Prébiotiques, probiotiques, synbiotiques et inflammation intestinale. Plaisir et alimentation : incompatibilité ou synergie?
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- Bernadette Lepage
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1 la lettre de l Institut Danone TRIBUNE Plaisir et alimentation : incompatibilité ou synergie? France Bellisle DOSSIER Prébiotiques, probiotiques, synbiotiques et inflammation intestinale Pr Marcel Roberfroid N 85 - Septembre 2007
2 T R I B U N E Le plaisir est une grande invention de la Nature. Le plaisir, associé aux comportements susceptibles de favoriser la survie d un individu ou de l espèce, est un mécanisme superbe pour favoriser la recherche et la consommation de ce qui est utile non seulement dans l immédiat, mais aussi pour l avenir. Certains philosophes et scientifiques ont d ailleurs affirmé que le plaisir est toujours la signature d un comportement utile. Malheureusement, le monde actuel nous conduit à nous interroger sur le «trop» de plaisir qui, recherché pour lui-même et au-delà du besoin, mènerait à l excès de calories, à l obésité, au diabète, aux maladies cardio-vasculaires et autres syndromes métaboliques. On pourrait se croire chez un Molière du XXI e siècle dans cette succession de catastrophes. Les mouvements d humeur contre la récente médicalisation du choix des aliments paraissent souvent justifiés. Cependant, force est de constater que l accès au plaisir alimentaire dans le monde d aujourd hui déborde souvent nos capacités d adaptation à des conditions pour lesquelles la Nature ne nous a pas préparés. Les humains aiment ce qui les nourrit, c est ce qui a permis à leur espèce de survivre. Ils développent des préférences pour ce qui leur fournit de l énergie et des nutriments. Le plaisir est notre guide dès la naissance(et peut-être même avant) et nous conduit à rechercher ces aliments dont Plaisir et alimentation : incompatibilité ou synergie? nous avons appris qu ils nous nourrissent. Nos ancêtres devaient profiter de la présence de sources d énergie alimentaire et les ingérer, même sans faim, afin de se constituer des réserves corporelles qui augmentaient leurs chances de survivre en cas de pénurie. Ils avaient d ailleurs un style de vie, sans voiture, sans ascenseur, sans chauffage central, qui leur donnait de multiples occasions d utiliser ces réserves. Notre monde n est plus le leur. Notre plaisir alimentaire peut être obtenu pratiquement sans limites de temps ou de lieu, bien au-delà des besoins d une vie de plus en plus sédentaire. Le plaisir est certes une dimension essentielle d une «bonne» alimentation. Le problème est que ce plaisir excède souvent les capacités du mangeur à réguler son bilan d énergie et l expose à devoir évaluer ses comportements en termes de risques pour sa santé. À côté du plaisir de manger, il faudrait retrouver le plaisir du rassasiement, le plaisir de ressentir l alternance entre satiété et faim, et même le plaisir délicieux d éprouver de la faim avant un bon repas, sans parler du plaisir de bouger. Ces plaisirs multiples, et non pas le seul plaisir de consommer, sont les garants d une saine alimentation. France Bellisle CRNH Ile de France, Bobigny.
3 D O S S I E R Prébiotiques, probiotiques, synbiotiques et inflammation intestinale Face aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, les données expérimentales disponibles laissent entrevoir des perspectives prometteuses quant aux effets préventifs et/ou curatifs d une modulation de la microflore intestinale par les prébiotiques, les probiotiques et/ou les synbiotiques. Certains probiotiques, administrés seuls ou associés à un médicament, ont démontré une efficacité clinique dans la pochite et la rectocolite hémorragique. En ce qui concerne les prébiotiques et un synbiotique, des premiers résultats encourageants obtenus dans la maladie de Crohn et la pochite incitent à entreprendre de plus vastes études cliniques. Pr Marcel ROBERFROID Professeur émérite, Faculté de médecine École de pharmacie Université Catholique de Louvain, Belgique
4 D O S S I E R FOCUS Les maladies inflammatoires chroniques de l intestin (MICI) sont essentiellement la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH). Elles se caractérisent toutes deux par une inflammation chronique du tissu intestinal, responsable de douleurs abdominales, diarrhées, asthénie. On rapproche aussi des MICI la pochite après coloproctectomie totale dans la RCH : il s'agit alors d'une inflammation du réservoir iléal constitué lors de l'intervention chirurgicale. Dans tous les cas, la qualité de vie des patients se trouve profondément dégradée. La physiopathologie des maladies inflammatoires chroniques de l intestin se révèle complexe et multifactorielle : outre des facteurs génétiques, elle implique également des facteurs environnementaux. On évoque notamment des modifications de composition de la microflore intestinale et une altération de la réponse immunitaire contre la flore intestinale résidente. Se pose alors la question de savoir si une modulation de la microflore intestinale par les prébiotiques, les probiotiques et/ou les synbiotiques peut avoir un ou des effets préventifs et/ou curatifs sur les MICI? PRÉBIOTIQUE, PROBIO- TIQUE, SYNBIOTIQUE : DÉFINITIONS Prébiotique Le prébiotique a été défini comme un «ingrédient alimentaire non digestible qui stimule de manière sélective au niveau du côlon la multiplication ou l activité d un ou d un nombre limité de groupes bactériens susceptibles d améliorer la physiologie de l hôte» (Gibson 1995 ; Schrezenmeir 2001). Pour remplir ce rôle, le prébiotique obéit à trois critères : tout d'abord, ce produit naturel ne doit être ni hydrolysé, ni absorbé dans la partie supérieure du tractus gastro-intestinal, de façon à pouvoir alimenter la microflore colique. Deuxièmement, pour altérer positivement la composition ainsi que les activités de la microflore gastro-intestinale, le prébiotique doit être sélectivement fermenté par une ou un nombre limité de bactéries potentiellement bénéfiques dans le colon. Enfin, le prébiotique doit préférentiellement induire des effets bénéfiques pour la santé qui auront été démontrés chez des volontaires humains. Les molécules qui, à ce jour, satisfont à ces critères sont les inulines, les galactooligosaccharides (GOS) et le lactulose. Elles entrent dans la composition de certains aliments et compléments alimentaires. Les inulines sont des mélanges d oligo- et de polysaccharides essentiellement composés de fructose. Les termes de fructooligosaccharides (FOS) et d oligofructose sont utilisés pour des inulines de faible poids 4
5 Objectif Nutrition - Prébiotiques, probiotiques, synbiotiques et inflammation intestinale moléculaire. D autres candidats existent (isomalto-oligosaccharides, lactosucrose, xylo-oligosaccharides, oligosaccharides du soja, gluco-oligosaccharides, gomme arabique, hydrolysats de pectines ) qui ont fait ou font l objet d études préliminaires mais sans, à ce jour, satisfaire les critères ci-dessus. Probiotique Un probiotique est un «microorganisme vivant qui, lorsqu il est consommé en quantités adéquates, produit un bénéfice pour la santé de l hôte» (FAO / OMS, 2001). Les principaux micro- organismesclasséscommepro- biotiques sont des lactobacilles, des bifidobactéries, Escherichia coli et la levure Saccharomyces boulardii. Les probiotiques sont utilisés sous forme soit de souches pures et caractérisées (Lactobacillus casei DN , Lactobacillus casei Shirota, Lactobacillus rhamnosus GG, Bifidobacterium lactis Bb12, Bifidobacterium lactis DN ), soit sous forme de mélange de souches caractérisées, incorporées dans des aliments, des compléments alimentaires ou des médicaments. Contrairement aux prébiotiques constituant une famille très homogène d oses, les probiotiques sont réputés avoir des effets largement souche-spécifiques, de sorte que le résultat d une étude doit être rapporté à la seule souche utilisée. Les deux composés diffèrent également par leur mode d action sur la flore intestinale ; les prébiotiques favorisent la croissance d une ou de quelques espèces résidentes. Ils agissent alors via cette modification de la microflore. Dans le cas des probiotiques, les effets constatés s'expliquent directement par l'introduction de la nouvelle souche bactérienne dans la microflore (encadré 1). ENCADRÉ 1 : LES MÉCANISMES D ACTION DES PRÉBIOTIQUES ET DES PROBIOTIQUES Un prébiotique agit essentiellement via les modifications sélectives de la microflore intestinale indigène. C est cette microflore sélectivement modifiée qui directement / indirectement est à l origine des effets du prébiotique. Prébiotique Modifications de la microflore Effets sur la santé Un probiotique agit essentiellement du fait de ses qualités propres (largement souche-spécifiques). C est la nouvelle souche introduite dans la microflore qui cause directement les effets du probiotique. Implantation dans la microflore Probiotique Muqueuse Effets sur la santé 5
6 D O S S I E R Synbiotique Un synbiotique est défini comme un produit qui contient à la fois un (des) prébiotique(s) et un (des) probiotique(s). La présence de prébiotique(s) exerce un effet bénéfique sur la stabilité du (des) probiotique(s) dans le produit ainsi que sur sa survie et son implantation dans le tractus gastro-intestinal, tant que dure la présence du prébiotique. DES ÉTUDES AUX RÉSULTATS CONTRASTÉS Prébiotiques Différentes formes d inuline ont été évaluées dans différents modèles expérimentaux ainsi que dans des études cliniques humaines. Ces études avaient pour but de tester l'efficacité des prébiotiques soit dans la prévention soit dans l amélioration des symptômes des principales maladies inflammatoires de l intestin. Les études expérimentales ont porté sur des modèles animaux : rats traités au dextran sulfate (modèle de RCH), rats traités au trinitrobenzène sulfonate (modèle de maladie de Crohn) et rats transgéniques HLA-B27 (développant spontanément une inflammation intestinale). Ces études montrent une modification de la flore cæcale et colique avec augmentation des bifidobactéries et lactobacilles (effet prébiotique), une augmentation de la teneur en cytokines anti-inflammatoires et en facteurs immunomodulateurs dans la muqueuse cæcale, une diminution de la sécrétion des cytokines pro-inflammatoires, et une diminution des signes cliniques de colite et des scores globaux et histologiques d inflammation. Les études humaines ont concerné la maladie de Crohn, la pochite et, indirectement, la RCH. Dans la maladie de Crohn, une étude préliminaire sur dix patients confirme l effet prébiotique de l inuline qui augmente la concentration fécale des bifidobactéries. L'étude met aussi en évidence une augmentation (+ 76%) du nombre des cellules dendritiques productrices d interleukine-10 (cytokine antiinflammatoire). Ces variations s accompagnent d une amélioration de l indice de gravité clinique. Dans la RCH, aucun résultat clinique n est disponible à ce jour chez des patients atteints d une pathologie déclarée. Toutefois, dans une étude préliminaire (double aveugle, contrôlée contre placebo), il a été démontré que l oligofructose (3x4g/ jour), administré seul ou en association avec le métronidazole (400 mg/jour), pouvait, chez les individus sains porteurs de bactéries réductrices de sulfate, réduire la production de l acide sulfhydrique (H 2 S). En effet celui-ci pourrait jouer un rôle dans l inflammation observée dans cette maladie. Parallèlement à cet effet bénéfique sur la production d un métabolite toxique, l administration d oligofructose augmente la concentration fécale des bifidobactéries et des acides gras volatils, et diminue le ph fécal. Dans la pochite, l inflammation est associée à une diminution de la concentration fécale du butyrate, une augmentation du ph des selles, des modifications de la composition de la flore fécale et une augmentation de la concentration fécale des acides biliaires secondaires. Lors d'une étude clinique préliminaire randomisée en double aveugle contre placebo, 20 patients ont reçu 24g/jour d inuline pendant trois semaines. L efficacité a été évaluée sur la composition des selles mais 6
7 Objectif Nutrition - Prébiotiques, probiotiques, synbiotiques et inflammation intestinale aussi sur l aspect endoscopique et histologique de la muqueuse. Les résultats démontrent une augmentation de la concentration du butyrate fécal (+62%), une diminution du ph fécal, une diminution du nombre de Bacteroides, une diminution de la concentration fécale des acides biliaires secondaires (-62%) auxquelles s associe une diminution de la sévérité des signes endoscopiques et histologiques d inflammation. Probiotiques Plusieurs probiotiques ou mélanges de probiotiques ont été évalués dans différents modèles expérimentaux ainsi que dans des études cliniques humaines. Dans les études expérimentales, trois modèles ont été utilisés : des souris déficientes en interleukine-10 (souris «knockout»), des rats traités au trinitrobenzène sulfonate (modèle de maladie de Crohn), des rats traités au dextran sulfate (modèle de RCH). Ces études mettent en évidence un effet préventif ou curatif de la colite par différentes souches de lactobacilles, une restauration de l effet barrière de la muqueuse endommagée par l inflammation, une prévention de modifications biochimiques et cytologiques induites par l inflammation. Les études humaines ont concerné la maladie de Crohn, la pochite et la rectocolite hémorragique. Dans la maladie de Crohn, six études cliniques ont évalué l effet d un traitement probiotique ou d un traitement combiné médicament plus probiotique sur la rémission à 6, 12 ou 24 mois. Ces études ont été effectuées sur différentes souches : Escherichia coli (une étude), Saccharomyces boulardii (une étude) et Lactobacillus (quatre études). Aucun de ces traitements n a montré d effet statistiquement significatif. Dans la RCH, les probiotiques ont été étudiés seuls ou en association à des médicaments. Trois études évaluant l effet d un traitement probiotique seul (Escherichia coli) sur la rémission à 3 ou 12 mois n ont pas fourni de résultats statistiquement significatifs. De même, trois études cliniques associant un traitement médicamenteux et un mélange de probiotiques sur la rémission à 2 ou 12 mois ou sur l index clinique à 3 mois n ont pas permis de conclure à un effet statistiquement significatif. Néanmoins, l association médicament plus Bifidobactéries a, dans deux études, montré des effets statistiquement significatifs sur l index de morbidité à 3 mois (3.7 vs 5.8) et le taux de rémission à 12 mois (70 vs 10%). Dans la pochite, trois études ont été réalisées pour évaluer l effet d un mélange de probiotiques (VSL#3) sur la rémission ou la prévention de la maladie : il augmente le taux de rémission à 9 mois (85 vs 0%) et 12 mois (85 vs 6%) et prévient l apparition de la pochite (90 vs 60%). En revanche, une étude destinée à évaluer l effet d une seule souche de probiotique (Lactobacillus rhamnosus GG) sur l indice de morbidité à 3 mois n a pas montré d effet statistiquement significatif. Synbiotiques À ce jour, seule une étude a testé l efficacité d un synbiotique (Bifidobacterium longum plus inuline) dans l évolution de paramètres associés à la RCH. Dans ce protocole, 18 patients (âgés de 24 à 67 ans), ont reçu un synbiotique ou un placebo pendant quatre semaines. Les résultats démontrent une amélioration de l intégrité histolo- 7
8 D O S S I E R gique des muqueuses, une diminution de la concentration des cytokines pro-inflamma- toires et des défensines (peptides antibactériens surexprimés dans la RCH), et une augmentation significative des bifidobactéries fécales. TABLEAU 2 : RÉSULTATS DES ÉTUDES EXPÉRIMENTALES SUR LES EFFETS DES PRÉBIOTIQUES, PROBIOTIQUES ET SYNBIOTIQUES DANS LES MALADIES INFLAMMATOIRES DE L INTESTIN Prébiotiques (Inulines) Probiotiques Synbiotiques (Inuline + probiotique) n = 5 ++ n = 3 ++ n = 0 n : nombre d études disponibles dans la littérature scientifique (fin 2006). ++ : étude(s) positive(s) ayant inclus l évaluation de paramètres cliniques, histologiques et/ou biochimiques. TABLEAU 3 : RÉSULTATS DES ÉTUDES CLINIQUES SUR LES EFFETS DES PRÉBIOTIQUES, PROBIOTIQUES ET SYNBIOTIQUES DANS LES MALADIES INFLAMMATOIRES DE L INTESTIN Prébiotiques (Inulines) Probiotiques Synbiotiques (Inuline + probiotique) Maladie de Crohn n = 1 (++) n = 6 NS n = 0 Rectocolite hémorragique n = 1 (+) Pochite n = 1 (++) n = 4 NS n = 2 (+) n = 3 + n = 1 NS n = 1 (++) n = 0 n : nombre d études disponibles dans la littérature scientifique (fin 2006). + : étude(s) positive(s) ayant inclus uniquement l évaluation soit de paramètres cliniques, soit de paramètres biochimiques. ++ : étude(s) positive(s) ayant inclus l évaluation de paramètres cliniques, histologiques et/ou biochimiques. NS : résultats non significatifs (absence d effet au cours de l étude). ( ) : résultats préliminaires qui nécessitent des études de confirmation. 8
9 Objectif Nutrition - Prébiotiques, probiotiques, synbiotiques et inflammation intestinale CONCLUSION Les données expérimentales disponibles tant pour les prébiotiques que pour les probiotiques laissent entrevoir des perspectives prometteuses quant à l intérêt de ces produits dans la prévention et / ou l amélioration des symptômes de l inflammation. Toutefois ces espoirs ne sont pas toujours confirmés par les études cliniques. Le bilan pour les probiotiques est assez mitigé puisque, seuls parmi tous les traitements testés, un mélange de probiotiques (VSL#3) et une association probiotique (bifidobactéries) + médicaments ont démontré une efficacité clinique respectivement dans la pochite et la RCH. Pour les prébiotiques (inulines exclusivement) et un synbiotique (inuline et bifidobactéries), les résultats, bien qu encore préliminaires, paraissent encourageants. En effet, dans la maladie de Crohn et la pochite pour le prébiotique et la RCH pour le synbiotique, ces produits ont confirmé une efficacité clinique généralement accompagnée d effets bénéfiques sur différents paramètres histologiques et biochimiques. Ces études ont été jugées suffisamment prometteuses pour justifier l intérêt de plusieurs cliniciens et des études cliniques souvent multicentriques sur de grandes cohortes de patients sont actuellement en cours ou en programmation. BIBLIOGRAPHIE 1. Bibiloni R, Fedorak RN, Tannock GW et al. VSL#3 probiotic-mixture induces remission in patients with active ulcerative colitis. Am J Gastroenterol ; 100 : Furet JP, Relano P, Langella Ph. Corthier G. Les probiotiques consommés comme aliments ou compléments alimentaires, in : Les aliments fonctionnels, M. Roberfroid, V. Coxam, N. Delzenne, éditeurs, Lavoisier in press. 3. Gibson GR, Roberfroid MB. Dietary modulation of the colonic microbiota : introducing the concept of prebiotics. J. Nutr 1995 ; 125 : Gibson GR, Probert HM, Van Loo JAE, Rastall RA, Roberfroid MB. Dietary modulation of the human colonic microbiota : updating the concept of prebiotics, Nutr. Res. Rev ; 17 : Guarner F. Inulin and oligofructose : impact on intestinal diseases and disorders, Br. J. Nutr ; 93, suppl. 1 : Kato K, Mizuno S, Umesaki Y et al. Randomized placebo-controlled trial assessing the effect of bifidobacteria-fermented milk on active ulcerative colitis. Aliment. Pharmacol. Ther ; 15 : Leenen C, Dieleman LA. Inulin and oligofructose in chronic inflammatory bowel disease, J. Nutr ; In press. 9
10 R E V U E D E P R E S S E Principaux déterminants du surpoids infantile en France Child overweight in France and its relationship with physical activity, sedentary behaviour and socioeconomic status. Lioret S. et al, European Journal of Clinical Nutrition 2007 ; 61 : Le surpoids et l obésité infantiles sont de plus en plus fréquents dans les pays développés : en France, la prévalence de l obésité infantile a ainsi plus que doublé en vingt ans. Cette augmentation spectaculaire suggère le rôle de facteurs environnementaux, parmi lesquels l activité physique, et celui du niveau socioéconomique. Cette étude française, issue de l étude INCA, avait pour but d estimer la prévalence du surpoids (obésité inclue) chez les enfants français âgés de 3 à 14 ans, et de rechercher le rôle de l activité physiqueet/oudelasédentarité dans l association entre niveau socio-économique et surpoids. Entre août 1998 et juin 1999, 1018 enfants âgés de 3 à 14 ans, constituant un échantillon représentatif de la population française du même âge, renseignèrent avec leurs parents des questionnairesconcernantpoids, taille, niveau socio-économique, activité physique et comportements sédentaires (temps passé devant la télévision ou un jeu vidéo). Les résultats furent analysés en fonction des apports alimentaires, estimés par un relevé sur 7 jours. Laprévalencedusurpoidsétaitde 15,2 %, dont 3,5 % d enfants obèses. Le surpoids était moins fréquent chez les enfants de niveau socio-économique élevé, maisseulementàpartirde6ans. Iln apasétéconstatéd association inverse entre le niveau d activité physique et celui descomportements sédentaires. Ce dernier étaitplusélevéchezlesenfantsde bas niveau socio-économique. En analyse multivariée, le surpoids n'était corrélé à un bas niveau d activité physique que chez les enfants de 3 à 5 ans ; alors qu'il était nettement associé à un haut niveau de comportements sédentaires, chez les enfants de 6 à 14 ans. Cette étude portant sur un très large échantillon d enfants, d âges très variés, montre donc que les comportements sédentaires sont bien associés au surpoids infantile en France. En revanche, le niveau des comportements sédentaires et celui des activités physiques semblent se déterminer indépendamment. 10
11 R E V U E D E P R E S S E Probiotiques et entérocolite nécrosante chez les prématurés Probiotics for prevention of necrotising enterocolitis in preterm neonates with very low birthweight : a systematic review of randomized controlled trials. Deshpande G. et al, Lancet 2007 ; 369 : Les prématurés, surtout d'un poids inférieur à 1500 g, sont particulièrement vulnérables au risque d entérocolite nécrosante. Le taux de mortalité lié à cette pathologie est de 15 à 30%. Ses causes sont multifactorielles, mais la composante infectieuse semble importante. L immaturité des défenses et de la muqueuse digestive favorisent ce risque infectieux. Une équipe de pédiatres australiens a réalisé une méta-analyse de sept études randomisées contre placebo sur l effet des probiotiques sur ces entérocolites nécrosantes chez les prématurés pesant moins de 1500 g. La supplémentation par différentes souches de probiotiques a débuté dans les dix jours après la naissance et a duré au minimum sept jours. Par rapport au groupe placebo, elle a permis de diminuer le risque relatif d entérocolite nécrosante à 0,36. Le risque de sepsis n est pas significativement différent. Par contre, la mortalité due à ces infections diminue : le risque relatif dans le groupe probiotique descend à 0,47, et ce d autant plus que le traitement est instauré précocement. Les auteurs restent prudents quant à l interprétation de leurs résultats, car les souches sont très variées et différentes. Cependant, les biologistes ont montré que les probiotiques induisent chez les prématurés une maturation des fonctions intestinales, réduisent la croissance et l adhésion de microorganismes pathogènes. Ceci pourrait expliquer l amélioration de cette pathologie grâce à une approche naturelle et non invasive. Objectif Nutrition, La Lettre de l Institut Danone Directeur de la publication : Pr Jean Navarro, AP/HP, Paris. Rédacteur en chef : Dr Jean-Laurent Le Quintrec, AP/HP, Hôpital Ste-Périne, Paris. Rédactrice en chef adjointe : Silvy Auboiron, Danone France, Paris. Secrétaire de rédaction : Marie Allard-Méeus. Comité de rédaction : Dr Brigitte Boucher, Paris ; Pr Pierre Bourlioux, Faculté de Pharmacie, Paris ; Pr Frédéric Gottrand, CHU Lille ; M. Saadi Lahlou, Paris ; Pr Fernand Lamisse, Tours ; Dr Martine Pellae, AP/HP, Hôpital Bichat, Paris ; Pr Daniel Rigaud, CHU Le Bocage, Dijon. Conception-réalisation : PolyPrint Agence - Baton Rouge 20/22 rue Labrouste Paris. Chef d édition : Jean-Charles Fauque. Photogravure/Impression : Diamant Graphic. Dépôt légal : 3 e trimestre Nº ISSN : X. 11
12 LES NOUVELLES DE L INSTITUT DANONE L'Institut Danone organise les XVI èmes Rencontres Scientifiques de Nutrition Les XVI èmes Rencontres Scientifiques de Nutrition, organisées par l'institut Danone, auront lieu le 6 novembre 2007, à l'institut Océanographique de Paris. Au cours de cette journée de conférences et d'échanges, ouverte aux scientifiques et aux professionnels de la santé, les nombreuses interventions aborderont deux thématiques : Plasticité et développement cérébral : rôle de l alimentation? Alimentation de la femme enceinte, de l enfant et santé de l adulte La conférence d actualité abordera le sujet : Le microbiote intestinal a-t-il un rôle dans l obésité? Ces XVI èmes rencontres réuniront de nombreux experts : Pr. Pascale Barberger-Gateau (Inserm, Bordeaux), Dr. Sebastien Bouret (Inserm, Lille), Pr. Gerard Corthier (Inra, Jouy-en-Josas), Pr. Claudine Junien (Inserm, Paris), Pr. Dominique Turck (CHU Lille), Pr. Michel Vidailhet (CHU Nancy). La journée sera également l'occasion de récompenser les lauréats des Prix Institut Danone 2007 et de l Appel d Offres Institut Danone - Fondation Recherche Médicale Le programme et le formulaire d'inscription sont disponibles sur le site Internet de l'institut Danone : Créé en 1991, l Institut Danone rassemble des scientifiques, des médecins et des personnalités du monde de la nutrition. Il a pour mission : - d encourager la recherche dans le domaine de la Nutrition ; - d informer et de former les professionnels de santé sur tous les sujets liés à l alimentation ; - de participer, par des actions d éducation et d information, à l amélioration de l alimentation de l ensemble de la population. L Institut Danone est une association régie par la loi de juillet Ses publications ne contiennent aucune information à caractère commercial , boulevard Victor-Hugo Saint-Ouen Cedex - institut@danone.com
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