L ELIMINATION DE LA RUBEOLE EN BELGIQUE
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- Victor Lachance
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1 Amendement au Plan de l Elimination de la Rougeole en Belgique L ELIMINATION DE LA RUBEOLE EN BELGIQUE Octobre 2006 Le Comité pour l Elimination de la Rougeole et de la Rubéole en Belgique
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3 INTRODUCTION Dans le nouveau Plan stratégique pour la Région européenne de l Organisation Mondiale de la Santé, , la Région fait de l élimination de la rubéole un objectif supplémentaire pour En septembre 2005, le Comité pour l Elimination de la Rougeole en Belgique a adopté cet objectif d élimination et s appelle désormais le Comité pour l Elimination de la Rougeole et de la Rubéole en Belgique. L utilisation du vaccin combiné contre la rougeole et la rubéole facilite la stratégie d élimination des 2 maladies en même temps. Cependant, l épidémiologie des 2 maladies étant différente, des activités spécifiques pour l élimination de la rubéole doivent être réalisées. Des activités à réaliser en Belgique sont proposées dans cet amendement du Plan de l Elimination de la Rougeole en Belgique, rédigé en avril La rubéole étant une maladie virale bénigne, son importance au point de vu de la santé publique réside dans les effets tératogènes de la rubéole congénitale, entraînant un risque de fausse couche, de mort fétale ou de naissance d un enfant atteint du syndrome de rubéole congénitale (SRC). POLITIQUE NATIONALE DE VACCINATION Le vaccin anti-rubéole est disponible en Belgique depuis De 1973 à 1985, le vaccin était recommandé uniquement pour les jeunes filles. Le vaccin combiné ROR a été mis sur le marché en Son utilisation généralisée date de 1985, avec la recommandation de vacciner tous les enfants à l âge de 15 mois. Depuis 1994, il est recommandé d administrer une deuxième dose de vaccin ROR à tous les enfants âgés de 10 à 12 ans. En 2002, le Conseil Supérieur d Hygiène a recommandé l administration de la première dose du vaccin ROR à l âge de 12 mois. IMPORTANCE DU PROBLEME Le syndrome de rubéole congénitale (SRC) n est pas une maladie à déclaration obligatoire en Belgique. La Communauté française se joint à la décision européenne 2119/98/CE qui établit la liste des maladies à déclaration obligatoire (dont la rubéole) en Europe. Les cas de rubéole qui surviennent dans des écoles font partis des maladies infectieuses qui doivent être déclarées aux inspecteurs d hygiène des 2 communautés. En pratique, les cas de rubéole ne sont cependant pas rapportés. Des données de surveillance fiables et de bonne qualité n existent donc pas. L estimation de l importance du problème a été faite sur base des données disponibles, recueillies par différentes sources. 1) Etude de séroprévalence L étude de séroprévalence ESEN2, réalisée en 2002, montre une protection insuffisante des filles de 15 à 19 ans, âgées maintenant de 19 à 23 ans. Les résultats de cette étude sont à confirmer par une nouvelle étude, en cours actuellement. 3
4 Figure 1: Pourcentage de femmes en âge de procréation étant séronégatif pour la rubéole (séronégativité définie comme un titre < 4iu/ml), par groupe d âge, Belgique, 2002 Groupe d âge % Séronégatives % % % % % 2) Surveillance de la rubéole En 2003 et 2004, le réseau de surveillance de maladies infectieuses pédiatriques Pedisurv, auquel participent 40% des pédiatres belges et 40% des médecins généralistes de la Région de Bruxelles Capitale, a enregistré les cas de rubéole. Le diagnostic était principalement fait sur base de la clinique. Le nombre de cas déclarés était de 58 en 2003 et de 38 en Les cas étaient principalement des enfants de moins de un an, pas encore vaccinés. Vu le faible taux de confirmation par un laboratoire des cas déclarés (7% seulement), et le manque de spécificité et de sensibilité du diagnostic clinique, la surveillance par ce réseau a été arrêtée en Le réseau de laboratoires vigies de l ISP, constitué d environ 60% de tous les laboratoires de microbiologie en Belgique, enregistre les cas de rubéole avec une sérologie IgM positive depuis Le réseau a enregistré en moyenne 32 cas par an (range 21-41). La grande majorité des cas IgM+ rapportés sont des femmes en âge de procréation (78% en 2004), ce qui peut indiquer que le test a été réalisé dans le cadre d un screening prénatal. La valeur prédictive positive d un résultat IgM chez une femme enceinte est très faible. La définition de cas pour la rubéole est actuellement revue par l ECDC (European Centre for Disease prevention and Control). La nouvelle définition considère qu un résultat IgM+, sans informations cliniques, est insuffisant pour confirmer un cas de rubéole. En absence des informations cliniques ou d un autre test de confirmation, les cas rapportés par les laboratoires ne peuvent pas être considérés comme de vrais cas et la surveillance de la rubéole par les laboratoires n a donc pas d intérêt. Le rôle des laboratoires dans la surveillance de la rubéole pourra être ré envisagé lorsque le Laboratoire National pour la Rubéole (ISP, section Virologie) aura développé ses activités et pourra proposer un test de confirmation (PCR, isolation du virus ou test d avidité IgG). Les données recueillies par les 2 systèmes de surveillance ne permettent pas d estimer le taux d incidence de la rubéole en Belgique. 3) Surveillance de la rubéole congénitale Les sources suivantes enregistrent des données sur la rubéole congénitale, mais les données sont incomplètes : 4
5 - Déclaration (volontaire) de cas aux inspecteurs d hygiène des Communautés : dernier cas rapporté en 2001 (Communauté française). - Registre de malformations congénitales à Anvers et en Hainaut (Eurocat). De 1989 à 2004, 1 cas de SRC en 1996 sur naissances vivantes à Anvers. - Codes ICD : de 1987 à 1997, aucun décès en Belgique suite à la rubéole (y compris le SRC) (ICD9-056). - Registre d interruptions de grossesses : chaque année «quelques cas d interruption suite à une infection par rubéole», mais données peu fiables. - Résultats des tests d audition chez les nouveau-nés : K&G a des données pour la Flandre depuis février Sur enfants testés, il y a eu 999 enfants référés, dont 2 cas pour SRC. Sur base de ces données, le nombre attendu de cas de SRC en Belgique est estimé à 0 à 1 cas par an. PLAN D ACTION Le comité a désormais comme objectifs : Objectifs généraux - Interrompre la transmission locale de la rougeole et de la rubéole en Belgique pour l année Prévenir la rubéole congénitale (< 1 cas de SRC pour naissances vivantes). Objectifs spécifiques - Améliorer la couverture vaccinale en routine pour le vaccin combiné rougeole-oreillons-rubéole (ROR) jusqu à, au moins, 95% dans les trois régions belges. - Atteindre une couverture vaccinale d au moins 95% avec une deuxième dose du vaccin administrée en routine. - Etablir un système de surveillance sensible pour la couverture vaccinale du vaccin ROR. - Etablir un système de surveillance sensible pour les cas de rougeole suspects incluant la confirmation du diagnostic par le laboratoire. - Etablir un système de surveillance sensible pour les cas de rubéole ou assurer un suivi précis de la protection dans la population. - Etablir un système de surveillance sensible pour les cas de rubéole congénitale. Activités 1.Vaccination Puisque le vaccin anti-rubéole utilisé en Belgique est le vaccin combiné rougeoleoreillons-rubéole (ROR), les efforts réalisés pour augmenter la couverture vaccinale pour la rougeole augmenteront également la couverture pour la rubéole. 5
6 Le Comité recommande le suivi régulier de la couverture vaccinale pour les 2 doses de vaccin et pour la vaccination de rattrapage, par des études répétitives dans les trois régions. 2. Surveillance Plusieurs facteurs rendent la surveillance de la rubéole difficile : le diagnostic différentiel de la rubéole clinique avec d autres maladies exanthématiques est très difficile, les cas possibles de rubéole sont rarement testés en laboratoire et le test courant utilisé pour la confirmation du diagnostic, une sérologie IgM, est insuffisamment spécifique. Pour le Comité, il importe surtout de savoir s il y a encore des cas de rubéole. Le Comité recommande aux Communautés de mettre en place un système d enregistrement des foyers de cas de rubéole. La surveillance des foyers permettra d évaluer les caractéristiques épidémiologiques des cas (âge, appartenance à un groupe à risque, statut vaccinal), de déterminer l origine de l infection et les raisons de la survenue du foyer et de prendre des mesures pour éviter la propagation de l infection et l infection de femmes enceintes. Des études répétées de séroprévalence sont nécessaire pour suivre l immunité de la population générale. Une étude des caractéristiques des femmes enceintes non protégées (IgG négatifs) permettra d identifier les groupes à risque pour la rubéole congénitale. La surveillance des cas de SRC par le réseau de surveillance Pedisurv sera lancée en janvier Les données seront complétées par les données recueillies par les systèmes existants, tels que Eurocat Antwerpen et Eurocat Hainaut, et les résultats des tests d audition chez les nouveau-nés par K&G (données recueillies 1x par an). Le Comité ne recommande pas la mise en place d une surveillance de maladies exanthématiques. Lorsqu un test diagnostique plus simple, tel q un test salivaire, sera disponible, une recherche active de cas de rubéole pourra être réalisée dans une région spécifique ou dans certains groupes à risque, pendant une période limitée. Les définitions de cas de la rubéole, de l infection rubéole congénitale (IRC) et du syndrome de rubéole congénitale (SRC) utilisées sont celles proposées par l ECDC (version provisoire en Annexe 1). Un foyer de cas de rubéole est défini comme un regroupement d au moins 2 cas de rubéole ayant un lien épidémiologique, dont au moins un cas a été confimé par un test de laboratoire. 3. Diagnostic de la rubéole et du SRC La détection d anticorps spécifiques (IgM) n est pas suffisamment spécifique pour confirmer une infection par la rubéole. Lorsqu un diagnostic est crucial, tel que pour une femme enceinte, un résultat IgM+ est inadéquat pour confirmer le diagnostic. L infection par la rubéole devra être confirmée par un test de diagnostic moléculaire ou un test d avidité (IgG). Après l atteinte de l objectif de l élimination un diagnostic au laboratoire autre que par un test sérologique sera requis pour tous les cas suspects. 6
7 Le diagnostic d un SRC chez un enfant de moins de 1 an ou un mort-né peut être confirmé par la détection d acide nucléique pour la rubéole, l isolement du virus d un spécimen clinique ou la persistence des IgG rubéole entre 6 et 12 mois d âge. 4. Laboratoire National de la Rubéole (ISP, section Virologie) Le Laboratoire National de la Rubéole devra mettre à disposition toutes les activités nécessaires pour la confirmation du diagnostic de la rubéole telles que le diagnostic moléculaire (acide nucléique), l isolement du virus, des tests d avidité (IgG) et des tests salivaires. Indicateurs Pour évaluer le progrès réalisé dans l élimination de la rubéole et la prévention de la rubéole congénitale, les indicateurs de performance suivants seront suivis régulièrement: - Déclaration mensuelle des cas suspects de SRC (à partir de 2007). - Investigation des cas suspects de SRC dans un délai de 7 jours. - Incidence annuelle des cas suspects de SRC par naissances vivantes (enfants de 0 à 11 mois). - Investigation rapide et complète des foyers de cas de rubéole rapportés. Collaboration internationale De même que pour la rougeole, l Institut Scientifique de Santé Publique travaillera en étroite collaboration avec le réseau européen Euvac.Net, l OMS, et l ECDC. Les cas probables et confirmés de rubéole et de SRC seront rapportés à l ECDC et à l OMS à travers Euvac.Net. Budget Un financement doit être alloué pour la réalisation d études spécifiques, telles que des études de séroprévalence ou des études dans des groupes à risques. 7
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