctur du placmnt privé smbl êtr conscint d c problèm dpuis pas mal d tmps. Il st, dpuis longtmps déjà, dmandur d un changmnt dans c domain t il jou, vis -à-vis d autrs intrmédiairs, un important rôl d pionnir. Ptit à ptit, ls obstacls juridiqus qui mpêchaint d proposr ds srvics intégrés smblnt n voi d êtr lvés. En 1999, l Parlmnt flamand a approuvé l nouvau décrt sur l placmnt. C décrt prévoit la possibilité pour un mêm société d offrir différnts forms d srvics dans l domain d la gstion ds rssourcs humains. En Walloni t à Bruxlls, on prnd aussi actullmnt ds initiativs n vu d supprimr l régim d cloisonnmnt. L abrogation d ctt réglmntation n mpêch pas qu d nombrux problèms opérationnls doivnt ncor êtr résolus. Ell n mpêch pas qu dans l ffort pour concvoir un offr d srvics intégrés n fonction d un politiqu d gstion ds rssourcs humains axé sur la réalité évolutiv du marché d l mploi, on puiss voir surgir ds conflits d intérêt ntr l privé t l public. Laissr la concption d un stratégi adéquat pour l marché d l mploi trébuchr sur ds obstacls opérationnls t tactiqus rvindrait cpndant à mttr la charru avant ls bœufs. En rvanch, si l on parvint à concvoir t à structurr la politiqu du marché d l mploi d manièr logiqu, la qustion 2000 ou 2001? finira, avc l tmps, par n plus s posr.
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