FICHES THÉMATIQUES. L insertion des jeunes

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1 FICHES THÉMATIQUES L insertion des jeunes

2 2.1 Jeunes actifs de 15 à 29 ans Nombreux à poursuivre des études sans occuper d emploi, les jeunes Français sont peu présents sur le marché du travail : en 27, 35 % des jeunes de 15 à 24 ans et 53 % de l ensemble des ans sont actifs, en emploi ou au chômage selon les critères du Bureau international du travail (BIT). Ce sont les jeunes les plus diplômés qui entrent naturellement le plus tardivement sur le marché du travail. Les moins diplômés sont donc relativement plus nombreux à être actifs parmi les jeunes de 15 à 29 ans, et plus encore parmi les ans. En 27, seuls 15 % des jeunes actifs ayant terminé leur formation initiale en n ont pas de diplôme du second cycle de l enseignement secondaire contre 28 % de l ensemble des actifs de 15 à 24 ans. Les actifs de 15 à 24 ans comptent une proportion de peu diplômés équivalente à celle des actifs de 4-49 ans. Avec l allongement des études, le taux d activité des jeunes entre 15 et 24 ans a beaucoup diminué de 1975 à 1995, d abord pour les ans, puis à partir du milieu des années 8, pour les 2-24 ans. Depuis 1995, dans un contexte de stabilisation de la durée des études, l activité des jeunes de 15 à 24 ans progresse légèrement car les jeunes sont un peu plus nombreux à travailler tout en poursuivant leur formation initiale (apprentissage, travail d appoint, professionnalisation des études). L activité des jeunes de 25 à 29 ans reste globalement stable depuis Cette stabilité s observe notamment pour les jeunes femmes de 25 à 29 ans : huit femmes sur dix sont actives en 27 comme en Outre leur faible niveau de diplôme, les jeunes actifs présentent naturellement une faible ancienneté sur le marché du travail. Ces deux éléments contribuent à expliquer leur taux de chômage particulièrement élevé. En 27, le taux de chômage est de 14 % pour les ans et il atteint 19 % pour les jeunes de 15 à 24 ans, contre moins de 7 % pour les 3-49 ans. Comme ils sont peu nombreux à être actifs, la part de jeunes touchés par le chômage est en fait beaucoup plus faible que ne le suggère leur taux de chômage, calculé en proportion des seuls actifs. Entre 15 et 24 ans, comme entre 15 et 29 ans, environ 7 % de l ensemble des jeunes sont au chômage en 27. La différence avec les 3-49 ans apparaît alors assez faible, inférieure à 2 points. Après avoir augmenté rapidement de 21 à, comme auparavant entre 1975 et 1985 et entre 199 et 1994, le chômage des jeunes recule nettement en et 27. Analyser ainsi l insertion des jeunes ayant le même âge sur le seul critère du niveau de diplôme peut être restrictif. De fait, la qualité de l insertion dépend aussi de l ancienneté des jeunes sur le marché du travail et celle-ci diffère à âge donné selon le niveau de diplôme. Dans les fiches thématiques suivantes, l insertion des jeunes est donc essentiellement analysée selon leur ancienneté sur le marché du travail et non selon leur âge. Définitions Actifs : les actifs regroupent les actifs occupés et les chômeurs. Les actifs occupés au sens du BIT regroupent toutes les personnes ayant exercé une activité rémunérée au cours d une semaine de référence, semaine précédant juste l interrogation du ménage (y compris celles qui sont en vacances, en arrêt maladie ou en congé de maternité et les militaires du contingent). Les données présentées sont issues de séries homogènes rétropolées par l Insee selon l interprétation communautaire d Eurostat adoptée depuis novembre 27. Taux de chômage au sens du BIT : rapport du nombre de chômeurs BIT au nombre total d actifs. Part de chômage : dans cette fiche, rapport du nombre de chômeurs BIT à l ensemble de la population y compris les inactifs. Pour en savoir plus «Emploi et chômage des jeunes de 15 à 29 ans en 27», Premières synthèses n 12.1, Dares, 29. «Deux étudiants du supérieur sur dix ont un emploi», Insee Première n 124, juillet Formations et emploi - édition 29

3 Jeunes actifs de 15 à 29 ans Situations d activité des jeunes de 15 à 29 ans Hommes Femmes Ensemble ans Taux d activité 64,3 59,8 51,5 52,1 56,5 48,7 52,6 Taux d emploi 59,8 51,2 42,7 45,4 48,6 41,3 45, Part de chômage 4,5 8,6 8,9 6,7 7,9 7,4 7,6 Taux de chômage 7, 14,4 17,2 12,8 13,9 15,2 14,5 Population totale (en milliers) ans Taux d activité 54,3 46,6 32,5 35, 38, 31,7 34,9 Taux d emploi 49,1 38,1 25,2 29,1 3,9 25,3 28,2 Part de chômage 5,2 8,6 7,3 5,9 7,1 6,4 6,7 Taux de chômage 9,5 18,4 22,6 16,8 18,6 2,2 19,3 Population totale (en milliers) Note : âge atteint au 31 décembre de l année de l enquête, données en moyenne annuelle ; séries homogènes rétropolées par l Insee selon l interprétation européenne d Eurostat adoptée depuis novembre 27. Source : Insee, enquêtes Emploi Niveau de diplôme des sortants de formation initiale et des actifs selon l âge en 27 1 Supérieur long Supérieur court Baccalauréat CAP, BEP Brevet Sans diplôme, CEP Note : âge atteint au 31 décembre de l année de l enquête, données en moyenne annuelle. Lecture : en 27, 28 % des actifs âgés de 15 à 24 ans ont au plus le brevet, contre 15 % des actifs ayant terminé leurs études en. Source : Insee, enquête Emploi 27. Actifs sortis en ans ans 3-39 ans 4-49 ans Actifs en ans 3. Taux d activité des ans par tranche d âge et sexe de 1975 à 27 1 Hommes ans Femmes ans Taux et part de chômage des ans par tranche d âge de 1975 à 27 Taux de chômage ans 6 Hommes 2-24 ans 12 Part de chômage ans Taux de chômage 3-49 ans 4 Hommes ans Femmes 2-24 ans 8 2 Femmes ans Note : voir figure 1. Source : Insee, enquêtes Emploi Part de chômage 3-49 ans Note : voir figure 1. Source : Insee, enquêtes Emploi Fiches - L insertion des jeunes 89

4 2.2 Chômage en phase d insertion professionnelle Dans les premières années suivant la fin des études, l insertion professionnelle des jeunes est progressive et ceux qui viennent de terminer leurs études sont plus souvent au chômage que les actifs ayant plus d ancienneté sur le marché du travail. Ainsi en 27, 16 % des actifs récents, qui ont terminé leur formation initiale entre 23 et, sont au chômage selon les critères du Bureau international du travail (BIT) contre 6 % pour les actifs ayant plus de dix ans d ancienneté. Dans cette phase d insertion les différences selon le niveau de diplôme sont importantes : le taux de chômage des actifs récents peu diplômés, ayant au plus un brevet des collèges, s élève à 37 % en 27, alors que celui des diplômés du supérieur n est que de 9 %. Pour les personnes ayant plus d ancienneté sur le marché du travail, les écarts selon le diplôme sont de moindre ampleur : après dix ans d ancienneté le taux de chômage des peu diplômés est de 9 % contre 4 % pour les diplômés du supérieur. Pour les diplômés du 2 e cycle du secondaire, c est-à-dire les titulaires d un CAP/BEP, d un baccalauréat ou d un diplôme de niveau équivalent, le taux de chômage varie aussi assez sensiblement selon la spécialité de formation. Ainsi, pour les actifs récents diplômés d un CAP ou d un BEP, le taux de chômage est de 19 % dans les disciplines de sciences et de technologie de la production, alors qu il atteint 27 % dans les spécialités des services et du commerce. Définitions Si les femmes actives sont dans leur ensemble plus souvent confrontées au chômage que les hommes, le phénomène a tendance à s inverser au cours des dernières années pour les actifs récents. Ce résultat s explique en partie par une élévation du niveau de diplôme plus rapide pour les jeunes femmes que pour les jeunes hommes. Du fait de leur position d entrants sur le marché du travail, l emploi des jeunes est très sensible à la conjoncture. Lors des périodes de ralentissement économique, la situation des actifs récents se dégrade plus rapidement que celle des plus anciens, mais lorsque l économie repart ils sont les premiers bénéficiaires des embauches supplémentaires. C est le cas de 1997 à 21, comme à la fin des années quatre-vingt. De 23 à, le taux de chômage des actifs récents a augmenté de 2,1 points, alors que pour l ensemble de la population active la hausse n a été que de,3 point. L exposition à la conjoncture économique des jeunes actifs n est pas la même selon le niveau de diplôme. Ainsi, la dégradation du marché du travail observée de 23 à a eu peu d impact sur le chômage des jeunes diplômés du supérieur, à l inverse des moins diplômés. De à 27, la baisse du chômage des jeunes ayant terminé leurs études depuis un à quatre ans (1,5 point en un an) ne semble pas plus rapide que celle des actifs plus anciens, compte tenu de leurs niveaux respectifs de chômage. Actifs : les actifs regroupent les actifs occupés et les chômeurs. Les actifs occupés au sens du BIT regroupent toutes les personnes ayant exercé une activité rémunérée au cours d une semaine de référence, semaine précédant juste l interrogation du ménage (y compris celles qui sont en vacances, en arrêt maladie ou en congé de maternité et les militaires du contingent). Actifs récents : sortis de formation initiale depuis un à quatre ans. Sortie de formation initiale : première interruption d au moins 1 an du parcours d études amorcé à l école élémentaire. Chômeurs : parmi les personnes qui ne sont pas classées en actifs occupés, les chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) sont celles qui recherchent un emploi et ont effectué au moins une démarche active de recherche d emploi au cours du dernier mois. Ces personnes doivent par ailleurs être disponibles pour travailler dans les deux semaines. Sont aussi considérées au chômage les personnes ne travaillant pas mais ne recherchant pas d emploi car en ayant trouvé un qui commence dans les trois mois. Les taux de chômage présentés dans cette fiche correspondent à l interprétation française du chômage BIT jusqu en 22. À partir de 23, ils correspondent à l interprétation communautaire d Eurostat adoptée par l Insee depuis novembre 27. Pour en savoir plus «L accès des jeunes à l emploi», Données Sociales-La société française, Insee Références,. 9 Formations et emploi - édition 29

5 Chômage en phase d insertion professionnelle Taux de chômage en 27 selon la durée depuis la sortie de formation initiale, par diplôme et sexe De 1 à 4 ans De 5 à 1 ans Plus de 1 ans Ensemble 16, 9,6 6,2 Hommes 17,1 8,9 5,6 Femmes 14,8 1,4 6,8 Diplômés du supérieur 8,9 4,8 4,1 Diplômés du 2 e cycle du secondaire 17,4 9,9 5,1 Diplômés du Brevet ou pas diplômés 37,2 24,3 9,4 Lecture : en moyenne sur l année 27, parmi les jeunes actifs diplômés du supérieur ayant terminé leurs études entre 23 et, 8,9 % sont au chômage. Source : Insee, enquête Emploi Taux de chômage en 27 selon la durée depuis la sortie de formation initiale, par diplôme et spécialité de formation Diplômés du supérieur Baccalauréat et équivalent CAP-BEP et équivalent Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Sciences, technologies de la production Lettres, sciences humaines, services et commerce Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale Sciences, technologies de la production Lettres, sciences humaines, services et commerce Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Sciences, technologies de la production Lettres, sciences humaines, services et commerce Source : Insee, enquête Emploi Taux de chômage après la fin des études par diplôme et sexe de 1978 à 27 5 Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Hommes Femmes Diplômés du supérieur Diplômés du 2 e cycle du secondaire Diplômés du brevet ou pas diplômés Note : activité et chômage au sens du BIT, résultats à la date de l enquête jusqu en 22 ( en général), en moyenne annuelle ensuite. Les données jusqu en 22 ne sont pas comparables à celles des années 23 à 27 (voir définition Chômeurs). Source : Insee, enquêtes Emploi Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale 5 Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Fiches - L insertion des jeunes 91

6 2.3 Halo du chômage et sous-emploi Certaines personnes sans emploi ne sont pas considérées comme chômeurs selon les critères du BIT car elles n en recherchent pas activement ou parce qu elles ne sont pas disponibles à court terme pour travailler. Pourtant, parmi elles, certaines souhaitent travailler. Cette population forme un halo autour du chômage. En 27, le halo autour du chômage concerne 3 % des jeunes hommes et des jeunes femmes ayant terminé leurs études initiales depuis un à quatre ans, soit entre 23 à. Comme pour le chômage, ces situations sont plus fréquentes dans les premières années d activité. En outre, elles touchent plus souvent les peu diplômés : 7,3 % des jeunes peu diplômés sont concernés en 27, contre 1,4 % des jeunes diplômés du supérieur. Entre 23 et 27, la part du halo du chômage est relativement constante et cela quelle que soit l ancienneté sur le marché du travail. Parmi les personnes en emploi, certaines sont en situation de sous-emploi : dans la majorité des cas elles travaillent à temps partiel, mais souhaitent travailler davantage et sont prêtes à le faire. Le sous-emploi touche davantage les jeunes femmes : 1 d entre elles sont concernées un à quatre ans après la fin des études contre 4 % des jeunes hommes. Ainsi, chez les jeunes femmes qui travaillent, 14 % sont en situation de sous-emploi (taux de sous-emploi). Ce taux n atteint que 8 % chez les femmes qui ont fini leurs études depuis plus de dix ans. Chez les femmes, le sous-emploi s accompagne d une proportion élevée d emplois à temps partiel. La part des emplois à temps partiel atteint 22 % chez les jeunes femmes en 27 et 31 % chez celles qui ont terminé leurs études depuis plus de dix ans. De 1992 à 1997, un pourcentage croissant d actifs occupés s est trouvé en situation de sous-emploi. La progression du sous-emploi a été particulièrement rapide pour les actifs récents, c est-à-dire ceux sortis de formation initiale depuis un à quatre ans : en 1992, 7 % d entre eux occupaient un emploi et souhaitaient travailler davantage contre 14 % en De 1997 à 22, les nombreuses créations d emploi ont permis un recul rapide du sous-emploi chez les actifs récents, en particulier chez les jeunes femmes. De 23 à 27, la tendance est de nouveau à la hausse chez les jeunes. Près d un emploi sur trois occupé par une jeune femme peu diplômée correspond à une situation de sous-emploi en 27. Définitions Halo du chômage : il est constitué des individus inactifs au sens du BIT (ni actifs occupés, ni chômeurs) qui souhaitent travailler mais n ont pas effectué de démarche active de recherche d emploi au cours du dernier mois ou (et) ne sont pas disponibles pour travailler dans les deux semaines. L emploi, le chômage, le sous-emploi sont présentés dans cette fiche au sens du BIT, résultats à la date de l enquête de 1992 à 22 et en moyenne annuelle de 23 à 27. Sous-emploi : il est constitué des actifs occupés travaillant à temps partiel, qui souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire ou cherchent à le faire. S ajoutent à ces individus, le petit nombre de ceux qui ont involontairement travaillé moins que d habitude (chômage technique). Cette mesure du sous-emploi est celle utilisée par l Insee jusqu au quatrième trimestre de 27. Elle a été modifiée à partir du 1 er trimestre 28 pour se rapprocher du concept BIT. Taux de sous-emploi : part du sous-emploi dans l ensemble des actifs occupés. Pour en savoir plus «Aux frontières de l emploi, du chômage et de l inactivité», Insee Première n 127, aôut Formations et emploi - édition 29

7 Halo du chômage et sous-emploi Halo du chômage et sous-emploi selon la durée écoulée depuis la fin de formation initiale par diplôme et sexe en 27 Population Emploi hors Halo du Autres Taux de Sous-emploi Chômage totale sous-emploi chômage inactifs Ensemble sous-emploi (en milliers) () () Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Hommes ,2 3,7 15,7 2,9 5,5 1 4,9 Femmes ,2 1,3 13, 3,1 9,4 1 13,9 Diplômés du supérieur ,4 4,9 8,4 1,4 3,8 1 5,7 Diplômés du 2 e cycle du secondaire ,8 9,6 15,5 3, 8,1 1 13,1 Diplômés du brevet ou pas diplômés 43 4,9 6,8 28,4 7,3 16,6 1 14,3 Ensemble ,1 7,1 14,3 3, 7,5 1 9,4 Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale Hommes , 2,5 8,6 1,8 2, 1 2,9 Femmes , 6,9 8,7 3,8 12,6 1 9,2 Diplômés du supérieur ,5 2,8 4,6 1,8 4,4 1 3,1 Diplômés du 2 e cycle du secondaire ,4 5,8 9, 2,9 7, 1 7,1 Diplômés du brevet ou pas diplômés 7 52,6 6,9 19,1 5,5 15,9 1 11,6 Ensemble ,6 4,7 8,7 2,8 7,2 1 5,8 Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale et ayant au plus 6 ans Hommes ,2 1,6 5, 1,3 1,9 1 1,9 Femmes ,5 6, 5,3 2,3 2,9 1 8,4 Diplômés du supérieur ,7 2,5 3,8 1,4 8,7 1 2,9 Diplômés du 2 e cycle du secondaire , 3,7 4,4 1,6 13,3 1 4,6 Diplômés du brevet, CEP ou pas diplômés ,4 4,9 7,1 2,4 24,3 1 7,4 Ensemble ,3 3,8 5,1 1,8 16, 1 5, Lecture : en moyenne sur l année 27, 4,9 % des jeunes diplômés du supérieur ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans sont en situation de sous-emploi, ce qui représente un taux de sous-emploi de 5,7 %. Source : Insee, enquête Emploi Situations d activité selon le sexe depuis la fin des études en 23, et 27 1 à 4 ans après la fin des études Plus de 1 ans et au plus 6 ans Hommes Source : Insee, enquêtes Emploi 23, et Femmes 23 Autres inactifs 27 Hommes Chômage Femmes Halo de chômage Sous-emploi Emploi hors sous-emploi 3. Taux de sous-emploi selon la durée écoulée depuis la fin des études par sexe de 1992 à 27 Femmes actives depuis 1 à 4 ans Femmes actives depuis plus de 1 ans Hommes actifs depuis 1 à 4 ans Hommes actifs depuis plus de 1 ans Source : Insee, enquêtes Emploi 199 à Fiches - L insertion des jeunes 93

8 2.4 Statuts des emplois Les jeunes ayant terminé leurs études récemment ont plus souvent un contrat temporaire que leurs aînés. En 27, parmi les jeunes sortis de formation initiale depuis un à quatre ans, 31 % de ceux qui occupent un emploi ont un contrat temporaire. Parmi les personnes ayant terminé leurs études depuis onze ans ou plus, la part des contrats temporaires tombe à 7 % ; ces générations occupent plus souvent un emploi non salarié ou un emploi public à durée indéterminée. La fréquence des contrats à durée indéterminée augmente avec le niveau de diplôme dans les nouvelles générations. En 27, parmi les jeunes sortis depuis un à quatre ans de formation initiale qui occupent un emploi, les trois quarts des diplômés de l enseignement supérieur long ont un contrat à durée indéterminée. Ces jeunes diplômés accèdent plus fréquemment que les sortants de l enseignement secondaire aux emplois à durée indéterminée de la fonction publique (hôpitaux, collectivités territoriales et administrations d État). À l opposé, les jeunes sans diplôme sont les plus concernés par les emplois temporaires (près de la moitié d entre eux). Cinq à dix ans après la fin des études, le niveau de diplôme influe encore sur le statut des emplois : 9 % seulement des diplômés de l enseignement supérieur long occupent un emploi temporaire contre 26 % de la population sans diplôme. Près du tiers des diplômés sortis de l enseignement supérieur long ont accédé à un emploi public à durée indéterminée (emplois de professeurs notamment). Dans les générations sorties depuis plus de dix ans du système éducatif, les emplois temporaires sont rares et ceci à tous les niveaux de formation. Entre 1983 et 27, la part des emplois temporaires s est accrue, quels que soient le niveau de diplôme et l ancienneté sur le marché du travail. Au cours des années quatre-vingt, la proportion d emplois temporaires augmente de manière sensible parmi la population en phase d insertion professionnelle (un à quatre ans après la fin des études). Les jeunes n ayant obtenu aucun diplôme au cours de leur formation initiale sont particulièrement touchés par cette dégradation. Pendant les années quatrevingt-dix, la hausse des emplois temporaires se poursuit. Elle est moins rapide chez les jeunes ayant récemment terminé leurs études ; elle est en revanche plus marquée dans la population sortie depuis cinq à dix ans du système éducatif, surtout chez les moins diplômés. Les générations qui se sont mal insérées dans les années quatre-vingt avaient encore des difficultés à trouver un emploi durable au cours des années quatrevingt-dix. Au début des années 2, la hausse des emplois temporaires connaît une pause puis reprend après 24. Si les jeunes générations ont davantage de contrats temporaires, elles ne travaillent pas plus souvent à temps partiel. Les emplois à temps partiel sont plutôt corrélés au diplôme. Dans toutes les générations, les populations peu ou pas diplômées ont plus souvent des emplois à temps partiel. Chez les jeunes sortis récemment de formation initiale, les sortants du second degré sont globalement plus touchés par les emplois à temps partiel que les diplômés de l enseignement supérieur. Définitions Emploi temporaire : intérim, contrats à durée déterminée, stagiaires, apprentis et contrats aidés (secteur public et privé). Pour en savoir plus Bilan Formation-Emploi sur le site insee.fr, thème «Enseignement - Éducation», rubrique «données détaillées». 94 Formations et emploi - édition 29

9 Statuts des emplois Statuts d emploi et type de contrat selon le diplôme et la durée depuis la sortie de formation initiale Situation en 27 Enseignement supérieur long Enseignement supérieur court Bac et équivalents CAP-BEP et équivalents Brevet, CEP et sans diplôme Ensemble Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Non-salariés Salariés Emplois temporaires dont : intérim Contrats à durée indéterminée du secteur privé Contrats à durée indéterminée du secteur public Total Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale Non-salariés Salariés Emplois temporaires dont : intérim Contrats à durée indéterminée du secteur privé Contrats à durée indéterminée du secteur public Total Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Non-salariés Salariés Emplois temporaires dont : intérim Contrats à durée indéterminée du secteur privé Contrats à durée indéterminée du secteur public Total Source : Insee, enquête Emploi. 2. Évolution de la part des emplois temporaires Selon les diplômes pour les personnes sorties depuis 1 à 4 ans de formation initiale Pour l ensemble des personnes sorties de formation initiale depuis 1 an ou plus de l emploi 6 Diplômés du brevet ou pas diplômés de l emploi Depuis 1 à 4 ans 2 Diplômés du 2 e cycle du secondaire Diplômés de l enseignement supérieur 2 Depuis 11 ans ou plus Depuis 5 à 1 ans Note : rupture de série à partir de 23 suite à la mise en place de l enquête Emploi en continu. Source : Insee, enquêtes Emploi Proportion d emplois à temps partiel selon le diplôme et la durée depuis la sortie de formation initiale Situation en 27 Enseignement supérieur long Enseignement supérieur court Bac et équivalents CAP-BEP et équivalents Brevet, CEP et sans diplôme Ensemble Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale 1,9 1,3 19,7 17,9 2, 14,8 Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale 11,6 12, 12,2 14,8 17,7 13,1 Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale 13,9 18,2 17,7 14,7 21,1 17,4 Ensemble sortis depuis 1 an ou plus de formation initiale 12,9 15,8 16,8 14,8 2,9 16,5 Source : Insee, enquête Emploi. Fiches - L insertion des jeunes 95

10 2.5 Catégories socioprofessionnelles niveau de formation équivalent, les À générations les plus anciennes ont des emplois plus qualifiés. Parmi les diplômés de l enseignement supérieur long, 48 % des jeunes sortis récemment de formation initiale occupent un poste de cadre en 27. Cette proportion atteint 67 % parmi la population possédant un tel diplôme depuis onze ans ou plus. Parmi les titulaires de CAP ou de BEP, 38 % des jeunes sont employés ou ouvriers non qualifiés. Cette proportion tombe à 23 % parmi les générations ayant terminé leurs études depuis 11 ans ou plus. À la sortie du système éducatif, certains débutants accèdent à des emplois moins qualifiés que prévu. La carrière et les mobilités ultérieures aboutissent ensuite à des promotions pour une partie d entre eux. Les jeunes sortis récemment de formation initiale compensent leur faible expérience professionnelle par un niveau de formation nettement plus élevé que leurs aînés. Les deux tiers des jeunes sortis récemment de formation initiale possèdent le baccalauréat contre le tiers seulement des générations qui ont terminé leurs études depuis plus de dix ans. Cela permet aux jeunes d occuper des emplois globalement aussi qualifiés que leurs aînés, tous niveaux de formation confondus. Ainsi, parmi les jeunes sortis depuis un à quatre ans de formation initiale, 16 % sont cadres, 29 % occupent une profession intermédiaire et 32 % sont employés ou ouvriers qualifiés ; les générations qui ont terminé leurs études depuis plus de dix ans occupent ces emplois dans des proportions assez proches. En revanche, les professions intermédiaires sont légèrement plus rares dans les générations les plus anciennes sur le marché du travail et les emplois non salariés (agriculteurs, artisans, commerçants) un peu plus fréquents. Définitions Depuis 1983, les jeunes occupent dans leur ensemble des emplois de plus en plus qualifiés. Leur niveau de formation s est nettement accru et l emploi est globalement plus qualifié aujourd hui qu il y a 25 ans. Parmi les jeunes sortis depuis un à quatre ans de formation initiale, 3 occupaient un emploi de cadre ou une profession intermédiaire en 1983 contre 44 % en 27. La population la plus ancienne sur le marché du travail profite moins de l essor des emplois qualifiés : la proportion d employés et d ouvriers non qualifiés stagne parmi les générations sorties depuis plus de dix ans de formation initiale alors qu elle diminue chez les jeunes. En revanche, à niveau de formation équivalent, toutes les générations occupent des emplois moins qualifiés en 27 qu en La dégradation s est essentiellement produite entre 199 et Pendant cette période, la part des bacheliers parmi les jeunes sortis depuis un à quatre ans de formation initiale est passée de 41 à 62 % et les effectifs de l enseignement supérieur ont explosé. Cela a modifié les termes de la relation formation-emploi. Les jeunes titulaires d un diplôme de l enseignement supérieur court ont connu des difficultés à accéder aux professions intermédiaires. La proportion d emplois non qualifiés a fortement progressé, passant chez les jeunes bacheliers de 13 à 29 % entre 199 et Les générations plus anciennes sur le marché du travail ont également des emplois moins qualifiés à niveau de formation identique. Parmi les diplômés de l enseignement supérieur court et les bacheliers sortis de formation initiale au début des années 9, certains peinent encore à trouver des emplois qualifiés en 27. Emploi selon la catégorie socioprofessionnelle : les actifs en emploi sont répartis selon leur groupe social tel que défini dans la nomenclature des professions et catégories sociales (PCS) ; on distingue en plus au sein des ouvriers et des employés, les qualifiés et les non-qualifiés. Emplois non salariés, indépendants : agriculteurs exploitants, artisants, commerçants, chef d entreprise. Pour en savoir plus Bilan formation-emploi sur le site insee.fr, thème «Enseignement - Éducation», rubrique «données détaillées». 96 Formations et emploi - édition 29

11 Catégories socioprofessionnelles Actifs occupés selon le diplôme et la durée depuis la sortie de formation initiale Catégories socioprofessionnelles en 27 Enseignement supérieur long Enseignement supérieur court Bac et équivalents CAP-BEP Brevet, CEP et et équivalents sans diplôme Ensemble Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Indépendants Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés qualifi és Employés non qualifi és Ouvriers qualifi és Ouvriers non qualifi és Ensemble Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale Indépendants Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés qualifi és Employés non qualifi és Ouvriers qualifi és Ouvriers non qualifi és Ensemble Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Indépendants Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés qualifi és Employés non qualifi és Ouvriers qualifi és Ouvriers non qualifi és Ensemble Source : Insee, enquête Emploi. 2. Catégories socioprofessionnelles après la fin des études selon le diplôme Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Cadres et professions intermédiaires Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Enseignement supérieur long Bac et équivalents Enseignement supérieur court Ensemble tous niveaux 4 Ouvriers et employés non qualifiés Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Note : suite à la mise en place de l enquête Emploi en continu en 23, il y a une rupture de série. Source : Insee, enquêtes Emploi. Fiches - L insertion des jeunes 97

12 2.6 Salaires es diplômés de l enseignement supérieur L ont des salaires nettement plus élevés que ceux du second degré quelle que soit leur génération (salaires tous temps de travail confondus). La rémunération des bacheliers tend à se rapprocher de celle des titulaires de CAP ou de BEP, surtout parmi les jeunes générations. Chez les jeunes, le salaire net médian des bacheliers en 27 (1 17 euros par mois) est proche de celui des titulaires de CAP ou de BEP (1 11 euros) et des peu diplômés (1 6 euros). À l issue de l enseignement supérieur, les jeunes diplômés ont un salaire médian nettement plus élevé (1 38 euros après des études courtes et 1 63 euros après des études longues). Ils occupent en majorité des emplois de cadres ou des professions intermédiaires (voir fiche 2.5) alors que les sortants du second degré accèdent à des postes d employés ou d ouvriers, parfois peu qualifiés. Le salaire des diplômés de l enseignement supérieur long augmente fortement avec leur ancienneté sur le marché du travail. Ceux qui ont terminé leurs études depuis plus de dix ans ont des salaires situés autour de 2 5 euros nets. Dans cette génération, les bacheliers (1 6 euros nets) conservent un avantage en termes de salaire par rapport aux titulaires de CAP-BEP (1 44 euros). Les écarts de salaires selon le niveau de formation sont peu liés à la fréquence des emplois à temps partiel. Parmi les jeunes, la part de ces emplois varie de 1 chez les diplômés de l enseignement supérieur court à 2 chez les bacheliers et les peu diplômés. Le travail à temps partiel restant minoritaire, ce sont les autres caractéristiques des emplois (profession, secteur d activité ) qui expliquent l essentiel des écarts de salaires constatés entre les différents niveaux de formation. Quels que soient le niveau de formation et l ancienneté sur le marché du travail, les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes. Parmi la génération sortie de formation initiale depuis un à quatre ans, le salaire médian des femmes s élève à 1 21 euros en 27 alors que celui des hommes atteint 1 3 euros, soit 7 % de plus. Les écarts de salaires entre les genres augmentent lorsque l ancienneté sur le marché du travail s accroît. Parmi la génération ayant terminé ses études depuis plus de 1 ans, les hommes ont des salaires supérieurs de 28 % à ceux des femmes. Dans toutes les générations, parmi les diplômés de l enseignement supérieur long, les écarts de salaires entre les genres sont importants. Ils sont maximaux parmi les générations sorties de l enseignement supérieur long depuis plus de dix ans. Dans ces populations, les hommes perçoivent 43 % de plus que les femmes. Les femmes travaillent plus souvent que les hommes à temps partiel. Si l on ne tient compte que des emplois à temps plein, le salaire des hommes reste globalement supérieur de 1 à celui des femmes car celles-ci occupent souvent des emplois moins qualifiés. Dans les nouvelles générations, les femmes sont désormais plus diplômées que leurs homologues masculins. Mais à niveau de formation identique, quelques écarts persistent en faveur des jeunes hommes. Depuis 199, les salaires médians en euros constants progressent peu à niveau de formation donné. Ils diminuent même chez les diplômés de l enseignement supérieur, quelle que soit leur ancienneté sur le marché du travail. Toutefois, le niveau de formation a nettement augmenté depuis le début des années 9 parmi les sortants de formation initiale, ce qui a globalement bénéficié aux jeunes générations en termes de salaires. En euros constants, le salaire médian des jeunes sortis depuis un à quatre ans de formation initiale s est accru de 18 % depuis 199. Celui des générations ayant terminé leurs études depuis 11 ans ou plus n a augmenté que de 11 %. Définitions Salaire net médian : salaire tel que la moitié des actifs ayant un emploi gagne moins et que l autre moitié gagne plus ; il s agit du salaire mensuel net toutes primes comprises. Pour en savoir plus Bilan Formation-Emploi sur le site insee.fr, thème «Enseignement - Éducation», rubrique «données détaillées». 98 Formations et emploi - édition 29

13 Salaires Salaire mensuel net médian selon le diplôme, le sexe et la durée depuis la sortie de formation initiale en euros Actifs ayant un emploi en 27 Enseignement supérieur long Enseignement supérieur court Bac et équivalents CAP-BEP et équivalents Brevet, CEP et sans diplôme Ensemble TOUS TEMPS DE TRAVAIL CONFONDUS (temps complet et temps partiel) Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Hommes Femmes Écart de salaire Homme/Femme () 23,3 4,5 12,7 2, 29,4 7,4 Ensemble Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale Hommes Femmes Écart de salaire Homme/Femme () 31,2 11,6 21,7 18,2 17,1 12,8 Ensemble Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Hommes Femmes Écart de salaire Homme/Femme () 43,3 28,6 3,5 29,8 32,7 28, Ensemble À TEMPS COMPLET Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Hommes Femmes Écart de salaire Homme/Femme () 18,1 2,2 7,5 9,1 9,7 1,5 Sortis depuis 5 à 1 ans de formation initiale Hommes Femmes Écart de salaire Homme/Femme () 24,2 11,3 13,1 6,6 7,7 4,9 Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Hommes Femmes Écart de salaire Homme/Femme () 4,1 19,4 22,6 16,2 18,1 14,7 Champ : France métropolitaine Source : Insee, enquête Emploi. 2. Salaire mensuel net médian des actifs tous temps confondus selon le diplôme Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale en euros constants Sortis depuis 11ans ou plus de formation initiale en euros constants Note : suite à la mise en place de l enquête Emploi en continu en 23, il y a une rupture de série ; moyenne annuelle à partir de 23. Source : Insee, enquêtes Emploi Enseignement supérieur long Enseignement supérieur court Bac et équivalents CAP-BEP et équivalents Brevet et sans diplôme Fiches - L insertion des jeunes 99

14 2.7 Secteurs d activité économique Les secteurs du commerce de détail, de l hôtellerie-restauration, des conseils et de l assistance aux entreprises recrutent traditionnellement une forte proportion de jeunes sortis depuis un à quatre ans de formation initiale. L industrie et l administration publique font une place plus réduite aux débutants. Les recrutements dans les conseils et l assistance profitent particulièrement aux jeunes diplômés de l enseignement supérieur long : près d un sur cinq (18 %) travaille dans ce secteur en 27 alors que toutes générations et toutes formations confondues, ce secteur ne représente que 5 % des emplois. L ingénierie, les études techniques et les conseils juridiques constituent des activités pointues favorables au profil des jeunes diplômés. Malgré la baisse des recrutements, les jeunes diplômés de l enseignement supérieur long accèdent encore en nombre aux emplois de l éducation (16 %), notamment à l issue des seconds cycles universitaires. Après une formation supérieure courte, plus du quart des jeunes (26 %) travaillent dans le secteur de la santé et l action sociale. Les diplômes supérieurs courts visant la santé et l action sociale sont nombreux (école d infirmières, kinésithérapeutes, assistantes sociales ). À l issue du baccalauréat, seuls les emplois du commerce de détail sont surreprésentés (17 %). Les jeunes titulaires d un CAP, d un BEP ou peu diplômés sont plus souvent que les autres recrutés dans le commerce de détail, la construction, l hôtellerie et la restauration. Ces secteurs comptent de nombreux emplois peu qualifiés qui permettent aux jeunes d exercer une première activité professionnelle. Les jeunes faiblement diplômés sont également embauchés dans l industrie ; ce secteur représente à lui seul 2 de leurs emplois. Définitions À l issue de la formation initiale, une partie des recrutements concerne des intérimaires (voir fiche 2.4). Tous secteurs d activité confondus, 6 % des emplois occupés par les jeunes en 27 sont des missions d intérim. Cette proportion atteint 1 parmi les titulaires de CAP ou de BEP et 12 % parmi les jeunes peu diplômés. Entre 1994 et 27, l agriculture et l industrie connaissent une baisse de leurs effectifs. Dans l éducation et l administration publique, l emploi progresse faiblement. En termes d évolution du nombre d emplois occupés par la population sortie depuis un an ou plus de formation initiale, le commerce de détail (+ 23 %), les conseils et l assistance (+ 41 %), la santé et l action sociale (+ 42 %) sont nettement plus dynamiques. Les trajectoires des jeunes sortant de formation initiale reflètent aussi ces changements. En 27, les jeunes diplômés de l enseignement supérieur travaillent plus souvent dans les conseils et l assistance que leurs homologues sortis du système éducatif au début des années 9. En revanche, ils entrent plus rarement dans l enseignement qu autrefois. Les jeunes titulaires d un baccalauréat, d un BEP ou d un CAP trouvent plus souvent que leurs aînés un emploi dans la construction. L essor de la santé et de l action sociale profite aux jeunes, quel que soit leur niveau de formation ; dans ce secteur, les recrutements concernent d ailleurs l ensemble des générations. L administration publique, en revanche, recrute de moins en moins de jeunes, et ceci, quel que soit leur niveau de formation initiale : 18 % des jeunes travaillaient dans ce secteur en 1994 contre seulement 8 % en 27. Cette baisse récente n affecte pas les générations sorties depuis cinq ans ou plus de formation initiale. Secteurs d activité économique : c est le niveau en 36 postes de la nomenclature économique de synthèse (NES) qui est utilisé pour détailler certains secteurs du tertiaire. Les intérimaires sont classés dans le secteur utilisateur. Emploi : actifs occupés au sens du BIT, soit toutes les personnes ayant exercé une activité rémunérée au cours d une semaine de référence, semaine précédant juste l interrogation du ménage (y compris celles qui sont en vacances, en arrêt maladie ou en congé de maternité et les militaires du contingent). Pour en savoir plus Bilan Formation-Emploi sur le site insee.fr, thème «Enseignement - Éducation», rubrique «données détaillées». 1 Formations et emploi - édition 29

15 Secteurs d activité économique Actifs ayant un emploi selon le secteur d activité, le diplôme et la durée depuis la sortie de formation initiale Situation en 27 Enseignement supérieur long Enseignement supérieur court Bac et équivalents CAP-BEP et équivalents Brevet, CEP et sans diplôme Ensemble Sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Agriculture Industrie Construction Tertiaire dont : commerce de détail, réparations conseils et assistance hôtels et restaurants éducation santé, action sociale administration publique Ensemble Sortis depuis 11 ans ou plus de formation initiale Agriculture Industrie Construction Tertiaire dont : commerce de détail, réparations conseils et assistance hôtels et restaurants éducation santé, action sociale administration publique Ensemble Source : Insee, enquête Emploi. 2. Répartition des actifs ayant un emploi après la fin des études selon le secteur d activité de 1994 à 27 1 Diplômés du supérieur sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale 1 Titulaires de bac, BEP et CAP sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale Peu diplômés sortis depuis 1 à 4 ans de formation initiale 1 Ensemble de la population sortie de formation initiale depuis 1 an ou plus Note : suite à la mise en place de l enquête Emploi en continu en 23, il y a une rupture de série. Source : Insee, enquêtes Emploi Agriculture Industrie Construction Commerce de détail, hôtels, restaurants Éducation, santé Administration publique Autres secteurs tertiaires Fiches - L insertion des jeunes 11

16 2.8 Premiers pas après la sortie de l école Lies premiers pas pour s insérer sur le marché idu travail sont un moment crucial pour les jeunes qui sortent du système éducatif. Comme en témoigne l enquête Génération 24, les situations d entrée dans la vie active sont très contrastées mais tendent, au cours des 3 années suivantes, vers une stabilisation en emploi à durée indéterminée (EDI). La plupart des jeunes sortis de formation initiale en 24 ont rapidement accédé à l emploi : dès novembre 24, 62 % d entre eux travaillent. Ils sont toutefois une majorité à connaître des formes d emploi peu stables : 4 occupent un emploi sous contrat temporaire contre 22 % en EDI. En outre, un quart des jeunes sont chômeurs, 7 % en inactivité et 7 % dans une autre situation (fin d études initiales, reprise d études ou formation hors emploi). Durant la première année du parcours d insertion, la part des jeunes en emploi croît fortement tandis que le chômage diminue. À la rentrée, les premières reprises d études apparaissent. Par la suite, la part globale des jeunes en emploi évolue peu et le chômage se stabilise. En revanche, l emploi à durée indéterminée augmente régulièrement sur les trois ans. Plus les jeunes sont diplômés, plus ils accèdent rapidement à l emploi. Les nondiplômés connaissent les conditions d insertion professionnelle les plus difficiles. La part des non-diplômés en emploi est faible : elle concerne moins de la moitié d entre eux en novembre 24 et 57 % en 27. Seul un non-diplômé sur quatre occupe un EDI à cette date, tandis qu un sur trois travaille avec un contrat temporaire. Ils sont particulièrement exposés au chômage : 39 % sont dans cette situation en novembre 24 et 27 % le sont encore en 27. L inactivité et les reprises d études sont fréquentes, principalement chez les femmes puisqu en 27, une sur dix est inactive et la même proportion a repris des études. Les diplômés du secondaire, qui finissent leurs études plus âgés, s insèrent mieux que les non-diplômés. Ils ont en général accédé rapidement à leur premier emploi puisque les deux tiers d entre eux travaillent en novembre 24, avec une prépondérance des emplois à durée déterminée (EDD). Si le chômage concerne alors un diplômé du secondaire sur quatre, il diminue ensuite pour atteindre 13 % en 27. Ainsi, en fin de période, 75 % des jeunes diplômés du secondaire travaillent, dont une petite majorité en EDI. Les hommes se distinguent ici des femmes : ils sont nettement plus nombreux à occuper un EDI alors que les femmes se répartissent à part égale entre l EDI et l EDD. Elles reprennent aussi plus souvent des études ou une formation et en 27, 12 % d entre elles se trouvent dans cette situation. Les conditions d insertion sont plus favorables pour les diplômés du supérieur, encore plus âgés à la fin de leurs études. En novembre 24, 65 % occupent déjà un emploi et 22 % sont au chômage. La part des diplômés du supérieur en EDI, qui s élève initialement à 26 %, progresse ensuite très fortement pour atteindre 61 % en 27. La part des diplômés de l enseignement supérieur au chômage n est plus que de 6 % en 27. L inactivité et les reprises d études concernent deux fois moins souvent les diplômés du supérieur que l ensemble de la génération. Définitions Part de chômeurs : proportion de personnes sans emploi et déclarant en rechercher un, parmi l ensemble de la génération, y compris les inactifs. Il ne s agit donc pas du concept de chômage au sens du BIT. Pour en savoir plus «Quand l école est finie... premiers pas dans la vie active de la Génération 24», Céreq. 12 Formations et emploi - édition 29

17 Premiers pas après la sortie de l école Situation des personnes sorties de formation initiale en 24 1 Sortants tous niveaux Inactivité hors reprises d études Reprise d études ou formation 1 Non et peu diplômés : non qualifiés, titulaires du brevet, CAP-BEP non diplômés Inactivité hors reprises d études Chômage Reprise d études ou formation Chômage déterminée déterminée 24 indéterminée indéterminée 27 1 Diplômés de niveau secondaire : CAP au bac Inactivité hors reprises d études Reprise d études ou formation Chômage 1 Diplômés du supérieur : bac+2 ou plus Inactivité hors reprises d études Reprise d études ou formation Chômage déterminée déterminée indéterminée indéterminée Ensemble hommes sortants Ensemble femmes sortantes 1 1 Inactivité hors reprises d études Inactivité hors reprises d études Reprise d études ou formation Reprise d études ou formation Chômage Chômage déterminée déterminée indéterminée indéterminée Source : Céreq, enquête Génération 24. Fiches - L insertion des jeunes 13

18 2.9 Mobilités et situations à trois ans La mobilité des jeunes sortis en 24 de formation initiale (génération 24) est polarisée en début de vie active autour de deux situations extrêmes : 44 % n ont jamais changé d employeur au cours de leurs trois premières années de vie active, mais près d un quart a connu au moins deux changements d employeur en trois ans. Les jeunes diplômés d un bac+2 de la filière Santé-social et ceux de licence scientifique sont ceux qui changent le moins souvent d employeur. À l opposé, les bacheliers technologiques ou professionnels des filières tertiaires et les diplômés de niveau bac+2 hors Santé-social connaissent plus fréquemment que les autres des employeurs multiples. Par ailleurs, 53 % des jeunes de la génération 24 ont été confrontés au chômage durant un mois ou plus au cours de leurs trois premières années de vie active et 17 % ont passé au total plus d un an dans cette situation. Si ces proportions varient fortement avec le niveau de diplôme, les parcours des jeunes les plus diplômés ne sont pas exempts d épisodes de chômage. Ainsi, 12 % des jeunes titulaires d un diplôme de niveau maîtrise ou master 1 ont cumulé plus d un an de chômage au fil de leurs trois premières années de vie active. Cette situation concerne plus d un jeune sur trois parmi ceux qui n ont pas de diplôme. Trois ans après être sortis du système éducatif, les jeunes de la génération 24 sont massivement présents sur le marché du travail. Le taux d activité s établit à 9, soit 77 % de jeunes qui travaillent et 13 % qui recherchent un emploi. Avoir un travail s avère cependant une affaire délicate, surtout pour les plus jeunes d entre eux. Ceux dépourvus de diplôme apparaissent les moins établis sur le marché du travail, plus souvent au chômage et plus rarement en emploi. Dans une moindre mesure, ces difficultés concernent également les jeunes diplômés de CAP et BEP, des spécialités tertiaires des baccalauréats technologiques et professionnels ou les bacheliers généraux ayant échoué dans l enseignement supérieur. 7 % des jeunes ont repris leurs études ou suivent une formation, trois ans après leur sortie du système éducatif. Il s agit notamment de jeunes qui avaient interrompu leur cursus en 24 sans diplôme ou bien de jeunes bacheliers des séries générales ou technologiques tertiaires ayant échoué dans l enseignement supérieur. Cette situation concerne également plus que la moyenne les diplômés à bac+2 et bac+3 des spécialités tertiaires et des disciplines de lettres et sciences humaines. Alors que dans l ensemble de la population active, le chômage des femmes est traditionnellement plus important que celui des hommes, cet écart n apparaît pas au sein de la génération 24 après trois années de vie active. Trois raisons peuvent expliquer ce résultat. D une part, les diplômes restent un atout dans la recherche d un emploi et les femmes de la génération 24 sont mieux dotées que les hommes : seules 13 % d entre elles n ont pas de diplôme contre 21 % des hommes et 48 % sont diplômées de l enseignement supérieur contre 36 % des hommes. D autre part, un certain nombre de femmes diplômées de l enseignement supérieur bénéficient de conditions d insertion favorables liées à leur orientation, notamment dans les formations de la santé ou du social. Enfin, elles se révèlent plus enclines, comme par le passé, à reprendre des études ou à entamer une formation complémentaire. Définitions Taux de chômage : au sens des enquêtes Génération, ce taux rapporte le nombre de personnes sans emploi et déclarant en rechercher un au nombre total d actifs. Il n est pas mesuré au sens du BIT. Pour en savoir plus «Quand l école est finie... premiers pas dans la vie active de la Génération 24», Céreq. 14 Formations et emploi - édition 29