L'histoire du baptême

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1 L'histoire du baptême Il faut préciser, en commençant, que l histoire du baptême est inséparable de l histoire de l initiation chrétienne qui regroupe les sacrements du baptême, de la confirmation et de l eucharistie. Le baptême (et plus encore l initiation chrétienne qui apporte la purification de tout péché et intègre à l Eglise, Peuple de Dieu) trouve son origine dans les rites juifs de purification et dans le rite de la circoncision. Cependant il naît avec l Eglise. Paul affirme que tous, y compris lui-même, sont baptisés (Rm 6,3 ; 1Co 12,13) Le baptême configure au Christ en transmettant la filiation divine. On ne possède aucun rituel du baptême dans la primitive Eglise mais l on sait que l on ne se baptise jamais soi-même et qu il existe deux rites pour faire naître le chrétien : le baptême au nom de Jésus et l imposition des mains (Ac18, ; Ac19, 1-7) Ces deux rites annoncent le baptême et la confirmation. C est entre le deuxième et le sixième siècle que le rituel va s organiser. Le catéchuménat va apparaître. Il s agit, après une enquête sur le candidat qui va devoir renoncer à tout ce qui est contraire à la vie d un disciple du Christ, d un temps de formation d une durée de deux à trois ans. Cette formation consiste en un accompagnement par un fidèle chevronné (le parrain), en l écoute d un catéchiste, en la participation à la liturgie de la Parole du repas du Seigneur (la messe). La formation s intensifie à l approche de la fête de Pâques au cours de laquelle le baptême sera célébré. Le temps de formation est jalonné de rites préparatoires : renonciation aux rites païens, entrée en catéchuménat, bénédictions, scrutins, tradition du Pater et du Credo. La célébration du baptême est toujours immédiatement suivie de l imposition des mains et de l onction ainsi que de l eucharistie. Le baptême des petits enfants va apparaître dès le deuxième siècle, il se déroulera en même temps que le baptême de leurs parents. Ils reçoivent, comme leurs parents, imposition des mains, onction et eucharistie immédiatement après le baptême. Cette pratique de l unité des trois sacrements, même pour les bébés, se maintient encore en Orient. C est ce baptême des petits enfants qui va peu à peu transformer la pratique générale du baptême. Du sixième au neuvième siècle, les rites pré-baptismaux se multiplient devant la passivité des candidats. Ils se privatisent car la communauté, devenue importante, ne se sent plus concernée par l accueil de nouveaux membres. Le baptême devient plus un rite d intégration que le signe d une véritable conversion. A la tradition du Pater et du Credo s ajoute celle des Evangiles qui va remplacer la catéchèse rendue impossible par le fait que l on s adresse de

2 plus en plus souvent à des enfants. Les parrains et marraines, au lieu d être des accompagnateurs, deviennent ceux qui répondent à la place du candidat enfant. Ils devront assurer une catéchèse. La célébration des baptêmes demeure collective mais peut se faire en dehors de Pâques. Du neuvième au douzième siècle, il n y a plus qu une étape avant le baptême ; la confirmation est reportée si la célébration n est pas présidée par l évêque ; la première communion continue de conclure la célébration du baptême. A partir du douzième siècle, le baptême doit être célébré le plus tôt possible, juste après la naissance et il est demandé aux prêtres d apprendre aux laïcs à baptiser. Le catéchuménat est abandonné, la célébration du baptême est continue. Le baptême par immersion est supprimé et remplacé par l infusion (on verse l eau en trois fois sur la tête du candidat). A partir du treizième siècle, la première communion est définitivement séparée du baptême. L enfant doit avoir au moins sept ans. A partir du quatorzième siècle, la confirmation nécessite d avoir au moins sept ans. A partir du seizième siècle, le catéchisme des enfants va s organiser et les sacrements vont être liés à ce catéchisme. La confirmation va en marquer l entrée, la première communion la sortie. A partir du dix-huitième siècle, en France, la confirmation ne sera donnée qu à des enfants ayant fait leur première communion afin de s assurer de leur formation chrétienne. Cette manière de faire rencontrera beaucoup de réticences de la part de Rome. Au début du vingtième siècle le pape Pie X rappellera que la première communion ne saurait marquer la fin de l initiation chrétienne et invite à généraliser la communion des petits enfants dès qu ils sont capables de discerner le Corps du Christ. Le concile Vatican II constate que la société n est plus chrétienne et va rétablir l initiation chrétienne. On dispose donc désormais de trois rituels du baptême : - Le rituel de l initiation chrétienne des adultes qui ne sépare plus les trois sacrements - Le rituel du baptême des enfants en âge de scolarité qui garde liés les sacrements du baptême et de l eucharistie. - Le rituel du baptême des petits enfants qui renvoie clairement à la confirmation et à l eucharistie. Nous le voyons la pratique du sacrement de baptême et de l initiation chrétienne s est beaucoup transformée en fonction de l évolution de la société. Quand on a eu l impression que la société était devenue chrétienne on a simplifié et même supprimé l initiation chrétienne avant le baptême au contraire on l a rétabli devant la déchristianisation. Abbé Claude Petit. Allez donc! De toutes les nations faites des disciples Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ; Apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. (Matthieu 28, 19) Autrefois vous viviez dans les ténèbres, Maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière, Vivez comme des fils de lumière, Or la lumière produit ce qui est bonté, justice et vérité (lettre de Paul aux Ephésiens 5, 8) retour au sommaire du dossier

3 Nous avons demandé a l'eglise le baptême pour nos enfants Tous les parents souhaitent donner à leurs enfants ce qu ils croient être le meilleur pour eux. Etre parents, c est assumer avec lucidité et responsabilité cette mission d éducation qui nous conduit à accompagner nos enfants sur les chemins de la vie, avec autorité, sagesse, intelligence, guidés par un amour qui nous dépasse et nous pousse à déployer le meilleur de nous-mêmes. Alors quand on est habité par la foi en Dieu Père, révélée par Jésus le Christ, que peut-on leur accorder de plus précieux que de pouvoir découvrir, pas après pas, jour après jour, la manifestation d un Dieu qui les aime, les appelle à la vie, veut leur bonheur? Notre amour pour eux est la pâle image de cet amour parfait. Le baptême en est la manifestation, en tant que premier sacrement, celui de l initiation fondatrice, celui qui est nécessaire pour participer à tous les autres. Signe visible de l amour de Dieu pour les hommes, le baptême est la marque de sa proximité dans la distance qu il y a entre lui et nous. Il témoigne d un appel qui nous est adressé au coeur de notre condition humaine pour nous permettre de nous épanouir dans l amour véritable. Quand on est parent, demander à l Eglise le baptême pour ses enfants est un engagement profond. Parents, nous nous sommes engagés à leur proposer cette foi qui nous fait vivre. Nous nous sommes engagés à les élever dans la foi chrétienne non pas pour les emprisonner dans une institution ou un corps de dogmes mais pour leur permettre de découvrir par euxmêmes l Evangile du Seigneur, lumière dans nos vies, ouverture vers l imprévu de toute aventure humaine, libération pour l homme. Nous avons donné la vie humaine à nos enfants ; nous les avons appelés par un nom, riche de notre amour et d une histoire en devenir, les établissant comme personne unique. Nous les avons portés pendant la célébration comme tout amour qui accueille la fragilité. Nous avons dit notre foi comme une proposition d amour pour eux. Nous les avons revêtus d une robe de baptême, vieille de quatre générations, signe de la transmission de la foi qui dure depuis deux mille ans, signe de la rencontre lumineuse avec Dieu. Nous avons choisi avec soin leurs parrains et marraines pour nous aider à être des témoins fidèles d une foi qui nous dépasse et des valeurs humaines qui nous semblent essentielles, au nom d une communauté de croyants les recevant comme des frères et des soeurs. Le baptême n est pas un rite social superficiel : Il est un acte grave et joyeux en même temps, une fête, bien sûr, mais aussi un engagement solennel. Il nous contraint à prendre au sérieux la plénitude de la mission de parents. Il est de l ordre de l amour qui se donne et qui ouvre l avenir.

4 Il amplifie le mouvement de la vie donnée dès la conception : enfant de Dieu et frère des hommes, Quel programme pour toute une vie retour au sommaire du dossier Les symboles du baptême Le signe de croix Il est signe de l amour de Dieu et de reconnaissance des chrétiens entre eux. Tout au long de notre vie le signe de croix nous rappelle l amour du Christ. L onction Le Saint-Chrême est une huile parfumée, Chrême vient de chrisma en grec «huile pour onction». Il est symbole du Saint-Esprit. L huile imprègne et marque. Celui qui est marqué de cette huile est choisi de Dieu. C est un signe d appartenance au peuple de Dieu, le baptisé est à présent membre du corps du Christ et à ce titre il a reçu le don de l Esprit. On ne peut pas séparer le signe de l eau et l Esprit-Saint. Il n y a pas de baptême sans Esprit-Saint. L Esprit est le souffle ««Nul ne sait d où il vient ni où il va» (Jean 3, 8). L imposition des mains

5 C est un geste ancien qui signifie «don venu d en haut». Le prêtre impose les mains sur la tête de l enfant. Dans l antiquité c était un geste d adoption qui transmettait la force. L eau L eau est signe de mort et de vie. C est le coeur du baptême : baptisé veut dire «plongé» Dieu s est servi de l eau pour libérer les hommes par l eau du déluge. En noyant un monde mauvais pour faire renaître un monde nouveau. Par l eau de la Mer Rouge, il a libéré les Hébreux esclaves. L eau fait entrer le baptisé dans la vie de Dieu. Le blanc Il est signe d une vie nouvelle. Il évoque Pâques où se célèbre la vie nouvelle du Christ. Le vêtement blanc est le signe de la grâce du baptême qui resplendit. Il est remis à l enfant après le signe de l eau et de l onction. Cela peut-être une robe, une écharpe, un chandail ou tout autre vêtement. La lumière Le baptême nous fait passer des ténèbres à la lumière. En rappel de la nuit de Pâques, un cierge est allumé au cierge pascal et est remis au nouveau baptisé. Il l accompagne tout au long de sa vie. La lumière le guide et l éclaire.

6 retour au sommaire du dossier Accompagner les parents des petits baptisés J étais catéchiste dans la paroisse depuis plusieurs années lorsque l équipe d animation paroissiale m a demandé de rejoindre l équipe de préparation au baptême, j ai accepté, à l époque, cette mission avec beaucoup d appréhension. Au bout de quelques années, je reconnais que ces temps passés avec ces jeunes couples tout à leur joie de vivre l arrivée d un premier ou nouveau bébé sont des moments très enrichissants et très re-vitalisants. L équipe qui encadre avec moi ces préparations au baptême est unanime pour dire l importance de ces rencontres avec ces hommes et ces femmes pour qui ces quelques heures d échanges et de dialogues sont bien souvent une sorte de retrouvailles avec l Eglise. Leur culture religieuse est parfois bien loin de la nôtre et peut même nous sembler dépassée. Pourtant ils sont là avec leurs questions, leurs appréhensions et dans la démarche qu ils effectuent. J ai souvent le sentiment qu ils attendent plus que le «simple droit» de faire baptiser leur enfant. J en veux pour preuve les questions sur la vie future de leur enfant en tant que chrétien ou sur la manière de lui faire découvrir le Christ. Nos échanges prennent souvent l allure, à travers les différents signes de la cérémonie, d une catéchèse pour eux-mêmes. Nous allons jusqu à aborder de grandes questions sur l Eglise en général. C est pour moi alors une grande richesse que d être obligée de mettre des mots simples sur ce que je vis, sur ma propre foi, sur mon propre cheminement, et à travers ce témoignage, je touche du doigt tout le chemin qu il reste à faire à l Eglise pour que nos liturgies soient accueillantes et compréhensibles par tous. J ai souvent le sentiment, à la fin de ces réunions, d avoir vécu un vrai moment de partage et, dans la diversité de ceux qui étaient présents, d avoir donné du sens à l expression «faire Eglise». Questions pratiques et pastorales retour au sommaire du dossier Lorsqu un enfant naît dans une famille chrétienne, naturellement ses parents demanderont à ce que leur enfant soit baptisé, ce sera pour eux l occasion de témoigner de l amour de Dieu pour lui, de le faire entrer dans la communauté chrétienne et de réaliser pour lui ce que leur foi leur dit de tout homme, qu il est enfant de Dieu, qu il participe lui aussi dès sa naissance à la mort et à la résurrection du Christ. Il s agit donc de baptiser des petits enfants c est-à-dire, suivant le rituel, ceux qui n étant pas encore arrivés à l âge de raison, (communément sept ans) ne peuvent pas professer une foi. Cependant l Eglise diocésaine estime qu il s agit des premières années de la vie. Elle distinguera donc les enfants jusqu à leur troisième année de ceux qui ont déjà dépassé l âge de trois ans. Ceux-ci ne sont plus des bébés et ne sont pas encore capables de participer pleinement au sacrement. Dans ce cas l Eglise diocésaine propose un accompagnement spécial dans lequel l enfant aura une place avec sa famille. C est une famille chrétienne qui demande le baptême. Les deux parents sont concernés par

7 cette demande de baptême. Si l un des deux ne veut pas s engager son autorisation est toutefois nécessaire. La famille fait donc la demande auprès de sa paroisse, là où elle rejoint la communauté chrétienne pour la célébration habituelle de l eucharistie, normalement la paroisse du lieu où elle habite. La famille s engage à faire connaître à l enfant la foi chrétienne, c'est-à-dire qu elle l éduquera chrétiennement, qu elle l inscrira au catéchisme et lui proposera les autres sacrements de l initiation chrétienne que sont la confirmation et l eucharistie. Pour l aider dans cette tâche d éducation les parents choisiront pour l enfant un parrain et une marraine (l Eglise ne fait l obligation que de l un des deux). Toutefois ceux qui seront choisis comme parrain et marraine seront nécessairement chrétiens c'est-à-dire baptisés et catéchisés (normalement ils devraient également être confirmés). L Eglise fait confiance à l engagement des parents, toutefois si elle a la conviction que la famille ne pourra pas tenir son engagement elle ne pourra pas célébrer le baptême. C est le cas lorsque l enfant présenté au baptême a un frère ou une soeur en âge d aller au catéchisme et dont les parents ont refusé de l y inscrire. Dans tous les cas un dialogue est nécessaire avec le curé ou ceux qui l assistent, un chemin est toujours possible, même s il est plus long. La paroisse du baptême proposera aux parents une préparation, qui consistera le plus souvent en une rencontre avec d autres familles qui demandent le baptême et une rencontre avec le prêtre ou le diacre qui célébrera le baptême. Pour pouvoir accomplir tout cela en toute sérénité et liberté il est important de venir rencontrer la paroisse avant même que d avoir fixer une date car la paroisse a organisé et regroupé les célébrations de baptême à des dates précises dont il faut avoir connaissance avant de fixer sa propre date. De toute façon il est nécessaire de rencontrer la paroisse au moins un mois avant la période choisie pour le baptême. Le baptême sera normalement célébré, aux dates proposées par la paroisse, dans une église où se célèbre l eucharistie dominicale. Cela se fera suivant les cas, avant, après ou pendant la célébration de la messe. Plusieurs enfants seront baptisés au cours de la même célébration. Certaines paroisses proposent un temps de présentation ou d accueil de l enfant dans la communauté paroissiale. Cette démarche, comme celle de célébrer plusieurs baptêmes en même temps, est importante pour marquer que l enfant baptisé entre dans une communauté plus large que la seule famille. Enfin l Eglise évitera de mélanger au cours d une même célébration deux démarches différentes comme un baptême au cours d un mariage, ou le baptême d un petit enfant en même temps que celui de son grand frère en âge de scolarité. Chaque démarche a sa valeur, en mélanger plusieurs très différentes se fait toujours au détriment de l une ou l autre. Qui porte l enfant durant la cérémonie? Le Concile a souhaité que ce soit la maman ou le papa. Ils sont les premiers responsables de l éducation de la foi de leur enfant. Après le baptême : On n est pas chrétien tout seul. Le baptême marque l entrée dans l Eglise. Il n est pas un rite sans suite. Après le baptême certaines paroisses proposent des célébrations de fête du baptême, les parents y sont attendus. Des célébrations, souvent deux fois par an, sont organisées pour les petits (Eveil à la foi). Les finances Le baptême est gratuit, comme tous les sacrements, mais il est de tradition de faire une offrande pour assurer la vie de l Eglise.

8 La tradition nous invite à favoriser le choix d un prénom chrétien, sans exclure la possibilité d un prénom «local» du moment qu il n est pas contraire au sentiment chrétien.