Marcher dans l histoire

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1 Marcher dans l histoire Le 104 e Régiment d infanterie (Nouveau-Brunswick) et la guerre de 1812 Guide de l'enseignant ou de l'enseignante pour le coffret éducatif sur la guerre de

2 Table des matières 1. Une histoire authentiquement canadienne le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick Aperçu des documents et artéfacts contenus dans le coffret Introduction détaillée à la guerre de 1812 et au rôle que le Nouveau-Brunswick y a joué Guide thématique des liens avec le programme d études Liste de ressources et de lectures sur la guerre de Historica Dominion Guide pédagogique national de la guerre de dans le coffret

3 Parcs Canada: Derek Fitzjames Une histoire authentiquement canadienne le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick En juin 1812, les États-Unis déclarèrent la guerre à la Grande-Bretagne, déclenchant un conflit de 30 mois qui fut disputé en mer et sur la longue frontière terrestre en Amérique du Nord. L entrée en guerre sema la crainte au Nouveau-Brunswick, où l on se mit sur un pied d alerte et procéda à des préparatifs. Mais la guerre terrestre ne parvint pas jusqu ici; c est plutôt le Nouveau-Brunswick qui alla à la guerre. L hiver de 1813 fut marqué par des froids extrêmes et d abondantes chutes de neige. De février à avril, le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick marcha plus de kilomètres de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, à Kingston, dans le Haut-Canada (Ontario), pour prêter main-forte aux troupes britanniques et bloquer une invasion projetée par les Américains. Cette épreuve, réalisée par un régiment de soldats pauvrement vêtus, souffrant d engelures et rongés par la faim, constitue un exploit remarquable dans les annales militaires. Ces soldats durent lutter contre les éléments avant de combattre l ennemi, ce qui rend leur histoire authentiquement canadienne. Les Américains menèrent une série d invasions au cours de l été et de l automne de 1812 pour tenter de s emparer de l Amérique du Nord britannique, mais les Britanniques repoussèrent chacun de leurs assauts. Lorsque l hiver s installa en 1812, les Britanniques apprirent que les Américains planifiaient une offensive majeure pour le printemps de L armée britannique avait besoin de renforts, mais le fleuve Saint-Laurent, la voie d accès habituelle, était déjà gelé et fermé à la navigation. Les officiers supérieurs du Haut-Canada se souvinrent du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick et conclurent qu il était la réponse à 1

4 Hutte du 104 e : Drew Kennickell Illustration leur problème. Au début de 1813, le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick reçut l ordre de se préparer à se mettre en marche. Près de 600 soldats et officiers partirent de Fredericton à compter du 16 février Ils avaient été recrutés à différents endroits tels que le Nouveau- Brunswick, l Île-du-Prince-Édouard, le Bas et le Haut-Canada et l Écosse et provenaient de tous les horizons de vie, depuis de riches officiers jusqu à des indigents qui ne pouvaient compter que sur le service militaire pour gagner leur pain quotidien. Les hommes quittèrent leur garnison de Fredericton par compagnies de 100 soldats à un jour d intervalle pendant six jours, marchant en file indienne et tirant des toboggans chargés de provisions et de mousquets, pendant que les clairons jouaient l air du chant de départ traditionnel «The Girl I Left Behind Me» (La fille que j ai laissée derrière moi). La marche se déroula pendant l hiver le plus froid et le plus neigeux qu on ait connu depuis 20 ans. Chaque groupe devait battre une nouvelle piste, car les traces de la compagnie précédente avaient été ensevelies sous la neige au cours de la nuit. Les sept premiers jours, les hommes trouvèrent refuge pour la nuit dans des maisons et des granges situées sur leur parcours. Mais dès le huitième jour, ils affrontèrent les contrées sauvages en amont du fleuve Saint-Jean, et ils durent chaque soir creuser des trous de cinq pieds (1,5 m) dans la neige à l aide de leurs raquettes et couper des perches pour construire un toit au-dessus de leurs huttes, car la température baissait sous -27 C. Pour se protéger du froid, ils n avaient qu un feu et une couverture de laine élimée. Le régiment arriva à Kingston, dans le Haut-Canada, à compter du 12 avril 1813 après avoir parcouru plus de km en 55 jours, couvrant une distance moyenne de 27 km par jour. De nombreux hommes souffrirent d engelures et d autres maux dus aux rigueurs d un si long 2

5 périple en raquettes. Pourtant, un seul soldat, qui était presque certainement malade avant son départ de Fredericton, mourut au cours de la marche, à Woodstock. Le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick participa à la plupart des batailles les plus connues de la guerre de 1812, y compris la bataille de Lundy s Lane, l attaque contre le fort Érié et la bataille de Beaver Dams, célèbre pour la contribution de Laura Secord. Après la guerre, une centaine d anciens membres du régiment revinrent au Nouveau-Brunswick et 50 d entre eux reçurent une concession de terre dans la colonie militaire fondée entre Grand-Sault et Presqu Ile, au bord du fleuve Saint-Jean. Une quinzaine d autres se virent octroyer une concession de terre entre Fredericton et St. Andrews. Avec l aide du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick, les provinces de l Amérique du Nord britannique firent front commun pour repousser les attaques des États-Unis d Amérique. Les liens qui ont forgé la nation commencèrent alors à prendre forme, traçant la voie vers la Confédération canadienne, qui vit le jour 55 ans plus tard, le 1 er juillet

6 Aperçu des documents et artéfacts contenus dans le coffret L histoire de la guerre de 1812 offre de nombreuses pistes d exploration et peut servir de complément à divers résultats d apprentissage. La collection d artéfacts reproduits et de documents contenus dans cette trousse fournit une approche variée et interdisciplinaire pour étudier l histoire de ce conflit, en particulier en ce qui a trait au Nouveau- Brunswick. Le contenu du coffret se prête bien à l étude des concepts liés à la citoyenneté et des différences sociales, ainsi qu à des études comparatives entre 1812 et l ère moderne. Dans le cadre des initiatives de commémoration de la guerre de 1812 lancées par le Canada, la Société du fleuve Saint-Jean a élaboré des coffrets éducatifs entourant cet événement important de l histoire provinciale et nationale. Ces trousses ou coffrets visent à accroître les connaissances historiques sur ce moment charnière de l édification de la nation canadienne *. Chaque coffret contient des reproductions d artéfacts et des documents représentant le conflit et ceux qui y participèrent, selon le point de vue du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick. Il comprend aussi du matériel qui établit une comparaison entre 1812 et l ère moderne. Grâce aux éléments qui le composent, le coffret veut permettre aux éducateurs et aux éducatrices d explorer des aspects de la guerre de 1812 afin d enrichir l enseignement des divers résultats d apprentissage visés par les programmes de sciences humaines du * Ce coffret éducatif a reçu l approbation du ministère de l Éducation et du Développement de la petite enfance. Il ne fait pas partie du matériel officiel du programme d études mais fournit plutôt du matériel d appoint. Toutes les références aux résultats visés par le programme d études et autres références similaires sont des liens indiqués à titre suggestif seulement et n ont pas été officiellement endossées par le ministère de l Éducation. 4

7 Nouveau-Brunswick. Même si la trousse adopte l optique des sciences humaines, les concepts et les documents qu elle contient peuvent servir de complément dans d autres matières. La trousse est conçue selon une structure ouverte pour donner aux éducateurs et aux éducatrices la liberté d utiliser toutes ses composantes ou seulement certaines d entre elles, comme bon leur semblera, afin d atteindre les objectifs d apprentissage. La trousse éducative s adresse particulièrement aux élèves de la 4 e année, mais les élèves des 3 e, 4 e et 5 e années pourront y trouver des renseignements utiles. DESCRIPTION DÉTAILLÉE DU CONTENU DU COFFRET Le coffret Par sa conception, le coffret de bois ressemble à un coffre de soldat de Il a été fabriqué à la main par M. Doug Hall, de Gagetown, au Nouveau-Brunswick. Chaque composante ayant servi à la fabrication de cette boîte a fait l objet d une recherche visant à assurer son exactitude historique. Le bois entrant dans la fabrication de la boîte a été scié à l usine Reid, située au bord du fleuve Saint-Jean juste au sud de Gagetown. La cheminée de l usine est tout ce qui reste de nos jours sur le site, mais la scierie était un important employeur dans la région de Gagetown de 1919 à C était une scierie typique de l époque, vers laquelle on acheminait les billots de bois en les faisant flotter sur le fleuve. Fait incroyable mais vrai, le bois utilisé dans la fabrication de cette boîte provient d un arbre qui a commencé à pousser en Il n y a aucun clou dans cette boîte, qui a été assemblée à l aide de chevilles. Les côtés sont renforcés de fer et les poignées et les pentures sont en cuir. Le monogramme sur la boîte est la flèche du roi George, une marque couramment apposée sur les biens du gouvernement produits sous son règne. 5

8 DOCUMENTS Biographies de soldats du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick La Société du fleuve Saint-Jean a réuni les biographies de 36 soldats du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick. La Société a embauché un historien, qui a effectué des recherches sur l histoire de ces soldats dans les Archives provinciales du Nouveau- Brunswick et d autres sources. Il a ensuite rédigé les biographies dans une langue simple et à la première personne pour permettre aux élèves de découvrir l histoire à travers les yeux de soldats qui firent la marche. Les descendants de membres du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick Une centaine de soldats du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick, en plus de soldats provenant d autres régiments, s établirent au Nouveau-Brunswick après la guerre de Cette liste énumère les noms de ces anciens combattants de la guerre de 1812 qui s établirent au Nouveau-Brunswick. Beaucoup de ces noms sont encore communs dans la région. Peut-être que tu as le même nom qu un ancien soldat du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick et que tu partages avec lui un héritage commun. La structure d un régiment de l armée britannique lors de la guerre de 1812 La plus importante composante de l armée britannique en 1812 était les régiments. L armée était un reflet de la société où elle était levée. Le document d accompagnement examine l organisation d un régiment ainsi que les grades et l échelle salariale dans l armée. Lettres d officiers du 104 e Découvre l histoire telle que l ont racontée ceux qui étaient là. La trousse comprend trois lettres décrivant la marche, qui furent rédigées par trois de ses participants. Les récits d Andrew Playfair, de Charles Rainsford et de John Le Couteur fournissent aux lecteurs modernes la meilleure description de cet événement marquant de l histoire canadienne. 6

9 Compte rendu de l entente de neutralité avec les Premières Nations Deux des trois peuples autochtones du Nouveau-Brunswick demeurèrent neutres durant la guerre de Tant les Passamaquoddy que les Wolastoqiyik conclurent une entente de neutralité, qui fut enregistrée par Jonathan Odell, le secrétaire provincial de l époque. Les vivres du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick Les soldats du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick avaient une alimentation différente de celle des civils de l époque et très différente de ce que les gens mangent de nos jours. Ce document compare la nourriture des soldats pendant la marche et les habitudes alimentaires de l époque actuelle, et il se prête à d autres comparaisons. Il peut aussi alimenter une discussion sur les contraintes dont il faut tenir compte lorsqu on doit emballer de la nourriture pour de longs voyages. Les Recettes du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick Napoléon Bonaparte, empereur de France, aurait affirmé qu «une armée marche à son estomac». Il en allait de même pour le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau- Brunswick. La trousse comprend une description des rations et des vivres dont disposait le régiment lors de sa célèbre marche jusqu au Haut-Canada (Ontario) pendant l hiver de 1813, ainsi que deux recettes de plats que ses soldats mangeaient à l époque. ARTÉFACTS Carte du parcours emprunté par la marche Le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick marcha jusqu à Kingston, dans le Haut-Canada (Ontario), en suivant le cours naturel du fleuve Saint-Jean et de la rivière Madawaska puis en traversant le lac Témiscouata et le Grand Portage jusqu au fleuve Saint-Laurent, qu il remonta jusqu à Kingston. La carte incluse dans la trousse fait voir la route suivie par le régiment ainsi que de nombreux endroits où il s arrêta pour la nuit. 7

10 Compare cette carte avec la carte moderne du Nouveau-Brunswick également fournie. Comment les choses ont-elles changé? Balles de mousquet L arme à feu la plus courante dans l armée britannique en 1812 était le mousquet Brown Bess, modèle indien. On l appelait le modèle indien parce que cette variante du mousquet avait été mise au point par la Compagnie des Indes occidentales. Quant à l appellation Brown Bess, il y a deux explications possibles de son origine. La première veut que le fusil ait été appelé ainsi en l honneur de la reine Élisabeth I re, Bess étant un surnom dérivé d «Élisabeth». Selon la deuxième explication, le nom viendrait de la couleur du bois et du mot «arquebuse», qui désigne une ancienne arme à feu. Le Brown Bess pesait 4,39 kg et mesurait 140 cm de longueur. Son canon avait un diamètre de 19 mm, mais les balles de mousquet avaient un diamètre plus petit, soit environ 17,5 mm. La balle pesait 32 g. Si le diamètre de la balle était plus petit que celui du canon, c est parce que la poudre utilisée pour propulser la balle laissait un résidu dans le canon, de sorte qu il était difficile de charger le mousquet. À cause de la différence de diamètre, le mousquet manquait beaucoup de précision, car lorsqu il faisait feu, la balle rebondissait le long du canon. Il était précis jusqu à une distance d environ 50 m seulement. Il fallait le recharger chaque fois avant de tirer. Balles modernes L arme à feu couramment utilisée par les militaires canadiens modernes est le fusil d assaut C7A1. Il pèse 3,9 kg quand il est chargé et mesure 100,6 cm de longueur. Il tire des balles de 5,56 mm, soit le même diamètre que le canon. La balle pèse environ 4 g. Le canon du fusil est rayé, c est-à-dire que l intérieur est couvert de rayures qui font pivoter la balle lorsqu il fait feu, ce qui augmente sa précision. Son tir est précis jusqu à une distance d environ 400 m. Ce fusil peut tirer 30 cartouches avant de devoir être rechargé. Comparaison : Poids Longueur Calibre Poids des balles Portée efficace Brown Bess 4,39 kg 140 cm 19 mm 32 g 50 m C7A1 3,9 kg 100,5 cm 5,56 mm 4 g 400 m 8

11 Uniformes Les soldats du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick portaient des uniformes distinctifs. Les uniformes étaient conçus de façon à faire paraître les soldats plus gros et plus grands qu ils ne l étaient en réalité afin d intimider l adversaire. Le coffret contient une poupée que l on peut vêtir d une reproduction de cet uniforme. Il est important de souligner que les uniformes se sont transformés au fil du temps selon l évolution de leur fonction, qui est passée de l intimidation et de la visibilité à la protection et au camouflage. Raquettes Le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick marcha plus de kilomètres de février à avril Il parcourut la plupart du trajet en raquettes. Il utilisait les raquettes de type huron ou en forme de queue de castor, semblables à celles contenues dans le coffret éducatif. Chaque élève est invité à chausser ces raquettes et à en faire l essai qu il y ait ou non de la neige. Couverture de laine Chaque soldat du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick recevait une couverture de laine. Souvent, les couvertures étaient minces et procuraient bien peu de chaleur sous les températures extrêmement basses auxquelles les soldats étaient exposés pendant la marche. Les températures observées au cours de la marche oscillaient souvent autour de -27 C. Documents de recrutement Les soldats n avaient pas la vie facile au 19 e siècle. Néanmoins, beaucoup d hommes choisissaient de s enrôler dans l armée. Les recrues étaient souvent attirées par la promesse d argent et de concessions de terre, comme celle que contenait cette publicité en faveur du recrutement parue dans la Quebec Gazette du 24 février Compare cette 9

12 publicité aux documents de recrutement des Forces canadiennes modernes contenus dans le coffret. Illustration : Déplacement sur le fleuve Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, d Emeric Essex Vidal, 1817 Vidal s enrôla dans la Marine royale alors qu il était garçon et servit dans l armée jusqu en Il voyagea de par le monde et produisit une vaste collection d aquarelles qui se signalent par leur réalisme. Son tableau Déplacement sur le fleuve Saint-Jean illustre bien le mode de transport utilisé en hiver. Le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau- Brunswick se déplaçait sensiblement de la même façon lors de son voyage à Kingston en Illustration : Musée du Nouveau-Brunswick, Saint John (N.-B.) : W6798; Photo: La maison du capitaine Daniel Morehouse, Village historique de Kings Landing, Prince William, Nouveau-Brunswick Les soldats du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick passèrent une nuit dans la maison du capitaine Daniel Morehouse, un colon loyaliste bien connu d Upper Queensbury, au Nouveau-Brunswick. Lorsque la marche s éloigna des régions peuplées de la province, les soldats durent se construire des abris dans la neige et dormir à l extérieur. Ils auraient sûrement souhaité dormir dans des logements plus confortables, comme la maison du capitaine Morehouse. Cette maison existe encore, et on peut la visiter au Village historique de Kings Landing, à Prince William (N.-B.). Illustration : Poste militaire de Presqu Ile Les soldats du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick furent hébergés au poste militaire de Presqu Ile, qui était situé au sud de la localité actuelle de Florenceville-Bristol. Cette illustration donne une idée de ce à quoi le poste ressemblait, selon l interprétation de l artiste et historien Ernest Clarke. 10

13 Carte de la colonisation militaire de l après-guerre et noms de colons En t appuyant sur cette carte ainsi que sur les noms des soldats établis dans une colonie militaire (voir le document intitulé «Les descendants de membres du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick»), détermine si l on trouve encore de nos jours l héritage de ces soldats dans ta localité. Ta classe peut aussi effectuer des recherches généalogiques sur d autres localités du Nouveau-Brunswick. 11

14 Introduction détaillée à la guerre de 1812 et au rôle que le Nouveau-Brunswick y a joué En 1812, la Grande-Bretagne était en guerre contre la France napoléonienne, ce qui avait des conséquences néfastes sur les relations anglo-américaines. L embargo britannique sur le commerce avec la France nuisait aux marchands américains, qui dénonçaient avec force la situation auprès de leur gouvernement. Comme la Marine royale avait désespérément besoin de matelots, elle «recrutait» (enrôlait de force) tous les matelots britanniques qu elle trouvait à bord de navires américains, présumant qu ils étaient des déserteurs. De plus, les peuples des Premières Nations opposaient une résistance à l expansion américaine vers les anciens territoires du Nord-Ouest, la région au sud et à l est des Grands Lacs. Les Américains étaient furieux de ce qu ils voyaient comme un appui matériel actif des Premières Nations aux Britanniques. Ces différends dégénérèrent en une crise; lorsqu il devint impossible de les régler à l amiable, les États-Unis déclarèrent la guerre à la Grande-Bretagne le 18 juin La guerre terrestre se concentra rapidement dans le Haut-Canada (Ontario) et, en second lieu, le Bas-Canada (Québec). Dans les provinces Maritimes, la guerre fut pratiquement inexistante à l exception de la guerre navale que se livraient la Marine royale, la Marine américaine et des corsaires des deux côtés. Les Britanniques tinrent bon face à l ennemi dans le Haut-Canada durant l été de 1812, réussissant même à prendre Détroit aux Américains et à défendre Queenston Heights contre une invasion américaine. Cependant, les Américains préparaient une importante offensive pour l ouverture de la campagne du printemps de Conscients des préparatifs de l ennemi, les Britanniques avaient besoin de renforts de toute urgence pour contrer la menace américaine. En temps normal, les renforts seraient venus par bateau en remontant le fleuve Saint-Laurent jusqu à Québec, mais en hiver les glaces rendaient cette route impossible jusqu en avril, et il serait alors trop tard. Dans ces conditions, la seule source de renforts immédiats était les provinces Maritimes. 12

15 Pour se rendre à Québec ou en Ontario en hiver, les renforts devraient emprunter la voie de communication, ou la «grande route de communication», qui partait de la baie de Fundy, remontait le fleuve Saint-Jean et la rivière Madawaska jusqu au lac Témiscouata puis, après le Grand Portage, atteignait le fleuve Saint-Laurent pour ensuite se poursuivre jusqu à Québec. Puisque les provinces Maritimes étaient épargnées par la guerre terrestre, on décida d envoyer le 104 e Régiment d infanterie du Nouveau- Brunswick à Québec. C est ainsi qu en février 1813 environ 600 soldats et officiers du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick reçurent l ordre de quitter Fredericton et de se mettre en marche pour le front. Six compagnies du 104 e Régiment, comptant 100 hommes chacune, partirent de Fredericton à compter du 16 février Pauvrement vêtus un corsaire américain s était emparé de leur cargaison de nouveaux uniformes d hiver, les hommes durent à grand-peine se frayer un chemin en raquettes sur la plupart du parcours lors d un des hivers les plus froids et les plus neigeux jamais connus, traînant derrière eux leur matériel empilé sur des toboggans. Certains soirs, ils eurent la chance de trouver un abri dans des maisons ou des granges, mais ils passèrent de nombreuses nuits à dormir à l extérieur sous des températures aussi basses que -30 o C, tremblant autour de feux, enveloppés dans l unique couverture attribuée à chaque homme. Malgré les privations, le 104 e persévéra et arriva à Kingston le 12 avril 1813 après kilomètres, à temps pour prendre part à la bataille de Sackets Harbor, dans l État de New York, en 1813 et à de nombreuses autres batailles livrées en 1813 et en La guerre s intensifia en Les Américains s emparèrent de York, site de la future ville de Toronto, et brûlèrent l établissement. Plus tard au cours de l été, ils menèrent une invasion de la péninsule du Niagara, qui devint le théâtre de combats et de certains des événements les mieux connus liés à la guerre. C est lors de la bataille de Beaver Dams que le capitaine FitzGibbon, du 49 e, s appuyant en partie sur des renseignements reçus de Laura Secord, qui avait déjoué les patrouilles américaines et affronté les éléments pour avertir FitzGibbon d une attaque américaine imminente, réussit à faire croire aux Américains qu il disposait de forces supérieures aux leurs et les obligea à se rendre. Au cours du même été, les forces britanniques repoussèrent des attaques d envergure lancées par les Américains contre le Bas-Canada lors de la bataille de Crysler s Farm et de la bataille de Châteauguay. Cette dernière est notable en raison de l habileté militaire démontrée par le lieutenant-colonel Charles de Salaberry et ses soldats canadiens-français. La guerre culmina dans le sang en 1814 avec la bataille de Lundy s Lane et le siège du fort Érié. Pendant ce temps, Napoléon ayant subi la défaite bien que temporairement en 13

16 Europe, des régiments britanniques aguerris affluèrent en Amérique du Nord et lancèrent de grandes offensives, notamment en incendiant Washington, D.C., et la Maison-Blanche. La paix fut rétablie en vertu du traité de Gand, conclu le 24 décembre La dernière bataille de la guerre eut cependant lieu après la signature du traité de paix dans les bayous près de La Nouvelle-Orléans, lorsque des soldats et des miliciens américains, sous la conduite du futur président Andrew Jackson, vainquirent des troupes d assaut britanniques. Des deux côtés, les combattants ignoraient que la paix avait été rétablie. Même s il est relativement peu connu, le conflit eut des conséquences importantes tant pour les États-Unis que pour les provinces britanniques nord-américaines, qui devinrent le Canada en En résistant aux tentatives américaines de s emparer d elles, les colonies de l Amérique du Nord britannique assurèrent leur maintien au sein de la Grande-Bretagne. Après la guerre, bon nombre de soldats britanniques, y compris une centaine du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick, s établirent dans les colonies, contribuant à les façonner et à orienter leur développement. L unité qui s était formée face à un ennemi commun laissa un héritage solide et traça la voie vers la naissance de la Confédération canadienne, qui eut lieu à peine 55 ans après le déclenchement de la guerre de L histoire du Canada et même l existence du pays auraient été très différentes si les Américains avaient réussi à s emparer de l Amérique du Nord britannique. Du point de vue des nouveaux États-Unis, la guerre régla un grand nombre des problèmes qui les avaient incités à déclarer la guerre, tel le recrutement forcé. Surtout, elle affirma la souveraineté des États-Unis sur le front pionnier des anciens territoires du Nord-Ouest, soit la région au sud des Grands Lacs, aux dépens des Premières Nations. Malgré l appui qu ils apportèrent aux combattants des deux camps, les peuples autochtones perdirent leur influence, et l avenir pour eux s annonçait sombre. Notes 1. Gary Campbell, Mapping the March of the 104th (New Brunswick) Regiment of Foot, Voir aussi Pierre Berton, War of 1812, Anchor Canada, 2011; Robert Dallison A Neighbourly War: New Brunswick and the War of 1812,Goose Lane, 2012; Alan Taylor, The Civil War of 1812: American Citizens, British Subjects, Irish Rebels and Indians Allies, Knopf, Campbell, op. cit. pg

17 Guide thématique des liens avec le programme d études Pistes d exploitation du coffret éducatif sur la guerre de 1812 en rapport avec les objectifs d apprentissage du programme d études en sciences humaines RAG 1 : Lire «L ORGANISATION d une société sur son territoire» Le RAG 1 et la guerre de 1812 au N.-B. : La guerre de 1812 offre une excellente occasion de jeter un regard sur l organisation de la société néo-brunswickoise. Les éléments naturels de même que les éléments culturels qui ont façonné l activité économique et le mode de vie dans la province sont présents dans le récit de la guerre. Matériel du coffret pouvant servir à l enseignement de cette unité : 1. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant Andrew Playfair 2. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant John Le Couteur 3. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant Charles Rainsford 4. Des notices biographiques de 35 soldats et officiers du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick, afin que chaque élève de la classe puisse choisir une de ces personnes et en apprendre sur sa participation à la marche historique 5. Des cartes Résultats d apprentissage pertinents : 1. RAS 1 : Situer la société et son territoire dans l espace et dans le temps. 2. RAS 2 : Établir des liens entre des caractéristiques de la société et de l aménagement de son territoire. 3. RAS 3 : Expliquer l influence de personnages ou l incidence d événements sur l organisation sociale et territoriale. 15

18 4. RAS 4 : Établir des liens de continuité avec le présent. RAG 2 : Interpréter les CHANGEMENTS dans l organisation d une société sur son territoire Le RAG 2 et la guerre de 1812 au N.-B. : La province a beaucoup changé depuis le début du 19 e siècle en partie grâce aux actions de ceux qui participèrent à la guerre de Non seulement le contenu du coffret jette un éclairage sur la façon de vivre au Nouveau- Brunswick à cette époque, mais aussi il donne un visage aux gens et aux événements de l époque qui façonnèrent l attitude des résidents de la province. Matériel du coffret pouvant servir à l enseignement de cette unité : 1. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant Andrew Playfair 2. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant John Le Couteur 3. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant Charles Rainsford 4. Des notices biographiques de 35 soldats et officiers du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick, afin que chaque élève de la classe puisse choisir une de ces personnes et en apprendre sur sa participation à la marche historique 5. Des recettes contemporaines 6. Des artéfacts datant de l époque de 1812 ainsi que des documents de recrutement et d enrôlement dans l armée britannique, en rapport avec les conditions modernes de recrutement et d enrôlement dans les Forces canadiennes Résultats d apprentissage pertinents : 1. RAS 1 : Situer une société et son territoire dans l espace et dans le temps à deux moments. 2. RAS 2 : Relever certains des principaux changements survenus dans l organisation d une société et de son territoire, leurs causes et leurs conséquences. 3. RAS 3 : Expliquer l incidence d événements ou l influence de personnages sur ces changements. 16

19 4. RAS 4 : Relever des traces de ces changements dans notre société et sur notre territoire. RAG 3 : S ouvrir à la DIVERSITÉ des sociétés sur leur territoire Le RAG 3 et la guerre de 1812 au N.-B. : La guerre de 1812 a uni les diverses composantes de la société des colonies britanniques d Amérique du Nord autour d une cause commune. La composition du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick reflète la diversité des groupes ethniques présents dans la province. L histoire du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick fournit des indications sur la façon dont le Nouveau-Brunswick et les autres futures provinces du Canada interagissaient et coopéraient. Matériel du coffret pouvant servir à l enseignement de cette unité : 1. Des notices biographiques de 35 soldats et officiers du 104 e Régiment d infanterie du Nouveau-Brunswick, afin que chaque élève de la classe puisse choisir une de ces personnes et en apprendre sur sa participation à la marche historique 2. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant Andrew Playfair 3. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant John Le Couteur 4. Une lettre écrite à la première personne, du lieutenant Charles Rainsford Résultats d apprentissage pertinents : 1. RAS 1 : Situer les sociétés et leur territoire dans l espace et dans le temps. 2. RAS 2 : Relever les principales ressemblances et différences entre les sociétés et entre les territoires. Les sujets traités dans le coffret éducatif peuvent aussi enrichir les discussions et l éducation à la citoyenneté. L ensemble des artéfacts et des documents peut servir à promouvoir une démarche d apprentissage interactive chez les élèves et leur permettre d appliquer diverses techniques propres aux sciences humaines. 17

20 Bibliographie sur la guerre de 1812 Liste de ressources et de lectures sur la guerre de 1812 Sites Web Société géographique royale du Canada : Gouvernement du Canada : Musée du Nouveau-Brunswick : Musée de la région de Fredericton : Société du fleuve Saint-Jean : Documents d intérêt sur le Nouveau-Brunswick Campbell, Gary. The Road to Canada: The Grand Communications Route from Saint John to Quebec, Fredericton, Goose Lane, 2005, ISBN : Dallison, Robert. A Neighbourly War: New Brunswick and the War of 1812, Fredericton, Goose Lane, 2012, ISBN : Graves, Donald E. Merry Hearts Make Light Days: The War of 1812 Journal of Lieutenant John Le Couteur, 104 th Foot, Montréal, Robin Brass Studio, 2012, ISBN :

21 Kert, Faye. Trimming Yankee Sails: Pirates and Privateers of New Brunswick, Fredericton, Goose Lane, 2005, ISBN : Smith, Joshua M. Battle for the Bay: The Naval War of 1812, Fredericton, Goose Lane, 2011, ISBN : Histoire générale Berton, Pierre. War of 1812, Toronto, Anchor Canada, 2011, ISBN : Latimer, Jon. 1812: War with America, Cambridge, Belknap Press of Harvard University Press, 2010, ISBN : Taylor, Alan. The Civil War of 1812: American Citizens, British Subjects, Irish Rebels, and Indian Allies, New York, Knopf, 2010, ISBN : Jeunes adultes Berton, Pierre. The Battles of the War of 1812, Markham, Fitzhenry & Whiteside, 2006, ISBN : Mallory, Enid. Captain Fitz: FitzGibbon, Green Tiger of the War of 1812, s.l., Natural Heritage, 2011, ISBN : Perspective américaine Borneman, Walter. 1812: The War That Forged a Nation, s.l., Harper Perennial, 2005, ISBN : Langguth, A.J. Union 1812: The Americans Who Fought the Second War of Independence, New York, Simon & Schuster, 2006, ISBN : Autres campagnes et chefs de file Antal, Sandy. A Wampum Denied: Procter s War of 1812, Ottawa, Carleton University Press, 2011, ISBN : Gilbert, Bill. God Gave Us This Country: Tekamthi and the First American Civil War, New York, Anchor, 1990, ISBN :

22 Graves, Donald E. Field of Glory: The Battle of Crysler s Farm, 1813, Toronto, Jaguar Book Group, 1999, ISBN : Riley, Jonathan. A Matter of Honour: The Life, Campaigns and Generalship of Isaac Brock, Montréal, Robin Brass Studio, 2011, ISBN : Guides Collins, Gilbert. Guidebook to the Historic Sites of the War of 1812, Toronto, Dundurn, 2006, ISBN :