Paul Inchauspé Consultant en éducation Juin Le modèle des commissions scolaires anglophones pour les cours à option en ligne
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- Clémence Robert
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1 Paul Inchauspé Consultant en éducation Juin 2010 Le modèle des commissions scolaires anglophones pour les cours à option en ligne
2 Cette étude a été réalisée grâce aux informations communiquées par Michael Canuel, directeur général de LEARN et par des membres de son équipe. Je le remercie pour sa disponibilité et sa générosité. P. I. 2
3 Introduction Un besoin, un projet Le but Les initiateurs Les choix de départ Des cours par Internet Des cours «en ligne» synchrones Des cours «à option» 10 ans plus tard Learn Les développements des «cours en ligne» Les principes qui guident les développements des services Organisation et fonctionnement des cours en ligne Les cours offerts et leur clientèle La provenance des élèves inscrits Les résultats des élèves La classe virtuelle Le matériel pédagogique L enseignant Les règles de financement Conclusion Annexes Liste des cours du curriculum d études de 4 ème et 5 ème secondaire Carte géographique situant les écoles qui ont recouru au service des cours «en ligne» Comparaison de la réussite aux cours entre élèves des «cours en ligne» et élèves des «classes régulières» 3
4 Des «cours en ligne» sont offerts pour les élèves des écoles secondaires des commissions scolaires anglophones. Ce sont pour l essentiel des cours dits «à option» du deuxième cycle du secondaire. Ces cours se donnent sous la forme d une classe virtuelle synchrone. Les élèves dispersés dans l espace constituent une classe virtuelle. En contact direct entre eux et avec un enseignant au moyen de l internet, ils participent à des activités pédagogiques, en temps réel, sous la direction d un enseignant. Pour présenter ces cours on dira : - ce que fut le projet initial : à quel besoin répondait-il? quels sont les choix de départ qui ont déterminé le modèle? - ce qu il est devenu 10 ans après : quels sont les développements réalisés et en cours - ce que sont quelques-uns des paramètres d organisation et de fonctionnement de ces «cours en ligne» 4
5 Un besoin, un projet Le projet Distance Education and Community Network (DECN) est né en Son but : assurer un service d enseignement de qualité dans les petites écoles de langue anglaise, quelle que soit leur situation géographique au Québec. 2- Il fut initié par trois petites commissions scolaires anglophones, Western Québec (Gatineau), Central Québec (Québec), Eastern Shores (Magog), confrontées à deux problèmes pouvant hypothéquer la qualité de la formation qu ils veulent donner à leurs élèves : - la première est d ordre géographique. Elles ont des écoles situées dans des zones éloignées, ayant peu de pouvoir d attraction pour attirer des enseignant qualifiés, notamment dans certaines matières du secondaire. - la deuxième est d ordre financier. Ces écoles éloignées du secondaire sont petites. Elles ont, selon les règles de financement public et d affectation des enseignants, même quand elles sont bonifiées, de la difficulté à offrir dans certaines matières des postes à plein temps à des enseignants qui accepteraient un emploi dans ces écoles. Les trois commissions scolaires obtiennent pour leur projet un financement de base du Ministère de l Éducation, embauchent une coordonnatrice du projet (Margareth Dupuis). Elle constitue une petite équipe (notamment un conseiller technique et un enseignant de mathématique). En septembre 2000, après un an de recherche, de tâtonnement, de consultation, d examen de différentes réalisations d apprentissage en ligne, le modèle est déterminé, le matériel nécessaire préparé, les procédures et les politiques mises en place et le premier cours en ligne, Math 536, est offert à 6 élèves d une des écoles secondaire de chacune des trois commissions scolaires initiatrices du projet. Au terme de cette première année de prestation, marquée par la résolution de problèmes techniques et organisationnels, mais aussi par l augmentation de la compréhension des conditions et de la nature des paramètres que suppose la mise en œuvre de «cours en ligne» synchrone, le cours, donné sous cette forme, s avère un succès. 3- Les choix de départ. Des cours par Internet Il y avait déjà, alors, dans le réseau des écoles anglophones, une offre de formation à distance rudimentaire pour les petites écoles éloignes : papier, crayon, service postal, téléphone. Mais, dès le départ, ce qui fut visé par ce projet, ce n était pas la simple amélioration de cette offre mais la mise en place d une solution plus innovante : celle de l utilisation des nouvelles technologiques de communication pour offrir des cours à distance. Le projet avait pour ambition 5
6 de construire, au moyen des technologies de l information alors en développement, l Internet, un modèle d apprentissage nouveau pour les élèves. Ce modèle déclinerait, sous ces formes nouvelles, les grandes fonctions de l enseignement dans une classe conventionnelles. Des cours «en ligne» synchrones Mais quel type de «cours à distance» mettre en place avec ces technologies? Des cours asynchrone basés sur l auto apprentissage assisté ou des cours synchrones reconstituant dans l espace une classe virtuelle avec un enseignant et des élèves dispersés dans l espace? Les services d éducation des adultes avaient depuis longtemps l expérience des cours à distance. Naturellement, à cette époque, ils furent les premiers à vouloir utiliser les possibilités offertes par ces nouvelles technologies pour parfaire ce qu ils faisaient déjà. Les développements qu ils réalisaient se faisaient selon leur pente naturelle, celle de la mise en place avec ces nouveaux outils de cours asynchrones qui permettent à l adulte d apprendre quand il veut ou quand il le peut. Mais l équipe du projet pensait que reproduire pour les jeunes ce qui se développait alors pour les adultes présenterait deux difficultés qui hypothéqueraient la réussite du projet : o La perception négative des syndicats enseignants relativement aux «cours à distance». Leur implantation leur paraissait comme un moyen de réduire les emplois en offrant des services d enseignement permettant l auto apprentissage par les élèves eux-mêmes. Cette méfiance était alimentée par de nombreux d articles qui, à cette époque, vantaient les capacités accrues d apprentissage asynchrone (auto apprentissage assisté) que permettaient les nouvelles technologies pour des populations dispersées. Note Cette perception, basée sur l assimilation de tout «cours à distance» ou «en ligne» à des cours asynchrone d auto apprentissage individuel assisté, est loin d avoir disparue. o Si l apprentissage asynchrone peut convenir à des adultes motivés, en serai-t-il de même pour les jeunes, d autant plus que les mécanismes de soutien alors utilisés pour des disciplines comme les mathématiques et les sciences dans des cours organisés pour l auto apprentissage ne semblaient pas très efficaces? Ces considérations ont déterminé l orientation qui sera choisie : celle de la mise en place de cours offerts de façon synchrone à des élèves dispersés dans l espace et constituant un groupe virtuel auquel un enseignant est affecté. Des cours «à option» Mais quels cours mettre en place? Ces sont les cours de spécialités ou d options qui ont été d abord ciblés. Pour plusieurs raisons : 6
7 o ce sont les cours dont l offre et l organisation dans les petites écoles secondaires sont les plus problématiques o ce sont des cours dont la réussite conditionne les choix d études ultérieurs des élèves o tout est alors à élaborer : la mise en œuvre des contenus de cours du programme du Ministère de l Éducation du Québec pour répondre aux besoins des «cours en ligne», le choix de la plate-forme, son développement pour tenir compte des besoins d un enseignement synchrone en ligne, l organisation et la mise en place de ces services en ligne Et cela, dans une situation où les précédents existent peu : absence d enseignants ayant l expérience de cette forme d enseignement, les réalisations produites ailleurs (notamment dans d autres provinces canadiennes) sont inspirantes, mais non pas nécessairement pertinentes (contexte différent, programme différent, importance des modèles asynchrones). Il faut donc se concentrer d abord sur la mise en œuvre de ces cours «à option», puisque la demande est d abord là. Résoudre leurs difficultés propres, développer les stratégies qui leur sont pertinentes devient la première priorité. Projet stimulant parce qu innovant, mais intimidant parce que nouveau, sans précédent. En se concentrant d abord sur l organisation de cours à distance qui exploitent les possibilités offertes par les nouvelles technologies, et cela pour répondre à un besoin évident celui des cours «à option», les promoteurs de ce projet pensaient qu ultérieurement, forts de ce succès, ils pourraient, par ces mêmes moyens, répondre par la suite à d autres besoins de la communauté. 10 ans plus tard Que trouve-t-on 10 ans plus tard? 7
8 1 LEARN C est un organisme sans but lucratif, créé en Son directeur est Michael Canuel. La mission de Learn est de «procurer, de manière opportune et appropriée, l accès à du matériel d apprentissage de qualité ainsi qu à des ressources en technologies éducatives d apprentissage par voie électronique, pour la communauté éducative anglophone du Québec». Il est composé de trois divisions : - le e-learning Connections qui offre des services et du soutien pour «l apprentissage en ligne» par voie électronique à toutes les commissions scolaires anglophones, aux écoles privées, aux organisations communautaires, au secteur privé. L offre de «cours en ligne» qui s est développée pour les cours «à option à partir du projet de 1999 appartient à cette division. Maggie Dupuis en assure la direction. - le LEARNing Communities dont le mandat est d encourager et de promouvoir la collaboration et l innovation sur le plan pédagogique, par le biais des technologies de l information : rassemblement et soutien des innovateurs et des experts, publication d outils er de ressources, activités RECIT. Bev White est la directrice de cette division. - le LEARNing Materials dont le mandat est de fournir du matériel pédagogique aux enseignants de la communauté anglophone du Québec, notamment pour l implantation des nouveaux programmes d études. Michel Lafontaine est le directeur de cette division. Ce ne sont plus trois commissions scolaires qui sont impliquées dans ce développement, mais l ensemble des commissions scolaires anglophones : Central Québec (Québec), Eastern Shores (New Carlisle), Eastern Townships (Magog), English-Montréal (Montréal), Lester-B.-Pearson (Dorval), New Frontiers (Chateauguay), Riverside (St-Lambert), Sir-Wilfrid-Laurier (Rosemère), Western Québec (Gatineau). Des représentants de leurs directions générales constituent le conseil d administration de Learn. Une partie de son financement est assurée par l entente Canada-Québec relative à l enseignement dans la langue de la minorité. 2- Les développements réalisés pour les «cours en ligne» Pendant ces 10 ans, les développements significatifs suivants ont été réalisés pour ces cours «à option» offerts «en ligne» et de façon synchrone pour les élèves du secondaire : 8
9 - augmentation du nombre de cours différents offerts : on passe de un cours à dix cours et la clientèle passe de 6 élèves-cours à 140 élèves-cours. (On trouvera plus loin la liste des cours offerts les trois dernières années et le nombre d inscrits à chacun de ces cours). - enrichissement progressif des possibilités de la plate-forme (Learn en est le propriétaire) utilisée pour la prestation de ces cours : tableau-écran de meilleure qualité, possibilité de faire travailler les élèves d une même classe virtuelle en sousgroupe pendant un certain temps et les remettre ensuite en groupe avec l enseignant, ajout de la vidéo, clavardage pour interaction entre élèves et enseignant et élèves entre eux, messagerie privée, archivage de la leçon etc. De plus, l ajout d un système de gestion de l apprentissage en ligne (Learning Management System), SAKAI, a facilité la transmission des documents et a augmenté les possibilités de communication et d interaction entre élèves et enseignants et entre élèves entre eux. - maintien pour tous ces cours du mode de prestation synchrone, pour les raisons qui ont conduit à choisir ce modèle au départ. Mais ce choix se justifie aussi par la nature de cours qui constituent la plus grande partie de cette offre de cours : des cours de Math et de Sciences. Dans ces matières, la plus grande partie du travail se réalise dans le cours à travers le développement de séquences logiques ou des équations. Dans cette situation, la présence active d un «médiateur» qui donne immédiatement aux élèves des informations de façon synchrone, est plus avantageuse pour leur apprentissage. - Mais cela n empêche pas que des outils d apprentissage asynchrone soient négligés. Au contraire, les élèves sont incités à se tester, à s exercer, à approfondir ce qui leur est enseigné : présence de matériel pouvant permettre l auto apprentissage pour certains éléments du cours, enregistrement et archivage du cours qui permet à l élève d y revenir ou de pallier à une absence, site de perfectionnement mis en place pour les différents niveaux du curriculum scolaire et accessible aux élèves et aux parents. 3- Les principes qui guident le développement des services On ne rendra pas compte ici de toutes les actions et réalisations de LEARN, mais les principes qui les animent sont visibles : fédérer les acteurs, partager les ressources, renforcer le réseau des écoles anglophones et de leur communauté et se servir des possibilités des nouvelles technologies pour atteindre ces buts. La situation de groupe minoritaire dispersé dans l espace rend plus évidente la nécessité d une telle stratégie de développement. On indiquera ici quelques réalisations qui illustrent ces choix de développement : - Service de tutorat en ligne (S. O. S. Learn). En semaine, le lundi au jeudi soir, les élèves peuvent obtenir de l'aide en ligne de la part d enseignants expérimentés. Il suffit que les enfants aient à la maison un ordinateur avec un accès Internet pour pouvoir bénéficier de ce programme gratuit. 9
10 Les élèves des écoles secondaires bénéficient de cette aide dans les matières suivantes : Mathématiques (tous les niveaux), Français (1er et 2e cycles du secondaire), Anglais, langue d enseignement (1er et 2e cycles du secondaire), Histoire et citoyenneté, Sciences et technologie, Chimie, Physique. Le financement de ce service est assuré par le 0,50 $ par élève que reçoivent les commissions scolaires dans leurs allocations budgétaires pour l aide aux devoirs et qu elles remettent à LEARN. - Service de mentorat. Depuis 1999 Academos offre un service de cybermentorat. Des jeunes peuvent ainsi entrer en contact par courriel avec des bénévoles qui pratiquent un métier qui les intéresse. Ces échanges facilitent le choix de carrière des jeunes participants et les encourage à poursuivre leurs études. Le financement de ce service est assuré par l appui de partenaires gouvernementaux et privés. - Matériel pédagogique des cours en ligne. La division LEARNing Materials produit du matériel qui est commercialisé. Cependant le matériel élaboré pour la prestation des «cours en ligne» est mis gratuitement à la disposition de toutes les commissions scolaires anglophones. Tous les enseignants qui enseignent dans un environnement de classe traditionnelle peuvent s ils le désirent l utiliser en tout ou en partie. - Les Community Learning Centres (CLC). Le développement d une approche plus holistique ou écologique des relations école-communauté est très présente dans les écoles et les communautés anglophones, notamment dans celles où les anglophones ne représentent qu un très faible pourcentage de la population d une région et que l école est la seule institution publique anglophone de la communauté. Dans un tel contexte l école et la communauté sont vues comme un tout organique beaucoup plus que comme des entités séparées. Elles sont appelées à planifier, gérer et faire progresser l éducation et la communauté de façon concertée. Et l école est aussi amenée à offrir des services et activités, en dehors des heures d école, pour aider à répondre aux besoins des élèves, des familles et de la communauté en général. Pour soutenir l expansion de ce mouvement et permettre le partage d activités un réseau de plus d une vingtaine de salles de vidéoconférences, installées dans les écoles, a été implanté dans tout le Québec. 10
11 Organisation et fonctionnement des «cours en ligne» 1- Les cours offerts et leur clientèle Année Cours offerts Élèves Groupes Chemistry 21 2 History Math Math Math Media Studies 7 1 Music
12 Physical Science Physics 17 2 Note Le cours de Musique a été suivi sous une forme asynchrone Année Cours offerts Élèves Groupes Chemistry Math Math Math (Option Science) 20 2 Music Physical Science 7 1 Physics 16 2 Note Le cours de Musique a été suivi sous une forme asynchrone Année Cours offerts Élèves Groupes Math Math Sc. & Tech Math Physics 10 1 Math Chemistry 18 2 Math CST Music Sc, of Env On trouvera en annexe la liste des cours du curriculum d études de 4 ème et 5 ème secondaire 2- La provenance des élèves inscrits à ces cours 12
13 Au cours des 10 années dernières, les commissions scolaires et écoles secondaires suivantes ont recouru à ces cours en ligne synchrones Commission scolaire Western Quebec (Gatineau) 9 écoles secondaires : Dr. W. Keon (Chapeau, 110 élèves), G. Théberge (Témiscaming, 83 élèves), Golden Valley (Val D Or, 63 élèves), Maniwaki Woodland (Maniwaki, données sur nombre d élèves non disponible), Noranda (Rouyn-Noranda, 54 élèves), Philemon Wright (Gatineau, 774 élèves), Pontiac Hig (Shawville, 506 élèves) St. Michael's (Low, 54 élèves), D'Arcy McGee (Gatineau, 709 élèves) Commission scolaire Central Quebec (Québec) 5 écoles secondaires : A.S. Johnson (Thetford Mines, 121 élèves), Jimmy Sandy (Kawawachikamach, données sur le nombre d élèves non disponibles), La Tuque (La Tuque, 75 élèves), Maclean Memorial (Chibougamau, 65 élèves), Shawinigan (Shawinigan, 96 élèves) Commission scolaire Eastern Shores (New Carlisle) 7 écoles secondaires : Baie Comeau (Baie Comeau, 38 élèves), Bonaventure (Bonaventure, 167 élèves), Escuminac (Eskuminac, 36 élèves), Evergreen (Chandler,18 élèves), Grosse lsle (Grosse Île, 25 élèves), Métis Beach (Métis-sur-Mer, 24 élèves), New Carlisle (New Carlisle, 53 élèves) Commission scolaire Sir Wilfrid Laurier (Rosemère) 1 école secondaire : Joliette (Joliette, 310 élèves) Commission scolaire English Montreal (Montréal) 3 écoles secondaires : Elizabeth (Montréal, 9 élèves), James Lyng (Montréal, 288 élèves), Perspectives (Montréal, 50 élèves) Commission scolaire du Littoral (Sept-Îles) 4 écoles secondaires : Mecatina (La Tabatière, 38 élèves), Netagamiou (Chevery, 26 élèves), St.Augustine (Rivière-St-Augustin, 49 élèves), St. Paul's (Rivière St-Paul, 62 élèves) Commission scolaire Kativik (Kuujjuaq) 1 école secondaire : Jaanimmarik (Kuujjuaq, 100 élèves) Écoles secondaires privées 6 écoles secondaires : The Study (Montréal), Lower Canada College (Montréal), Weston School (Montréal) et 3 écoles de l AEEEQ (Association des églises-écoles évangélistes du Québec) 13
14 On trouvera en annexe la care géographique des écoles ayant recouru au service des cours «en ligne» Note Le nombre d élèves de ces écoles est celui de , tel qu il apparaît dans des fichiers du MELS. 3- Les résultats des élèves La réussite des élèves qui ont suivi les cours en ligne est équivalente à celle des élèves qui ont suivi les mêmes cours dans une classe traditionnelle. Voir en annexe : Comparaison de réussite de cours en math et en sciences et au DES entre élèves des «cours en ligne» et élèves des classes régulières. 4- La classe virtuelle Le mode de classe virtuel utilisé est celui du modèle «multi points». Des élèves distants les uns des autres sortent chacun de leurs classes respectives et constituent, à travers l espace, une classe virtuelle avec un nouvel enseignant. Note Ce modèle de classe virtuelle se distingue du modèle «diade» pratiqué dans l école ÉÉR où ce sont deux classes et leurs deux enseignants qui, en étendant électroniquement pour certaines des activités de leurs élèves l aire de leurs classes respectives, constituent une classe virtuelle. La logique du modèle choisi conduit à l organisation suivante : - constitution des groupes. Les demandes d inscription aux cours offerts sont adressées au e-learning Connections par les écoles (dans la suite du texte, on appellera cette division de LEARN, «centre»). La norme de constitution des groupes et d un maximum de 15 élèves. C est une norme que le «centre» s est donné en se basant sur l expérience. Quand le nombre d inscriptions dépasse ce seuil un autre groupe est constitué par le «centre», de façon aléatoire. - organisation matérielle de la classe virtuelle. Chaque école s assure que chaque élève dispose, dans le temps prévu à l horaire pour le cours, d un ordinateur avec accès Internet dans un lieu qui permet, à la fois, que chaque élève soit isolé et sous surveillance. Note. Suivre et participer à un cours en ligne demande à l élève une grande concentration. Les éléments de distraction doivent être évités. 14
15 - organisation de l horaire. Les cours se donnent de façon synchrone. Tous les élèves inscrits à ces cours doivent donc être disponibles en même temps pour la période prévue pour le groupe virtuel auquel ils sont inscrits. Ce qui implique une coordination entre l horaire des élèves dans leur école et leur horaire pour le ou les cours suivis au «centre». En mars, les écoles envoient au «centre» les prévisions d inscription de leurs élèves. Suit une période d échanges entre le «centre» et les responsables de fabrication des horaires des écoles. En tenant compte des contraintes respectives, on aboutit à un horaire qui permet à chaque élève de suivre de façon synchrone, les cours «en ligne» aux moments prévus par le «centre» et cela dans le cadre horaire général de son école. La situation par rapport à l horaire et aux horaires des écoles n est pas différente dans les commissions scolaires anglophones de celle des commissions scolaires francophones : variation du nombre de jours de la «semaine», variation du cadre horaire de la journée scolaire. Malgré ces difficultés, des solutions sont trouvées. Volonté parce que nécessité et esprit de collaboration. Note Il y aurait intérêt, ultérieurement, à se renseigner sur les patterns de ces solutions. Dans l expérimentation de l ÉÉR, on a buté sur la difficulté d appariement des horaires. Mais la difficulté dans cette situation était bien plus grande que dans a situation des «cours en ligne». Dans l EER, les deux classes de deux enseignants constituent une «diade». Faire en sorte que leurs horaires correspondent demande donc un remembrement général de la maquette d horaire l école. Un tel changement a donc des incidences sur tous les autres enseignants et leurs habitudes. Dans le cas des «cours en ligne», l ajustement d horaire ne concerne qu un élève qui pour quelques périodes doit pouvoir quitter sa classe pour suivre une autre activité. De tels ajustements sont courants dans les écoles. - responsabilité du groupe. La responsabilité du groupe virtuel est confiée à un enseignant. Ce groupe virtuel constitue un des élément de sa tâche. 5- Le matériel pédagogique des cours Pour chaque cours, le matériel pédagogique mis à la disposition de l enseignant comprend : - le contenu du cours : concepts, notions - matériel permettant à l élève de maîtriser de façon personnelle ces notions et de mesurer la connaissance et la maîtrise qu il en a - documents textuels ou visuels d information, d accompagnement, de travaux. Pour certaines expériences en Sciences l élève dispose d un kit. Des vidéos lui montrent une expérience réalisée et l accompagnent dans les réalisations d expérience. 15
16 Mis à part le contenu du cours, chaque enseignant est maître de l utilisation de ce matériel. Il détermine les séquences d apprentissage, l usage qu il fera de ce matériel ou d un autre qu il voudrait utiliser. Il peut constituer à partir de ces éléments, son propre «manuel» de cours, un ebook, et l éditer. L élaboration de ce matériel est assurée par le «centre». Il confie cette élaboration à des enseignants spécialistes, experts reconnus. Ce matériel est rendu disponible à toute école et à tout enseignant qui voudrait y avoir accès. Il peut être utilisé dans une situation de classe conventionnelle. Sa diffusion est assurée par LEARN. Note Les informations sur le dispositif «techno-pédagogique» utilisé pour ces «cours en ligne» sont déjà bien connues par le CEFRIO, aussi des informations spécifiques, notamment sur la plateforme n ont pas été recueillies sur ce point. En ce qui concerne le matériel pédagogique, le travail d élaboration préalable dans une situation de «cours en ligne» synchrone n est pas aussi lourd que dans une situation de «cours en ligne» asynchrone. Dans le premier cas, l enseignant est présent, il assure directement la médiation entre le matériel et l élève. Dans le deuxième cas, il est absent, il faut y suppléer par d autres formes de médiation. 6- L enseignant L enseignant et les élèves utilisent la plateforme dans une situation d un cours synchrone. Le rôle de l enseignant est le même que celui d une situation conventionnelle : - il est l organisateur et le prescripteur des situations d apprentissage - il assure la «prestation» du cours qui lui est confié - il évalue ses élèves Il est à l emploi d une commission scolaire. Une partie de sa tâche est ce cours virtuel. Il peut l assurer de l école ou de chez lui. Note Il faudrait, ultérieurement, cueillir des informations sur : - les difficultés que rencontrent les enseignants dans ce mode d exercice de leur enseignement et les avantages professionnels qu ils en retirent 16
17 - la préparation technique nécessaire pour enseigner ainsi - le soutien aux enseignants qui doit être mettre en place - les formes de développement professionnel avantageuses pour ces enseignants 7- Les règles de financement Les élèves qui suivent ces cours sont considérés dans la population d élèves de la commission scolaire. La commission scolaire reçoit donc les allocations financières et les quantités de ressources enseignantes que génèrent ces élèves. Mais même si elles ont reçu des ressources financières et enseignantes pour ces élèves, elles ne défraient pas les coûts occasionnés par ces cours. Elles n ont aucun frais à payer pour que les élèves suivent ces cours. L enseignant qui est appelé à donner un de ces cours, reçoit son salaire de la commission scolaire, mais celle-ci est remboursée de la partie du salaire qui correspondait à ce cours. Le financement que reçoit LEARN par l entremise de l entente Canada-Québec relative à l enseignement dans la langue de la minorité et les revenus de ses propres productions lui permet, pour le moment, d assurer ces coûts. Note Non seulement ces cours en ligne ne diminuent pas l emploi enseignant mais, dans la situation de ces écoles anglophones, elle l augmente. Des postes d enseignant payés par LEARN viennent s ajouter aux postes que génèrent les ressources accordées aux commissions scolaires. Mais même dans la situation où les commissions scolaires reverseraient au «centre», responsable de ces cours, une partie de l allocation qu elles reçoivent du ministère, il n y aurait pas de diminution d emploi d enseignants. Cependant, un enseignant d école secondaire dont quelques élèves suivent ces «cours en ligne» pourrait estimer qu il est lésé et que si ces élèves ne suivaient pas de tels ces cours, il aurait un peu plus de tâche dans son école. Note Outre les coûts de la prestation d enseignement, l ordre des coûts de fonctionnement du «centre» est le suivant : - Direction et technicien : $ - Logiciel/Licence : $ - Développement : $ - Équipement : $ 17
18 Conclusion Dans le cadre de l expérimentation de l ÉÉR, plusieurs solutions ont été recherchées pour répondre à un besoin, celui des petites écoles secondaires confrontées à la difficulté de pouvoir offrir des cours «à option» à leurs élèves. Quatre modes différents d offre de cours «à distance» ont été examinés : l ÉÉR, le cours en ligne, le cours par vidéo, la classe virtuelle. On en concluait que l un d entre eux se démarquait des autres par ses avantages, celui de la classe virtuelle en réseau. Dans ce mode de «formation à distance», des élèves, distants les uns des autres mais liés entre eux en réseau, constituent un groupe virtuel confié à un enseignant. Dans le document présenté par le CEFRIO à Alain Veillleux les avantages de cette formule sont ainsi décrits : «Ce mode de cours «à distance» est celui qui présente le plus d avantages pour les cours «à option». - il offre les meilleures garanties de stabilité, d accessibilité et de qualité de l offre de service de tels cours (conditions matérielles et conditions d organisation relativement faciles à mettre en place). - il offre les meilleures possibilités pour l apprentissage de jeunes en situation de scolarisation : présence d un enseignant, possibilité d intégration dans le dispositif électronique du cours des avantages du modèle ÉÉR (le travail collaboratif entre élèves éloignés les uns des autres) et celui du modèle du cours en ligne (encadrement du travail individuel de l élève). - il est, sous sa forme virtuelle, le mode le plus proche de la configuration d une classe réelle. Aussi les paramètres habituels relatifs à l organisation scolaire (taille des groupes, responsabilités et tâches de l enseignant, règles financières) peuvent s appliquer ou être adaptées facilement.» (Pour une offre de cours «à distance» de cours à option en Sciences et en Mathématiques de Secondaire IV et V- Note à l attention de monsieur Alain Veilleux, sous-ministre adjoint à l éducation préscolaire et à l enseignement primaire et secondaire et responsable des régions, CEFRIO, Février 2009) Le modèle qui, pour les mêmes besoins, a été adopté par les écoles anglophones est aussi celui de la classe virtuelle synchrone. Et il marche. Et il confirme en tous points les avantages pressentis. 18
19 Annexes 1 Liste des cours du curriculum d études de 4 ème et 5 ème secondaire 2 Carte géographique situant les écoles qui ont recouru au service des cours «en ligne» 3 Comparaison de la réussite aux cours entre élèves des «cours en ligne» et élèves des «classes régulières». 19
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