ETAT DU PEUPLEMENT DES CRIQUETS ET SAUTERELLES

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1 Pression Réponse N 29.1 ETAT DU PEUPLEMENT DES CRIQUETS ET SAUTERELLES Les Orthoptères (criquets, grillons et sauterelles) colonisent une grande diversité d habitats terrestres. On les retrouve des milieux les plus ras (ex : pelouses calcaires, terrasses alluviales) aux plus fermés (forêts). Certaines de ces espèces sont dites «tolérantes», car elles ne présentent pas d exigences écologiques particulières se satisfont de tous types de milieux naturels. A l inverse, d autres espèces sont plus exigeantes et ne fréquentent que certains milieux bien particuliers ou dépendent de conditions climatiques et de températures ambiantes spécifiques. Ainsi, l évolution des aires d occupation de ces cortèges espèces, des plus tolérantes au plus exigeantes, nous renseigne sur des modifications de notre environnement : dégradation de milieux naturels, fragmentation, modifications climatiques, etc. Les Orthoptères sont des indicateurs de l état de conservation des habitats naturels haut-normand. Au-delà de cet intérêt, les orthoptères occupent une place importante dans la chaîne alimentaire, servant de nourriture de base pour de nombreuses autres espèces (oiseaux, mammifères, araignées ). PRESSION DE PROSPECTION RÉGIONALE La carte ci-contre met en avant l intensité de prospection dans le cadre de l atlas des orthoptères de Normandie. Pression de prospection régionale Globalement, les vallées de la Seine et de l Eure sont plus intensément prospectées que le reste du territoire. La présence d habitats diversifiés, de haute valeur écologique (terrasses alluviales, prairies humides, coteaux calcaires ), expliquent en grande partie cette situation à l inverse des secteurs de plaines agricoles où les milieux artificiels hébergent beaucoup moins d espèces, et sont donc moins attractifs pour les naturalistes. D autre part, beaucoup de sites naturels remarquables situés dans les vallées de la Seine et de l Eure correspondent à des espaces naturels faisant l objet d une gestion à vocation écologique et bénéficient donc d une pression d observation supérieure en raison des suivis écologiques qui peuvent être mis en place. Néanmoins, tous les secteurs du territoire ont fait l objet de prospections, puisque dans le cadre de l atlas des orthoptères de Normandie, les naturalistes ont visité au moins une fois toutes les mailles (6km x 10km) du territoire. Ainsi, beaucoup d autres secteurs ont été correctement prospectés à l instar des vallées de la Béthune, de l Iton et de l Andelle ou du Pays de Bray. RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS CHIFFRE CLÉS 54 espèces actuellement présentes en Haute-Normandie 5 espèces disparues depuis ,5% des espèces sont menacées Nombre de jours d observations La cellule permanente de l OBHN est cofinancée par l UE L Europe s engage en Haute-Normandie 1

2 RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS RICHESSE SPÉCIFIQUE RÉGIONALE La carte ci-contre présente la richesse en orthoptères sur le territoire haut-normand. Il est frappant de voir comme la carte de la richesse spécifique régionale est proche de celle de l intensité de prospection. On voit ainsi très nettement que les vallées de Seine et d Eure sont les secteurs qui hébergent le plus d espèces (une quarantaine). Ensuite, d autres secteurs géographiques comme les vallées de l Andelle, de l Epte ou de l Eaulne abritent également une richesse en orthoptères conséquente (20 à 30 espèces). Enfin, les traditionnelles zones de plateaux cultivés apparaissent nettement plus pauvres (moins d une dizaine d espèces), même si l on retrouve ponctuellement des petites localités plus riches. La grande richesse des vallées de Seine et d Eure est liée à la combinaison de différents facteurs, tels que la diversité des habitats présents, allant des zones humides aux coteaux calcaires, en passant par les terrasses alluviales sableuses ; ou encore au climat plus sec et chaud de cette portion du territoire qui permet la remontée d espèces d affinités méridionales. Même si la pression de prospection était équivalente sur l ensemble du territoire, les zones de plateaux resteraient nettement plus pauvres que le secteur de la vallée de Seine au regard de la qualité des habitats présents dans ces secteurs Pression Nombre d espèces NOMBRE D ESPÈCES PAR ENSEMBLES PAYSAGERS ET COMMUNAUTÉS ÉCOLOGIQUES Le classement des espèces selon leurs préférences écologiques et par grands ensembles paysagers, confirme la préférence de certaines espèces pour certaines portions du territoire. En effet, on constate que quel que soit l ensemble paysager concerné, le nombre d espèces de «campagnes» est stable (12 ou 13 espèces). De même, la part des espèces liées aux boisements varie relativement peu (4 à 6 espèces), tandis que celle des espèces de zones humides est un peu plus variable (6 à 9 espèces) mais reste dans le même ordre d idée. Le cumul de ces trois catégories atteint donc des proportions à peu près équivalentes selon les ensembles paysagers (23 à 27 espèces). En revanche, la part des espèces liées aux milieux chauds et secs (coteaux calcaires, terrasses alluviales) est quant à elle très variable d un ensemble paysager à l autre. Ce sont très logiquement les secteurs de la vallée de Seine, du plateau de l Eure et du Vexin normand - trois ensembles paysagers du sud de la région - qui hébergent le plus de taxons liés aux milieux chauds et secs. Les autres ensembles paysagers, qui occupent une position plus nordique sur le territoire régional hébergent quelques taxons d affinités méridionales en raison de l existence ponctuelle d habitats chauds et secs, mais dans des proportions bien plus faibles. Ce sont donc en grande partie les espèces liées aux milieux chauds et secs et dans une moindre mesure celles liées aux zones humides, qui expliquent les différences de richesses spécifiques totales observées d un ensemble paysager à l autre. 2

3 RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS NOMBRE D ESPÈCES PAR ENSEMBLES PAYSAGERS ET COMMUNAUTÉS ÉCOLOGIQUES (SUITE) milieux chauds et secs zones humides bois "campagnes" LA VALLEE DE LA SEINE LE PLATEAU DE L'EURE LE VEXIN NORMAND LE PAYS DE CAUX LES PAYS OUEST DE L'EURE LE PAYS DE LE PETIT CAUX BRAY ET ENTRE CAUX ET VEXIN LES ESPÈCES «SENSIBLES» En 2013, les 59 espèces observées au moins une fois en Haute- Normandie depuis 1900 ont été confrontées à la méthodologie UICN pour élaborer une liste rouge régionale. 5 espèces ne remplissent pas les conditions préalables pour que la méthodologie UICN soit applicable. Ces taxons sont regroupés dans la catégorie «NA» (Non Applicable). Les 54 espèces restantes ont fait l objet d une évaluation et se répartissent entre les différentes catégories UICN selon le 5 9,3% 3 5,6% 4 7,4% 31 57,4% 4 7,4% 2 3,7% 5 9,3% Disparue au niveau régional (RE) En danger critique (CR) En danger (EN) Vulnérable (VU) Quasi menacée (NT) Préoccupation mineure (LC) Pression tableau suivant : Données insuffisantes (DD) Nombre d espèces par catégorie de la Liste rouge RE CR EN VU NT LC DD NA Nombre d espèces Espèces considérées ici comme «sensibles» - 3 espèces sont considérées comme régionalement éteintes (RE) espèces apparaissent menacées (CR, EN, VU) - 5 espèces sont quasiment menacées (NT) - 31 ne présentent pas de menaces particulières (LC) - 5 espèces ne sont pas suffisamment connues pour être classées avec certitude dans l une des autres catégories de la liste rouge (DD). Les espèces «sensibles» regroupent les orthoptères inscrits aux catégories : «Critique», «En Danger», «Vulnérable» et «Quasiment menacé» de la liste rouge régionale. Réponse Les 15 espèces sensibles appartiennent à trois communautés écologiques différentes : Communauté écologique Nombre d espèces sensibles Milieux chauds et secs zones humides 3 Bois (landes boisées) «campagnes»

4 RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS LES ESPÈCES «SENSIBLES» (SUITE) Ces espèces dites «sensibles» présentent une tendance au déclin dans la région. Ce déclin s explique généralement par les atteintes que subissent les habitats auxquels elles sont liées. Comme le montre le tableau précédent, on constate que ces taxons se développent dans des habitats fragiles, rares ou très particuliers comme les coteaux calcaires, les terrasses alluviales, les zones humides ou les landes boisées Dans ces conditions, il n est donc pas étonnant que ce soient les vallées de Seine et d Eure qui concentrent les plus grandes densités en espèces menacées. Ces secteurs géographiques accueillent effectivement la plupart des coteaux calcaires et terrasses alluviales de la région, mais également divers contextes de zones humides. D autres territoires, comme le Pays de Bray, les vallées de l Epte ou de la Risle concentrent également un nombre conséquent d espèces sensibles (2 à 5 taxons). Plus globalement, il semble possible de rencontrer des espèces sensibles sur pratiquement tout le territoire régional, mais souvent de manière plus isolée et ponctuelle. Les atteintes portées à ces milieux naturels remarquables provoquent un déclin des espèces de sauterelles ou criquets qui leurs sont liées. La conservation de ces habitats doit être considérée comme une priorité pour espérer préserver la diversité des orthoptères en Haute-Normandie. LES ESPÈCES D AFFINITÉS MÉRIDIONALES 25 espèces présentant des affinités méridionales ont été retenues pour élaborer cette carte. Ces orthoptères ne colonisent que des habitats chauds et secs. Le quart sud-est de la région constitue le secteur géographique de Haute-Normandie où l on est susceptible de rencontrer le plus d espèces d affinités méridionales. La vallée de Seine constitue un axe sud-est / nord-ouest qui agit comme un couloir favorisant l extension vers le nord des espèces présentant des affinités méridionales. Dans ce secteur, les températures annuelles moyennes sont supérieures d environ 0,8 C au reste de la région d après les relevés de Météo France. Cette différence peut expliquer l avancée vers le nord-ouest de quelques espèces en limite d aire de répartition. D autre part, ce secteur géographique présente des habitats «secs» qui possèdent des conditions topoclimatiques localement plus «méridionales». Un peu plus au nord, d autres milieux localement chauds et secs, comme les cuestas calcaires du Pays de Bray ou les hauts de falaises de l estuaire de Seine, permettent également le développement de quelques criquets et sauterelles d affinités méridionales, expliquant ainsi leur présence dans le nord de la région Nombre d espèces sensibles Pression Réponse Nombre d espèces d affinités méridionales 4

5 RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS CRÉATION DE LA LISTE TAXONOMIQUE RÉGIONALE La liste taxonomique fournie dans le fichier Excel a été créée sur la base de la Liste Rouge des Orthoptères de Haute-Normandie, validée par l UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les noms de taxons sont issus du référentiel national TAXREF v. 6.0 conformément aux recommandations du SINP en Haute-Normandie. Cette liste regroupe 59 espèces citées au moins une fois de la région. SYNTHÈSE RÉGIONALE DE CONSERVATION Cet indice vise à replacer la situation de la Haute-Normandie dans un contexte plus large, en proposant des comparaisons avec les situations dans les régions voisines. Sur la base des informations disponibles pour les statuts des orthoptères des régions voisines, nous avons essayé de mettre en avant les spécificités régionales. L analyse suivante a été réalisée à partir de listes de statuts de rareté plus ou moins récentes et élaborées selon différentes méthodologies. Néanmoins, malgré l hétérogénéité de ces données, nous pouvons mettre en avant quelques spécificités concernant la faune régionale. Tout d abord, en ce qui concerne la richesse spécifique régionale, le graphique ci-contre montre que la Haute-Normandie occupe une position intermédiaire : plus riche que la Picardie et le Nord-Pas-de- Calais d une part, mais plus pauvre que la Basse-Normandie d autre part. Cette situation s explique en grande partie par la situation géographique de ces régions, et la présence d espèces d affinités méridionales dans les secteurs du sud, absentes des secteurs plus nordiques. Le peuplement des orthoptères de Haute-Normandie est constitué à 30% d espèces dont le statut peut être considéré comme exceptionnel ou très rare. Cette proportion est quasiment identique à celle de la région Basse-Normandie, mais supérieure à celle des régions Picardie et Nord-Pas-de-Calais.Comme pour le graphique précédent, cette situation s explique en partie par la présence d espèces d affinités méridionales dans les deux régions normandes, en limite nord d aire de répartition et dont les statuts de rareté sont souvent considérés comme «Exceptionnels» ou «Très Rares». Nb d'espèces 60 Statuts de rareté pour les orthoptères de quatre régions du nord de la France Nb d'espèces 100% 90% Proportion des différents statuts de rareté pour les orthoptères de quatre régions du nord de la France Pression E RR R AR PC AC C CC 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% E RR R AR PC AC C CC 0 Haute-Normandie Basse-Normandie Picardie Nord-Pas-de-Calais 0% Haute-Normandie Basse-Normandie Picardie Nord-Pas-de-Calais CE QU IL FAUT EN RETENIR Réponse Les sauterelles, grillons et criquets (orthoptères) font partie des insectes les mieux connus de Haute-Normandie. Si certaines espèces d affinités méridionales semblent profiter des modifications climatiques en cours, d autres, principalement liées aux zones humides et coteaux calcaires, semblent plus fragiles et sont actuellement considérées comme menacées. 5

6 N 29.1 MÉTADONNÉES ET MÉTHODES ETAT DU PEUPLEMENT DES CRIQUETS ET SAUTERELLES CONTEXTE DANS LEQUEL S INSCRIT L INDICATEUR Thème 1 Biodiversité terrestre Thème 2 / Nature de l indicateur Indices Objectif Origine - Pression de prospection régionale - Richesse spécifique régionale - Nombre d espèces par ensembles paysagers et Communautés écologiques - Espèces «sensibles» - Espèces d affinités méridionales - Liste taxonomique - Synthèse régionale Evaluer l état du peuplement des criquets, grillons et sauterelles (orthoptères) de Haute-Normandie OBHN Relation avec d autres indicateurs / Echelle de restitution Producteur indicateur Région Conservatoire d Espaces Naturels de Haute-Normandie (cartographie : Charles BOUTEILLER, rédaction : Adrien SIMON) en coopération avec Peter STALLEGGER DONNÉES UTILISÉES Données n 1 : atlas régional des orthoptères de Normandie Niveau d accessibilité des données Source (s) Description Format Privé Coordination Orthoptères Normandie, collectif d entomologistes L atlas des orthoptères de Normandie est en cours d élaboration. Débuté en 1990, il rassemble depuis plus de 20 ans les observations des orthoptères et espèces proches (criquets, grillons et sauterelles, ainsi que les forficules, la mante religieuse et le phasme) des régions Haute et Basse-Normandie considérées comme un seul territoire. Sa longévité en fait aujourd hui l atlas naturaliste dont le taux de prospection est le plus complet et la pression d observation à l échelle du territoire la mieux répartie (100% des mailles de l atlas disposent de données). Base de données Access, avec l application «Prospection» mis au point par un des participants au collectif. Etendue temporelle A partir de 1852, mais plus particulièrement les années postérieures à Généalogie (méthode d acquisition) Emprise Résolution spatiale (cas SIG) L atlas est issu des observations de nombreux entomologistes bénévoles, des résultats d études menées par des structures professionnelles (bureaux d études, associations, PNR) ou de recherches bibliographiques. Région Normandie Données géo-localisées selon trois niveaux d information en fonction de la donnée : lieu précis d observation, centroïde du lieu-dit, centroïde de la commune. Fréquence d actualisation Non prévue, la publication de l atlas est programmée pour fin La cellule permanente de l OBHN est cofinancée par l UE L Europe s engage en Haute-Normandie 6

7 MÉTADONNÉES ET MÉTHODES MÉTHODOLOGIE DE CRÉATION DE L INDICATEUR Pression de prospection régionale Depuis 1990, un collectif de naturalistes, sous la coordination de Peter STALLEGGER, pilote un atlas des Orthoptères de Normandie. Une base de données, contenant - fin plus de données pour l ensemble du territoire normand (Haute et Basse-Normandie réunies), a été constituée à cette occasion. Les données les plus anciennes remontent au milieu du XIXème siècle, mais l immense majorité (98,2%) concerne les deux dernières décennies. La dynamique de prospection initiée par l atlas après 1990 a permis d augmenter de manière significative le nombre de données récoltées au cours des deux dernières décennies (figure 1). 35,00% 30,00% 31,35% 25,00% 20,00% 19,06% 23,04% 21,89% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% 1,78% 2,87% avant Figure 1 : proportion du nombre de données récoltées par tranche de 5 ans après Méthode de calcul Malgré cette augmentation du nombre de données récoltées, d importantes disparités géographiques dans la pression de prospection existent et tous les secteurs ne sont pas visités de manière équivalente. Afin d évaluer au mieux les indices en tenant compte de cette prospection inégale, une carte de répartition de la pression de prospection sur la période a été produite. Pour la réaliser, nous avons cherché à mettre en avant le nombre d inventaires par maille UTM Lambert 93 de 5 x 5 km. Pour cela, nous avons fait une analyse cartographique du nombre de dates d observation différentes par maille. La carte présentée est issue de cette analyse sur laquelle on a appliqué la méthode du kriegeage en prenant en compte les mailles vides. Richesse spécifique régionale La base de données de l atlas régional contient près de observations d orthoptères, dont environ données propres au territoire haut-normand. Ces observations concernent 59 espèces dont 54 observées depuis Afin d uniformiser l information à l échelle du territoire haut-normand, les observations ont été rattachées à un maillage UTM Lambert 93 de 5km par 5km. Nous disposons ainsi du nombre d espèces observées dans chacune des mailles. A partir du nombre d espèces par maille, nous utilisons la technique du kriegeage. C est-à-dire que nous utilisons ces données ponctuelles qui sont ensuite extrapolées pour réaliser un dégradé continu sur l ensemble du territoire afin de visualiser les grandes tendances.. Espèces «sensibles» Les espèces dites «sensibles» rassemblent les criquets et sauterelles dont l état des populations apparait préoccupant en Haute-Normandie. Ce classement a été réalisé sur la base du projet de Liste Rouge régionale, dont la mise en œuvre est également soutenue par l OBHN. Ce travail est réalisé à partir de la base de données de l atlas des orthoptères de Normandie. La démarche de liste rouge permet de classer les espèces selon différents degrés de menaces, en fonction des atteintes portées à leurs habitats et de la tendance de leur population au cours des dernières décennies. 7

8 MÉTADONNÉES ET MÉTHODES MÉTHODOLOGIE DE CRÉATION DE L INDICATEUR La Liste Rouge labellisée UICN, actuellement en attente de validation au CSRPN, considère 10 espèces comme menacées (CR, EN et VU) et 5 comme quasiment menacées (NT). Sur la base de ce travail, 15 espèces, soit pratiquement 1/4 du pool régional des Orthoptères, sont considérées ici comme «sensibles» Ce chiffre ne tient compte que des espèces observées au cours de 25 dernières années et exclut les 5 taxons non retrouvés après Les espèces sensibles sont généralement liées à des habitats remarquables. Leur répartition régionale permet donc de cibler les secteurs géographiques d importance pour la conservation des orthoptères. Espèces d affinités méridionales Toutes les espèces ne présentent pas la même écologie ni les mêmes exigences vis-à-vis des conditions environnementales. Ainsi, certains orthoptères sont connus pour préférer les milieux frais ou ombragés, alors que d autres, à l inverse, ne vont coloniser que les milieux les plus chauds et secs. Sur la base de l expérience acquise par les observateurs, une liste de 25 espèces considérées comme présentant en Haute-Normandie une «affinité méridionale» a été élaborée. Ainsi, dans la région, ces espèces ne sont capables de coloniser que des habitats secs, où la température est suffisamment élevée pour leur permettre de survivre. La répartition des espèces d affinités méridionales dans la région est donc grandement conditionnée par les conditions climatiques et plus particulièrement la température. Une modification de l aire de répartition de ces espèces peut servir à illustrer l influence des modifications climatiques sur l entomofaune. L indice est représenté sous forme cartographique en appliquant la méthode du kriegeage. La technique consiste à réaliser un dégradé sur l ensemble de la région, à partir de données ponctuelles. Les données de base utilisées pour illustrer la répartition des espèces d affinités méridionales sont celles récoltées dans le cadre de l atlas des orthoptères de Normandie. Nombre d espèces par ensembles paysagers et Communautés écologiques Méthode de calcul Cet indice permet d étudier les résultats sous un aspect écologique et territorial. Il repose sur la répartition des espèces d orthoptères observées au moins une fois en Haute-Normandie en différentes «communautés écologiques» se développant dans des conditions environnementales particulières. Sur la base des préférences écologiques des espèces vivant dans la région, il est possible de proposer les quatre communautés d espèces suivantes : Communauté écologique Espèces des boisements Espèces des zones humides Espèces des «campagnes» Espèces des milieux chauds et secs Habitats équivalents Bois, forêts, landes boisées, lisières, clairières Tourbière, prairies humides, roselières, berges Prairies mésophiles, talus routiers, jardins, parcs Coteaux calcaires, terrasses alluviales, carrières Date de création Février 2013 Date de diffusion 2013 L analyse de l évolution spatiale et temporelle de ces communautés d espèces permet de définir des indicateurs liés au déclin, ou à l inverse, l extension de certains habitats ou de leur qualité. Création de la liste taxonomique régionale Cette liste a été réalisée sur la base de la Liste Rouge des Orthoptères de Haute-Normandie également réalisée dans le cadre des indicateurs OBHN Cette liste est conforme au référentiel TAXREF. Elle est fournie au format Excel. Synthèse régionale de conservation Une analyse des spécificités régionales a été réalisée à partir de la liste taxonomique régionale et des informations recueillies au niveau des régions voisines. Une comparaison avec les listes d indices de rareté régionales des régions voisines a été réalisée. Ces informations étaient disponibles pour les régions Basse-Normandie, Picardie et Nord-Pas-de-Calais. Référent (s) technique/scientifique (valideur) Fréquence d actualisation de l indicateur Contact OBHN Peter STALLEGGER et Adrien SIMON (Conservatoire d Espaces Naturels de Haute-Normandie) Non prévue Peter STALLEGGER : Peter.Stallegger@wanadoo.fr CENHN Adrien SIMON : a.simon@cren-haute-normandie.com OBHN - obhn@hautenormandie.fr 8

9 MÉTADONNÉES ET MÉTHODES BIBLIOGRAPHIE BAUR B., BAUR H., ROESTI C., ROESTI D. & THORENS P., Sauterelles, Grillons et Criquets de Suisse. Haupt, Berne, 352 p. BELLMAN & LUQUET, Guide des Sauterelles, Grillons et Criquets d Europe occidentale, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. «les guides du naturaliste», 383 p. SARDET E. & DEFAUT B. (coord.), Les Orthoptères menacés en France, Liste rouge nationale et listes rouges par domaines biogéographiques Matériaux orthoptériques et entomocénotiques, 9 : pp. UICN France (2011). Guide pratique pour la réalisation de Listes rouges régionales des espèces menacées Méthodologie de l UICN & démarche d élaboration. Paris, France. 56p. 9