MARCHÉ DE L EMPLOI. Un ZOOM sur le métier de

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1 MARCHÉ DE L EMPLOI ANALYSE AVRIL 2012 Un ZOOM sur le métier de MONTEUR EN STRUCTURE BOIS Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, Plan stratégique transversal pour la Wallonie, le Forem poursuit la mise en œuvre de «Job Focus», un dispositif intégré d'analyse et de suivi des métiers. Ce dispositif couvre à présent un domaine plus large que les métiers dits en pénurie et vise plus généralement des métiers en demande de main-d œuvre. Cette synthèse présente le métier de «monteur en structure bois» ainsi que ses caractéristiques sur le marché de l emploi wallon et fait le point sur les enseignements tirés tout au long de l action d analyse, de traitement et de suivi de ce métier. SOMMAIRE DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL...1 LE MONTEUR EN STRUCTURE BOIS SUR LE MARCHE DE L EMPLOI...2 LA DEMANDE D EMPLOI...3 LES OPPORTUNITES D EMPLOI...3 L APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET L OFFRE D EMPLOI...4 COMMENT SE FORMER AU METIER?...4 DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL Le monteur en structure bois 1 fabrique, assemble, monte et fixe une structure en bois ou en matériaux composites, composés d éléments préfabriqués et le plus souvent pré-assemblés pour des constructions neuves ou existantes. Que ce soit pour le montage d une charpente ou de l ossature des ouvrages, les règles de sécurité doivent être respectées. Si une certaine insensibilité au vertige et une bonne vue sont toujours nécessaires, la grande force physique autrefois requise ne l'est plus : des engins de levage sophistiqués assurent le transport des pièces de bois sur le bâtiment. Le monteur en structure bois travaille en équipe - à l'atelier comme sur le chantier 2. Etre charpentier ne suffit pas à faire un bon monteur en ossature bois. Il faut également des compétences en étanchéité, en isolation et bien connaître les produits de finition 3. Le bois prend une place de plus en plus importante dans les nouvelles constructions et les rénovations, que ce soit au niveau de la construction du gros-œuvre que de la finition. Ce phénomène est lié en partie aux nouvelles normes énergétiques. En effet, le décret sur la Performance Energétique des Bâtiments (PEB), entré en vigueur le 1 er mai 2010, établit de nouvelles exigences qui visent à diminuer la consommation d énergie du bâtiment en tenant compte du niveau d isolation thermique, de la ventilation et de l étanchéité à l air 4, etc. Pour atteindre les nouveaux seuils de performance énergétique, de plus en plus de candidats bâtisseurs se tournent vers la construction passive ou à basse énergie. Le bois convient parfaitement dans ce type de construction car il possède de nombreuses qualités : c est un matériau naturel, renouvelable et recyclable. De plus, il stocke le CO 2 et est aussi l un des matériaux les moins énergivores. En effet, l énergie grise, c est-àdire la quantité d énergie qu il aura fallu dépenser durant toute sa durée de vie (extraction, transport, transformation, commercialisation, mise en œuvre, usage, recyclage en fin de vie), le place parmi les matériaux de construction les plus performants. Selon une enquête menée par le Centre de Formation du Bois, 15 à 20 % des nouvelles constructions mises en chantier sont des bâtiments en bois (essentiellement à ossature bois) alors qu il y a dix ans, ce taux était de 5 à 8 %. 1 Le code du métier est le selon «le référentiel emploi métier» utilisé au Forem Menuiserie Plus, n 74. Mars 2010

2 Le bois est un matériau noble, vivant mais surtout, durable et contemporain. Il répond parfaitement aux demandes actuelles des consommateurs, permet d effectuer un travail «sur-mesure» et peut être à l origine de créations architecturales complexes. Que ce soit d un point de vue technique ou esthétique le bois peut facilement être combiné avec d autres matériaux comme le béton, la pierre, etc. Les métiers liés au travail du bois sont des métiers «nobles», qui bénéficient d une bonne image auprès du grand public. LE MONTEUR EN STRUCTURE BOIS SUR LE MARCHE DE L EMPLOI Le monteur en structure bois travaille souvent pour une entreprise de menuiserie (secteur construction) mais peu également exercer dans une entreprise fabriquant des charpentes ou autres menuiseries (industrie du bois). En travaux de menuiserie 5, l ONSS dénombre en Wallonie à fin 2009, postes de travail salarié. Ces postes représentent 8 % de l ensemble des postes de travail salariés du secteur de la construction. Entre 2007 et 2009, leur nombre a augmenté de 4 % alors que cette période a été marquée par la crise économique. Plus d un tiers des postes (35 %) sont occupés dans la province de Liège (arrondissements de Verviers et de Liège) et près d un autre tiers (31 %) dans le Hainaut (arrondissements de Charleroi et Tournai). Selon cette même source, établissements en travaux de menuiserie sont actifs en Wallonie à fin Un peu moins de trois-quarts de ces établissements emploient moins de 5 travailleurs. Au niveau de la fabrication de charpentes et autres menuiseries 6, l ONSS compte 956 postes de travail et 93 établissements en Wallonie à fin C est une légère augmentation par rapport à 2007 (+ 1 % au niveau des postes de travail). Plus de la moitié des postes sont occupés dans les provinces de Namur (28 %) et de Liège (27 %). Le dernier baromètre de la Confédération de la Construction (mars 2012) indique que l appréciation des carnets de commandes de la part des entrepreneurs belges est restée stable entre septembre 2011 et février 2012, l activité est assurée pour les 5,5 prochains mois. Cependant, les entrepreneurs sont de plus en plus pessimistes quant au futur de leur entreprise. La situation au niveau des faillites pour l ensemble du secteur de la construction reste, tout comme en 2009 et 2010, très sensible. En 2011, la Wallonie dénombre 583 faillites dans le secteur de la construction, soit + 9 % par rapport à Alors que le sous-secteur de la menuiserie a connu une diminution du nombre de faillite en 2010 (35 faillites en moins, soit - 22 %), l année 2011 se marque par une évolution positive de ce nombre (46 faillites, soit + 31 %). Si le nombre de permis de bâtir introduits en 2010, tant pour la construction que la rénovation est en augmentation, on observe pour ces deux segments un certain ralentissement en 2011 pour la Belgique et la Wallonie. Ainsi, en 2011, en Wallonie, on dénombre permis pour des logements neufs soit une baisse de près de 8 % à un an d écart. De même, le nombre de permis pour la rénovation (8 949 pour le résidentiel) diminue de 4%. Notons que par rapport aux aides qui peuvent inciter les ménages à entreprendre des travaux de construction ou de rénovation, le gouvernement fédéral n octroie plus, depuis début 2012, la réduction d impôt de 40 % pour un certain nombre de travaux économiseurs d énergie. Par contre, en Wallonie le système de primes est maintenu. Il est même amplifié par une nouvelle mesure, l Ecopack, initiée dans le cadre de l Alliance Emploi Environnement. Disponible à partir du 1er mai 2012, il s agit d un prêt à 0 % pour les particuliers qui permet de financer des travaux de rénovation en vue de posséder un logement moins énergivore. Le secteur de la construction reste l un des moteurs de l économie wallonne. Il génère un nombre important d emplois et rassemble une grande variété de métiers. Selon la Confédération de la Construction, le secteur reste un vivier d emplois, le potentiel de croissance de ces activités est élevé. De plus, l engouement du public pour le matériau bois est en augmentation. 5 Les travaux de menuiserie sont repris sous le code Nace-bel 2008 : La fabrication de charpentes et d autres menuiseries est reprise sous le code Nace-bel 2008 : 1623

3 LA DEMANDE D EMPLOI Début janvier 2012, 217 demandeurs d emploi inoccupés (D.E.I.) sont positionnés sur le métier de monteur en structure bois 7. Parmi ces demandeurs d emploi, seules 3 femmes ont émis le souhait d exercer le métier de monteur en structure bois (soit 1,4 %). Un peu plus de 4 demandeurs d emploi sur 10 ont entre 30 et 45 ans (43 %) tandis que près d un quart sont des jeunes de moins de 25 ans (24 %) et 14 % ont plus de 50 ans. Plus de la moitié des personnes ont une durée d inoccupation inférieure à un an (56 % au total soit 40 % pour une durée de moins de 6 mois et 16 % entre 6 mois et un an) alors que la moyenne pour l ensemble des demandeurs d emploi tous métiers confondus est de 43 %. Un peu moins d un tiers des demandeurs d emploi (30 %) positionnés sur le métier de monteur en structure bois ont une durée d inoccupation de plus de 2 ans (contre 40 % tous métiers confondus). Moins de 4 demandeurs d emploi sur 10 ont Source et calculs : le Forem obtenus un diplôme de l enseignement secondaire inférieur (38 %) et 37 % un diplôme de l enseignement secondaire supérieur. La plupart de ces personnes proviennent de sections professionnelles ou techniques en lien avec le travail du bois : pour le secondaire inférieur, ils sont un peu moins de 5 personnes sur 10 (enseignement professionnel ou technique en menuiserie) tandis que du côté du secondaire supérieur, ils sont un peu moins de 6 sur 10 (enseignement professionnel ou technique en menuiserie et en ébénisterie). La majorité des demandeurs d emploi habite dans les directions régionales de Namur (18 %), Liège (16 %), Verviers (12 %), La Louvière et Charleroi (9 % chacune). Cette ventilation géographique est quelque peu différente de celle de l ensemble de la demande d emploi puisque les directions régionales de Namur et Verviers sont, pour le métier de monteur en structure bois, surreprésentées et à l inverse, celles de Charleroi et Liège sont sous-représentées. Au niveau de l expérience des demandeurs d emploi inscrits sur le métier de monteur en structure bois, 10 % ont une expérience récente dans le métier de monteur en structure bois et 8 % dans celui de menuiser. Parmi ces personnes, un peu plus de la moitié ont une durée d expérience supérieure à un an (48 % pour le monteur et 57 % pour le menuisier). Sur l année écoulée, un demandeur d emploi sur quatre a obtenu un contrat de travail (40 %). LES OPPORTUNITES D EMPLOI En un an, le Forem a géré 107 opportunités d emploi pour le métier de monteur en structure bois. Répartition des DEI positionnés sur le métier de monteur en structure bois et pour l'ensemble de la demande d'emploi selon leur durée d'inoccupation En 2011, le Forem a diffusé 284 opportunités d emploi pour le métier de monteur en structure bois. Parmi ces opportunités d emploi, 170 sont déposées de manière automatique sur le site du Forem par d autres services publics de l emploi (SPE) et 7 postes proviennent du flux automatique de l intérim. Dans la suite de l analyse, nous prendrons en compte uniquement les opportunités d emploi gérées directement par le Forem, soit 107 opportunités d emploi 8. Depuis 2009, on constate une évolution positive du nombre d opportunités d emploi gérées par le Forem (soit + 35 %). La hausse est principalement marquée pour les contrats à durée indéterminée puisque leur nombre a doublé entre 2009 et 2011 passant de 26 à 51 opportunités d emploi. A l inverse, le nombre de proposition avec des contrats à durée déterminée est en baisse (- 60 %) et les contrats intérimaires restent stables. Cette tendance globale à la hausse pourrait s expliquer par l introduction du décret sur la Performance Energétique des Bâtiments ainsi 40% 30% 16% 13% 17% 14% 20% 17% 10% 11% 9% 4% < 6 mois 6 à 12 mois 1 à 2 ans 2 à 5 ans 5 à 10 > 10 ans Monteur en structure bois DEI, tous métiers confondus 7 Vu le faible volume analysé, il faut rester prudent quant à l interprétation des données. 8 Vu le faible volume analysé, il faut rester prudent quant à l interprétation des données.

4 qu un attrait croissant du public pour les constructions en bois. Dans les années à venir, on devrait assister au renforcement de cette tendance et voir le nombre d offres pour ce type de métier augmenter. Parmi les opportunités d emploi gérées par le Forem en 2011, un peu moins de la moitié offre un contrat à durée indéterminée (48 %), un tiers sont des demandes de PFI (Plan Formation Insertion, 32 %), 15 % offrent un contrat intérimaire et 6 % un contrat à durée déterminée. Le critère d expérience semble être un critère de sélection important pour les entreprises. En effet, de l expérience dans le métier est demandée dans plus de la moitié des opportunités d emploi (56 %). Par contre, le niveau d étude que le candidat doit posséder n est mentionné que dans 36 % des offres. Le diplôme le plus souvent demandé est le 3 ème degré de l enseignement secondaire. Le permis de conduire peut constituer un atout, il est demandé dans 60 % des cas. Un peu moins d un quart des opportunités d emploi émanent d entreprises situées sur le territoire de la direction régionale d Arlon (24 %). D autres offres concernent les directions régionales de Namur (12 %), de Charleroi (13 %) et de Huy (10 %). La liste des opportunités d emploi actuellement diffusées par le Forem peut être consultée via la page d accueil du Forem : ou encore via la plateforme «Horizons emploi» aussi accessible par le site du Forem. L APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET L OFFRE D EMPLOI Si on compare le nombre de demandeurs d emploi inscrits sur le métier par rapport aux demandes reçues via le Forem, on ne détecte pas de pénurie quantitative. Cependant, il est constaté que peu de candidats possèdent de l expérience dans le métier alors que les entreprises sont à la recherche de candidats expérimentés. Par ailleurs, le besoin de main-d œuvre pour ce métier devrait s accroître. En effet, la demande des ménages pour des nouvelles constructions ou des extensions en ossature bois risque d augmenter et donc de renforcer la tension qualitative existante. COMMENT SE FORMER AU METIER? Les formations préparant au métier sont multiples et peuvent se faire via plusieurs filières et réseaux. Parmi les sections qualifiantes de l'enseignement secondaire : enseignement secondaire de plein exercice : menuisier, charpentier, technicien des industries du bois, spécialisation en industrie du bois et matériaux connexes ; enseignement en alternance-cefa : menuisier et charpentier ; formation en alternance agréées (apprentissage IFAPME) : menuisier charpentier et couvreur-poseur de couvertures non métalliques. L enseignement de promotion sociale propose au niveau du secondaire les études de menuisier. Il existe également des sections de formations professionnelles qui proposent la formation en structure à ossature bois à Libramont, Ensival et Frameries. Lors de cette formation, plusieurs thèmes sont abordés. D une part, une information sur les thèmes de la ventilation et des panneaux solaires photovoltaïques. D autre part, une information sur le «Blower-door», système qui permet d évaluer les pertes d énergie dans la maison en ossature bois. Depuis 2008, il est possible de suivre un bachelor en construction - option technologie du bois à Libramont. Ce cursus allie à la fois une formation générale (comptabilité, mathématiques, sécurité, langue étrangère, etc.) à une formation de base en construction (stabilité, techniques spéciales, béton, etc.) et une formation spécialisée. Cette dernière cible non seulement les connaissances relatives au matériau bois, son utilisation sous diverses formes, mais aussi les techniques et technologies particulières que l on retrouve au sein de la filière bois 9. 9 Menuiserie Plus, n 80. Septembre 2011

5 Les demandeurs d emploi ont la possibilité de reprendre des études qui préparent à une profession en pénurie tout en continuant à bénéficier des allocations de chômage. L ensemble des métiers de la construction ainsi que ceux du travail du bois, sont repris dans la liste des métiers de l Onem 10. Par ailleurs, les demandeurs d'emploi, de 18 à 25 ans, sans diplôme dans la construction, peuvent suivre la filière apprenti RAC (Régime Apprentissage Construction). Notons qu il n existe pas encore de validation des compétences pour le métier de monteur en structure bois. Des précisions concernant les études et formations pour exercer le métier de monteur en structure bois peuvent être obtenues sur le site internet du Forem et sur la plateforme «Horizons emploi» 11. Vous recherchez plus d informations sur ce métier, rendez-vous sur