Effondrements au lieu-dit Chateau de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14)

Transcription

1

2 Effondrements au lieu-dit Chateau de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) Mots clés : Désordres, Géotechnique, Effondrement, Karst, Mamière, Catastrophe naturelle, Vulnérabilité, Surveillance, Craie, Glauconie, Bassin versant du Drochon, Commune de Gonneville-sur-Mer, Pays d Auge, Calvados. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Equilbey E. (2000) - Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, commune de Gonnevilie-sur-Mer (Calvados). Avis du BRGM. BRGM/RP FR, 33 p., 4 fig., 4 photos, 2 ann. 0 BRGhi. 2000, ce ùocument ne peut ètre repioduii en lotalti6 ou en panie sans I âulonsalmn expresse du BRGM 2

3 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) èse BRGMRP FR 3

4 EffOndfemeRtS au lieu-dit Château de Dramard, Gonneviîîe-sur-Mer (14) eux effondrements de terrain miroyens et concomitants se sont produits le weekend du novembre 2000 à la verticale de la citerne incendie communale en bordure de la route communale dite du chemin de Dramard, au lieu-dit Château de Dramard, sur la commune de Gonneville-sur-Mer. Suite à la demande de la Direction Régionale de YEnvironnement (DIREN) et de la Direction Régionale de Undustrie de la Recherche et de l'environnement (DRIRE) de Basse-Normandie, alertées par Mme le Maire de Gonneville-sur-Mer, le Service géologique régional Basse-Normandie du BRGM est allé examiner le 22 novembre 2000 les mouvements signalés. Le plus grand des mouvements de terrains de forme rectangulaire s'est ouvert sur une longueur de 8.60 m et une largeur de 2,30 m environ de large pour une profondeur variant entre 1,30 m à 2,20 m. Une citerne récente enterrée superficiellement et orientée dans la même direction principale a été partiellement mise à jour sans avoir subi d'atteinte visible. Ces effondrements traduisent le départ d'un volume de matériau limono-argileux correspondant a priori à l'effondrement d'un vide souterrain anthropique (carrière), ou naturel dü à une poche de dissolution de craie reliée à des conduits karstiques (ou à défaut de vide souterrain initial à une rupture mécanique des assises géologiques de fondation de la citerne). Le poids de la citerne remplie (120 t d'eaux) et la présence d'une mare permanente ont eu très vraisemblablement un rôle aggravant sur i'état d'instabilité initial. Le facteur déclenchant du présent effondrement a été les fortes averses de l'automne 2000, et avec un effet différé, de l'abondante pluviosité de l'année 2000 qui a accéléré le vieillissement de l'ouvrage souterrain et facilité le lessivage en profondeur des particules les plus fines (argiles). 4 BRGMRP FR

5 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) Que ce soit un vide souterrain de type anthropique (carrière ou mamière) ou naturel (écoulement karstique) voire l absence de vide souterrain initiai, l état et l extension des vides soutenains euou des horizons fragiles et remaniés doivent être reconnus par sondages. Du fait de la position de la citerne au droit immédiat des désordres, ces sondages de reconnaissance devront s attacher à vérifier l état des matériaux et vides résiduels éventuels dans la partie affaissée et la recherche de vides résiduels ou attenants à la zone affaissée et qui subsisteraient SOUS le site. Compte tenu du délai des travaux de prospection et de la position de l effondrement, l effondrement peut être comblé préférentiellement avec des matériaux légers (gravier inerte) afin d éviter une surcharze et donc une nouvelle déstabilisation. Un ouvrage hydraulique traversant la chaussée est vivement recommandé pour renvoyer les eaux ruisselantes issues du champ et du bord ouest de la route dans le large fossé situé coté est de la route. Il permettra ainsi d éliminer la présence continue d eaux stagnantes en surface (mare) à proximité immédiate du désordre. Tant que la stabilité mécanique de la citerne d incendie n aura pas été démontrée, le niveau du réservoir devra être régulièrement et systématiquement vérifié fors d événements exceptionnels (en début de chaque période de sécheresse et après chaque période pluvieuse importante). De même, l évolution de l effondrement et de son périmètre immédiat doivent faire l objet d une surveillance soutenue, afin que les mesures conservatoires complémentaires qui pourraient s imposer puissent être prises sans tarder. Ces travaux de reconnaissance doivent être confiés à un bureau d études spécialisé en matière de cavités souterraines, à même de proposer des mesures de confortement adaptées. 5

6 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard. Gonneville-sur-Mer (14) O aire Introduction Situation géographique Désordres constatés Diagnostic Mesures de prévention, recommandations Conclusion

7 Effondrements au liedit Château de Dramard. Gonneville-sur-Mer (14) Fig. 1. Situation des effondrements sur la carte topographique 4 1/ Fig. 2 -Extrait de la carte géologique à 1/50 O Fig. 3 -Extrait du cadastre de Gonneville-sur-Mer (section D) avec position des effondrements Fig. 4 -Pian schématique des désordres Planches photographiques Photo 1. Vue générale ouest de la cavité d effondrement principal avec la citerne enterrée sous environ Im de remblai Photo 2 -Vue générale est de la cavité d effondrement principal Photo 3 - Vue générale du second effondrement, circulaire et profond de m et distant de moins de 2 m du premier effondrement Photo 4 - Chute lors des mêmes événements climatiques d un arbre situé le long de la route 100 m plus au nord Liste des annexes Ann. 1. Fiche : indice mouvement de terrain Ann. 2 - Données piezometriques BRGMRP FR 7

8 Effondrements au lieu-dit Chàteau de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) la demande de la Direction Régionale de l'environnement (DIREN) et de la Direction Régionale de i'industrie de la Recherche et de l'environnement (DRIRE) de Basse-Normandie, alertées par Mme le Maire de Gonneville-sur-Mer, le Service géologique régional de Basse-Normandie du BRGM est allé examiner, le 22 novembre 2000, deux effondrements conjoints et concomitants de terrain survenus pendant le week-end du 18 et 19 novembre. L'examen des lieux a été effectué en présence de Mme Marie, maire de Gonneville-sur- Mer. «Le présent rapport est public dès sa fourniture et peut être communiqué à toute personne qui le demande (un exemplaire est envoyé à la mairie, un à la Protection civile et un troisième au BRGM Service géologique régional Basse-Normandie et à Orléans), notamment en cas d'inventaire des occurrences de vides sur le territoire de la commune. La mention << accès réservé B signale que le BRGM permet la consultation du présent document dans ses locaux, mais s'interdit d'en fournir une copie sans autorisation préalable de la Protection civile de la Seine-Maritime. La page de synthèse en début du rapport peut être ou pourra être accessible à la consultation publique via les sites de consultation papier ou numériques du BRGM (site web du BRGM, banques publiques nationales». BRGMRP FR 9

9

10 Effondrements au lieudit Château de Drarnard, Gonneville-sur-Mer (14) ue La commune de Gonneville-sur-Mer (Calvados) se situe en Pays d'auge littoral, entre Dives-sur-Mer et Villers-sur-Mer, et s'étend de la zone littorale jusqu'aux collines crayeuses de l'arrière pays, à des altitudes évoluant entre 34 et 140 m NGF. La zone, où se sont produits les effondrements entre les routes départementales no 24 et 45, est située en sommet de plateau crayeux (ligne de crête), en bordure du versant ouest de cuesta, le long de la route communale dite du chemin de Drarnard (fig. 1 : centroïde de la zone : x = 425,412 ; y = 1178,750 ; Lambert Zone 1 ; z = 129 m NGF). D'un point de vue géologique (fig. 2) d'après la carte géologique à 1/30 O00 de Caen (n"120, 1986, Ed. BRGM), on distingue de haut en bas : - les limons (LP), très réduits en bordure de plateaux et à flancs de coteaux ; - les argiles à silex (RS), là encore très réduites à absentes sur les flancs de colline ; - des niveaux de craie jaunâtre à silex du Cénomanien moyen (craie de Rouen) dans les parties les plus hautes du plateau (CZ~) ; - les séquences mamo-calcaires de la craie glauconieuse du Cénomanien inférieur (C,) avec en niveau supérieur sur 7 à 8 m une craie jaunâtre à passées de gaize à spongiaires siliceux et de cordon de cherts, recoupés par des hardgrounds, puis des niveaux calcaires plus francs sur 2 m et enfin en base des calcaires gréso-glauconieux épais dune douzaine mètres ; - la formation de la glauconie de base (nt-cz), constituée pour l'essentiel de sables glauconieux de teinte vert foncé (lorsqu'ils sont humides), peu épais et facilement entraînés par l'érosion ; - les calcaires coralliens (56) et les marnes (Jd-Js) de I'Oxfordien localement masqués, par des colluvions sur les flancs de vallées épaisses de plus de 40 m ; - enfin, les Marnes du Callovien supérieur qui affleurent dans les parties les plus basses en aval des vallées. Elles sont formées par un ensemble de séquences argileuses, à passées silto-sableuses et à fossiles pyriteux évoluant vers des passées plus calcaires, biomicrites. D'après la carte géologique, c'est la craie glauconieuse du Cénomanien inférieur qui serait subaffleurante au droit du site étudié. Les coupes géologiques des points les plus proches disponibles en BSS (Banque de données du sous-sol gérée par le BRGM et accessible au public) les plus proches (Oi204XOO45,O 1204X0046) sous le plateau dheuland, ont toutes deux rencontré les premiers horizons de craie glauconieuse à la cote 128,129 m NGF qui se terminent à la cote de 93,94 NGF sur le niveau repère de la glauconie de base albo-cénomaniennne. 11

11 Effondrements au lieu-dit Chateau de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) L'observation des flancs de l'effondrement indique la présence de craie glauconieuse directement SOUS un mètre voire moins, de formations superficielles (terre végétale, limons des plateaux). La craie glauconieuse se poursuivrait sur au moins une vingtaine de mètres. Dans ces niveaux glauconieux, il est attesté sous le plateau d'heuland (deux puits et une à deux anciennes exploitations souterraines) d'un faciès moins glauconieux et plus carbonatée d'l à 3 m d'épaisseur, qui pourrait avoir fait l'objet d'une exploitation ancienne (pierre de construction ou mamière). Dans le cas d'une mamière, l'accès se réalisait par la réalisation d'un puits vertical depuis le plateau (accès de dimension généralement limitée, de par le caractère artisanal de cette pratique agricole). Une telle possible utilisation pour la pierre de taille serait plus vraisemblable dans le présent contexte géomorphologique, à savoir une exploitation par galeries avec une attaque suivant un axe plus ou moins horizontal (avec comme accès traditionnel, une ouverture latérale à flanc de coteaux). L'examen des édifices en pierre les plus proches du point de désordre pourra éventuellement mettre en évidence l'utilisation pour la construction d'une origine spécifique aux seuls alentours, qu'on pourra alors attribuer à une ancienne exploitation locale et oubliée. Un nombre notable de mamières ou des désordres de sols attribuables à des mamières ont été recensés sur le plan communal partiel des mamières (sens large). Cette partie de la commune n'a pas encore fait l'objet de telles investigations. D'après la carte hydrogéologique du Calvados (1991, éd. BRGM), la nappe de la craie s'écoule vers le nord-nord-est dans l'axe du talweg pour donner naissance par débordement au contact des mames jurassiques à un ruisseau temporaire qui alimente en fond de vallée le ruisseau du Drochon. La surface libre est à la cote moyenne estimée de m NGF, soit à une prolondeur de m. Sur la crête topographique plus à l'est (hameau la Trigale) à 1 km de là, un puits (indice national 01204XOO31) avait fait l'objet d'un suivi sur quelques années et avait enregistré des valeurs de 102 à 104 m NGF (2 des profondeurs de 15,s à 17,s m). 12 BRGMRP-5055û-FR

12

13 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) Cl' 14 BRGMiRP FR

14 Effondrements au lieu-dit Château de Dmmard, Gonneville-sur-Mer (14) res constatés Les points d'effondrement ont eu lieu sur un chemin de traverse en bordure de la route communale qui séparent deux champs et délimitent les communes de Dives-sur-Mer et Gonneville-sur-Mer. Sous le chemin de traverse et dans la zone des désordres, a été entenée une citerne communale (lutte contre l'incendie) dune capacité de 120 m3. L'effondrement le plus vaste est limité au chemin de traverse tandis que l'autre effondrement plus ponctuel et plus profond déborde légèrement sur le champ voisin (côté Gonneville-sur-Mer) sur la parcelle agricole no 301 (section D) appartenant i Madame Ballada. L'effondrement (fig. 4) le plus étendu, de taille grossièrement rectangulaire, fait une longueur d'environ 8.60 m sur 2,30 m de large (photo 1). La profondeur est de 2,2 m coté est (route) et 1,30 m côté ouest avec des parois de cuvettes verticales ou subverticales. Le flanc de la citerne, enterrée à lm environ de profondeur, a été mis 2 jour sur tout le linéaire de la cuvette d'effondrement côté sud (longueur de la cuvette estimée à 10 m de long). Côté nord, le terrain naturel affleure en coupe SOUS forme de craie glauconieuse à teinte vert gris (photo 2). L'effondrement est distant de la chaussée de la route de 5 m environ. Aucun signe dans les matériaux de remblaiement (sables + couches de cailloutis) n'indique une possible propagation des désordres à la route. Une bande de talus naturel réduite à 1,80 m de long sépare sur sa partie nord-est le premier effondrement du deuxième point de désordre. Le mouvement (photo 3) se traduit par une cuvette de forme circulaire, d'un diamètre de 4,50 m pour 2 à 3 m de profondeur avec des parois proches de la verticale. Ce deuxième point est plus proche de la route de moitié, pour une distance de 2,SO m environ de la chaussée. i n'a provoqué que la chute de deux jeunes arbustes (rien de visible sur les chemins, la clôture de champ). Les deux désordres se seraient produits en même temps (pas d'observateur visuel des mouvemen ts). Aucun signe d'instabilité manifeste indiquant une possible extension rapide des désordres actuels n'a été relevé. BRG MRP FR 15

15 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, Gonneviiie-sur-Mer (14) Le long du flanc sud de la citerne (coté resté totalement enterré) au-delà du chemin de traverse et à 1 à 2 m de distance maximum, une mare permanente (sans exutoire de surface) récupère les eaux du champ voisin et pour partie de la route. La citerne de longueur totale de 18 m, d'une capacité de 120 m3 a été récemment mise en place en 1998 après excavation sans qu'aucun indice n'ait alors été relevé en fond de terrassement et sans qu'une étude de sois n'ait été réalisée pour s'assurer de la compétence mécanique du substratum d'assise de la citeme. Le contenu de la citerne n'avait pas encore été vérifié et l'intégrité de son enveloppe étanche n'est pas garantie. Le balisage de sécurité avait été mis en place avant la visite du BRGM. Sa nature (barrière plus rubalise rouge large) et sa disposition sont suffisamment non équivoques pour ne pas permettre un quelconque accident involontaire.?r effondrement champ en herbes deuxième effondrement Route communale dite du chemin de Dramard Fig. 4 - Pïuii scliérnutique des d6sordres. Le long de la route communale, 150 m plus loin au nord (aval), un a e en bori re de la voie et dune mare permanente. est également tombé lors des mêmes événements climatiques. 16

16 Effondrements au 1ieu.dit Chateau de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) 3. nostic Les mouvements de terrains i hauteur de la citerne communale de Gonneville-sur-Mer traduisent probablement le comblement d'un vide souterrain, a priori unique. Dans une topographie peu marquée et proche du sommet de plateau local, ce type de désordre peut résulter de l'effondrement partiel de galerie d'une canière (origine anthropique), ou de l'approfondissement d'une racine de poche de dissolution de la craie en relation avec un écoulement karstique (origine naturelle). Au vu des horizons géologiques sous-jacents (craie glauconieuse avec passées plus calcaires d'épaisseur limitée), si une exploitation a bien eu lieu, la carrière relèverait a priori plus dune logique d'ouverture par galeries horizontales que dune logique traditionnelle de type mamière avec puits et chambres suivant un axe d'attaque essentiellement vertical. Dans cette hypothèse, les désordres existants potentiels ou susceptibles de suivre ultérieurement peuvent s'avérer plus importants que le simple effondrement d'un puits de manière et invite i une prudence accrue. Au vu du poids de la citerne remplie (120 t d'eau), et en absence de reconnaissance et de vérification de la résistance mécanique de l'assise géologique, il pourrait s'agir, en l'absence de vide souterrain initial, également et uniquement d'une rupture mécanique des terrains de fondation du réservoir d'eau avec déplacement latéral en profondeur le long d'un plan de faiblesse préexistant. La citerne a, de toute façon, par sa pression exercée, largement déterminée la forme en surface du premier effondrement. Le second effondrement relève plus d'une logique de vide souterrain mais il pourrait s'avérer être un contrecoup à hauteur d'un point de faiblesse du sous-sol (point d'infiltration ou de dissolution par exemple). La présence d'une mare permanente avec ïentraînement soutenu des fines en profondeur qui fragilise la structure des terrains, a accéléré les processus d'érosion naturelle du sous-sol. Corigine de ce désordre reste probablement l'effondrement partiel d'un vide souterrain (origine anthropique ou naturelle), d'un soutirage de matériaux à la base d'une poche de dissolution (origine naturelle), voire une rupture mécanique des assises géologiques du réservoir d'eau (origine anthropique) avec un jeu de glissement latéral en profondeur. Au vu de la taille de l'effondrement et du contexte historique local, il est plus vraisemblable de supposer l'effondrement partiel ou total dune galerie d'accès ou d'exploitation d'une ancienne carrière souterraine. BRGMRP-5055û-FR 17

17 Effondrements au lieu-dit Chateau de Dramard, GonneviUe-sur-Mer (14) La présence de la mare toute permanente et de la citeme ont avancé l'événement et influencé la géométrie des désordres en surface. Le facteur déclenchant du présent effondrement a été les fortes averses de l'automne 2000, et avec un effet différé, de l'abondante pluviosité de l'année 2000 qui a accéléré le vieillissement de l'ouvrage souterrain et facilité le lessivage en profondeur des particules les plus fines (argiles). La forte imbibition des terrains argileux en surface a diminué les propriétés mécaniques des terrains superficiels (légère liquéfaction des argiles et entraînement des éléments fins), sur lesquels l'arbre tombé reposait. 18 BRG MRP FR

18 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, Gomevite-sur-Mer (14) esures de man dati o L origine de la zone de désordres (au sens zone effondrée à l aval des désordres) peut être soit un vide naturel (karst et conduits souterrains difficiles à mettre en évidence), soit un vide anthropique (carrière), soit un plan géologique fragile réactivé par le poids de la citerne mécaniquement. Aucun historique ne signalant un vide souterrain au point où a eu lieu l effondrement, il est donc recommandé d effectuer des recherches dans ies archives communales et départementales pouvant permettre l identification éventuelle d une ancienne carrière ou de tout autre établissement souterrain d extraction de matériaux. il est nécessaire de reconnaître la nature et l extension des désordres en souterrain à l origine de ces effondrements. Il pourra s agir classiquement de sondages de reconnaissance avec mesure des paramètres de foration, en particulier vitesse d avancement et pression sur l outil, sachant qu un puits de visite en gros diamètre peut ensuite être nécessaire en cas de découverte d une galerie ou chambre de carrière. Dans ce cas, les sondages devront pénétrer la craie de plusieurs mètres pour s affranchir de tout effet d altération et de remaniement. Tant que l effondrement est laissé en l état, son périmètre doit rester balisé pour éviter tout risque d accident. Compte tenu du délai des travaux de prospection, de la position de la citerne au beau milieu de l effondrement et des phénomènes de décompression des parois de l effondrement, l effondrement peut être comblé préférentiellement avec des matériaux légers (gravier inerte) afin d éviter une surcharge et donc une nouvelle déstabilisation. Tant que l incertitude n aura pas été levée sous la citerne, la pérénnité de l ouvrage n est pas garantie. Elle devra faire l objet d une surveillance soutenue, afin que les mesures conservatoires complémentaires qui pourraient s imposer puissent être prises sans tarder. La vérification du niveau du réservoir devra être régulière et systématique lors d événements exceptionnels (en début de chaque période de sécheresse et après chaque période pluvieuse importante). Un ouvrage hydraulique traversant la chaussée est vivement recommandé pour renvoyer les eaux ruisselantes issues du champ et du bord ouest de la route dans le large fossé situé coté est de la route. Il permettra ainsi d éliminer la présence continue d eaux stagnantes en surface (mare) à proximité immédiate du désordre. Si cette modification d écoulement des eaux de surface pouvait avoir un impact plus en aval (excès d eaux en bas de vallée), il serait alors nécessaire de recréer en aval une nouvelle mare, capable de stocker un volume équivalent. BRGMRP FR 19

19 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, Gonfleville-sur-Mer (14) es effondrements de terrain sont survenus le week-end du novembre 2000 à la verticale de la citerne incendie communale et affectent un chemin de traverse en bordure de la route communale dite du chemin de Dramard, au lieu-dit Château de Dramard, sur la commune de Gonneville-sur-Mer. Ils traduisent le départ d un volume de matériau limono-argileux correspondant a prion à l effondrement d un vide souterrain (ou à défaut de vide souterrain initial à une réactivation d un plan de faiblesse préexistant sous l effet du poids de la citerne). Il peut aussi s agir d une carrière (origine anthropique), ou d une poche de dissolution de la craie reliée à des conduits karstiques (origine naturelle). Dans le contexte où a CU lieu l effondrement, il apparaît vraisemblable de supposer l effondrement partiel ou total d une galerie d une exploitation développée suivant des directions horizontales que d une exploitation de type mamière. Les mouvements de terrain potentiels (existants ou susceptibles de survenir ) sont plus importants qu avec un effondrement de mamière, généralement limité au seul puits d accès. Le poids de La citerne et la présence dune mare permanente (imbibition continue des terrains) ont eu très vraisemblablement un rôle aggravant sur l état d instabilité initiai. Le facteur déclenchant du présent effondrement a été les fortes averses de l automne 2000, et avec un effet différé, de l abondante pluviosité de l année 2000 qui a accéléré le vieillissement de l ouvrage souterrain et facilité le lessivage en profondeur des particules les plus fines (argiles). Que ce soit un vide souterrain de type anthropique (carrière ou mamière) ou naturel (écoulement karstique) voire l absence de vide souterrain initial, l état et l extension des vides souterrains et/ou des horizons fragiles et remaniés doivent être reconnus par sondages. Du fait de la position de la citemc au droit immédiat des désordres, ces sondages de reconnaissance devront s attacher à vérifier l état des matériaux et vides résiduels éventuels dans la partie affaissée et la recherche de vides résiduels attenants à la zone affaissée et qui subsisteraient sous le site. Compte tenu du délai des travaux de prospection et de la position de l effondrement, l effondrement peut être comblé préférentiellement avec des matériaux légers (gravier inerte) afin d éviter une surcharge et donc une nouvelle déstabilisation. BRGMRP FR 21

20 Effondrements au lieu-dit Château de Dramard, Gonfleville-sur-Mer (14) Un ouvrage hydraulique traversant la chaussée est vivement recommandé pour renvoyer les eaux ruisselantes issues du champ et du bord ouest de la route dans le large fossé situé coté est de la route. il permettra ainsi d éliminer la présence continue d eaiix stagnantes en surface (mare) à proximité immédiate du désordre. Tant que la stabilité mécanique de la citerne d incendie n aura pas été démontrée, le niveau du réservoir devra être régulièrement et systématiquement vérifié lors d événements exceptionnels (en début de chaque période de sécheresse et après chaque période pluvieuse importante). De même, l évolution de l effondrement et de son périmètre immédiat doivent faire l objet d une surveillance soutenue, afin que les mesures conservatoires complémentaires qui pourraient s imposer puissent être prises sans tarder. Ces travaux de reconnaissance doivent être confiés à un bureau d études spécialisé en matière de cavités souterraines, à même de proposer des mesures de confortement adaptées. 22 BRGMRP FR

21 Effondrements au lieu-dit Chaieau de Dramard, Gonneville-sur-Mer (14) ERGMiRP FR 23

22

23

24

25

26 Effondrements au lieu-dit Chateau de Dfamard, GonneviUe-sur-Mer (14) ic BRGMRP FR 29

27

28 Effondremenfs au fiedit Chateau de Dfamard, Gomeville-sur-Mer (14) BRGMRP FR 31

29

30

31