ALGORITHMES ÉVOLUTIONNAIRES ET OPTIMISATION
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- Valentine Beauregard
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1 LABORATOIRE INFORMATIQUE, SIGNAUX ET SYSTÈMES DE SOPHIA ANTIPOLIS UMR 6070 ALGORITHMES ÉVOLUTIONNAIRES ET OPTIMISATION MULTI-OBJECTIFS EN DATA MINING Dominique Francisci Projet MECOSI Rapport de recherche I3S/RR FR mars 2002 LABORATOIRE I3S: Les Algorithmes / Euclide B 2000 route des Lucioles B.P Sophia-Antipolis Cedex, France Tél. (33) Télécopie : (33)
2 Algorithmes Evolutionnaires et Optimisation Multi-objectifs en Data Mining Dominique FRANCISCI Rapport de recherche I3S/RR FR Mars 2002
3 Sommaire 1. Introduction Optimisation multi-objectifs Concepts de base et terminologie Recherche et prise de décision Les approches traditionnelles La méthodes des poids La méthode des contraintes Discussion sur les méthodes classiques Les algorithmes évolutionnaires Les algorithmes évolutionnaires pour l optimisation multi-objectifs Principes de base des algorithmes évolutionnaires Problèmes clés dans la recherche multi-objectifs Assignation de valeur de fitness et sélection Sélection par échange des objectifs Sélection par agrégation avec variation des paramètres Sélection basée sur Pareto Diversité de la population Partage de la fitness Restriction de la reproduction Isolation par la distance La surspécification La réinitialisation L entassement L élitisme
4 3. Obtention et analyse de nuages de points présentant des frontières de Pareto Description de la base utilisée Description d un individu Sémantiques et définitions des critères utilisés Support Confiance Sensibilité Spécificité Couverture J-mesure Interprétation des graphes Interprétation des graphes de la figure Interprétation des graphes de la figure Annexes Références bibliographiques
5 Algorithmes évolutionnaires et optimisation multi-objectifs en Data Mining 1. Introduction La plupart des problèmes du monde réel nécessitent l optimisation simultanée de plusieurs objectifs souvent irrationnels et dépendants les uns des autres. Tandis qu en optimisation à objectif unique (ou à critère unique ou encore mono-objectif), la solution optimale est généralement clairement définie, cela n est pas le cas pour les problèmes à objectifs multiples (ou à critères multiples ou encore multi-objectifs). Au lieu d une solution optimale, il existe plutôt un ensemble de solutions qui sont des «compromis» ; cet ensemble est généralement dénommé «l ensemble des solutions optimales de Pareto». Ces solutions sont optimales dans le sens qu aucune autre solution dans l espace de recherche n est supérieure à elles, lorsque tous les objectifs sont considérés simultanément. Dans ce chapitre, les principes de l optimisation multi-objectifs sont abordés et les concepts de bases sont définis formellement. Ceci est suivi par une discussion concernant les approches traditionnelles pour approximer l ensembles des solutions optimales de Pareto ainsi que leurs désavantages. Ensuite les algorithmes évolutionnaires sont présentés comme une méthode récente d optimisation qui possède plusieurs caractéristiques qui sont souhaitées pour ce genre de problèmes. Un historique des algorithmes évolutionnaires en optimisation multi-objectifs est brièvement présentée avec un accent mis en particulier sur les questions ouvertes dans ce domaine de recherche. S en suit pour conclure, une étude concernant l utilisation d algorithmes évolutionnaires en optimisation multi-objectifs en Data Mining Optimisation multi-objectifs Concepts de base et terminologie Les problèmes d optimisation mutli-objectifs (POM) sont courants. Par exemple, considérons la conception d un système informatique complexe (du point de vue matériel et logiciel) comme on peut en trouver dans les téléphones mobiles, les voitures etc. Souvent le coût de tels systèmes doit être minimisé, tandis que les performances désirées, elles, doivent être maximisées. D autres objectifs dépendants de l application peuvent être importants tels que la fiabilité par exemple. Ceux-ci peuvent être soit explicitement définis comme des critères d optimisation (objectifs ou critères) ou bien formulés comme étant des contraintes. Par exemple dans notre exemple, ces contraintes pourraient être des dimensions imposées au produit à ne pas dépasser. Formellement, ceci peut être défini comme suit : Définition 1 : Problème d optimisation multi-objectifs (POM) Un POM général inclus un ensemble de n paramètres (variables de décision), un ensemble de k fonctions d objectifs et un ensemble de m contraintes. Les fonctions d objectifs et les contraintes sont des fonctions des variables de décision. Le but de l optimisation est de : maximiser y = f( x) = ( f1( x), f2( x),..., fk( x)) sachant que e( x) = ( e1( x), e2( x),..., em ( x)) 0 (1.1) 4
6 où et x = ( x1, x2,..., xn) X y = ( y1, y2,..., yk) Y x est le vecteur de décision, y est le vecteur d objectifs, X est l espace de décision et Y l espace des objectifs. Les contraintes e ( x) 0 déterminent l ensemble des solutions vraisemblables (c est à dire pouvant être obtenues). Définition 2 : Ensemble de satisfaisabilité L ensemble de satisfaisabilité X f est défini comme l ensemble des vecteurs de décision x qui satisfont les contraintes e(x) : { x X / e( ) 0} X f = x (1.2) L image de X f, c est à dire, la région de satisfaisabilité dans l espace des objectifs, est notée Yf = f( X f) = f( x) U x X f { } Sans perte de généralité, on considère ici un problème de maximisation. Pour les problèmes de minimisation ou maximisation/minimisation, les définitions présentées dans cette section sont similaires. Considérons à nouveau le problème précédent et supposons deux objectifs : la performance (f 1 ) et l inverse du coût (f 2 ), qui doivent être maximisés connaissant les contraintes de taille (e 1 ). Une conception optimale serait une architecture ayant des performances maximales et un coût minimal tout en respectant les contraintes de taille imposées. Ce qui fait des POM des problèmes difficiles, résulte dans le fait que les objectifs sont souvent conflictuels et ne peuvent être optimisés simultanément. Il est alors nécessaire de trouver des compromis. Dans notre exemple, la performance et le faible coût sont généralement concurrents : une architecture à haute performance augmente de coût de manière sensible, tandis qu une architecture peu coûteuse fournit souvent des performances relativement faibles. Une solution intermédiaire (performance moyenne et coût moyen) peut être un compromis acceptable. Cette discussion permet de mettre en lumière le fait qu une nouvelle définition d optimalité est nécessaire pour les POM. f 2 frontière optimale deparero f 2 région de satisfaisabilité est dominé indifférent E A E A B B D C D domine C indifférent f 1 f 1 Fig. 1 : Illustration de l optimalité de Pareto dans l espace des objectifs (à gauche) et les relations possibles entre les solutions (à droite). 5
7 En optimisation mono-objectif, l ensemble de satisfaisabilité est totalement ordonné selon une fonction d objectif f : soient deux solutions a, b X f soit f( a) f( b) soit f( b) f( a). Le but est de trouver la solution (ou les solutions) qui donne la valeur maximale à f [1]. Cependant, lorsque plusieurs objectifs sont concernés, la situation change : X f est, en général, non totalement ordonné, mais partiellement ordonné [2]. Ceci est illustré dans la figure 1 sur la gauche. La solution représenté par le point B est meilleure que la solution représentée par le point C : elle fournit une meilleure performance à un coût plus faible. De même pour la solution C qui est meilleure que la solution D à coûts égaux. Dans le but d exprimer cette situation mathématiquement, les relations =, et > sont étendues aux vecteurs d objectifs par analogie au cas des objectifs uniques : Définition 3 : Soient deux vecteurs d objectifs u et v, { 1,2,..., k } ui vi {,2,..., k } ui vi u = v i : = u v i 1 : (1.3) u > v u v u v Les relations et < sont définies de façon similaire. En utilisant ces notions, il s avère que B > C, C > D, et, par conséquent B > D. Cependant, lorsque l on compare les solutions B et E, aucune n est supérieure à l autre, puisque B > E et E > B. Bien que la solution associée à E soit moins coûteuse, elle fournit une plus faible performance que la solution représentée par B. Donc, deux vecteurs de décision a et b peuvent avoir trois types de relations en optimisation multi-objectifs (par rapport à l opérateur ) : f( a) f( b), f( b) f( a) ou f( a) f( b) f( b) f( a). Les symboles et termes suivants sont utilisés dans le but de différencier ces trois situations. Définition 4 : Domination de Pareto. Soient deux vecteurs de décision a et b : a f b (a domine b) f ( a) > f( b) a f b (a domine faiblement b) f( a) f( b) (1.4) a b (a est indifférent pour b) f( a) f( b) f( b) f( a) Les définitions pour un problème de minimisation ( p,, ) sont analogues. Dans la figure 1 à droite, le rectangle gris clair entoure la région dans l espace des objectifs qui est dominée par le vecteur de décision représenté par B. Le rectangle gris foncé contient les vecteurs d objectifs qui correspondent aux vecteurs de décision dominant la solution associée à B. Toutes les solutions dont le vecteur de décision correspondant est ni dans le rectangle clair, ni dans le rectangle foncé, sont indifférentes pour la solution représentée par B. Basé sur le concept de domination de Pareto, les critères d optimalité pour les POM peuvent être introduits. Dans la figure 1, A est unique parmi B, C, D et E : son vecteur de décision a n est dominé par aucun autre vecteur de décision. Cela signifie que a est optimal dans le sens où il ne peut être amélioré sur aucun objectif sans causer la dégradation d au 6
8 moins un autre objectif. De telles solutions sont appelées solutions optimales de Pareto ; parfois le terme de solutions non-inférieures [3] est utilisé. Définition 5 : Optimalité de Pareto Un vecteur de décision x X f est dit non dominé par rapport à un ensemble A X f ssi : a A : a f x (1.5) Dans la figure 1 les points blancs représentent les solutions optimales de Pareto. Elles sont indifférentes les une des autres. Cela constitue la principale différence avec les problèmes à objectif unique (POU) : il n y a pas une seule solution optimale mais plutôt un ensemble de compromis optimaux. Aucun d eux ne peut être identifié comme étant meilleur que les autres sans qu une information de préférence ne soit inclue. L ensemble des solutions optimales de Pareto est appelé ensemble optimal de Pareto ; les vecteurs d objectifs correspondants constituent la frontière (ou front) de Pareto ou plus généralement la surface de Pareto. Définition 6 : Ensembles et frontières non dominés Soit A X f. La fonction p(a) donne l ensemble des vecteurs de décision non dominés dans A : p(a)={ a A / a est non dominé dans A } (1.6) L ensemble p(a) est l ensemble non dominé dans A, l ensemble des vecteurs d objectifs correspondants f(p(a)) est la frontière non dominée dans A. De plus, l ensemble X p = p( X f) est appelé l ensemble optimal de Pareto et l ensemble Y p = f( X p) est dénommé la frontière optimale de Pareto. L ensemble optimal de Pareto comprend la globalité des solutions optimales. Cependant, comme dans les POU, il peut y avoir plusieurs optima locaux qui constituent un ensemble non dominé à l intérieur d un certain voisinage. Ceci correspond au concept d ensembles optimaux locaux et globaux de Pareto introduits dans [4, 5]. Définition 7 : Considérons un ensemble de vecteurs de décision A X f. 1. L ensemble A est dénommé ensemble optimal local de Pareto ssi : a A : x X f : x f a x a < ε f( x) f( a) < δ (1.7) où. est une métrique de distance et ε > 0, δ > L ensemble A est dénommé ensemble optimal global de Pareto ssi : a A : x X f : x f a (1.8) La différence entre optima locaux et globaux est représentée dans la figure 2. La ligne en pointillés constitue la frontière optimale globale de Pareto, tandis que la ligne continue 7
9 représente une frontière optimale locale de Pareto. Les vecteurs de décision associés à la dernière sont localement non dominés bien que non Pareto-optimaux, parce que la solution relative au point A domine chacun d eux. Finalement, notons qu un ensemble optimal global de Pareto ne contient pas nécessairement toutes les solutions optimales de Pareto et que tout ensemble optimal global de Pareto est aussi un ensemble optimal local de Pareto. f 2 frontière optimale globale de Pareto région de satisfaisabilité A frontière optimale locale de Pareto f 1 Fig. 2 : Illustration des ensembles de solutions localement et globalement optimales dans l espace des objectifs Recherche et prise de décision En résolvant un POM, deux types de difficultés conceptuellement différents peuvent être considérés : la recherche et la prise de décision. Le premier aspect est relatif au processus d optimisation dans lequel l ensemble de satisfaisabilité est échantillonné pour les solutions optimales de Pareto. Alors qu en optimisation à objectif unique, de grands et complexes espaces de recherche peuvent rendre la recherche difficile et exclure l utilisation de méthodes exactes d optimisation comme la programmation linéaire [6]. Le second aspect concerne le problème de la sélection des solutions (des compromis) à partir de l ensemble optimal de Pareto. Un preneur de décision humain est nécessaire pour faire le compromis souvent difficile entre les objectifs conflictuels. Dépendant de la manière dont les processus d optimisation et de décision sont mêlés, les méthodes d optimisation mutli-objectifs peuvent être grossièrement classifiées en trois catégories [7, 8] : Prise de décision avant recherche : les objectifs des POM sont agrégés en un seul objectif qui inclus implicitement les informations de préférences données par le preneur de décision. Recherche avant la prise de décision : l optimisation est effectuée sans qu aucune information de préférence ne soit fournie. Le résultat du processus de recherche est un ensemble (idéalement optimal de Pareto) de solutions candidates à partir duquel le choix final est fait par le preneur de décision. Prise de décision durant la recherche : le preneur de décision peut articuler les préférences durant le processus d optimisation interactif. Après chaque étape d optimisation, un certain 8
10 nombre de compromis est présenté sur la base duquel le preneur de décision spécifie davantage d informations de préférence, pour guider la recherche. L agrégation de multiples objectifs en un seul critère d optimisation possède l avantage que les stratégies classiques d optimisation à objectif unique peuvent être appliquées sans plus de modifications. Cependant, cela requière une grande connaissance du domaine qui n est souvent pas disponible. Effectuer la recherche avant la prise de décision supprime cet inconvénient, mais exclue l articulation des préférences par le preneur de décision qui doit réduire la complexité de l espace de recherche. Un autre problème avec cela ainsi qu avec la troisième catégorie d algorithmes est la visualisation et la représentation des ensembles nondominés pour les POM à grandes dimensions [1]. Finalement, l intégration de la recherche et de la prise de décision est une voie prometteuse pour combiner les deux autres approches, unissant les avantages des deux. Dans ce document, la lumière est portée sur les méthodes d optimisation multiobjectives capables de : 1. manipuler des espaces de recherche vastes et complexes et, 2. générer l ensemble optimal de Pareto exact ou une approximation de celui-ci. Ceci est la première étape dans la direction de la prise décision pendant la recherche et représente les bases pour de futures recherches dans ce domaine Les approches traditionnelles Les méthodes classiques pour générer l ensemble optimal de Pareto regroupent les objectifs en un seul. Les paramètres de la fonction employée ne sont pas fournis par le preneur de décision mais par l optimiseur. Plusieurs exécution de l optimiseur sont effectuées dans le but de trouver un ensemble de solutions qui approxime l ensemble optimal de Pareto. Généralement, cette procédure est indépendante de l algorithme sous-jacent mis en œuvre. Plusieurs méthodes représentatives de ces techniques sont la méthode des poids [3], la méthode des contraintes [3] ou encore l approche minmax [9]. Les deux premières sont présentées plus en détails ici La méthodes des poids Le POM original est converti en POU en formant une combinaison linéaire des objectifs : maximiser y = f( x) = w1. f1( x) + w2. f2( x) wk. fk( x) (1.9) sachant que x X f Les w i sont appelés poids et ils sont normalisés : w i = 1. Résoudre le problème d optimisation ci-dessus pour un certain nombre de combinaisons différentes de poids, fournie un ensemble de solutions. A la condition que les poids soient tous positifs, cette méthode génère uniquement les solutions optimales de Pareto qui peuvent être aisément montrées. Supposons qu un vecteur de décision satisfiable a maximise f pour une combinaison de poids donnée et que a ne soit 9
11 pas Pareto optimal. Alors, il existe une solution b qui domine a, c est à dire telle que : f 1( b) > f1( a) et fi( b) fi( a) pour i = 2,, k. Donc, f ( b) > f( a), est une contradiction avec la supposition que f (a) est maximum. Le principal inconvénient de cette technique est qu elle ne peut générer toute les solutions optimales de Pareto avec une surface de compromis non-convexe. Ceci est illustré sur la figure 3. Pour des poids fixés w 1 et w2, la solution x cherche à maximiser 1 y y = w1. f1( x) + w2. f2( x). Cette équation peut être reformulée comme f 2 ( x) =. f1( x) w w +, 2 w2 y qui définie une droite de pente w w1 et intercèpte dans l espace des objectifs (ligne 2 w 2 continue dans la figure 3). Graphiquement, le processus d optimisation revient à déplacer cette ligne vers le haut, jusqu à ce qu aucun vecteur d objectifs ne soit au dessus et qu au moins un vecteur d objectifs satisfiable (ici A et D) soit dessus. Cependant, les points B et C ne maximiserons jamais f. Si la pente est augmentée, D fournie une plus grande valeur à f (ligne supérieure en pointillés) ; si la pente est diminuée, A a une plus grande valeur pour f que B et D (ligne inférieure en pointillés). f 2 f 2 r D D y/w 2 C B pente=-w 1 /w 2 r C B satisfiable insatisfiable A A f 1 f 1 Fig. 3 : Interprétation graphique de la méthode des poids (à gauche) et de la méthode des contraintes (à droite) La méthode des contraintes Une autre technique qui n est pas biaisée par les portions convexes de la frontière optimale de Pareto transforme k 1 des k objectifs en contraintes. L objectif restant, qui peut être choisi arbitrairement, est la fonction d objectif du POU qui en résulte : maximiser y = f( x) = fh( x) sachant que ei( x) = fi( x) ε i, (1 i k, i h) (1.10) et x X f Les limites inférieures, ε i, sont les paramètres qui sont changés par l optimiseur dans le but de trouver plusieurs solutions optimales de Pareto. 10
12 Comme décrit dans la figure 3, sur la droite, la méthode des contraintes est capable d obtenir des solutions associées avec des parties non-convexes de la courbe des compromis. Avec h = 1 et ε 2 = r (ligne continue), cela rend la solution représentée par le point A insatisfiable en regard à l ensemble étendu des contraintes, tandis que le vecteur de décision relatif au point B maximise f parmi les solutions restantes. La figure 3 montre également un problème avec cette technique. Si les limites inférieures ne sont pas choisies de façon appropriée ( ε 2 = r' ), le nouvel ensemble de satisfaisabilité obtenu peut être vide, c est à dire, qu il n y a pas de solutions au POU correspondant. Dans le but d éviter cette situation, un échantillon adéquat de valeurs pour les ε i doit être déterminé avant le processus Discussion sur les méthodes classiques Ce qui rend les méthodes traditionnelles attractives et la raison pour laquelle elles sont populaires peut être attribuée au fait que des algorithmes éprouvés pour les POU peuvent être employés avec les POM. La section précédente sur les méthodes des poids et des contraintes montre que certaines difficultés peuvent également apparaître dans les stratégies d optimisation classiques. Certaines méthodes, dont la méthode des poids, peuvent être sensibles à la forme de la frontière de Pareto. Une connaissance du problème peut être requise, mais celle-ci n est pas toujours disponible. De plus, les méthodes classiques ont toutes en commun qu elles requièrent plusieurs étapes d optimisation pour obtenir une approximation de l ensemble optimal de Pareto. Récemment, les algorithmes évolutionnaires se sont révélés une alternative aux méthodes classiques grâce i) à leur faculté à exploiter de vastes espaces de recherche et ii) des compromis multiples peuvent être générés en une seule étape d optimisation. De plus, ils peuvent être implémentés de façon à éviter les deux problèmes mentionnés précédemment. 1.3 Les algorithmes évolutionnaires Le terme d algorithme évolutionnaire (AE) est relatif à une classe de méthodes d optimisation stochastiques qui simulent le processus de l évolution naturelle. Les origines des algorithmes évolutionnaires remontent à la fin des années 50, et depuis 1970, plusieurs méthodes évolutionnaires ont été proposées, principalement concernants les algorithmes génétiques, la programmation génétique et les stratégies d évolution [10]. Toutes ces approches opèrent sur un ensemble de solutions candidates. Utilisant d importantes simplifications, cet ensemble est successivement modifié par deux principes de l évolution : la sélection et la variation. La sélection représente la compétition pour les ressources parmi les êtres vivants. Certains sont meilleurs que d autres et sont plus aptes à survivre et à transmettre leur matériel génétique. Dans les algorithmes évolutionnaires, la sélection naturelle est simulée par un processus de sélection stochastique. Chaque solution a une chance de se reproduire un certain nombre de fois, dépendant de leur qualité (fitness). Donc, la qualité est estimée en évaluant les individus et en leur assignant une valeur de fitness. L autre principe, 11
13 la variation, imite la capacité naturelle de créer de «nouveaux» êtres vivants au moyen du croisement et de la mutation. Bien que les principes sous-jacents soient simples, ces algorithmes s avèrent être des mécanismes de recherche généraux, puissants et robustes. De plus, les AE semblent être spécialement utiles en optimisation multi-objective car ils sont capables de déterminer plusieurs solutions optimales de Pareto en une seule exécution et peuvent exploiter les similarités des solutions par croisement. Certains chercheurs suggèrent que la recherche multi-objective et l optimisation peuvent être des problèmes où les AE font mieux que les autres méthodes de recherche aveugles [11, 12]. Ces algorithmes sont appelés algorithmes évolutionnaires à objectifs multiples (AEOM). Après les premières études sur les AEOM dans le milieu des années 80 [13, 14, 15], quelques implémentations différentes des AEOM furent proposées en [16, 17, 18, 19, 20]. Plus tard, ces approches (et des variations de celles-ci), ont été appliquées avec succès à divers problèmes d optimisation multi-objectifs [12, 21, 22, 23, 24]. Récemment, certains chercheurs ont étudié certaines formes de recherches évolutionnaires multi-objectifs, telle que la convergence vers la frontière de Pareto [25, 26], les niches écologiques [27] et l élitisme [24, 27] pendant que d autres se sont concentrés sur le développement de techniques évolutionnaires [28, 29]. 2. Les algorithmes évolutionnaires pour l optimisation multi-objectifs En raison de leur parallélisme inhérent, les AE ont la capacité à trouver plusieurs solutions optimales de Pareto en une seule exécution. Cependant, avec de nombreuses applications complexes, il est impossible de générer des solutions non-inférieures. Donc, le but de l optimisation pour les POM peut être reformulé de façon plus générale, basé sur trois objectifs : La distance de la frontière non-dominée à la frontière optimale de Pareto doit être minimisée. Une bonne (et le plus souvent uniforme) distribution des solutions trouvées est souhaitable. L étendue de la frontière non-dominée obtenue doit être maximisée, c est à dire que pour chaque objectif, un large intervalle de valeurs doit être couvert par les solutions non-dominées. Le sujet de ce chapitre concerne la manière dont ces trois buts peuvent être atteints en recherche évolutionnaire multi-objective. Après que la terminologie de base et la présentation de l AE général aient été soulignées dans la section 2.1, les idées fondamentales de AEOM sont introduites dans la section suivante, où en particulier les différences entre l optimisation évolutionnaire mono-objectif et multi-objectifs sont présentées. La section 2.4 introduit un nouvel AEOM qui combine plusieurs caractéristiques des précédents optimiseurs évolutionnaires multi-objectifs d une manière unique, et dans la dernière section un mécanisme pour éviter la perte de le solutions non-dominées durant le processus de recherche est proposé. 12
14 2.1 Principes de base des algorithmes évolutionnaires En général, un AE est caractérisé par trois faits : 1. Un ensemble de solutions candidates est maintenu, 2. celui-ci subi un processus de sélection et 3. est manipulé par des opérateurs génétiques, le plus souvent le croisement et la mutation. Par analogie avec l évolution naturelle, les solutions candidates sont appelées individus, et l ensemble des solutions candidates est appelé la population. Chaque individu représente un solution possible, c est à dire, dans un sens, représente un vecteur de décision du problème. Cependant, un individu n est pas à proprement parlé un vecteur de décision mais encode plutôt un vecteur de décision selon une structure appropriée. Cette structure est supposée être un vecteur, un vecteur de bits ou bien un vecteur de réels, bien que d autres structures comme les arbres [30] peuvent également être utilisées ; l ensemble de tous les vecteurs possibles constitue l espace des individus I. Dans cette terminologie, la population est un ensemble de vecteurs i I, pour être plus précis, un ensemble multiple de vecteurs puisque il peut contenir plusieurs individus identiques. Dans le processus de sélection, qui peut être soit stochastique, soit totalement déterministe, les individus de faible qualité sont supprimés de la population, tandis que les individus de haute qualité sont reproduits. Le but est de diriger la recherche sur certaines portions de l espace de recherche et d augmenter la qualité moyenne à l intérieur de la population. La qualité d un individu est représentée par une valeur numérique, également appelée fitness. Notons que puisque la qualité est relative à la fonction d objectifs et aux contraintes, un individu doit d abord être décodé avant que sa fitness puisse être calculée. Cette situation est illustrée dans la figure 4. Soit un individu i I. Une fonction de mapping m encapsule l algorithme de décodage pour obtenir le vecteur de décision x = m(i) à partir de i. Appliquer f à x fournie le vecteur d objectifs correspondant sur la base duquel une valeur de fitness est assignée à i. Le croisement et la mutation ont pour but la génération de nouveaux candidats à l intérieur de l espace de recherche par la variation des solutions existantes. L opérateur de croisement prend un certain nombre de parents et crée un certain nombre d enfants par recombinaison des parents. Pour imiter la nature stochastique de l évolution, une probabilité de croisement est associée à cet opérateur. En contraste, l opérateur de mutation modifie les individus en changeant certains portions du vecteur de décision associé selon une probabilité de mutation donnée. Le croisement et la mutation s appliquent à des individus, c est à dire dans l espace de recherche, et non sur les vecteurs de décision décodés. Basé sur les précédents concepts, l évolution naturelle est simulée par un processus itératif. D abord, une population initiale est créée de manière aléatoire (ou selon un schéma prédéfini). Cette population est le point de départ du processus d évolution. Ensuite une boucle consistant en les étapes d évaluation (assignation des valeurs de fitness aux individus), de sélection, de croisement et/ou de mutation est exécutée un certain nombre de fois. Chaque itération est appelé une génération, et souvent un nombre maximum prédéfini de génération sert de critère de terminaison de la boucle. Mais d autres conditions, stagnation dans la population ou existence d individus de valeur de fitness suffisante, peuvent être utilisées pour 13
15 stopper l exécution. A la fin, le/les meilleur(s) individu(s) dans la population ou celui/ceux trouvé(s) durant le processus d évolution tout entier est/sont le résultat de l exécution de l AE. Dans ce qui suit, la structure basique d un AE est formalisée. La population P à une certaine génération t est présentée par le symbole P t, et le symbole + est utilisé comme opérateur d union ensembliste. Fonction de mapping m x=m(i) Fonction d objectif f y=f(x) individu i vecteur de décision x vecteur d objectif y Espace I des individus Espace X de décision Espace Y des objectifs Fig. 4 : Relation entre espace des individus, espace de décision et espace des objectifs. Algorithme 1 : (AE général) Entrée : N T p c p m (taille de la population) (nombre maximum de générations) (probabilité de croisement) (probabilité de mutation) Sortie : A (ensemble non dominé) Etape 1 : Initialisation : Soient P 0 = {} et t = 0. Pour c = 1,, N faire : a) Choisir i I de façon aléatoire. b) P 0 = P 0 + { i }. Etape 2 : Affectation d une valeur de fitness. Pour chaque individu i P t, déterminer le vecteur de décision x = m(i) ainsi que le vecteur d objectif y = f(x) et calculer la valeur de fitness F(i). Etape 3 : Sélection. Soit P = {}. Pour c = 1,, N faire : a) Sélectionner un individu i P t selon un schéma donné basé sur sa valeur de fitness F(i). b) P = P + {i}. La population temporaire P est appelée le groupe de reproduction. 14
16 Etape 4 : Croisement. Soit P = {}. Pour c = 1,, N faire : 2 a) Choisir deux individus i et j P et les supprimer de P. b) Croiser i et j. Les descendants résultants sont k et l tels que k, l I. c) Ajouter k et l à P avec la probabilité p c. Autrement ajouter i et j à P. Etape 5 : Mutation. Soit P = {}. Pour chaque individu i P faire : a) Muter i avec la probabilité de mutation p m. L individu résultant est j tel que j I. b) P = P + {j}. Etape 6 : Terminaison. Soit P t+1 = P et t = t + 1. Si t T ou un autre critère de terminaison est satisfait, alors A = p(m(p t )) sinon aller à l étape 2. Il doit être souligné que cet algorithme ne reflète pas un algorithme génétique dans sa forme la plus générale, la taille de la population pouvant être non constante et le croisement pouvant impliquer plus de deux individus. De plus, un grand nombre d opérateurs de sélection, de croisement et de mutation ont été proposés pour différentes représentations ou applications qui ne sont pas présentées ici. 2.2 Problèmes clés dans la recherche multi-objectifs Comme mentionné au début de ce chapitre, avec un POM, l objectif d optimisation lui-même consiste en plusieurs objectifs. Etant donné les trois objectifs présentés au début du chapitre 2, deux problèmes majeurs doivent être abordés lorsqu un AE est appliqué à l optimisation multi-objectifs : 1. Comment accomplir l assignation de la valeur de fitness à un individu ainsi que la sélection, respectivement, dans le but de guider la recherche vers l ensemble optimal de Pareto? 2. Comment maintenir une population diversifiée dans le but de prévenir une convergence prématurée et obtenir un ensemble bien distribué et bien étendu? Dans ce qui suit, une catégorisation de techniques générales qui traitent ces problèmes est présentée. Un autre problème, l élitisme, est brièvement abordé étant donné qu il est plus complexe avec les POM qu avec les POU Assignation de valeur de fitness et sélection En contraste avec l optimisation à objectif unique, où la fonction d objectif et la fonction de fitness sont souvent identiques, l assignation de la valeur de fitness et la sélection doivent considérer plusieurs objectifs en optimisation multi-objectifs. En général, on peut distinguer les AEOM (AE à optimisation multi-objectifs) où les objectifs sont considérés séparément, approches qui sont basées sur les techniques classiques d aggrégation, et les méthodes qui utilisent directement le concept de la domination de Pareto. 15
17 Sélection par échange des objectifs Au lieu de combiner les objectifs en une unique valeur de fitness, cette catégorie de AEOM échange les objectifs pendant la phase de sélection. Chaque fois qu un individu est choisi pour la reproduction, un objectif différent permet de décider quel membre de la population va être copié dans le groupe de reproduction. En conséquence, les étapes 2 et 3 de l AE général précédent, sont souvent intégrées ou exécutées alternativement. Par exemple, Schaffer [14] a proposé de remplir des portions égales du groupe de reproduction suivant les différents objectifs, tandis que Fourman [15] a implémenté un schéma de sélection où les individus sont comparés selon un ordre établi (ou aléatoire) sur les objectifs. Plus tard, Kursawe [16] a suggéré d assigner une probabilité à chaque objectif ce qui détermine si l objectif sera le critère de tri dans la prochaine étape de sélection les probabilités peuvent être définies par l utilisateur ou choisies aléatoirement dans le temps. Toutes ces approches peuvent avoir un biais vers les solutions «extrêmes» et être sensibles à des frontières optimales de Pareto non convexes [8] Sélection par agrégation avec variation des paramètres D autres implémentations d AEOM sont basées sur les techniques traditionnelles pour générer des compromis de surfaces de Pareto (cf. section 1.2). Avec ces méthodes, les objectifs sont agrégés en une seule fonction d objectifs paramétrée ; cependant, les paramètres de cette fonction ne sont pas changés pour différentes exécutions de l AE, mais varient pendant une même exécution. Certaines approches [17, 21], par exemple, utilisent la méthode des poids. Puisque chaque individu est supposé utiliser une combinaison particulière de poids (soit encodé dans l individu ou bien choisie aléatoirement), tous les membres de la population sont évalués par différentes fonctions d objectif. En conséquence, l optimisation est effectuée dans plusieurs directions simultanément. Néanmoins, les inconvénients potentiels de la méthode de scalarisation sous-jacente, (un biais vers les potions convexes de la frontière optimale de Pareto), peuvent restreindre l efficacité de tels AEOM [31] Sélection basée sur Pareto Le concept de calculer la fitness d un individu sur la base de la domination de Pareto fût suggéré par Goldberg pour la première fois en 1989 [32]. Il présenta un «croquis révolutionnaire en 10 lignes» [33] d une procédure itérative de classification : d abord tous les individus non-dominés sont assignés du rang un et temporairement effacés de la population. Ensuite, les individus non-dominés suivants, sont assignés du rang deux et ainsi de suite. Finalement, le rang d un individu détermine sa valeur de fitness. Ce qui est remarquable ici, c est que le fait que la valeur de fitness est relative à la population entière, tandis qu avec les autres techniques d agrégation, la valeur de fitness d un individu est calculée indépendamment des autres individus. Cette idée a été utilisée par de nombreux chercheurs, induisant plusieurs schémas d assignation de valeur de fitness basée sur Pareto [18, 19, 20]. Bien que cette catégorie d AEOM soit théoriquement capable de trouver n importe quelle solution optimale de Pareto, les dimensions de l espace de recherche peuvent influencer les performances de l algorithme, comme il est suggéré dans [11] : 16
18 «[ ] on ne peut pas attendre des AE basés sur Pareto qu ils fonctionnent bien sur les problèmes faisant intervenir de nombreux objectifs concurrents, ils peuvent simplement ne pas parvenir à produire des solutions satisfaisantes étant donné les grandes dimensions mises en œuvre et la taille de la surface de Pareto.» Cependant, les techniques basées sur Pareto semblent être les plus populaires dans le domaine de l optimisation multi-objectifs [25] Diversité de la population Dans le but d approximer l ensemble optimal de Pareto en une seule exécution, les optimiseurs évolutionnaires doivent effectuer une recherche multimodale où de multiples solutions largement différentes les unes des autres doivent être trouvées. Donc, maintenir une diversité dans la population est crucial pour l efficacité de l AEOM. Malheureusement, un simple AE a tendance à converger vers une solution unique et perd souvent les autres solutions en raison de trois effets [34] : 1) la pression de la sélection, 2) le bruit de la sélection, 3) la perturbation due aux opérateurs. La pression de la sélection représente le temps au bout duquel la population est complètement remplie par le même individu lorsque seulement la sélection est utilisée [35]. Le bruit de la sélection est relatif à la discordance d un schéma de sélection, tandis que la perturbation due aux opérateurs représente les effets destructeurs que le croisement et la mutation peuvent avoir (les individus de grandes qualité peuvent être perturbés). Pour surmonter ce problème, plusieurs méthodes ont été développées ; les plus fréquemment utilisées en optimisation évolutionnaire multi-objectifs sont brièvement résumé ici Partage de la fitness Le partage de la fitness [36], qui est la technique la plus souvent utilisée, a pour but de promouvoir la formulation et la maintenance de sous-populations stables (niches). Ceci est basé sur l idée que les individus dans une niche particulière, ont à se partager les ressources disponibles. Plus des individus sont localisés dans le voisinage d un certain individu, plus leurs valeurs de fitness sont dégradées. Le voisinage est défini en terme de distance d(i, j) et spécifié par le rayon de niche σ share. Mathématiquement, la valeur de fitness partagée F(i) d un individu i P est égale à son ancienne valeur de fitness F (i) divisée par son compte de niches : F' ' ( i) F( i) = (2.1) s( d( i, j)) j P Le compte de niche d un individu est la somme des valeurs de la fonction de partage (s) entre lui-même et les autres individus de la population. Une fonction de partage couramment utilisée est : 17
19 α d( i, j) s( d( i, j)) = 1 σ si d(i, j) < σ share et 0 sinon (2.2) share De plus, selon comme la fonction de distance d(i, j) est définie, on peut distinguer trois types de partage : 1) partage de fitness dans l espace des individus : d( i, j) = i j, 2) partage de fitness dans l espace de décision : d( i, j) = m( i) m( j) et 3) partage de fitness dans l espace des objectifs : d( i, j) = f( m( i)) f( m( j)) où. est une métrique de distance appropriée. Couramment, la plupart des AEOM implémentent le partage de fitness [17, 18, 19, 20, 22, 37, 38] Restriction de la reproduction De façon générale, deux individus sont choisis pour se reproduire seulement s ils sont à une certaine distance l un de l autre (donnée par le paramètre σ share ). Comme abordé précédemment, avec le partage de fitness, la distance entre deux individus peut être définie dans l espace des individus, dans l espace de décision ou dans l espace des objectifs. Ce mécanisme permet d éviter la formation d individus mortels et donc améliore les performances. Néanmoins, comme mentionné dans [11], cela ne semble pas répendu dans le domaine des AEOM [17, 18, 39] Isolation par la distance Ce type de mécanisme de diversification assigne à chaque individu une position [40] où en général deux approches peuvent être distinguées. Soit, une structure spatiale est définie sur une population de telle manière que des niches spatiales peuvent évoluer dans la même population, soit il existe plusieurs populations distinctes qui échangent uniquement occasionnellement des individus (migration). Poloni [41], par exemple, utilise un AE distribué avec plusieurs petites populations, tandis que Laumanns, Rudolph et Schwefel [29] ont structuré la population par l emploi d un graphe, un tore à deux dimensions, où chaque individu est associé à un nœud différent La surspécification Avec cette méthode, l individu contient des parties actives et des parties inactives : les premières spécifient le vecteur de décision, les dernières sont redondantes et ont aucune fonction. Puisque les parties inactives peuvent devenir actives et vice et versa durant l évolution, l information peut être cachée dans un individu. La diploïdie [32] est un exemple de surspécification qui est utilisée dans l AEOM proposé par Kursawe dans [16]. 18
20 La réinitialisation Un autre technique pour prévenir la convergence prématurée est de réinitialiser la totalité ou certaines parties de la population après un certain temps ou à chaque fois que la recherche stagne. Par exemple, Fonseca et Fleming [42] ont présenté une formulation unifiée d optimisation évolutionnaire multi-objectifs où à chaque génération un petit nombre d individus immigrants choisis aléatoirement est introduit dans la population L entassement Finalement, l entassement [43] et ses dérivés semblent être rarement implémentés dans les AEOM [44]. Ici, les nouveaux individus (les enfants) remplacent les individus similaires dans la population. En contraste avec l algorithme 1, la population n est pas entièrement soumise à la sélection, au croisement et à la mutation mais seulement quelques individus sont considérés à la fois L élitisme De Jong [43] a suggéré de toujours inclure le meilleur individu de la population P t dans la population P t+1 dans le but de prévenir sa perte due aux effets d échantillonnage ou aux perturbations des opérateurs. Cette stratégie, qui peut être étendue en copiant les b meilleures solutions à la génération suivante, est appelé élitisme. Dans ses expérimentations, De Jong a trouvé que l élitisme peut améliorer les performances d un algorithme génétique sur des fonctions unimodales, tandis qu avec les fonctions multimodales, il peut causer une convergence prématurée. En optimisation évolutionnaire multi-objectifs, l élitisme joue un rôle important. L incorporation de l élitisme dans un AEOM est plus complexe qu en optimisation mono-objectifs. Au lieu d un meilleur individu, il y a un ensemble d élites dont la taille peu être considérable comparée à celle de la population, par exemple, lorsque l ensemble optimal de Pareto contient un nombre infini de solutions. Ce fait met en évidence deux questions dans ce contexte : 1) Population ensemble d élites : Quels individus sont pris pour aller dans l ensemble d élites et pour combien de temps? 2) Ensemble d élites population : Quand et comment les membres de l ensemble d élites sont réinsérés dans la population? En général, deux approches basiques d élitisme peuvent être rencontrées dans la littérature sur les AEOM. Une stratégie qui utilise directement l idée de De Jong, consiste à copier les individus de la population P t vers la population P t+1 dont les vecteurs de décisions sont nondominés [45]. Quelquefois, une variante plus restrictive est implémentée où seulement les k individus dont les vecteurs de décisions correspondants maximisent un des k objectifs constituent l ensemble d élites [38, 46, 47]. La sélection dénommé «sélection ( λ + µ )» principalement utilisée dans le domaine des stratégies d évolution [35], appartient à cette classe de stratégies d élitisme. Par exemple, Rudolph [26] a examiné une version simplifiée de l AEOM présenté dans [16] qui est basé sur la sélection (1 + 1). 19
21 Un concept également souvent utilisé consiste à maintenir un ensemble externe P d individus dont les vecteurs de décision sont non-dominés parmi toutes les solutions générées. Dans chaque génération, un certain pourcentage de la population est remplacé par les membres de l ensemble externe ces membres sont soit sélectionnés de manière aléatoire [21, 48], soit suivant d autres critères, tels que la période pendant laquelle un individu est resté dans l ensemble [24]. Puisque l ensemble externe peut être considérablement plus grand que la population, Parks et Miller [24] permettent à un individu d être copié dans cet ensemble uniquement si celui-ci est suffisamment di-similaire avec tous les membres de l ensemble d élites. Occasionnellement, les deux approches ci-dessus sont appliquées en même temps [38, 47]. 3. Obtention et analyse de nuages de points présentant des frontières de Pareto L objectif de ce chapitre est la présentation de plusieurs graphes obtenus à partir de différents critères présentés par des ensembles d individus utilisés dans un algorithme génétique appliqué à la classification ; l analyse de certains de ces graphes est faite lorsque ceux-ci présentent une frontière de Pareto. Ces graphes joints en annexes fournissent les représentations d individu dans le plan suivant deux critères par graphe. Chaque losange sur un graphe représente un individu dont l ensemble des gènes est initialisé de manière aléatoire. La position d un individu dans le plan dépendant des valeurs des deux critères le caractérisant. Les critères utilisés sont le support, la confiance, la sensibilité, la spécificité, la couverture et la J-Mesure. L objectif étant d optimiser simultanément les deux critères. Le tableau cidessous présente les différents couples de critères formés ainsi que les numéros des figures correspondantes. yy xx Confiance Support Sensibilité Spécificité Couverture J-Mesure Confiance Support Figures 1a et 1b Sensibilité Figures 2a et 2b Figures 6a et 6b Spécificité Figures 3a et 3b Figures 7a et 7b Figures 10a et 10b Couverture Figures 4a et 4b Figures 8a et 8b Figures 11a et 11b Figures 13a et 13b J-Mesure Figures 5a et 5b Figures 9a et 9b Figures 12a et 12b Figures 14a et 14b Figures 15a et 15b Les quinze couples de critères utilisés pour obtenir les graphes Ce chapitre présente une description de la base à partir de laquelle les critères des chromosomes sont calculés et une description des individus utilisés. Ensuite la sémantique de chacun des critères utilisés ainsi qu une définition formelle de ceux-ci sont abordées. Pour finir, une interprétation des graphes présentant une surface de Pareto est effectuée. 20
22 3.1 Description de la base utilisée La base comporte des descriptions d espèces vivantes selon quinze caractéristiques (exemple : le fait d avoir des plumes, de pondre des œufs, d être domestique ) Chacune de ces caractéristiques est représentée par un attribut binaire. Chaque description appartient à une des sept classes suivantes : amphibien, oiseau, poisson, insecte, invertébré, mammifère et reptile Description d un individu Un individu, qui dans le cas présent est un chromosome comportant au moins un gène, représente une règle de classification. Sa forme est la suivante : I : A C avec : I : l individu A : l antécédent de la règle qui est de la forme : Gi... Gj avec i < j et où Gk est le k ème gène a valeur binaire de l individu. Si la valeur de ce gène est «vraie», l individu a la caractéristique correspondante et inversement si la valeur de ce gène est «false». C : la classe prédite par la règle Sémantiques et définitions des critères utilisés Support - Sémantique : Le support d un chromosome I, noté Supp(I) représente la proportion d entrées e de la base B contenant I. - Définition : { e B / I e } Supp(I) = B avec B le nombre d entrées dans B Confiance - Sémantique : La confiance d un chromosome I, notée Conf(I) représente la probabilité que la règle représentée par le chromosome I prédise la classe C sachant A est vérifié. - Définition : Conf(I) = Supp( A C) Supp( A) avec Supp(A C) = Supp(I). 21
23 Sensibilité - Sémantique : La sensibilité d un individu I notée Se(I) représente la proportion d entrées de la base qui sont bien classées par la règle représentée par l individu I. - Définition : Soient les critères suivants utilisés pour calculer la sensibilité et la spécificité : V p (vrai positif) : le nombre de fois où la règle prédit C sachant que A est vrai ; F p (faux positif) : le nombre de fois où la règle prédit C sachant que A est faux ; V n (vrai négatif) : le nombre de fois où la règle ne prédit pas C sachant que A est vrai ; F n (faux négatif) : le nombre de fois où la règle ne prédit pas C sachant que A est faux. Se( I) = Vp Vp + Fn La présence de V p au dénominateur se justifie pour normaliser Se(I) Spécificité - Sémantique : La sensibilité d un individu I notée Sp(I) représente la proportion d entrées de la base qui sont mal classées par la règle représentée par l individu I. - Définition : Sp( I) = Vn Vn + Fp La présence de V n au dénominateur se justifie pour normaliser Sp(I) Couverture - Sémantique : La couverture (qui est le «contraire» de la confiance) d un chromosome I, notée couv(i) représente la probabilité que la règle représentée par le chromosome I ait A vrai sachant que la classe C est prédite. - Définition : Couv(I) = Supp(A C) / Supp(C) 22
24 J-Mesure - Sémantique : La J-Mesure d un individu I permet de mesurer le degré d intérêt de la règle représentée par cet individu. - Définition : J-Mesure(I) = P(A).a avec : a = Conf( I) Conf( I). log Supp( C) + (1 1 Conf( I) Conf( I)). log 1 Supp( C) et P(A) la probabilité d avoir A. Le terme P(A) favorise la généralité de la règle car plus ce terme est proche de un, plus la règle est «présente». 3.4 Interprétation des graphes Chaque graphe présente les deux critères utilisés ainsi que le coefficient de corrélation du nuages de points. Chaque nuages est composé de points, cette valeur ayant été choisie arbitrairement. Dans le but de pouvoir apprécier la distribution des points dans le plan, il est nécessaire d éviter que plusieurs individus n aient les mêmes critères, ceux-ci sont bruités par l ajout d une valeur δ avec δ [... ] ; la valeur 1 ayant 50 été déterminé de manière empirique ; en effet, c est une des valeurs offrant une bonne lisibilité des points sur le graphe. Le fait que plusieurs individus pourtant différents aient les mêmes critères, est dû à la petite dimension de la base comparativement au nombre de points obtenus pour tracer les graphes. Parmi les quinze graphes joints, seuls les graphes des figures 2a, 2b, 12a et 12b présentent des surfaces de Pareto et c est eux qui nous intéressent ici. Les autres graphes mettant simplement en évidence des couples de critères qui sont de «mauvais» candidats à l optimisation multiobjectifs étant donné qu un critère ayant été optimisé (voir maximisé) ne sera pas pénalisé si l autre critère est lui aussi optimisé (voir maximisé) Chaque figure comporte deux graphes : un représentant les individus prédisant la classe «mammifère» de la base et l autre prédisant la classe «oiseau». La première classe étant la classe la plus présente dans la base. Ce choix n a pas de raison autre que celui d insister sur le fait que l aspect global d un nuage pour deux critères (dans le cas présent), est indépendant de la classe prédite mais dépendant des critères employés Interprétation des graphes de la figure 2 Les deux critères utilisés sont la confiance (en abscisse) et la sensibilité. Une grande quantité d individus ont une confiance maximale pour une sensibilité inférieure ou égale à 0.45 environ (en ce qui concerne la classe «mammifère») et inférieure ou égale à 0.22 environ (en ce qui concerne la classe «oiseau»). Au niveau de la frontière de Pareto, lorsque la confiance 23
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