Surveillance de l état de santé de la population POUR UNE APPRÉCIATION DE L ÉTAT DE SANTÉ DES ADULTES ET JEUX DE HASARD ET D ARGENT EN MONTÉRÉGIE

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1 POUR UNE APPRÉCIATION DE L ÉTAT DE SANTÉ DES ADULTES SYNTHÈSE THÉMATIQUE SYNTHÈSE THÉMATIQUE CONSOMMATION DE PSYCHOTROPES ET JEUX DE HASARD ET D ARGENT EN MONTÉRÉGIE Rédigé par Julie Boulais Direction de santé publique Novembre 11

2 CONTEXTE Ce document présente des données sur la consommation de psychotropes et le jeu de hasard et d argent chez les Montérégiens de 18 ans et plus vivant en ménage privé. Ces résultats sont issus de l Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de Statistique Canada et de l Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP) de l Institut de la statistique du Québec. L objectif de l analyse est d estimer la prévalence des comportements susceptibles de créer une dépendance. Les thèmes abordés portent essentiellement sur le tabagisme, la consommation d alcool, de drogues et de médicaments, et les joueurs à risque de dépendance. Cette Synthèse thématique fait suite au Portfolio thématique sur la consommation de psychotropes et le jeu, composante du Portrait type de l état de santé de la population de la Montérégie. RÉSULTATS Usage du tabac En 07-08, plus des trois quarts (76 ) des adultes de la Montérégie se déclarent des non-fumeurs. Environ 4 fument à l occasion et, tous les jours. On ne décèle pas de différence significative entre les sexes chez les fumeurs actuels; toutefois, cette proportion varie selon l âge, l usage de la cigarette étant moins répandu chez les 65 ans et plus. De tels écarts ne s observent pas chez les fumeurs occasionnels et réguliers. Proportion de fumeurs actuels (réguliers et occasionnels) de 18 ans et plus selon le sexe ou l'âge, Montérégie, Fumeurs réguliers Fumeurs occasionnels * 22 4* 25 6** 5** 24 3** 15* ** ** 0 Hommes Femmes ans ans ans 65 ans et plus Sexe Groupe d'âge Total * Coefficient de v ariation supérieur à 15 et inférieur ou égal à 25. La v aleur doit être interprétée av ec prudence. ** Coefficient de v ariation supérieur à 25. La v aleur n'est présentée qu'à titre indicatif seulement. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectiv ités canadiennes (ESCC), Production : équipe Surv eillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, nov embre Direction de santé publique de la Montérégie

3 Consommation d alcool Environ 86 des adultes de la Montérégie déclarent avoir consommé de l alcool au cours de l année précédant l enquête. Deux indicateurs présentent un intérêt particulier au regard du risque de dépendance : la consommation quotidienne d alcool et la consommation excessive. Plus d un Montérégien sur dix (13 ) affirme avoir pris de l alcool tous les jours au cours de l année précédant l enquête, tandis que 19 rapportent au moins 12 épisodes de consommation excessive durant cette période. La consommation d alcool, tant chez les buveurs quotidiens que chez les buveurs excessifs, varie selon le sexe et l âge. Les hommes sont proportionnellement plus nombreux que les femmes à adopter ces habitudes de consommation. Par ailleurs, cet écart entre les sexes est beaucoup plus élevé pour les buveurs excessifs (28 c. 8 ) que pour les buveurs quotidiens (18 c. 8 ). Fait intéressant à noter, la proportion de femmes qui présentent une consommation excessive est significativement plus élevée en Montérégie que dans le reste du Québec. Les Montérégiens de 45 ans et plus se démarquent des autres groupes d âge avec une proportion nettement plus élevée de buveurs quotidiens. À l inverse, la consommation excessive d alcool épisodique est plus élevée chez les ans (31 ) et décroît avec l âge. Cette proportion est environ le double de celle des personnes de ans (16 ) et de ans (17 ), et beaucoup plus élevée que celle des 65 ans et plus (5 ). Définitions de l ESCC Fumeurs Personnes qui déclarent fumer la cigarette au moment de l enquête. Buveurs excessifs Personnes qui au cours de l année précédant l enquête, ont consommé cinq verres d alcool ou plus en une même occasion (soit un à la suite de l autre ou à l intérieur d une courte période de temps), et ce, au moins une fois par mois. Consommateurs actuels de drogues Personnes qui ont consommé de la drogue (cannabis, cocaïne, amphétamines, ecstasy, hallucinogènes, héroïne, crystal meth, kétamine, médicaments non prescrits pour avoir un effet et colle) au moins une fois au cours de l année précédant l enquête. Consommateurs d au moins trois médicaments différents au cours d une période de deux jours Personnes qui ont consommé au moins trois médicaments différents (analgésiques, tranquillisants, médicaments pour le cœur, médicaments pour la tension artérielle, antibiotiques, remèdes ou médicaments pour l estomac, laxatifs, remèdes contre la toux ou le rhume, onguents pour la peau, vitamines ou minéraux, suppléments alimentaires, stimulants pour avoir plus d énergie ou se remonter le moral, pilule contraceptive, pilules pour maigrir, antidépresseurs, médicaments contre les allergies, médicaments contre l asthme, insuline, pilules pour contrôler le cholestérol, hormones pour prévenir ou traiter la ménopause et médicaments pour la thyroïde) au cours d une période de deux jours. Joueurs Personnes qui se sont adonnées à au moins une des 13 activités de jeu à un moment donné l année précédant l enquête. Joueurs à risque de dépendance «Joueurs à risque modéré ou joueurs pathologiques» : personnes ayant obtenu un score supérieur ou égal à 3 de l Indice de gravité du jeu excessif (IGJE). «Joueurs sans problème ou à faible risque» : personne qui se considère comme étant un non-parieur, ou qui a rapporté avoir joué cinq fois ou moins au cours des 12 derniers mois précédant l enquête sur l ensemble des activités de jeu, ou celles qui ont obtenu un score inférieur à 3 à l IGJE. Direction de santé publique de la Montérégie 3

4 25 Proportion de la population de 18 ans et plus ayant bu de l'alcool à tous les jours au cours des 12 derniers mois selon le sexe ou l'âge, Montérégie, ** * 5 4** 6** 0 Hommes Femmes ans ans ans 65 ans et plus Sexe Groupe d'âge Total * Coefficient de variation supérieur à 15 et inférieur ou égal à 25. La valeur doit être interprétée avec prudence. ** Coefficient de v ariation supérieur à 25. La v aleur n'est présentée qu'à titre indicatif seulement. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectiv ités canadiennes (ESCC), Production : équipe Surv eillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, nov embre Proportion de la population de 18 ans et plus présentant une consommation élevée d'alcool 12 fois ou plus au cours d'une année selon le sexe ou l'âge, Montérégie, * * (-) 5** 0 Hommes Femmes ans ans ans 65 ans et plus Sexe Groupe d'âge Total (+), (-) Valeur significativ ement plus élev ée ou plus faible que celle du reste du Québec au seuil de 5. * Coefficient de variation supérieur à 15 et inférieur ou égal à 25. La valeur doit être interprétée avec prudence. ** Coefficient de variation supérieur à 25. La valeur n'est présentée qu'à titre indicatif seulement. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectiv ités canadiennes (ESCC), Production : équipe Surv eillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, nov embre Direction de santé publique de la Montérégie

5 Consommation de drogues Parmi la population adulte de la Montérégie, plus d une personne sur deux (54 ) affirme n'avoir jamais consommé de drogues de leur vie; deux personnes sur six (34 ) sont des anciens consommateurs, alors qu environ 12 de la population déclare en avoir fait usage au cours de l'année précédant l enquête. Consommateurs actuels Une consommation actuelle de drogues est déclarée par 37 des jeunes adultes de ans, 17 des gens de ans, environ 5 des personnes de ans et très peu chez les 65 ans et plus (1, donnée imprécise), ce qui constitue un gradient marqué. Dans l'ensemble, les hommes déclarent plus souvent que les femmes (15 c. 9 ) avoir fait usage de drogues au cours de l'année précédant l'enquête. Cette différence est principalement attribuable aux écarts observés parmi les ans (23 c. 12 ), puisque l'enquête ne détecte pas de différence entre les sexes pour les autres groupes d âge (données non présentées). La consommation actuelle est associée à la scolarité relative et au niveau de détresse psychologique. Ainsi, les Montérégiens titulaires d un diplôme universitaire déclarent consommer de la drogue en proportion significativement moins élevée à ceux ayant au plus un diplôme d études secondaires. L'analyse indique aussi des écarts selon le niveau de détresse psychologique : la proportion de consommateurs actuels est beaucoup plus importante chez les personnes dont le niveau de détresse psychologique est élevé comparativement à ceux classés au niveau faible ou moyen (22 c. 11 ). Cette situation s observe chez les hommes (31 c. 12 ) et chez les femmes (17 c. 9 ) de la Montérégie, mais demeure plus importante chez les consommateurs actuels de sexe masculin (données non présentées). Proportion de la population de 18 ans et plus ayant consommé de la drogue au cours des 12 derniers mois selon le sexe ou l'âge, Montérégie, * 12 0 M Hommes Femmes ans ans ans 65 ans et plus Sexe Groupe d'âge Total M : Donnée masquée. Le nombre de répondants serv ant à estimer la population et la proportion est inférieur à 5. * Coefficient de v ariation supérieur à 15 et inférieur ou égal à 25. La v aleur doit être interprétée av ec prudence. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectiv ités canadiennes (ESCC), Production : équipe Surv eillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, nov embre 11. Direction de santé publique de la Montérégie 5

6 Type de drogues Le cannabis demeure le type de drogues le plus populaire auprès des Montérégiens puisque près de la moitié (44 ) affirme en avoir consommé au moins une fois durant sa vie et près de 11 en aurait consommé au cours des 12 mois précédant l'enquête. Durant cette même période, aucun autre type de drogues n'a été consommé par plus de 2 de la population. Parmi les consommateurs actuels, environ 68 font usage exclusivement du cannabis. Une proportion nettement plus élevée (près du double) que celle des personnes qui consomment d autres drogues avec ou sans cannabis (68 c. 32 ). Cette situation s observe chez les hommes (62 c. 38 ) et chez les femmes (79 c. 21 ). La consommation exclusive de cannabis est moins répandue chez les jeunes adultes de ans, mais augmente avec l avancement en âge. L inverse est observé chez les consommateurs d autres drogues avec ou sans cannabis : la consommation de ce type de drogue est prédominante chez les consommateurs de ans et diminue par la suite aux âges plus élevés. Consommation de médicaments Exceptionnellement, cette section présente les résultats pour la population âgée de 12 ans et plus. Elle aborde les données de l Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 03 relatives à la consommation de médicaments au cours d une période de deux jours. En 03, environ 21 des Montérégiens de 12 ans et plus ont déclaré avoir consommé au moins trois médicaments différents au cours d une période de deux jours. Cette proportion est semblable à celle du Québec, soit 22, et est observée chez une plus forte proportion de femmes que d hommes (25 c. 17 ). La prise de plusieurs médicaments augmente de façon continue avec l âge, passant de 8 chez les ans à 31 chez les ans et puis à 51 chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Aux fins d analyses, trois types de médicaments sont jugés pertinents au regard du risque de dépendance. Ainsi, la consommation d analgésiques, de tranquillisants et d antidépresseurs est présentée. Selon l Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 03, les médicaments contre la douleur (analgésiques) sont les plus consommés par les Montérégiens. En effet, près de 23 de la population de 12 ans et plus rapporte une consommation d analgésiques au cours d une période de deux jours comparativement à 4 et 3 respectivement pour les tranquillisants et les antidépresseurs. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes, en proportion, à consommer des analgésiques (28 c. 18 ) et des tranquillisants (9 c. 3 ). On ne décèle pas une telle différence concernant la consommation d antidépresseurs (6 c. 4 ) en Montérégie, mais l écart est significatif à l échelle du Québec. L utilisation de ces types de médicaments augmente avec l avancement en âge sauf dans le cas des antidépresseurs, pour lesquels la prévalence varie peu selon les différents groupes d âge à l étude. Par ailleurs, la proportion de personnes âgées de 12 à 44 ans qui consomment des antidépresseurs est significativement plus élevée en Montérégie que dans le reste du Québec. Jeux de hasard et d argent Ensemble des activités de jeux Les jeux de hasard et d argent sont depuis quelques années à l avant-plan de l actualité. Le nombre de personnes qui s adonnent à ces activités est en effet non négligeable. En 07-08, les trois quarts des Montérégiens (75 ) âgés de 18 ans et plus, soit environ personnes, ont consacré de l argent à des jeux de hasard. On ne décèle pas de différence significative entre les sexes; toutefois, on observe que la proportion de joueurs est plus élevée chez les personnes de 45 à 64 ans (81 ). En Montérégie comme au Québec, la loterie ordinaire est de loin l activité de jeu la plus populaire auprès des adultes (65 ). Suivent, 6 Direction de santé publique de la Montérégie

7 dans l ordre : la loterie instantanée/quotidienne (31 ), les machines à sous ou loterie vidéo 1 au casino (14 ), les jeux de cartes/jeux de société (10 ), le bingo (5 ) et la loterie vidéo en dehors des casinos (5 ). Selon l indice de gravité du jeu excessif (IGJE) 2, tant au Québec qu en Montérégie, la majorité des joueurs (99 ) sont des parieurs sans problème ou à risque faible de dépendance en Proportion de la population de 18 ans et plus selon les différentes activités de jeux de hasard et d'argent, Montérégie, Loterie ordiaire 65 Loterie instantanée/quotidienne 31 Machines à sous ou loterie vidéo (au casino) 14 Jeux de cartes - jeux de société 9 Activités de jeu Bingo Loterie vidéo (hors casino) Autres jeux (au casino) Jeux d'habileté Loteries sportives Investissements spéculatifs Autres jeux de hasard Jeux sur Internet - jeux d'arcade 5 5 4* 3 3* 3* 2* 1** Courses de chevaux aux hippodromes ou hors hippodromes 1* * Coefficient de variation supérieur à 15 et inférieur ou égal à 25. La valeur doit être interprétée avec prudence. ** Coefficient de variation supérieur à 25. La valeur n'est présentée qu'à titre indicati f seulement. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectiv ités canadiennes (ESCC), Production : équipe Surveillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, novembre 11. Joueurs excessifs Selon Chevalier et autres (04), les joueurs de loterie vidéo et de plusieurs jeux de casino sont plus à risque de développer des problèmes associés au jeu. Des données plus détaillées sur la loterie vidéo et les machines à sous sont donc présentées. Soulignons d entrée de jeu que, tout comme au Québec, les adultes de la Montérégie sont plus nombreux à s adonner à ces activités dans les casinos (14 ) qu à l extérieur de ceux-ci (5 ). Cette situation s observe chez les hommes (15 c. 8 ) et les femmes (13 c. 3 ). On note par contre que la loterie vidéo hors casino est plus populaire auprès des hommes que des femmes (8 c. 3 ), l écart entre les sexes n étant pas statistiquement significatif pour les jeux au casino. Au regard de l âge, les personnes qui dépensent de l argent pour ces activités au casino sont proportionnellement plus nombreuses chez les ans (16 ) et les 65 ans et plus (15 ) que pour les autres groupes, alors que la loterie vidéo en dehors des casinos attire une proportion plus élevée de personnes de ans (8 ). Au total, près d un Montérégien sur cinq (18 ) s est adonné à au moins un jeu électronique au cours de l année précédant l enquête. 1 Les machines à sous (MAS) et les appareils de loterie vidéo (ALV) sont tous deux des appareils électroniques de jeu. On retrouve les MAS uniquement dans les casinos du Québec, alors que les ALV, fort semblables, se retrouvent dans les bars et hippodromes. Au sens de la loi, les machines à sous sont des appareils de loterie vidéo. 2 L indice de gravité du jeu excessif (IGJE) fait partie de l indice canadien du jeu excessif (ICJE). Il s agit d un outil permettant d évaluer les problèmes liés au jeu de hasard au moyen d une échelle (Marshall et Wynne, 03). Direction de santé publique de la Montérégie 7

8 Il n en demeure pas moins qu environ 1 des joueurs sont classés dans la catégorie de parieurs à risque modéré ou de parieurs problématiques, soit quelque personnes en Montérégie (estimation imprécise, donnée à titre indicatif seulement). Tout comme au Québec, la proportion de Montérégiens classés dans cette dernière catégorie est plus élevée lorsqu ils s adonnent aux machines à sous/loterie vidéo à l extérieur des casinos (11 ) qu à l intérieur de ceux-ci (5 ). Proportion de joueurs de machines à sous ou loterie vidéo au casino et hors casino selon le sexe, Montérégie, Hommes Femmes Total * 3* Loterie vidéo (hors casino) Machines à sous ou loterie vidéo (au casino) Activités de jeu * Coefficient de v ariation supérieur à 15 et inférieur ou égal à 25. La v aleur doit être interprétée av ec prudence. Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectiv ités canadiennes (ESCC), Production : équipe Surv eillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, nov embre 11. DISCUSSION Tabagisme Il importe de rappeler que les questions de l ESCC sur l'usage du tabac sont posées dans le cadre d'un questionnaire à sujets multiples liés à la santé et non exclusivement sur l usage du tabac. Les informations recueillies sont alors moins étoffées que celles provenant d une enquête dédiée à ce sujet. Ainsi, selon Bernier et Hamel (06), le tabagisme demeure la principale cause de maladies et de mortalité évitable au Québec. Bien que la prévalence du tabagisme au Québec soit passée de 35 en à 27 en 03 chez les 15 ans et plus, il n en demeure pas moins que 1,6 million de Québécois âgés de 12 ans et plus fument toujours. Consommation d alcool Les données de l ESCC renseignent sur la fréquence de consommation d alcool. Cependant, la dépendance à l alcool serait plus fortement reliée aux quantités consommées qu à la fréquence de la consommation (Comité permanent de lutte à la toxicomanie, 03). À cet égard, il faut donc interpréter avec prudence l augmentation avec l âge de la proportion de buveurs quotidiens : selon le Comité permanent de lutte à la toxicomanie (03), la fréquence de consommation d alcool augmente avec l âge, mais les quantités consommées diminuent. Ainsi, même si la proportion de buveurs quotidiens est plus élevée chez les personnes de 45 ans et plus, le risque de dépendance touche moins les aînés (65 ans et plus). D'ailleurs, les proportions de buveurs excessifs sont moins élevées pour ce dernier groupe d âge. 8 Direction de santé publique de la Montérégie

9 Consommation de drogues La situation de la toxicomanie au Québec est préoccupante. L état de santé et de bien-être des personnes, leurs comportements de consommation ainsi que le milieu dans lequel elles évoluent et les produits qu elles consomment ont un impact considérable sur la problématique (MSSS, 06). Il importe de spécifier qu il s agit d un sujet délicat, moins favorable à traiter en entrevue, ce qui peut entraîner une sous déclaration ou, dans certains cas, une surdéclaration (par bravade). Différentes mesures ont été prises dans le cadre de l enquête pour inciter les répondants à fournir l information la plus exacte possible, notamment leur garantir la confidentialité des renseignements fournis et l embauche d intervieweurs expérimentés et formés (Infocentre de santé publique du Québec, 11). Consommation de médicaments L ESCC 03 ne permet pas d obtenir les données pour la population adulte de 18 ans et plus en raison des groupes d âge sélectionnés pour ce cycle de l enquête. L indicateur retenu (trois médicaments et plus) correspond au point de coupure habituellement utilisé dans les études examinant la consommation élevée de médicaments au moyen de données populationnelles. Il faut préciser qu au Québec en 03, les vitamines arrivent au premier rang des médicaments pris chez les 12 ans et plus sur une période de deux jours (28 ). En ne tenant pas compte de l utilisation de vitamines, la proportion de personnes ayant consommé au moins trois médicaments différents au cours d une période de deux jours passerait de 22 à 15. Ce type de médicaments peut donc grandement influencer le nombre déclaré. De plus, cet indicateur présente des limites face à l interprétation considérant l éventail de médicaments en vente libre qui sont sujets davantage à des modes plutôt qu à l état de santé (Infocentre de santé publique du Québec, 07). Jeu En 07-08, 75 des Montérégiens adultes se sont adonnés à des jeux de hasard et d argent, mais seulement 1 sont classés dans la catégorie de joueurs pathologiques ou à risque modéré. C est donc dire qu une majorité joue, mais une minorité est à risque de dépendance. Tout comme la consommation d alcool, la fréquence et les dépenses liées au jeu sont souvent sous-évaluées (Marshall et Wynne, 03). En raison de la faible prévalence (petits effectifs) du jeu en Montérégie, les données du Québec ont été utilisées. Les données du fichier de partage de l Institut de la statistique du Québec (ISQ) ont également servi pour l analyse selon la catégorie de jeu (MAS et ALV) et le type de joueurs. Contrairement à d autres dépendances, comme la dépendance aux drogues ou à l alcool, le jeu pathologique n engendre pas de symptômes physiques. Au Québec, une partie non négligeable de personnes traitées pour le jeu pathologique sont également traitées pour au moins un problème de consommation : alcoolisme, toxicomanie, autre dépendance et santé mentale (Comité permanent sur les troubles concomitants, 05). De plus, considérant que ce comportement est certainement sous-déclaré, la prévalence du jeu est plus difficile à estimer. CONCLUSION L Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) et l Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP) donnent un aperçu de l importance de certains comportements susceptibles de créer une dépendance pour la population adulte vivant en ménage privé. Ainsi, en environ 24 des adultes de la Montérégie fument la cigarette, soit (soit personnes) sur une base quotidienne et 4 (soit personnes) à l occasion. Par ailleurs, 86 de la population a consommé de l alcool au cours des 12 derniers mois précédant l enquête. On estime que 19 Montérégiens de 18 ans et plus (soit personnes) ont eu au moins 12 épisodes de consommation excessive et 13 (soit personnes) ont bu de l alcool tous les jours. Direction de santé publique de la Montérégie 9

10 L Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP) 08 révèle que près de la moitié (46, soit personnes) des Montérégiens de 18 ans et plus ont consommé de la drogue au cours de leur vie et 12 (soit personnes), durant les 12 derniers mois. Ce comportement s observe davantage chez les jeunes adultes et chez une plus forte proportion d hommes que de femmes (15 c. 9 ). Le cannabis demeure la substance la plus populaire auprès des consommateurs de la région. L ESCC 03 estime à environ 21 (soit personnes) la proportion de la population de 12 ans et plus qui a déclaré avoir consommé au moins trois médicaments différents au cours d une période de deux jours. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes (25 c. 17 ), en proportion, à faire usage multiple de médicaments. Parmi les médicaments qui présentent un intérêt face au risque de dépendance, les analgésiques (23 ), sont de loin les plus consommés par les Montérégiens âgés de 12 ans et plus comparativement aux tranquillisants ou encore aux antidépresseurs (4 et 3 ). En matière de jeux de hasard et d argent, Montérégiens de 18 ans et plus (75 ) s adonnent à ces activités, notamment 14 qui jouent dans les machines à sous ou loterie vidéo au casino et 5 à la loterie vidéo en dehors des casinos. Le nombre de joueurs pathologiques ou à risque modéré de dépendance est estimé à quelque personnes, mais la marge d erreur associée à cette estimation est importante. Il s agit d un nombre non négligeable compte tenu des conséquences associées au jeu excessif. Dans une optique de surveillance de l état de santé de la population, il importe de mettre en lumière ces résultats pour soutenir la réflexion sur d éventuelles pistes d action en santé. Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) Instaurée en 00-01, cette vaste enquête transversale est réalisée périodiquement par Statistique Canada. Elle vise à recueillir des renseignements sur l état de santé, les déterminants de santé et l utilisation des services de santé, auprès des Canadiens de 12 ans et plus vivant en ménage privé. L ESCC permet d obtenir des résultats à l échelle canadienne, provinciale et régionale, mais non à l échelle des RLS. Même si elle est menée de façon récurrente, de nombreuses données issues de cette enquête ne peuvent être comparées dans le temps en raison des changements méthodologiques apportés d un cycle à l autre. Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP) L'Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP), de l'institut de la statistique du Québec, est une enquête transversale qui vise à recueillir des données provinciales et régionales sur l état de santé et les habitudes de vie des Québécois de 15 ans et plus, ainsi que des indicateurs de santé mentale et psychosociale chez les enfants âgés de 3-14 ans. L EQSP s inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan commun de surveillance de l'état de santé de la population et de ses déterminants et du Plan ministériel d enquêtes sociales et de santé 04. Il s'agit de la première édition d'une série d'enquêtes dont la récurrence est prévue tous les cinq ans. 10 Direction de santé publique de la Montérégie

11 RÉFÉRENCES Bernier, S. et D. Hamel (06). Évolution de l usage de la cigarette chez les Québécois de 15 ans et plus de à 03. Montréal et Québec, Institut national de santé publique du Québec, 12 p. Chevalier, S. et autres (04). Comportements de jeu et jeu pathologique selon le type de jeu au Québec en 02. Montréal et Québec, Institut national de santé publique du Québec et Université Laval, 99 p. Chevalier, S. et D. Allard (01). Pour une perspective de santé publique des jeux de hasard et d argent. Montréal et Québec, Institut national de santé publique du Québec, 49 p. Comité permanent de lutte à la toxicomanie (03). La consommation de psychotropes : portrait et tendances au Québec. Québec, Comité permanent de lutte à la toxicomanie, 48 p. Comité permanent sur les troubles concomitants (05). Toxicomanie, jeu pathologique et troubles mentaux : Pour une intervention efficace des centres et de leurs partenaires. Fédération québécoise des centres de réadaptation pour personnes alcooliques et autres toxicomanies, Montréal, 46 p. Gouvernement du Canada. (06). Aspect humain de la santé mentale et de la maladie mentale au Canada. Canada, ministère des Travaux publics et Services gouvernementaux, catalogue HP5-19/06F, p Infocentre de santé publique du Québec (11). «Proportion de consommateurs de drogues au cours des 12 derniers mois.», fiche mise à jour en novembre 10 sur le Portail de l Infocentre, Plan commun [En ligne]. (Consulté le 6 septembre 11) Infocentre de santé publique du Québec (07). «Proportion de la population ayant consommé au moins trois médicaments différents au cours d une période de deux jours.», fiche mise à jour en décembre 07 sur le Portail de l Infocentre, Plan commun [En ligne]. (Consulté le 21 septembre 11) Kairouz, S. et autres (08). Troubles mentaux, toxicomanie et autres problèmes liés à la santé mentale chez les adultes québécois. Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (cycle 1.2). Santé mentale et bien-être. Portrait de l état de santé mentale et l utilisation des services de santé au Québec. Québec : ministère de la Santé et des Services sociaux et Institut de la statistique du Québec, 67 p. Marshall, K. et H. Wynne (03). «Contre vents et marées», Perspective, catalogue XIF de Statistique Canada, vol. 4, n 12, p Ministère de la Santé et des Services sociaux (06). Plan d action interministériel en toxicomanie 06-11, Gouvernement du Québec, [En ligne] : (Consulté le 10 octobre 10). Citation suggérée Boulais, J. (11). Synthèse thématique -, Longueuil, Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, Direction de santé publique, Surveillance de l'état de santé de la population, 11 p. [En ligne] (Préciser la date de consultation). Direction de santé publique de la Montérégie 11