Actes du colloque. éduquer les jeunes au respect mutuel. mai colloque du 23 novembre 2007 à l'iufm de Bretagne à Rennes

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1 Actes du colloque mai 2008 éduquer les jeunes au respect mutuel colloque du 23 novembre 2007 à l'iufm de Bretagne à Rennes

2 Sommaire Norbert FLEURY, Directeur de l IUFM de Bretagne Ouverture de la journée Norbert Fleury, directeur de l'iufm de Bretagne p 2 Gaëlle Abily, vice-présidente du conseil régional chargée de l égalité professionnelle et la qualité de l emploi p 3 Françoise Kieffer, déléguée régionale aux droits des femmes et à l égalité p 6 Nicole Guenneuguès, chargée de mission académique égalité filles garçons, représentant le recteur de l académie de Rennes p 10 Interventions Violences sexistes : de quoi parle-t-on? Compte-rendu d observation en collège p 13 Sylvia Di-Luzio, sociologue, chargée d étude à Lille Penser la prévention en milieu scolaire p 20 Laurence Libeau-Mousset, docteure en biologie moléculaire et en psychologie, psychologue, directrice de recherches à l institut de criminologie et sciences humaines à l Université Rennes 2 Représentations de la sexualité et structuration des relations filles/garçons p 29 Philippe Liotard, sociologue à l Université Lyon 1 Synthèse et mise en perspective en vue des ateliers de l après-midi p 40 Annie Junter, maîtresse de conférences à l Université Rennes 2, titulaire de la chaire sur l égalité entre les femmes et les hommes Ateliers Chaque atelier est construit autour du récit de témoins qui rendent compte de leurs pratiques. 1- Impliquer une équipe éducative p 51 Animatrice : Christine Morisson - principale du collège Pierre Stéphan - Briec 2- Travailler en partenariat p 55 Animateur : Daniel Le Beuan - IUFM de Bretagne, responsable du site de Vannes 3- Intégrer l éducation au respect mutuel et à l égalité entre les sexes, dans les pratiques professionnelles p 61 Animatrice : Bernadette Vanden Driessche - chargée de mission départementale aux droits des femmes et à l égalité - préfecture des Côtes d Armor Mesdames et messieurs, chers collègues, bonjour. Je suis Norbert Fleury le directeur de l IUFM de Bretagne. C est avec plaisir et un grand honneur que nous vous accueillons pour ce colloque consacré aux violences sexistes, sous-titre "éduquer les jeunes au respect mutuel". Je ne vois pas malice à ce que ceci se situe particulièrement à l IUFM. Je considère que nous sommes parfaitement dans nos missions d établissement professionnel préparant nos jeunes aux métiers de l éducation, parce que - évidemment, je vais dire des choses que tout le monde connaît bien - dans ce domaine l éducation commence dès le plus jeune âge. Et, en l occurrence, nos futurs enseignants, en particulier nos professeurs des écoles, ont un rôle éminent à jouer. Je voudrais remercier tous ceux qui ont contribué à l organisation et au succès de cette manifestation. Je vois que cet amphi, contenant environ 240 places, est plein et considère donc que vous êtes 240. Je remercie Nicole, que je connais depuis longtemps. J ai retrouvé aussi un certain nombre de collègues que je n avais pas vu depuis un certain temps. Je souhaite à tout le monde la bienvenue à l IUFM de Bretagne. J espère que ce colloque aura, dans cette académie, des suites et des conséquences positives importantes. Je vous souhaite donc un congrès fructueux. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que tout ceci se passe dans les meilleures conditions matérielles possibles. Merci à vous d être venus à l IUFM. Bon travail et puis, que tout ceci soit très positif en termes futurs de formation et d éducation. Outils p 65 Bibiographie p 66 actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 2

3 Gaëlle ABILY, Vice-présidente du Conseil régional en charge de l égalité professionnelle et de la qualité de l emploi Je me félicite de l organisation, en partenariat avec le rectorat d académie et les services de l Etat, de cette journée. Le nombre de présents aujourd hui montre qu il est effectivement important de tenir des débats, des échanges sur cette question des violences faites aux femmes. Cette journée se place également, dans le cadre de la journée internationale pour l élimination des violences faites aux femmes dans le monde, celle du 25 novembre. Il ne s agit pas d une journée de plus ou simplement une journée contre les violences. C est une journée pour dire et pour montrer la réalité de l ampleur du phénomène des violences faites aux femmes en Bretagne. Aujourd hui - mais les chiffres évoluent de mois en mois, par une meilleure connaissance - nous savons que, en moyenne, en France, une femme sur dix est victime de violences et que tous les deux jours, selon les chiffres du Ministère de l Intérieur, une femme décède sous les coups de son compagnon, de son conjoint et/ou ex-conjoint. Il est donc bien de la responsabilité publique de dénoncer le phénomène, de donner la parole aux victimes et de faire connaître et respecter les droits des femmes, de rendre visible le réseau des acteurs qui agissent au quotidien auprès des victimes. L enjeu est d élargir le débat public sur une réalité encore trop souvent méconnue, trop souvent taboue et considérée, à tort, comme relevant parfois de la vie privée. C est peu de dire que les violences faites aux femmes sont un drame de société. Il appartient à chacun, politique, salarié, membre d associations ou tout simplement citoyen, de refuser cet inacceptable et d agir pour que les violences reculent. Elles constituent à notre époque, la forme la plus extrême et la plus répandue dans le monde des atteintes aux droits humains. Pour toutes ces raisons, le Conseil régional en charge d une politique d égalité des droits entre les femmes et les hommes, a fait le choix d agir et d intervenir contre les violences faites aux femmes. Définir une politique et se donner les moyens de sa mise en œuvre en matière de violence, relève bien des compétences des collectivités territoriales. Cela relève des Conseils régionaux, mais également, bien entendu, des Conseils généraux, ainsi que des communes. C est le sens de l appel lancé par le Secrétaire général des Nations Unies, en direction des instances internationales, des organisations régionales, des Etats, des nations pour qu ils prennent des mesures contre ces violences. C est également ce que prône la "Charte européenne pour l égalité dans la vie locale", qui s adresse, elle, aux collectivités territoriales et incite très fortement à ce que les unes et les autres mènent des politiques et agissent dans ce domaine. A ce titre, la Région s est engagée depuis trois ans désormais sur ce terrain. Lors de la première biennale de l égalité entre les femmes et les hommes qui s est tenue en février 2006, le Président du Conseil régional et moi-même avions pris un certain nombre d engagements en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et notamment la réalisation d une étude qualitative pour mieux connaître la réalité du phénomène en Bretagne. C est chose faite désormais, puisque l étude a été menée au courant de l année et qu en juillet 2007, nous avons voté une politique globale de lutte contre les violences. Avec une définition des violences très précise, car il est important de se mettre d accord sur les termes. Ce sont bien les femmes qui sont victimes de violences et c est bien parce qu elles sont femmes qu elles sont victimes de violences. C est en tous les cas la première affirmation que nous avons voulu préciser dans ce rapport. La violence dont nous parlons relève d une définition précise. Il ne s agit pas du conflit. On bascule dans la violence à partir du moment où c est toujours le même qui a le dernier mot. Nous savons aujourd hui que 80 % des actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 3

4 Gaëlle ABILY, Vice-présidente du Conseil régional en charge de l égalité professionnelle et de la qualité de l emploi violences s exercent au sein du couple et qu en moyenne, une femme meurt tous les deux jours sous les coups ; nous savons également que les auteurs de violences appartiennent à toutes les catégories sociales ; on peut dire que les hommes violents sont finalement des "gens ordinaires. Et le propre de cette violence, c est qu on ne l aménage pas, on ne compose pas avec cette violence. Pour s en extraire, la seule solution, c est justement de rompre le cercle vicieux dans lequel les unes et les autres sont entraînés. Je vais rapidement venir à la politique que nous avons votée. Je ne développerai pas l ensemble des mesures, parce que ce serait sans doute trop long. Je vais cibler évidemment celles qui pourraient aujourd hui plus vous concerner. Mais l étude, juste un chiffre encore, démontre qu en Bretagne, entre et femmes pourraient être touchées si l on applique la règle des 10% de femmes victimes de violences. L écart est grand ; ce sont des chiffres à manier avec beaucoup de prudence, car même encore aujourd hui, la connaissance du phénomène reste très parcellaire du fait de l insuffisance de statistiques et surtout de la difficulté pour les femmes de se déclarer victimes de violences. On le voit, porter plainte reste encore compliqué. Avec ces chiffres, il ne s agit absolument pas de stigmatiser la Bretagne - elle reste dans la moyenne nationale - sachant que cette réalité reste sans doute largement sous-estimée et on voit bien que, de mois en mois, comme je le disais, les chiffres s affinent. Concernant les politiques votées, nous affirmons d abord notre compétence dans ce domaine. Nous avons ainsi voté une politique globale qui porte évidemment plus directement sur nos champs de compétences ; Il s agit ici surtout de venir en complémentarité avec les compétences des autres collectivités ou des services de l Etat. Nous avons voté une politique au sens où les financements accompagnent les choix que nous faisons. Ce ne sont pas simplement des déclarations d intention, il y a aussi derrière - et je pense que c est essentiel si l on veut durablement mener une politique en ce sens - les financements prévus. Concernant les actions - vous le savez peut-être - la Région finance les projets éducatifs auprès des lycéens et des équipes éducatives dans les lycées. Il s agit de la charte KARTA. Ma collègue, Marie-Pierre ROUGER - qui est présente parmi nous aujourd hui - et moi, avons donc fait le choix de sensibiliser les critères existants à la dimension "Egalité" au travers de la prévention des violences auprès des lycéens, de l éducation à l égalité, de l éducation à la sexualité, de la prévention des comportements sexistes. L idée est d intervenir auprès de tous les acteurs, là où nous pouvons, à commencer évidemment par les jeunes, accompagnés des équipes enseignantes et pédagogiques. Je rappelle que ce programme ne vient pas à l initiative du Conseil régional, mais vient à l initiative des équipes éducatives. C est donc également une invitation à vous saisir de cette possibilité pour porter ce débat avec les jeunes. En , nous avons financé 13 projets. Cette année, il y en a un peu plus. Nous pouvons évidemment monter en puissance. Nous avons constitué le Conseil régional des jeunes, lycéens et apprentis. Avec la règle de la constitution à parité, comme le Conseil régional des "adultes". Et dans ce Conseil régional des jeunes, il y a une commission Santé et Qualité de la vie dans laquelle, la question de la prévention des violences fait aussi partie des possibilités de projets et d actions. Nous intervenons également dans le financement d un certain nombre d associations ou d organismes dans le cadre de la politique Santé, encore une fois, qui interviennent auprès des jeunes ; je pense au réseau Information Jeunesse actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 4

5 Gaëlle ABILY, Vice-présidente du Conseil régional en charge de l égalité professionnelle et de la qualité de l emploi en Bretagne. Dans ce cadre-là aussi, nous considérons que les projets relevant de la prévention des violences sexistes ou des comportements sexistes peuvent retenir toute l attention du Conseil régional. En matière d enseignement supérieur - et l étude le confirme - nous avons eu des témoignages d étudiantes qui relèvent un certain nombre de propos sexistes en forte recrudescence. Nous avons donc fait le choix de financer, de soutenir en tous les cas, tous les projets de thèses qui pourraient émerger à propos de cette question des violences pour venir aussi enrichir la connaissance en matière de recherche dans ce domaine. Un autre levier d action important du Conseil régional, réside dans la formation continue, la formation professionnelle ; nous avons depuis près d un an, mis en place une obligation. C est-à-dire que, en contrepartie de l ensemble des formations professionnelles continues que nous finançons par le biais des appels d offres, nous demandons aux organismes de nous présenter une démarche égalité. Cela devient en fait un critère pour être financé, un critère pour bénéficier du financement du Conseil régional. Cette dimension doit donc, désormais, être prise en compte par les organismes de formation. Ils peuvent, par exemple, nous proposer, dans leur formation, d intégrer un module sur l éducation à l égalité, sur la prévention des comportements sexistes, des comportements violents. Cela peut être aussi des propositions pour eux-mêmes en tant qu employeurs : que font-ils? Quelles responsabilités exercentils en tant qu employeurs d organismes de formation? etc. Nous avons estimé que lorsque le dispositif sera pleinement opérationnel - pour l instant nous n avons qu une année d expérimentation - il pourrait toucher jusqu à jeunes et adultes en Bretagne par an. C est donc un vrai levier d intervention. Je ne veux pas être trop longue. Il y a bien sûr d autres mesures mais je terminerai sur l événement, parce que je pense qu il faut saisir toutes les occasions d évoquer ce phénomène. Nous organisons la deuxième biennale de l égalité entre les femmes et les hommes les 23 et 24 mai prochain à Ploufragan en partenariat d ailleurs avec le rectorat d académie ; avec bien d autres partenaires, mais je le précise ici puisque nous nous sommes rencontrés il y a quelques jours et que Monsieur le Recteur d Académie a donné son accord officiel de partenariat. Vous serez, évidemment - comme en 2006, grâce au travail de Nicole Guenneuguès - sollicités pour être partenaires et participer à cet évènement : avec la volonté affirmée de permettre la participation des jeunes, des scolaires, des enseignants et des étudiants. Un temps sera bien sûr dédié à la prévention des violences et des comportements sexistes. Je vous remercie. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 5

6 Françoise KIEFFER, Déléguée régionale aux droits des femmes et à l égalité Bonjour à toutes, bonjour à tous. Cette manifestation du 25 novembre, journée internationale pour l élimination des violences faites aux femmes, n est pas une journée de célébration de plus. Il est important de le souligner. Cette journée s inscrit dans le cadre d une mobilisation internationale. Elle nous permet de marquer notre solidarité en direction des femmes du monde entier, des femmes de notre pays, car la France n est pas épargné par ce phénomène. Aucun pays en ce monde n est épargné par ce phénomène. La question des violences faites aux femmes est traitée dans un certain nombre de lieux et d instances, au niveau international et notamment à l ONU, européen et national. Sans rentrer dans un historique, je voudrais simplement rappeler qu en 1995, lors de la conférence internationale sur les droits des femmes qui s est tenue à Pékin, conférence qui rassemble donc des pays du monde entier, un nombre important de pays, a été défini une plate-forme d actions, pour soutenir les droits des femmes et favoriser leur évolution dans l ensemble des domaines. Parmi les résolutions de la plate-forme de Pékin, il en est une, essentielle sur la question que nous traitons aujourd hui : les pays présents ont pointé la nécessité de prendre en compte, de reconnaître la question des violences faites aux femmes, de mesurer, de quantifier, d être en capacité de donner de la lisibilité sur la question des violences et donc d agir. Connaître, nommer c est commencer à dénoncer les violences en leur donnant de la visibilité. Il faut dire de quoi on parle, de combien on parle. C est aussi très important. C est aussi nous donner les moyens, éclairer les pouvoirs publics à la fois sur les actions à mettre en œuvre et aussi amener à réfléchir sur les conséquences de ces violences qui sont extrêmement nombreuses. La conférence de Pékin a été un moment extrêmement important puisque la décision a été prise, dans l ensemble des pays, de mener des études quantitatives et qualitatives permettant de mieux connaître les violences, d en mesurer la prévalence. C est dans ce contexte qu en France, une vaste étude a été mise en œuvre, celle à laquelle il a été fait référence, l étude ENVEFF. Elle a été menée en 2000 auprès d un échantillon représentatif de la population des femmes en France, un échantillon de femmes. Il ne s agit pas d une enquête de victimologie mais bien d une enquête auprès d un échantillon représentatif de la population des femmes de France. Cette enquête avait mis en évidence que 10% des femmes étaient victimes de violences au sein du couple. Il y avait aussi d autres données, sur les violences dans la sphère publique, dans le monde du travail, qui révélaient que les violences faites aux femmes malheureusement se déroulaient dans l ensemble des sphères, publiques et privées. Le chiffre des violences conjugales a cependant plus marqué car il mettait en évidence un phénomène fréquent et nombreux alors même que c est dans la sphère familiale, que l on devrait se sentir le plus en sécurité. Or, toutes les études le démontrent encore aujourd hui, malheureusement, c est celle dans laquelle les femmes sont le plus en danger. Quel paradoxe! Ce que disait aussi cette étude et qui nous intéressera aussi toutes et tous aujourd hui, évidemment, c est le nombre de femmes qui, aujourd hui, n osent toujours pas dénoncer ces violences. En effet, lorsque cette étude avait été réalisée, 2 femmes sur 3 n avaient jamais parlé de ces violences. Cela reste encore le cas aujourd hui. Ce que nous avons aussi appris, c est que toutes les catégories sociales étaient concernées, toutes les classes d âge aussi avec une surreprésentation malheureusement des plus jeunes. Les jeunes femmes de 20 à 24 ans étaient encore plus touchées que leurs aînées. L échantillonnage global, rappelons-le portait sur les 20 à 49 ans. Il ne concernait pas toutes les tranches d âges. Evidemment ce chiffre nous a beaucoup interpellé(e)s, puisque cette étude à mis en évidence que les violences n attendent pas malheureusement les années pour s installer dans le cadre d une vie conjugale, amoureuse. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 6

7 Françoise KIEFFER, Déléguée régionale aux droits des femmes et à l égalité Nous avons ainsi pu vérifier également, au travers de cette étude, qu il y avait un certain nombre de vulnérabilités. Alors, quelles sont-elles? Particulièrement, nous avons pu constater que les femmes qui avaient été témoins ou victimes de violences pendant l enfance étaient des populations vulnérables, qu elles avaient davantage de probabilités de subir des violences à l âge adulte. Il est effectivement difficile de se construire, d être sujet à part entière, de se défendre quand, dès le plus jeune âge, on a été témoin ou victime de violences répétées. Ces points nous interpellent tous vivement et aujourd hui particulièrement compte tenu de la représentation importante de la communauté éducative dans cette salle, grâce à la mobilisation qu entretiennent le Rectorat et la chargée de mission académique sur ce problème. Les violences concernent les femmes adultes, des jeunes filles, des petites filles et puis bien sûr des petits garçons, ne les oublions pas, eux aussi témoins ou victimes de ces violences. Comment se construire comme un homme responsable, en capacité de développer des relations harmonieuses, équilibrées et égalitaires, lorsqu on n a pas pu bénéficier d un modèle positif au sein de la famille? Je ne succomberai pas à la facilité, aux raccourcis qui consisteraient à dire - cela serait extrêmement dangereux - qu un garçon qui a vu ou subi des violences pendant son enfance sera un enfant qui reproduira ces violences à l âge adulte. Mais il ne s agit pas non plus de nier l impact de ce passé sur la construction de l enfant mais retenir qu il convient d accompagner des enfants lorsque des faits de violences conjugales sont repérés, travailler sur des modèles positifs d homme et de père. C est un point sur lequel nous insistons aussi beaucoup. Les violences conjugales sont présentes dans toutes les classes sociales. Les hommes auteurs de violences sont donc des hommes présents dans l ensemble des sphères de la société, qui souvent, pour des personnes extérieures, amis, familles, sont perçus comme des personnes tout à fait positives, charmantes, des pères attentifs ce qui rend d ailleurs pour les femmes, les situations encore plus difficiles au moment de dénoncer les faits. Ces hommes se considèrent souvent eux même comme bons maris et bons pères. Peut-on cependant se considérer comme un bon père, lorsque on donne à voir à ses enfants de tels comportements? C est une question qui mérite d être posée car il m arrive souvent d entendre : untel n est pas un bon mari, c est un homme violent mais il est très gentil avec ses enfants, c est un bon père. S il faut savoir différencier la conjugalité de la parentalité, il ne faut pas pour autant nier les responsabilités que l on a face à ses enfants et aux conséquences de ses actes sur le bien être et l avenir des enfants. La parentalité peut en outre être un levier dans le changement, permettre d amorcer une prise de conscience en responsabilité Nous travaillons depuis de nombreuses années sur la question des violences faites aux femmes. Il est important de souligner que ce travail se fait en partenariat avec de nombreux services de l Etat : l éducation nationale, le ministère de l intérieur avec la police, la gendarmerie, le ministère de la justice, des affaires sociales, ( ) le nôtre bien sûr, celui en charge des droits des femmes, celui en charge aussi de l emploi et de la formation professionnelle puisque, bien sûr, il faut aussi favoriser l autonomie des femmes, pour qu elles puissent briser le silence : accompagner les femmes dans une recherche d emploi lorsque nécessaire. Sans les citer tous, j insisterai sur le caractère interministériel de cette politique. Nous sommes donc très largement concerné(e)s et impliqué(e)s, et travaillons en lien avec les collectivités, dans un cadre institutionnel : des commissions départementales d actions contre les violences faites aux femmes qui, aujourd hui, ont de nouvelles configurations puisque elles sont mises en œuvre dans le cadre d un conseil départemental de prévention de la délinquance. Ce cadre nous amène à travailler de façon approfondie et concertée avec les collectivités et les partenaires institutionnels et associatifs. Nous avons actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 7

8 Françoise KIEFFER, Déléguée régionale aux droits des femmes et à l égalité un exemple proche de collaboration puisqu il y a à peine deux jours nous avons mis en place une journée de réflexion sur la prise en charge des auteurs de violences en partenariat avec le Conseil général d Ille et Vilaine et la ville de Rennes. Bien sûr, je crois qu il est très important que la mobilisation soit la plus large possible et je ne peux que me réjouir de l élargissement du partenariat. Nous avons mis en œuvre ces trois dernières années un plan triennal interministériel. Mercredi, à l occasion du conseil des ministres, Valérie LETARD, Secrétaire d Etat en charge de la solidarité a présenté le nouveau plan triennal Sans rentrer dans le détail, afin de ne pas retarder le déroulement de cette journée, je signale qu il est en ligne sur le site de la Préfecture. Je voudrais simplement vous en indiquer les grandes lignes : douze objectifs sont mis en œuvre, autour de quatre grandes séries de mesures: Le premier axe consiste à continuer à pouvoir mesurer, quantifier. Chaque année, le Ministère de l Intérieur fournit des données sur les violences, nous en avons un certain nombre (police, gendarmerie). La difficulté consiste souvent dans l harmonisation du recueil de ces données. Les sources sont différentes et elles n ont d ailleurs pas forcément été pensées à l origine sur un référentiel commun nous permettant de mesurer le nombre des violences faites aux femmes à partir des mêmes critères. Nous allons donc essayer d améliorer cette situation. Je voudrais par ailleurs vous signaler, qu un travail très important a été conduit pour évaluer également le coût économique et social des violences dans notre pays. On évalue à 1 milliard d uros au minimum par an, le coût économique des violences faites aux femmes. Cette étude est disponible sur le site du ministère. Donc, premier axe, continuer à mesurer, mieux connaître les questions des violences faites aux femmes. Le deuxième axe est évidemment celui de la prévention. En premier lieu, il s agit d informer et sensibiliser le grand public autour d une campagne qui permettra aussi de briser le silence. Il faut parler, il faut dénoncer. Il y a deux jours, le Docteur Coutanceau - médecin psychiatre qui a beaucoup travaillé sur ces questions et intervenait lors de notre journée de formation sur la prise en charge des auteurs- nous indiquait que dans certaines situations, le fait qu une femme ait pu prendre la parole et dénoncer, a pu faire cesser les violences. Le problème quittait, sortait de la sphère conjugale et familiale, et du même coup, mettait l auteur des violences en face de ses responsabilités en le soumettant au regard extérieur. Dénoncer peut permettre de prévenir la récidive! Néanmoins, d autres actions de prévention sont bien sûr à mettre en oeuvre. Un travail sur l image des femmes, notamment l image des femmes dans les médias et je crois que vous y êtes bien sûrs sensibles les uns et les autres, parce que, tout simplement, les enfants y sont aussi extrêmement sensibles. Comment travailler efficacement les violences faites aux femmes, lorsque certains médias ou la publicité nous présentent une image aussi dégradée ou dégradante des femmes. Je crois que c est un point, évidemment sur lequel nous ne pouvions pas rester inactifs. Il y a déjà eu un certain nombre d initiatives, mais qui n ont pas forcément amené les résultats escomptés aussi nous faut-il mettre les publicitaires, les professionnels de la communication autour de la table et établir un bilan et des recommandations. En matière de prévention, j insisterai également sur le gros travail d information qui a été mis en place. Vous savez que nous avons un numéro d appel national pour les femmes victimes: le Nous sommes, en ce qui nous concerne, sur ce département ainsi que 7 autres départements, pilotes de la mise en œuvre du 39.19, puisque ce sont des écoutants du département d Ille-et-Vilaine qui répondent directement aux femmes contrairement aux autres départements où les femmes sont d abord prises en charge par des écoutantes nationales avant d être orientées vers des partenaires locaux. Nous bénéficions également d une plateforme départementale Accueil - Ecoute - Orientation - Information, 24 h sur 24, actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 8

9 Françoise KIEFFER, Déléguée régionale aux droits des femmes et à l égalité 7 jours sur 7 qui propose également des réponses en matière d hébergement. - La prévention consiste naturellement à travailler sur les questions d éducation au respect mutuel et c est aussi l objectif de cette journée. Il y aura sur ce point un axe de travail important dans le cadre du nouveau plan triennal, et qui consistera aussi à pouvoir mieux mesurer les violences au sein des établissements scolaires. Car, malheureusement, on observe aussi des situations de violences sexistes dans les établissements scolaires. C est sur quoi nous devons réfléchir ensemble. Mieux quantifier, mieux connaître pour pouvoir mieux agir. - Prévenir la récidive. De nombreuses lois ont été votées ces dernières années qui nous permettent de travailler plus efficacement et dans un cadre renouvelé. Une nouvelle dimension a été prise en compte dans les textes en proposant l éviction ou l éloignement du conjoint violent. Ceci afin qu une femme ne soit pas doublement victime : victime de violences et victime car contrainte de quitter le domicile conjugal pour échapper aux violences, pour se séparer de son conjoint ou de son compagnon. Nous avons aujourd hui des dispositions qui permettent aux femmes de demander l éloignement et l éviction du conjoint violent au civil ou au pénal. Ces dispositions sont importantes, mais faut-il encore bien sûr faire connaître et faire vivre ces textes de loi. C est aussi pourquoi nous avions mis en place, il y a deux jours - et il y en aura d autres sur cette région - des journées de réflexion sur la question de la prise en charge des auteurs. En effet, il ne suffit pas d évincer le conjoint violent : quel travail fait-on pour prévenir la récidive? quel accompagnement pour permettre le changement, quelle prise en charge pour permettre la prise de conscience lorsqu il y a déni, parce que nous croyons et parions sur les capacités de changement. Le troisième point consiste à mieux orienter, mieux coordonner. Il existe des instances dédiées à ces missions à savoir le conseil départemental de prévention et sa formation spécialisée en charge des violences faites aux femmes. Ces instances sont les instruments de la cohérence politique dans la lutte contre les violences à l égard des femmes. Le travail, pour gagner en efficacité doit se faire en réseau. Nous y travaillons notamment dans le cadre d un certain nombre de conventions, de protocoles que nous organisons à l échelle du département, de manière à pouvoir coordonner l ensemble de nos interventions et apporter des réponses adaptées. Ces réponses doivent également se mettre en place au plus près des territoires en offrant des réponses de proximité en associant tous les partenaires institutionnels et associatifs. De nombreux professionnels sont en situation de pouvoir déceler les situations de violences, d apporter des éléments de réponse pour une meilleure prise en charge. Dans cette optique, il est indispensable de mieux former ces intervenants tant dans le cadre de leur formation initiale et continue que dans le cadre d actions partenariales et interinstitutionnelles. Le quatrième axe, pour terminer, consiste, et il n est pas des moindres, à travailler à une meilleure protection des femmes victimes et de leurs enfants. C est un travail sur lequel nous sommes nombreux à nous mobiliser pour apporter des réponses en matière d accès au droit, d hébergement ou de logement, d accompagnement social, psychologique, d accompagnement vers l emploi Il s agit aussi de faire évoluer le cadre législatif dès lors que cela paraît nécessaire. Enfin, nous aurons également à améliorer la prise en charge des enfants. Ces questions pourront être traitées plus largement sans doute, dans les ateliers de cet après-midi, puisque, bien sûr, une de nos priorités doit être d assurer la protection des enfants, de les aider à se construire comme des citoyens autonomes et à part entière afin qu ils puissent vivre des situations amoureuses, de couple, plus harmonieuses et surtout beaucoup plus égalitaires. Mais encore une fois, le mode d emploi n existe pas. Il faut construire et promouvoir une éducation basée sur le respect mutuel. Merci de votre attention. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 9

10 Nicole Guenneuguès, Chargée de mission académique égalité filles garçons Madame la vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, Madame la déléguée régionale aux droits des femmes et à l égalité, Monsieur le directeur de l IUFM de Bretagne, Mesdames Messieurs les élus, Mesdames Messieurs, chers collègues, c est au nom de Monsieur le recteur de l académie de Rennes que je vous accueille aujourd hui, et c est un grand plaisir de vous voir si nombreuses et nombreux pour évoquer ensemble la question des violences sexistes en milieu scolaire. Vous permettrez en toute modestie à la chargée de mission à l égalité entre les filles et les garçons dans cette académie d y voir la confirmation de la pertinence de ce colloque. Cette journée est le produit d un travail en partenariat avec la Délégation régionale aux droits des femmes et à l égalité, le Conseil régional, la Direction régionale de l agriculture et de la forêt dans le cadre de la convention régionale pour la promotion de l égalité filles garçons, signée le 8 mars J en profite pour remercier nos partenaires de leur fidèle et confiante collaboration. Le premier axe de travail de cette convention est : développer une culture de l égalité et lutter contre les discriminations et les violences sexistes C est bien au nom de l égalité entre filles et garçons, femmes et hommes que cette journée de formation a été pensée. Merci à l IUFM de Bretagne de nous recevoir dans cet amphithéâtre Condorcet, Condorcet, philosophe et mathématicien, défenseur de l instruction des filles et dénonciateur des inégalités Les violences sexistes, les violences subies par des femmes ou des filles parce que femmes ou filles sont une atteinte à leur intégrité, empêchent leur égal accès à des espaces comme à des fonctions et nuisent à leur autonomie. Si nous sommes réunis aujourd hui, ce n est pas au titre de préférences personnelles mais parce que l égalité entre les sexes est une valeur et un droit essentiels de notre démocratie, qu elle reste encore un objectif à atteindre, et qu en tant que professionnels en charge d un jeune public, éduquer à l égalité entre les sexes fait partie de nos missions. Je citerai, pour les collègues de l éducation nationale, la circulaire de rentrée de notre Ministère qui nous demande de "faire de l école le lieu où s apprend l égalité des sexes". Je citerai aussi le socle commun des connaissances et des compétences, inscrit dans la loi d orientation et de programme pour l avenir de l école, qui énonce l ensemble des connaissances et compétences que les élèves doivent avoir acquis à la fin de leur scolarité obligatoire. Parmi les sept piliers de ce socle : le 5, la possession d une culture humaniste et le 6, l acquisition des compétences sociales et civiques fournissent un cadre à notre action. Il y est notamment question de donner aux enfants des repères. Dans un monde en mouvement, la question des repères est essentielle. Notre organisation familiale, sociale, politique, économique est basée depuis des siècles sur la dualité d un partage inégal et hiérarchisé entre les hommes et les femmes. L anthropologue Françoise Héritier souligne comment notre pensée symbolique est enracinée dans ce qu elle nomme la "valence différentielle des sexes". Les grandes religions monothéistes confortent cette séparation au nom de la morale et du sacré. Les mouvements de femmes (auxquels ont participé aussi certains hommes), les combats militants ont obtenu un remaniement de ce partage inégal. Les frontières entre masculin et féminin sont devenues plus poreuses. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 10

11 Nicole Guenneuguès, Chargée de mission académique égalité filles garçons En termes de repères je ne prendrai pas le temps ici de vous rappeler quelques dates. Des progrès énormes ont été réalisés et consacrés par le droit, mais dans les faits, la réalité est très contrastée. On observe une recomposition des inégalités. Ce que le sociologue François de Singly appelle "les habits neufs de la domination masculine" ; qui se traduit par la quasi absence de femmes dans des domaines qui leur sont théoriquement ouverts, la double journée des femmes, la pauvreté des familles monoparentales, la publicité agressive On assiste aussi à des crispations identitaires. De femmes elles-mêmes parfois, mais plus encore de certains hommes qui ne sont pas prêts à renoncer à la domination qu ils exercent sur des femmes. Les difficultés de la mixité dans certains lieux en sont une illustration. En 2003, des doutes sont exprimés sur l intérêt de la mixité au point de justifier la commande d un rapport par le Ministère de l Education nationale sur les éventuels pièges de la mixité, rapport confié à la sociologue Catherine Marry. Elle conclut que les difficultés à faire vivre la mixité doivent en effet nous questionner, non pas pour la remettre en cause. La mixité est bien une condition nécessaire de l égalité. Ce n est cependant pas une condition suffisante car elle n est pas en elle-même synonyme d égalité. La société confie à l école une mission complémentaire de celle des familles dans la construction individuelle et sociale des enfants et adolescents et dans la préparation de leur vie d adultes responsables. La responsabilisation est un des 4 axes du projet de l académie de Rennes. La chose la plus importante pour la plupart des jeunes qui vous sont confiés est en effet ce passage vers l âge adulte. Les filles veulent devenir des femmes "féminines", des femmes identifiées en tant que femmes, les garçons des hommes "masculins", des hommes identifiés en tant qu hommes. Or, quelle place dans nos contenus d enseignement pour ces mutations de ce que l historienne Michèle Perrot appelle les partages des sexes? Filles et garçons se construisent femmes et hommes au travers de ce que les sociologues appellent le "curriculum caché" : l ensemble des messages implicites reçus au travers des comportements des autres, leurs pairs ou les adultes, du contenu des divers médias auxquels ils ont accès, de ce que disent aussi des femmes et des hommes, le matériel pédagogique, les pratiques éducatives et les programmes scolaires. Dans une perspective d éducation à la mixité et à l égalité il est indispensable de donner aux filles et aux garçons l opportunité de décrypter les évolutions de ce partage féminin/masculin, de se situer dans cette évolution, de se penser comme actrices et acteurs dans la construction d une société égalitaire. Il en va aussi de leur liberté, liberté d accéder à tous les choix possibles et pas seulement à ceux dictés par des injonctions liées à leur sexe. Nous ne partons pas de rien. Depuis les années 1980 le système éducatif s est engagé dans une politique volontaire pour la promotion de l égalité entre les sexes, en partenariat avec d autres ministères et les services des droits des femmes, en lien avec les programmes d actions communautaires, les programmes européens. La Bretagne n est pas en reste. Dès 1984, date de la signature de la première convention pour l égalité filles garçons l académie de Rennes se dote d une chargée de mission, Josiane Ballouard que certain-e-s d entre vous connaissent. Recherche et actions sont associées grâce au travail avec l Université Rennes 2. Une chaire d études sur les femmes est confiée à Annie Junter en 1985, une des trois chaires créées en France actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 11

12 Nicole Guenneuguès, Chargée de mission académique égalité filles garçons avec Paris 7 et Toulouse Le Mirail. Avec une visibilité plus ou moins grande selon les périodes de nombreux professionnels travaillent dans la durée sur le sujet. Les travaux des chercheur-e-s et les pratiques des professionnels sont autant d outils qu il faut faire connaître, dont il faut s approprier les contenus et les méthodologies pour se placer en situation de mieux agir ou de manière plus adaptée. Vouloir l égalité est une condition indispensable pour agir contre les violences sexistes à l école, mais les bonnes volontés ne sont rien sans les connaissances et les compétences. C est le sens de cette journée de formation à laquelle je vous remercie d avoir répondu aussi nombreuses et nombreux. Je vous souhaite une bonne et fructueuse journée organisée en deux moments : Ce matin nous entendrons une série d intervenants, des chercheur-e-s qui ont consacré des travaux à la problématique des violences en général ou sexistes en particulier. Ils vont s exprimer à partir de points de vue disciplinaires différents et d hypothèses très diversifiées qu ils ont tenté de valider par des observations dont ils vont vous rendre compte. Ensuite, il en sera fait une synthèse et une mise en perspective avec les ateliers qui se tiendront cet après-midi et au sein desquels vous vous êtes répartis et inscrits. secrétaire au SAIO qui a beaucoup porté la logistique de cet événement, en gérant parallèlement les nombreux appels téléphoniques et la déception de celles et ceux dont nous avons dû, faute de place, refuser l inscription ; merci aux animatrices / animateurs, rapporteurs secrétaires de séance des ateliers de cet après midi ; merci enfin aux témoins, celles et ceux qui ont accepté de vous présenter en toute humilité, cet après midi, les actions qu ils mènent sur le sujet afin de lancer les échanges et nous permettre d avancer dans la réflexion. Je vous remercie encore de l intérêt porté à cette journée et à ce thème. Je formule le vœu que vous en sortiez renforcés dans l idée que l égalité entre les garçons et les filles, dans le système éducatif comme dans d autres structures qui accueillent les jeunes, est un enjeu qui mérite d être quotidiennement investi. Je souhaite aussi que vous trouviez dans cette journée matière à mieux agir, ensemble. Avant de conclure je veux remercier les personnes sans lesquelles cette journée n aurait pas pu être organisée. Je ne prendrai pas le temps de les citer toutes. Elles voudront bien m en excuser. Merci tout particulièrement à Bernadette Barbier, actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 12

13 Sylvia DI-LUZIO, sociologue, chargée d étude à Lille Violences sexistes : de quoi parle-t-on? Compte-rendu d'observation en collège Bonjour. Merci à toutes et à tous. L étude que j ai réalisée était une commande de la mission Egalité filles-garçons de l académie de Toulouse et de l association Artemisia qui est une association qui lutte pour l égalité hommes-femmes à Toulouse. Je vais très rapidement remettre en perspective l étude que j ai réalisée, au niveau sociologique, donc faire un rappel sur ce qu est le genre, même si les interventions précédentes ont déjà un peu rappelé ce que c était. Le genre et le sexe Le genre, par opposition au sexe, c est la construction sociale des différences entre hommes et femmes. Le sexe est une différence biologique. Le genre est tout ce que l éducation nous apprend comme comportement, mentalité et qui fait que l on choisit des rôles sociaux différents dans la société. Des rôles sociaux différents et hiérarchisés Ce qu il est important de rappeler également, ce sont les rapports sociaux de sexe qui font que ces rôles sociaux différents sont hiérarchisés et que le masculin est beaucoup plus valorisé dans notre société que le féminin. Cela fait qu il y a cette domination entre homme et femme. Je rappelle que c est bien la domination du masculin sur le féminin, car ce sera important pour la suite. L étude est vraiment dans la perspective où les relations entre filles et garçons sont traversées par des rapports de domination et où les filles et les garçons ont été éduqués différemment de manière à intégrer des rôles sociaux différents. Définition des violences sexistes Alors, pour commencer, je vais faire une petite définition des violences sexistes, très rapidement, parce que cela a déjà été évoqué. La violence, ce sont les comportements qui sont réprouvés socialement. Ils peuvent prendre des formes physiques, tout ce qui est coup, c est assez facile à comprendre. Cela peut prendre aussi des formes psychologiques. Ce sont des violences qui sont souvent moins faciles à voir. Cela va être des insultes, des critiques permanentes, des dévalorisations, des humiliations, des menaces. La violence peut aussi être symbolique. La violence symbolique, en fait, c est l intégration du rapport de domination par les victimes elles-mêmes qui fait qu il y a négation de la violence. Donc, là où normalement une violence est définie par les acteurs de la violence, c est la subjectivité des acteurs qui est essentielle pour définir une violence. Dans la violence symbolique, c est un peu plus complexe, parce que là où le sociologue va observer une violence objective, une insulte, un coup, la victime pourra elle-même dire "non, il n y a pas violence, c est normal". Je ne vais pas rappeler les violences de genre, puisque nous en avons déjà suffisamment parlé ce matin. Les violences peuvent être sexuelles aussi : les femmes sont considérées comme des objets sexuels. Sur les violences envers les filles à l école, puisque c est bien le sujet qui nous occupe aujourd hui, sur le sexisme en général, de nombreuses études montrent que des discriminations existent encore pour les filles à l école, malgré la volonté d une école républicaine égale pour tous et toutes. Concernant les violences en actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 13

14 Sylvia DI-LUZIO, sociologue, chargée d étude à Lille Violences sexistes : de quoi parle-t-on? particulier, les rares écrits dédiés à cette question montrent qu il y a un déni de la parole des filles sur les violences et un aveuglement face à des violences qui ne sont pas vues comme telles. Mais de toute façon, il existe très peu de travaux sur cette question, ce qui montre en soi le désintérêt et l invisibilité du phénomène. De manière générale, le sexisme est quand même assez peu pris en compte dans le domaine éducatif et assez peu remis en cause, même si votre présence montre peut-être un peu le contraire. Le coût social de l adolescence chez les jeunes filles L adolescence représente pour les jeunes filles une double contrainte. C est-à-dire que, d une part, elles ont un investissement plus grand dans les études - on le voit avec leur réussite scolaire - mais d autre part, si elles veulent séduire, et c est un élément important dans la construction de leur identité - elles doivent abandonner toute velléité de compétition personnelle. Ce qui signifie que la construction de la féminité chez les filles implique de se mettre en retrait par rapport aux garçons. Donc là où, à l adolescence, les garçons acquièrent certains privilèges, même si ce n est pas toujours facile pour eux non plus, pour les filles au contraire, cela a un coût social plus important dans leurs relations, dans leur sociabilité. Une étude a montré également que l estime de soi des filles diminue plus fortement que celle des garçons entre la primaire et le lycée. Donc, pour les filles, l image qu elles ont d ellesmêmes est vraiment très négative au moment de l adolescence, au collège en particulier. La méthodologie employée lors de l étude Il s agit d observations dans deux collèges différents : un en milieu urbain et un en milieu périurbain, deux collèges de niveau moyen. Les espaces qui ont été observés sont ceux où il n y avait pas d adulte enseignant, donc tout ce qui est cour de récréation, permanence, escaliers, etc. Il y avait un diagnostic de sécurité - sur lequel je m étais appuyée - sur un des collèges, qui montrait qu il y avait un certain nombre d espaces - vu la taille du collège en milieu périurbain, il y avait pas mal de place - où les adultes étaient absents, et de ce fait, il y avait plus de possibilité de violence dans ces espaces où il n y avait pas de possibilité de surveillance. Il faut aussi retenir ces éléments qui sont que l on ne peut pas être partout et qu il y a des espaces qui sont utilisés par les élèves pour leurs petites affaires. Virilité et exclusion du féminin J ai construit mon analyse autour de la construction de l identité, puisque, à l adolescence, au collège, entre 10 et 15 ans, la construction de l identité est essentielle. Je l ai vu surtout d une part en termes de construction de la virilité chez les garçons et d autre part de la construction de la féminité. Et c est là que j ai vu des tensions, en fait. Il est apparu au cours de cette étude que la construction de la virilité joue à plein comme instigatrice de violences entre élèves, particulièrement des garçons dominants envers celles et ceux qui ne font pas partie de cette catégorie. Au moment de l adolescence, il s agit d affirmer son appartenance au genre masculin - c est ce que Nicole a dit - cette affirmation prenant souvent des formes violentes. Cela va passer tout d abord par l exclusion du féminin. C est avant tout l exclusion des filles qui se fait à travers des violences verbales, des insultes qui sont souvent liées à l apparence physique, aussi à des questions d ordre sexuel. Les jeunes filles sont souvent ramenées à leurs corps et donc pas considérées comme des personnes à part entière dans l espace scolaire. Il s agit aussi de violences physiques et celles-ci apparaissent parfois comme le seul mode de communication des garçons envers les filles. Ne sachant pas s exprimer, n ayant pas appris à s exprimer par des mots, ils peuvent passer par des violences physiques. L exclusion actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 14

15 Sylvia DI-LUZIO, sociologue, chargée d étude à Lille Violences sexistes : de quoi parle-t-on? du féminin se voit également à travers l oppression des garçons les plus faibles. La faiblesse est associée au féminin et ils sont opprimés pour cette raison. L exclusion du féminin va aussi passer par l exclusion par les garçons dominants des garçons les plus faibles. Les dominants ont besoin de prouver qu ils appartiennent bien à la catégorie des hommes et cette preuve passe par la violence. De la même manière, il va y avoir expression de l homophobie et l homophobie est également associée au féminin, elle est même vue comme une perversion du masculin, ce qui se voit bien à travers les insultes qui fusent. Les garçons qui sont un peu "efféminés" ou qui vont, pour une raison ou pour une autre, être considérés comme éventuellement homosexuels, vont être exclus du groupe. Et cela va permettre, en fait, une constitution du groupe des hommes. C est-à-dire que c est un apprentissage de la virilité, de la masculinité ; il y a toutes sortes de rituels qui font que les garçons se sentent appartenir au groupe des hommes. Je me souviens d un jeu, c était une sorte de "chat" où les garçons, au fur et à mesure faisaient "chat-bite", mais par derrière en fait, au moment de la sonnerie, le dernier à avoir été pris, tout le monde se jetait sur lui et le tabassait. Enfin, tout le monde, c était un jeu de garçons de 3e et à la limite, ceux qui ne participaient pas regardaient, mais n essayaient pas d intervenir. Donc, ce sont des rituels pour montrer qu on fait partie du groupe des hommes et évidemment, le rapport au groupe est très important, parce que s il n y avait pas le groupe qui agissait, qui opprimait certaines personnes, les garçons seuls ne le feraient pas. Amour et sexualité Je vais passer aux questions d amour et sexualité, qui sont un peu liées. Dans la cour de récréation, on tire sans cesse une représentation très caricaturale de la sexualité qui est liée bien sûr à la pornographie, qui est liée aussi - cela a été évoqué plus tôt - à la représentation qu il peut y avoir des femmes dans la société en général, il y a une débauche dans les discours sexuels de la part des garçons, cela montre l intérêt des jeunes pour ces questions, parce que c est aussi une débauche chez les filles, même si elle est bien moindre, mais c est quand même très peu valorisant pour les filles parce qu elles sont réduites à des corps sexualisés et uniquement à cela. Et évidemment, ce n est pas très épanouissant d être considérée avant tout comme un corps sexualisé, surtout que ce n est pas une sexualité égalitaire qui est mise en scène. Bien sûr cela fait partie d une démonstration de virilité pour les garçons de montrer qu ils sont au courant et de plus, comme ce n est une sexualité égalitaire qui est mise en scène, la virilité est renforcée de ce fait. Dans certains cas, la difficulté d expression des sentiments pour les garçons, qui sont moins bien préparés que les filles à dire "je t aime" ou ce genre de choses, les amène à passer par des violences. Il y avait certains garçons dont on voyait très bien l intérêt qu ils avaient pour telle ou telle fille et qui ne savaient pas le dire et du coup, ils étaient violents avec ces filles. Cela pouvait être de la violence verbale, mais cela restait de la violence. Ce qui montre une difficulté d expression pour les garçons. Outre le fait d être considérées comme des objets sexuels, les filles souffrent également des réputations qui circulent dans et hors du collège, avec des rôles très caricaturaux, ce qui fait que les filles n ont pas la liberté d usage de leur corps. Pour le même acte, en fait, pour les garçons, il n y aura aucune conséquence, voire ils seront valorisés par ce qu ils auront fait, alors que les filles vont être considérées comme des "salopes" bien sûr. Féminité et surinvestissement du regard masculin Tout cela concerne la construction de la virilité, source de violences et de tensions dans les relations filles-garçons. De l autre actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 15

16 Sylvia DI-LUZIO, sociologue, chargée d étude à Lille Violences sexistes : de quoi parle-t-on? côté, il y a la construction de la féminité pour les filles qui affirment généralement leur appartenance au genre féminin de manière importante et qui surinvestissent les relations amoureuses et leur apparence physique, au risque de ne pas se construire pour elles-mêmes. Donc les relations avec les garçons tournent autour du regard posé sur elles et de multiples violences naissent de cet échange inégalitaire. Tout d abord pour l apparence physique, cela joue un rôle très important dans la construction de l identité des filles. On est au courant de tous les troubles qui peuvent être causés déjà en soi dans la construction des filles - troubles alimentaires, troubles de comportement - mais, en fait, d un côté il y a les filles qui ne vont peut-être pas faire très attention à leur apparence et qui vont être moquées pour cela et de l autre côté, celles qui font très attention à leur apparence vont être enfermées dans une image superficielle d elle-même qui va les dévaloriser. Elles seront les "jolies imbéciles" finalement et une fois encore, elles ne vont pas être considérées comme des personnes dans l espace scolaire. Je viens de remarquer - mais cela reste un peu de l ordre de l hypothèse - que les filles qui ont un fort caractère, qui avaient une apparence plutôt masculine, en survêtement, elles, a priori, avaient des relations amicales plus égalitaires avec les garçons. Visiblement, l apparence joue quand même forcément dans les relations filles garçons. Concernant les questions de séduction et d amour, on voit que les enjeux sont très différents pour les filles et les garçons. Il y a un décalage important entre les attentes des filles qui idéalisent les relations amoureuses et celles des garçons et évidemment, cela crée une tension qui peut être source de violence. Comme je l ai dit plus haut, les filles investissent davantage la sphère des relations amoureuses que les garçons pour qui il s agit juste d une de leurs activités. Pour les filles, c est vraiment une de leurs préoccupations principales. Par exemple, j en avais vu plusieurs qui avaient des teeshirts, elles devaient avoir 12 ou 13 ans, où il y avait écrit "je suis célibataire, mais je me soigne", ce genre de choses, ce qui, à cet âge De ce fait, elles restreignent leur liberté, leurs choix et leurs ambitions pour se rapprocher de ce qu elles considèrent être un idéal féminin et à mon avis, c est assez peu épanouissant pour elles parce qu elles ne s autorisent pas certaines ambitions en voulant se rapprocher de cet idéal. Dans mes observations, l exclusion des filles de l espace commun a été un élément très flagrant, très visible. Quand on observait tout simplement la cour de récréation, on voyait que, au centre, il y avait les garçons qui jouaient au foot, au basket, qui prenaient de l espace ou alors qui étaient sur les bancs, ou alors qui prenaient tout l espace dans les escaliers. Parfois, ce sont des groupes mixtes, mais souvent des groupes de garçons, tandis que les filles, elles, se reléguaient à la périphérie, elles circulaient entre les différents espaces, mais j avais vraiment l impression qu elles ne prenaient pas leur espace, leur place, en fait, dans l espace scolaire, dans tous ces espaces où tous les élèves ont une liberté de circulation. Le fait qu elles n aient pas toute leur place dans un espace donné est aussi une forme de domination, un frein pour leur épanouissement. Sous-estimation des violences par les victimes elles-mêmes Je vais terminer sur la sous-estimation des violences par les victimes elles-mêmes. En fait, c est lié à l intégration du rapport de domination par les filles dont j ai parlé au tout début : les filles n ont pas confiance en elles. Elles ont des problèmes de confiance dans leur identité. Elles ne savent pas affirmer leur droit au respect, généralement. De plus, elles ne savent pas distinguer les violences, elles ont tendance à les minimiser, et elles les voient comme une fatalité à accepter. Et ça, c est quand même beaucoup lié aussi à la cécité des adultes, qui ne voient pas les violences et les filles intègrent dès lors la normalité de actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 16

17 Sylvia DI-LUZIO, sociologue, chargée d étude à Lille Violences sexistes : de quoi parle-t-on? la violence. Si des surveillants, si des CPE, etc., n interviennent pas quand il y a une violence, effectivement, les filles vont se dire "non, c est normal" et donc, elles ne vont pas se plaindre, alors même qu elles sont victimes de violences. C est, je pense, un élément vraiment important à retenir de cette étude. Conclusion Dans l ensemble, les relations entre filles et garçons, mais aussi au sein d un groupe de même sexe, sont génératrices de tensions au collège. C est alors aux adultes présents dans l établissement de savoir intervenir, à la fois dans l écoute et dans la fermeté face à l inacceptable. Affirmer et imposer les notions de dignité et de respect mutuel fait partie des prérogatives du personnel éducatif. J espère qu une telle étude, en facilitant la prise de conscience autour des violences sexistes, constituera un levier utile pour tous les acteurs de la communauté éducative. Dans une telle perspective, lutter contre les violences sexistes, c est lutter contre toutes les violences. Je vous remercie. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 17

18 Sylvia DI-LUZIO, sociologue, chargée d étude à Lille Violences sexistes : de quoi parle-t-on? Questions/réponses Audrey JEAN-PHILIPPE, Conseil Régional de Bretagne, Je suis plutôt en charge de tout ce qui est construction de la carte du schéma des formations. En fait, je me demande si vous avez observé des différences dans les comportements entre les âges. Vous évoquiez des classes de 3ème, retrouve-t-on les mêmes comportements chez les plus jeunes au collège? Sylvia DI-LUZIO, C est une bonne question. Effectivement, il y a des différences. Par exemple - c est quelque chose que j avais exprimé mais que je n ai pas repris dans mon intervention, plutôt sur la question de mixité - d un côté, chez les 3e, il y avait une plus grande facilité à la mixité parce que les élèves sont plus grands, mais de l autre, les rapports sont quand même plus faciles chez les plus petits. Ils sont encore proches, en 6e, de l âge de la primaire, les enjeux ne sont pas les mêmes, notamment sur les questions de sociabilité amoureuse. Je ne sais pas trop comment l expliquer, mais cela a l air plus simple. J ai l impression que les relations sont plus faciles en 6e, alors qu en 3e, les enjeux amoureux et sexuels sont beaucoup plus présents et de ce fait les relations entre filles et garçons sont beaucoup plus tendues, même s il y a moins cette taquinerie qu il y a chez les plus petits. Je pense que cela est lié aussi à la puberté. Véronique MENARD, CPE - collège Noël du Fail à Guichen, J étais très intéressée sur ce que vous nous racontiez sur les espaces libres, en fait, libres de surveillance, ou les espaces de circulation dans les établissements et j aurais aimé que vous développiez un peu plus, notamment, sur ce qui se passe dans les cours d écoles, les échanges, ce que vous aviez remarqué en tant que sociologue. Vous avez parlé de la société des adultes. Donc voir quoi? Intervenir quand? et dire quoi? Sylvia DI-LUZIO, Par exemple, sur le jeu dont j ai parlé tout à l heure, c est moi qui suis allée voir les surveillants. J ai d abord observé, mais assez rapidement, je suis allée voir les surveillants pour leur dire : il se passe quelque chose. Et là, ils s en sont rendu compte et sont intervenus. On m a raconté aussi d autres jeux qui avaient eu lieu, mais ils ne s en étaient pas rendu compte tout de suite. Ils ne l avaient pas vu alors que c était, pour moi, énorme. Déjà, rien qu intervenir, regarder ce qui se passe entre les élèves, je pense que c est important, les surveillants devraient être mieux formés. Pour avoir l idée qu il peut y avoir ce type de violence et savoir comment intervenir. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 18

19 Sylvia DI-LUZIO, sociologue, chargée d étude à Lille Violences sexistes : de quoi parle-t-on? Questions/réponses Hélène MAZENQ, animatrice territoriale de santé du Pays de Vitré Porte de Bretagne Vous avez dit avoir fait vos observations dans deux collèges. Je voudrais savoir si vous avez observé des différences entre le collège urbain et le collège péri-urbain. Par ailleurs, vous disiez avoir constaté que, quand il y avait des scènes de violences plus physiques, les autres élèves, s il y avait des élèves autour qui ne participaient pas, étaient témoins, et vous aviez constaté qu ils ne réagissaient pas, qu ils n étaient pas dans la dénonciation ou dans "stop, arrête", mais en avez-vous quand même vu qui le faisaient et quels retours avaient-ils des autres élèves dans ce cas? Sylvia DI-LUZIO, Oui, il y avait effectivement des différences entre les deux collèges. Le collège en milieu péri-urbain était plus calme, peut-être parce qu il était plus grand et le deuxième collège avait vraiment des petits espaces et de ce fait, les élèves s y rencontrent plus facilement. De plus, c était lié à l évolution du collège où il y avait des publics qui venaient de ZEP et qu'il n y avait pas eu les moyens derrière, enfin c est une histoire un peu plus compliquée. Concernant l intervention des élèves, je n en ai pas vu dans ce cas précis, vraiment. Cela m avait choquée parce qu ils n agissaient pas, mais effectivement, ils regardaient, on sentait qu ils étaient gênés, mais ils n osaient pas intervenir. En revanche, j avais remarqué - cela m avait un peu touchée - un jeune garçon qui devait être en 5e et qui parfois, quand une fille était toute seule, qu elle avait l air un peu exclue, allait la voir pour savoir ce qui n allait pas. Mais c était un cas tellement exceptionnel que cela m avait marquée aussi. Donc, dans l ensemble, au collège, il vaut mieux être avec les dominants. Mais les filles peuvent aussi être les dominantes. Je n ai pas beaucoup développé, mais la solidarité n est pas une valeur très développée. Corinne ROUSSEAU, infirmière scolaire, Je suis remplaçante actuellement. Quand vous évoquez le problème de la manière dont sont traitées les filles par rapport à leurs expériences sexuelles par rapport aux garçons, il y a le langage des garçons, mais il y a aussi les filles qui rentrent dans ce langage pour se valoriser vis-à-vis des autres garçons. Je trouvais que cela manquait. Le manque de solidarité est très fort au niveau des filles surtout. Sylvia DI-LUZIO, Je n ai pas le temps de développer. Si cela vous intéresse, l étude est en ligne sur le site de l Egalité Toulouse, c est plus développé, mais effectivement, j avais aussi été choquée par ce que j avais entendu dans un bus sur des filles qui disaient "une telle, elle suce", les réputations passent notamment par les filles qui intègrent tout à fait ce rapport de domination en étant elles-mêmes dominantes par rapport aux autres filles et c est sur cela qu il faut agir. C est-à-dire qu'à l'intérieur du groupe des filles, il y aussi des dominantes et à l'intérieur du groupe des garçons, des dominés. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 19

20 Laurence LIBEAU MOUSSET, docteure en biologie moléculaire et en psychologie, psychologue, directrice de recherches à l institut de criminologie et sciences humaines, Université Rennes 2 Penser la prévention en milieu scolaire Merci à Nicole Guenneuguès pour cette journée magnifique. Quand je suis entrée dans cet amphithéâtre, j étais en retard, comme souvent, et j ai mesuré l énergie qui sortait déjà de ce lieu dès le début de la matinée. C est vraiment extrêmement agréable. Mon propos aujourd hui va peut-être vous sembler provocateur, ceux qui me connaissent en ont un peu l habitude. Je vais essayer de faire soft, mais ce que j ai envie de faire, c est d essayer de reposer un peu d histoire sur la notion de "prévention" et surtout sur la prévention en milieu scolaire. Nous en avons longuement discuté, Madame Guenneuguès et moi-même, et nous sommes tombées d accord sur l idée de refaire une sorte de parcours historique afin de reprendre pied dans le concret, reprendre pied dans la réalité, ici et maintenant. La prévention, comme d autres enjeux de société, n est pas quelque chose qui arrive par hasard. C est quelque chose qui se positionne, peu à peu, avec le temps, avec l histoire, et puis surtout avec des ingrédients très forts et très puissants qui sont à la fois le politique et l économique, je parle bien sûr des enjeux de pouvoir. Histoire de la prévention Je vais essayer d aborder ma proposition à travers deux axes que je vais mêler, ou du moins un axe fort qui sera l histoire de la prévention et, autour d une thématique, qui sera la sexualité. Pour cela - et rien ne sort de mon chapeau, évidemment - je vais faire appel à des auteurs, comme Foucault, Lanteri Laura, Canguilhem, qui sont des auteurs phares qui ont interrogé les institutions, la norme, l éthique ce qui ne peut pas faire l économie de s arrêter sur l eugénisme. Car, quand on évoque la prévention, on ne peut pas ne pas se poser la question de l effet de la prévention. La prévention s inscrit toujours dans un processus de normalisation. La prévention, c est en quelque sorte, essayer de recadrer, de recaler certaines dispositions ou certains éléments qui sont un peu hors normes dans la société et qui viennent s inscrire à la marge de celle-ci. On n est pas forcément dans l infraction, on n est pas forcément dans l illégalité, on peut l être aussi, mais on est en dehors de la norme. N oublions pas que ce qui constitue la norme, c est également la morale. Au fond, ce sont des mots qui peuvent sembler politiquement incorrects que je manie là, mais il me semble qu on ne peut pas revisiter la question de la prévention si l on ne passe pas un peu de temps à s interroger sur la norme, sur la morale, sur l éthique, et bien évidemment sur ces corollaires absolument dramatiques que peuvent être les conduites eugénistes. Donc je vais repartir un peu à travers l histoire, nous allons faire une promenade relativement rapide. Je n ai cependant aucune prétention sur cette magnifique discipline qu est l histoire, je ne suis pas historienne. 16e siècle Mon point de départ va se situer arbitrairement au 16e siècle où l église catholique exige l examen de conscience des personnes et où l on voit très bien que, dans ce siècle, l église a un pouvoir absolu avec le roi qui a droit de vie et de mort sur ses sujets. Les choses semblent relativement claires, on sait à quoi s en tenir et à l évidence "être du bon côté de la barrière" est encore le meilleur côté. actes du colloques sur les violences sexistes - mai p 20

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