Plan. L économie de Marché. Le Marché. Le Marché autorégulateur. Economie Politique et la sous-consommation. I. Le mythe du Marché naturel II.
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- René Bonnet
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1 L économie de Marché DULBEA 1 Le Marché I. Le mythe du Marché naturel II. Le Marché autorégulateur Plan Economie Politique et la sous-consommation III. L apparition du paupérisme IV. La crise de type industrielle V. La crise de type financière VI. La crise internationale de l économie DULBEA 2 1
2 I. Le mythe du marché naturel Les systèmes économiques jusqu à la fin de la féodalité sont organisés sur les principes: i De la réciprocité De la redistribution De l administration domestique Jusqu à la fin du Moyen Age, les marchés ne jouent aucun rôle important dans le système économique Principes supra institutionnalisés à l aide d une organisation sociale qui utilisait le plus souvent les modèles de la symétrie, de la centralité et de l autarcie L idéologie (le droit, la coutume, la magie, la religion, etc.) conforme l individu à fonctionner dans le système économique Le profit est un mobile secondaire DULBEA 3 I. Le mythe du marché naturel (suite) Jusqu à la Révolution Industrielle, le système économique est encastré dans le système social le Marché n est qu un trait accessoire d un cadre institutionnel que l autorité sociale maitrise et réglemente DULBEA 4 2
3 II. Le Marché autorégulateur L apparition du concept de marché autorégulateur se fait en rupture totale avec le mercantilisme Rien dans le mercantilisme, politique particulière à letat-nation l Etat occidental ne laisse présager un tel marché Le mercantilisme libère le commerce (en nationalisant le marché) en luttant contre le protectionnisme des Villes mais ce marché national est réglementé par l Etat (Les lois et décrets de l Etat vs la coutume et l usage des villes) Le mercantilisme exclue le travail (et la terre) du Marché, condition nécessaire à l économie de marché Le système de marché autorégulé requière une séparation dichotomique entre le Politique et l Economie La production et la distribution des biens est commandée par les seuls prix L autorégulation implique que toute la production est destinée à la vente sur le marché Tous les revenus proviennent de la vente II. Le Marché autorégulateur (suite) L économie de marché renverse le paradigme, c est la Société qui devient un appendice du Marché par sa subordination aux lois du marché Le travail, la nature et la monnaie sont une part essentielle du système économique Marchandisation de ces trois éléments affecte la société dans son ensemble «Ainsi l histoire sociale du XIX siècle fut le résultat d un double mouvement: l extension du système de marché en ce qui concerne les marchandises authentiques s accompagna de sa réduction quand aux marchandises fictives» Karl Polanyi 6 3
4 III. Paupérisme & Sous-consommation Alors que le commerce et la production connaissent une explosion o sans s précédent, la misère humaine menace l édifice social Consensus chez les penseurs du XVIII siècle: paupérisme et progrès sont inséparables Ce n est pas dans les régions stériles que les pauvres sont les plus nombreux mais bien dans les pays les plus civilisés écrit J. M Farlane (1782) L économiste Ortes (1774) propose comme axiome que «la richesse d une nation correspond à sa population; et que sa misère correspond à sa richesse» Smith qui fonde une science nouvelle en étudiant la richesse matérielle, l économie politique, déclare prudemment que «ce ne n est pas dans les pays les plus riches que les salaires sont les plus élevés». La question de la sous-consommation demeure une question ouverte au cœur de la théorie économique 7 La suraccumulation: faux débat ou contradiction première du capitalisme? Controverse de «l engorgement général des marchés» oppose Simonde de Sismondi et Malthus às Say et tricardo Loi des débouchés de Say (1803) De Sismondi (1819) fait de la pauvreté et de l inégale répartition des revenus une cause de suraccumulation Malthus (1820) met en exergue l épargne et dénonce la loi des débouchés de Say Ricardo (1820) conclut à l équilibre à terme entre l offre et la demande L idée selon laquelle, à terme et de manière agrégée, g la demande et l offre s équilibrent devient une pierre fondatrice du corpus théorique de l Economie Politique 8 4
5 La suraccumulation: faux débat ou contradiction première du capitalisme? Remise en question quelque quelques décennies plus tard d abord par Marx, ensuite par Keynes Loi de la chute tendancielle des profits de Marx: Profit=Ben/[K_fixe+(CI+W)/t]= Ben/W * t * 1/(1+Knom) où Knom=K_fixe/(W/t) Marx oublie cependant de tenir compte de la productivité ce qui empêche la généralisation de sa loi Keynes renverse lui la perspective de Ricardo: «A terme, nous sommes tous morts» et conclut à la possibilité d un déséquilibre entre l offre et la demande et donc à la possibilité d une crise dite de type industrielle 9 Nouveaux développements théoriques: Néoclassiques vs Postkeynésiens Néoclassiques (orthodoxie économique) La suraccumulation est un problème théorique qui ne survient pas dans le monde réel (Romer 1996) Sakauragawa (2003) introduit une légère nuance en acceptant un déséquilibre entre l offre et la demande à un niveau sectoriel Barbie et al. (2004) rejettent la possibilité d un déséquilibre entre O & D pour la majeure partie des pays de l OCDE Postkeynésiens (entre autres hétérodoxes) Cii di l d l h é l i dé i i d Critique radicale de l approche néoclassique et dénonciation de ses concepts dont celui de la productivité marginale au cœur de la théorie néoclassique du capital : r= dy/dk = d(yreel * P)/dK or P=f(r) La même critique vaut pour la productivité marginale du travail: w=dy/dl Critique de l hypothèse néoclassique de la neutralité de la monnaie Critique de l hypothèse néoclassique de stationnarité du taux de croissance (>< Schumpeter) 10 5
6 En conclusion du débat entre Marxiens, Néoclassiques & Postkeynésiens La crise de type industrielle n est pas un problème théorique (!) Si l orthodoxie économique reconnait une dimension conjoncturelle à l activité économique, elle attache un faible statut théorique à la crise de l économique réelle La baisse tendancielle des taux de profit est une possibilité mais pas une loi générale Crise des années 70 est une crise de suraccumulation de capital surmontée en Bg par la non-valorisation et la dévalorisation du K par l Etat Mondialisation réponse à la chute des taux de profit L hétérodoxie, à la différence des Néoclassiques (r>n), n a pu définir à ce jour les critères qu une économie doit rencontrer pour éviter la sous-consommation La théorie postkeynésienne n a aucun pouvoir prédictif; La suraccumulation 11 est un état possible de l économie mais il est impossible à prévoir (Pasinetti 1981) La crise de type spéculative Les crises spéculatives d importance sur le système économique surviennent dans les phases hautes des cycles économiques 1929 (fin du boom prolongé de l après-guerre) & 1974 (fin 30 Glorieuse), par exemple La théorie économique est peu outillée pour comprendre la crise spéculative Rationalité de l individu- Irrationalité du marché (Kindleberger 1989) La synthèse des théories keynésiennes et monétaristes, te opérées par les courbes IS-LM est incomplète: Elle ignore l instabilité des anticipations, la spéculation, le crédit et le rôle de l endettement à des fins spéculative (Kindleberger 1989) 12 6
7 La crise de type spéculative L hypothèse de l instabilité financière de Minsky (HIF 1992) En contraste avec la majeure partie des théories économique Minsky analyse explicitement le rôle de la finance dans une économie capitaliste développée Réinterprétation de la Théorie Générale de Keynes; les agents économiques échangent non pas des biens mais des flux financiers et l offre de monnaie est endogène (>< Néoclassique: voile monétaire et S détermine I) Selon Minsky, deux niveaux de prix dans le capitalisme, l un objectif détermine le prix de l investissement, l autre, valeur actualisée des flux financiers générés par l investissement est déterminé par les «expectations» de gains futurs des agents économiques. 13 Le modèle de Minsky Reprise de la croissance L économie sort de récession et renoue avec la croissance La mémoire de la crise est présente et l aversion au risque prédomine La rentabilité des I entraine une révision de l aversion au risque Les I augmentent croissance économique Croissance du taux d endettement et croissance du crédit (offre de monnaie) L augmentation de l offre de monnaie rencontre la spéculation sur l avenir 14 7
8 Le modèle de Minsky Euphorie Prêteurs et emprunteurs pensent que l avenir est assuré Prix des actifs financiers augmentent et apparition de financiers Ponzi Ponzi: spéculateurs qui s endettent lourdement pour acheter pour acheter des actifs dont la VAN est essentiellement due à la plus-value étant donné le marché à la hausse L indifférence à r du Ponzi oriente r à la hausse La hausse de r transforme une partie des investissements initialement «bon père de famille» en investissements «spéculatifs»; ce qui entraine une vente d une partie de ces actifs pour rembourser la dette Fin de la spirale haussière du marché 15 Le modèle de Minsky Panique La bulle spéculative explose et les investissements diminuent Le boom se transforme en retournement conjoncturel Récession ou dépression en fonction de l inflation Si r est bas: la dette accumulée pendant le boom ne peut pas être remboursée lors du retournement de marché faillites et depression Si inflation: la hausse des prix sur le marché des biens permet un remboursement de la dette même si récession stagflation des années 70 Minsky met également en exergue le rôle des institutions dans la politique de sortie de crise Etat: déficit public répond à la chute des revenus Banque centrale: «préteur de dernier ressort» mais prévient Minsky attention au déplacement de la spéculation d un type d actifs à un autre (exple 1987: crash boursier immobilier) 16 8
9 Les racines de la crise actuelle 17 9
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