Rapport sur l offre de formation «licence professionnelle»

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1 Section des Formations et des diplômes Rapport sur l offre de formation «licence professionnelle» de l Université Paris-Sud Vague E Campagne d évaluation

2 Section des Formations et des diplômes Pour l AERES, en vertu du décret du 3 novembre , Didier Houssin, président Jean-Marc Geib, directeur de la section des formations et diplômes Au nom du comité d experts «Licence professionnelle» de l Université Paris-Sud, son président, Christian Genre 8 Le président de l AERES «signe [...], les rapports d'évaluation, [...] contresignés pour chaque section par le directeur concerné» (Article 9, alinea 3 du décret n du 3 novembre 2006, modifié).

3 Préambule L Université Paris-Sud est une université pluridisciplinaire qui compte environ étudiants qui se répartissent sur cinq domaines : 45 % en Sciences et Sciences pour l ingénieur, 25 % en Santé, 25 % en Sciences économiques et gestion, 4 % en STAPS et 1 % en Lettre, langue et Sciences humaines. Elle est composée de cinq UFR (Sciences, Droit, Médecine, Pharmacie, STAPS), d une école d ingénieur, de trois IUT (Cachan, Orsay, Sceaux) et comporte cinq sites géographiques : Orsay, Sceau, Chatenay-Malabry, Kremlin-Bicètre, Cachan. Située proche du plateau de Saclay, elle bénéficie d un fort adossement aux laboratoires de recherche (campus Paris- Saclay) et profite du dynamisme du sud parisien dans les domaines des technologies de l information, des systèmes embarquées (automobile, aéronautique, espace), de la physique, de la santé et de la biologie. L Université Paris-Sud propose 33 licences professionnelles ; ce qui correspond à une augmentation de sept par rapport au nombre de spécialités proposées dans le précédent contrat. Dans sa déclaration de politique générale, l Université veut renforcer l aide à l insertion, notamment en développant la formation par apprentissage. Sur les 27 licences professionnelles qui font l objet de la présente évaluation, 24 pratiquent la formation par alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation). SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6 SP7 SP8 Total SP1 Agriculture, pêche, forêt et espaces verts SP2 Production et transformations SP3 Génie civil, construction, bois SP4 Mécanique, électricité, électronique SP5 Echange et gestion SP6 Communication et information SP7 Services aux personnes SP8 Services aux collectivités L évaluation a porté sur les dossiers de licences professionnelles ouvertes à la rentrée 2011 et antérieurement, soit 27 dossiers. 1 Offre de formation et modalités pédagogiques Appréciation : Les licences professionnelles sont principalement portées par le secteur Sciences, technologie et santé (STS) pour plus de 80 % des spécialités, ce qui correspond au taux de 70 % d étudiants de l université inscrits dans ce domaine STS. A l exception du secteur 3 «génie civil», tous les secteurs professionnels sont concernés par ce type de formation. D une manière générale, les objectifs pédagogiques sont bien définis et les métiers visés sont clairement décrits dans les dossiers, ce qui conduit à des formations cohérentes ; les formations proposées sont justifiées et pour la plupart adaptées à la demande des professionnels partenaires. En effet, les spécialités proposées répondent parfaitement au contexte économique régional et tirent profit de l environnement proche de l université en termes d industrie et de recherche : santé/biologie/chimie, systèmes embarqués, TIC, services aux entreprises (informatique, RH, ). Pour améliorer l insertion professionnelle au niveau Licence, l université a développé des formations par la voie de l alternance. Cette politique permet de mettre en contact le tuteur pédagogique, l apprenant et le maître de stage, ce qui a de réelles conséquences sur l évolution de la pédagogie dans les formations. Les deux-tiers de ces licences sont portées par les IUT, ce qui confère un caractère très professionnalisant à ces formations. De nombreuses certifications professionnelles sont proposées : LabView, Microsoft, BASICS, D une manière générale, l attractivité envers les étudiants de licence générale L2 reste très faible à l exception des deux spécialités Remise en forme et loisirs sportifs associés : responsable d équipes et de projets et Administrateur de parc informatique, portées respectivement par les UFR STAPS et Sciences. Un dispositif particulier d aide à la recherche de contrats d alternance est mis en place par la spécialité Intégrateur de systèmes de traitement de l information pour favoriser la candidature des L2. On notera un taux de réussite important sur l ensemble des formations. 3

4 Enfin, six spécialités ne respectent pas l arrêté de Il s agit des spécialités Chimie organique et bioorganique : de la conception à la valorisation et Echange et gestion, gestion des entreprises et des organisations (volume du projet tuteuré), Contrôle industriel et systèmes embarqués temps réels (modalités d attribution du diplôme), Ingénierie & CAO (volume d enseignement par les professionnels trop faible), Instrumentation et réactifs de laboratoire et Gestion environnementale du paysage végétal urbain (coefficient des modules). Points forts : Formation par alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation) pour la plupart des licences professionnelles. Bonne intégration dans le tissu économique régional. Taux de réussite important. Point faible : Non-respect de l arrêté de 1999 pour certaines spécialités. 2 Insertion professionnelle Appréciation : L insertion professionnelle immédiate est effective pour 11 des 27 licences professionnelles évaluées. En effet, pour ces 11 spécialités, on observe un taux d insertion professionnelle au-delà de 65 %, des poursuites d études maîtrisées et une bonne adéquation entre les emplois occupés et les métiers initialement visées. Pour quatre spécialités, il y a une bonne adéquation entre les besoins des entreprises et la formation dispensée, les taux d insertion sont également bons, mais les poursuites d études ne sont pas maîtrisées. Enfin, quatre spécialités sont de véritables plates-formes de poursuites d études et ne répondent donc pas aux objectifs d insertion immédiate des licences professionnelles. Conformément à la volonté de l université, la quasi-totalité des spécialités sont ouvertes à l alternance à l exception de licences professionnelles Animation et politique de la ville : responsable de structures et de projets, Remise en forme et loisirs sportifs associés : responsable d équipes et de projets, et Gestion des ressources Humaines à l international. Cette ouverture à l alternance, dans le cas de l apprentissage, favorise pour certaines spécialités la poursuite des études en Master par reconduction des contrats d apprentissages. C est le cas par exemple pour les spécialités Métiers du commerce industriel et Programmation en environnement réparti. Les enquêtes d insertion professionnelle menées par les porteurs des licences sont généralement de qualité avec un effort particulier pour assurer le suivi des diplômés dans le temps. On peut citer par exemple la mise en place d un groupe de discussion pour la spécialité Gestion industrielle et logistique. Les enquêtes locales sont en cohérence avec les enquêtes nationales lorsque celles-ci figurent dans le dossier. A noter cependant quelques erreurs de taux d insertion : la poursuite d études en apprentissage est considérée par quelques porteurs comme de l insertion professionnelle, ce qui n est pas le cas et ne correspond pas aux objectifs des licences professionnelles. Les enquêtes nationales effectuées par l Observatoire et transmises aux responsables de formation sont parfois inexploitables car les tableaux fournis dans les dossiers cumulent les résultats des spécialités d un même secteur : c est le cas des licences professionnelles sous les dénominations nationales Industries chimiques et pharmaceutiques et Systèmes informatiques et logiciels. Ce fait est regrettable car les analyses restent incomplètes en particulier s agissant de l insertion à plus long terme (à 30 mois). Les emplois occupés sont en adéquation avec la formation dispensée à l exception de quelques spécialités. Par exemple, pour la spécialité Gestion environnementale du paysage végétal urbain, les emplois occupés ne nécessitant pas une formation de niveau Bac+3, les étudiants se tournent vers des poursuites d études. Pour la spécialité Intégrateur de systèmes de traitement de l information, les emplois occupés sont de bon niveau mais pas dans les métiers cibles identifiés. Dans ce cas précis, une réflexion est d ailleurs en cours pour mettre la spécialité en cohérence par rapport aux demandes du marché de l emploi. Points forts : Suivi efficace des diplômés par les porteurs de licence. Bons résultats d insertion et de professionnalisation pour 11 spécialités sur 27. Adéquation des postes occupés avec les métiers cibles des spécialités. 4

5 Points faibles : Poursuite des études non maîtrisée. Enquêtes nationales ne permettant pas toujours d obtenir les informations spécialité par spécialité. 3 Lien avec les milieux professionnels Appréciation : De nombreuses conventions sont signées avec les Centres de Formations des Apprentis (CFA), et des partenariats ; toutefois pas toujours formalisés, existent avec des grandes entreprises (Renault, Orange, ) ou des associations professionnelles (Association Nationale des DRH, Syndicat des Biologistes, ). Pour les spécialités ayant mis en place ces accords, les professionnels sont au cœur du fonctionnement des licences professionnelles : participation au conseil de perfectionnement (il en existe pour 17 spécialités), aux jurys, au recrutement et bien sûr à l enseignement. Pour ce dernier point, la situation est assez inégale et l on constate que des spécialités n atteignent pas le seuil réglementaire de 25 % (notamment pour les spécialités Ingénierie & CAO et Contrôle industriel et systèmes embarqués temps réels avec moins de 15 % de l enseignement assuré par les professionnels). A l extrême, pour la spécialité Optique professionnelle, 90 % des cours sont assurés par les professionnels, rendant ainsi quasi inexistant son caractère universitaire. De même, pour certaines spécialités, les professionnels impliqués n enseignent pas dans leur cœur de métier ou dans des modules professionnalisants. Quelques spécialités dépendent très fortement d un secteur industriel (Robotique, conception et intégration des systèmes) ou d une entreprise (Chimie organique et bioorganique : de la conception à la valorisation). Il leur faudra veiller à se diversifier (démarche déjà entreprise pour la licence professionnelle Robotique, conception et intégration des systèmes) afin d éviter un arrêt brusque des débouchés pour leurs apprenants en cas de retournement économique. A souligner la pertinence des partenariats mis en place par la spécialité Chimie analytique. Cela lui permet de bénéficier d un accès à des travaux pratiques et de permettre aux étudiants d assister à trois ou quatre conférences dans leur cursus. Points forts : Partenariats pertinents en cohérence avec les objectifs des spécialités. Bonne implication des professionnels dans le fonctionnement des spécialités. Points faibles : Seuil de 25 % des enseignements réalisés par les professionnels non respecté pour certaines spécialités. Enseignements confiés aux professionnels ne portant pas sur le cœur de métier, pour quelques spécialités. 4 Pilotage des licences professionnelles Appréciation : Dans sa déclaration de politique générale, l Université Paris-Sud déclare vouloir, en matière de formation, développer trois axes stratégiques : consolider l offre de formation, améliorer la qualité et renforcer l attractivité. Parmi les moyens proposés pour la mise en œuvre, il s agit de prendre en compte l insertion professionnelle comme critère de validation de l offre de formation. Ainsi, durant le dernier contrat, l Université Paris-Sud a développé, notamment pour les licences professionnelles, la formation par apprentissage. Si on ne peut qu adhérer à cette déclaration de politique générale, il faut cependant noter une disparité au niveau du pilotage de chaque formation de licence professionnelle. D une manière générale, les équipes pédagogiques sont bien identifiées mais le pilotage repose fréquemment sur les épaules du seul responsable de la formation. Un tiers des formations sont dépourvues de conseil de perfectionnement, ce qui prive ces formations de disposer d un outil essentiel pour piloter correctement la formation. 5

6 Dans le cas de la spécialité Optique professionnelle qui est délocalisée sur 11 sites, la simple mise en place de correspondants relais et d une réunion annuelle de coordination est insuffisante pour assurer un fonctionnement homogène. Il serait souhaitable de renforcer le pilotage par, a minima, la création d un conseil de perfectionnement ou un dispositif de pilotage plus fin. De la même façon, pour les spécialités en partenariats avec l Ecole Supérieure des Techniques de Biologie Appliquée (ESTBA), la coordination avec l université est à renforcer. Pour certaines spécialités (Optique professionnelle, Sécurité des réseaux et des systèmes informatiques, Contrôle industriel et systèmes embarqués temps réel, Métiers du commerce industriel, Gestion industriel et logistique, Robotique conception et intégration de systèmes, Administrateur de parc informatique), la composition de l équipe pédagogique est déséquilibrée : les enseignants-chercheurs n interviennent pas ou peu dans les enseignements, ce qui nuit au caractère académique des formations. La démarche qualité initiée pour l ensemble des formations est à souligner : elle se traduit par une autoévaluation et par l évaluation des enseignements par les étudiants. Elle est cependant très variable d une formation à l autre et le processus ne semble pas abouti car peu de spécialités s approprient les résultats pour faire évoluer les formations. Il est aussi regrettable que d autres indicateurs ne soient pas pris en compte : origine des candidats, insertion professionnelle, taux de poursuite d études, pour aboutir à une réflexion cohérente de l évolution des formations. Au niveau attractivité, de par la notoriété de l Université Paris Sud, il faut noter que la sélection à l entrée des licences est très sévère. Néanmoins, on constate, sans que ce soit surprenant, que les BTS s orientent préférentiellement vers les formations supportées par les UFR, à l inverse des DUT qui rejoignent des formations supportées par les IUT. On notera cependant qu un effort a été fait envers les L2, notamment pour les formations qui avaient eu cette recommandation lors de la précédente évaluation. Dans certaines spécialités, la forte sélection des candidats conduit à des effectifs en deçà des capacités réelles d accueil. Les recommandations, émises lors de la précédente évaluation, ont été en général suivies d effets, cependant il est surprenant que plusieurs responsables font état de n en avoir jamais eu connaissance. Pour l ensemble des formations, le taux de réussite est très élevé, et très souvent proche de 100 %, certainement dû au fait que le taux de sélection est très élevé à l entrée. Points forts : Formation par apprentissage quasi-généralisée. Attractivité importante. Taux de réussite élevé. Points faibles : Pas ou peu de dispositifs de pilotage pour un tiers des spécialités. Pas ou peu d enseignants chercheurs dans certaines spécialités. 5 Appréciation globale et recommandations pour l établissement L offre de formation en licence professionnelle de l Université Paris-Sud est bien intégrée dans l offre globale de l établissement et propose une professionnalisation en cohérence avec le tissu économique régional. Cependant, pour un tiers des spécialités, les poursuites d études sont trop nombreuses alors que l insertion professionnelle pour ces mêmes spécialités ne pose généralement pas de problème. Une analyse du positionnement de ces spécialités par rapport à l offre Master permettrait de mieux maîtriser ces poursuites d études. Les partenariats sont pertinents mais pourraient être mieux exploités pour certaines spécialités. En effet, dans certains cas, malgré un partenariat avec de grandes entreprises, les volumes d enseignement confiés aux professionnels ne sont pas suffisants ou ne portent pas sur des modules professionnalisants. 6

7 A l opposé, certaines spécialités perdent leur caractère académique, la présence d enseignant-chercheur dans les équipes pédagogiques devenant symbolique. Le pilotage au niveau de l université devrait veiller à un bon équilibre entre enseignements dispensés par des universitaires et enseignements de spécialité dispensés par des professionnels. Au-delà du volume horaire, le type de cours dispensé par l une ou l autre des catégories d enseignants est à analyser finement. Le pilotage des spécialités est dans l ensemble satisfaisant. Cependant, la généralisation des conseils de perfectionnement permettrait d homogénéiser les pratiques. L attractivité est forte avec des taux de sélection allant jusqu à 1/20. Une analyse devrait être menée sur la corrélation entre cette forte sélection et le taux de poursuite d études. La sélection des candidats prend-elle suffisamment en compte la volonté d insertion professionnelle des candidats? Quelques modifications sont à faire pour que l ensemble de l offre de formation en licence professionnelle soit conforme à l arrêté de Ce rapport a été établi suite à l évaluation des spécialités de licences professionnelles de l établissement et après les entretiens sur l offre de formation qui se sont déroulés lors de la visite par l AERES, les 8, 9 & 10 avril

8 Observations transmises par les établissements

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