Perceptions et pratiques des médecins généralistes et pédiatres libéraux à l égard de la vaccination des enfants de moins de 6 ans
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1 1ers résultats 1ers résultats Date : 22/04/2011 Auteur : Bérengère DASSA Perceptions et pratiques des médecins généralistes et pédiatres libéraux à l égard de la vaccination des enfants de moins de 6 ans à La Réunion Introduction L enquête de couverture vaccinale menée à La Réunion en 2009 a permis de montrer que bien que la couverture vaccinale des enfants de la tranche mois soit globalement élevée à la Réunion, des efforts sont encore à mener pour les tranches d âges plus âgées et notamment chez les jeunes adultes. En effet, des retards dans le calendrier vaccinal sont observés chez les adolescents et jeunes adultes notamment pour la coqueluche et le ROR. On ne dispose pas de données sur les représentations et pratiques des médecins à La Réunion, ce qui permettrait d orienter les actions pour consolider ces pratiques de prévention. C est pourquoi, l ARS, souhaitant disposer de ces informations, a chargé l ORS, en collaboration avec l URPS, de mener une étude auprès des médecins généralistes et pédiatres libéraux de La Réunion. Objectif L objectif général de cette enquête est de connaitre les représentations, attitudes et pratiques des médecins généralistes et pédiatres libéraux réunionnais à l égard de la vaccination des enfants de moins de 6 ans. L objectif final étant d orienter les actions pour consolider les pratiques de vaccination. Méthodologie L enquête mise en œuvre est une enquête transversale quantitative auprès d un échantillon de praticiens libéraux de La Réunion. A partir de la liste URPS des médecins généralistes et pédiatres libéraux, 200 médecins généralistes ont été tirés au sort. Un questionnaire d enquête a été envoyé par voie postale et par mail aux 200 médecins généralistes libéraux tirés au sort et à l ensemble des pédiatres libéraux de la liste URPS. Les questionnaires remplis ont été saisis sous le logiciel Epidata. L analyse a été faite sous Epiinfo. Les résultats de l analyse suivants portent sur les questionnaires recueillis jusqu au 18 avril Avec la collaboration de l Union Régionale des Professionnels de Santé
2 Comité de pilotage Bérengère DASSA, chargée d étude en épidémiologie, ORS La Réunion Docteur Michel DERKASBARIAN, médecin généraliste libéral, membre URPS Docteur Anh-Dao NGUYEN, Conseillère médicale ARS-OI Remerciements Nous tenons à remercier le Docteur Michel KASBARIAN, médecin généraliste, membre URPS ainsi que Madame Dorine WEIDENEDER, responsable administrative URML-OI pour leur précieuse aide. Avertissement Ce rapport est un rapport intermédiaire. Il décrit les résultats de l analyse des questionnaires recueillis au 18 avril Un rapport plus complet sera rendu ultérieurement. 12 rue Colbert Saint-Denis Tel :
3 Résultats 1. PARTICIPATION ET CARACTERISTIQUES DES MEDECINS Au 18 avril 2011, 76 questionnaires ont été reçus et saisis. Les médecins ont reçu le questionnaire par courrier et par mail. Ils pouvaient renvoyer le questionnaire rempli par courrier, fax ou mail : 4 médecins ont répondu via le fax, aucun n a utilisé le mail. Le taux de participation à l enquête est d environ 30%. Il s agit de 64 médecins généralistes libéraux et 12 pédiatres libéraux. Tableau 1 : Répartition des médecins répondants et interrogés par région, La Réunion, 2011 Région Répondants Interrogés N % N % Est Nord Ouest Sud Total La moyenne d âge est de 53 ans (min=31 ans et max=76 ans). Soixante deux pourcents sont des hommes. 2. PERCEPTIONS La vaccination En ce qui concerne la vaccination en général, 93% des médecins généralistes et pédiatres libéraux sont favorables ou très favorables. Sur les 12 pédiatres ayant répondu, tous sont favorables ou très favorables à la vaccination. Tableau 2 : Opinions des médecins à l égard de la vaccination, La Réunion, 2011 Vaccination N % Très favorable Plutôt favorable 9 12 Plutôt défavorable 3 4 Très défavorable 2 3 Total rue Colbert Saint-Denis Tel :
4 La délégation d actes pour la vaccination Les infirmier-(e)-s peuvent réaliser les vaccinations sous prescription médicale. De même, suite à l arrêté ministériel du 22 mars 2005, les sages-femmes sont autorisées à pratiquer certaines vaccinations. Quatre vingt pourcents des médecins répondants sont défavorables à la délégation d actes pour la vaccination. Tableau 3 : Opinions des médecins répondants à l égard de la délégation d actes pour la vaccination, La Réunion, 2011 Délagation d'actes N % Très favorable 2 3 Plutôt favorable Plutôt défavorable Très défavorable Total Les principales raisons en défaveur de la délégation d actes pour la vaccination sont : - La vaccination est un acte médical qui nécessite un examen clinique complet (47%) - La vaccination est l occasion de faire le suivi médical de l enfant (dépistage, prévention ) (22%) - Il faut éviter la multiplicité des intervenants dans le suivi d un enfant (13%) Les autres raisons évoquées sont : - La gestion des effets secondaires, - La connaissance du dossier médical de l enfant (antécédents, contre indications ) - Le rôle du médecin Tableau 4 : Raisons évoquées par les médecins défavorables à la délégation d actes pour la vaccination, La Réunion, 2011 Raisons N % Acte médical Suivi médical Multiplicité des intervenants 7 14 Autres 8 16 Total Sur les 14 médecins favorables à la délégation d actes pour la vaccination, 3 ont expliqué pourquoi ils étaient favorables : la vaccination est un acte automatique, avec peu de contre indications et le partage des rôles est possible. 12 rue Colbert Saint-Denis Tel :
5 BCG Concernant le vaccin contre la tuberculose, 13% des médecins pensent qu il devrait être obligatoire, 36% pensent qu il est inutile. Cinquante huit pourcents des médecins émettent des réticences ou des doutes quant à ce vaccin. Les principaux doutes et réticences évoqués sont : - Les effets secondaires (BCGite ) (28%) - La difficulté technique de réalisation du vaccin (23%) - L inefficacité du vaccin (49%) Tableau 5 : Opinions des médecins quant au vaccin BCG, La Réunion, 2011 BCG N % Obligatoire 9 13 Recommandé Inutile Nsp 8 11 Total Nsp : ne se prononce pas Méningite C Trente deux pourcents des médecins pensent que la vaccination contre la méningite C devrait être obligatoire, 7% pensent qu elle est inutile. Vingt et un pourcents des médecins ont des doutes ou réticences vis-à-vis de cette vaccination. Les réticences et doutes évoqués par les médecins sont : - Doute quant à l utilité du vaccin (n=6) - Manque de recul, absence de consensus pour ce vaccin (n=3) - Doute quant à l efficacité du vaccin (n=1) - Réticences par rapport aux effets secondaires (n=1) Tableau 6 : Opinions des médecins quant au vaccin contre la méningite C, La Réunion, 2011 Méningite C N % Obligatoire Recommandé Inutile 5 7 Nsp Total Nsp : ne se prononce pas Hépatite B Concernant la vaccination contre l hépatite B, 51% des médecins pensent qu elle devrait être obligatoire, 4% qu elle est inutile. Quatre vingt six pourcents des médecins n ont aucune réticence vis-à-vis de ce vaccin (9% émettent des doutes/réticences). 12 rue Colbert Saint-Denis Tel :
6 Coqueluche, Hib, DTP, ROR Pour les vaccins coqueluche, Hib, DTP et ROR, la majorité des médecins pensent qu ils devraient être obligatoires. Peu de médecins émettent des doutes ou des réticences quant à ces vaccins. Tableau 7 : Opinions des médecins quant aux vaccins coqueluche, Hib, DTP et ROR, La Réunion, 2011 Coqueluche Hib DTP ROR N % N % N % N % Obligatoire Recommandé Inutile Nsp Total Nsp : ne se prononce pas SYNTHESE PERCEPTIONS DES MEDECINS 93% des médecins sont favorables à la vaccination en général. La plupart des médecins (80%) sont défavorables à la délégation d actes pour la vaccination, les principales raisons évoquées étant que la vaccination est un acte médical nécessitant un examen clinique complet et qu elle est l occasion de faire le suivi de l enfant (dépistage, prévention). Les vaccins pour lesquels les médecins ont des doutes ou réticences sont le BCG, l hépatite B et la méningite C. Pour la majorité des médecins, les vaccins coqueluche, Hib, DTP et ROR devraient être obligatoires. 12 rue Colbert Saint-Denis Tel :
7 3. PRATIQUES Consultation Lors d une consultation d un enfant de moins de 6 ans, la majorité des médecins (97%) déclarent vérifier systématiquement les vaccinations. Trente six pourcents des médecins informent systématiquement les patients (les parents) sur les bénéfices/risques des vaccins, 32% n informent jamais ou parfois. Trente trois pourcents des médecins informent les patients pour certains vaccins seulement : - Hépatite B (n=18) - Méningite (n=15) - ROR (n=3) Tableau 8 : Informations des patients par les médecins, La Réunion, 2011 Informations patient N % Tous les vaccins Certains vaccins Parfois Jamais 2 3 Nsp 0 0 Total Nsp : ne se prononce pas Les raisons évoquées par les médecins qui informent parfois voire jamais les patients sur les bénéfices/risques des vaccins sont : - Manque de temps (n=7) - Manque de connaissance (n=4) - Pas d intérêt (n=5) - Autres (anxiogène pour les patients, pas de demande des patients, bénéfices>risques) (n=11) Protocole de rattrapage En cas de retard de vaccination (pour le DTP, BCG, coqueluche, Hib, hépatite B, ROR, méningite C), 84% des médecins déclarent connaitre les protocoles de rattrapage, 6% ne les connaissent pas. Onze pourcents des médecins disent connaitre les protocoles de rattrapage pour certains vaccins seulement : - DTP (n=8) - méningite C (n=2) - ROR (n=4) Tableau 9 : Connaissances des protocoles de rattrapage par les médecins, La Réunion, 2011 Protocole de rattrapage N % Oui Non 4 5 Certains vaccins 8 11 Total rue Colbert Saint-Denis Tel :
8 ROR Concernant la vaccination ROR, 100% des médecins (n=74) la proposent aux enfants de moins de 6 ans. Quatre vingt dix sept pourcents des médecins déclarent connaitre la période d âge indiquée pour la 2 e injection du vaccin. Sur les 70 médecins qui ont donné la période d âge indiquée pour la 2 e injection du ROR, 87% ont répondu juste. BCG Sept pourcents des médecins déclarent vacciner tous les enfants contre le BCG, 44% vaccinent certains enfants (les enfants à risque) et 49% ne vaccinent pas les enfants contre le BCG. Les enfants considérés à risque par les médecins sont : - Les enfants dont l entourage est à risque (antécédent familial) (n=12) - Les enfants des milieux défavorisés (n=8) - Les enfants qui font des voyages réguliers dans les pays à risque, les immigrés (n=10) Les raisons évoquées par les médecins qui ne vaccinent pas contre le BCG sont : - La difficulté technique de réalisation (n=23) - Le manque de connaissances sur les indications (n=5) - Des doutes quant à l efficacité du vaccin (n=8) - Les effets secondaires (BCGite) (n=4) Six médecins disent ne pas réaliser la vaccination BCG car ils n ont pas d enfants à risque dans leur patientèle. Tableau 10 : Vaccination BCG par les médecins, La Réunion, 2011 BCG N % Oui pour tous 5 7 Oui pour certains Non Total rue Colbert Saint-Denis Tel :
9 Hépatite B Pour les premières vaccinations de l enfant, 86% des médecins réalisent la vaccination avec le vaccin héxavalent (DTP, Ca, Hib, hépatite B). Six médecins utilisent le vaccin pentavalent (DTP, Ca, Hib). Concernant l hépatite B, 85% des médecins proposent cette vaccination aux enfants de moins de 6 ans qui ont été vaccinés avec le vaccin pentavalent. Les raisons évoquées par les 11 médecins qui ne proposent pas la vaccination contre l hépatite B sont : - La vaccination n est pas obligatoire (n=1) - Le risque d exposition est faible (n=3) - Trop d injection pour l enfant (n=1) - Pas d intérêt (n=1) - Risque de sclérose en plaques après 2 ans (n=1) SYNTHESE PRATIQUES DES MEDECINS La majorité des médecins (97%) vérifient systématiquement les vaccinations lors d une consultation d un enfant de mois de 6 ans. Environ un tiers des médecins informent systématiquement les parents des bénéfices/risques de tous les vaccins. Tous les médecins proposent la vaccination ROR aux enfants de moins de 6 ans. Un médecin sur deux ne réalise pas la vaccination BCG, les principales raisons étant la difficulté technique de réalisation du vaccin, des doutes quant à l efficacité du vaccin et un manque de connaissance sur les indications. La plupart des médecins (86%) réalisent les premières vaccinations de l enfant avec le vaccin hexavalent. 12 rue Colbert Saint-Denis Tel :
10 4. INFORMATIONS Calendrier vaccinal Le calendrier vaccinal est consulté systématiquement chaque année par 73% des médecins. Les principales sources d informations utilisées sont : - Le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l InVS (BEH) pour 71% des médecins, - Le site internet du Ministère de la Santé pour 28%, - Les laboratoires pour 35% des médecins, - Autres (revues médicales, Infovac, Prescrire, congrès/colloques, enseignement professionnel universitaire) pour 17%. Tableau 11 : Sources d informations utilisées par les médecins pour connaitre le calendrier vaccinal, La Réunion, 2011 * Source d'infomations N % BEH Site web du ministère de la santé Laboratoires Autres * le total est supérieur à 76 en raison de réponses multiples Formations La moitié des médecins répondants a participé à des formations sur la vaccination ces trois dernières années. Vingt huit pourcents des médecins ont des besoins d informations supplémentaires sur la vaccination et 20% souhaitent suivre des formations sur la vaccination. Les thèmes de formations et d information demandés sont résumés dans le tableau 12. Tableau 12 : Besoins d informations supplémentaires et de formation des médecins, La Réunion, 2011 méningite C vaccin Prevenar BCG Informations indication particulière interactions entre les vaccins effets secondaires, juridique études européennes SEP et hépatite B nouveaux vaccins méningite C Formations étude long terme vaccins récents technique BCG indication particulière calendrier vaccinal effets secondaire, juridique intradermique chez le nourrisson vaccination des voyageurs nouveaux vaccins 12 rue Colbert Saint-Denis Tel :
11 Bibliographie 1. BECK F, GUILBERT P, GAUTIER P, Institut National de Prévention et d'education pour la Santé. (I.N.P.E.S.). Baromètre santé 2005 : attitudes et comportements de santé. Saint-Denis: INPES; GAUTIER A, JAUFFRET-ROUSTIDE M, JESTIN C. Enquête Nicolle 2006 : connaissances, attitudes et comportements face au risque infectieux. Saint-Denis: INPES; ROTILY M et al. Les médecins généralistes français et la vaccination : le modèle du ROR et de l hépatite B. Santé publique 1996, 8 e année, n 1, pp Ministère de la santé et des solidarités. Direction Générale de la Santé. (D.G.S.). Comité technique des vaccinations. Institut National de Prévention et d'education pour la Santé. (I.N.P.E.S.). Guide des vaccinations : édition Saint-Denis: INPES; Institut National de Veille Sanitaire (I.N.V.S.). Le Calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales 2010 selon l'avis du Haut conseil de la santé publique. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 22 avril 2010 ;(14-15): Institut National de Prévention et d'education pour la Santé. (I.N.P.E.S.). Vaccination : guide pratique pour le médecin. Saint Denis : INPES ; GAUTIER A, Institut National de Prévention et d'education pour la Santé. (I.N.P.E.S.). Baromètre santé 2003 : médecins/pharmaciens. Saint-Denis: INPES; Institut National de Prévention et d'education pour la Santé. (I.N.P.E.S.), Institut National de Veille Sanitaire (I.N.V.S.). Risques infectieux et prévention : perception, représentations, attitudes et pratiques des Français. Dossier de presse Ministère des solidarités, de la santé et de la famille. Arrêté du 22 mars 2005 fixant la liste des vaccinations que les sages-femmes sont autorisées à pratiquer. Journal officiel 3 avril 2005 ;(78). 10. CORREARD AK. Thèse de médecine. Pratique des médecins généralistes face à la vaccination des nourrissons et des enfants, leurs réticences et celles des familles. Université Claude Bernard Lyon BALINSKA MA, LEAON C. Opinions et réticences face à la vaccination. La revue de médecine interne 28 (2007) GAUDELUS J et Al. Suivi des recommandations vaccinales des nourrissons de 0 à 24 mois : à propos d une enquête en médecin libérale. Archives de pédiatrie 10 (2003) LIVARTOWSKI et al. Le praticien et les vaccinations (résultats d une enquête par sondage). Pédiatrie, 42 (1987) ORS Réunion 12 rue Colbert Saint Denis, La Réunion Tél : Fax : Site web : 12 rue Colbert Saint-Denis Tel :
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