Diversifier : les étapes clés

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1 Diversifier : les étapes clés Bébé va connaître un «grand» changement, son alimentation va être modifiée. Cette modification s effectuera dès son 5ème mois (en général et après accord du pédiatre/médecin) et va perdurer pendant toute une année au moins. N oubliez pas que le lait reste la base de l alimentation des petits, ils doivent en consommer 500 ml par jour. Il va passer par ce que nous appelons des «étapes» afin d être totalement diversifié :

2 Entre 5 et 6 mois environ : Bébé va découvrir le goût des légumes par le biais de purées aux textures extrêmement lisses au moment du déjeuner. Les légumes à privilégier sont des légumes aux saveurs douces comme les carottes, les courgettes, les haricots verts, le blanc de poireaux, les épinards, le potiron etc. Certains bébés adoptent rapidement la cuillère, d autres sont plus réticents. Il est possible d ajouter quelques cuillères au biberon du midi afin que bébé se familiarise avec ces nouveaux goûts. Il vous faudra tester chaque nouveau légume sur trois jours consécutifs afin d écarter des allergies potentielles. Les fruits cuits (épluchés, mixés, sans peau et sans pépins) sont à intégrer environ 15 jours après l introduction des légumes au moment du goûter. Les protéines (viandes, poissons et œufs-1/4) sont à intégrer aux alentours des 6 mois en respectant la proportion des 10g quotidien. Vers 7-8 mois : Quelques changements sont apparus. Bébé a augmenter progressivement ses rations de purées et découvre de nouvelles saveurs auxquelles il a dorénavant le droit comme des légumes plus difficile à digérer (les tomates, les poivrons, les brocolis, le chou fleur etc.). Du côté des fruits, même schéma, de nouveaux fruits s invitent dans son assiette qu ils soient cuits ou crus. Les féculents peuvent être ajoutés à ses repas, il en existe plusieurs, la liste est un peu plus détaillée ici, mais également des fromages pasteurisés comme le comté, l emmental, le beaufort que vous pouvez lier aux purées ou les donner à bébé sous forme de bâtonnets si vous le sentez prêt à gérer les morceaux (sous surveillance quand même).

3 Entre 9 et 11 mois : Les proportions de purées de légumes que bébé consomme se sont à peu près stabilisées (généralement dans les g par repas). Tous les légumes peuvent être introduits dans son alimentation, il n y a plus de restrictions. Les morceaux sont également de plus en plus appréciés, n hésitez pas à lui donner des morceaux bien cuits pour qu ils soient plus fondants. Le grammage des protéines augmente légèrement pour atteindre 20g/jour et la proportion de l œuf passe à 1/3. Des fruits doivent toujours être consommés quotidiennement peu importe sous quelle forme : compotes, smoothies, morceaux de fruits. A partir de 12 mois : Bébé mange presque comme ses parents (certains aliments lui sont encore déconseillés comme les pois cassés ou les lentilles). N hésitez pas à varier les saveurs de ses plats pour l éveiller au goût, mélanger des aliments en faisant différentes associations, ajouter des herbes aromatiques, épices etc. La proportion des protéines à donner passe à 30g/jour. Enfin, pour conclure, j ajouterai que la «découverte» est primordiale et tout aussi importante au niveau du toucher que du goût. J essaie dans la mesure du possible de faire découvrir à Manon «le toucher des aliments», elle est certes, encore petite mais ça lui plait beaucoup

4 La diversification alimentaire c est encourager la naissance du goût, c est pourquoi il est primordial de familiariser les bébés à une panoplie de saveurs. La Diversification Alimentaire en «quelques» mots La diversification alimentaire correspond à l introduction d aliments autres que le lait. Qu il soit allaité ou au biberon de lait industriel, chaque enfant va petit à petit réduire sa consommation de lait pour augmenter sa quantité d aliments dits solides. Ce moment est très important dans la vie d un bébé pour sa croissance et sa santé future. Il est actuellement recommandé (pour tous les nourrissons nés à terme et sans antécédent) de : démarrer la diversification entre 4 et 6 mois (après avoir eu l accord du médecin/pédiatre). C est à peu près

5 l âge auquel les bébés commencent à s intéresser à la nourriture et à regarder avec plus d attention les assiettes des adultes ; ne pas retarder l introduction d aliments solides audelà de 6 mois pour les enfants à risque allergique (même pour les aliments les plus allergisants comme l œuf, le poisson, le blé etc.) ; poursuivre l allaitement maternel au moment de la diversification ; il n a pas été précisé de «période idéale» pour l intégration du gluten, cependant, il faut l introduire après les 4 mois des nourrissons. Aux alentours des 4 mois de bébé : son appareil digestif a mûri et bébé est capable d aborder une autre gamme d aliments ; la «barrière de la muqueuse intestinale» s est développée, ce qui contribue à diminuer les risques potentiels d allergies ; le réflexe de succion diminue, la sécrétion de la salive les aide à avaler des aliments de consistance plus épaisses ; la coordination musculaire s est améliorée, la langue transfère un peu mieux les aliments de l avant à l arrière de la bouche ; certaines dents sont apparues, cependant, la force des gencives des bébés leur permet de bien mâcher ; il se tient bien assis, se penche, tourne bien la tête et est capable de se faire comprendre lorsqu il n a plus faim. Il ne faut tout de même pas oublier qu à cet âge-là, l aliment de base pour les bébés reste le lait. Il est important qu ils continuent à boire au moins 500ml/jour car étant parfaitement adapté à leurs besoins, le lait participe également à leur hydratation.

6 Il existe deux manières de procéder à l étape de la diversification alimentaire (la différence étant la présentation) : la Diversification alimentaire classique est le fait d introduire des légumes et des fruits cuisinés puis mixés afin de donner des purées ainsi que des compotes totalement lisses ; la Diversification Menée par l Enfant appelée également «DME» est le fait de proposer directement des morceaux de légumes et de fruits cuisinés suffisamment gros afin que les bébés puissent les attraper et les porter à leurs bouches. Ces bébés ne disposent pas de cuillères mais dispose de leurs mains pour manger. Il faut cependant respecter au moins deux critères importants, que l enfant se tienne bien assis tout seul et qu il soit capable de porter des objets/aliments à la bouche. Chaque parent est libre de choisir la manière qu il souhaite, il faut cependant écouter son bébé. Son système digestif n est pas complètement mature, il faut lui laisser le temps de s adapter à ces nouvelles textures, ses nouveaux goûts. Certains bébés s acclimatent facilement face à ces aliments d autres non, certains vont donc accepter rapidement ce changement d alimentation, d autres seront plus réfractaires. Il faut parfois s armer de patience et après plusieurs tentatives, la cuillère est acceptée. NB : Les bébés possèdent ce qu on appelle le «réflexe de régurgitation», il est très prononcé chez les bébés et consiste à expulser un trop gros morceau qui s approche trop près de la gorge. Ce réflexe permettra alors de l expulser et les protégera ainsi de l étouffement. L intégration des légumes :

7 Au démarrage de la diversification, il est préférable de commencer avec des légumes qui sont tolérés par l estomac des bébés comme les carottes, les courgettes, les blancs de poireaux, les haricots-verts, il vaut mieux donc éviter les légumes trop riches en fibres, il sera possible de varier par la suite. Il faut les cuire à l eau ou à la vapeur sans sel. La texture devra être bien lisse et il faudra proposer la purée uniquement le midi. Les repas du soir seront à proposer aux alentours des 9 mois de bébé. L intégration des fruits : Les premiers fruits qui peuvent être proposés sont la pomme, la poire, la banane et l abricot. Plus tard, pourront s ajouter d autres fruits comme les fruits rouges, les fruits exotiques etc. Il faut les cuire à la casserole ou à la vapeur, sans ajouter de sucre. Il est préférable que la texture soit bien lisse au départ, plus tard, il sera possible de les mixer plus grossièrement ou tout simplement les écraser à la fourchette. La compote pourra être donnée le midi après la purée ou au goûter après la tétée, le biberon ou le laitage. L intégration de la viande, du poisson et de l œuf (protéines) : Aux alentours des 6 mois de bébé, l intégration des protéines peut se faire, à raison de 10g/repas (une fois par jour et le midi), à 9 mois la proportion passe à 20g/repas, à 12 mois 30g/repas etc. Les protéines sont cuisinées à la vapeur, à la poêle ou au

8 four puis mixées et intégrées aux purées. Les œufs sont cuits à la cuisson d un «œuf dur» à raison d 1/4 à 8 mois, 1/3 à 9 mois, 1/2 à 12 mois etc. Préférez commencer par des viandes blanches comme le poulet, la dinde, le jambon, le veau, ensuite vous pourrez lui faire goûter le bœuf, le lapin, le cheval, le canard etc. Il vaut mieux éviter les charcuteries car elles contiennent trop de sel et les abats pourront être intégrés plus tard. NB : le poisson peut être donné 2 fois/semaine (1 fois poisson gras et 1 fois poisson maigre) et la viande rouge 1 fois/semaine. Les féculents : Ils peuvent être intégrés à l alimentation des bébés à 7 mois (sauf la pomme de terre un peu avant). Le choix est large, les pâtes (alphabets, étoiles, perles etc.), le riz (rond ou non), le quinoa, la semoule, le boulgour etc, peuvent être ajoutés aux purées de légumes, mixés ou non (cela peut être l occasion de démarrer les morceaux pour bébé). Attention à toujours respecter le 1/3 de féculents pour 2/3 de légumes au moment de la pesée. Les matières grasses : Elles sont indispensables pour le bon développement des bébés et notamment pour leurs cerveaux et sont à intégrer après un mois de diversification et ce, dans chaque assiette. Il faut savoir que les besoins des bébés sont 3 à 5 fois plus élevés que ceux des adultes. Aujourd hui, les parents manquent d informations et par peur de faire grossir leurs enfants, ils préfèrent supprimer ces matières grasses des assiettes de

9 leurs bébés. Une étude menée par le SFAE (Secteur Français des Aliments de l Enfance) a montré que les bébés mangeaient beaucoup trop de sel et de protéines contrairement aux matières grasses. Et les résultats sont alarmants puisqu à 1 an, 80% des enfants ont des apports en lipides inférieurs aux recommandations. Un large choix de matières grasses est proposé : les huiles bio, l huile de colza, l huile d olive, l huile de noix, l huile de chanvre, l huile de lin, l huile de tournesol etc., mais il est possible également de mettre un peu de beurre ou de crème fraîche dans les assiettes des bébés. Il n y a pas de matières grasses dites «idéales», cependant, il est vivement conseillé de varier l utilisation de cellesci. L alternance permettra ainsi d éveiller votre tout-petit au différents goût qu elles présentent. Il ne faut pas oublier qu il a été prouvé que la nutrition des premières années conditionne la santé, à court terme et tout au long de la vie. *Crédits Photos : google images L histoire de la diversification alimentaire Le terme «diversification alimentaire» correspond au passage d une alimentation lactée à une alimentation solide. Les pratiques ainsi que les recommandations alimentaires autour de la nutrition infantile n ont eu de cesse que de changer au cours des années mais aussi et surtout au fil des

10 recherches scientifiques. Antiquité : Une croyance antique considérait le colostrum (lait sécrété par les jeunes mamans) comme du sang blanchi. La peur de mélanger le sang des couches et le lait incitait à ne pas donner de colostrum aux nouveaux-nés. Il y avait une méconnaissance du processus de lactation, de la fonction du lait maternel et de ses bienfaits dans l alimentation des nourrissons. Les mamans étaient donc incitées à faire jeûner leurs bébés ou à introduire dès la naissance des farines ou céréales, ce qui aujourd hui peut étonner beaucoup de jeunes mamans puisque l on connait les vertus nutritives et immunitaires du colostrum. De plus, cette pratique introduit prématurément une diversification alimentaire inappropriée aux bébés venant de voir le jour. Dans l Egypte ancienne, la recommandation de l allaitement maternel est fixée à une durée de trois ans, dans la civilisation Grecque, un allaitement exclusif de six mois est instauré alors qu en Inde c est un an, suivi d un allaitement partiel jusqu à deux ans et d un sevrage progressif. Au XVIe et au XIXe siècle : Un obstétricien de l époque recommandait de ne pas allaiter son bébé avant les 8 jours voir 1 mois de vie, sans toutefois préciser quelle alimentation lui donner durant ce laps de temps. Il conseillait de démarrer la diversification alimentaire lors de l éruption des incisives supérieures et inférieures en intégrant le pain, les bouillis, des panades puis vers 15 mois la volaille puis la viande vers 2 ans. Les fameuses bouillies et panades de l époque étaient

11 alimentées de pain, de céréales, de farine cuite dans l eau, de beurre cuit dans du bouillon de légumes ou de viandes, du lait, du jaune d œuf ou l œuf entier, de la bière, du vin ou de l anis. C est uniquement vers 1650 qu il a été conseillé d introduire des aliments autre que le lait vers les 9 mois des bébés. Au XXe siècle : En 1923, un pédiatre Suédois précise qu une diversification alimentaire menée à partir de 6 mois était plus appropriée et associée à une meilleure croissance staturo-pondérale des nourrissons. Par la suite, d autres auteurs ont confirmé les effets bénéfiques d une diversification précoce sur la prise de poids et la résistance aux infections. La diversification devient alors très précoce puisque les sardines, le thon ou es crevettes sont intégrés entre 4 et 6 semaines, les céréales au 10ème jour de vie, les légumes au 10ème jour, les viandes en purée au 14ème jour et les fruits au 17ème jour. C est seulement vers 1960 qu un programme de diversification alimentaire des bébés se met en place progressivement et devient plus cohérente malgré son intervention au 3 mois des nourrissons. *Source : Science direct Historique de la diversification alimentaire Archives de Pédiatrie *Crédit Photo :