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1 N o 39 / JAA 1211 GENÈVE 4 RETOUR: 8 RUE VIDOLLET, 1202 GENÈVE CHF 2.- J OURNAL POLITIQUE SUCCESSEUR DE LA «VOIX O UVRIÈRE» FONDÉE PAR L ÉON N ICOLE EN 1944 Les producteurs de lait poursuivent leur lutte page 3 Tamedia s arroge le monopole de l opinion page 3 De nouveaux projets antisociaux à Berne page 3 Changement de cap obligatoire MOBILISATION Manif réussie. La gauche doit présenter ses propositions d alternatives. Un vrai sursaut. Les salariés de Suisse ont montré ce samedi 19 septembre, en se pressant au rendez-vous de Berne, qu'ils n'étaient pas dupes de la politique que mènent la droite et le gouvernement pour résorber la crise. Avec le mot d'ordre syndical «Contre la crise: garantir les emplois, les salaires et les rentes!», ils ont répondu présents pour dire l'insuffisance des plans de relance fédéraux et cantonaux ou dénoncer les milliards alloués sans contrepartie à l UBS, alors que le chômage frappe ou que les salaires stagnent ou baissent. Pour les syndicats comme Unia, cette mobilisation signifie bien un tournant social. Ils prévoient de la faire fructifier pour lutter aussi bien «sur les lieux de travail ou sur la scène politique» pour maintenir les emplois, les salaires, le pouvoir d'achat. Dans cette équation, la gauche doit aussi jouer son rôle. Le tournant social doit devenir politique. Construire un «bouclier social» Au-delà de la bataille défensive contre le démantèlement des assurances sociales, la gauche doit avancer des propositions pour redonner des droits et du pouvoir aux salariés. Un Green New Deal pour une reconversion écologique de l économie comme le proposent les Verts dans le sillage de Barak Obama, est certainement un premier pas, mais il faut aller plus loin. L'heure est venue, comme le propose la gauche de la gauche de mettre en place un vrai «bouclier social» pour tous, en LES FAITS PARLENT... LES FAITS PARLENT... LES FAITS PARLENT... LES FAITS PARLENT... Virulent le racisme dans la Russie de Medvedev et Poutine! D'abord à l'égard des ressortissants du Caucase et d'asie centrale. Victimes d'agressions exécutées par les groupes néo-nazis. Avec pour bilan morts lors de 126 attaques xénophobes répertoriées. Mais de plus en plus visés les Noirs, étudiants notamment. En butte à un racisme moins organisé, plus sournois, mais quotidien. Selon une enquête de l'aumônerie protestante de Moscou, insultés, traités de «singes» pour le 80% d'entre eux, mais brutalisés une fois ou l'autre pour le 60%. Et ne pouvant guère compter sur la protection de la police. Le plus souvent indifférente, voire hostile... Pessimiste l'ocde quant au marché du travail! En prévoyant pour 2010 et pour ses membres 25 millions de chômeurs de plus que fin 2007.Cela malgré les mesures de soutien aux banques et à l'industrie automobile. Taux moyen du chômage pour les 30 pays: 8,3% en juin, et sans doute 10 % fin Avec des pointes à 20% en Espagne et 15% en Irlande. Exception: la Norvège avec 3,5%, soit moins qu'en Suisse. La Les syndicats comme la CGAS genevoise sont descendus dans la rue pour exiger que soient garantis les emplois, les salaires et les rentes (photo GH) bétonnant notre système de protection. Le projet contient différentes mesures qui vont de l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font du bénéfice à la mise en place d'un salaire minimum, en passant par la création d'une assurance-maladie unique avec des cotisations en fonction du salaire ou la nationalisation des banques et leur reprise, un beau thème de discours, bien loin de la réalité! Plutôt douteuse la mesure de rétorsion prise par Berne à l'encontre du pays de Kadhafi! Consistant à couper la contribution fédérale aux programmes d'aide aux réfugiés stationnés en Libye se montant à un million frs. Victimes de l'opération: des migrants africains, Erythréens notamment, mais évidemment pas un seul sujet du dictateur... Etrange manière de s'en prendre à des gens n'ayant rien à voir avec le conflit en cours. Et dénoncée à juste titre par divers parlementaires. Sans susciter le moindre commentaire du Conseil fédéral. regroupement au sein d'un seul pôle de services bancaires. Ces propositions doivent être les prémisses d'un changement de système, où le capitalisme sauvage et sa monomanie du profit immédiat ne seraient plus la règle unique du fonctionnement de la société. Vision irréaliste? Ces revendications d alternative pourraient bien être entendues dès Sombre l'horizon pour la médecine hospitalière de notre pays! En raison d'une pénurie de praticiens, bien réelle aujourd'hui, mais qui pourrait devenir catastrophique dans un proche avenir. Où la Suisse aura besoin de deux fois plus de médecins que dans la situation actuelle. Déjà caractérisée par l'incapacité de 3 hôpitaux sur 4 de repourvoir leurs postes vacants dans leur totalité. Cela malgré l'importation massive de praticiens étrangers qui constituent le 40% du corps médical des hôpitaux. Une réalité due notamment à la politique aberrante du numerus clausus en matière de formation, instaurée par un département de la santé alors en mains socialistes. Et toujours en vigueur en dépit des démarches des responsables du secteur hospitalier et de la FMH. Gros boulot pour Burkhalter! Débordante d'imagination la compagnie EasyJet pour casser les prix et offrir des prestations très avantageuses! Mais, quand il s'agit d'affronter la crise tout en espérant garder ses pilotes pour des jours meilleurs, bien moins créative: usant alors d'une astuce à la mode, celle de recommander à son personnel de se mettre en congé sans salaire... ou, ma foi, d'aller voir ailleurs... A l'offensive le PDG de Nestlé Brabeck! Pour dénoncer la faiblesse du Conseil cette fin de semaine en Europe, où la gauche de la gauche affiche ses ambitions dans le cadre des élections législatives en Allemagne et au Portugal. En attendant un changement de cap en Suisse? J OËL D EPOMMIER Notre récit de la manifestation, photos et interviews en pages 4 et 5 fédéral cédant aux pressions en sacrifiant le secret bancaire. Mais surtout pour se dresser contre les initiatives de députés et des Jeunes socialistes visant à plafonner les salaires des boss. Et cela sans hésiter à recourir au chantage habituel: la menace de déplacer hors du pays le siège veveysan. Une mesure que le PDG a déjà mise en pratique en déménageant son domicile fiscal personnel de La Tour-de-Peilz à Verbier... Inacceptable la solution adoptée par Broulis et consorts pour adapter la Caisse de pensions de l'etat de Vaud aux effets financiers de la nouvelle classification du personnel! Prévoyant de la doter des 80 millions exigés sans recourir à un seul franc de la caisse publique. Mais en détournant les 50 millions destinés au fonds d'indexation des rentes et en prélevant le reste dans ledit fonds... Bref en faisant porter aux seuls retraités, actuels et futurs, tout le poids de l'opération. De quoi susciter le refus des trois organisations syndicales. Notamment de la docile FSF. Ce qui en dit long sur la grogne du personnel. R AYMOND B ERTHOUD IL FAUT LE DIRE... Transports publics: vers la gratuité C'est le 20 Minutes qui nous l'apprend: les Suisses serraient de plus en plus réticents à payer leur billet de bus ou de train. On le comprend, tant la gratuité va de soi: gageons que d'ici quelques années, nos enfants se souviendront de cette époque où un tiers du coût d'un transport en bus devait être acquitté au distributeur de billet... à leurs yeux, ce sera aussi incongru qu'allumer une clope au restaurant. La gratuité des transports publics est une évidence, tant sur le plan social qu'écologique; aujourd'hui, plus d'un Helvète sur deux en est convaincu, et partout l'idée fait son chemin. A Genève, les Communistes ont fait aboutir une initiative. Si le texte a été refusé par le peuple, le débat a été lancé avec force, ce qui constitue une première victoire d'étape. Dans le canton de Vaud, un groupe de jeunes militants a créé des «zones d'échange temporaires» à destination des voyageurs, invités, une fois leur trajet effectué, à donner leur billet encore valable à un prochain passager. Revendiquant l'illégalité probable de la démarche, ils n'ont pas laissé le public indifférent, suscitant le débat. Mardi, le popiste Bernard Borel a déposé au Grand conseil un texte en faveur de la gratuité des TP. A l'heure d'une crise énergétique proche, le «pic pétrolier» ayant été franchi, le modèle du déplacement en voiture privée devient de moins en moins réaliste. Se gargariser, à gauche comme à droite, de «développement durable» est très bien: voici une occasion d'agir concrètement. Outre la question énergétique, c'est aussi une mesure de justice sociale: chacune et chacun doit pouvoir se déplacer librement. La mobilité, à l'image de la scolarité ou de la santé, doit être un service public, financé par la fiscalité progressive. J ULIEN S ANSONNENS L IRE EN PAGE 7

2 N 2 GAUCHEBDO INTERNATIONALE o 39 ÉDITORIAL Par Hussein ALKHAZRAGI Un G20 de trop Cette semaine à Pittsburgh (USA), une énième réunion du G20 a eu lieu, ce groupe des économies qui représentent à elles seules près de 85% du produit intérieur brut mondial pour une population estimée à 62,5% du total. Une réunion pourquoi? Pour faire croire aux millions de travailleuses et travailleurs laissés sur la paille que la crise actuelle est due aux mauvais investissements des banques, à des bonus déplacés touchés par des traders totalement déphasés, aux salaires mirobolants touchés par des banquiers jamais rassasiés, et enfin au secret bancaire accusé de tous les maux dont souffre aujourd'hui le système capitaliste. Ce fameux secret bancaire qui a permis non seulement à la Suisse mais également à de nombreuses autres places financières, elles bien protégées par leur gouvernement, de mettre à l'abri et de faire fructifier l'argent acquis par les gouvernements et multinationales exploitant les peuples opprimés. Qui peut croire aujourd'hui que les véritables raisons de la crise sont celles qui sont avancées par les chantres du capitalisme? 1929 a déjà sonné comme un premier coup de semonce suivi par d'innombrables soubresauts d'un système qui court inéluctablement à sa perte. Nos dirigeants vont-ils attendre les bras croisés le cataclysme qui se profile à l'horizon et qui menace de faire imploser la planète? Car le jour où la logique du profit s'enrayera, les requins n'hésiteront pas à manger le menu fretin qu'ils ne faisaient qu'exploiter jusqu'à présent. On imagine déjà les conflits sociaux et les guerres d'une ampleur sans précédent que vont se livrer les avocats du libre-échange et de la consommation à outrance. L'Irak n'est que la première victime d'une liste qui s'annonce très longue si rien n'est fait rapidement pour changer le système. Car c'est bien de ça dont il s'agit. Le temps des modifications, des transformations et des retouches est fini. Ne serait-il pas temps d'organiser une grande conférence mondiale réunissant, non pas 20 exploiteurs mais l'ensemble des 192 pays membres des Nations Unies? Ne faudrait-il pas mettre un terme voire carrément interdire l'idéologie de la croissance sans fin qui a déjà causé tant de dégâts tant humains qu'environnementaux? Une série de mesures rapides pourrait inverser la tendance avant qu'il ne soit trop tard. L'instauration d'un salaire minimum, le développement d'un tissu économique régional à même de satisfaire à la majeure partie des besoins des populations, l'interdiction des délocalisations, la promotion de valeurs humaines de partage et d'égalité sont quelques éléments parmi tant d'autres qui permettraient à l'humanité de sortir de ce cycle infernal. Hélas, le G20 n est pas prêt de prendre le chemin des bonnes résolutions, préférant continuer à croire que l'on peut sauver un malade à l'article de la mort. La seule partie du monde qui vit un réel l espoir AMÉRIQUE LATINE A Lausanne, Frei Betto a évoqué la renaissance politique du continent. Invité par l'ong suisse E-Changer qui fête ses 50 ans cette année, Frei Betto (voir encadré) était à Lausanne la semaine passée, lors d'une conférence co-organisée entre autres par le POP vaudois. Il a parlé de ce moment historique actuel plein d'espoir que traverse l'amérique Latine. Une renaissance après avoir vécu une période effroyable de dictature militaire dans les années 60 à 80, puis une période dominée par les politiques dictées par le FMI, la Banque Mondiale et des élites locales élues «démocratiquement», qui n'ont fait qu'augmenter les écarts entre les riches et la majorité des populations en bradant le patrimoine public. Cette nouvelle période s'est ouverte avec l'arrivée au pouvoir de Chavez au Venezuela en Le peuple, qui jusque-là ne participait pas aux cycles électoraux, a pu voter pour un président qui fasse une réelle politique d'émancipation et de participation populaire. Depuis, il y a eu l'élection de Lula au Brésil, de Morales en Bolivie, de Correa en Equateur et tous les autres ce qui fait que maintenant les gouvernements de l'amérique latine se retrouvent souvent sans les Etats-Unis d'amérique ou la Communauté Européenne pour définir une politique d'intérêt régional. Jamais comme maintenant les mouvements sociaux se sentent entendus par le pouvoir. D'ailleurs, certains de leurs leaders participent dans les gouvernements d'au moins 15 pays du sous-continent latino-américain. Frei Betto a relevé néanmoins la résurgence d'une certaine crainte depuis le renversement du gouvernement Zelaya, au Honduras à la fin juin de cette année, sous le prétexte incroyable Théologien de la libération, Frei Betto a été ministre du gouvernement Lula. (photo Sergio Ferrari, E-Changer) qu'il osait faire un référendum populaire pour savoir si le peuple voulait une nouvelle constitution. «Nous espérions ne plus jamais revoir le spectre des gouvernements dominés par les militaires au service des élites», a-t-il dit. Position ambiguë d Obama Il a relevé la position extrêmement ambiguë du gouvernement Obama qui a condamné le coup d'etat, mais qui n'a pas arrêté le soutien militaire ni fermé sa base militaire qui avait servi dans les années 80 d'arrière-garde à la «Contra» financée par le gouvernement Reagan et qui avait mené une guerre terrible contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua. Pour illustrer son propos, de défiance à l'égard des USA, il a rappelé la boutade connue en Amérique latine qui dit que les Etats-Unis n'ont jamais souffert de coup d'etat parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis sur leur propre sol! Il a terminé sa conférence en affirmant qu'il ne croyait pas que les leaders du monde voulaient vraiment des changements significatifs. Lors du dernier G8 à L'Aquila en Italie, ils ont décidé en effet d'allouer 15 milliards de dollars à la réduction de la pauvreté. Or, entre septembre 2008 et juillet 2009, les mêmes leaders ont engagé mille fois cette somme pour sauver le système financier. Sauver l'humanité, dont les deux tiers vit en-dessous du seuil de pauvreté, n'est pas dans leur logique. «Leur objectif, c'est de sauver le système financier.» Et tant qu'ils sont dans cette logique, il n'y a pas d'espoir. C'est pourquoi les luttes populaires qui passent par les mouvements sociaux restent la base de l'espoir pour créer «un autre monde». C est ce qui actuellement cimente les gouvernements progressistes d'amérique Latine. B ERNARD B OREL Frei Betto, un militant historique Frei Betto, né en 1944, est un militant historique de la lutte contre la dictature au Brésil dont il a été prisonnier entre 1969 et Célèbre pour sa défense de la justice sociale, il est l'une des voix les plus influentes d'amérique latine. Ce frère dominicain est l'un des principaux porte-parole de la théologie de la libération au Brésil. Il avait été nommé par Lula, après sa première victoire à la Présidence en 2001, pour piloter le programme «Faim Zéro» qui reste une des réussites du gouvernement Lula à ce jour. Il avait démissionné deux ans plus tard, ne se sentant pas à l'aise si près du pouvoir. Il est un ami des frères Castro, mais aussi du président Chavez, «des hommes que l'europe a parfois du mal à comprendre, mais qui refusent les compromis avec les oppresseurs du monde», comme il aime à dire. Il est aussi très proche du nouveau président du Paraguay, l'ancien évêque catholique Lugo, élu démocratiquement grâce à un appui populaire massif et malgré l'absence de soutien des classes politiques historiques. BBL Le président Zelaya de retour à Tegucigalpa HONDURAS Trois mois après avoir été renversé, le président élu revient clandestinement. Manuel Zelaya est revenu clandestinement lundi dans son pays. Arrivé à Tegucigalpa, la capitale du Honduras, au terme d un périple mouvementé de 15 heures depuis le Nicaragua où il était exilé, il a trouvé refuge à l ambassade du Brésil. C est depuis cette nouvelle résidence qu il a appelé l armée à «retourner ses fusils contre les ennemis du peuple», tout en affirmant être prêt à dialoguer. Il a également appelé la population à se réunir autour de l ambassade. Plusieurs milliers de ses partisans ont alors afflué. Le gouvernement du président «de facto», Roberto Micheletti, a imposé un couvre-feu, avant de le prolonger mardi, et a réclamé au Brésil de lui remettre Zelaya, dans une déclaration à la radio et à la télévision où il est apparu entouré de ses ministres, des chefs de l armée et de la police et des oligarques qui avaient fomenté le coup d Etat le 28 juin dernier. Mardi matin, la police hondurienne a dispersé à coups de gaz lacrymogènes les manifestants tandis qu à l intérieur de la mission brésilienne Zelaya accusait la police et l armée de préparer une attaque. «Ils pourraient bien envahir l ambassade», a-t-il dit à la chaîne de télévision Telesur. Il a ajouté que les militaires diffusaient «des sons stridents pour tenter de rendre fous ceux qui se trouvent à l intérieur.» Washington avait aussitôt réagi lundi soir, par la voix de Hillary Clinton. La secrétaire d etat a déclaré que ce retour, au moment où la communauté internationale se réunit à New York, offrait une chance de résoudre la crise politique du pays selon un scénario en pleine impasse, préparé depuis juillet par le médiateur Oscar Arias, président du Costa Rica: retour au pouvoir de Zelaya au sein d un gouvernement d union nationale, amnistie générale et une présidentielle anticipée (accords dits de San José). Chavez affiche son soutien Paris a demandé au gouvernement issu du coup d Etat de garantir la sécurité du président déchu et à «toutes les parties» de «faire preuve de responsabilité et de dialogue», selon le ministère des Affaires étrangères. Le président vénézuélien Hugo Chavez a, de son côté, réaffirmé son soutien à Zelaya: «Nous espérons que les putschistes remettent le pouvoir et qu ils n aillent pas massacrer le peuple ou tenter une folie. Le monde est dans l attente.» Le Brésil enfin a démenti avoir joué un rôle dans ce retour qui a pris de cours les putschistes, se contentant de répondre favorablement à la demande d asile dans son ambassade du président démocratiquement élu. B ERNARD D URAUD Un milliard d êtres humains victimes de la faim NATIONS UNIES Un chiffre sans précédent selon le rapporteur pour le droit à l alimentation. Alors que la grogne paysanne monte en Europe, les Nations unies viennent de réactualiser leurs chiffres sur la faim dans le monde. Le problème, éclipsé dans les pays riches par la crise financière et économique, n a fait que s aggraver continuellement depuis l explosion des prix agricoles entre 2007 et Officiellement, le monde vient de passer le terrible cap du milliard d êtres humains victimes de la faim (un milliard et vingt millions de personnes). D après l analyse de l ONU, basée sur le rapport actualisé (présenté au Conseil des droits de l homme) de son rapporteur spécial pour le droit à l alimentation, Olivier De Schutter, «ce chiffre sans précédent» est atteint alors même que les prix sont en recul par rapport à la flambée de début 2008 et que les récoltes des deux dernières années ont été dans l ensemble bonnes. Bref, pour l expert onusien, il est clair que «le problème ne vient pas seulement de l insuffisance de la production ou de l inadéquation de l offre et de la demande», il trouve plutôt son origine dans des déséquilibres structurels à l œuvre à travers le monde. Pour l expert, «le simple fait de produire davantage de nourriture n est pas la solution définitive. Il convient de se poser les questions de savoir qui produit cette alimentation, où et au bénéfice de qui, et si le pouvoir d achat des différents groupes de la population est suffisant pour l accès à la nourriture disponible.» En résumé, la faim est évidemment un problème davantage social et économique - dû à la pauvreté - que purement agricole. C est pourquoi, pour le rapporteur de l ONU, «faire reculer la faim exige de s atteler aux questions de l organisation de la production alimentaire (avec l aide et le soutien aux paysans) et de sa distribution ; d aller vers des systèmes agricoles davantage résistants aux changements climatiques et le développement des droits et de la protection pour les petits producteurs et les travailleurs agricoles». Après le signal d alarme de la crise alimentaire des deux dernières années, la nécessité d agir des Etats, et non de se contenter des mécanismes du marché et du laisser-faire, est devenue manifeste selon Olivier De Schutter. «Les Etats doivent réinvestir dans l agriculture en tenant compte de l impact de leurs choix pour l alimentation de leur population», explique-t-il. Et ils doivent faire cela au moyen de politiques agricoles mais aussi sociales. Ce réengagement des Etats dans leur agriculture doit s accompagner au plan international d une collaboration pour des mesures servant à «protéger les pays contre la volatilité des prix et combattre la spéculation» à travers, par exemple, la mise en place de réserves de stabilisation des produits de base (comme ce fut un temps essayé - et raté - pour le cacao). Pour l expert onusien, «les états doivent améliorer la gouvernance de la sécurité alimentaire à l échelle mondiale». Et trouver un «consensus international» sur des problèmes nouveaux comme la production et l usage des agrocarburants ou les acquisitions à grandes échelles de terres agricoles effectuées par de grands pays dans les pays pauvres. R AMINE A BADI

3 N o 39 NATIONALE GAUCHEBDO 3 Tamedia s arroge le monopole de l opinion suisse PRESSE La Commission de la concurrence (Comco) a donné son aval à une fusion controversée. La semaine dernière, la Commission de la concurrence (Comco) a approuvé, sans poser de conditions, la reprise des activités suisses d'edipresse par le groupe zurichois Tamedia. «L'examen approfondi a révélé que la concentration ne menait à aucune addition de parts de marché», a expliqué la Comco dans son communiqué. Le marché publicitaire peut-il être le seul critère pour approuver une fusion dans la presse? Pas vraiment pour le syndicat Comedia, qui a immédiatement réagi dans un communiqué. «Par cette fusion, la moitié des quotidiens payants en Suisse seront ainsi possédés par Tamedia. Dans les faits, cela signifie que la maison d'édition zurichoise détient un monopole d'opinion qui remet en cause la diversité de la presse en Suisse», selon le syndicat des médias, qui aurait voulu que l'office fédéral de la communication (Ofcom) se prononce. Que la Comco n'émette aucune condition à la fusion est «extrêmement rare et vraiment surprenant», commente Bernard Remion, secrétaire régional de Comedia. «C'est d'autant plus surprenant que lors du rachat de Corbaz par Edipresse en 2002, la Comco avait posé plusieurs conditions. Notamment la vente d'une partie des actions qu'edipresse possède dans Le Nouvelliste.» Certes, encore faut-il que les conditions fixées soient respectées puisque sept ans après Edipresse n'a toujours pas cédé ses parts. Sans aucune sanction de la Comco... Journalistes au chômage Outre la diversité de la presse, c'est l'emploi qui va souffrir de cette concentration. «TamEdipresse» va en effet financer l'opération en «se payant sur la bête», c'est-à-dire en dégraissant au maximum. Selon des sources concordantes, une première charrette d'une centaine de suppressions de postes devrait être annoncée par Edipresse dans les semaines à venir. Premières victimes, les salariés du Matin bleu. Ils ont été informés que le journal cesserait de paraître le 25 septembre et que 10 postes passeraient à la trappe. Les noms des licenciés ne devant être communiqué qu'une fois le dernier numéro bouclé! Le syndicat Comedia va tenter de coordonner la résistance pour éviter les licenciements ou, tout du moins, obtenir un vrai plan social. «Le combat est possible, et, même s'il est loin d'être gagné d'avance, il sera sûrement perdu si on ne le mène pas», conclu Bernard Remion. A LAIN T RIBOLET Les citoyens doivent s'engager Le dernier numéro d'horizons, la revue du Fond de la recherche scientifique, se penche sur la crise de la presse en interrogeant Werner Meier. Ce chercheur en communication et médias à l'uni de Zurich est préoccupé par la passivité des citoyens face aux évolutions du secteur. Il cite en exemple le Tages-Anzeiger, qui, au début de l'été, a licencié un quart de sa rédaction sans réaction de l'opinion. «Il y a dix ou quinze ans, cela aurait déclenché dans tout le pays et chez les lecteurs une tempête d'indignation», estime le chercheur. «A l'origine, les journaux étaient plus qu'un produit commercial. Ils étaient toujours dotés d'une plusvalue idéologique ou intellectuelle. Les journaux gratuits déteignent sur les journaux de qualité et les dévalorisent.» Pour Werner Meier, la solution est entre les mains de la société civile: «C'est aux citoyens engagés de s'impliquer dans ce qui sera l'avenir de la presse écrite.» R ÉD. Horizons est consultable sur le site Internet Lait et libéralisme ne font pas bon ménage PRIX DU LAIT La crise s accentue. Uniterre est déterminé à mener le combat jusqu au bout pour un juste prix. Le bras de fer entre certains producteurs de lait et transformateurs ou grandes surfaces continue de plus belle. Cette semaine, le syndicat Uniterre a multiplié les manifestations, ventes de lait équitable ou blocages comme, par exemple, devant chez Elsa (Migros) à Estavayer-le-lac, pour revendiquer un prix de 1 franc/kg. Pour le syndicat agricole, il en va de l'existence de la paysannerie en Suisse qui ne pourra pas survivre sans prix à la production rémunérateur. «Nous sommes payés 55ct/kg alors que nos coûts de production sont de 1fr/kg, c'est intenable», explique Patrick Dubosson, coprésident de la commission lait Uniterre, qui rappelle aussi que ses confrères européens vivent aujourd'hui la même problématique. La bataille actuelle sur le prix du lait fait en filigrane le procès de la libéralisation du secteur. Avec la fin des quotas laitiers entrée en vigueur le 1 er mai dernier, l'incertitude dans la filière est de mise et les prix à la baisse. Raisons pour lesquels Uniterre exige de l'industrie laitière qu'elle communique de manière transparente les quantités de lait dont elle a besoin pour l'année. Le syndicat paysan demande aussi que l'etat mette en place une base légale permettant de donner aux producteurs la «force obligatoire» dans la gestion des quantités. Autant dire que le syndicat ne croit pas que l'interprofession du lait mise en place en juin (et regroupant producteurs et transformateurs sous le patronage de l'union suisse des paysans) résoudra le problème. Le 18 septembre, l'organisation fixait le prix indicatif du lait de centrale à 62 centimes/kg. On est vraiment loin du compte. La qualité se paie Le syndicat parviendra-t-il à obtenir gain de cause? Patrick Dubosson y croit, rappelant que les consommateurs soutiennent de plus en plus les producteurs et comprennent les enjeux. La qualité a un prix, comme l'expliquait récemment dans la presse la représentante du syndicat, Valentina Hemmeler Maïga: Les paysans étranglés par la baisse des prix du lait font part de leur colère dans les campagnes comme ici dans le canton de Neuchâtel. (photo GH) «Nous devons sérieusement nous demander si ce massacre en règle de la filière pourra avantageusement être compensé par des importations de produits bon marché, produits dans des conditions sociales et environnementales moins sévères et moins contrôlables? Les quelques centimes économisés font-ils le poids contre les milliers d'emplois sacrifiés? Pour Uniterre, la réponse est clairement non». Ce qui est sûr aussi c'est qu'uniterre a décidé d'aller au bout de sa jacquerie pour un prix équitable. JDR IMPRESSUM Décidément, Berne s enlise à droite PARLEMENT Toujours et encore plus de mesures antisociales. Si l'élection de Didier Burkhalter a marqué la session du parlement, les députés n'ont en pas moins travaillé, se penchant notamment sur le dossier militaire. Le programme d'armement 2009, à hauteur de 496 millions, a ainsi passé la rampe aux Etats au début de la session, après que le National a donné son aval. Envoyer des soldats en Somalie pour lutter contre la piraterie? Si le conseil des Etats est pour, le National s'y oppose. Le vote final pour l'envoi de la mission Atalante est attendu cette fin de semaine, mais le projet devrait finalement capoter, au HEBDOMADAIRE DU PARTI SUISSE DU TRAVAIL - POP SUCCESSEUR DE LA «VOIX OUVRIÈRE» ET DE «VO-RÉALITÉS» Editeur: Société d édition de Gauchebdo Comité Denis Bouvier (président, éditeur responsable, denis.bouvier@gauchebdo.ch), Jacky Corthay (administrateur), Pascal Antonietti (Ne), Jean-Luc Ardite (Ge), Alain Bringolf (Ne), Michel Buenzod (Vd), Hélène Ecuyer (Ge), Pierluigi Fedele (Ju), Eva Fernandez (Ne), Pierre Jeanneret (Vd), Jean-Pierre Kohler (Ju), Nathalie Muehlestein (Ju), Julien Sansonnens (Vd) Présidente de la Conférence rédactionnelle Christiane Jaquet christiane.jaquet@gauchebdo.ch Tél Fax Rédaction permanente Jérôme Béguin, Joël Depommier Tél & Fax redaction@gauchebdo.ch grand dam de Micheline Calmy-Rey. La chambre basse a aussi refusé la proposition du conseiller national Josef Lang (Verts/ZH) demandant un registre national des armes à feu. En matière de santé, le Conseil national a décidé de couler la taxe Couchepin de 30 francs pour consultation d'un médecin, préférant un projet tout autant anti-social, proposant que les patients paient 10% des coûts chez le médecin de famille et 20% s'ils vont chez un spécialiste. De plus, le National a opté pour un gel des franchises à option, qui ne pourraient plus être changées durant 3 Rédaction centrale 18 rue Dancet, 1205 Genève (Accueil du lundi au jeudi de 10h à 18h) Tél Rédaction genevoise Coordination: René Ecuyer Tél Fax Rédaction vaudoise Coordination: Christiane Jaquet Rédaction neuchâteloise Coordination: German Osorio Tél Rédaction jurassienne Coordination: Jean-Pierre Kohler Tél Abonnements Hélène Ecuyer abonnements@gauchebdo.ch 8 rue Vidollet, 1202 Genève Tél & CCP ans. Baisser la fiscalité des familles? Des familles riches s entend. Le rabais d'impôt fédéral direct et la déduction pour frais de garde (250 francs par enfant pour un montant de déduction pour les frais de garde plafonné à 10'000 francs) ont passé la rampe. La réforme devrait entrer en vigueur en Pour finir, le Conseil des Etats, de même que le Conseil national, ont décidé de prolonger de cinq à huit ans la possibilité de retirer son passeport à un étranger en cas de mariage blanc avéré. L UDC est passée par là. R ÉD. Administration Jacky Corthay administration@gauchebdo.ch case postale 334, 1264 St-Cergue Site Internet Stagiaires Hussein Alkhazragi, Cynthia Racine, Carlos Serra, Sandra Zanelli Ont collaboré à ce numéro Ramine Abadi, Bernard Duraud (tous: l Huma), Raymond Berthoud, Bernard Borel, Jean Grin, Alain Tribolet Le PST a un nouveau président PARTI Le Tessinois Norberto Crivelli prend les rênes du Parti suisse du Travail. Si les Tessinois ne sont pas représentés au Conseil fédéral, du moins sont-ils présents en force à la direction du Parti suisse du Travail. Après Léo Schmid, secrétaire national, c'est un autre italophone qui occupera un poste clé. Le Comité central du PST a en effet désigné le Tessinois Norberto Crivelli à la présidence nationale du parti, en remplacement de la Genevoise Nelly Buntschu, démissionnaire. Connu dans le parti pour ses brillantes interventions dans les réunions, Norberto Crivelli est un jeune retraité de l'enseignement public. Avec lui, la direction nationale du PST, qui s'est par ailleurs fortement rajeunie ces dernières années, pourra compter sur un militant politique expérimenté. Ce qui sera très utile au parti qui entend, dans les mois à venir, mener une campagne d'agitation et de lutte contre la crise et le démantèlement social. «Fort de notre analyse marxiste de la crise du capitalisme, nous allons tenter de donner une impulsion en informant et en discutant avec les travailleurs et la population», explique Norberto Crivelli. «Les classes populaires et les forces progressistes doivent se rassembler pour défendre la sécurité sociale. Nous ne sommes pas renfermés sur Le Tessinois Norberto Crivelli. (photo GH) nous-mêmes et sommes prêts à discuter avec toutes les forces qui résistent et défendent un vrai changement», ajoute le Tessinois. Pour autant, Norberto Crivelli ne négligera pas les relations internationales, dont il assume la responsabilité au sein du PST, et en particulier au sein du Parti de la Gauche européenne. «Nos camarades en Europe font face aux mêmes problèmes que nous rencontrons en Suisse. Nous partageons le même combat.» J ÉRÔME B ÉGUIN

4 4 & 5 GAUCHEBDO L EVEN Près de manifestants à Berne po Par son ampleur, la manifestation de samedi dans la capitale fédérale a dépassé les scénarios les plus optimistes. Bilan et «Une manifestation n est pas suffisante en soi» Fer de lance de la manifestation, le syndicat Unia. Nico Lutz, porte-parole, fait le bilan du rassemblement et tire des perspectives. Quelles sont les leçons que vous tirez de la mobilisation du 19 septembre? NICO LUTZ Nous avons réussi à montrer que les travailleurs sont largement opposés à la manière dont l économie et la droite veulent traiter la crise, en la faisant payer par les salariés. La participation de la population s est située audessus des prévisions. Les gens sont prêts à se bouger. C est positif. Grève pour emêcher la délocalisation de Studer-Revox Audio Comment comptez-vous utiliser cette contestation dans les mois qui viennent? Quelles sont vos revendications? Nous avons dit qu une manifestation n est pas suffisante en soi et qu il faut aller au-delà. Cela commence par un travail dans les entreprises pour s opposer aux baisses de salaire ou aux licenciements. La mobilisation sur les lieux de travail n est pas facile, mais nous essayons de la soutenir partout. Et cela porte ses fruits. Cette semaine, les travailleurs de Studer-Revox Audio se sont mis en grève pour s opposer à la délocalisation de la production en Angleterre. Chez Alu Meniken, nous avons pu nous opposer à la baisse de 10% des salaires. Notre deuxième axe de lutte inclut une riposte face aux attaques contre les assurances sociales. Unia a récolté près de 70'000 signatures pour le référendum contre la baisse du taux de conversion dans le deuxième pilier qui devrait être soumis au vote en mars. Nous nous préparons à mener la bataille contre les démantèlements de l AVS ou de l assurance-chômage. Des hausses de salaire Notre troisième objectif est d obtenir des hausses de salaire. Dans la construction et l artisanat, où l on travaille même le samedi, nous revendiquons des hausses de 120 francs pour les salariés. Dès octobre, nous allons préparer des actions de revendications. Votre syndicat a aussi posé ses exigences concernant les plans de relance de la Confédération. Quelles sont-elles? Nous considérons que l Etat a une responsabilité dans le soutien à l emploi et à la consommation, d autant plus qu il a garanti près de 68 milliards pour une banque privée pour l UBS. Ces prochains mois, nous allons relancer la mobilisation pour que l Etat s engage dans un vrai plan de relance. Au niveau cantonal, où plusieurs plans ont été lancés, nous avons présenté nos propositions et nous ferons tout pour qu elles soient appliquées. P ROPOS RECUEILLIS PAR J OËL D EPOMMIER La place fédérale s est révélée trop petite pour autant de manifestants. (photo Medienbüro Selezione) Bref compte-rendu Historique. De mémoire de syndicaliste, on peine à se souvenir d'une pareille mobilisation de la gauche suisse. En tout cas, la capitale fédérale n'avait pas vu autant de manifestants depuis février 2003 lorsque plus de 40'000 personnes avaient protesté contre la guerre en Irak. Des trains spéciaux venus des quatre coins du pays ont déversé dans Berne un flot de manifestants dans une atmosphère électrisée par les coups de sifflet des cheminots de service solidaires. Proportionnellement à ses effectifs, c'est d'ailleurs le syndicat des transports SEV qui a réussi à mobiliser le plus de salariés. Gigantesque, la manifestation s'est fragmentée en trois gros tronçons au son des sifflets, sirènes et mégaphones en se dirigeant vers la place fédérale. Trop petite, celle-ci n'a pu contenir l'ensemble des manifestants. Tout le monde était là Toutes les organisations de l'union syndicale suisse (USS) étaient présentes. Mais aussi les syndicats chrétiens (Travail.Suisse), qui se sont fait remarquer en promenant de grandes effigies caricaturales des conseillers fédéraux. Les partis politiques de gauche étaient bien entendu de la partie, avec des tronçons du PS, du PST, de solidarités et même un petit groupe de Verts. Quant aux libertaires, ils n'avaient pas non plus raté le ren- «Nous pouvons recourir à tous les moyens de lutte» Alain Carrupt est président central de Syndicom et vice-président de l'uss. La semaine prochaine, son syndicat lancera une initiative pour sauver le réseau postal et les emplois. Quelles sont les revendications de Syndicom face à la crise? ALAIN CARRUPT Elles sont multiples. Nous voulons d'abord que les entreprises saines soutiennent l'emploi, en augmentant les salaires pour augmenter le pouvoir d'achat. Les syndicats exigent de la part de toutes les entreprises qui se portent bien ou qui disposent des ressources suffisantes des hausses générales de salaires de 80 à 120 francs. Nous lançons aussi un avertissement à celles qui ne jouent pas le jeu et qui veulent profiter de la crise pour baisser les salaires. Nous n'hésiterons pas à recourir à tous les moyens de lutte, y compris la grève, comme on vient de le faire chez Zuvo, quand cette entreprise zurichoise de portage de journaux a décidé de réduire les salaires - déjà très bas - de ses employés. Les salariés n'ont pas à payer la crise. Nous ferons de même si la Poste persiste dans son projet de vouloir supprimer postes de travail et renoncer à toute augmentation salariale pour Il est inconcevable qu'une entreprise publique qui a fait plus 800 millions de bénéfice en 2008 veuille supprimer des milliers d'emplois et geler les salaires. Nous nous opposerons bien entendu aussi à toutes les tentatives de démantèlement des assurances sociales. Quelles sont vos exigences face à la libéralisation du marché postal, qui menace la Suisse dans le sillage de l'union européenne? Dès la semaine prochaine, nous allons lancer officiellement notre initiative fédérale pour une Poste forte. Le texte veut défendre un réseau d'offices postaux dense, performant et de proximité. Ce service universel doit être financé par les revenus du monopole résiduel sur le courrier (celui sur les lettres de moins de 50 grammes) et par les bénéfices d'une banque postale, appartenant entièrement à la Poste suisse. Ce renforcement de la Poste bénéficiera aux PME, aux consommateurs et aux régions périphériques, mais aussi aux salariés de l'entreprise. Réguler le marché Quels sont vos autres axes de travail dans les mois qui viennent? Le parlement doit se pencher sur deux projets de loi, l'une concernant le marché postal et la régulation du marché, l'autre touchant à l'organisation de la Poste avec comme objectif de la transformer en société anonyme de droit public soumise aux dispositions du code des obligations. Il n'est pas exclu que le Syndicat de la communication lance un référendum contre ces projets. P ROPOS RECUEILLIS PAR JDR Banderole de tête de l USS. Gigantesque, la manifestation s est fractionnée en trois gros tronçons dans les petites rues de Berne. (photo Medienbüro Selezione) Discours du président de l USS Paul Rechsteiner: «Nous en avons assez des chevaliers du bonus et de leurs parachutes dorés.» (photo Medienbüro Selezione)

5 N EMENT o 39 GAUCHEBDO ur exiger un tournant politique et social perspectives à travers les interviews de trois syndicalistes et du secrétaire du Parti suisse du Travail, Léo Schmid. d une belle manif dez-vous. Dans la foule, on pouvait reconnaître des magistrats, comme le maire de Genève Rémy Pagani ou le municipal Lausannois Marc Vuilleumier. Sur la place fédérale, les divers orateurs ont fustigé les patrons et la droite. «Nous manifestons contre la provocation, contre une politique qui a investi 68 milliards de francs dans l'ubs, mais qui refuse des mesures efficaces contre la crise», a déclaré Paul Rechsteiner, président de l'uss. «Nous en avons assez des chevaliers du bonus, assez des managers avec leurs excès salariaux et leurs parachutes dorés qui sont encore soutenus politiquement au Palais fédéral», a ajouté le conseiller national socialiste. Interdire les licenciements Plus radicale, la Genevoise d'unia Marisa Pralong a défendu l'interdiction des licenciements: «Que plus aucune entreprise réalisant des bénéfices ne puisse licencier sans que les syndicats ne manifestent devant ses portes et ne la dénonce publiquement! Commençons dès aujourd hui une vaste campagne pour la préservation de l'emploi et l'interdiction des licenciements!» Au retour, dans les wagons, personne ne regrettait d'être «monté» à Berne. Mais une question revenait sur toutes les lèvres: «On fait quoi maintenant?» J ÉRÔME B ÉGUIN Le tronçon bon enfant mais déterminé de l Avivo lausannoise. (photo Medienbüro Selezione) Dans la délégation genevoise de l Avivo, on reconnaît «Bertoche», Ecuyer et Pierre Claude. (photo GH) «Nous exigeons des places de travail sûres» Les travailleurs des transports sont venus en nombre (plus de personnes) à l'appel du syndicat des transports SEV. Bilan de la journée avec Peter Moor-Trevisan, responsable du service de presse du syndicat. Votre syndicat a participé à la journée d'action à Berne - avec une pré-manifestation à la mi-journée. Quelles sont les attentes actuelles du personnel? PETER MOOR-TREVISAN Notre revendication principale concerne les caisses de pension du personnel CFF et ASCOOP (caisse de pension regroupant quelque 130 entreprises des transports publics et touristiques). Elles sont sous-financées et les pouvoirs publics (Confédération et cantons) veulent que leur assainissement soit payé par les salariés. Ceux-ci devront payer plus de cotisations, pendant plus longtemps (jusqu'à 65 ans) pour toucher finalement des rentes plus petites. C'est inadmissible. Notre mobilisation a donc comme objectif de faire pression sur la Confédération et les cantons pour qu'ils s'engagent financièrement à couvrir à 100% les rentes du deuxième pilier. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités Comment expliquez-vous cette sous-couverture des caisses? En 1999, la caisse de pensions des CFF est devenue autonome sans financement complet et sans réserves de fluctuation. Ce qui fait qu'elle est aujourd'hui à découvert. Nous voulons donc que la Confédération prenne ses responsabilités comme elle l'a fait pour le personnel de Swisscom, la Poste, Skycare et Ruag. Nous exigeons donc, comme l'a annoncé notre président Giorgio Tuti, qu'elle injecte dans la caisse de pensions les 3,4 milliards de francs manquants, ou alors qu'elle crée pour les anciens rentiers une caisse séparée bénéficiant d'une garantie de l'etat. Continuer à maintenir la pression Au-delà de cette demande sectorielle, quelles sont vos attentes? Nos demandes rejoignent celles de l'uss. C'est la raison pour laquelle les militants et membres du SEV ont rejoint la grande manifestation nationale, en exigeant des places de travail sûres, des améliorations des salaires et des rentes. Quelle suite allez-vous donner à votre mobilisation? Pour obtenir la couverture des caisses de pension, nous allons continuer à maintenir la pression dans les mois qui viennent. Notre travail de lobbying continue, notamment auprès des parlementaires fédéraux et des membres de différents exécutifs cantonaux. Nous allons rencontrer le maximum de politiques dans les prochains mois afin de les convaincre et d'obtenir des solutions pour les caisses de pension. P ROPOS RECUEILLIS PAR JDR Entrant en gare, les conducteurs de train ont actionné leur sifflet pour saluer leurs nombreux collègues du syndicat des transports SEV. (photo GH) En route vers la place fédérale, les Neuchâtelois d Unia derrière la banderole très marxiste et internationaliste du POP. (photo GH) «Il faut assurer la continuité de cette mobilisation» Léo Schmid, le jeune secrétaire national du PST- POP, expose les axes d inventions prévus par le parti dans les mois à venir. Quelle est la suite que va donner le Parti du Travail à la manifestation? LÉO SCHMID Le bilan du PST sur la manifestation ne peut être que positif: une participation de masse qu'on ne voyait plus depuis des années est un signe encourageant. Il faut maintenant assurer la continuité de cette mobilisation, pour que les classes populaires puissent prendre leur revanche sur ceux qui essayent de leur faire payer la crise. Pour cette raison, le PST est en train d'organiser une campagne politique pour combattre les attaques généralisées contre les assurances sociales. Sans vouloir abuser du slogan «nous ne payerons pas votre crise», nous nous battrons pour que la crise du capitalisme ne retombe pas sur les classes populaires. Résister à la droite bourgeoise Quels axes de travail et de revendications à l'avenir? Pour le PST, il faudra se battre avec toutes nos forces pour que les assurances sociales, déjà maigres, ne soient pas complètement détruites. Il faut absolument résister à ces attaques de la droite bourgeoise, qui prépare dans tous les domaines des coupes de prestations (AI, LAMal, assurance-chômage, AVS et LPP). Mais cela ne suffit pas, il faut recommencer à revendiquer la justice sociale. Nous, les communistes, nous nous battons pour que les classes populaires puissent s'organiser et s'unir, non seulement afin de résister, mais aussi pour créer un large front populaire capable de revendiquer le progrès social. Nous nous battons donc pour: - Des retraites véritablement populaires en renforçant la part de l'avs dans le système des trois piliers; - Une médecine qui s'occupe des malades pour ce qu'ils sont et non comme des clients. La collectivité doit assumer les coûts du système de santé pour arriver à la gratuité des soins médicaux; - Des assurances chômage et invalidité aptes à garantir une vie digne à chacun. Tout en se battant pour que la structure du monde de travail garantisse des conditions de travail stables et saines. Ceci afin que le chômage disparaisse et que les conditions de travail ne provoquent plus des problèmes durables à la santé des travailleurs et des travailleuses. P ROPOS RECUEILLIS PAR JDR

6 N o 14 4 avril 2003 N 6 GAUCHEBDO REGIONALE o 39 Eduardo Galland, un communiste de bonne famille GENÈVE Militant résolu du changement social et écologique, il se porte candidat au Grand Conseil sur la liste 4. Qui dit Eduardo en Uruguay pense immédiatement à Eduardo Galeano, auteur du livre Les veines ouvertes de l Amériques latine, un ouvrage qui a marqué des générations de lecteurs pour sa dénonciation de l exploitation étrangère du Continent depuis le XV è me siècle. Un livre de chevet d Hugo Chavez. Notre Eduardo à nous est sans doute moins connu, même s il partage de nombreuses idées avec le militant altermondialiste qu il n a pourtant jamais rencontré. Cela fait maintenant une paie qu Eduardo Galland promène sa grande carcasse à Genève. «Je suis est arrivée à l âge de 21 ans en 1979 en Suisse, un premier août, ce qui montre que je suis patriote. La dictature en Uruguay était à son zénith», rappelle-t-il. Un père réformateur agraire Le militant du PdT, qui a rejoint le parti il y a tout juste un an et demi, descend d une famille d immigrants suisses du Nouveau-Monde, propriétaire, du côté grand-maternelle, du château de Cranssur-Celigny. Son père qu il a perdu à 11 Eduardo Galland dans notre rédaction. (photo GH) ans a été un membre éminent du parti colorado, responsable à l Institut national de colonisation d une réforme agroéconomique qui a permis à de nombreux petits paysans d avoir accès à la terre et au crédit. Un modèle du genre toujours en vigueur. Cette fibre proche de la terre, environnementale, il l a gardée au point de vouloir en faire un des axes de sa campagne lors des prochaines élections cantonales. «L enjeu écologique est un enjeu primordial quand on voit des catastrophes comme la destruction de la forêt amazonienne ou la fonte des glaciers en Suisse. Réussir à préserver les équilibres naturels mondiaux permettra d enrayer des problèmes sociaux comme la faim dans le monde. Cela est impossible dans une logique capitaliste qui ne cherche que le profit à court terme», nous explique-t-il d une voix toujours posée. Technicien au service du gaz des Services industriels de Genève (SIG), il considère que l on peut trouver des solutions alternatives ménageant l environnement dans le canton. Il défend une sortie définitive du nucléaire. Le projet de construction d une centrale chaleur-force sur le site du Lignon, permettant de produire de l'électricité et de la chaleur, avec un rendement de 75% environ, contre 55% pour une centrale à gaz classique, l emballe. Il voudrait aussi que les pouvoirs publics favorisent l utilisation de voitures électriques et GNC (Gaz Naturel Compressé). La fibre sociale ne lui fait pas non plus défaut à force de rencontrer dans ses tournées des personnes obligées de compter leurs sous ou qui vivent dans la précarité. «Je défends un système d un salaire minimum garanti pour toute la Suisse permettant à chacun de vivre». Il veut aussi que l assurancemaladie soit modifiée, dans le sens de la gratuité pour les soins de base. Défendre le secteur public Alors communiste Eduardo Galland? Il revendique le mot, tout en ajoutant dans l instant le terme de démocratique. «Il faut défendre une démocratie du peuple à 100%». Il considère aussi que tous les secteurs importants de l économie, «les bien essentiels pour les gens» comme l énergie, les télécommunications ou les transports doivent être en mains publiques. «L Etat doit être au service du peuple et pas à celui de quelques capitalistes». Communiste, mais pas sectaire, il rejette les divisions qui minent la gauche de la gauche. «Certains veulent prendre l autoroute, d autres, la route nationale, d autres, le bateau, l important, c est d arriver à destination», précise-t-il. Ceci impliquant aussi un travail en commun avec les syndicats pour une vraie union de la gauche. Une conviction sans doute née de l expérience conduite par le Front ample uruguayen (Frente amplio, regroupant aussi bien des centristes que le parti communiste ou le parti socialiste). «Cette union a permis des avancées sociales comme l augmentation du montant de l assurance retraite ou l accès à une assurance-maladie pour tous. Ces petits pas sont le ferment de plus grandes avancées», souligne-t-il. Fervent internationaliste - il compte près de 13 nationalités différentes dans sa famille, Eduardo Galland rejette le racisme, tous les racismes, à commencer par celui professé par le MCG à l encontre des frontaliers. Si vous le rencontrez un de ces autres matins aux abords d un stand de la liste 4, ne manquez par l occasion de l aborder. Sûr qu il vous offrira un petit coup de maté pour entretenir le dialogue et réchauffer l atmosphère. J OËL D EPOMMIER «Les redoublements ont crû de 50% en un an» L'enseignant Olivier Baud préside la Société pédagogique genevoise (SPG), le syndicat des maîtres du primaire qui s'est opposé en vain à la réintroduction des notes à l'école. Membre de solidarités, il se porte aujourd'hui candidat au Grand Conseil sur la liste 4 pour défendre un enseignement qui garantisse à tous l'égalité des chances et une qualification certifiée. Après le retour des notes, tout va bien à l'école à primaire? OLIVIER BAUD Non. Cette décision, comme nous l'avions anticipé, s'est révélée complètement néfaste. La réintroduction des moyennes et des échéances annuelles a renforcé la culture de l'échec scolaire. Il y a plus d'élèves en difficulté, nous le constatons, notamment avec les redoublements qui ont crû de 50% en un an. Que faut-il faire concrètement pour lutter Olivier Baud est enseignant et préside la Société pédagogique genevoise (SPG). (photo DR) contre l'échec scolaire et garantir l'égalité des chances? Il faut, d'une part, retarder la sélection des élèves. Déterminer avant 12 ans l'avenir de la formation, c'est trop tôt! Il n'y a aucune raison de stopper les potentialités de développement des élèves. Les pays qui sont en tête des tests internationaux ne pratiquent pas en général de sélection avant l'âge de 16 ans. Il faut aussi réorganiser le travail scolaire et introduire un vrai enseignement différencié. D'autre part, c'est une question de moyens. Genève est l'un des cantons qui consacre la plus petite part de son budget à l'éducation. Depuis près de vingt ans les ressources diminuent ou stagnent, tandis que les conditions d'enseignement deviennent plus difficiles et les attentes vis-à-vis de l'école plus nombreuses. Nous sommes à la limite du supportable et vivons une période cynique où le Département ne fait que poser des constats sans apporter de solutions. Il devient indispensable d'inverser la tendance, de changer la majorité au Grand Conseil pour obtenir des moyens à la formation décents. Qu'allez-vous entreprendre au Grand Conseil? Si je suis élu, je veux rompre avec le fatalisme ambiant. Je suis persuadé que nous pouvons réussir à ce que tous les jeunes achèvent une formation certifiée. Mais je ne veux pas à me cantonner aux affaires scolaires, les questions sociales et environnementales me tiennent aussi à cœur. Au Parlement, je m'opposerai à la politique du gouvernement actuel qui crée de l'insécurité sociale et me battrais notamment pour l'introduction d'un salaire minimum et la revalorisation des salaires. Des nécessités pour que chacun puisse s'insérer et vivre heureux dans notre société. P ROPOS RECUEILLIS PAR J ÉRÔME B ÉGUIN Automobilistes, il est l heure de couper le moteur! Dans le cadre de la journée mondiale sans voiture, l'association Roue Libre organisait une cycloparade suivie d'un PARK (ing) Day. Cette association «pour la défense du vélo» comme l'explique son président, Eric Vanoncini, entend promouvoir l'utilisation de la petite reine en ville, ce qui contribuerait à réduire considérablement la présence des véhicules. Eric explique que l'association ne se veut pas moraliste» mais plutôt «critique de la place qu'occupe la voiture en ville» aujourd'hui. Suite à un appel lancé à plusieurs associations, le Réseau Objection de Croissance a accepté de participer à l'événement, soutenu également par l'association Transports et Environnement (ATE) et Actif Trafic. M. Mokrany, militant au sein du ROC, résume en quelques mots l'objectif du réseau qui milite pour «moins de biens, plus de liens», une idée fondée sur un point essentiel: «puisque nous savons que l'univers est fini, il est logique que nous prenions conscience que nous ne pouvons pas croître indéfiniment». Pour mieux sensibiliser la population aux dangers de la voiture, symbole de la croissance par excellence, et de ses nuisances, il s'agissait donc d'organiser une parade à vélo suivie d'une fondue devant être mangée sur une place de parking transformée pour l'occasion en un espace convivial. 17h00 : La parade débute dans les rues du centre-ville alors que les organisateurs occupent Les manifestants en vélo ont squatté une place de parking pour la Journée sans voiture. (photo GH) une place de stationnement avec table et caquelon à la Place du Cirque. Quelques minutes plus tard, deux pandores débarquent et font savoir aux responsables de la manifestation qu'il n'est pas légal d'occuper une place de parking sans véhicule et qu'il faut d'ailleurs une autorisation lorsque plus trois personnes entendent se réunir. Incompréhension parmi les initiateurs qui se regardent médusés par le zèle des deux gendarmes. M. Mokrany note désabusé qu'il «faut donc avoir une autorisation pour pouvoir se balader sur la voie publique». Il ajoute scandalisé «qu'alors que dans le monde entier, les villes ont organisé des événements, la Ville de Genève n'a rien fait». Sur l'absence des Verts, qui ont organisé leur propre parade cycliste, M. Mokrany déplore la dispersion des énergies tout en déclarant comprendre que les Verts «veuillent marquer leur territoire à la veille des élections» Il remarque cependant que les Verts «n'en ont pas fait beaucoup en matière de mobilité» qui est paradoxalement leur thème favori. Kessleri, un autre militant du ROC, pointe du doigt l'ambiguïté de ce parti qui «d'un côté défend ardemment les éco quartiers et de l'autre propose de construire une traversée de la rade». Thibault Schneeberger ajoute qu'il n'arrive pas à comprendre «pourquoi les Verts se sont opposés à la gratuité des transports publics qui n'aurait coûté que 124 millions de francs, alors ce ceux-ci sont aujourd'hui partisans d'une baisse d'impôts de 410 millions qui ne bénéficiera qu'à quelques rares privilégiés». Profitant des derniers espaces de liberté offerts par une législation décidément de plus en plus restrictive, les organisateurs ne se démontent pas et décident de monter un stand avec une pétition, seul moyen leur permettant d'occuper la voie publique. Cependant «ne cherchant pas l'affrontement avec la police», Eric fait savoir à la cinquantaine de cyclistes revenus de la parade aux alentours de 18h00 que la fondue se tiendrait à la Barge sur la presqu'île abritant le bâtiment des Forces motrices. C'est donc avec un sentiment de demiéchec mais toujours déterminé à continuer leurs actions de sensibilisation que tout le monde se retrouve autour d'une fondue. H USSEIN A LKHAZRAGI Pour en savoir plus, voir le site de l'association Roue Libre: Une initiative pour le maintien des subventions aux HUG La liste «Défense des aînés, des locataires, de l'emploi et du social», conduite par l'ancien conseiller d'etat Christian Grobet, a lancé une initiative populaire «pour le maintien et le rétablissement des prestations des établissements hospitaliers». Selon les initiants, «Victoria», le plan d'économies imposé en 2006 au HUG, aurait entraîné la disparition de 335 postes de travail et, par conséquence, la suppression de prestations de soin ainsi que l'allongement des délais d'attente pour les traitements ambulatoires et les opérations chirurgicales. Les candidats de la liste 8 proposent donc de rétablir les effectifs et les subventions publiques à leur niveau de JBN Les socialistes accusent le Procureur de collusion Le 16 septembre, le Procureur général Daniel Zappelli a accompagné une délégation politique genevoise à Berne pour y soutenir l'élection de Christian Lüscher au Conseil fédéral. Or, Christian Lüscher est l'avocat de l'un des principaux inculpés dans l'affaire de la faillite de la Banque Cantonale Genevoise (BCGe). «En se rendant à Berne avec Christian Lüscher, le Procureur, qui doit soutenir l'accusation dans cette affaire sensible, met le Ministère public dans une situation délicate et donne l'image d'un Parquet dépourvu d'indépendance», s'indigne René Longet. Pour le président du Parti socialiste genevois, les retards dans la procédure du dossier BCGe sont d'ailleurs inacceptables. «Le Procureur avait promis, en avril 2008, qu'il renverrait le dossier de la BCGe en jugement avant la fin de l'été. A ce jour, ses réquisitions ne sont toujours pas déposées.» Ces lenteurs suspectes et cette «course d'école à Berne» sont, pour René Longet, «autant d'éléments qui pourraient donner à penser que la justice n'est pas menée de manière équitable entre les puissants et les citoyens moins puissants». JBN

7 N o 39 REGIONALE GAUCHEBDO 7 De l audace et de la responsabilité! VAUD Motion pour la gratuité des transports publics dans le canton. L'initiative parlementaire du popiste Bernard Borel peut paraître audacieuse. Elle n'est en fait que conforme au plus grand bon sens. Les routes sont engorgées, les bouchons se multiplient, la crise énergétique menace, et pourtant les automobilistes continuent à privilégier la voiture aux transports publics. Certains estiment que puisqu'ils ont, de toute façon, payé les taxes et les assurances pour leur véhicule, c'est moins cher pour eux d'utiliser la voiture que de prendre le train, surtout pour une famille. D'autres ont le sentiment de se sentir «chez soi» dans leur auto, comme un prolongement confortable de leur logement. Et puis, il est souvent invoqué des horaires et des cadences des transports publics peu encourageants. Il faut donc lancer un signal fort, un mode incitatif percutant, vu l'urgence et l'importance de la situation pour sortir d'un engrenage délétère. Celui qui consiste à vouloir pallier les encombrements routiers par la construction de routes nouvelles, censées «désengorger» la circulation, de nouvelles voies de circulation qui ne font qu'augmenter le trafic. La logique doit changer. Une solution qui n est pas irréaliste Les transports publics sont largement subventionnés par les cantons et la Confédération, tant pour les infrastructures que pour l'exploitation. Si le canton de Vaud assumait la part payée par les utilisateurs, et garantissait ainsi la gratuité pour tous, il lui en coûterait 2% de son budget, soit 140 millions par an. Ce n'est pas irréaliste. Une telle concrétisation ne devrait bien sûr pas péjorer l'offre et l'amélioration des transports publics. On pourrait imaginer une mise en vigueur par paliers, avec une période de transition sur quelques années. Commencer par exemple par offrir la gratuité aux enfants et aux jeunes en formation. C'est très tôt qu'il faut prendre de bonnes habitudes! Le tour des aînés pourrait suivre ensuite, avant une généralisation de la gratuité. Cette initiative a été déposée mardi sur le bureau du président du Grand Conseil. Elle sera développée et défendue mardi prochain. C HRISTIAN J AQUET Une assurance vaudoise pour les soins dentaires Les soins dentaires des Suisses se sont élevés à plus de 3,3 milliards de francs en 2005 par an, selon l'office fédéral de la statistique. Or, les ménages privés ont assumé 89% de cette somme faramineuse. Pour certaines familles, les soins dentaires sont un luxe. Il existe certes des assurances complémentaires, mais pour une cotisation de quelque 50 francs par mois, les remboursements sont plafonnés à 2'000 francs. Des patients vont se faire soigner en France ou à Budapest et surgissent ici et là des cliniques dentaires «low cost». C'est le signe d'un réel et grave problème de santé. Le député Dolivo dépose une motion Certes, dans le canton de Vaud, grâce au revenu d'insertion ou aux prestations complémentaires, une toute petite partie de la population bénéficie de soins gratuits. Le député Jean-Michel Dolivo (AGT-solidaritéS-POP) a donc déposé une motion priant le gouvernement de proposer une loi instituant une assurance cantonale obligatoire pour les soins dentaires. En lien avec cette assurance, le canton est invité à créer un réseau de policliniques dentaires régionales. A l'appui de cette motion, on peut observer que la Constitution cantonale déclare aux articles 34 et 65 que «toute personne a droit aux soins médicaux» et que le canton «assure à chacun un accès équitable à des soins de qualité». Une commission va se pencher sur la question. CJT Il devient urgent de s unir NEUCHÂTEL La crise provoque des réactions dans certains secteurs. Les médias ont débattu de la question du vouvoiement à l'école publique. A entendre ses partisans, le moment est venu de resserrer les boulons et de remettre un peu d'ordre au sein des échanges entre maître et élève. C'est la tendance, comme le disent les faiseurs d'opinion! Plus fondamentalement, les relations entre maîtres et élèves mettent en lumière d'autres réalités, beaucoup plus subtiles. Elles soulèvent la question de l'autorité et de l'autoritarisme et leurs contradictions. La qualité relationnelle entre un maître et ses élèves dépend-t-il simplement du vouvoiement ou du tutoiement? Cela paraît un peu simpliste dans une relation visant à permettre aux enfants de Une partie de la population du canton Neuchâtel s'exprime et manifeste contre les effets de la crise. Les paysans développent de différentes manières la défense de leur droit de vivre. A côté d'eux, d'autres secteurs de la société se mobilisent, chacun à sa manière, pour s'opposer à une dérive de société dans laquelle ils ne se reconnaissent plus. Ainsi, les professeurs de lycée ont manifesté mardi pour refuser les mesures d'économie touchant l'enseignement. 2'000 lycéens sont descendus dans la rue pour les soutenir. Les paysans sont fâchés, les professeurs de lycée sont fâchés, les lycéens sont fâchés, les chômeurs sont fâchés. On les comprend. Pourquoi autant de mécontents dans cette société démocratique «idéale»? Parce que la logique qui conduit le pays se base sur le dogme capitaliste, le marché dirige tout. Que chacun s'y soumette! Un autre monde encore à construire Malheureusement, les paysans sont souvent adeptes de la liberté économique individuelle. Ils renforcent ce dogme chaque fois qu'ils votent pour les partis libéral-radical et UDC. Paradoxalement, les conséquences de la politique économique libérale les atteignent de plein fouet. Les professeurs aussi votent. Souvent pour les candidats socialistes. Les chômeurs, dans leur grande majorité, ne votent pas. Ils n'en voient pas les raisons parce que «cela ne change rien», «les politiciens font ce qu'ils veulent». Les lycéens ne votent pas encore. Ils expriment leur révolte en manifestant et pétionnant. On se tutoie ou pas? Les élèves doivent-ils vouvoyer les maîtres? La question agite le canton de Neuchâtel. se construire. Certes le vouvoiement permet d'instituer un certain respect et le tutoiement peut introduire un laisser-faire. Mais cela ne touche pas en profondeur la qualité du lien de respect entre l'adulte et l'enfant. On connaît tous des exemples où un maître que l'on vouvoyait n'était pas respecté alors qu'un autre que l'on tutoyait l'était! Une conception de la domination Le respect profond de l'autre se construit sur la personnalité de chaque personne et de son histoire. Si les compétences sont réelles, si la personnalité est équilibrée, si pour le maître l'objectif est de faire grandir l'élève plutôt que de l'obliger à ingurgiter son savoir, alors Tous ces acteurs de la vie civile défendent leur condition de travail, de vie ou d'études. Ils exigent le maintien des acquis auxquels ils se sont habitués et auxquels ils ont droit. Mais combien sont-ils pour vouloir changer fondamentalement les règles en vigueur? Ces règles qui se trouvent à l'origine des difficultés contre lesquelles ils s'opposent. La défense des acquis constitue un début de prise de conscience. Elle ne suffit pas pour changer l'avenir. Il faudra bien un jour que se regroupent les paysans, les ouvriers, les professeurs et les étudiants pour qu'ensemble s ébauche un nouveau projet de société. Il devient impératif, pour ne pas dire urgent, de s'unir pour changer les choses. Un autre monde est possible, mais il doit encore être construit. A LAIN B RINGOLF le lien sera respectueux quel que soit le mode utilisé, tutoiement ou vouvoiement. Derrière ce retour au vouvoiement se cache une conception relationnelle basée sur le concept, conscient ou inconscient, de domination. Je suis le plus fort, le plus grand, le plus âgé, si tu me vouvoies, la règle sera respectée et l'ordre sera établi. Il y a les patrons, les maîtres de l'économie, les barons de la finance, les sportifs d'élite, et les autres, le petit peuple. Vous ne voudriez tout de même pas qu'ils se tutoient! Or, l'ordre social ne peut pas se construire durablement sur de telles règles. Il ne peut s'établir que sur un approfondissement permanent de la qualité des échanges, sur le respect des uns envers les autres, sur tout ce qui permet le développement du plus grand épanouissement possible de chaque élève. Le choix entre tutoiement et vouvoiement n'est qu'un épiphénomène qui ne changera pas la qualité des liens que les uns doivent avoir envers les autres. ABF Un ornithorynque législatif Depuis des années, le Grand Conseil vaudois tente d'obtenir un comité des visiteurs de prisons, selon les recommandations internationales et sur le modèle genevois. C'est une question qui va bien plus loin que les frontières cantonales. Le comité des ministres du Conseil de l'europe a publié ses réflexions à ce sujet et recommande vivement de veiller à garantir l'indépendance des visiteurs de prisons Le député popiste Olivier Conod en avait fait l'une de ses priorités par des motions et des interpellations. La loi sur l'exécution des peines mentionne d'ailleurs en toutes lettres un Comité des visiteurs. En janvier 2007, le Grand Conseil avait accepté un postulat Conod, encouragé par les propos rassurants de chef du Département d'alors, le libéral Charles-Louis Rochat: «Ce comité des visiteurs fera l'objet d'un règlement. Nous nous inspirerons du système qui semble avoir fait ses preuves à Genève. Nous prévoyons une composition mixte de sept députés et cinq membres extérieurs.» Trente-sept mois plus tard et un nouveau chef du département élu, le tout AGENDA MILITANT aussi libéral Philippe Leuba, voilà le Comité des visiteurs devenu une commission extra parlementaire (5 députés et 5 experts, le président étant nommé par le Conseil d'etat), commission censée rapporter devant le Grand Conseil et lui faire voter ses recommandations C'est la mise à la poubelle des promesses du Conseil d'etat et c'est surtout une innovation «démocratique» qui tient autant de l'ornithorynque que du dinosaure. La question de l'indépendance garantie? Pas un mot. On ne s'en étonne pas, vu le poids du Conseil d'etat qui désigne lui-même les participants et le président! Le conseiller d'etat a balayé rapidement les critiques des députés. Il y a vu la faute du Grand Conseil qui avait accepté sans autre la loi sur l'exécution des peines. Oubliant qu'il était député à cette époque, et même président du groupe libéral, et qu'il était resté coi sur cette question. Espérons que cet ex-comité des visiteurs, devenu commission, sera nommé rapidement et pourra, sans attendre encore des mois, commencer ses visites. CJT La liste 4 en campagne à Genève Le Parti du Travail vous donne rendez-vous sur ses stands: Dimanche 27 septembre: Plaine de Plainpalais de 9h à 13h. Lundi 28 septembre: Plan-Les-Ouates, pl. des Aviateurs de 17h à 18h30. Mardi 29 septembre: Lancy, pl. du 1 er Août, 17h à 18h30. Mercredi 30 septembre: Centre Commercial de Vernier-Lignon de 17h à 18h30; Migros Charmilles de 17h à 18h30; Migros de la pl. de la Navigation de 17h à 18h30; Migros de la Jonction de 17h à 18h30; Meyrin, pl. des Cinq-Continents de 9h à 13h; Carouge, pl. du Marché ou bureau de poste de 9h à 13h. Vendredi 2 octobre: Plan-Les-Ouates, pl. des Aviateurs de 9h à 13h. Samedi 3 octobre: Balexert (entrée av. Louis-Casaï) de 9h à 13h; Coop Charmilles de 9h à 13h; Denner Grand-Pré de 9h à 13h; Migros de la rue de Carouge de 9h à 13h; Meyrin, pl. des Cinq-Continents de 9h à 13h; Migros de Versoix de 9h à 13h. Dimanche 4 octobre: Plaine de Plainpalais de 9h à 13h Femmes, villes et peurs Lundi 28 septembre de 18h15 à 20h à Uni Mail, salle R160, Genève Conférence de Marylène Lieber, sociologue et chercheuse, suivie d une discussion et d un apéritif. Org. Etudes genre de la Faculté SES. Pour l interdiction d exporter du matériel du guerre Lundi 28 septembre à 19h à la Maison du peuple de Lausanne, salle Rosa Luxemburg Réunion de coordination romande pour préparer la votation du 29 novembre ouverte à tous les militants intéressés de participer. Org. GSsA. Chef, j ai quelque chose à vous dire Mardi 29 septembre à 19h30 au secrétariat Unia, La Chaux-de-Fonds Une occasion d apprendre à faire valoir ses compétences et à oser formuler des demandes auprès de nos supérieurs. Org. Groupe Femmes Unia-Neuchâtel. La construction d une nouvelle gauche: l exemple du NPA Mardi 29 septembre à 20h au local de la Gauche anticapitaliste, 2 ch. des Fleurettes, Lausanne Soirée de discussion avec Myriam Duboz, membre de la direction nationale du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Org. Gauche anticapitaliste. Puissance ou impuissance du droit international public? L exemple Tamoul Mercredi 30 septembre à 20h15 à l aula de la Faculté de droit et des sciences économiques de l Université de Neuchâtel Conférence de John Neelsen, professeur en sociologie à l Université de Tuebingen, Christian Levrat, ancien porte-parole de l OSAR et président du Parti socialiste suisse, ainsi que Jean-Marie Julia, historien français. Org. Forum Tamouls suisse, L ELSA. Action contre les OGM et Monsanto Samedi 3 octobre à 9h45, pl. de la Gare à Morges Venir vêtu le plus sombre possible: Monsanto c est tout sauf la joie! Org. campagne Prudence OGM. Chaque semaine, la tribune des hommes et des femmes qui résistent, la voix de celles et de ceux qui proposent un changement de société. Abonnez-vous! o 1 an CHF o 6 mois CHF 80.- o 1 an réduit CHF 70.- o 6 mois réduit CHF 40.- (Tarifs réduit pour apprentis, étudiants, chômeurs, AVS/AI. Merci de joindre un justificatif) Nom et prénom: Adresse: Coupon à renvoyer à: Gauchebdo, Vidollet 8, 1202 Genève

8 N 8 GAUCHEBDO CULTURELLE o 39 La précarité de l Ouest lausannois en images LIVRE «Richesse invisible»: un cri poétique contre la misère qui frappe les familles de Renens et des alentours. Sous le titre de «Richesse invisible», les Editions d'en bas et l'association des familles du quartmonde viennent de publier un très bel ouvrage de photos. Travaillant depuis trente ans, cette Association est un lieu de partage, de rencontre et de soutien à des familles de l'ouest lausannois, confrontées ici à de graves problèmes sociaux 1. Elle relie plus de 170 foyers, grâce à une équipe de professionnels et de collaborateurs bénévoles. Elle lutte ainsi contre l'exclusion des plus faibles. A travers ce livre, qui offre 200 pages de très belles et souvent très émouvantes photos, on comprend mieux, non seulement les difficultés auxquelles ces hommes, ces femmes, ces enfants sont confrontés, mais aussi le courage qu'il faut à ceux qui sont menacés par la précarité. Les plus jeunes y sont présents et contribuent à la fraîcheur et à l'optimisme constamment présents dans ces pages. Seules, quelques très brèves réflexions reflétant les préoccupations de ces familles du quart-monde, ponctuent opportunément les images. Ainsi : Les creux et les manques Ces douleurs qu'on planque Pour donner le change Ou bien: Il reste les liens du cœur Et un cœur en or Vaut tout l'argent du bord Ou encore: Les bouts de chandelle Sur les bouts de ficelle Forment des colliers cruels Dû à Véronique Emmenegger, journaliste et écrivaine, Pierre Antoine Grisoni, photographe, et Olivier Schneebeli, graphiste, cet ouvrage ne saurait être mieux défini que par cette citation de Jean Bérard: «Nous fêtons dans ce livre l'espérance. Oui, la misère est une sorte de crime contre l'humanité. Mais les victimes ne perdent rien de leur humanité; au contraire, ce sont elles qui nous montrent le chemin. Il n'y a d'humanité que dans le refus solidaire de la misère, et cela nous concerne tous. Ensemble nous serons assez grands pour contrecarrer l'injustice.» M ICHEL B UENZOD Richesse invisible, 173 photographies en noir et blanc et 12 photographies en couleurs de Pierre Antoine Grisoni, Editions d en bas et Association des familles du Quart-monde, 208 pages, 46 francs. 1. Voir notre interview de son coordinateur, André Isenegger (Gauchebdo du 26 juin 2009). Renens, samedi en famille (photo Pierre Antoine Grisoni) Médecin dans les tranchées de la Grande Guerre HISTOIRE A l'occasion du 90 e anniversaire du Traité de Versailles, un témoignage sur les horreurs de la guerre. Le Traité de Versailles (28 juin 1919) était censé donner la paix à l'europe. «Plus jamais ça!», serait la «der des der». Une occasion de se plonger dans le récit de Louis Maufrais. L'histoire de ce document est en soi un vrai roman. A quatre-vingt-quatre ans, atteint de cécité, le vieux médecin raconte ses souvenirs dans seize cassettes de 90 minutes. Il meurt peu après, en Oublié pendant vingtcinq ans, son témoignage sera retrouvé par sa petite-fille Martine Veillet. Elle le retranscrit et mène un véritable travail d'historienne, contrôlant notamment, à la bibliothèque de l'armée de terre à Vincennes, noms, lieux, dates, etc. Louis Maufrais a réalisé aussi de nombreuses photographies d'un grand intérêt, intégrées dans le texte. Sur l'une d'entre elles, on voit un soldat souriant qui apporte au médecin, dans un carton, une main arrachée portant une belle chevalière, probablement celle d'un officier allemand Les témoignages sur sont très nombreux. Ceux de médecins du front sont rares. Celui de Maufrais est exceptionnel. Il a fait toute la guerre en première ligne:en particulier dans les forêts de l'argonne puis en Champagne en 1915, dans l'enfer de Verdun Louis Maufrais sur la couverture du livre. (photo DR) ( Allemands et Français mis hors de combat) puis sur la Somme en 1916 (cette fois Alliés, Allemands ), c'est-à-dire là où se sont déroulées les batailles les plus acharnées et les plus sanglantes. Sa vision est donc globale. De la guerre, il dit surtout les blessures physiques et morales, la souffrance humaine, l'horreur: le médecin et ses infirmiers doivent relever des «corps qui dégagent une odeur effarante, la figure noire, énorme, grouillant d'asticots». Voici qu'un obus de 380 mm souffle six hommes: dans le trou énorme qu'il a causé, «on trouve des lambeaux de chair déchiquetée encore chauds et saignants. Impossible de savoir à quelle partie du corps ils appartiennent.» Description du poste de secours: «Les corps entassés dans ce culde-sac envahi de gaz toxiques, cadavres et blessés pêle-mêle, le manque d'eau qui nous empêchait même de nous laver les mains, l'odeur de sang, d'urine et de merde ( ) je n'oublierai jamais.» Un patriote réaliste Maufrais n'est ni antimilitariste ni antibelliciste par principe. Patriote (mais non chauvin), il fait son devoir. Pas de volonté chez lui d'émettre des jugements politiques et stratégiques, dans ce constat qui se veut objectif. Il laisse cependant transparaître ses sentiments face aux offensives sanglantes et inutiles du général Nivelle, ou encore face à la nullité de certains commandants. Mais il souligne aussi le courage et le patriotisme de jeunes officiers subalternes, dont beaucoup sont d'origine aristocratique: ils partent à la tête de leurs hommes à l'assaut des tranchées ennemies, et les pertes chez les cadres sont effroyables: tous les amis officiers de Maufrais sont tués pendant la guerre! Sociologie des tranchées On relèvera ses notations sur l'alcoolisme dans la troupe (qui remonte un moral bien bas); sur l'héroïsme méconnu des cuistots, qui ravitaillent en nourriture chaude, pain et «gnole» les combattants jusqu'aux avant-postes; sur la supériorité technique des Allemands (abris mieux protégés, efficacité de leur système sanitaire); sur la guerre moderne qui est une guerre de matériel: à Verdun, dans un décor d'apocalypse, «un nouvel obus ne peut tomber que dans un trou déjà fait.» Cela ébranle le psychisme («Nous avons les nerfs cassés») et déclenche des crises de folie. Mais il y a aussi des moments de détente, des scènes humoristiques, et la grande camaraderie des tranchées. Comme ceux de millions d'autres hommes qui ont vécu 14-18, les souvenirs de Louis Maufrais resteront habités par une ambivalence entre les images de l'horreur absolue («Ah! Cette guerre, quelle saloperie!») et la nostalgie d'une époque de vie intense, dangereuse, marquée par des amitiés profondes: «pour moi, rien ne sera plus comme avant.» En pleine liesse du 14 juillet 1918, Maufrais perçoit (mais peut-être reconstituet-il le passé a posteriori à l'aune de sa connaissance des événements ultérieurs) que ne sera pas la «der des der»: en dépeçant l'autriche-hongrie, les vainqueurs vont favoriser l'anschluss. Mais surtout, le Traité de Versailles, en écrasant une Allemagne pourtant devenue démocratique à Weimar milliards de mark-or de «réparations» financières, la perte des colonies et d'importants territoires germanophones, la quasi-suppression de l'armée, l'humiliant article 231 attribuant la responsabilité entière de la guerre au Reich et à ses alliés, etc. - jettera le vaincu dans l'esprit de revanche qui, crise économique aidante, permettra le triomphe de Hitler, et conduira à une nouvelle guerre mondiale encore plus sauvage que la première. P IERRE J EANNERET Louis Maufrais, J'étais médecin dans les tranchées, 2 août juillet 1919 (préface de Marc Ferro), Paris, Laffont, 2008, 332 p., 21 euros. L homosexualité des ados mieux comprise PSYCHOLOGIE Un guide pratique à l'attention des parents et des enseignants. Enseignante d'histoire et de géographie dans un collège de la banlieue Nord de Lausanne, Elisabeth Thorens-Gaud a été, quelque peu, surprise par la question de l'homosexualité à l'adolescence. En fait, ce n'est pas tant l'existence de cette problématique qui l'a déconcertée - ou le coming out de l'une de ses élèves en pleine classe -, mais l'absence de documentation disponible à ce propos pour ses collègues et, parfois, la virulence de la réaction de certaines familles. Ses premières démarches l'ont tôt confrontée à une autre face, sinistre, du domaine : toutes les études le prouvent, les ados confrontés à une telle différence encourent jusqu'à treize fois plus de risques que les autres de commettre une tentative de suicide. Accepter la différence Ces constatations l'ont ainsi amenée à rédiger un livre pour dévoiler les enjeux de ce thème sensible, mais surtout ouvrir une aire de débats pour lutter contre le fléau que représente l'homophobie. A lui seul, le sous-titre de l'ouvrage s'avère fort explicite de ses préoccupations principales. Certes, il n'est sans doute jamais facile pour des parents d'affronter la différence de leurs enfants, surtout lorsque celle-ci tend à demeurer stigmatisée tout autant par la honte, l'ignorance, les préjugés ou encore la perspective de perdre la chance de devenir plus tard grands-parents. Elle a donc courageusement construit à l'intention des familles mais aussi des enseignants, un guide où conseils et témoignages se complètent. Dans une première partie, l'auteure s'adresse à ses collègues enseignants, leur démontrant que «perdre» parfois du temps à ouvrir un débat en classe permet souvent d'en retrouver par la suite. Ce n'est pas tant l'homosexuel qui pose problème que le tabou qui l'entoure. Elle conclut cette partie par un rapide état des lieux en Suisse et dans les autres pays francophones européens et le Canada. Nécessité d ouvrir le débat dans les familles Puis, elle s'adresse aux familles et accorde ensuite la parole à Marina Castaneda, à qui on doit le best-seller Comprendre l'homosexualité (souvent réédité chez Presse Pocket dès 2001). Une quatrième et dernière partie, témoignages à l'appui, tend à prouver que le coming out, même difficile à effectuer, vaut mieux que le silence et le secret. En fin de volume, le lecteur intéressé trouvera de plus de nombreuses adresses de contact, des lectures recommandées et autres renseignements pratiques. L'intérêt premier de cette publication réside très certainement dans le fait que, facile d'accès, elle aborde un sujet trop souvent occulté: celui du futur adulte qui se découvre aimer un autre moins autre que ne le voudrait la norme. J EAN G RIN Elisabeth Thorens-Gaud, Adolescents homosexuels - des préjugés à l'acceptation, (Aide aux parents, conseils aux enseignants, soutien aux jeunes), Editions Favre, Lausanne 2009, 183 pages. Les ouvrages mentionnés dans cette rubrique peuvent être commandés à la Librairie populaire 5 pl. Chauderon, 1003 Lausanne, tél: , fax: , courriel: librairie@popvaud.ch

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