Pharmacothérapie de l hépatite C

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1 Pharmacothérapie de l hépatite C L hépatite C, la maladie transmissible par le sang la plus fréquente, est considérée comme un problème majeur de santé publique. Dans le présent article, nous nous proposons de faire le point sur les connaissances actuelles. Nous passerons d abord en revue la pathophysiologie ainsi que le traitement non pharmacologique recommandé. Nous nous pencherons ensuite sur les divers traitements disponibles et l algorithme de traitement à appliquer selon les différentes populations. Enfin, nous présenterons brièvement quelques nouvelles avenues thérapeutiques pouvant être éventuellement intéressantes pour le traitement de l hépatite C. Texte rédigé par Sophie Grondin, résidente en pharmacie, et Hélène Lacasse, pharmacienne. Texte original soumis le 30 mars Texte final remis le 14 juin Généralités Le virus de l hépatite C (VHC), découvert en 1989, est une cause majeure de troubles hépatiques aigus et chroniques, tels la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire, ainsi que de mortalité à l échelle mondiale 1,2. À ce jour, 170 millions de personnes à travers le monde sont infectées par le virus, ce qui en fait la maladie transmissible par le sang la plus fréquente 3. Au Canada, on estime à le nombre de personnes infectées 1. La population infectée serait principalement composée de personnes ayant reçu des transfusions de produits sanguins contaminés, faisant l usage de drogues intraveineuses et ayant été soignées avec du matériel médical contaminé provenant des produits étrangers 1. Partout dans le monde et au Canada, le nombre de cas est en augmentation rapide, surtout chez les personnes faisant l usage de drogues intraveineuses. Considérant les conséquences importantes de l infection chronique, on constate que le VHC constitue un problème de santé publique de grande importance, tant au Canada qu ailleurs dans le monde. Pathophysiologie Le VHC est un Hépacivirus faisant partie de la famille des virus Flaviviridae, dont l homme est le seul hôte naturel 4. Une fois à l intérieur de l hôte, le virus se réplique principalement au niveau du foie, bien qu il y ait aussi évidence de réplication extra hépatique 5. Le VHC est un virus à ARN, dont les légères variations dans la séquence permettent de distinguer les différents génotypes. Il existe six différents génotypes désignés par les nombres 1 à 6 et, parmi ceux-ci, plus de 50 soustypes identifiés par des lettres (1a, 1b, 2b ). Aux États- Unis, le génotype 1 est le plus fréquent (70 %), alors que les génotypes 2 et 3 ont une prévalence de 5 % et 20 % respectivement. On retrouve habituellement le génotype 4 au Moyen-Orient et les génotypes 5 et 6 rarement à l extérieur de l Afrique du Sud et du sud-est de l Asie 4,6. La connaissance du génotype permet de déterminer certaines caractéristiques du traitement. Cependant, jusqu à ce jour, aucun lien n a été établi entre le génotype et l évolution ou la gravité de la maladie 4. De la même façon, la charge virale est aussi un facteur important en ce qui concerne le traitement, mais il n y a pas d évidence qu elle soit liée à la progression de la maladie 7. En effet, il n a pas été prouvé que le virus luimême soit le responsable direct du dommage hépatique lors de l infection chronique. Le génotype 3 serait une exception, car il est le seul génotype directement responsable de l induction d une stéatose 4. Dans la majorité des cas, l infection aiguë est asymptomatique, ce qui explique qu elle n est pas détectée. La durée d incubation du virus est de 50 jours en moyenne, mais peut varier de 15 à 150 jours. Le développement d une hépatite fulminante est rare et l ictère survient rarement. Le niveau d aminotransférases peut varier de légèrement élevé à très élevé et il peut fluctuer au cours de l infection. On fonde le diagnostic d hépatite C aiguë sur les symptômes, le niveau d aminotransférases et l apparition d anticorps anti-vhc généralement détectés de deux à huit semaines après l exposition initiale 8. Malgré la réponse immunitaire cellulaire et humorale induite lors de l infection aiguë, environ 80 % des individus ne peuvent éliminer le virus et, par conséquent, développent une infection chronique 4. La progression de l infection aiguë vers l infection chronique, traditionnellement définie par un niveau élevé d aminotransférases pendant six mois, est maintenant désignée par la persistance du virus pour une durée de plus de six mois dans le sang. Cette transition vers la phase chronique s effectue en l absence de symptômes dans presque tous les cas. La figure 1 schématise l évolution naturelle de la maladie. Celle-ci est problématique à décrire étant donné la grande variabilité observée dépendamment des groupes étudiés et des méthodes utilisées. Par ailleurs, les données actuelles fournissent de l information sur l évolution de la maladie au cours des premières 20 à 25 années suivant l infection initiale. Des études portant sur l évolution de vastes cohortes sur une période plus longue seraient nécessaires afin d avoir un portrait plus juste sur la progression de l infection. La phase chronique de l infection évolue généralement sur plusieurs décennies et le développement d une maladie hépatique de stade avancé durant les deux premières décennies est plutôt rare 5. Chez 15 % à 20 % des patients, la fibrose hépatique se transforme lentement en cirrhose et dans 5 % des cas, en carcinome hépatocellulaire. Dans d autres cas, ce sont des comorbidités ou d autres états médicaux plus communs qui entraînent la mort de l individu 9. La cirrhose se présente cliniquement comme une Révision : Christian Dallaire, md, gastroentérologue, Hôpital Saint- François d Assise, CHUQ, et Ingrid Wagner, B. Pharm. Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre

2 fibrose étendue avec altération des vaisseaux sanguins hépatiques et de la structure normale du foie. De plus, une cirrhose décompensée est associée à une hypertension portale, des ascites, des péritonites bactériennes spontanées et de l encéphalopathie 8. Plusieurs facteurs énoncés dans le tableau I, tels l immunosuppression, la consommation d alcool, l âge lors de l infection et le poids, influencent la progression de la fibrose 7. Tout comme l infection aiguë, l infection chronique est relativement silencieuse. Les patients atteints d hépatite C présentent généralement davantage de manifestations extra-hépatiques qui diminuent la qualité de vie que de manifestations hépatiques, celles-ci survenant à un stade plus avancé de l atteinte hépatique. En effet, 74 % des patients présentent au moins un symptôme, dont les plus communs sont la fatigue, les symptômes rhumatologiques (arthralgies, myalgies et paresthésies) et cutanéomuqueux (prurit, syndrome sicca et syndrome de Raynaud). Cependant, il est difficile d établir une corrélation entre ces symptômes non spécifiques et le virus de l hépatite C. De plus, 50 % des patients ont une anomalie biologique, dont les plus fréquentes sont la présence de cryoglobuline, d anticorps antinucléaires, une concentration de thyroxine basse et des anticorps contre des muscles lisses. Les vasculites graves associées à une cryoglobulinémie sont relativement rares (1 %), bien que la cryoglobulinémie soit l anomalie biologique la plus fréquente (40 %) 7,10. Traitement non pharmacologique Une des mesures les plus importantes pour diminuer ou prévenir la progression vers la fibrose consiste en la réduction de la consommation d alcool. Ainsi, bien qu il n existe aucun consensus à ce sujet, il est recommandé de cesser complètement toute consommation d alcool pendant la durée du traitement pharmacologique, ou encore de limiter l usage à une consommation occasionnelle 2. Il est également recommandé de maintenir un poids-santé, afin de limiter la progression vers la Figure 1- Représentation schématique de l évolution naturelle de l infection par le virus de l hépatite C 20 %-50 % Résolution Infection aiguë 80 % Stable D après référence 4. 50%-80% Hépatite chronique 25 % Stable 20 % Cirrhose ans 75 % Mortalité fibrose chez les patients infectés par le virus de l hépatite C 2. De même, considérant que l infection à l hépatite A peut mener à une hépatite fulminante chez les patients avec une maladie chronique du foie et que la co-infection avec l hépatite B et C est associée à un pronostic pire par rapport à l infection seule avec l hépatite C, la vaccination pour l hépatite A et pour l hépatite B devraient être offerte aux patients qui ne l ont pas reçue 2. Afin de prévenir la transmission du virus de l hépatite C, on doit appliquer différentes mesures 2. Les personnes infectées ne devraient pas échanger des objets, tels que les brosses à dents et les rasoirs, et elles devraient couvrir adéquatement tout saignement. Les dons de sang, d organes ou de sperme sont également à proscrire. Idéalement, on devrait encourager les personnes infectées à cesser la consommation de drogues. Les personnes consommant des drogues intraveineuses devraient éviter de réutiliser ou de partager les seringues et tout autre matériel utilisé pour l administration de drogues. On devrait disposer des seringues et des aiguilles de façon sécuritaire. Enfin, le risque de transmission sexuelle du virus étant faible, les personnes vivant en couple stable n ont pas à modifier leurs pratiques sexuelles (par ex., commencer à utiliser le condom). Pour les autres, on recommande des pratiques sexuelles le plus sécuritaire possible. Cas clinique H.C. est âgée de 35 ans et suit un traitement de maintien à la méthadone depuis six ans. Elle a cessé de consommer depuis 4 ans et a reçu un diagnostic d hépatite C il y a 10 ans. Elle croit avoir contracté l infection lors de partage de seringues pendant les années où elle s injectait de l héroïne. Elle n a jamais reçu de traitement antiviral et n est pas porteuse du VIH. Elle vous a dit récemment que son médecin lui avait mentionné que ses enzymes hépatiques étaient élevées et qu elle attendait les résultats d une biopsie hépatique. Elle vous présente aujourd hui une ordonnance de Pegasys MD 180 µg en injection par voie sous-cutanée à chaque semaine et de Ribavirin MD 200 mg à raison de 3 capsules le matin et de 2 capsules le soir pour une durée d un an. Elle vous demande pourquoi elle est traitée pendant un an, tandis que deux personnes qu elle connaît ont été traitées pendant six mois. Traitement pharmacologique Les résultats recherchés d un traitement de l hépatite C chronique sont l éradication du virus ainsi que la prévention des complications possibles de l infection. On détermine l efficacité d un traitement en mesurant le niveau sérique d ARN du VHC. La réponse au traitement peut être classée selon trois catégories. La première, qui est celle visée, consiste en une réponse virologique soutenue (RVS), définie par une absence continue d ARN du VHC sérique, mesuré à l aide d un 452 Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre 2006

3 Pharmacothérapie de l hépatite C test qualitatif, durant le traitement jusqu à au moins six mois après la fin du traitement. Une réponse en fin de traitement suivie d une rechute est également possible. Chez les patients présentant ce type de réponse, l ARN de l hépatite C devient non détectable pendant le traitement, puis redevient détectable une fois celui-ci terminé. Enfin, il peut survenir une non-réponse, établie par un test quantitatif et définie comme une diminution du niveau d ARN viral inférieure à 2 logs après 12 semaines de traitement. À l opposé, chez les patients présentant une diminution du niveau d ARN viral plus grande que 2 logs après 12 semaines de traitement, on parlera de réponse virologique précoce (RVP). Plusieurs facteurs sont associés à une probabilité augmentée d obtenir une RVS en fin de traitement. Parmi ces facteurs, on retrouve l âge inférieur à 40 ans, un poids corporel inférieur à 75 kg, une maladie modérée telle que déterminée à la biopsie hépatique, l infection par les génotypes 2 ou 3 ainsi qu un niveau sérique d ARN du VHC inférieur à deux millions de copies/ml ou inférieur à UI/mL 11. L atteinte d une RVP après 12 semaines de traitement et l observance de la thérapie sont également des facteurs associés à l obtention d une RVS 11. En effet, lors d une étude, 65 % des patients présentant une RVP atteignaient ensuite une RVS 12. En l absence de contre-indications (tableau II), le traitement est recommandé chez les patients qui présentent un risque élevé de développer une cirrhose, soit les patients présentant un niveau élevé d aminotransférases, un niveau mesurable d ARN de l hépatite C et la présence de fibrose portale ou d inflammation modérée à la biopsie hépatique 6,11. L efficacité de la thérapie a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Au fil des ans, le traitement standard a successivement évolué, en passant de la monothérapie par l interféron alpha, à l association de l interféron alpha avec la ribavirine, pour en arriver au traitement standard actuel. Le traitement standard de l hépatite C chronique consiste présentement en l association d un interféron alpha pégylé (peginterféron ou PEG-IFN) et de la ribavirine. Cette association permet l atteinte d une RVS chez 54 % à 56 % des patients, ce qui est supérieur aux traitements utilisés antérieurement 12,13. Les interférons alpha, faisant partie des interférons de type 1, jouent un rôle primordial dans la réponse immunitaire antivirale en plus d avoir des propriétés antiprolifératives et immunomodulatoires. Le traitement antiviral à base d interféron agit selon les mêmes mécanismes que les interférons endogènes, mais avec une efficacité accrue liée à une concentration augmentée. En plus de son activité antivirale directe, l interféron alpha prévient l apoptose des lymphocytes T et active les cellules T «natural-killer». Il existe deux formes de PEG-IFN commercialisées pour le traitement de l hépatite C, soit le PEG-IFN alpha-2a (Pegasys MD ) et le PEG-IFN alpha-2b (Pegetron MD ). Les interférons pégylés ont été conçus en attachant une molécule de polyéthylène glycol (PEG) de façon covalente à la molécule d interféron alpha (IFNalpha) recombinant. Les PEG-IFN ainsi formés ont un temps de demi-vie plus long, un meilleur profil pharmacocinétique et entraînent de meilleures réponses virologiques. Tous deux s administrent par injection sous-cutanée à raison d une fois par semaine. Le PEG-IFN alpha-2a est administré selon une dose fixe de 180 µg, quel que soit le poids, tandis que le PEG- IFN alpha-2b, dont les concentrations plasmatiques sont dépendantes du poids corporel, est administré à une dose de 1,5 µg/kg. De plus, pour ce dernier, en raison de son élimination partielle par la voie rénale, on recommande des ajustements de dose chez les patients ayant une clairance à la créatinine inférieure à 50 ml par minute. Il n existe aucune étude randomisée et contrôlée comparant les deux agents et utilisant une même dose de ribavirine. Par conséquent, il est impossible d affirmer que l un ou l autre est plus efficace et permet d atteindre des taux plus élevés de RVS. La ribavirine, un analogue nucléosidique de la guanosine, est un antiviral à large spectre. Utilisée en monothérapie, la ribavirine a peu d effet sur les niveaux d ARN de l hépatite C. Elle inhibe de façon directe la réplication du virus en agissant sur l ARN polymérase, induit une déplétion de GTP nécessaire à la réplication de l ARN viral et accroît la mutagénèse virale. L introduction de la ribavirine dans le traitement de l hépatite C, vers la fin des années 1990, alors en ajout au traitement par l IFN alpha, a accru les taux de RVS à environ 30 %. La ribavirine est administrée par voie orale, à raison de deux fois par jour, à une dose de 800 à 1200 mg par jour, dépendant du génotype du virus et du poids du patient. Le choix du régime posologique de ribavirine ainsi que l algorithme et la durée de traitement varieront selon le génotype de virus. Les algorithmes de traitement pour les génotypes 1 et pour les génotypes 2 et 3 sont présentés respectivement aux figures 2 et 3. Ainsi, on constate que la durée de traitement initialement prévue pour un patient présentant un génotype 1 sera de 48 semaines. Chez ces patients, la dose quotidienne de Tableau I - Facteurs associés à la progression de la fibrose hépatique chez les patients infectés par le virus de l hépatite C Association établie Stade de la fibrose Âge lors de l infection Durée de l infection Âge lors de la biopsie Consommation d alcool 50 g/jour Co-infection VIH Décompte des CD4 200/mL Sexe masculin Nécrose Indice de masse corporelle élevé Diabète Stéatose D après référence 7. Association probable Inflammation Tabagisme Consommation modérée d alcool Génotype 3 Aucune association Charge virale Génotype non-3 Mode de contraction du virus Charge virale hépatique Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre

4 ribavirine sera ajustée selon le poids. En effet, un patient ayant un poids inférieur à 75 kg recevra une dose de 1000 mg par jour, tandis qu un patient dont le poids est supérieur à 75 kg recevra une dose de 1200 mg par jour. Une évaluation de l efficacité du traitement (RVP) sera faite à la semaine 12 par un test quantitatif du niveau sérique d ARN du VHC. Ces résultats détermineront la poursuite du traitement. En effet, il a été déterminé que les patients présentant un génotype 1 qui n atteignent pas une RVP ont seulement 3 % ou moins de chance d atteindre une RVS 15. Il est possible de cesser la thérapie chez un patient qui n atteint pas une RVP. La décision de cesser le traitement à ce stade devrait néanmoins être individualisée. La cessation du traitement permet de limiter l exposition à une médication potentiellement non nécessaire et toxique dans plusieurs cas. Si le patient atteint une RVP, on poursuivra le traitement pour une durée totale de 48 semaines. Chez un patient présentant un génotype 2 ou 3, la durée de traitement initialement prévue sera de 24 semaines. Chez ces derniers, on donne une dose fixe de ribavirine à 800 mg par jour, sans égard au poids. Autre différence par rapport au génotype 1, on ne procède pas à une évaluation de l efficacité de traitement (RVP) à la semaine 12. Autant chez les patients atteints du génotype 1 que des génotypes 2 ou 3, une mesure de l ARN sera effectuée à la fin du traitement ainsi que 24 semaines après la fin du traitement, afin de déterminer si le patient a répondu au traitement ou s il a eu une rechute, tel que nous l avons vu ci-haut. Tableau II : Contre-indications au traitement antiviral du VHC Interféron alpha Ribavirine Interféron alpha et ribavirine Maladie psychiatrique grave Grossesse ou contraception Respect médiocre ou non maîtrisée inadéquate (hommes du traitement ou femmes) documenté Décompensation hépatique Cardiopathie grave Abus de stupéfiants Transplantation d organes ou d alcool non traité solides (sauf foie) Insuffisance rénale grave et permanent Certaines maladies Hémoglobinopathie Tout autre trouble auto-immunes, notamment médical grave non l hépatite auto-immune Anémie grave maîtrisé Épilepsie mal maîtrisée par le traitement Neutrophiles < 0,75 x 10 9 /L Numérotation plaquettaire < 40 x 10 9 /L Infection grave active D après référence 1. Cas clinique (suite) H.C. vient vous voir à la pharmacie. Elle a reçu sa première injection de Pegasys MD il y a deux jours. Depuis hier matin, elle se sent très fatiguée, éprouve des douleurs musculaires et fait de la fièvre. Elle vous demande si elle a attrapé un rhume ou si son traitement pourrait causer ces symptômes. Elle apprécierait que vous lui conseilliez quelque chose pour soulager ces symptômes qui l incommodent et l empêchent de faire ses activités. Effets indésirables Les effets indésirables de l association PEG-IFN et ribavirine peuvent être très importants. La gestion des effets indésirables constitue d ailleurs un aspect primordial de la thérapie de l hépatite C, puisque des effets indésirables importants peuvent entraîner une baisse de l observance, une diminution des doses, de même que l arrêt de la thérapie de façon temporaire ou définitive. Lors d études chez des patients traités par le PEG-IFN alpha-2a et par le PEG-IFN alpha 2b, la fréquence de la réduction des doses était de 32 % et de 42 % respectivement, tandis que la fréquence de l arrêt prématuré de la thérapie était de 10 % et de 14 % respectivement 12,13. L observance du traitement est un des facteurs associés à l atteinte d une RVS. Une étude rétrospective a montré que des patients atteints du génotype 1 observants à leur thérapie (définis comme ayant reçu 80 % ou plus des doses de PEG- IFN et de ribavirine pour une durée égale ou supérieure à 80 % de la durée initialement prévue de traitement) obtenaient des taux de RVS plus élevés que ceux qui n étaient pas observants 16. Les principaux effets indésirables associés au traitement avec les interférons comprennent les symptômes neuropsychiatriques (dépression, irritabilité, troubles de la concentration et de la mémoire), la fatigue, les symptômes grippaux, les myalgies, les symptômes gastrointestinaux, les anomalies hématologiques, les troubles thyroïdiens (hypo et hyperthyroïdie) et les effets dermatologiques. Les principaux effets indésirables de la ribavirine sont l anémie hémolytique, la fatigue, les démangeaisons et le rash. De plus, comme la ribavirine est tératogène, une méthode de contraception efficace doit être utilisée pendant toute la durée du traitement et jusqu à six mois après sa fin. Les principaux effets indésirables de l association PEG-IFN et ribavirine ainsi que leur incidence approximative sont indiqués au tableau III. Globalement, les PEG-IFN alpha-2a et alpha-2b produisent les mêmes effets indésirables et ceux-ci ont un impact considérable sur la qualité de vie des patients. Un suivi étroit des effets indésirables est donc important, de même que l enseignement aux patients sur les effets possibles ainsi que l application de diverses stratégies visant leur diminution. Une sélection adéquate des patients candidats à une thérapie par l association PEG-IFN et ribavirine, notamment en tenant compte des contre-indications absolues et relatives de la thérapie, est une des stratégies 454 Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre 2006

5 Pharmacothérapie de l hépatite C pour diminuer ces effets indésirables. Chez les patients présentant un risque important d effets indésirables (par exemple, un patient présentant une maladie psychiatrique significative), il est nécessaire d évaluer les risques et les bénéfices avant de débuter la thérapie. Une autre stratégie consiste en la réduction des doses ou l arrêt du traitement, bien que ces mesures soient associées à une efficacité diminuée. Considérant les données faisant le lien entre l observance du traitement et l atteinte d une RVS, on doit envisager d autres options, lorsqu elles sont disponibles, afin de diminuer les effets indésirables et améliorer la qualité de vie tout en maintenant la meilleure efficacité possible. Voici quelques-unes des thérapies adjuvantes pouvant être utilisées dans la gestion des effets indésirables. Effets constitutionnels Afin de soulager les myalgies, les arthralgies, les céphalées, la fièvre et les symptômes grippaux qui surviennent chez la plupart des patients, on peut utiliser l acétaminophène et les anti-inflammatoires non stéroïdiens 17,18. Certains auteurs recommandent de limiter la dose d acétaminophène à 2 g par 24 heures 18. On peut également appliquer des mesures non pharmacologiques telles qu une hydratation adéquate ainsi que le repos et la diminution de l intensité des activités, principalement dans les 48 heures suivant l injection 17,18. Il est à noter que ces symptômes peuvent disparaître ou être de moindre intensité après quelques doses d interféron. Effets hématologiques Les effets hématologiques sont les anomalies de laboratoire qui mènent le plus fréquemment à des modifications de dose ou à la cessation de la thérapie. Les effets les plus courants sont l anémie, qui serait causée par les interférons et par la ribavirine, la neutropénie et la thrombocytopénie. L utilisation d érythropoïétine semblerait efficace dans le traitement de l anémie induite par le traitement associé de l hépatite C. En effet, une étude randomisée et contrôlée a montré que l utilisation de cet agent, à raison de à UI par semaine, améliorait de façon significative les niveaux d hémoglobine ainsi que la qualité de vie 19. Cela entraînait également une différence significative quant au nombre de patients qui maintenaient leur dose initiale de ribavirine. De plus, cet agent était bien toléré. Toutefois, d autres études sont nécessaires afin de déterminer le moment optimal pour débuter une thérapie adjuvante par l érythropoïétine, la durée optimale de traitement, la dose à utiliser de même que l impact sur l atteinte d une RVS et les conséquences sur le plan des coûts. Pour l instant, l utilisation d érythropoïétine demeure controversée, mais pourrait être surtout réservée aux patients anémiques qui sont très symptomatiques et qui nécessitent une réduction de la dose de ribavirine ou l arrêt de la ribavirine en raison d un niveau d hémoglobine trop bas 17. Quant au traitement de la neutropénie, le GM-CFS (granulocyte macrophage colony stimulating factor) et le G-CFS (granulocyte colony stimulating factor) ont été administrés chez certains patients. Cependant, d autres études sont nécessaires avant de les utiliser de façon routinière. Cas clinique (fin) H.C. reçoit maintenant son traitement antiviral depuis 16 semaines. Ses symptômes, dont elle vous a parlé en début de traitement, nuisent moins à ses activités depuis que vous lui avez recommandé de prendre de l acétaminophène au besoin. Elle vous dit que les résultats après 12 semaines de traitement sont encourageants. Toutefois, elle a de la difficulté à dormir, a moins d appétit, pleure beaucoup et broie du noir depuis quelques semaines. Elle se demande si elle devrait arrêter son traitement antiviral. Effets neuropsychiatriques Les effets neuropsychiatriques sont très importants chez les patients recevant la thérapie associée de l hépatite C. En effet, environ 20 % à 30 % de ces patients présen- Figure 2 - Algorithme de traitement pour le génotype 1 PEG-IFN + ribavirine 1000 mg/j si 75 kg 1200 mg/j si 75 kg pendant 48 semaines Dosage quantitatif de l ARN du VHC à la semaine 12 Diminution de l ARN Diminution de l ARN du VHC d au moins du VHC inférieure 2 logs (RVP) à 2 logs Poursuivre le traitement jusqu à 48 semaines Dosage qualitatif de l ARN du VHC à la semaine 48 Dosage qualitatif de l ARN du VHC à la semaine 72 Réponse virologique soutenue D après références 2 et 11. ARN non détectable ARN non détectable ARN détectable ARN détectable Non-réponse Rechute Considérer de cesser le traitement Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre

6 Figure 3 - Algorithme de traitement pour les génotypes 2 et 3 ARN non détectable Dosage qualitatif de l ARN du VHC à la semaine 48 Réponse virologique soutenue D après références 2 et 11. ARN non détectable PEG-IFN + ribavirine 800 mg/j pendant 24 semaines Dosage qualitatif de l ARN du VHC à la semaine 24 ARN détectable ARN détectable Non-réponse Rechute teront de la dépression pendant le traitement 17. En plus d entraîner une baisse de la qualité de vie, la dépression a été associée à une diminution de l observance de la thérapie 20. Par ailleurs, l infection chronique par l hépatite C est en soi associée à la présence de symptômes neuropsychiatriques 18. De plus, des antécédents ou une histoire active de consommation d alcool ou d autres substances sont relativement fréquents chez cette population, ce qui constitue un facteur de risque de dépression. En conséquence, il s avère nécessaire, avant de débuter le traitement, de procéder à une évaluation de la condition neuropsychiatrique des patients 18. Un suivi étroit de l état neuropsychiatrique est aussi primordial tout au long du traitement, afin de permettre une détection rapide et un traitement adéquat de la dépression et des autres symptômes 17,18. Les buts du traitement de la dépression associée à l interféron sont de soulager les symptômes dépressifs en plus de permettre la poursuite du traitement de l hépatite C. De plus en plus de données probantes suggèrent que les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) seraient les agents de choix dans le traitement de la dépression induite par le traitement de l hépatite C 17,18. Ces agents sont sécuritaires et bien tolérés chez les patients avec des troubles hépatiques 17. On peut choisir l agent en fonction du profil d effets indésirables de la molécule et en fonction des symptômes présentés par le patient. Par exemple, on pourrait privilégier la sertraline ou la fluoxétine, qui présentent plus d effets stimulants, chez des patients ayant de la fatigue et un ralentissement cognitif. Il est généralement recommandé de poursuivre le traitement antidépresseur jusqu à 6 à 12 mois après la fin du traitement de l hépatite C 17. Un sevrage graduel est conseillé. On peut envisager l utilisation d autres agents antidépresseurs, tels la venlafaxine, la mitarzapine et le bupropion, quoiqu un nombre plus limité de données appuie cette solution. On dispose de peu de données à l égard de la dépression induite par le traitement de l hépatite C. Deux études ont évalué l efficacité du citalopram et de la paroxétine dans cette indication 21,22. Ces études ont montré un taux significativement inférieur de dépression chez les patients recevant un traitement prophylactique. Néanmoins, d autres études sont nécessaires afin de confirmer ces résultats et d étudier leur applicabilité. Populations particulières Co-infection VIH et hépatite C Les patients VIH positifs atteints d hépatite C présentent un risque accru de complications hépatiques, notamment causées par l évolution accélérée des dommages hépatiques et la plus grande incidence d hépatotoxicité lors de l administration d antirétroviraux 23. Certains antirétroviraux (stavudine, didanosine, abacavir, névirapine et les inhibiteurs de la protéase) sont fréquemment associés à un niveau augmenté d aminotransférases 7. Une méta-analyse aurait montré un risque trois fois plus élevé de progression vers une maladie hépatique chez les patients co-infectés comparativement aux patients atteints d hépatite C seulement 23. De plus, la proportion de patients traités atteignant une RVS à la suite d un traitement est généralement moindre. Cela peut être expliqué par la dysfonction immunitaire associée au VIH, un stade généralement plus avancé de fibrose hépatique, une incidence plus élevée de stéatose causée par les antirétroviraux, une charge virale augmentée, des rechutes plus fréquentes ainsi qu une fréquence accrue d effets indésirables menant à une diminution de l observance. En effet, le taux d abandon du traitement dans cette population est non négligeable et représentait même près du tiers des patients recrutés dans certaines études 23. Un traitement de l hépatite C n est pas indiqué chez tous les patients VIH positifs. L administration d interféron peut entraîner une diminution dans le décompte des CD4, donc augmenter le risque d infections opportunistes. C est pour cette raison que, chez les patients ne recevant aucun traitement pour aucune des infections, un traitement aux antirétroviraux est généralement envisagé en premier lieu afin de restaurer la réponse immunitaire. Idéalement, pour recevoir un traitement à base d interféron, les patients devraient avoir un décompte supérieur à CD4/mm 3,11. La décision de traiter ou non devrait être prise en fonction de facteurs tels que la durée de l infection, la gravité de l atteinte hépatique, la maîtrise de l infection au VIH, le génotype du virus ainsi que la charge virale du VHC chez les patients ayant un décompte inférieur à 200 CD4/mm 3,23. Le traitement indiqué lors d une co-infection est le même que celui recommandé chez les patients VIH négatifs, soit l association PEG-IFN et ribavirine. Par contre, l atteinte de la RVS peut nécessiter un traitement prolongé chez ces patients 23. L utilité de détermi- 456 Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre 2006

7 Pharmacothérapie de l hépatite C ner la RVP a été confirmée dans cette population 11. On devrait instaurer un traitement d une durée de 12 mois chez les patients porteurs du génotype 2 ou 3. Une étude présentement en cours analyse la possibilité que les patients porteurs du génotype 1 puissent bénéficier d un traitement d une durée de 18 mois. De plus, des doses élevées de ribavirine augmentent l efficacité du traitement, et ce, particulièrement chez les patients VIH positifs. Ceux-ci sont cependant plus vulnérables aux effets indésirables, notamment l anémie, la pancréatite et l acidose lactique induites par la ribavirine 23. Patients avec un niveau normal d aminotransférases Près de 30 % des patients atteints d hépatite C présentent un niveau normal d aminotransférases. Parmi ces patients, le taux de progression vers la cirrhose est diminué de moitié. Par conséquent, la décision d instaurer un traitement ou non pour ces patients demeure controversée. Selon les lignes directrices proposées par le National Institute of Health (NIH), ils peuvent être considérés comme admissibles au traitement et la décision doit être prise en fonction de facteurs individuels, tels l âge, les symptômes, les comorbidités, les résultats de la biopsie, le génotype viral et la motivation à suivre un traitement 11. Patients avec une maladie hépatique avancée Les patients avec une cirrhose constituent une population difficile à traiter, car ils présentent souvent des contre-indications à l instauration d une thérapie antivirale, développent plus fréquemment des effets indésirables liés au traitement et ont un taux de réponse moindre. Les études utilisant les IFN standard en monothérapie ou associés à la ribavirine chez les patients cirrhotiques ont montré des résultats décevants, avec une atteinte de RVS dans environ 8 % et 20 % des cas respectivement. D autres études menées avec le PEG- IFN alpha-2b administré une fois par semaine pendant 48 semaines concluaient à un taux de réponse de 30 %. L association PEG-IFN alpha-2a ou alpha-2b et ribavirine, permettant l atteinte d une RVS dans au moins 43 % des cas, est le traitement indiqué chez ces patients. Par ailleurs, on note généralement une diminution des dommages hépatiques en comparant les résultats à la biopsie du foie pré et post-traitement, et ce, même chez les patients n ayant pas atteint une RVS. D autres données suggèrent qu une thérapie antivirale permettrait de réduire l incidence de carcinome hépatocellulaire et d améliorer la survie. En somme, les patients atteints de cirrhose compensée peuvent bénéficier d une thérapie antivirale et, par conséquent, on devrait encourager l instauration d un traitement 24. La transplantation hépatique demeure le traitement de choix chez les patients avec une cirrhose décompensée accompagnée d ascites, de saignements gastro-intestinaux ou d encéphalopathie hépatique 7. Le traitement antiviral est généralement déconseillé chez ces patients, car il est très mal toléré et pourrait même contribuer à la décompensation hépatique 24. Patients ayant une rechute ou ne répondant pas au traitement Tel qu expliqué auparavant, une rechute après un traitement antiviral est définie comme un taux d ARN viral indétectable en fin de traitement, mais qui redevient détectable par la suite. Lorsque l ARN viral est toujours détectable en fin de traitement, on considère qu il y a absence de réponse au traitement. Les patients subissant une rechute auraient habituellement un meilleur taux de réponse que ceux n ayant pas eu de réponse au traitement. L association PEG-IFN et ribavirine est le traitement indiqué s il y a rechute ou absence de réponse après un traitement associant IFN standard et ribavirine. Par contre, la stratégie à privilégier dans le cas d une rechute ou d une absence de réponse après un traitement associant PEG-IFN et ribavirine demeure inconnue. Poursuivre le traitement pour une durée prolongée ou poursuivre une monothérapie de maintien par un PEG-IFN peuvent être des options à considérer, quoique leur efficacité ne soit pas encore établie 7. Traitement chez les utilisateurs de drogues Le risque de contraction de l hépatite C parmi les utilisateurs de drogues intraveineuses ayant des comportements à risque tel le partage de seringues est très élevé. En effet, près de 50 % à 80 % de cette population devient infectée après un an et presque la totalité après huit ans d utilisation. L approche à préconiser avec ces patients demeure controversée. D une part, certains croient qu il est préférable de les adresser vers un traitement de leur dépendance avant de considérer l instauration d un traitement antiviral, étant donné que l abus de susbstances illicites constitue une plus grande menace à court terme. De plus, l utilisation de drogues entraîne une plus grande incidence d effets indésirables liés au traitement menant à un taux accru d inobservance. Dans un autre ordre Tableau III - Principaux effets indésirables du traitement antiviral du VHC Effets indésirables Incidence approximative (%) Réaction au site d injection Fatigue Céphalées Myalgie Pyrexia Rigors Alopécie Arthralgie Irritabilité Dépression Anorexie Dermatite Anémie Neutropénie Thrombocytopénie 3-6 D après référence 18. Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre

8 d idées, certains croient que cette approche limiterait l accès de cette population au traitement antiviral. Par ailleurs, une proportion non négligeable des utilisateurs de drogues souffre de dépression majeure, de trouble bipolaire ou encore de troubles d anxiété, ce qui peut représenter une contre-indication au traitement si ces problèmes psychiatriques ne sont pas traités adéquatement 25. Le taux d atteinte d une RVS après un traitement antiviral est moindre dans cette population. Cela est attribuable entre autres au taux important d abandon et de pertes au suivi. Tout comme l alcool, la consommation de drogues réduirait l effet de l interféron en diminuant la réponse immunitaire cellulaire. Le risque de réinfection est fréquemment soulevé, d autant plus qu une éradication du virus ne protège pas contre une réinfection. Les patients suivant un programme de maintien à la méthadone sont de bons candidats pour le traitement antiviral, car le suivi régulier permet généralement d augmenter l observance du traitement et de diminuer les comportements à risque 25. Consommateurs d alcool Il est important de noter que les études concernant les traitements de l hépatite C excluaient les patients ayant une histoire récente d abus d alcool. Il est recommandé de cesser la consommation d alcool avant de débuter une thérapie à base d interféron, car l alcool augmente de façon «concentration-dépendante» la réplication du virus tout en diminuant l activité antivirale de l interféron, compromettant ainsi de façon importante l efficacité du traitement 11. Patients de race noire Une étude comparant la réponse à un traitement par l association PEG-IFN alpha-2b et ribavirine chez des patients de race noire et des patients caucasiens a montré que la race était un facteur pouvant influencer la réponse au traitement. En effet, l atteinte de la RVS était significativement plus élevée chez les patients caucasiens comparativement aux patients de race noire (52 % contre 19 %). Les caractéristiques des deux groupes, incluant le génotype du virus, étaient comparables excepté les poids plus élevés ainsi qu une incidence augmentée d hypertension et de diabète chez les patients de race noire. Bien que la cause de cette différence demeure inconnue jusqu à ce jour, il a été proposé qu elle puisse découler des différences immunitaires liées aux groupes ethniques 9. Traitement de l hépatite C aiguë Les données concernant le traitement de l hépatite C dans la phase aiguë sont très limitées, car l infection est rarement reconnue à ce stade. De petites études randomisées ont montré un taux de normalisation des aminotransférases variant entre 56 % et 73 % chez des patients traités par le IFN standard en monothérapie administré trois fois par semaine pendant 12 semaines, comparativement à 37 % à 38 % chez les patients du groupe témoin. Cependant, plus de 55 % de ces patients ont développé une infection chronique. Une autre étude prospective a suggéré un haut taux de clairance virale spontanée chez les patients dans les 12 semaines suivant le développement d une infection aiguë symptomatique comparativement aux patients asymptomatiques. À la suite de cette observation, les auteurs suggéraient l instauration d un traitement le plus tôt possible chez les patients asymptomatiques et seulement si le virus persiste plus de trois mois dans le sang chez les patients symptomatiques. Une autre étude plus récente a montré une atteinte de la RVS chez 85 % des patients recevant l association PEG-IFN et ribavirine, chez 80 % des patients recevant un PEG-IFN en monothérapie et seulement chez 36 % des patients du groupe témoin. Il a été aussi postulé que le traitement à base de PEG-IFN permettrait de stimuler de manière plus importante la réponse des lymphocytes T et, ainsi, préviendrait la progression vers l infection chronique 11. Thérapies futures Le besoin de mettre au point de nouvelles thérapies se fait grandement sentir étant donné l efficacité relativement modeste et la faible tolérance de l association PEG-IFN et ribavirine, jusqu à ce jour considérée comme le traitement standard. D une part, plusieurs systèmes d administration permettant d améliorer les propriétés pharmacocinétiques des interférons sont en développement. Par exemple, l encapsulation liposomale, un système d administration orale et une formulation parentérale à libération contrôlée, pourraient constituer des options intéressantes. Un interféron alpha fusionné à l albumine permettrait, selon les analyses préliminaires, d améliorer la tolérance et d augmenter la durée de la demi-vie. Des dérivés de la ribavirine présentement en investigation auraient aussi un profil de toxicité avantageux. D autres classes de médicaments en développement ont pour objectif de modifier le cycle de vie du virus, dont les inhibiteurs de la protéase spécifique au virus de l hépatite C et des oligonucléotides antisens. Deux inhibiteurs de la protéase seront bientôt étudiés dans le cadre d études préliminaires chez l humain. Les oligonucléotides antisens, qui sont de courtes séquences d ADN ou d ARN pouvant s insérer à l ARN viral complémentaire et interférant dans la traduction, sont présentement en études cliniques de phase II. On tente également de mettre au point des traitements de type immunomodulateurs dans le but d accroître la réponse immunitaire au virus de l hépatite C. Plus précisément, ces agents augmenteraient l activité des lymphocytes T et des cellules «natural-killer». Le développement d agents prévenant la fibrose hépatique en diminuant le dépôt de collagène constitue une approche différente. Des agents de cette classe sont étudiés chez les patients atteints d hépatite C ayant développé une cirrhose. Enfin, une étude préliminaire a suggéré que la vitamine E préviendrait aussi la progression vers la fibrose hépatique Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre 2006

9 Pharmacothérapie de l hépatite C Conclusion L hépatite C est un problème de santé publique de grande importance. Le traitement standard, une association de PEG-IFN et de ribavirine, permet d atteindre des taux modestes de RVS de 54 % à 56 %. Malheureusement, les effets indésirables associés à cette combinaison sont fréquents et peuvent avoir un impact considérable sur la qualité de vie des patients ainsi que sur l observance de la thérapie. L observance de la thérapie est un des facteurs qui influencent l atteinte de bons résultats. Le pharmacien peut jouer un rôle important auprès des patients Références 1. Sherman M, Bain V, Villeneuve JP et coll. The management of chronic viral hepatitis : a Canadian consensus conference Can J Gastroenterol 2004; 18: Strader DB, Wright T, Thomas D et coll. Diagnosis, management and treatment of hepatitis C. Hepatology 2004; 39(4): Hughes CA, Shafran SD. Chronic hepatitis C virus management : update. Ann Pharmacother 2006; 40: Pawlotsky JM. 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Early virologic response to treatment with peginterferon alfa-2b plus ribavirin in patients with chronic hepatitis C. Hepatology 2003 ;38: McHutchison JG, Manns M, Patel K et coll. Adherence to combination therapy enhances sustained response in genotype-one infected patients with chronic hepatitis C. Gastroenterology 2002 ; 123 : Russo MW, Fried MW. Side effects of therapy for chronic hepatitis C. Gastroenterology 2003; 124(6): Aspinall RJ, Pockros PJ. Review article : the management of side-effects during therapy for hepatitis C. Aliment Pharmacol Ther 2004; 20; Afdhal NH, Dieterich DT, Pockros PJ et coll. Epoetin alpha maintains ribavirin dose in HCV-infected patients : a prospective, double-blind, randomized controlled study. Gastroenterology 2004; 126: Kraus MR, Schafer A, Csef H et coll. Compliance with therapy in patients with chronic hepatitis C : associations with psychiatric symptoms, interpersonal problems, and mode of acquisition. 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A Évolution généralement vers une infection chronique B Virus à ARN C Pronostic lié au génotype du virus D Infection généralement silencieuse E Induction de réponse immunitaire humorale et cellulaire 8) Parmi les énoncés suivants, lequel est faux? A Les patients recevant un traitement pour le virus de l'hépatite C devraient s'abstenir de toute consommation d'alcool. B La vaccination pour l'hépatite A est à éviter chez les patients ayant une infection chronique à l'hépatite C. C Le maintien d'un poids santé peut aider à limiter Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre

10 les dommages hépatiques chez les patients infectés par le virus de l'hépatite C. D Les personnes infectées ne devraient pas échanger des objets tels brosse à dents ou rasoir afin de limiter la transmission du virus de l'hépatite C. E Les personnes vivant en couple stable n'ont pas à utiliser le condom dans le but de limiter la transmission du virus de l'hépatite C. 9) Parmi les énoncés suivants portant sur le traitement de l'hépatite C, lequel est vrai? A L'association PEG-IFN et ribavirine permet d'obtenir des taux de réponse virologique soutenue d'environ 80 %. B Tous les patients doivent subir un test des niveaux d'arn de l'hépatite C après 12 semaines de traitement afin d'en évaluer l'efficacité. C Chez les patients atteints du génotype 1, la dose de ribavirine doit être ajustée en fonction du poids. D Parmi les facteurs associés à l'obtention d'une réponse virologique soutenue, on retrouve l'âge supérieur à 40 ans, le poids corporel inférieur à 75 kg et l'infection par les génotypes 2 et 3. E La durée de traitement standard est de 48 semaines pour tous les patients. 10)Parmi les énoncés suivants, lequel est faux? A L'observance du traitement est un des facteurs associés avec l'atteinte d'une réponse virologique soutenue. B Les symptômes grippaux peuvent être traités par l'acétaminophène et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. C Environ 20 % à 30 % des patients recevant la thérapie associée PEG-IFN et ribavirine présenteront de la dépression pendant le traitement. D Les ISRS sont les agents de premier choix à utiliser dans le traitement de la dépression induite par la thérapie de l'hépatite C. E Les effets hématologiques de la thérapie associée PEG-IFN et ribavirine ne nécessitent jamais une modification des doses ou une cessation du traitement. 11)Quel énoncé concernant la co-infection VIH et hépatite C est faux? A Évolution accélérée des dommages hépatiques. B Traitement par des doses plus faibles de ribavirine recommandé. C Taux d'abandon du traitement élevé. D L atteinte de la RVS peut nécessiter un traitement prolongé. E Le traitement à base d'interféron peut diminuer les CD Québec Pharmacie vol. 53, n 8, septembre 2006

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