Cérémonie commémorative du 8 mai Douarnenez Mercredi 8 mai 2013

Transcription

1 Cérémonie commémorative du 8 mai 1945 Douarnenez Mercredi 8 mai 2013 Madame la Députée, Messieurs les Généraux (Duguet et Le Bot), Monsieur le Conseiller général, Monsieur le Maire honoraire, Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur le Capitaine de Corvette, chef du Centre de Préparation Militaire Marine «Lieutenant de Vaisseau Le Hénaff» (CC Dalbin), Messieurs les Représentants des associations patriotiques, Mesdames, Messieurs, Alors que nous sommes réunis ce matin pour célébrer le 68ème anniversaire du 8 mai 1945 et la Victoire des Forces alliées sur l'ennemi nazi, je voudrais citer une phrase prononcée par Pierre Brossolette le 18 juin 1943 à Londres, lors d'une cérémonie commémorant l'appel du Général de Gaulle. Rendant hommage aux Morts de la France Combattante, ce grand résistant, Compagnon de la Libération, a terminé son allocution par ces mots : «En cet anniversaire du jour où le Général de Gaulle les a convoqués au banquet sacré de la mort, ce qu'ils nous demandent, ce n'est pas de les 1

2 plaindre, mais de les continuer. Ce qu'ils attendent de nous, ce n'est pas un regret, mais un serment ; ce n'est pas un sanglot mais un élan! Français qui êtes ici, debout pour les morts de la France combattante!». Démobilisé en août 1940, Pierre Brossolette, dont deux voies à Tréboul portent le nom, intègrera rapidement les rangs de la Résistance et des Forces Françaises Libres. Jusqu'à sa mort le 22 mars 1944, il y occupera une place majeure, en particulier dans les liaisons entre la Résistance intérieure et la France Libre. Arrêté le 3 février 1944 à Audierne, n'ayant pu rejoindre l'angleterre en raison de mauvaises conditions climatiques, conduit à Rennes, puis, une fois reconnu, à Paris, il sera torturé. Plutôt que de parler, il choisira la mort, en se jetant par la fenêtre du 5ème étage de son lieu d'interrogation. C'est à des héros comme Pierre Brossolette, comme celles et ceux qui sans se préoccuper de leur propre sort, guidés par les idéaux de la République, la Liberté, l'egalité et la Fraternité, refusant la défaite et l'humiliation, se sont levés pour dire non à l'occupant, que nous devons de vivre libres et en paix aujourd'hui. Que chaque année, nous nous retrouvions ici devant le Monument aux Morts pour rendre hommage à ces combattants de l'intérieur comme de l'extérieur, pour saluer leur courage, leur bravoure, pour leur témoigner notre respect et notre reconnaissance, n'est que justice. 2

3 C'est de cette France combattante, évoquée par Pierre Brossolette, des enfants de Douarnenez Morts pour la France, que ce soit ici ou en mer, dans l'hexagone ou dans d'autres pays, d'autres contrées, qu'il nous appartient d'entretenir la mémoire afin que leur sacrifice ne soit jamais vain. Près de 230 Douarnenistes ont été reconnus «Morts pour la France» au cours de la seconde guerre mondiale, c'est à dire tués à l'ennemi ou morts dans des circonstances se rapportant à la guerre. Dès la Libération, la constitution du Grand Douarnenez et la volonté d'honorer la Résistance conduiront à donner le nom de ces héros à des rues, à des places. Près de 70 ans après, ces voies, ces lieux que nous empruntons régulièrement contribuent à garder leur souvenir intact. N'hésitons pas à expliquer aux plus jeunes qui étaient ces valeureux combattants de la Libération de la France, le courage, le sens de l'honneur et du sacrifice dont ils ont fait preuve. Nous leur devons tant! Le fait de vivre aujourd'hui dans un continent libre et en paix ne doit pas nous inciter à baisser la garde de la vigilance et à laisser les enseignements du passé s'effacer au fil du temps. 3

4 * * * Le 28 mars dernier, à l'unanimité ou presque, le Sénat a adopté une proposition de loi relative à l'instauration du 27 mai comme Journée nationale de la Résistance. Cette journée, qui ne sera ni fériée, ni chômée, correspond à la date anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance, le 27 mai 1943, voici 70 ans, sous la présidence de Jean Moulin. Ce 27 mai 1943, le Conseil adoptera à l'unanimité une résolution reconnaissant le Général de Gaulle, «qui fut l'âme de la Résistance aux jours les plus sombres et qui n'a cessé depuis le 18 juin 1940 de préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la Patrie détruite comme des libertés républicaines déchirées», comme seule autorité légitime pour prendre la tête d'un gouvernement provisoire. Cette proposition de loi, désormais en instance devant l'assemblée nationale, prévoit aussi que «Dans le cadre de cette journée anniversaire, les établissements d enseignement du second degré sont invités à organiser des actions éducatives visant à assurer la transmission des valeurs de la Résistance et de celles portées par le programme du Conseil national de la Résistance». * * * 4

5 Cette excellente initiative complètera les actions éducatives que l'education nationale met déjà en place ou auxquelles elle s'associe, comme, par exemple, le Concours national de la Résistance et de la Déportation, auquel près de jeunes participent chaque année. Le temps passant, le nombre des témoins de la seconde guerre va décroissant. Cette journée pourrait permettre à nos jeunes, avec l'aide des enseignants, de mieux connaître cette période sombre de notre histoire, dans sa globalité comme dans sa dimension locale. * * * Mesdames, Messieurs, En conclusion de mon propos, permettez-moi de vous adresser mes sincères et chaleureux remerciements. Votre présence en nombre aujourd'hui encore, votre assiduité aux cérémonies patriotiques expriment votre attachement indéfectible au devoir de mémoire, au souvenir de celles et ceux à qui nous devons de vivre libres et en paix. Merci également aux associations patriotiques et à leurs porte-drapeaux, 5

6 pour leur fidélité et la solennité qu'ils apportent à nos cérémonies. Merci aussi à vous Commandant Dalbin, à vous Major Argouarc'h et à l'ensemble des jeunes de la Préparation Militaire Marine de Quimper, pour ce Piquet d'honneur et votre participation à cette cérémonie. Chers stagiaires, permettez-moi de saluer votre engagement et votre intérêt pour la Marine nationale. La persistance d'un lien fort Armées - Nation, que vous symbolisez ce matin, est primordial dans une démocratie, surtout dans le contexte que nous connaissons. N'oublions pas que pour préserver son indépendance et sa souveraineté, pour défendre son territoire et sa population, notre Pays doit continuer à disposer de Forces armées performantes et équipées. Malgré une conjoncture économique difficile et les contraintes budgétaires, et au moment où vont s'engager les discussions dans le cadre de la future loi de programmation militaire, suite à la remise au Président de la République du Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, il est capital que notre effort de défense soit à tout le moins maintenu. Je vous remercie de votre attention. 6

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