19 Rue Faidherbe BOURGES - : CCP L - LA SOURCE

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1 Impossible d'afficher l'image liée. Le fichier a peut-être été déplacé, renommé ou supprimé. Vérifiez que la liaison pointe vers le fichier et l'emplacement corrects. ASSOCIATION DES MEMBRES DE L ORDRE DES PALMES ACADEMIQUES 19 Rue Faidherbe BOURGES - : CCP L - LA SOURCE VOYAGE A BESANÇON Le vendredi 7 octobre à 6 heures du matin et par temps pluvieux, nous sommes 40 Amopaliens, confortablement installés dans le car, en partance pour un voyage de trois jours en Franche- Comté. Trois temps forts pour cette escapade: la visite d Arc-et-Senans et Salins-les-Bains, puis de la ville de Besançon et la rencontre avec des membres du bureau de la section du Doubs, au Centre International de Séjour où nous sommes hébergés. La Franche-Comté comprend les départements du Jura, de la Haute-Saône, du Territoire de Belfort et du Doubs. Bordé au nord et à l est par les Vosges et le Jura, à l ouest par la Bourgogne, sa superficie est de km2, pour une population de habitants, une des plus faibles densités de France., chef-lieu Besançon, environ habitants. Son climat est semi continental, bien qu en février le bourg de Mouthe pulvérise des records de froid (-35 C ). Dans les terrains à dominante calcaire (jurassique) l érosion a creusé des vallées encaissées, de profonds canyons, une foule de gouffres, de lacs et de rivières souterraines, mais aussi des plaines et des plateaux fertiles. La Franche-Comté est la plus boisée des provinces françaises, chênes, hêtres et magnifiques sapinières couvrent 43 % de son territoire. L architecture est dictée par la rudesse des éléments. Les fermes sont trapues avec de lourds toits protecteurs, des murs épais percés de discrètes fenêtres, des façades parfois bardées de planchettes de bois (tavaillons). Elles sont souvent divisées en trois parties : maison d habitation, vaste étable et grange pour stocker le foin durant les longs mois d hiver. Certaines maisons présentent de curieuses tourelles dites «viorbes» qui cachent des escaliers extérieurs et de grosses lucarnes, d autres ont des caves ou des greniersforts : petits bâtiments construits à l écart ou étaient conservés les objets de valeur, soustraits ainsi aux risques des incendies. A l intérieur se trouve le «tuyé» immense cheminée où sont fumés jambons et saucisses. et la grande horloge comtoise dont le tic-tac vivant marque le temps. 1

2 Les clochers constituent également un trait particulier de l architecture franc-comtoise. Durant tout le XVIII e siècle. le clergé inquiet de la présence proche des luthériens à Montbéliard et des calvinistes à Genève, lance une spectaculaire campagne de reconstruction des églises, c est de cette période que datent la plupart des étonnants et élégants clochers que l on adjoint aux édifices existants. Emergeant des villages, leurs silhouettes en forme de biberons, sont souvent coiffées de toitures à tuiles vernissées ou de lamelles de bois. La Franche-Comté est proportionnellement à sa taille la plus industrialisée de France. Le complexe industriel de la région de Montbéliard avec les usines Peugeot, installé depuis 1912 à Sochaux, reste encore, malgré les restructurations, le principal employeur comtois ( emplois). Le groupe Solvay à Tavaux produit à partir de la saumure pompée dans le sol de la soude caustique du chlore et des matières plastiques. Alstom est spécialisé dans la traction électrique (moteurs de métro et rames de TGV). Besançon et le Haut-Doubs, secteurs historiques de l industrie horlogère, se sont en partie reconvertis dans les microtechniques. Le bois a permis l implantation d ébénistes, de luthiers et de fabricants de jouets. Mais la grosse production en Franche-Comté reste l élevage bovin. Un tiers du cheptel est destiné à la boucherie, le reste à la production laitière pour la fabrication des fromages, dont le Comté, protégé par son AOC depuis Il est traditionnellement produit par des coopératives «les fruitières», sous forme d énormes meules de 36 kg La flore variant d une montagne à l autre, il arbore une incroyable diversité de crus. Autres spécialités, le Mont d Or, l édel de Cléron, le morbier et la cancoillotte. La Franche Comté, c est aussi l histoire du sel. Nous allons donc consacrer le samedi à la visite de deux sites incontournables, Salins-les-Bains et Arc-et-Senans. On trouve des éléments qui constituent le sel dans presque toutes les roches terrestres. Voici des milliards d années l écoulement de l eau de pluie a dissous et entraîné ces sels minéraux qui se sont retrouvés dans les mers et les océans. Le dépôt salifère de Salins-les-Bains s est formé à l ère secondaire il y a près de 210 millions d années. Au cours des temps l eau s est évaporée et le sel, mélangé à d autres éléments, s est accumulé, solidifié, au point de devenir une roche compacte de sel gemme. Quelques millions d années plus tard, la mer a de nouveau envahi la région et déposé des sédiments sur le gisement, exploité à près de 250 mètres de profondeur. De tous temps indispensable à l homme, le sel a, au XVIII e siècle, une importance considérable. On l utilise pour la conservation des aliments, le traitement des peaux, la fabrication du verre, de l argenterie et de certains médicaments. Il est lourdement taxé par un impôt, la gabelle. A Salins-les Bains nous visitons d impressionnantes galeries souterraines (voûtes et arcs XIII è et XIX è s.). Elles reliaient deux puits où les sources d eau salée étaient recueillies dans des bassins puis remontées en surface par différents procédés d élévation. La saumure captée se déversait dans de grandes cuves métalliques (les poëles) ; longuement chauffée elle se transformait en sel par évaporation.le sel récolté par les «tireurs» à l aide d un «rable», sorte de grand râteau, était séché conditionné et stocké dans les magasins. Pour le chauffage de la saumure la quantité de bois employé était énorme, les ressources forestières autour de Salins s épuisant on décida alors de construire à Arc-et-Senans, en bordure de la forêt de Chaux un nouveau site. Les travaux, confiés à l architecte Nicolas Ledoux, furent effectués de 1775 à L usine reçut la saumure de Salins-les-Bains par une canalisation en bois de 23 km.

3 Lorsque nous arrivons à Arc-et-Senans nous sommes saisis par la beauté épurée et simple de ces bâtiments placés sur un hémicycle à la façon des théâtres antiques ; la maison du directeur en impose par sa façade à colonnades, de part et d autre s alignent 11 bâtiments : lieux de production et lieux d habitation des ouvriers et de leurs familles. La saline était conçue pour fonctionner en totale autarcie, le travail y était rude : dans la chaleur suffocante, l humidité et les risques de brûlures, hommes femmes et enfants, (à partir de 8 ans) travaillaient sur le site, mais pour les conditions de vie du XVIII e S, avoir un toit, un travail, un coin de jardin et être protégé devaient présenter quelques avantages. Claude-Nicolas Ledoux, architecte de génie, visionnaire, empreint des philosophies du Siècle des Lumières a réalisé là son œuvre maîtresse Mais la production de la saline fut en deçà des prévisions et ferma ses portes en 1895, concurrencée par le sel marin amené par le chemin de fer. Actuellement le site abrite le musée «Histoire du sel» et un musée N. Ledoux, dont le Ledoux de toutes les utopies, avec le plan de «la cité idéale de Chaux» qu il rêvait de créer à Arc-et-Senans. Les Salines - Salins-les-Bains et Arc-et-Senans sont inscrites depuis 2002 au patrimoine mondial de l UNESCO. En remontant vers Besançon nous faisons escale à Cléron, au musée du fromage. L accueil est sympathique et la table dressée. Nous découvrons dans nos assiettes 4 variétés de fromages locaux, le tout accompagné d un petit verre de Chardonnay. Moment très convivial! Nous terminons par une visite du musée et par quelques achats assez odorants! Ce même jour vers 19 h. nous embarquons pour une croisière commentée sur la boucle du Doubs. Bien installés sur «le Pont Battant» nous glissons au fil de l eau en dégustant une potée comtoise! La lueur des bougies et les jeux de lumière des projecteurs donnent à cette soirée une atmosphère un peu irréelle. Après avoir franchi le long canal souterrain (375 m.) et une impressionnante écluse églises, tours, bastions, murailles illuminées nous dévoilent leurs silhouettes imposantes. Nous rentrons éblouis par la vision de ce patrimoine exceptionnel. Le lendemain c est à pied, avec un guide, que nous découvrons Besançon. L histoire de cette ville est le reflet du passé historique de la Bourgogne et de la Franche-Comté. La région est habitée par l homme dès la période paléolithique. Au IV è s. avant J.C. le peuple gaulois des Séquanes s y installe. Il lui faudra lutter contre l hégémonie des germains d Arioviste puis, allié à Vercingétorix, contre celle des romains. En 58 av J.C., César vainqueur, entre dans Vesontio (Besançon) et y installe une garnison. Sous la domination romaine la région connaît une ère de prospérité et Vesontio devient au II è s. une magnifique cité (vestiges de la Porte Noire et colonnades de la place Castan). Mais la prospérité est de courte durée, au V e siècle, après le passage des Alamans puis des Burgondes, Besançon n est plus que ruines. En 888 la Franche- Comté entre dans le royaume de Bourgogne. Suivra alors une histoire très compliquée pour cette province, qui passera au gré des alliances, du royaume de France au royaume des Habsbourg.

4 Au XVI è s. sous le règne de Charles Quint, empereur germanique, commence pour la région et Besançon une période de paix et de progrès. En 1519 Charles Quint gouverne «un royaume où jamais le soleil ne se couche» et la Franche-Comté prend goût à une certaine autonomie. La noblesse locale revient aux affaires, certains notables sont nommés à des postes très importants. Ainsi, Nicolas Perrenot de Granvelle est élevé au rang de chancelier de l Empire en 1519 puis de Garde des Sceaux en La ville se couvre d hôtels particuliers dont le Palais de Granvelle est le plus beau. Richelieu ordonne en 1635 l invasion de la Franche-Comté, une guerre terrible terminée en 1644, laisse la région exsangue. Puis Louis XIV revendique le territoire comme étant l héritage de sa femme Marie-Thérèse, fille du roi d Espagne. En 1674, à la tête de ses troupes, il entre en vainqueur dans Besançon. Le traité de Nimègue (1678) confirme l annexion du Comté de Bourgogne à la France. Le roi veut faire de Besançon l une des meilleures places fortes d Europe. Il fait appel à Vauban (stratège et ingénieur de génie). Trente années lui seront nécessaires pour fortifier la ville. Lorsqu on visite Besançon on prend conscience que la cité comtoise, surplombée par le rocher de la citadelle et enserrée par la boucle du Doubs a manqué d espace et que de tous temps les constructeurs ont dû s adapter à cet environnement. Le long de la grande rue s élèvent des façades élégantes restaurées en pierre de Chailluz. Ce calcaire bleu et ocre offre une douce tonalité à l ensemble du centre ancien. Des devises en latin et cadrans solaires ornent certaines portes. On aperçoit des jardinets et des cours intérieures. Pour gain de place des escaliers extérieurs en pierre, ferronneries et balustres en bois y sont installés. On remarque le style andalou de quelques fenêtres. Des fontaines soulignent l angle des rues. Entre 1560 et 1580 le sculpteur comtois Claude Lullier embellira chacune d elles. Nous nous attardons Place Victor Hugo où nous découvrons la maison du grand écrivain et celle des frères Lumière. Nous visitons le Palais Granvelle aujourd hui «Musée du temps» et l hôpital St Jacques dont l apothicairerie, crée au XVII è S. et riche de 250 pots en faïence décorée est une merveille. La montée en car vers la citadelle se révèle assez délicate. Tout se passe bien cependant et nous partons sous un fin crachin, visiter cette forteresse qui s étend sur onze hectares et surplombe la ville de plus de 100 mètres, puissante et majestueuse, avec son front St- Etienne et ses remparts interminables. Chaque année visiteurs franchissent sa porte monumentale pour découvrir son histoire, son architecture et les musées qu elle renferme (Musée comtois, Musée de la Résistance et de la Déportation). La citadelle est inscrite au patrimoine mondial de l UNESCO depuis 2008.

5 Merci aux amis Amopaliens du Doubs d être venus converser avec nous le temps d un repas. Ce voyage restera un moment privilégié d échanges, de découvertes et d émotions. Le temps maussade n a en rien terni notre enthousiasme durant le séjour, ni enlevé le désir de retourner explorer cette belle et intéressante région. Jacqueline Périllat 17/04/2012