BULLETIN BIANNUEL : CRÉER UN NET CHANGEMENT DANS LE SUIVI ET L ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS

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1 BULLETIN BIANNUEL : CRÉER UN NET CHANGEMENT DANS LE SUIVI ET L ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS Août 2012 Tout d abord, un grand MERCI à tous ceux qui sont intervenus et qui ont fourni des efforts considérables au cours des 8 derniers mois! Nous partageons dans ce bulletin des exemples du travail exceptionnel effectué dans les projets pilotes et quelques-unes des difficultés que les projets ont dû surmonter pour réussir. Les progrès jusqu à ce jour Dans le cadre du Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (MAEJT) les membres d associations pour les enfants travailleurs au Nigeria ont examiné leur influence sur les opportunités de participation des enfants aux décisions de la communauté. L équipe a consulté les enfants dans leurs communautés et leurs écoles afin de soutenir leur participation dans ces deux contextes. Le MAEJT a également accru les efforts pour soutenir la participation des enfants au comité de coordination afin d augmenter leurs opportunités de participation à toutes les étapes du cycle du programme et de prendre part aux actions d influence et de plaidoyer externes. L organisation The Concerned for Working Children (CWC) en Inde a terminé les préparatifs du S&E pilote pour novembre Les enfants et les adultes ont activement participé à la collecte et à l analyse des données de base concernant la participation des enfants dans 5 panchayats (conseils villageois de gouvernance). Le CWC a identifié d autres outils utiles de participation pour le S&E et des données sont régulièrement recueillies. Plan, Guatemala Au CESESMA (Nicaragua) le S&E est devenu un point permanent de l ordre du jour des réunions de l équipe de coordination afin d obtenir un engagement et un soutien complets ; des ateliers de formation ont également été offerts à l ensemble de l équipe. Un outil d auto-évaluation de la qualité de la participation, basé sur les «Neuf conditions de base requises» du cadre, ainsi qu une version adaptée aux enfants ont été créés afin de collecter des informations de base. Le CESESMA a également animé deux ateliers nationaux sur le S&E de la participation des enfants. Plan Guatemala met actuellement en œuvre son plan de S&E. Le projet a été présenté à 30 communautés en vue d obtenir leur participation et leur approbation. L ouverture, par les parents et les autorités locales, d espaces facilitant le concours des enfants, ainsi que la participation des enfants et l acceptation de l exercice de participation des citoyens sont au nombre des principaux succès obtenus. Neighbourhood Community Network (NCN) a obtenu le concours d enfants et d adultes dans 6 panchayats pour un projet estival de S&E. Avec l aide de l UNICEF, l organisation a l intention d élargir le S&E à 30 panchayats.

2 World Vision Ghana a dirigé un projet au cours duquel les enfants ont analysé leurs droits par rapport à leur communauté et à la CDE. Les dirigeants de la communauté qui ont pris part ont apprécié la clarté d expression des enfants ainsi que la façon dont ils ont utilisé la communauté et les cartographies institutionnelles et sociales du district. Ils ont également admiré la façon dont les enfants se sont servis de pierres pour évaluer les pratiques communautaires et gouvernementales en se basant sur la CDE. La façon dont les enfants ont dirigé le processus et leur niveau de raisonnement concernant les lacunes de la communauté en matière de protection des enfants et de respect de leurs droits civils, ainsi que leur analyse des politiques gouvernementales sur la santé et l éducation ont suscité l admiration du chef communautaire de Kpong Tamale. Ce dernier a félicité World Vision de lui avoir fait prendre conscience qu il fallait permettre aux enfants d entreprendre ce processus. EveryChild Malawi a établi 4 équipes centrales pour diriger le processus de S&E. Ces équipes comprennent des enfants, des bénévoles de la communauté et des enseignants. Au cours d ateliers d une journée, les équipes ont élaboré des plans d action et activités de préparation. Méthodologies clés Le MAEJT a élaboré des méthodologies créatives et les enfants ont pu parler à des parents, tuteurs, chefs et communautés entières à l occasion d un carnaval. Ils ont également exprimé leurs sentiments à la radio au sujet des problèmes actuels rencontrés au Nigeria. CWC a analysé les outils de participation actuels de l organisation et a conclu que beaucoup étaient utiles pour le S&E participatif avec les enfants. CESESMA a produit un nouvel outil simplifié d auto-évaluation pour mesurer la qualité de la participation selon les «Neuf Conditions de base requises». Dans le cadre de l Action pour l apprentissage participatif, les enfants travaillant avec NCN ont pris part à des activités comportant, entre autres, la cartographie sociale, la cartographie des ressources, des diagrammes de Venn, l établissement d une la ligne de tendance et la classification socio-économique! EveryChild a effectué l analyse sous forme d arbre à problèmes et de feuilles! À l aide des Au Malawi, des enfants utilisent des feuilles d arbres pour classer les problèmes qui les concernent par ordre d importance feuilles, les enfants ont pu classer les problèmes qui les concernaient par ordre de priorité. Ils ont posé un nombre plus ou moins grand de feuilles individuelles en face de chaque problème selon l importance qu ils leur accordaient. L utilisation des feuilles comme moyen de vote visuel a permis d enregistrer l opinion des enfants sur ce qui leur était important et a constitué une base de discussion dans le groupe. Plan Guatemala a utilisé avec les enfants des outils très intéressants, tels que la cartographie du corps, l évaluation H, les arbres à problèmes et une activité de comales et tortillas! Activité comales et tortillas Les enfants ont tracé un cercle (en forme de comal) sur du papier journal puis des cercles plus petits qui représentaient des tortillas sur des feuilles de papier blanc et jaune. Cet exercice a été effectué en groupes. Chaque groupe a reçu deux tortillas dans l une les participants ont écrit le nom du comité d enfants et dans l autre les activités organisées par les comités. Chaque groupe a désigné un porte-parole et, les tortillas disposées sur le comal, a donné une explication puis une analyse et enfin les conclusions obtenues. 2

3 Formes d enregistrement Save the Children au Népal a aidé les enfants à tenir des journaux en leur fournissant des articles de papeterie et des agendas. Les enfants peuvent y noter les résultats du travail sur le terrain obtenus avec les différents outils, et les données sont ensuite recueillies. À CWC, les enfants ont utilisé des carnets pour enregistrer leurs réunions ou l outil de la ligne de vie qui enregistre visuellement le travail de leur organisation sur de la toile. Les enfants participants Au MAEJT plus de 350 enfants (filles et garçons âgés entre 9 et 17 ans) ont été consultés au sujet de leur participation aux décisions prises dans 4 communautés. 25 personnes ont pris part à la collecte d information, y compris les enfants membres de l équipe de visite. Un grand nombre d enfants consultés étaient marginalisés : enfants travailleurs, enfants privés de soins parentaux, enfants vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Au Guatemala, Plan a évité les pratiques de discrimination existantes. Chaque groupe du programme, par l intermédiaire d animateurs du développement communautaire, a offert des chances égales à tous les enfants, sans aucune discrimination, afin que le projet respecte les différences culturelles et la langue de la région dans laquelle il a été mis en œuvre. À EveryChild le projet cible 3500 enfants (1861 garçons, 1639 filles), dont 381 sont pris en charge par des familles parallèles et 594 risquent de ne plus bénéficier de soins parentaux. Image représentant des enfants à qui leurs parents ont demandé d aller pêcher le repas du soir World Vision, Ghana À CWC les enfants ont pu obtenir un haut niveau de participation, évaluée par divers outils. Leur rôle a été dans certains cas collaboratif, avec un niveau minimal d aide des adultes, et dans d autres entièrement dirigé par les enfants. À chaque étape de l atelier, les enfants ont été consultés sur les activités et leurs accomplissements pendant la période en question. Participation des parties prenantes Au Guatemala, Plan a obtenu la participation de bénévoles, d enseignants et de parents. CWC en Inde a également fait participer diverses parties prenantes. Dans les cinq panchayats en question, l organisation a constaté un grand soutien de la participation des enfants de la part des enseignants et autres personnels scolaires. Cependant, dans trois des panchayats sélectionnés, le gouvernement demande une plus grande sensibilisation sur les droits de l enfant. Le MAEJT a impliqué dans son travail des parties prenantes issues de nombreux milieux, entre autres : des présidents de l Association de développement communautaire, des Citation du Guatemala «C est merveilleux de voir des enfants organisés, c est parfois très utile et ça leur enseigne quoi faire pour développer la communauté. Je me souviens que lorsque j étais enfant je n avais pas ces opportunités, si bien qu à l âge adulte, lorsque l on est nommé à un poste, on doit bien réfléchir parce qu on ne sait pas du tout de quoi il s agit et on se sent très nerveux et gêné. Je vois qu aujourd hui ces enfants osent au moins s exprimer en public. C est fantastique de savoir qu on les aide pour cela ; nous allons également les aider ici, dans notre 3 communauté.» (Maire de Laguna, Guatemala)

4 présidents du gouvernement local, des dirigeants communautaires, des rois, des maîtres, des apprentis, le secrétaire de l Éducation de l Autorité de l éducation du gouvernement local, des enseignants et des autorités scolaires. Leurs relations sont collaboratives et certaines parties prenantes ont offert leur soutien matériel, financier et de motivation ainsi que leur soutien actif au cours des 6 mois. Difficultés L une des principales difficultés rencontrées par Plan Togo a été de diriger les activités avec les enfants et les jeunes pendant les heures scolaires. Pour surmonter ce problème et éviter toute perturbation du travail scolaire, Plan a décidé de démarrer le projet d évaluation pendant les vacances d été Save the Children au Népal a découvert que divers groupes, y compris son personnel, le personnel de son partenaire local et les enfants, interprétaient différemment les objectifs du projet, c'est-à-dire s il s agissait du contrôle de la participation ou du contrôle de l implication des enfants dans les activités du projet. Au Ghana, World Vision a constaté que les enfants étaient timides et craignaient les réactions possibles des adultes dans ce contexte socioculturel strict sur le rôle des enfants. Ils ont pu surmonter cette difficulté grâce à des jeux amusants, en effectuant l analyse tout d abord avec des pairs afin d acquérir de l assurance, puis avec d autres membres de l école et enfin avec la Enfants au Ghana, World Vision communauté. Ce que nous avons appris CESESMA a reconnu que le type de participation décrite comme «initiée/dirigée/gérée par les enfants» coïncidait avec le concept latino-américain de participación protagónica ou participation protagonique. En conséquence, l organisation a en quelque sorte substitué ce concept national pour adapter la structure à son propre cadre de référence. CESESMA a également conclu que trois instruments de la boîte à outils semblaient avoir une importance plus fondamentale que les autres. Il s agit de l observation, des interviews et des discussions de groupe. Ces instruments ne doivent pas être considérés comme des activités exceptionnelles, mais comme des outils de base à utiliser en permanence dans différents contextes et avec différentes combinaisons. Elle a également observé une faiblesse dans le concept de «portée» tel qu il apparaît dans le cadre, c'est-à-dire limitée à deux dimensions : «Point d engagement» et «Niveaux d engagement». Pour CESESMA, il manque une troisième dimension de portée : Qui participe? Et, ce qui est tout aussi important : Qui ne participe pas et pourquoi? Plan Togo a appris qu il était important de partager les accomplissements avec les partenaires et organisations dans d autres pays de la sous-région. De même, Plan Guatemala a fait part de son expérience et du processus de COCODITOS à des consultants de la région, ce qui a suscité de l intérêt non seulement vis-à-vis de cette stratégie, mais également de ce projet pilote qui utilise les outils de S&E. «Ce projet pilote nous a beaucoup appris et nous avons acquis des points importants qui ont renforcé notre organisation et notre conviction, qui est que mettre les enfants en premier lors des prises de décisions n est jamais une erreur mais souhaitable et facilite le travail avec les enfants afin de résoudre les problèmes.» (Coordinateur de l AMCWY, Nigeria) 4

5 au processus de résolution du problème de la carrière de pierre. Il en est ressorti que depuis l atelier de février, de réels progrès avaient été réalisés pour aborder ce problème. World Vision, Ghana EveryChild a organisé une session sur les «donneurs d exemple» afin de promouvoir l éducation des enfants. Les donneurs d exemple sont des jeunes qui étaient considérés comme vulnérables lorsqu ils étaient enfants. Les enfants qui vivent dans des familles parallèles ont eu l opportunité de communiquer avec ces donneurs d exemple. «Je suis heureux d apprendre qu il existe des jeunes employés de bureaux qui ont grandi sans parents. Nos donneurs d exemple ont réussi parce qu ils ont planifié leur avenir,» a affirmé Julie Chavula. Une histoire de CWC, Inde Cette histoire vient du panchayat d Aloor. Le plus grand problème rencontré et identifié par les enfants est celui de Kallu Kori ou carrières de pierre, qui ne sont pas correctement clôturées. Pendant la saison des pluies, les carrières sont inondées et constituent un danger pour tous, surtout pour les enfants. Ces derniers peuvent difficilement juger de la profondeur des carrières et de nombreuses personnes y tombent par accident. En janvier 2011, un enfant du panchayat a trouvé la mort suite à une chute dans une carrière. L organisation pour enfants a soulevé ce problème avec les autorités locales. Elle a ensuite écrit à plusieurs reprises aux représentants élus du panchayat et aux commissaires du district ; elle a également soulevé le problème lors de nombreuses réunions du panchayat. Cependant, ce problème reste entier malgré les promesses faites. En février 2012, nous avons étudié la possibilité d évaluer la participation des enfants au Makkala Grama Sabha par le biais de l atelier de S&E. Au cours de cet atelier, les enfants ont réalisé qu ils avaient mentionné ce problème un an auparavant. Ceci a été révélé par la méthode d empreinte Hejje (pour réaliser leur objectif) et a donné lieu à une discussion intense parmi les enfants et les militants sur le terrain. Après avoir identifié les raisons du retard, les enfants ont décidé de replacer ce problème au rang des priorités pour leurs organisations. Lors des ateliers de juin 2012, nous avons utilisé des outils pour évaluer la participation des enfants «Avant la création du coin pour enfants dans mon village, je faisais des distinctions injustes à l égard des enfants handicapés. Mais j ai appris que nous sommes tous égaux.» Masozi Chirwa (EveryChild) EveryChild Malawi Comme vous pouvez le constater, beaucoup de progrès ont été réalisés au cours de ces derniers mois ; les projets pilotes ont effectué un excellent travail et ont rencontré des difficultés intéressantes. Nous sommes heureux de continuer à partager les expériences et les leçons tirées tout au long de ce projet, afin de pouvoir tous continuer à obtenir des changements positifs avec les enfants! Pour des informations plus détaillées sur les accomplissements de chaque projet pilote, veuillez consulter notre rapport complet. Pour obtenir une copie du rapport, veuillez contacter Hannah Mehta : h.mehta@savethechildren.org.uk 5

6 Plan, Guatemala 6