Retranscription : Dialogue en direct avec Anne Genin, directeur Développement Durable et Communication Institutionnelle LU France

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1 Retranscription : Dialogue en direct avec Anne Genin, directeur Développement Durable et Communication Institutionnelle LU France A: moderateur M: Bonjour! Bienvenue sur les tchats de Pouruneplanetedurable.com. Le tchat va bientôt démarrer. Nous accueillons aujourd hui Anne Genin, directeur Développement Durable et Communication Institutionnelle LU France. R: Bonjour! A: Nicomak Q: Bonjour Q: Anne Génin, est-ce que vous pouvez nous présenter votre entreprise. R: Comme vous vous venez de le dire, je suis chargée du développement durable et de la communication institutionnelle de LU France. Lu est une entreprise qui parle à pas ma de monde. On a des marques cultes telles que Prince, Mikado, Petit Lu, Trois Chatons. On est leader sur le marché de biscuits. On existe depuis 160 ans. On a trois exigences clés chez Lu que sont la nutrition, l'environnement et la qualité. On essaye d'être en avance sur la réglementation. A: david75 Q: Quels sont vos engagements en matière de biodiversité? R: Comme je le disais, le bio est vraiment un ingrédient fondamental de Lu. Il est essentiel pour nous de nous intéresser à la façon est cultivé le blé, c'est pourquoi nous avons mis en place une nouvelle filière de blé, la filière de blé LU Harmony. Cette filière a 4 points clés: le partenariat avec l'agriculteur, un engagement sur la biodiversité, la traçabilité et la meilleure qualité du biscuit. C'est une charte de production qui s'inspire de l'agriculture raisonnée à laquelle on a ajouté des mesures spécifiques pour préserver la biodiversité. C'est une charte que nous avons élaborée avec les parties prenantes et que nous avons commencé à mettre en place en octobre A: elodie Q: vous voulez parler de biodiversité. Ça m'intéresse; que faites-vous pour la biodiversité? R: Concrètement, dans notre charte, il y a plusieurs mesures pour la biodiversité. La plus spectaculaire d'entre elles, c'est qu'on demande aux agriculteurs partenaires

2 de consacrer 3% de la surface de leurs champs de blé à une bordure fleurie. On leur fournit des graines à planter. La biodiversité commence par attirer les insectes pollinisateurs, abeilles et papillons. A: laurie Q: Qu'est-ce que la biodiversité exactement? R: La biodiversité, en fait, c'est tous les êtres vivants et les relations qui interconnectent ces êtres vivants, les humains, les animaux, les plantes, et ce qu'on ne voit pas - les bactéries, les champignons, etc. et c'est l'interaction entre tous ces êtres vivants. C est donc essentiel à préserver car on est tous interdépendants les uns avec les autres. En apportant des fleurs dans les champs de blés, on fait venir les insectes pollinisateurs dans les champs, qui sont à 80% responsables de la reproduction des plantes et à 35% de notre alimentation. C est un fait fondamental de préserver la biodiversité. A: axelle Q: comment vous encouragez les cultivateurs à semer des fleurs dans leurs champs? Car ça leur fait moins de surface? R: Dans le partenariat avec les agriculteurs, on leur demande beaucoup d'exigences, on a une charte de 28 principes. Il y a plusieurs contraintes pour eux. On leur donne une prime qui récompense leurs efforts. Pour eux, au-delà de la motivation financière, il y a aussi le fait qu'ils savent où va leur blé. C est très concret et cela leur donne de la visibilité sur la destination de leur blé. Comme cela ils sont acteurs de la qualité des produits reconnus comme les Petits Lu. Q: Chaque agriculteur qui a signé la charte Lu Harmony sait à quoi s'attendre. R: Tout à fait, on a d'ailleurs créé un club des agriculteurs partenaires et au-delà de signer la charte et de l'appliquer, on les fait participer, en les invitant dans nos usines, à la fabrication de nos biscuits. A: internaute Q: pas bien compris ds votre film en quoi le fait de semer des fleurs autour des champs de blé rendait le petit Lu (que j'adore) meilleur? R: En suivant la charte LU Harmony, on a un biscuit qui respecte mieux l'environnement. Sur la 1ère campagne, on a constaté qu'on utilisait 25 % de traitements en moins que la moyenne française. On offre aussi plus de transparence aux consommateurs de nos biscuits. Enfin, on peut remonter jusqu'au champ dans lequel a été planté le blé qui a servi à la fabrication du biscuit.

3 ? Q: C'était une volonté de mettre moins de produits phytosanitaires toxiques R: notre volonté était d'avoir une charte meilleure pour l'environnement et la qualité des biscuits, tout en privilégiant la biodiversité. A: spiderman Q: vos usines de fabrication des gâteaux sont où? Avez-vous des usines à l étranger? Si oui, d'ou vient le blé que vous utilisé R: Le blé qu'on utilise dans nos usines vient à 100% de France. Dans la démarche LU Harmony, le blé doit être cultivé à proximité de nos usines. Par exemple en ce qui concerne le Petit Lu, on travaille avec les agriculteurs des pays de Loire et de Poitou-Charentes. On a 9 usines en France. Certains de nos produits, comme Prince sont produits en Belgique. R: C'est la même politique en Belgique? R: Pur l'instant, la démarche est appliquée en France. Peu à peu, l'objectif est de couvrir tous les portefeuilles Lu. On s'est fixé l'horizon 2015 pour que tous les produits du portefeuille Lu adoptent la démarche. Nous utilisons tonnes de blés. Il faut donc le temps de mettre en place tous les partenariats avec les agriculteurs. A: lauran Q: Avez-vous vos partenaires dans cet engagement? Si oui, qui sont-ils? R: Oui, en fait la démarche a commencé il y a trois ans et on a consulté énormément de parties prenantes pour l'élaborer. A commencer par des scientifiques, des universitaires qui ont des savoir-faire en agronomie et en biodiversité. Des ONG, quand on veut préserver la biodiversité, on s'adresse à des spécialistes comme le réseau des abeilles et de la biodiversité. On a bien évidemment beaucoup travaillé avec les coopératives agricoles et les agriculteurs qui cultivent le blé que nous exploitons. R: Cela fait combien de partenaires en tout? R: Une dizaine d'entités différentes, mais la première année, en , on a agi avec 68 agriculteurs et pour la campagne actuelle, nous avons 680 agriculteurs partenaires. On a multiplié par 10 le nombre de partenaires et par 7 la surface cultivée.

4 R: Vous avez un programme d'expansion? R: On est en train d'élaborer le programme pour On se doit d'anticiper nos besoins. A: didine Q: Comment procédez-vous avec les agriculteurs en termes de traçabilité? R: En fait, maintenant on peut, à partir d'un biscuit, remonter jusqu'au champ dans lequel le blé a été cultivé. Et puis on a les fiches culturales qui reprennent les pratiques de l'agriculteur. Donc on connaît, au travers de ces fiches, l'histoire de la parcelle considérée. A: benjamin92 Q: Comment on va reconnaître vos produits Lu harmonie? R: Les produits LU Harmony arrivent dans les linéaires en ce moment. Concrètement, il y aura un repère sur les emballages. En fait, on a créé un repère visuel qui décrit la démarche avec le champ de blé et la bordure fleurie. Dès cette année, les produits de la marque Lu porteront ce repère sur la face avant de l'emballage. R: Vous dites qu'ils sont actuellement disponibles? R: Ils sont aujourd'hui disponibles, ils le sont depuis début mars. En tout en 2010, on aura 35 millions de paquets fabriqués avec des blés Harmony. R: c'est plutôt un engagement assez important. Il y a plusieurs questions sur le sujet des emballages et de l'empreinte carbone. A: ecolo Q: Bonjour, est ce que vous réfléchissez aux emballages et à votre empreinte carbone. Merci A: cedric Q: Bonjour, réfléchissez-vous à vos emballages? A: kylie_minogue Q: faites-vous quelque chose en termes d'emballage

5 R: Dans le cadre du développement durable, nous avons des projets sur les filières de blé, mais aussi un axe qui s'appelle site en développement durable, c'està-dire que nous voulons minimiser l'impact de nos sites sur l'environnement. Nous avons un programme économies d'énergie, un programme, économie d'eau et un programme économie et recyclage des déchets. Et puis un programme sur les transports et les emballages. On travaille depuis longtemps sur la simplification des emballages, pour optimiser les dimensions et les palettes, et finalement optimiser les trajets des camions. 84% de nos emballages utilisent des matériaux recyclés et 88% sont recyclables. On a des bons résultats mais c'est un travail jamais fini et toujours en amélioration. R: Comment faire pour réduire le nombre de palettes? R: On a des experts packaging dans notre centre de R&D de Palaiseau qui modélisent plusieurs types d'emballages et plusieurs dimensions, qui établissent des hypothèses. C'est le début de l'éco-conception. R: comment définir l'empreinte carbone par rapport à cela? R: On a travaillé sur les analyses du cycle de vie des produits. C'est encore plus complet que l'empreinte carbone car on analyse depuis l'origine du produit jusqu'à sa distribution. Aujourd hui la plus grande partie de notre empreinte est issue des matières premières. Comme la matière première essentielle est le blé, on travaille sur la filière du blé. Dans les usines, la première source d'émission carbone pour nous, c'est l'énergie dépensée pour cuire les biscuits, donc on travaille aussi sur ce point. R: Vous allez de la semence du blé jusqu'au déchet final. R: On aborde cela de manière globale et intégrée pour rester cohérent. A: garou Q: Lu fait-il des efforts pour notre planète, autres que dans le domaine bio diversité? R: C'est une question qui se rapproche d'une précédente. Au-delà du blé, on essaie d'avoir une approche très cohérente et on tente de diffuser cette culture du respect de l'environnement auprès des collaborateurs. On a mis en place des gestes du quotidien pour que chacun fasse des économies d'énergie au bureau, à l'usine. Cela passe par des économiseurs d'eau dans les toilettes et des économies d'électricité, l'utilisation de papiers recyclés, la mise en place du tri des déchets. Une fois par an, on arrête les usines pour former et sensibiliser les opérateurs à ce sujet.

6 A: Nicomak Q: Bonjour, mis à part le sujet de la biodiversité, Lu entreprend-il d'autres actions envers ses parties prenantes et comment sensibilise-t-il ses employés à ces thèmes? Quels outils sont employés dans ce cadre? R: En termes de collaboration avec les parties prenantes, il y a une initiative qui concerne notre filière LU Harmony, on a lancé un appel à projet en juillet dernier. L'idée est de récompenser des projets de recherche autour d'agriculture et biodiversité. On a remis les prix au salon de l'agriculture à 3 organismes de recherche qui vont permettre de faire progresser les recherches dans ce domaine. A: le nantais Q: bonjour, comment être sur que les nutriments sont réellement bons pour la santé? R: Les nutriments, c'est le contenu nutritionnel du produit, protéines, glucides et autres. On fait très attention à la qualité des ingrédients qu'on met dans nos produits pour les utilisateurs. Mais je ne suis pas qualifiée pour répondre à cette question. R: Est-ce qu'on vérifie aussi les origines des nutriments que les autres produits de Lu? R: on a des contrôles qualité, donc oui on assure tous les contrôles nécessaires pour la qualité de nos produits. R: je pense que c'était ça la question. Quelle est l'action de Lu pour le développement durable en général? R: On a un autre projet qui est complémentaire de la filière de blé, qui est la mise en place dans notre entreprise d'un atelier des métiers. Concrètement, il s'agit d'assurer la transmission des savoir-faire en mettant en place un système de tutorat pour que les opérateurs expérimentés transmettent leurs gestes essentiels, leurs processus aux nouveaux pour assurer la meilleure qualité des biscuits. C est quelque chose qui est intéressant pour garantir une meilleure qualité des biscuits au final. C est complémentaire avec Lu Harmony. Cela permet de donner à nos opérateurs une vision de leur carrière plus claire, de s'orienter, de gérer les fins de carrière plus attractive. Il y a ici un fort enjeu humain, celui de la transmission est très important. Notre société date de 1846, donc on est tout à fait conscient de la nécessité d'assurer la transmission des savoir-faire pour la qualité de nos biscuits. A: Céline Q: Le développement durable n'est-il pas pour vous qu'une opération

7 marketing? R: La réponse est clairement non. En fait, on travaille sur ce projet depuis plus de trois ans. On a des ambitions fortes de couvrir l'ensemble de nos produits avec la filière LU Harmony, d'ici à C'est un projet de longue haleine. Cette année, on a déjà 680 agriculteurs partenaires, donc c'est réellement des actions de fond, des actions sur le long terme. Et donc ce n'est pas un coup, c'est bel et bien un vrai projet d'entreprise qui implique beaucoup les collaborateurs quel que soit leur service et leur département. C'est une vraie stratégie d'entreprise qui implique tous les collaborateurs. En 2010, c'est paquets porteurs LU Harmony. En , on a réduit de 8% notre consommation d'énergie, de 20% notre consommation d'eau. On a réduit nos déchets. On recycle nos déchets. Et on attend des résultats encore plus ambitieux pour le futur. Moi, je coordonne tout cela. Mon équipe est restreinte mais j'ai beaucoup de relais au sein de l'entreprise pour diffuser les avancées et les enjeux de ce programme LU Harmony. A: elodie Q: Bonjour. Ma question est es ke vous avez des actions solidaires pour les pays comme l'afrique. R: On appartient à un groupe dont fait partie la marque de chocolat Côte d'or. Le cacao provient de pays exotiques. Nous avons mis en place une démarche de certification avec Rain Forest Alliance qui promeut une agriculture pour le cacao respectueuse de l'environnement et des conditions de travail des salariés sur place. Donc il y a d'autres projets complémentaires sur ce thème dans le reste du groupe. C est effectivement un projet équitable et environnemental. Cela peut faire l'objet d'un autre chat. Dans ce cas, c'est une prime donnée aux agriculteurs sur place. R: Quels sont les projets concrets que vous avez pour les six prochains mois? R: Nous avons semé hectares de blé. Nous allons les récolter en juillet et les mettre en œuvre d'ici à fin 2010 dans 3 nouvelles marques en plus de Petit LU. Cela représentera 150 millions de paquets porteurs. On passe un cap avec cette démarche que nous souhaitons poursuivre jusqu'à la couverture complète des produits Lu. Et notre ambition est aussi d'améliorer encore et d'optimiser la charte LU Harmony pour la prochaine campagne de blé. Et pour cela il faut continuer à avoir un relais assez fort avec les parties prenantes. En fait, c'est une démarche qu'on a commencée, c'est loin d'être fini, il y a encore beaucoup de travail pour l'achever et la rendre complète. A: Polo Q: Quels sont les fruits du développement durable pour les pays en développement? Est-ce qu'ils ont une opportunité de pouvoir se développer grâce à cela?

8 R: Ce n'est pas ma spécialité. J ai eu l'occasion de voir des pays comme Costa Rica qui prennent le développement durable comme une réelle démarche différenciant qui favorise leur attractivité. C'est très enthousiasmant pour les gens sur place. Le développement durable, c'est aussi que chacun agisse dans son périmètre. Chez LU, on assure notre rôle sur notre périmètre et en lien avec notre activité. C'est important pour que la démarche soit pérenne et ne soit pas remise en cause. A: Coralie Q: Le prix de mon petit beurre préféré va-t-il augmenter avec ces démarches? R: Cela me donne l'occasion de dire que non. Le prix du véritable petit Beurre ne va pas augmenter. On a décidé de ne pas répercuter le coût de la prime à l'agriculteur sur les consommateurs finaux car on pense qu'ainsi on lui offre davantage de transparence, un bénéfice supplémentaire. Ainsi, on développera le lien déjà fort avec nos clients et on renforcera la fidélité à nos marques et à nos produits. Q: Le tchat se termine. Pourriez-vous nous donner une phrase de conclusion? R: En conclusion, je dirai que c'est un sujet passionnant, que c'est un sujet qui permet à l'entreprise de s'ouvrir sur l'extérieur et de renforcer le dialogue avec les parties prenantes. C'est quelque chose qui renforce et nous oblige à dialoguer dans l'entreprise. C est positif, les gens travaillent réellement ensemble, ils se rencontrent, ils innovent. C est donc un autre bénéfice et puis, si cela nous permet d'apporter notre contribution au futur et à un meilleur environnement, pour nous en tant que société qui a beaucoup d'enfants fans et qui est présente depuis plusieurs générations, il est important de parler de générations futures. R: merci beaucoup. Merci à vous d'avoir participé à ce débat. Nous nous retrouvons demain pour la suite de ces débats autour du développement durable. Bonne soirée et à demain. Au revoir. A: modérateur M: Le tchat se termine. Merci pour vos questions.