L ŒCUMENISME I) L UNITE DE L EGLISE VOULUE PAR JESUS ET INSCRITE DANS LES EVANGILES

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1 L ŒCUMENISME I) L UNITE DE L EGLISE VOULUE PAR JESUS ET INSCRITE DANS LES EVANGILES Le mot œcuménisme prend sa racine dans le mot grec Oikia qui veut dire maison. Dans les Evangiles il est dit que Jésus allait à la maison («Ils vinrent à Capharnaüm et une fois à la maison» Mc 9, 33) or comme il n y a pas d autre indication c est que l information est claire et que tout le monde savait de quelle maison il s agissait : c est la maison de Saint Pierre. C est à Pierre que Jésus confiera son Eglise et les clés du royaume «Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.» (Mt 16, 18-19). Le «pouvoir des clefs touche à l absolution, donc au sacrement de pénitence et aux indulgences c.à.d. le trésor de grâces et d amour du Seigneur, de la Vierge Marie et des Saints pour les transmettre aux fidèles. (NB les clés croisées, une en or pour le ciel et une en argent pour la terre, sont les armes du pape et personne ne peut les utiliser sans une grâce pontificale) S. Jean nous dit dans son Evangile que Jésus est venu rassembler les enfants de Dieu dispersé dans l unité. «Alors, l un d entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : «Vous n y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu un seul homme meure pour le peuple, et que l ensemble de la nation ne périsse pas.» Ce qu il disait-là ne venait pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n était pas seulement pour la nation, c était afin de rassembler dans l unité les enfants de Dieu dispersés.» (Jn 11,49-52). Dans le passage des Evangiles sur la tentation au désert le démon prend 3 noms : le tentateur ; le diable c.à.d. celui qui divise ; et Satan c.à.d. l adversaire, celui qui fait trébucher. La division des hommes est le résultat du péché : le diable est le diviseur. Lors de la création l homme et la femme ont été créés immaculés (sans péchés, impeccables peccatus, péché) pour vivre en communion avec Dieu et entre eux. Jésus, la deuxième Personne de la Trinité, est venu réparer le désordre commis par le démon et auquel l homme a consenti. Il vient réparer les effets néfastes du péché par sa Parole, en donnant le commandement de l amour, et par les Sacrements, en particuliers ceux de communion et de la pénitence. Ainsi c est parce que nous mangeons le même pain et que nous communion au même Corps, nous formons cette unique famille qu est l Eglise. Il n y a pas plus grand péché que de manger et boire indignement le corps et le sang du Christ (cf. formation sur l Eucharistie). Jésus voit bien que c est difficile : à seulement douze, l unité est mise à mal. Après avoir annoncé sa Passion pour la troisième fois, la femme de Zébédée, la mère des SS. Jacques et Jean demande que ses fils siègent à sa droite et à sa gauche dans le royaume des cieux, or Jésus répond qu ils ne savent pas ce qu ils demandent en voulant boire la même coupe que lui, c est-à-dire prendre leur croix pour le suivre et être en communion avec lui. «Alors la mère des fils de Zébédée s approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : «Que veux-tu?» Elle répondit : «Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l un à ta droite et l autre à ta gauche, dans ton Royaume.»Jésus répondit : «Vous ne savez pas ce que vous

2 demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire?» Ils lui disent : «Nous le pouvons.» Il leur dit : «Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n est pas à moi de l accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père.» (Mt 20, 20-23) Ainsi Jésus prie pour l unité : «Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m as donnée, pour qu ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m as aimé.» (Jn 17, 20-23). L unité pour laquelle Jésus prie ne veut pas dire uniformité : l unité de l Eglise est comme celle des Trois Personnes divines de la Trinite qui sont différentes mais agissent comme un seul Dieu, en communion totale (de nature, de vouloir ). La communion parfaite se traduit dans la relation de Jésus avec son Eglise : Jésus institue la famille humaine rachetée dans l Eglise, qui a des cultures différentes, des langues différentes, des traditions différentes mais qui ne fait qu un par Lui, avec Lui et en Lui qui en est la tête. Malgré les différences nous professons la même foi, nous écoutons la même Parole et nous vivons des mêmes Sacrements. Nous retrouvons également cette communion totale dans le sacrement du mariage, ou l homme et la femme sont différents et ne font plus qu un, une seule chaire. II) LA DIVISION, LA DECHIRURE. Par nos divisions nous déchirons la tunique de Jésus celle que les soldats n ont pas osé déchirer mais qu ils ont jouée aux dés. Or Jésus nous dit : «il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.» (Jn 10, 16) c est pour cela que la croix ouvre les processions liturgiques. Jésus est le premier, il est la tête de l Eglise qu il faut suivre. APOSTASIE : c est le refus de foi de l Eglise. SCHISME : (du grec skisma = déchirure) c est la rupture d avec la hiérarchie ecclésiale. C est briser la communion. HERESIE : (du grec airesis = chemin) c est le refus de la part d un baptisé d une ou plusieurs propositions de foi. C est renier la foi, le Credo. On ne peut pas communier : -si nous n avons pas la même foi, c est pourquoi nous récitons le Credo avant de célébrer et recevoir l Eucharistie ; -si nous ne reconnaissons pas la présence réelle de Jésus dans son Eucharistie ; -si nous ne sommes pas en communion avec l Eglise, avec le Pape et son Ordinaire. La communion d amour est ce qu il y a de plus important comme le rappelle Saint Jean dans ses épîtres (vivre en enfant de Dieu) LES HERESIES. Les premières hérésies sont en rapport avec la personne ou les deux natures de Jésus qui est une Personne divine, à la fois vrai Dieu et vrai homme.

3 Le Marcionisme (Ie-IIe siècles) Doctrine qui oppose le Dieu révélé par le Nouveau Testament à celui de l Ancien et n attribue au Christ qu une apparence humaine. Le Docétisme (IIe-IIIe siècles). Ensemble des doctrines qui nient l incarnation du Christ. Dieu aurait seulement revêtu l apparence humaine. Cette doctrine resurgira au VIe siècle dans le monophysisme. L Arianisme. (IIIe- IVe siècles). Jésus est le fils de Dieu par une filiation adoptive, on ne peut donc pas adorer le Christ qui n est pas Dieu mais serait une créature supérieure. Ensuite elles ont traits à l Incarnation. La doctrine de Nestorius : Nestorius pousse si loin la dualité des deux aspects du Christ- divin et humain- que pour lui Marie est seulement la mère de Jésus et ne peut être la mère de Dieu. Jésus aurait deux personnalités. Le monophysisme : En opposition à la crise nestorienne, Eutychès soutient que les deux aspects du Christ sont si unis que la nature humaine s est fondu dans la nature divine du Christ. Cette doctrine entrainera également un schisme. Ce sont les églises dites préchalcédoniennes (coptes, syro-jacobites, Arméniens ). Les hérésies, en reniant une partie de la foi, conduisirent à des schismes, c est-à-dire des séparations qui défigurent l Eglise encore aujourd hui. LES SCHISMES. C est la séparation de la communion : deux schismes ne sont pas nés d hérésies c.à.d. que nous avons la même foi et c est juste une séparation de communion, de charité. Le Montanisme (IIe siècle) Ils considèrent que la véritable Eglise est celle d Afrique du nord et n ont aucuns soucis des autres. Le Lefebvrisme. (1988). Séparation avec Rome, mais pas d hérésies dans le sens où ils ont la foi catholique pleine et entière et ils ont les sacrements du fait de la succession apostolique. C est pour cela que la réconciliation a été possible et que Benoit XVI a levé l excommunication. Le schisme d Orient (1054). Il sépare l Eglise orthodoxe de la communion romaine suite à des divergences de politiques mais aussi des expressions liturgiques et disciplinaires. Le grand schisme d Occident ( ). Il oppose plusieurs papes au sein de l Eglise catholique (les questions doctrinales ne sont pas en cause). La réforme protestante (XVIe siècle). La séparation est liée à des divergences doctrinales majeures, c est un donc schisme hérétique. Ce schisme donnera naissance aux communautés reformées luthérienne, calviniste, anglicanes.

4 Il y a donc deux catégories d églises schismatiques : Celles qui ont des évêques et qui peuvent ainsi assurer la succession apostolique (les Apôtres et leurs successeurs, les Evêques validement consacrés) et continuer à être des Eglises même si elles sont séparées. C est le cas des différentes Eglises orthodoxe qui ont des patriarcats différents : Ce sont des Eglises sœurs. Celles qui n ont pas d évêques ou qui ont choisi des hommes qui n ont pas été consacrés validement par des évêques comme c est le cas chez les anglicans (Elizabeth I ère a ainsi institué prêtre des laïcs non consacrés validement). Ces communautés sont appelées Eglises à tort car il n y a plus la succession apostolique : Ce sont des communautés ecclésiales séparées. III) LE BUT DE L ŒCUMENIMSE. L objectif est l unité des chrétiens c est-à-dire ramener tout le monde à la maison de Pierre et s asseoir autour de la même table dans une charité commune. Jésus veut ramener tout le monde dans la maison de Dieu en passant par la maison de Pierre. La réponse de l Eglise à la division due aux hérésies et aux schismes a été les conciles œcuméniques. Le concile de Nicée en 325 permet la première définition d un dogme celui de la divinité de Jésus. En 381 celui de Constantinople proclame la divinité de l Esprit Saint c est l achèvement de l explicitation du dogme de la Trinité. Le Concile de Trente s ouvre en réponse à la réforme protestante. Grace à ces conciles certains chrétiens séparés sont revenus en communion vers l Eglise catholique (universelle, selon l unité cath-olou), tout en gardant leurs spécificités, dans les rites et l organisation comme c est le cas des Eglises d orient L ensemble des réflexions des conciles œcuméniques, des conciles provinciaux, des synodes et des encycliques a pour but de répondre aux questions de dogme et de morale controversés. Ils sont contenus dans un recueil qui porte le nom du théologien jésuite qui est à son origine : le Denzinger. IV) LES CATHOLIQUES ET LES ORTHOXES. La différence majeure tient au Filioque (l Esprit Saint qui procède du Père et du Fils / l Esprit Saint qui procède du Père par le Fils) et à la reconnaissance de la primauté de l Evêque de Rome. En dehors de la primauté pontificale nous avons les mêmes Sacrements, la même foi, la même hiérarchie. Jean Paul II et Benoit XVI ont signé de nombreux documents avec les Eglises-sœurs. Nous sommes en communion de foi, de sacrements et de hiérarchie ecclésiale sauf pour la reconnaissance de la primauté pontificale. Il faudra encore du temps et des prières avant que nous nous réunissions car nous nous sommes habitués à la séparation. V) LES CATHOLIQUES ET LES PROTESTANTS. Même si on a les mêmes mots pour le Credo et le Notre Père nous n y mettons pas les mêmes définitions. Les dogmes, la foi, les sacrements, la hiérarchie ont été largement expurgés par ces communautés ecclésiales séparées.

5 En ce qui concerne les sacrements pour de nombreuses communautés protestantes il n y a plus que le baptême. Pour les protestants la Tradition a falsifié les écrits ainsi la seule autorité est celle de la parole délivrée par l Ecriture Sainte. Or les apôtres et les prophètes eux-mêmes ont transmis ce qu ils avaient reçus. Les Ecritures sont la Tradition mise par écrit qui est complétée par la Tradition orale (le Magistère). Il y a également de nombreuses divergences dogmatiques : sur la foi, la grâce, la hiérarchie, le Salut La pleine communion sera encore plus difficile à recréer quand nous n avons parfois que le nom de Chrétien en commun.