Le XIX ème siècle 1 L Europe berceau de la révolution industrielle

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1 Le XIX ème siècle 1 L Europe berceau de la révolution industrielle v Historique Première industrialisation : Développement industriel sans révolution (en France) Dès la fin du XVIII e siècle en Angleterre, berceau de la «Révolution industrielle», la mécanisati on de la filature du coton permet un développement rapide de l industrie textile anglaise L utilisation de la vapeur permet des innovations techniques et stimule l industrie minière (extraction du charbon) comme l industrie sidérurgique (production de fonte et d acier) Diffusée ensuite en Europe occidentale, l industrialisation, au cours de cette première phase (fin XVIIIe s-1880), s est appuyée sur les secteurs moteurs de l industrie textile, sidérurgique et métallurgique Seconde industrialisation : L utilisation d énergies nouvelles (l électricité et le pétrole) dans l industrie à partir de 1880 Elle durera jusqu à la seconde guerre mondiale, associées à de nouvelles techniques (moteur électrique, moteur à explosion), sans remplacer l énergie du charbon Elle relance le processus d industrialisation en Europe et ouvre une seconde phase d industrialisation (industries chimiques ; industrie automobile ; électrométallurgie ; industries électriques) v Facteurs La forte augmentation de la demande en produits de consommation est due à plusieurs facteurs : Démographique avec une augmentation de la population Economique avec une amélioration du niveau de vie Socioculturel avec son phénomène de mode La nécessité d accroître la production et du développement des sciences et techniques entraîne le développement de la mécanisation et de la machinisation (Vapeur) Cela va entraîner une hausse des besoins énergétiques, d où l essor des industries minières (charbon) et le développement des pays noirs Le tout associé à l essor du chemin de fer va entraîner un développement de la production et une augmentation de l offre de consommation 2 Les transformations de l Europe v Economiquement La «révolution industrielle» transforme en profondeur les structures de l économie La croissance économique : A partir du milieu du XIX e siècle, l Europe entre dans une période de croissance économique sans précédent, qui contraste avec les progrès, plus lents, de la période précédente L industrialisation a permis une croissance durable malgré les crises économiques ( ; Grande dépression) 1 / 6

2 De nouveaux modes d organisation de la production et du travail voient le jour, ainsi que de nouveaux lieux de production Le travail en usine remplace très progressivement le travail à domicile En effet, la protoindustrie (parcellisée et dispersée dans les campagnes) perdure dans de nombreuses régions au moins jusque dans les années 1880 L essor du capitalisme stimule l industrialisation Les industriels investissent des capitaux énormes pour financer les innovations techniques L essor des banques et du système des actions permet une mobilisation et une circulation des capitaux sans précédent L industrialisation s est accompagnée aussi d un essor des échanges et d une ouverture des économies européennes sur les marchés extérieurs (colonisation, impérialisme) Les Européens importent des matières premières des colonies et exportent des produits manufacturés L industrialisation a ainsi accéléré la mondialisation économique L industrialisation touche aussi l agriculture Les régions les plus proches des centres urbains et industriels connaissent des mutations importantes : développement de la mécanisation (d abord et surtout aux Etats-Unis) ; utilisation croissante des engrais chimiques ; spécialisation des cultures ; intégration à l économie de marché ; etc Les campagnes se modernisent v La révolution des transports Le processus d industrialisation est indissociable de la révolution des transports en Europe C est l invention aussi de la vitesse, donc du raccourcissement de l espace-temps Les transports ont sans cesse relancé la demande auprès des industries (sidérurgie, métallurgie) et stimulé le progrès technique Ils ont également permis le développement des échanges (acheminement des matières premières et des produits manufacturés) à l échelle de l Europe et du monde et élargi les marchés L Europe se couvre d un dense réseau de voies ferrées au cours de la seconde phase d industrialisation Mais le réseau routier (on l oublie trop souvent!) s améliore aussi et s étend De nombreux canaux sont aussi creusés et permettent le développement de la navigation fluviale qui connaît son «âge d or» Le développement de la navigation a permis de réduire les distances à l échelle du monde tout comme la construction des deux grands canaux (Panama, Suez) v Les nouveaux paysages Les paysages industriels «modernes» se multiplient au sein des «pays noirs» où l on extrait le charbon 2 / 6

3 Paysages miniers dominés par les terrils et les chevalements côtoient les paysages usiniers et/ou sidérurgiques dominés par les hauts-fourneaux Les nouveaux paysages de l Europe industrielle se ressemblent De nombreuses villes sont durablement marquées par ces paysages industriels L industrialisation a bouleversé les paysages urbains L industrialisation s est en effet accompagnée d un essor urbain sans précédent Qu elle soit née du développement industriel (les «villes usines» du Creusot en France ou d Essen dans la Ruhr) ou qu elle soit confortée par celle-ci, la ville - parce qu elle concentre les capitaux, les usines, les emplois, la main d œuvre - connaît une formidable croissance en périphérie sous la forme de banlieues (banlieues industrielles où usines et habitat ouvrier se côtoient/ banlieues bourgeoises) L exode rural de la seconde moitié du XIX e participe aussi à la forte croissance des villes ainsi que l immigration (à l époque pour prendre l exemple de la France, essentiellement européenne : italiens, polonais) 3 Les mutations de la société L industrialisation s est traduite par un exode rural et un spectaculaire essor urbain, sans précédent S il est vrai que la population européenne reste majoritairement rurale au XIX e siècle, la ville concentre des hommes de plus en plus nombreux, transformant leurs modes de vie L espace urbain reflète les contradictions de la société industrielle (banlieues ouvrières, banlieues aisées) v Les nouvelles catégories sociales Les élites : pour l essentiel, formées de l ancienne noblesse qui a su préserver ses acquis en investissant dans l industrie, et par la bourgeoisie industrielle Cette bourgeoisie active (chefs d entreprise, banquiers, négociants, etc) - qui met en valeur le capital - est le groupe social moteur de cette époque Ces élites s ouvrent aussi des «hommes nouveaux» (en anglais, les «self-made men») car cette société industrielle nouvelle permet toutes les formes de mobilité sociale L expansion du monde ouvrier Issus du monde rural, salariés d usine ou de la 3 / 6

4 mine, les ouvriers vivent la plupart du temps dans la précarité Il faut attendre l organisation du monde ouvrier et les premières lois sociales pour que la condition ouvrière connaisse une amélioration certaine à la fin du XIX e siècle Néanmoins, la classe ouvrière prend conscience d elle-même et du sentiment de son exploitation L essor des classes moyennes (entre la riche bourgeoisie et les classes populaires) renouvelle les sociétés européennes Regroupant des professions très diverses (employés, artisans, fonctionnaires, ingénieurs, etc), les classes moyennes disposent de revenus qui les éloignent du besoin mais ne leur permet pas d accéder au confort de la grande bourgeoisie Par le maintien de catégories sociales anciennes (les paysans et les ruraux, majoritaires au moins jusqu en 1914 ; l ancienne noblesse), et par l apparition de catégories sociales nouvelles, les sociétés européennes du XIX e siècle sont de plus en plus diversifiées v La population ouvrière L usine est le lieu qui a donné naissance au prolétariat ouvrier On ne doit pas parler de LA classe mais DES classes ouvrières, car elles étaient fragmentées entre les ouvriers «de type ancien» (ruraux, à domicile ), les ouvriers de petites et moyennes entreprises, et le prolétariat ouvrier urbain (grandes usines), qui s est développé à partir des années 1880 en France Le monde ouvrier est caractérisé par la part importante de femmes et d enfants (cf : loi de 1841) Les «vrais prolétaires» (au sens des ouvriers les + exploités, au travail pénible) ont été les ouvriers étrangers : les étrangers, à la fin du 19 e siècle, représentent plus de 15% des ouvriers Les conditions de vie des ouvriers sont caractérisées par : o une vie chaotique : chômage, licenciement, déracinement pour ceux qui doivent quitter les campagnes, mobilité sociale réduite, dures conditions de travail, li vret ouvrier (aboli en 1893 seulement) o De longues journées de travail: 12h/jour en moyenne pour les adultes, jusqu au lendemain de la première guerre mondiale (loi d avril 1919 qui instaure les 8h/jour) o Une rémunération variant en fonction des conjonctures économiques : au 19 e siècle, le niveau de vie des ouvriers a progressé plus lentement que le reste de la population Les mouvements ouvriers contre cette précarité, à partir de 1880 surtout : les grèves (rendue légales en 1864 ) se multiplient de manière phénoménale Ils revendiquent : de meilleures conditions de travail, 4 / 6

5 la hausse des salaires, et la diminution du temps de travail Les grévistes subissent une répression féroce de George Clemenceau, ministre de l intérieur, entre 1906 et 1909 (apogée des grèves) v Les idéologies nouvelles L industrialisation s accompagne du développement d idéologies qui s affrontent sur les questions économiques, politiques et sociales Du côté des classes dominantes : le libéralisme et le traditionalisme Le libéralisme justifie la société industrielle et le capitalisme en affirmant que la loi du marché, la liberté des échanges, la libre entreprise et la libre concurrence favorise le progrès Le traditionalisme, hostile au libéralisme, refuse certains aspects de la société industrielle et du capitalisme : conservateur, il est attaché aux valeurs de l ancien monde, hostile aux principes libéraux de 1789 à qui il oppose : la morale chrétienne, la hiérarchie, l autorité, le paternalisme Du côté des ouvriers et des classes populaires : développement des partis :le socialisme, le communisme, l anarchisme et le syndicalisme Le socialisme (plus ou moins influencé par le marxisme) critique les injustices engendrées par le capitalisme et s oppose à la bourgeoisie Mais les ouvriers ne se reconnaissent pas tous, loin de là, dans ce parti Le communisme de Marx et Engels diffuse l idée d une nécessaire révolution prolétarienne débouchant sur une «dictature du prolétariat» Les anarchistes, plus radicaux, veulent l abolition de l Etat Certains prônent le terrorisme et l usage de la violence ; d autres, plus nombreux, la grève générale dans le cadre du syndicalisme Le syndicalisme se développe (légalisé en 1884 seulement, par la loi Waldeck-Rousseau) Le mouvement syndical se divise entre deux grandes tendances : les réformistes et les révolu tionnaires (la CGT avant 1914) qui appellent à la grève générale (comme les anarchistes) pour abattre le système capitaliste Le déclenchement de la guerre en 1914 puis la Révolution russe en 1917 mettront fin au mythe de la grève générale 4 Conclusion - - A la tête du changement : Angleterre et France grandes périodes : 5 / 6

6 : «révolution industrielle» qui repose d abord sur l utilisation de machine s simples et efficaces dans l industrie du coton ; la machine à vapeur amplifie les progrès de l industrie : «triomphe de la grande industrie» : l industrialisation connaît une grande crise à partir des années 1870 (Grande dépression) ; la réponse est trouvée dans une modernisation de l économie qui transforme profondément la société de la fin du 19 e siècle L industrie transforme les économies européennes : moteur de la croissance économique, nouveaux modes de production, essor du capitalisme, des échanges, modernisation de l agriculture L industrialisation s accompagne de la révolution des transports ; L industrie transforme les paysages : paysages industriels (près des mines de charbon), essor urbain (cf : Haussmann, qui apporte une réponse à l entassement des habitants à Paris et au manque d hygiène à nouvell e architecture qui facilite la circulation, et délimite les quartiers riches/pauvres) Nouvelle organisation de la société : nouvelles catégories sociales, exode rural Le monde rural au 19 e siècle constitue encore la base de la société ; la vie y est rude Les campagnes se modernisent lentement et s ouvrent vers l extérieur grâce aux voies ferrées et à l arrivée des journaux, qui font naître de nouvelles idées 6 / 6